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sur 976 notes
Foisonnant, dense et très violent, voici la suite de la fameuse Griffe du chien.
J'avais adoré le premier roman qui constituait une vaste et passionnante fresque sur les narcos au Mexique de 1975 à 2000. Je suis un tout petit peu moins convaincue par le deuxième qui, à mon sens, comporte parfois un peu trop de répétitions ou peut être un peu confus. Mais mes réserves sont très mineures parce que ce Cartel, comme la Griffe du Chien, est un sacré polar !
Début des années 2000, Adan Barrera et Art Keller sont de retour, chacun à leur poste respectif de chef de cartel et d'agent de la DEA. Je ne vais pas faire le résumé, d'autres l'ont déjà fait. Simplement par rapport à la Griffe du chien, la situation a évolué car la suprématie du clan BARRERA n'existe plus, ce qui va entraîner des guerres entre les cartels mexicains. Nous allons assister à une montée en puissance de la violence et des affrontements entre les gangs rivaux. Ainsi, la période relatée dans Cartel est beaucoup plus sanglante et mouvementée que celle de la Griffe du chien.
La violence est omniprésente dans le roman et l'auteur montre bien combien il est difficile de résister à la peur et à la corruption dans un tel contexte (notamment pour les journalistes, policiers, opposants aux cartels). La pression exercée sur les populations dans certaines parties du pays est assez effroyable.
Comme dans le premier opus, le récit est inspiré de faits réels et très bien documenté, ce qui fait aussi tout son intérêt. Les personnages, qu'ils soient de la DEA, des cartels, des journalistes, des médecins, sont bien campés, ne sont pas manichéens et prennent chair au fil de la lecture.
Je ne peux donc que conseiller la lecture de cette grande et belle fresque sur les narcotrafiquants. Il faut juste avoir un peu de temps (près de 900 pages en poche, parfait pour les vacances !) et ne pas être pas trop sensible car certains passages sont assez sanglants.

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Le personnage principal de ce roman, c'est la guerre dite des Cartels. Pendant la période que recouvre le récit, entre 2004 et 1014, le lecteur assiste à la traque d'Adán Barrera, chef du Cartel de Sinaloa, par son vieil ennemi, un agent de la DGA dont il a accessoirement mis la tête à prix. Cet agent n'est que prétexte, il guide le lecteur dans l'univers ensoleillé et ensanglanté du Mexique. Un enquêteur madré, solitaire et assez ingérable, poursuivant avec une obsession maladive son ancien camarade, déjà vu et un peu trop franc-tireur pour ma culture Européenne. Honnêtement, si je trouve ce livre exceptionnel, ça n'est pas à cause de ce personnage caricatural, justicier armé et solitaire proche d'un sans foi ni loi.

Il m'a fallu m'accrocher, le début de lecture a été laborieux, avec de nombreux personnages parfois affublés de pseudonymes. Mais au bout de quelques chapitres, j'ai été happée par le récit. La vraie réussite de l'auteur, c'est le rythme qu'il adopte pour nous aider à comprendre les enjeux de cette guerre. On la devine sporadiquement dans des articles de presse sensationnalistes qui traversent l'océan. Ces articles laissent entrevoir une réalité complexe mais ne donnent pas de clés d'analyse. Et pour cause : rien de trop dans ces plus de 800 pages pour aider à comprendre les méandres qui ont mené à une escalade sanglante. Dans un univers mâtiné de réel et de fiction, l'auteur prend le temps et l'utilise avec brio pour faire avancer l'intrigue au rythme de l'évolution du pays.
J'ai vécu la déchéance de Juárez, ville martyr, avec les personnages qui y habitent, j'ai perçu l'étendue de la corruption endémique en me disant : non, là, il exagère. Ça n'est plus crédible. Mais cherchant à me documenter, en fait, la réalité dépasse la fiction…
El Chapo, le chef -bien réel- du cartel de Sinaloa s'est échappé plusieurs fois de prison, tout comme Barrera dans le livre ; il a probablement corrompu rien moins que le responsable des voyages présidentiels, comme dans le livre, et lors de son avant dernier emprisonnement, a reçu les visites « prolongées » et « répétées » d'une députée… Ah, non, ça n'était pas dans le livre.
Ce qui laisse beaucoup d'espoir pour les auteurs en mal d'inspiration. Et malheureusement peu d'espoir pour les pays en proie au fléau de la corruption.
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Quand le super flic Art Keller apprend que sa tête est mise à prix 2 millions par le 'Patrone' Adán Barrera il quitte l'anonymat du monastère où il s'était réfugié et rempile à la DEA mais la traque d'un Barrera entouré d'autant de flics corrompus s'avère difficile.
L'émergeance du sanguinaire cartel des Zetas et son cortège de massacres engendrera l'alliance improbable de Keller et Barrera...

J'ai été touché par le courage des femmes qui au prix de leur vie assument les fonctions municipales désertées et quel rendu de l'angoisse des journalistes!

Le style factuel m'a séduit, on s'attache aux personnages, pas de détails racoleurs, du grand Winslow!
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Il y a des livres qui vous marquent : Cartel en est un assurément.

Suite de la griffe du chien, Don Winslow y traite des années plus contemporaines (2004-2014) de la guerre des Narcos et de leurs cartels pour s'assurer du contrôle du marché de la drogue au Mexique et alentours, avec pour spectateurs - à défaut d'être arbitres - les gouvernements corrompus successifs et le "grand frère" américain tout en ambiguïté.

En fait de guerre, on n'en est même plus là. C'est le chaos le plus total, la barbarie et la loi du talion poussées à l'extrême, une lutte à mort pour le pouvoir et le contrôle de chaque zone du pays. Winslow ne nous épargne rien de cette violence, de cette désespérance des populations civiles voyant chaque jour un ou plusieurs de leurs proches, de leurs voisins, de leurs collègues disparaître en priant pour qu'ils reviennent. Et on les retrouve la plupart du temps : en morceaux. Ou dans des charniers...

Dans ce contexte, qui peut arrêter l'escalade ? Comment sortir de cette odieuse tolérance basée sur le concept du "si ce n'était pas eux ce serait d'autres ?". L'argent qui achète le silence coule à flot. C'est la base du système. Les politiciens sont passifs et complices. Ou l'inverse. La police regarde ailleurs. Là où on lui dit de regarder. Et même la presse finit par rendre les armes, quand la violence l'emporte sur la déontologie.

Don Winslow nous plonge dans une effroyable descente en enfer et dans la violence et l'on se demande au fil des pages où peut bien se trouver cette petite lueur d'espoir qui apportera le début d'une issue à cette narco guerre civile.

Ces réponses arrivent, faibles mais suffisantes.

Ce sont celles des femmes notamment, avec de formidables portraits de résistantes, fières, courageuses, droites devant la mort qui leur est promise. Elles tombent mais se relèvent et luttent. Jimena, Marisol, Erika...

Ce sont celles de hommes ensuite. D'Art Keller, qui ne renonce pas à sa lutte à mort contre Adan Barrera, lutte d'une vie qui trouvera toute son efficacité quand le seul désir de vengeance se complètera d'un sens pragmatique et politique plus efficace. Et de quelques narcos eux-mêmes qui finiront pas découvrir les vertus d'une philosophie de vie pourtant évidente : que manque t-il quand on a tout ce que l'on peut s'offrir, l'argent, les femmes, le pouvoir... ? La paix.

Cartel est un grand livre, remarquablement documenté, écrit dans un style efficace et percutant où les passages détaillant les éléments de contexte alternent régulièrement avec d'autres faits de dialogues courts et de scènes d'actions chocs. C'est ce qui conserve au livre un intérêt qui ne faiblit jamais, malgré 720 pages qui pourraient en effrayer certains.

N'en faites rien. On ressort certes un peu K.O. de ce livre, mais habité pour longtemps par tous ces personnages haïssables ou glorieux. Un très grand livre.
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Cette fois dans ce second roman, suite de la Griffe du chien, l'auteur débute son livre en citant des dizaines de journalistes morts durant l'écriture de celui-ci. Une liste non exhaustive déjà bien trop funèbre.

Dans Cartel, Don Winslow se concentre sur une période tragique de l'histoire récente du Mexique où la guerre des cartels fait rage avec, vous devez vous en souvenir une guerre d'une violence inouïe aux portes des Etats-Unis, notamment à Ciudad Juarez qui aura le titre « horrorifique » de « ville la plus dangereuse du monde » devant Bagdad ou Kaboul par exemple. le nombre de crimes et d'assassinats explosent. Les journalistes sont aussi la cible des cartels. A l'heure où les réseaux sociaux prennent une place de plus en plus importante dans la société durant cette époque (dans le début des années 2010) la guerre se déplace et se joue aussi dans les médias. On ne se cache plus pour tuer désormais et on ne cache pas ses horreurs. Ça ressemble de plus en plus à du terrorisme.

Art Keller, qui s'était pourtant retiré sera appelé pour conseiller les forces armées mexicaines et parallèlement autorisé à traquer Adán Barrera le patron le plus puissant du trafic de drogue. Une histoire devenue personnelle.

En lisant Don Winslow vous vous faîtes une image encore plus concrète des conséquences du trafic de drogue. Un auteur avec une plume efficace. Je vais enchainer mon triathlon avec le dernier opus de cette trilogie, La Frontière.
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Quelle claque monumentale !!
La suite de "la griffe du chien" est tout simplement jubilatoire.

Art Keller, l'agent de la DEA est de retour afin d'aider les mexicains dans leur lutte contre la guerre des cartels de drogue qui fait rage.
Outre les sinaloans dirigés par Adan Barrera, ils doivent faire face, entre autres, à la force armée du cartel du Golfe: les Zetas.
Ceux ci s'émancipent et souhaitent prendre leur part de blanche.
Sauf qu'ils sont gourmands, trop gourmands pour partager cette poudre qui vaut de l'or. Sans pitié, sans remords, et avec beaucoup de violence ils vont étendre leur influence afin de devenir LE cartel.
Forces spéciales américaines et mexicaines, agences de renseignement et gouvernements vont devoir batailler dur pour mettre fin à cette guerre sanglante, en faisant leur possible pour éviter un incident diplomatique qui pourrait être dévastateur pour l'économie américaine.

J'ai savouré chaque chapitre de ce roman. Les faits sont calqués chronologiquement sur la véritable guerre des cartels au Mexique. Ici la réalité dicte la fiction, avec parfois des scènes insoutenables.
Don Winslow, maître ès polar noir, nous gratifie d'un énorme travail de recherches sur les faits, qu'il intègre parfaitement dans son roman.

C'est avec un pincement au coeur que je quitte le Mexique, après deux mois d'exil.
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Yes, yes et Yes !
Nerveux, jouissif, immersif, violent, très violent, des personnages hauts en couleur qu'ils soient masculins ou féminins, des dialogues de dingue, un rythme qui ne fléchit jamais, une intro de folie avec en prime une très belle métaphore entre les abeilles et le Cartel, un roman maîtrisé, un bon coup de massue, avec la figure crépusculaire du justicier seul face à tous ces ennemis.
Le livre policier de cette année 2016 pour moi ; et en plus encensé par James Ellroy.
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Je fut surpris et un peu craintif à la réception de ce livre, un vrai pavé de 716 pages. Finalement qui se lit assez vite. Don WINSLOW a accompli un superbe travail de recherches, qui donne à ce roman une dimension très proche du documentaire. Livre CHOC, avec pour fil conducteur l'affrontement à distance entre Art KELLER et Adan BARRERA, qui d'ailleurs passerait presque au second plan. Mais la réalité cruelle et impitoyable de ces guerres est passionnément décrites, d'abord contre la drogue et ensuite entre les cartels mexicains, personne n'est épargné. Je ne suis pas sorti indemne de cette lecture, tant l'obscénité de beaucoup de scènes m'ont mentalement remuée, j'ai d'ailleurs failli arrêter durant la 2ème. partie. Mais j'ai continué et au fur et à mesure, on s'aperçoit que toutes ces descriptions fonctionnent comme un électro-choc pour prendre conscience du MAL et de la FOLIE à l'état pur provoqués par la drogue, le pouvoir et l'argent. le pire réside dans deux constatations: La première évidente est que cela existe ou a existé, la deuxième est que ces guerres sont passées sous silence, alors que tant d'autres conflits sont relayés par les médias. Un grand Merci à BABELIO, aux Editions du SEUIL et à Don WINSLOW pour m'avoir permis de découvrir cette oeuvre.
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Je tiens avant tout à remercier Babelio et les éditions SEUIL de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de la Masse critique. Je dois préciser que je n'ai pas lu La Griffe du chien et que je ne connaissais pas Don WINSLOW.

Quelques jours avant de recevoir ce livre, j'ai regardé les films Sicario (avec Bénicio del Toro, quel acteur!! mais le film sans plus, il me manque le petit truc qui fait que) et Savages (pas mal du tout), comme quoi ...
Ainsi donc, avant d'entamer ma lecture j'étais déjà un peu dans l'état d'esprit "Cartel", j'ai aussi fait quelques recherches sur l'auteur et quelle n'a pas été ma surprise d'apprendre qu'il était l'auteur du livre Savages, livre dont est inspiré le film d'O.STONE.

Au fil du livre, grâce à quelques allusions, je comprends que La Griffe du chien raconte l'histoire de l'ascension et de la chute du cartel de la famille BARRERA, ainsi que les raisons de l'amitié et la haine qui lie Adan BARRERA à Art KELLER.

Ce livre met en scène 2 personnages : le premier, Art KELLER , ex-agent du DEA, qui vit retiré dans un monastère, parlant peu et s'occupant des ruches des moines, tout en restant sur ses gardes.
Le deuxième , Adan BARRERA, ex patron du cartel mexicain de la drogue, incarcéré dans une prison fédérale en Californie.
Adan réussit à s'échapper de sa prison et cherche à reconquérir son fief, du coup KELLER sort de sa retraite et reprend du service.
Autour de ces 2 personnages, l'auteur a créé une multitude de personnages secondaires très recherchés et très intéressants évoluant principalement dans les villes mexicaines subissant les guerres des narco-trafiquants.

Je dois dire que j'ai bien aimé ce livre, toutes les 150 pages, les cartes sont redistribuées entre les différents protagonistes des cartels et autres gangs liés à ces cartels. Les politiciens mexicains sont plus corrompus les uns que les autres comme les polices mexicaines, car la corruption et l'hypocrisie sont présentes à tous les niveaux. C'est une sempiternelle partie d'échec qui se joue avec ses bons coups et ses mauvais coups, et leurs inévitables conséquences. le livre est très violent et très réaliste dans la description des sévices faits par les cartels, le martyr et la souffrance de la population mexicaine.

En conclusion, je pense que je vais rapidement lire La Griffe du chien et surement d'autres livres de cet auteur vers lequel je ne me serai peut être pas tournée sans l'opération Masse critique.
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Ce deuxième tome de la trilogie "Cartel" est dans la droite ligne du premier. Toujours aussi intéressant, avec peut-être seulement l'attrait de la nouveauté en moins, mais à part ça, c'est un pavé captivant, qu'on dévore d'un souffle.

On retrouve tous les personnages du premier tome, et on en découvre de nouveaux, à la vie tout aussi dangereuse...
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