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EAN : 9782742789610
200 pages
Actes Sud (10/04/2010)
3.52/5   76 notes
Résumé :
Une jeune femme, qui fait profession d'écrire, arrive à Brême, dans le Nord de l'Allemagne, par bateau.
Nous sommes au début du XIXe siècle. Venue pour rédiger une description touristique, elle ignore que toute la ville est en proie à une étrange fièvre, parce que l'on se prépare à exécuter en place publique une femme accusée d'une quinzaine d'assassinats par empoisonnement. Son propre destin va se trouver mêlé à l'histoire de cette meurtrière.
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Dans le train qui les mène vers Hambourg, deux femmes discutent ensemble du travail de l'une d'elles. Cette dernière, écrivain, publie des carnets de voyage mais aussi ses mémoires. Lorsque le contrôleur les informe qu'un accident a coupé la voie et que le train doit s'arrêter deux heures à Brême, elle se sent mal rien qu'à l'évocation de cette ville. Aussitôt, son amie lui demande la raison de ce malaise. Elle lui raconte alors ces deux jours qui ont bouleversé son existence alors qu'elle était plus jeune...
Venant de Londres, elle avait fait une halte de quelques jours à Brême où elle devait rédiger, pour son éditeur, un récit de voyage en rendant hommage à la ville et ses commodités. A peine arrivée, elle fait une petite visite de la ville, ses petites rues, sa cathédrale. C'est près de celle-ci qu'elle remarque que des ouvriers construisent non pas un échafaudage comme elle le pensait mais un échafaud. C'est en croisant par hasard le pasteur discutant avec un autre homme qu'elle comprend qu'ici une femme, une empoisonneuse, va avoir la tête coupée. Intriguée, elle décide d'en savoir un peu plus...

Peer Meter, originaire de Brême, relate ici l'histoire vraie de cette femme, Gesche Margarethe Gottfried, surnommée "L'ange de Brême", qui a tué pas moins de 15 personnes, dont ses parents, ses deux maris et ses enfants, et mis en danger la vie de bon nombre au début des années 1800. Suite à ses aveux et sa condamnation à mort, elle aura la tête tranchée sur la voie publique. Elle sera la dernière personne à être exécutée ainsi. Peer Meter part ainsi de ce fait divers tragique qui a secoué sa ville et le transpose à travers le regard d'une femme qui elle-même aurait assisté à cette sentence. Ce récit noir, à la fois fascinant et grave, nous plonge dans une atmosphère des plus sombres et inquiétantes. La tension est palpable, la population en émoi devant cette femme et la violence sournoise. Malgré quelques longueurs, l'on est entraîné dans ce drame. le dessin au fusain et au crayon à papier, dans les tons gris, se révèle juste et à propos.

L'empoisonneuse... la tête à l'envers...
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L'empoisonneuse, Gesche Gottfried, est une femme qui s'est rendue coupable de plus de 15 meurtres sur des membres de sa famille, et d'avoir empoisonné sans leur donner la mort, une trentaine de personnes de son entourage...
Cela s'est déroulé entre 1813 et 1827. Elle fut arrêtée en 1828 et décapitée en la ville de Brême en 1831.
En ouvrant ce livre, je pensais découvrir l'histoire de cette femme, ce qui l'avait conduit à un tel geste, ou du moins, une chronique relatant les faits...
Fi de cela ! A la place, voici le récit de voyage d'une jeune femme envoyée faire une chronique sur la ville de Brême (parait-il considérée comme libérale à l'époque...). On comprend vite que ce n'est pas un fait coutumier que de voir une jeune femme seule parcourir l'Europe, et encore moins faire montre d'indépendance et écrivant pour une maison d'édition ayant pignon sur rue...
La frêle jeune femme se retrouve piégée dans cette atmosphère pesante qui règne sur la ville à la veille de l'exécution de la plus grande criminelle du siècle dans la région. Les habitants sont hostiles, ils en ont assez de cette publicité, pour le moins morbide...
Le jeune femme aura l'occasion de rencontrer le confesseur de Gottfried - un homme terrible qui n'aura eu cesse de faire "se repentir" Gottfried, la torturant mentalement quotidiennement, lui infligeant des insultes et des menaces - ainsi que le sénateur Drosde, juge de l'affaire, qui lui, essaiera de comprendre la psychologie de cette terrible femme, qui selon toute apparence, était complètement psychotique...
De nombreux détails intéressants sur l'affaire ne sont révélés qu'à la fin du livre, dans 2 denses pages d'informations concoctées par Peer Meter.
Le livre lui, tournera essentiellement autour de la jeune femme et des quiproquos sur son arrivée à Brême...
Je n'ai pas particulièrement aimé le dessin sombre de Barbara Yelin, un peu trop approximatif à mon goût, et surtout, tellement sombre - dans la texture, gros traits de fusain, manque de détails - qu'on ne distingue qu'avec peine les visages, voire, les situations ! Les seuls dessins vraiment réussis sont celui du portrait de Gesche Gottfried en couverture... et les rares scènes qui montrent la vie de la Gottfried.
A mon avis les auteurs de ce roman graphique sont passés à côté de l'histoire...
Le postulat de départ - voir l'affaire par le biais de quelqu'un de totalement étranger à l'histoire - est très bon. Il permet d'appréhender l'ambiance de l'époque autour de cette affaire, où toute une ville s'est faite berner par une femme que l'on croyait bonne et dévouée... Mais même là, le propos reste vague et peu concluant. C'est comme si les auteurs avaient tellement voulu paraitre impartiale, qu'ils en sont devenus inconsistants... superficiels. Voilà, c'est ça, cette histoire, qui aurait pu être intense, est superficielle.
Dommage, vraiment, car j'attendais plus de ce livre à la couverture et au sujet prometteurs...

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Basée sur une histoire réelle (celle de Gesche Margarethe Gottfried, serial killeuse comme on dit aujourd'hui), L'empoisonneuse est un remarquable travail d'écriture et d'illustration. le scénario de Peer Meter, qui s'intéresse depuis longtemps à cette affaire qui a ébranlé l'Allemagne au 18eme siecle , est précis et rythmé. Les dessins de Barbara Yelin sont parfaitement au diapason de l'histoire : traits sombres, parfois hachurés, parfois fondus ( certaines planches sont des oeuvres en soi) , angles de vue et perspectives maîtrisés. Cette collaboration donne une bd cohérente et artistique.
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A travers le regard "objectif" d'une étrangère à la ville de Brême, les auteurs nous relatent l'affaire de l'"Ange de Brême" : une bourgeoise qui a assassiné par le poison au moins 15 personnes au début du XIXe siècle.
Le postulat est bon, ça aurait pu être passionnant...mais (je ne sais plus qui a dit : tout ce qui vient avant le "mais" n'a aucune importance) çette BD passe à côté de son sujet.
Certaines idées sont excellente comme de voir cette affaire à travers les yeux d'une personne objective : une étrangère, sans enfants, une femme (et donc de base mal vue par les hommes dans la société rigide de Brême) et une auteur mais cette bonne idée est vite noyée par des rebondissements inconsistants. On dirait presque que les auteurs ont oublié le postulat de départ et l'affaire en elle-même pour se centrer sur la narratrice et sur les quiproquos qui étayent son séjour.
J'espérais plus de profondeur, plus de recherches psychologiques et plus de données sur l'affaire en elle-même. Données qui seront finalement transmises via un court dossier présenté en fin de tome.
Le dessin me laisse perplexe également. D'un côté il correspond bien à l'ambiance : noir, froid, ombragé. Certains détails, les regards notamment, sont fascinants et chargés d'émotions... d'un autre côté, le trait manque de rigueur et est même parfois très approximatif.
Une lecture en demi-teinte donc
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Le regard de cette femme sur la couverture m'a attiré, regard que je n'arrivais pas à déchiffrer… Triste ou malsain rien ne transparaît vraiment !

Donc il me fallait plonger dans ces planches, dessinées au fusain et au crayon, ce qui donne un aspect encore plus sombre à l'histoire qui s'inspire de faits réels, du coup j'ai lu cette BD avec un autre regard et surtout plus d'attention.

Comme l'héroïne, j'ai cherché à comprendre ce qui avait pu pousser Gesche Margarethe Gottfried, « L'ange de Brème », qui a tué pas moins de 15 personnes, à donner du “beurre à souris” (saindoux à l'arsenic) tartiné sur du pain à ses enfants, ses compagnons, ses amis, ses parents, ses voisins… tout en soignant certains, pour alléger leurs souffrances.

Une telle contradiction dans le comportement est un tel mystère que cette femme ne pouvait être complètement saine d'esprit. Cette envie de comprendre et de donner une justification médicale est certainement liée à notre regard plus moderne et plus « psychologue » qu'à l'époque des faits, influencée par les préjugés, la bien séance et la religion.

Plusieurs personnages (le pasteur, l'avocat…) apparaissent plus ou moins fourbes, dans cette société brèmoise taxée d'être une société beaucoup plus « évoluée » à l'époque. Les habitants voient notre héroïne d'un mauvais oeil, pour eux cette étrangère vient fouiner et veut ruiner la réputation de la ville.

La ville est rongée par cette histoire d'empoisonnement trop longtemps dissimulée, l'ambiance en devient suffocante et son aspect paisible est bien loin de la réalité du moment. Les regards sont fuyants, furtifs, les chuchotements et les confidences, donnent, en fin de compte un aspect noire à cette ville et je me suis attachée à cette accusée, qui n'aura été entendu qu'à cause de ses meurtres…

Cette BD est à la fois fascinante et grave, l'atmosphère est sombre avec une tension palpable.

Une histoire qui mérite d'être plus connue et surtout, qui donne envie d'en savoir plus.

Suite à ses aveux et sa condamnation à mort, elle aura la tête tranchée sur la voie publique. Elle sera la dernière personne à être exécutée ainsi.
Lien : https://julitlesmots.wordpre..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On doit à Drosde (juge de l'affaire) une tentative saisissante de compréhension du cas Gottfried : "Définir la personnalité de Gesche Gottfried me semble être, à ce jour, une tâche presque impossible. Une femme qui soigne les malades, qui nourrit les pauvres, pour qui donner et offrir constituent presque une besoin, mais qui empoissonne ses amies ; qui pleure sur une phrase de Goethe et assassine ses propres enfants. Une femme à ce point capable d'amour qu'elle lui sacrifie la vie de ses proches, mais qui livre ensuite à l'objet de cet amour la coupe de poison pour enfin, les cheveux ébouriffés près du lit de l'agonisant, pleurer sur la dureté d'un destin responsable de tant de souffrance; Une femme qui refuse la main d'un homme respectable, lui expliquant qu'il est trop bon pour elle, qui accuse aujourd'hui injustement d'assassinat son propre père, mais qui demain veillera anxieusement à dissiper toute suspicion à l'égard d'un tiers, se présentant comme seule coupable, qui vole aujourd'hui ce qu'elle offrira demain et qui porte en soi mille manifestations mystérieuses; Qui peut oser définir sa personnalité ?"
page 197
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- Votre personne confirme une fois de plus qu'une femme n'est pas faite pour les travaux de l'esprit. Une femme devrait rembourser la dette de la vie non par l'action mais par la souffrance. Par la douleur de l'enfantement et la soumission à l'homme, pour qui elle doit être une compagne patiente et agréable.
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Calme, tout est calme, comme si le monde était mort...
Georg Büchner, Woyzeck
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Une femme n'est finalement rien d'autre qu'un degré intermédiaire entre l'enfant et l'homme, donc pas vraiment une personne, tout au plus un être immature.
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