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3,21

sur 578 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la belle découverte de l'Art de perdre, j'ai souhaité découvrir un peu plus l'auteure. J'ai retrouvé dans cet opus l'écriture nette, ciselée qui m'avait tant plus.
L'histoire d'amour est racontée au masculin; elle se mêle à l'histoire tragique d'un auteur de polar renommé, disparu mystérieusement dans les flots d'une île perdue. Entre les deux, une convention d'universitaires, perdue avec bonheur au milieu de l'océan.
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Lecture agréable avec des moments drôles, des phrases (çà et là) très touchantes et bien écrites.

L'auteur construit un monde riche et nuancé avec des personnages complexes et vivants, ce que me semble être le secret d'une écriture réussite. J'ai beaucoup apprécié les deux personnages principales (Franck et Émilie) mais aussi le personnage de Jock. L'attention que l'auteur fait aux détails et sa façon de faire vivre ses personnage sont absolument dignes d'admiration.
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Beaucoup de choses m'ont plu dans ce roman: les épigraphes de Galwin Donnell ou de ses commentateurs à chaque début de chapitre, les analyses de l'oeuvre de cet écrivain lors du colloque où se déroule l'action et aussi, il faut bien le dire, la futilité des disputes pour le moins oiseuses des universitaires à propos d'une oeuvre dont chacun se saisit pour faire valoir son point de vue. A cela s'oppose le pauvre Franck, dont l'amour pour Emilie est voué à l'échec, mais dont le métier fait honte: que vaut un simple infirmier face à tous ces intellectuels? Et pourtant c'est le seul personnage jugé digne de comprendre le fin mot de l'histoire.
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Juste avant l'oubli installe une ambiance propre pour ce huis clos insulaire à Mirhalay, qui dissèque les derniers moments d'un couple, celui d'Émilie, jeune thésarde en charge d'un colloque sur cette île qui a été le dernier refuge d'un écrivain maître du polar, et de Franck, fou amoureux d'Émilie, mais aux aspirations bien contraires.
J'ai retrouvé dans Juste avant l'oubli ce que j'avais déjà aimé
dans Sombre dimanche : des personnages attachants dans leurs défauts et leurs faiblesses, de la densité narrative, une très belle écriture, toute en subtilité et nuances, ainsi qu'une tonalité singulière, qui entremêle plusieurs genres. L'histoire en finesse de la fin d'un amour croise un soupçon de suspense sur les conditions de la disparition de Galwin Donnell, quand les fausses-vraies contributions sur cet auteur de fictions fictif moquent le microcosme universitaire un peu à la Lodge, Alice Zeniter s'amusant visiblement à l'exercice de style de la critique littéraire fictionnelle, qui fut pour moi un plaisir partagé.
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J'ai beaucoup aimé ce livre. Si l'écriture ne m'a pas touché, j'ai beaucoup aimé la façon qu'a Alice Zeniter de regarder les écrivains et les livres. L'écrivain mort semble s'amuser des dévots qui se déchirent son héritage. Quelle est la place de la vie d'un écrivain dans son oeuvre? Quel est le sens de l'idolâtrie littéraire? Qu'est-ce qu'un écrivain qui a cessé d'écrire? A la façon d'un roman policiers (dix petits nègres?), Alice Zeniter emmêle les rapports complexes, ambigus parfois, à la littérature et aux écrivains.
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Voilà un roman original qui parle du délitement d'un couple. L'histoire est concentrée en un lieu et un temps limité. Nous nous trouvons sur une ile déserte aux Hébrides, où se réunissent des spécialistes pour un congrès autour d'un auteur disparu. L'auteur inventé de toutes pièces est très présent dans le roman où alternent des chapitres qui parlent des 2
Personnages et des chapitres qui nous font découvrir l'auteur étudié. Cette étude est aussi un prétexte pour nous livrer une certaine vision de l'humain. le procédé narratif arrive à mobiliser notre intérêt. L'écrivain fictif étant un auteur de polar, il y a aussi dans le livre un mystère finalement dévoilé autour de sa mort.
L'écriture, tout en étant simple, est forte et prenante.
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Alice Zeniter invente avec son nouveau roman, l' Urbanisme Littéraire, imaginer et créer un environnement à un écrivain plutôt peu connu pour pouvoir lui donner une empreinte, une place, bien plus qu'une rue, mieux un vrai territoire.
Et quel plus beau site qu'une île flottante au milieu des Hébrides, inhabitée pareille aux Blaskets et moins people que Guernesey.
Le choix de l' humanisme avec Joris-Karl Huysmans ayant été pris par Houellebecq, Malcolm Lowry ayant un fan club pointilleux, son choix s’est porter sur Galwin Donnell, écrivain peu connu, et admirateur de Arthur Conan Doyle, à qui on pouvait sans provoquer un séisme le déclarer un addict au sexe, c'est à la mode, c'est à la mode, et sur cette île des Hébrides,Mirhalay, le ciel est toujours paré de diverses nuances de grey.
Pouvoir laisser son esprit vagabonder, lui inventer une histoire, un territoire sur une île inhospitalière c'est l'ambition réussie de Alice Zéniter en nous proposant, sa bibliographie, son conservateur et son mentor Martin Stafford tout droit sorti de Cambridge...
Cette belle fiction commence avec le congrès des spécialistes de Cet Auteur de romans noirs qui réunit tous les trois ans, sur l'île de Mirhalay tout ce que le monde littéraire compte de Dollériens...

Blasphème, vous diront certains agrégés, un tel auteur de romans noirs porté au faîte des écrivains majeurs, au même titre qu'un James Joyce ou d'un Samuel Beckett !
Une normalienne, représentée ici par Emilie la protégée de Martin Stafford organise ce colloque avec gourmandise, son œuvre est analysée par les meilleures pointures universitaires, comme celles d'Oxford, ses archives font l'objet d'un soin particulier, sa mort en 1985 apparaît légendaire et son suicide suscite des enquêtes, son dernier chapitre disparu,le roman inachevé devient culte.

Mais Alice Zeniter jubile, car ces savantes voix paraissent bien académiques et vieillies par leurs analyses qui depuis 1985 de colloques en colloques s'étiolent.
Deux personnages vont précipiter la fête en Hommage à Galwin Donnell, en roman Noir, l'homme de Mirhalay, Jock le gardien de l'île, pièce essentielle pour la réussite du colloque, observe en silence, il passe tel un souffle d'air dans cette communauté de docteurs, il a pourtant connu Donnell, comme son père, et Frank l'accompagne, le petit ami d'Emilie, toute jeune universitaire .

Jock se lie d'amitié avec Frank.Lui est infirmier il touche la mort de près et cette réalité le hante, il est dans le réel pas dans la fiction, Jock est un dur qui affronte la mer et la solitude depuis qu'il est né.

Ces deux personnages vont peu à peu nous faire découvrir le vrai visage de Galwin Donnell.
Ce sont leur propos qui vont exprimer pour nous lecteurs, la vision d' Alice Zeniter sur l'écriture, "  Frank en était conscient,ce n'était pas très bon " ou encore " ses personnages se trainaient de page en page comme des clochards du bonheur ".
Frank et Jock nous offrent une humanité forte, profonde et des dialogues incisifs, drôles, et d'un inventivité délicatement écossaise "on vient de découvrir une maladie et déjà l’Écosse bat des records"P252 ou  encore " le super héros Dr House, il nous a salopé le boulot ".
Alice Zeniter en vrai universitaire nous guide dans le labyrinthe de la création littéraire, mais pas seulement, c'est la nature humaine qui est son champ de prédilection.Elle n'a pas besoin de passer 4 ans dans des archives pour nous donner de beaux personnages tourmentés loufoques et poétiques.

Le roman est un laps de temps juste avant l'oubli, entre une histoire d'amour qui se délite " tous leurs derniers instants avaient été une suite de séparations minuscules ", et une ferveur pour Golwin Donnell qui se défait, l'île va retrouver l'oubli, comment cette île fantôme, va se défaire ce « dernier livre fantôme », Alice Zéniter s'efface juste avant l'oubli mais nous laisse une perle baignée de vents.
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Dans Juste avant l'oubli on fait la connaissance de Franck, un jeune infirmier, fou amoureux d'Emilie qu'il va retrouver sur l'île de Mirhalay où elle anime des journées d'études sur l'écrivain Galwyn Donnell.

Au cours de ce séjour, Franck va s'interroger sur leur relation et l'avenir de celle-ci : il veut fonder une famille, Émilie veut poursuivre son ascension dans le monde universitaire.

Alice Zeniter croque avec beaucoup d'humour cet entre-soi du monde académique par l'intermédiaire d'une personne extérieure à leur univers. C'est piquant à souhait.

Elle nous propose aussi un couple qui sort un peu des stéréotypes de genre habituels et c'est un des points qui m'ont beaucoup plu.

Le tout servi dans un cadre mystérieux où plane le fantôme de l'écrivain Galwyn Donnell.
Lien : https://www.maghily.be/2022/..
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Franck aime Emilie. Emilie, elle, est obsédée par la figure de Galwin Donnell, grand auteur de polar écossais, brutalement disparu quelques années plus tôt : il se serait jeté du haut de la falaise de l'île de Mirhalay, dans les Hébrides, où il vivait retiré. Emilie, qui commence une thèse sur l'oeuvre de Donnell à l'université, est chargée d'organiser la rencontre qui a lieu tous les trois ans sur l'île pour une poignée de spécialistes. Elle s'y rend donc et Franck promet de l'y rejoindre, avec l'espoir secret qu'elle accepte sa demande en mariage.
Pourtant, sur l'île, rien ne se déroule comme prévu. Est-ce le fantôme de Donnell qui rôde et déstabilise les nouveaux arrivants ou bien les éléments mystiques et mythifiés autour d'un auteur disparu qui crée cette ambiance étrange et brumeuse dans laquelle tous semblent se perdre ? Outre le gardien taciturne, qui a bien connu le défunt, chaque participant se retrouve face à lui-même sur cette petite île perdue, où Franck se retrouve bientôt plus isolé que jamais.
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Avis :
Une ambiance noire et pesante, l'écriture d'Alice Zeniter taillée au couteau, ce roman criblé de gouttes d'embrun offre une histoire dense, où les questions s'emmêlent entre intrigue amoureuse et enquête, et où l'autrice explore avec justesse les questionnements humains et leurs failles. Une belle réussite !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Depuis la sortie de ce bouquin s'est écoulée plus d'une demie décennie et sont sorties plus de 100 critiques sur Babelio. Je ne me fendrai donc pas d'un inutile résumé du propos de ce livre.
Il y a eu chez moi, pour cette belle lecture, un peu comme un effet diesel. Je veux dire par là un temps d'échauffement, suivi d'une efficacité optimale une fois atteinte la température de fonctionnement.
Ce livre est un cadeau qu'on m'a fait et je n'avais rien lu ni cherché à savoir à son sujet avant de l'ouvrir. Simplement, je me souviens que j'avais plutôt aimé "Sombre dimanche", sans pouvoir me le remémorer précisément. J'avais donc plutôt un vague apriori favorable vis à vis de l'auteure, disons.

Quoi qu'il en soit, intrigué comme beaucoup, un peu après la moitié de ma lecture j'ai été jusqu'à vérifier sur le net que Donnell était bien un auteur fictif, et comme beaucoup peut-être j'ai même été rassuré d'avoir bien deviné.
Avec moi Zeniter réussit son coup donc, sur ce plan.
Elle réussit aussi à donner de la texture à Mirhalay, ce lieu qu'elle crée dans les Hébrides, cette espèce de Sainte-Hélène écossaise.
Elle réussit à installer chez moi une tension à partir du moment où Franck, à son corps défendant, se lie à Jock, le "gardien" de l'île un peu mystérieux. Jock le gardien d'un secret qui jette son dévolu sur Franck et Franck l'intrus, néophyte empathique qui ne sait que faire de lui quand sa compagne lui échappe avec des initiés pas très sympathiques, tout ça m'a accroché.
Elle réussit surtout à décortiquer l'effondrement d'un amour sincère avec une grande humanité, je veux dire une belle clairvoyance sur notre nature humaine. Son amour pour les amoureux déçus qu'elle a sortis du néant, oui son amour pour ses personnages les rend vivants, vibrants, authentiques, crédibles. Enfin pour moi.
Comme Franck, comme chacun sans doute j'ai peur de l'Oubli, comme lui j'ai conscience de nos dérisoires tentatives pour laisser une trace de nous qui nous valorise : traces de pas ou pattes de mouche, hiéroglyphes ou écritures, sépultures, oeuvres d'art, enfants simplement, et tout doit disparaître pourtant.
Pour Temps...
Elle réussit tout ça avec le style, même quand elle parle cru. Parfois elle s'envole aux confins de nos raisons de vivre, et j'ai trouvé souvent que ses envolées faisaient mouche.
Et non pattes de mouche...
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