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4,15

sur 7485 notes
Au bonheur des dames : le titre peut aujourd'hui faire sourire, tant celui-ci est révélateur d'une condescendance certaine. Bien qu'une nécessaire indulgence soit indispensable, les très nombreux commentaires laissés ici à la postérité par Émile Zola auront de quoi choquer les plus engagé(e)s dans les luttes contre les discriminations.

Si toutes les femmes ne sont pas simplement des victimes faciles à sacrifier, ou de simples pièces rapportées, les figures féminines du roman ne tiennent pas les meilleurs rôles : hautaines, briseuses de coeur, moeurs légères, légèreté d'âme et terriblement dépensières… cela fait rêver. Seule Denise tire son épingle du jeu, encore que le caractère du protagoniste soit d'une désespérante platitude. Tout cela est bien peu réaliste, même avec plusieurs siècles d'écart…

Le scénario de ce onzième tome de la saga des Rougon-Macquart est également assez décevant. L'histoire demeure d'une linéarité déconcertante. L'auteur nous emmène, au terme de plusieurs heures de lecture, d'un point à A à un point B alors que ce chemin était pour le moins prévisible. le dénouement est franchement risible et renforce une nouvelle fois une certaine vision dévalorisante de la femme.

Ce constat est délicat à faire pour un grand classique de la littérature qui se révèle assez ambivalent. Oui, car tout n'est pas tout noir pour autant. La critique faite contre les deux formes de commerce est plutôt cinglante. D'un côté nous avons des commerçants incapables de s'adapter à la nouvelle concurrence sans que l'on puisse compatir à leur destin (tous ne sont pas des modèles de vertu, hormis Bourras peut-être). de l'autre côté, le monstre d'Octave Mouret (déjà croisé avec Pot-Bouille) qui dévore tout sur son passage.

Zola s'érige ici en un visionnaire. le lecteur contemporain ne se sentira pas en décalage et retrouvera un débat qui le concerne, même si ces deux formes de commerces ont évolué et si d'autres ont fait leur apparition. le constat est tel qu'il ne vous laissera pas indifférent dès que vous mettrez les pieds dans un commerce généraliste.

Voici un pavé qui va demander un investissement certain, beaucoup d'indulgence mais qui se révèle malgré tout instructif. A lire donc !
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Au Bonheur des dames :onzième tome de la série consacré aux Rougon-Macquart .
Les principaux protagonistes sont :Octave Mouret , directeur du grand magasin
" Au bonheur des dames " - Denise Baudu : son employée modèle -Baudu :
propriétaire du magasin " Au Vieil Elbeuf " Ce dernier magasin a périclité . de quoi
s 'agit-il dans ce roman ?
Fin du XIX eme Siècle , les grands magasins parisiens révolutionnent le commerce ,
Denise Baudu , venue de sa province , en découvre l ' univers turbulent .Vendeuse .elle monte en grade sous les ordres , d 'un de ces directeurs , Octave Mouret .est
un grand séducteur mais cynique . Relation singulière , puisque la jeune femme
convertira finalement , ce dernier aux valeurs de l ' amour ...Happy end pour un
roman naturaliste qui expose les rouages de la modernité commerciale , la
fascination qu ' elle exerce sur les femmes , er son emprise sur la ville .
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C'est ici le grand retour d'Octave Mouret. Nous l'avions laissé, à la fin de Pot-Bouille, juste après son mariage avec Caroline Hédouin. le revoici à la tête d'un véritable empire, le Bonheur des dames, un magasin de nouveautés qui révolutionnent le quartier, mettant le petit commerce à genoux, avec ses bas prix et ses centaines d'employés. Ah ça ! avec son mépris de la femme et ses grands talents de séduction, Octave n'est plus le petit provençal fraichement débarqué à Paris.
Fraichement débarquée à Paris, c'est Denise Baudu, accompagnée de ses deux frères. Après la mort de leurs parents, elle a quitté Valognes afin de placer Jean, le plus âgé. Elle-même espère trouver un emploi chez son oncle Baudu. Hélas, le malheureux fait partie du petit commerce agonisant près du Bonheur. Il n'a pas de travail à proposer à Denise et celle-ci se résout à entrer comme vendeuse aux confections, chez le grand concurrent.
Tyrannisée par ses collègues, elle sera la "mal peignée", une pauvre fille en gros souliers, bien maigre dans son uniforme de soie noire. Son sérieux et sa douceur ne désarmeront pas les langues de vipère. Après s'être débattue plusieurs mois dans ce monde hostile, elle passera à la caisse lors de la vague de licenciements annuelle. Mais, entre temps, le grand patron l'avait remarquée ! Plus tard, elle sera ré-engagée et tiendra tête de façon admirable aux tentatives de séduction de Mouret. Cédera-t-elle?

Ce roman offre un voyage étourdissant dans l'univers des grands bazars parisiens. Quelle machine ! Toutes les descriptions, que ce soit celles des rayons ou celles des techniques commerciales, m'ont réellement impressionnée.
Et puis, comment ne pas se laisser attendrir par Denise? Cette dernière semble n'avoir que des qualités et l'on finit par comprendre totalement que Mouret se soit laissé charmer par cette grâce calme, sans excès. Lui, le grand chef, le commercial brillant et réussissant par son mépris de la femme, sera à genoux devant cette petite vendeuse. La dernière scène, où Denise lui avoue son amour, est tout simplement délicieuse ! Et si le roman s'achève en laissant le lecteur incertain de la suite (Octave promet d'aller chercher Denise à Valognes, mais cea se fera-t-il?), la préface rappelle que le docteur Pascal, dans le dernier tome des Rougon-Macquart, indiquait : "Octave Mouret, propriétaire des grands magasins Au bonheur des dames, dont la fortune colossale grandissait toujours, avait eu, vers la fin de l'hiver, un deuxième enfant de sa femme Denise Baudu, qu'il adorait." Pour une fois, l'histoire finit bien !
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Au Bonheur des Dames est de loin mon "classique" préféré, même si j'ai apprécié d'autres livres de Zola.
J'aime l'écriture. J'aime l'histoire qui montre la condition féminine à cette époque-là : une femme enceinte n'avait pas le droit de travailler, une jeune fille ne pouvait pas sortir seule avec un jeune homme sans être accompagnée d'un chaperon qui veillait à ce que même pas un baiser ne soit échangé entre les amoureux jusqu'à ce qu'ils soient mariés.
Mais ce que j'aime par dessus tout, c'est la description des tissus, des dentelles, des soies, à tel point qu'à chaque fois que je lis ce livre j'ai l'impression de les voir et les toucher !
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Encore un roman très immersif de Zola. J'ai beaucoup aimé Au Bonheur des Dames : Zola a vraiment un don pour décrire avec minutie tout un monde et toute une époque.
Les personnages, en particulier celui de Denise, sont très bien développés avec leur propre passé et leurs propres inquiétudes. C'est un roman qui montre le début de la surconsommation et de l'exploitation des grands magasins (tant de leurs employés que de leurs clients). Les petits commerçants qui représentaient alors la norme se retrouvent écrasés par une concurrence implacable devant laquelle ils ne peuvent que courber l'échine.
L'auteur sait très bien décrire les mouvements de foule et les relations sociales qui unissent ou opposent les personnages. C'est un changement économique et commercial aux conséquences majeures qu'il explore. Il n'émet pas d'avis, mais décrit un monde tel qu'il est dans toute sa richesse et sa misère.
C'est le onzième tome de la série des Rougon-Macquart et j'ai savouré sa lecture. Il est absolument passionnant et à découvrir si ce n'est pas déjà fait !
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La claque! Depuis le temps qu'il traîne dans ma PAL avec cette écriture petite, serrée et qui remplie bien les pages avec peu de marge... il fallait bien une pioche Babelio pour que je me décide!

Rien que ça ? Oui, rien que ça! Dans les classiques, je me le mets à la hauteur de "Jane Eyre"!

"Au Bonheur des Dames", c'est beaucoup d'éléments à la fois.
C'est un roman qui exprime avec brio la mutation profonde de toute une société française mais avant tout parisienne, bouleversée dans ses valeurs et dans son rapport à la consommation et à la surconsommation.
C'est une satire sociale de la fin du XIXème siècle sur bien des aspects et un témoignage de la vie quotidienne de l'époque (statut social, place des femmes, loisirs, moeurs, etc, etc...)
Le personne principal est sans conteste le magasin que l'on sent évoluer, tout avaler, vivre jour et nuit et grossir jusqu'à tout emporter.
C'est une galerie de personnage secondaires tous plus dignes d'intérêt les uns que les autres.
Le personnage de Denise, cette jeune orpheline provinciale et pauvre dans le grand Paris moderne et celui de Mouret homme d'affaire sans peur et de génie, ce virtuose du commerce sont si forts et complexes, si opposés qu'ils ne peuvent que s'attirer. La pureté, la vertu et le courage face au pouvoir, l'orgueil et l'ambition... Romantique!!! (pour les canons de l'époque bien sûr!!!)
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Le lyrisme des descriptions, l'enchevêtrement parfait des intrigues, tout cela contribue à faire du livre de Zola un chef-d'oeuvre merveilleux. C'est exquis, tout simplement exquis, et tout y est mêlé merveilleusement : la mort dans la vie, le deuil dans la joie, la force de caractère dans la timidité, bref, Zola réussit une oeuvre magnifique et complète. C'est merveilleux, c'est une vision complète des grands magasins, c'est romanesque sans l'être trop ; c'est aussi romanesque sans l'être pas assez. Bref, Au Bonheur des Dames est une belle oeuvre, pas le moins du monde prévisible, bref, c'est un magnifique chef-d'oeuvre, ça se lit, sans qu'on puisse rien prévoir des merveilleux rebondissements, et sans que les rebondissements empiètent sur le fond ( car rien qu'exposer une réalité dans toute sa vérité, ça donne du fond ). Bref, c'est une merveille, ni plus ni moins.
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Ce roman de Zola est mon tout premier. J'étais très intéressée par le sujet de l'ouverture des grands magasins à Paris et je n'ai pas été déçue. On trouve ici tout l'historique et le processus de la création et du développement des grands magasins avec les coulisses du fonctionnement de cette "machine infernale".
En suivant l'histoire de Denise nous entrons dans le grand magasin avec elle. Nous la suivons dans son ascension sociale, nous espérons avec elle et nous compatissons pour elle. Et en même temps nous sommes dans un documentaire sur les grands-magasins. Zola a fait un merveilleux travail de recherche et ses descriptions sont sublimes. Nous sommes dans ce magasin, nous admirons les étoles et l'abondance des produits en ouvrant grands nos yeux émerveillés.
Ce livre est un coup de coeur pour son côté documentaire très travaillé, son intrigue bien menée et son écriture magnifique.
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Armé de sa "plume-caméra", Zola nous offre un superbe docu-fiction : un grand magasin -Moloch moderne- avale, digère et expulse ses victimes, sacrifiés à l'autel du grand Capital.

Quelle maestria!
Trois morceaux de bravoures (nouveautés d'hiver, d'été puis le blanc) ponctuent le roman : l'écrivain nous y invite à une déambulation à travers les différents étages de son grand magasin. Il le fait avec une précision des cadrages, avec des mouvements de caméra d'une fluidité incroyable (du cinéma avant l'heure -panoramiques, travellings, fermetures à l'iris, close-up...- on pense à Max Ophüls), avec des personnages qui passent puis repassent, se croisent et se recroisent (Tati cette fois et Playtime) et le tout sans jamais lasser son lecteur.

Quel styliste également (la première traversée du magasin par Denise Baudu, l'enterrement de Geneviève Baudu, enfin la grande symphonie du blanc qui clôt le roman et où on compte facilement une centaine d'occurrences de l'adjectif "blanc").

Zola fait la part belle à l'argent-roi, à la surconsommation revendiquée (déjà!), à la banalisation de l'exploitation du travailleur et de la promotion-canapé... finalement rien ne change!

On sort de là harassé et fourbu comme d'une journée de soldes mais comblé.
"Au bonheur du lecteur" assurément!
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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La jeune Denise arrive de Vallognes à Paris avec ses frères Jean et Pépé. Agée d'à peine 20 ans, elle doit subvenir aux besoins de sa famille suite au décès de leur père. Mais leur oncle ne les attendait pas, et les affaires qui vont mal ne lui permettent pas de les accueillir tous chez lui. Alors la jeune fille va postuler au Bonheur des Dames, cette grande boutique qui fait de l'ombre à tous les petits commerçants...

Lire du Zola, c'est permettre à son cerveau de se reposer, d'apprécier la Littérature dans un écrin de belles lettres, de lire de la pure langue française, non altérée ou trafiquée par les néologismes et anglicismes tout-puissants et autres vils personnages qui mixent les langages. Zola, c'est beau, c'est pur.
Dans Au Bonheur des Dames, l'auteur nous narre cette fois, et ce d'une implacable contemporanéité qui fait froid dans le dos, la mort des petits commerces devant la naissance des géants boulimiques Grands Magasins. Nous apprenons tous les stratagèmes commerciaux encore utilisés aujourd'hui, découvrons l'inassouvissable appât du gain, toujours de coutume à notre époque, subissons de plein fouet l'impitoyable traitement réservé aux clientes considérées comme faibles et manipulables par le patron qualifiable de misogyne. Cet aspect est réellement saisissant, tant qu'au bout de plus d'un siècle presque rien n'a changé.
Et pourtant, je vais sans doute faire grincer quelques dents. Si les 150 premières pages filent aussi vite qu'on mange une tablette de chocolat sans s'apercevoir qu'on l'a finie, la suite devient lassante car répétitive, et surtout l'action est quasi-inexistante. Les histoires d'amour de Denise font sourire de dépit plus qu'autre chose. La fin en particulier (dans laquelle la malheureuse s'abandonne aux bras de l'homme auquel elle s'est refusée pendant 300 pages on ne sait vraiment pourquoi) est carrément décevante, transpire sans doute un peu le manque d'idées de l'auteur pour terminer cet ouvrage qui fait réfléchir au début mais ne mène pas vraiment quelque part en particulier. Les descriptions magistrales des rayons du magasin et de la cohue féminine qui ne sait se retenir face à l'acte d'achat sont captivantes au départ, ennuyeusement itératives sur la longueur. A force, on relit toujours la même chose, toujours ce même mouvement de foule qui a la fièvre. Nous sommes un banc de poissons qui nage toujours dans les mêmes eaux et dans le même sens, soit. Mais le répéter sur 400 pages, où est l'intérêt ?
Pour conclure, j'ai apprécié en partie cette lecture grâce au maître Zola qui maîtrise les mots et les délivre comme un médicament qui nous apaise et fait du bien. Mais la longueur de l'ouvrage, les trop nombreuses répétitions et l'inaction saupoudrée des prudes considérations du personnage principal m'empêchent d'annoncer que j'ai vraiment aimé...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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