Madame Neigeon

Une histoire de flatterie, de flagornerie, de séduction, de femmes courtisanes et des hommes cocus...c'est aussi une histoire du conflit entre les apparences et la réalité! Madame Neigeon est l'apprentissage de notre narrateur à la vie parisienne où toute réussite à un prix. Il apprend à approcher les dames de la haute société, surtout à solliciter des faveurs....pour lancer son premier appât, notre narrateur s'éprit de Madame Neigeon, une femme mystérieuse, a la fois attirante et fuyante, silencieuse et perçante...mais son sourire cache autre chose que le jeune homme ne peut encore percevoir...
Une petite histoire, agréable à lire! L'écriture est plus légère, les personnages plus détendus, on se croirait dans un épisode de la Comédie humaine de Balzac plutôt que dans l'univers pesant de l'auteur ! Malgré que la femme semble être ballottée par ci par là mais Zola lui conserve son manteau de dignité!

Un jeune hobereau, Georges de Vaugelade, quitte sa Normandie natale pour s'installer à Paris où il retrouve un ami d'enfance et une comtesse, très proche de sa famille. A leur contact le jeune homme va fréquenter les champs de course, les salles d'exposition et les salons parisiens où se côtoie l'élite de la bourgeoisie parisienne. Son attirance pour Louise Neigeon, rencontrée au cours d'une soirée, se fera de plus en plus pressante mais le jeu de la séduction se transformera très vite en jeu de dupes pour Georges qui ignore tout du but poursuivi par la belle Louise, entièrement dévouée à la cause de son époux, un député pressenti pour devenir ministre …

Par le biais de cette nouvelle publiée en 1896, Emile Zola nous raconte une histoire qui prête à sourire dans la description du caractère naïf d'un jeune homme célibataire, amoureux d'une femme mariée et manipulatrice, servant, avec habilité, les intérêts politiques de son mari. A la finesse et à la délicatesse de l'écriture qui caractérisent le grand romancier, il faut rajouter, dans cet opus, l'humour et la légèreté dont il n'était certainement pas dépourvu, en dépit de la physionomie un peu triste et boudeuse qu'il arborait dans chacun de ses portraits. Dans ce vaudeville théâtral très réussi où l'amour rend aveugle, le pauvre Georges perdra ses illusions et sera finalement le dindon de la farce !