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4,29

sur 4542 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"La voleuse de livres", roman à succès qui a reçu de nombreuses récompenses, avoisine presque les 10000 lecteurs sur Babelio et 5000 sur Booknode, lui attribuant à ce jour une moyenne de 4,28/5 pour les premiers et 8,74/10 pour les seconds. le genre de livres donc dont j'attends beaucoup ! Trouvé dans une boîte à livres il y a déjà plusieurs mois, il attendait patiemment que je l'ouvre enfin et ce sera encore une fois une lecture commune qui m'en donnera l'occasion. En ce mois de novembre, sur le thème de la mort, quoi de mieux qu'un livre dont la narratrice est la Mort elle-même ? Me voilà donc à découvrir un livre que j'avais envie de lire depuis très longtemps. Et ce fut une lecture captivante, qui m'amène à me poser la question : pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt ?

Comme je viens de le dire, la narratrice n'est autre que la Mort. En cette période 1939 à 1945, dans une Allemagne nazie, autant dire que ce n'est pas le travail qui lui manque. Pourtant, une petite fille, qu'elle croisera par trois fois durant son labeur, marquera son "existence" d'une façon inhabituelle. C'est parce qu'elle a son livre en sa possession, dont on ne saura qu'à la fin comment elle a pu se le procurer, qu'elle se permet de nous raconter l'histoire de cette fillette, Liesel, qui a mis en mots les différentes épreuves par lesquelles elle est passée. Tout commence dans un train qui les mène, elle et son frère, à Molching, près de Munich, vers leurs parents nourriciers. À partir de là, bien des événements la marqueront à jamais. Elle aura faim, elle apprendra à voler (et pas que de la nourriture comme le titre l'indique), elle cachera un juif dans son sous-sol, elle connaîtra l'amitié grâce à Rudy et l'amour grâce à ses parents adoptifs, elle grandira au rythme des bombardements, elle perdra des êtres chers. Elle apprendra aussi le pouvoir des mots, grâce aux livres qui lui tomberont sous la main.

Un peu perturbée au départ par le style de narration et la mise en forme, j'ai eu tôt fait de m'y habituer, au point d'avoir été totalement immergée dans le récit. Si j'ai lu les 100 premières pages tout tranquillement, j'ai lu en revanche les 550 autres d'une seule traite. Plus possible de m'arrêter, comme si j'avais été soudainement harponnée sans pouvoir me libérer jusqu'à ce que j'atteigne la fin.

Un livre intense dans tous les domaines : intense dans les événements, intense dans les émotions, intense dans les ressentis de Liesel, sans parler du contexte historique bien implanté (guerre, bombardements, nazisme, antisémitisme, hitlérisme, rationnement, pauvreté, etc). Au coeur d'une période tragique, la Mort, qui ramasse des milliers et des milliers d'âmes au quotidien, n'en a pas moins un caractère humain, et c'est ce qui rend l'histoire de Liesel encore plus poignante et intense.

Il y a pourtant peu de suspense. La Mort sait entretenir un minimum de mystère à son histoire, mais dans l'ensemble elle dévoile assez tôt certains faits à venir, elle nous donne un aperçu de ce qui nous attend. Comme un avertissement, elle nous permet de mieux nous y préparer. Et pourtant, j'ai eu de nombreuses fois la gorge serrée, et n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes à la fin, qui est bouleversante.

J'ai adoré la petite Liesel, qui tente tant bien que mal de se reconstruire dans ce chaos, qui n'arrive pas à surmonter ses cauchemars, qui vit dans la peur pour son ami Max, qui trouve refuge dans ses livres. J'ai adoré Hans, son Papa adoptif, j'ai adoré l'imaginer jouer de son accordéon, consoler Liesel de ses cauchemars, lui apprendre à lire et à écrire. J'ai adoré son ami Rudy, partagé entre l'amitié et l'amour, qui apprend à Liesel le foot, le vol, la loyauté. J'ai appris à apprécier de plus en plus Rosa, sa Maman adoptive, qui sous ses apparences bourrues a un coeur en or. Et puis, il y a aussi Max, cet homme juif qui deviendra un ami cher à son coeur ; Ilsa, la femme du maire qui se laisse volontairement voler ses livres ; Frau Holtzapfel, voisine irascible à qui Liesel fait la lecture. Et bien d'autres encore, pas tous attachants évidemment, mais toujours intéressants, intrigants.

L'action se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, l'un de mes sujets de prédilection, on ne peut que constater le contexte bien implanté et réaliste, grâce au travail de recherche de l'auteur. Les personnages, la Mort comprise, sont adroitement bien campés, aboutis, attachants, touchants. L'intrigue (et par conséquent l'histoire de Liesel) est rondement bien construite, prenante, désarmante, vibrante. La fin est bouleversante. Je ressors de cette lecture totalement séduite.

Un très beau livre, qui aborde de manière très réaliste des sujets durs, comme la guerre, le nazisme ou l'antisémitisme, tout en laissant une place importante à la dimension humaine, à la bienfaisance, à l'empathie, à la sensibilité.

Un joli coup de coeur.
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Rouge.

Rouges, les drapeaux portés hauts et droits dans les mains innocentes de ces jeunes esprits délavés défilant au pas.
Rouges, les braises incandescentes de ces livres interdits, condamnés au bûcher pour quelques pensées de trop.
Rouge, le souffle chaud des bombes déchirant le ciel, lorsque les oiseaux argentés ouvrent leurs entrailles sur les morts en sursis.
Rouges, le sang des innocents et les flots des rivières...

Blanc.

Blanches, ces belles âmes que j'emporte avec moi quand l'heure est venue de me rejoindre.
Blancs, le ciel cotonneux et le tapis tout de neige immaculé où, par ce froid hiver, je la rencontrai pour la première fois.
Blanches, les pages de son livre que je vais vous raconter.
Blanc, le coeur pur de son enfance à jamais volée...

Noir.

Noirs, les cauchemars de toutes ces nuits tremblantes passées au sous-sol et noires les cendres du réveil dans les ruines du petit matin...
Noire, l'encre des mots salutaires... volés... secoués... arrachés à l'horreur et couchés dans ce livre, pour ne rien oublier.
Noire, cette nuit de Cristal où le Monde bascula dans la haine de l'Autre.
Noire aussi, cette croix gammée, svastika de la honte, race suprême déposée sur un drapeau rouge et blanc.

Ces couleurs, moi la Mort, je vais vous les conter.

Comme je vous conterai toutes les autres : marron l'uniforme des jeunesses hitlériennes, vertes les pommes volées dans les vergers, jaune l'étoile de David, aller simple pour les camps, gris le coeur des hommes, bleu le ciel au-dessus de la rue Himmel où elle habitait, elle, la Voleuse de livres, la petite secoueuse de mots.

Parce que les livres sont la Mémoire.
Parce que le souffle des mots est puissant.
Parce qu'elle s'y accrocha comme on s'accroche à la vie et qu'à travers eux, elle me raconta son histoire.

As-tu pu volé le bonheur, petite fille ?



**

Ce livre est une claque !
Un raz-de-marée d'émotions, de sourires, de larmes, de tristesse, de colère... Un vibrant hommage à L Histoire, qui nous immerge au coeur des chaumières allemandes, dans le quotidien de ses habitants meurtris par le régime nazi et dont tous ne partageaient pas l'idéal national-socialiste.
Point de batailles militaires ici. Ce livre est le combat de ces hommes et de ces femmes contre celui d'Hitler, Mein Kampf, vu à travers les yeux de Liesel, la petite voleuse de livres.

Les mots de Markus Zusak sont simples, directs et tranchants. Leur impact vous résonne longtemps aux tympans.
Le livre est découpé en dix parties, chacune composée de courts chapitres annoncés au début de chaque partie.
J'ai adoré le choix du procédé narratif, très original puisque c'est la Mort elle-même qui nous parle de Liesel et de sa vie dans cette Allemagne en guerre, en n'ayant pas peur de nous parler offline ou nous annoncer certains événements à l'avance, à la manière de Lemony Snicket, le narrateur dans Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire.
Si vous avez aimé Petit Pays (Gaël Faye) ou La vie devant soi (Romain Gary), ce livre est fait pour vous !

Un tout gros coup de coeur !

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Bouleversant...
Ce roman a pour particularité d'avoir pour narratrice "La Mort". Ce qui m'a fait pensé au film "Rencontre avec Joe Black". Ici s'arrête la comparaison.
La Mort personnifiée, dont le métier est de venir chercher les âmes des humains. C'est son métier, de tout temps, partout sur la Terre. Mais La Mort connait-elle les humains ?
Ici, elle nous raconte l'histoire de Liesel. Période difficile et chargée pour La Mort, car nous sommes en pleine 2nde guerre mondiale, en Allemagne.
La vie pour les Allemands n'est pas toujours facile non plus, même si c'est un côté de l'histoire qui ne nous est pas très familier...
Liesel vient de voir son petit frère mourir, sa mère la confie à un couple d'Allemands avant de disparaître. Liesel s'attache à son papa et sa maman d'accueil. La vie continue...
Le départ de l'histoire est presque léger ! Et peu à peu, l'auteur nous emporte dans l'histoire de cette enfant...
L'histoire est belle mais dure, tendre mais insupportable...
Un très beau roman, touchant, attachant, triste... que je garderai longtemps en mémoire.
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Depuis le temps que je voyais ce titre sur Babelio, il devenait urgent que je découvre cette histoire tant ovationnée par les lectrices (plus particulièrement). J'ai eu de la chance de tomber dessus à ma dernière escapade livresque et j'ai plongé sans perdre une seconde de plus.
Déroutant, le style.
Eblouissants, les mots.
Magnifique, l'histoire.
Emportée jusqu'à l'âme par « La Voleuse de livres », je ne pouvais plus lâcher Liesel. Les mots s'impriment dans mon esprit et je me sens envoutée, transportée par une musique lointaine d'un accordéon et les nuances de couleurs qui accompagnent les mots.
ELLE sait si bien décrire et que l'on oublie qui elle est et combien elle est douloureuse. On se surprend même à l'aimer cet être si sensible face à la douleur humaine surtout celle d'une fillette.
La souffrance est présente dans ce roman, elle colle à la peau des personnages et on la voit dans tous les yeux.
De temps en temps, je repose le livre pour imaginer Liesel, la fille qui aime les livres et fil des pages, je me retrouve à sourire face à Rudy qui revient toujours sur la même question ? Je ne peux que sourire face à la bonté et le grand coeur de Hans. Il y a aussi des moments où mon coeur se serre et devient lourd face à la guerre et la perte de son enfant.
Vraiment un livre MAGNIFIQUE !
Et je me suis empressée de voir le film pour revivre les mots en images, pour voir cette fille pleine de courage, d'espoir et de vie.
Le film est GENIAL !
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Que pourrais-je dire de plus qui n'ait déjà été dit?
Un roman d'une grande poésie, un style qui m'a beaucoup émue, avec de belles images pleines de couleurs pour décrire les atrocités auxquelles ont conduit le raisonnement fou et l'art du discours de Hitler.
Un livre qui souligne les nombreux pouvoirs du mot, de la parole : pouvoir du pardon, de la transmission du savoir et du coeur, pouvoir de la mémoire, mais aussi, hélas, pouvoir d'endoctrinement, pouvoir de noirceur et de mort.
J'ai beaucoup aimé cette thématique du mot, de l'écriture, de la lecture, présente à différents niveaux.
De beaux personnages, humains, pas des héros, juste des personnes à la personnalité un peu plus marquée que la moyenne.
Et puis, cette narratrice, inédite, la Mort en personne, qui nous voit, nous autres humains, d'un oeil plein de clairvoyance et de mansuétude.
Pour faire bref, un magnifique livre où émotion et réflexion se font écho, que je vais m'empresser de prêter à mes proches !
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Dans une cave « Une voleuse de livres » noircit les pages d'un carnet, elle lui confie son histoire : celle d'une orpheline allemande pendant la seconde guerre mondiale ; son arrivée rue Himmel chez les Hubermann, ses parents nourriciers ; son amitié pour Rudy son voisin ; puis Max, un juif que la famille cache dans sa cave. Un petit carnet qui finira entre les mains de la mort et c'est cette dernière qui nous en fait la lecture.

J'ai tout de suite aimé le livre même si c'est un peu désarçonnant de se voir conter une histoire par la mort elle-même !! Pour tout dire, j'étais un peu perdue pendant la lecture du prologue.
Le procédé narratif est original : la mise en page avec les encarts explicatifs, le déroulé non chronologique et surtout ce choix de narrateur : laisser la parole à la mort est très audacieux mais au final c'est très réussi.
En fait elle est une narratrice très ''agréable'', la mort, un oeil extérieur qui n'intervient pas directement (elle ne cause pas de décès, elle est juste chargée de transporter les âmes des défunts) mais qui ne reste pas insensible à la tragédie qui se joue sur terre. « Je n'ai rien de violent. Ni de méchant. Je suis un résultat. » Si elle recueille les âmes sans jamais rechigner , elle ne trouve pas moins son travail harassant en temps de guerre et est «  défaite, déconcertée, déboussolée » par la capacité d'autodestruction de l'Homme. « Je suis hantée par les humains. » avoue-t-elle.
Ne cherchant pas à établir de suspense, elle fait parfois des annonces, dévoile des événements futurs, pour ne développer et y consacrer un chapitre que plus tard. le lecteur navigue ainsi dans le temps et c'est le seul point qui m'a parfois dérangée dans le récit. La chronologie des faits n'est pas toujours évidente.

Les personnages sont particulièrement bien construits et tous sont émouvants : j'ai adoré l'héroïne Liesel et j'ai trouvé très attachant son meilleur ami Rudy et sa perpétuelle quête d'un bisou. Celui de Max est bouleversant : son histoire personnelle bien sûr, mais aussi son livre pour Liesel et ce « besoin » de s'effacer sans cesse... Oui, il est poignant ce fragile juif, transi de froid dans sa cave, si désolé d'être un fardeau, un danger pour la famille Hubermann et qui aimerait tant être transparent, le tout en voulant VIVRE ! Et enfin Hans, le père, aimant, intègre, un homme profondément bon et courageux ; on ne parle pas si souvent des justes allemands.
En réalité ce que j'ai le plus aimé ce sont les relations que tisse Liesel, avec son père, Rudy, puis Max. L'auteur transmet toutes ces émotions avec justesse et force. J'ai aussi été touchée par son rapport aux livres, sa soif d'apprendre, son besoin de les voler, sa découverte du pouvoir des mots.

Un dernier commentaire concernant la fin du livre : si vous pleurez facilement, préparez les mouchoirs ! (Avec la mort comme narratrice, il ne fallait sans doute pas s'attendre à autre chose.) le dernier chapitre est particulièrement difficile à lire, c'est une fin horrible, d'une rare intensité. le genre de clap final qui vous prend aux tripes, avec les larmes au bord des yeux.

Ce roman est un véritable coup de coeur. Markus Zusak, ses personnages et sa plume m'ont bluffée !! L'écriture est originale, déroutante parfois ; l'histoire est émouvante, plutôt triste même si quelques passages sont amusants. L'auteur décrit très bien l'Allemagne nazie, les privations et les injustices de la guerre, les bombardements, l'horreur et la folie de l'antisémitisme... En arrivant aux dernières pages, je n'avais aucune envie de quitter les personnages, en particulier Liesel : avant de partir, « Tu me donnes un baiser, Saumensch ? »
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difficile d'écrire encore une critique sur ce livre où tout a été dit.

Par trois fois, la mort va croiser le chemin de Liesel Meminger. La première fois, elle a neuf ans, et lors d'un voyage en train qui les amène sa mère, son frère Werner et elle en direction de Munich, le petit est malade, tousse et finit par mourir devant les yeux de la petite fille. Après une brève cérémonie d'enterrement, elle commet son premier vol en ramassant un livre tombé de la poche de l'un des employés du cimetière. le titre est « le manuel du fossoyeur ».

La deuxième fois, ce sera le pilote d'un avion qui vient de s'écraser et la troisième fois, un bombardement.

On apprend ceci dès les premières pages et ensuite, l'auteur nous raconte l'histoire de Liesel. Comment elle arrive chez ses parents nourriciers Hans et Rosa Hubermann qui devaient l'accueillir ainsi que son petit frère. Peu à peu, nous allons faire la connaissance des habitants du village de Mochling, plus précisément ceux qui habitent rue Himmel (le ciel en allemand), la famille Steiner, et bien d'autres.


Ce que j'en pense :



L'auteur a une idée originale car c'est la Mort qui nous raconte l'histoire de Liesel. Ceci donne au livre une tonalité particulière car la Mort nous livre au passage ses états d'âme, ses réflexions.

On s'attache d'emblée à cette petite fille solitaire, qui ne comprend pas ce qui lui arrive, pourquoi sa mère l'a abandonnée. Elle va se faire une place dans la famille Hubermann, notamment auprès d'Hans qui la rassure durant ses cauchemars la nuit, lui racontant des histoires, jouant de l'accordéon. Un lien très fort se tisse avec l'homme au regard argenté. Avec Rosa, c'est plus difficile car elle se réfugie derrière un masque de dureté.

L'auteur raconte à sa façon la vie des Allemands dans la rue Himmel. Ceux qui sont convaincus par le discours de Hitler et obéissent aveuglément au chef en récitant des extraits de "Mein Kampf". Il y a les autres, qui ne disent rien mais observent, en retrait ce qui se passe. La vie est difficile, il n'y a pas grand-chose à manger, c'est la débrouille, les larcins pour survivre.

Les enfants jouent au foot dans la rue, vont à l'école comme si tout était normal. Liesel découvre avec Hans le pouvoir des mots, le pouvoir des livres qu'elle dérobe alors que d'autres cherchent à voler des fruits ou autre denrée alimentaire. Elle peint les lettres sur les murs, ou les mots difficiles pour se les approprier.

Son ami Rudy Steiner, le garçon aux cheveux jaune citron qui enduit son corps de charbon et se prend pour Jesse Owens son idole, sur le stade de la ville, est très attachant lui-aussi. Une amitié (peut-être plus) très forte, pleine de pudeur les unit, les rend complices et complémentaires. C'est lui qui lui donne le joli surnom: "la voleuse de livres"

J'ai adoré ce livre, son insolence, l'amour qu'il dégage, la façon dont il est construit, les personnages, tout est excellent. J'ai attendu pour le lire que la fièvre soit retombée dans les médias, les critiques. J'ai vu le film et c'est alors que j'ai vraiment décidé de le lire.

J'ai eu beaucoup de mal à le refermer, à le lâcher, car on ne sort pas indemne de cette belle histoire destinée aux adolescents et aux adultes. Les mots qui soignent ou font mal, qui permettent de s'évader, d'imaginer un ailleurs. Dieu que vous êtes sympathique et plein de douceur, Madame la Mort…

Une belle écriture, une mise en page époustouflante qui est presque encore meilleure dans la version livre de poche. Un coup de maître. Un coup de coeur.

Note : 9,5/10
et + sur mon blog
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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La voleuse de livres racontée avec franchise et délicatesse par le personnage de la Mort. Elle ne nous épargne pas, elle raconte, comme un témoin impuissant et trop habituée aux horreurs sur Terre.

Elle utilise les couleurs du ciel, blanc, rouge, orange ou noir pour peindre les âmes qu'elle recueille au creux de ses bras ou sur ses épaules, les blessures, les bombes, la cendre, la faim, le deuil.
Elle n'a pas le choix, elle fait son travail; balayer la surface de la Terre en emportant ceux qui y tombent, compatissant parfois au malheur des humains en ces temps de massacres, ou blâmant ces monstres qui ne sont plus des hommes.

Parfois elle trouve un trésor sur son chemin et elle parvient à s'émouvoir, à trouver les hommes beaux.
Cette petite poussière d'espoir se nomme Liesel, jeune fille orpheline qui essaie de s'accrocher à la vie. Sauvée par les mots, elle devient la voleuse de livres, puis la secoueuse de mots. Voilà son pouvoir face à la terreur.

Entre Hans, son père adoptif, et Érik, le soldat juif, il y avait la musique, l'accordéon, comme un souffle de vie.
Entre Liesel, la jeune fille allemande, et Max, le juif, il y aura les mots pour lien, comme une corde pour sortit à l'air libre.

Une vision de la Seconde Guerre mondiale, du côté des civils allemands, pour montrer que la souffrance n'a pas de camp, que la guerre n'a pas de sens.

Les mots sont puissants, ils peuvent tuer mais ils peuvent aussi sauver. Et c'est pour cela que Liesel, en apprenant à lire, en faisant vibrer les mots au son de sa voix, peut faire pencher la balance du bon côté, elle peut faire barrage à la propagande d'Hitler, le faire chuter de son piédestal, au moins dans les cœurs.
Tout comme Hans l'a fait avec son accordéon.

Mon coup de cœur de l'année, dans la catégorie roman, tellement les mots sont puissants et l'histoire originale.
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Que rajouter aux 564 critiques déjà écrites sur ce roman tellement attachant et original.
Bien que présent dans ma PAL depuis bien longtemps, j'en repoussais toujours la lecture, craignant peut-être de me plonger dans un pavé destiné à de jeunes lecteurs.
Or j'ai eu la surprise de découvrir un texte qui peut et doit être lu à tous les âges et qui de plus par sa profondeur présente une portée universelle.

J'ai aimé Liesel tellement courageuse.
J'ai aimé ses parents nourriciers Rosa et Hans Huberman auprès desquels l'enfant trouvera beaucoup d'amour, même si sa maman a souvent la main leste et le verbe fleuri pour punir les incartades d'une fillette pleine de vie.
D'autres personnages aussi sont très réussis, d'une grande humanité, le jeune voisin, un garçon aux "cheveux jaune citron", nommé Rudy, Max, le juif que les Huberman cachent dans leur cave au péril de leur vie.

Et puis, il y a la mort personnage omniprésent qui sait tout, qui voit tout.

« La voleuse de livres » est un livre magnifique au style surprenant, poétique, avec une pointe d'ironie où la tendresse répond à la plus effroyable cruauté.
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Liesel Meminger est une survivante: elle a réussi plusieurs fois à échapper à la Mort. Mieux, elle est parvenue à faire que la Mort s'intéresse à sa vie. Sa vie, c'est celle d'une petite fille qui vole des livres dans l'Allemagne nazie. Liesel va voir défiler devant ses yeux les pires évènements de la Deuxième Guerre Mondiale: des rationnements aux Juifs en route vers Dachau, nous allons tout partager avec elle.

Que dire de plus après plus de 400 critiques sur ce livre. La Voleuse de Livres c'est un récit dont on ne sort pas indemne. J'ai essayé de ralentir ma lecture quand j'ai vu les dernières pages arriver, mais impossible. La Mort (car c'est elle la narratrice) nous emmène avec elle dans ce monde d'horreur et d'espoir et difficile de fermer le livre après avoir mis le nez dedans. J'ai un peu été déroutée par les premières pages: le type de narration et le déroulement du récit sont originaux tout comme les précisions qu'apportent la Mort concernant les évènements et les personnages. Je me suis vraiment demandé si ce roman était pour moi. Mais passé le prologue, l'histoire s'est mise en place et j'ai suivi la Mort dans sa longue récolte de défunts et Liesel dans ces vols de livres.
Je ne pensais pas accrocher autant sur ce livre et je n'ai qu'un regret l'avoir déjà terminé.
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