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3,99

sur 2165 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je salue le style et la prouesse de Zweig dans cette nouvelle quant à la véracité criante de son personnage et de l'atmosphère. La description chaude, humide et dangereuse de l'environnement au début du récit laisse entrevoir le drame sous-jacent. La confusion qui plane dans l'esprit du médecin est palpable dans les mots choisis, dans la ponctuation, les pauses, les constructions de phrases... le style rend à merveille l'agitation du personnage, et son incapacité à trouver le repos dans sa quête étrange, et insensée. Son obsession pour cette femme qui est omniprésente dans on esprit et l'envahit jusqu'à la fin, ne se fonde pourtant sur presque rien: il est pris d'une passion foudroyante, subite et destructrice. Ces sentiments sont admirablement bien dépeints, au point de créer une atmosphère autour du lecteur qui le plonge la tête la première dans ce récit.
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Stefan Zweig mon amour ! Comment arrives-tu à toujours être si juste dans tes sentiments ? Une telle profondeur dans tes paroles, dans tes ressentis. Je ne me lasse jamais de découvrir tes nouvelles et je me sentirais bien orpheline de tes textes quand j'en aurais fait le tour.

Cela fera ma deuxième chronique sur cet auteur et j'ai un peu peur de me répéter tant j'aime la façon dont il parvient à créer. Stefan Zweig, nous sert dans ses nouvelles des histoires bouleversantes. de part sa simplicité, la profondeur des émotions ou simplement par la beauté des images. Ses histoires rarement joyeuses semblent nous être contées de façon personnelle. La tristesse envahie sa plume pour dérouler une histoire intense. Comme si l'horreur de ses récits renforçait la puissance des mots.

Amok, c'est une maladie qui touche les hommes dans les régions isolées des forêts tropicales. C'est la capacité d'un homme à tout détruire sur son passage, obnubilé par la poursuite de l'objet de son désir. C'est un homme, un médecin qui touché par cette maladie va tout faire pour suivre une femme. Mais cette femme avait besoin de lui en tant que médecin pas en tant qu'homme. Et ce dernier n'a pas su faire la part des choses.

Un homme aveuglé par sa passion, une folie si intense et si rapide qu'il ne peut ni la maitriser, ni la contenir. Il est submergé par celle-ci au point de briser toutes ces convictions de médecins, avec en premier lieu : aider la personne !

En pleine errance, il vide son sac à un étranger. Car rongé par les remords, il doit se livrer et expliquer son geste. C'est toujours avec profondeur que l'auteur arrive à nous parler des événements qu'il met en scène. Mais pouvons-nous calmer une folie et recommencer à vivre ? Ce livre nous en apporte la réponse !

Zweig m'a encore touché avec ses mots, son récit et la puissance qu'il installe. Ces livres semblent posséder des pouvoirs magiques. Tellement ils touchent avec si peu. J'ai hâte de continuer cette découverte toujours plus poussée de cet auteur !
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Stefan Zweig, né en 1881 à Vienne, en Autriche-Hongrie, et mort par suicide le 22 février 1942 à Petrópolis au Brésil, est un écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien. Stefan Zweig fit partie de la fine fleur de l'intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays natal en 1934 en raison de la montée du nazisme. Réfugié à Londres, il y poursuit une oeuvre de biographe (Joseph Fouché, Marie Antoinette, Marie Stuart) et surtout d'auteur de romans et nouvelles qui ont conservé leur attrait près d'un siècle plus tard comme cet Amok, publié en 1922, qui sera à l'origine de son succès en librairie.
Une nuit, sur le pont d'un navire reliant l'Asie à l'Europe, le narrateur fait la connaissance d'un mystérieux passager, un médecin d'origine allemande, cherchant à passer inaperçu. Intrigué, le lendemain soir, il retourne au même endroit et l'homme qui paraît épuisé, comme écrasé par un trop lourd secret à porter, va lui déballer à la hâte son histoire, durant ces quelques heures nocturnes, comme pour s'en débarrasser au plus vite et libérer sa conscience.
A ce point du récit la narration se fait gigogne, puisque c'est désormais le médecin qui s'exprime et nous livre le drame de sa vie. Exilé volontaire en Malaisie après une malversation ayant compromis sa carrière en Europe, le médecin vit retiré de la civilisation et des colons Blancs, pratiquant son métier dans un petit village. Un jour, une femme européenne de la haute société, arrogante et sûre d'elle, vient le consulter pour qu'il pratique un avortement clandestin avant que son mari, un riche commerçant, ne revienne d'une mission de plusieurs mois. Furieux d'être pris pour un larbin sans scrupules, le médecin refuse et la femme s'en va. Réalisant que celle-ci va devoir recourir à quelque sorcière locale, le médecin tente de la rattraper…
En peu de lignes, puisqu'il s'agit d'une nouvelle, l'écrivain réussit à peindre une opposition de caractères, aussi brusque et courte que d'une puissance inouïe, entre ce médecin et cette femme. La séquence où elle vient le consulter, est une exacerbation de sentiments poussée aux limites du crédible certes mais d'une grande puissance dramatique. Traité comme un subalterne vénal, le médecin néanmoins subjugué par l'autorité de cette femme, tente de reprendre la main par une proposition douteuse : il refuse la somme d'argent colossale proposée en échange de l'acte médical mais il veut une compensation en nature, pour humilier à son tour cette créature qui le fascine et dont il est tombé sous la coupe immédiatement, à l'insu de son plein gré. Je ne peux guère vous en dire plus, sinon que si le médecin est sur le navire, s'y trouvent aussi la femme dans un cercueil, le mari qui ignore encore tout avant l'autopsie qui doit être réalisée à Londres, et que la nouvelle se clôt sur un dernier drame destiné à laver l'honneur de la femme et offrir une rédemption à ce médecin maudit.
Exotisme, mystère, pulsions, morts et remords, tout cela dans cinquante petites pages seulement !
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Amok, c'est une partie de billard à trois bandes : l'honneur, la fierté, le devoir, contre lesquelles vient rebondir la boule de la passion dans sa course folle et précipitée. Quand Stephan Sweig donne l'impulsion, cela devient un subtil chassé-croisé de regards qui contiennent toutes les peurs, tous les désirs.

Elle est orgueilleuse et froide. Il est envoûté, survolté, déstabilisé. Sa complexion féminine souveraine et méprisante rallume chez lui des ambitions éteintes, y compris celles de provoquer, de posséder l'inaccessible. Ils vont se jeter l'un contre l'autre dans un affrontement par contumace, une course contre la montre, un dangereux crescendo endiablé dans lequel la passion se heurte à l'humiliation, la colère, la jalousie, l'obstination. Pour finalement se rejoindre dans le serment du secret à défendre.

La beauté est dans la détermination qu'elle n'a jamais perdue. Que lui se découvre. La beauté est dans la consolation du rival honni puis magnifié. La beauté est dans le texte, souple et puissant à la fois. La beauté est dans cette mécanique infernale qui emporte le lecteur et ne le lâche plus jusqu'à …
… jusqu'à la confidence salvatrice dans l'oreille d'un inconnu, la fuite sur un bateau qui extirpe notre héros sans nom de la sujétion, l'éloigne de la vengeance. Mais surement pas la mâchoire du remord.

C'est beau et bien fait. C'est du Stefan Zweig.
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Amok est une belle nouvelle qui narre l'histoire d'un médecin ayant refusé d'aider une femme à avorter car elle refusa de supplier ce médecin, et certainement refusa de se donner à lui. Partie, il ne le supporta pas et la poursuivit partout. L'auteur sait très bien (qui mieux que lui le fait?) décrire les sentiments humains et ses travers. Très belle écriture concise.
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Amuk, c'est ainsi qu'on nomme en Malaisie ces hommes qui subitement perdent la raison et sombrent dans une folie meurtrière.
La solitude conduit parfois à ces extrémités. Cette petite nouvelle me remémore ces quelques vers de Baudelaire :

. . .
“Je sais que le Démon fréquente volontiers les lieux arides, et que l'Esprit de meurtre et de lubricité s'enflamme merveilleusement dans les solitudes. Mais il serait possible que cette solitude ne fût dangereuse que pour l'âme oisive et divagante qui la peuple de ses passions et de ses chimères. “
. . .

Il y a décidément quelque chose de baudelairien chez Zweig, cette douleur, ce spleen, cette sensibilité.
Et la qualité de l'écriture, cette fluidité, cette clarté . . . Il faut quand même rendre hommage au traducteur, Alzir Hella qui doit y être pour beaucoup.
Zweig nous entraine encore sur l'horizon des évènements de ce trou noir fait d'ennui et de solitude qui ronge le coeur des hommes, et nous montre que l'équilibre est fragile, que le néant, béant devant nous, peut nous engloutir à tout moment.
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J'ai lu il y a plusieurs années le fameux et excellent ''Joueur d'échecs'' de cet auteur dont plusieurs font grand cas. J'étais curieux depuis de lire autre chose de lui, et c'est maintenant chose faite. En français, ''Amok'' est à l'origine un recueil de 3 nouvelles : ''Amok'', ''Lettre d'une inconnue'' et ''La ruelle au clair de lune''. (Ce n'est plus toujours vrai avec la flopée d'éditions et de traductions récentes). J'y ai retrouvé l'écriture magnifique de S. Zweig, et ce dès l'introduction de la nouvelle titre, ainsi que son intensité. ''Amok'', dont la signification de ce mot qui m'était inconnue s'est avérée très intéressante, est celle qui a ma préférence. Elle raconte la folie qui s'empare d'un médecin dans une colonie malaise et les désastreuses conséquences d'une rencontre fortuite. Les 2 autres étaient également très bien, les thèmes étant seulement moins palpitants. 3 histoires décidément tragiques qui m'ont confirmé le talent de l'auteur.
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L'écriture ciselée, l'intensité de la tension dramatique, la maîtrise parfaite de la forme, la puissance des sentiments évoqués, l'enlacement intime du désir et de la mort... Les nouvelles de Zweig sont délicieuses.
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