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Avec Roland Jaccard comme guide, il est intéressant d'explorer la correspondance entre ces 2 illustres Autrichiens. En effet, qui de mieux pour nous guider que ce psychanalyste, essayiste et éditeur, né à Lausanne en 1941 de mère autrichienne et d'un père qui s'est suicidé. Comme journaliste il est en charge de la rubrique "psychanalyse" du quotidien le Monde et l'auteur prolifique de 38 titres rien que sur Babelio, parmi lesquels une biographie de Sigmund Freud, une histoire de la psychanalyse (en 2 tomes), l'éthique et la psychanalyse, la folie etc. Jaccard a aussi consacré 2 livres à l'actrice américaine Louise Brooks (1906-1985), qu'il a connue personnellement.

Il est tout à fait superflu de présenter ces deux personnalités les plus célèbres de l'empire Habsbourgeois, sauf peut-être rappeler qu'il y avait entre ces 2 correspondants une différence d'âge d'un quart de siècle : Sigmund Freud est né en 1856 et Stefan Zweig en 1881, soit exactement 25 ans plus tard.
Outre le fait qu'ils ont été des compatriotes et des gentlemen, il ne me paraît pas si évident qu'ils se soient envoyé autant de lettres et missives. Certes à peu près un tiers du nombre de lettres échangées entre Zweig et un autre compatriote à lui, Joseph Roth (1894-1939), mais qui vivait de sa plume comme lui. À titre indicatif de comparaison : le recueil de la correspondance que j'ai entre ces 2, en version pocket allemand et petits caractères, est de 624 pages contre les 157 pages du livre sous rubrique.

Il est incontestablement intéressant de lire ce que ces géants de l'Europe centrale pouvaient bien s'écrire, mais ne vous attendez pas à de véritables nouvelles bouleversantes ou fracassantes, pour cela les 2 auteurs étaient bien trop éduqués et modestes. le sentiment de base des deux a été un profond respect mutuel.

Il y a eu également une correspondance suivie à une certaine époque entre Sigmund Freud et la "mère" de la psychanalyse française, la princesse Marie Bonaparte (1882-1962). Seulement la situation entre correspondants était de nature foncièrement différente dans la mesure où la dernière nommée a d'abord été en traitement médical auprès du premier cité avant d'en devenir son remarquable homologue. Puis, il y avait entre eux une grande et sincère admiration et amitié. C'est l'épouse du prince Georges de Grèce (1869-1957) qui s'est rendue en 1938 à Vienne pour sauver Freud de l'horreur d'un internement en camp d'extermination nazi pour accompagner le grand toubib de 82 ans en Angleterre, après lui avoir payé ses taxes de sortie redevables au Reich. Marie Bonaparte a toujours regretté qu'elle n'ait pas réussi à faire de même pour les 4 soeurs de Freud, qui ont été exécutées par ce régime diabolique. Jusqu'à la fin, Marie est restée amie de sa fille, Anna Freud (1895-1982) psychanalyste à Londres.

De cette dame étonnante, la dernière des Bonaparte, il existe une merveilleuse biographie publiée par Célia Bertin (1920-2014) de 1982, que je peux absolument recommander et que je regrette de ne pas avoir eu encore le courage de chroniquer sur Babelio. Il est vrai que sa vie a été exceptionnellement complexe, mais cela ne devrait pas être une raison de remettre mon billet aux calendes grecques !

Je ne vais pas me mettre à critiquer cet ouvrage, qui se lit relativement facilement grâce aux efforts très méritoires de Roland Jaccard, parce que honnêtement qui suis-je moi, pour me permettre de juger deux gigantesques maîtres de notre civilisation.
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Pendant plus d'une trentaine d'années, Freud et Stefan Zweig s'écriront régulièrement. Plusieurs de ces lettre ont été perdues, celles qui restent sont donc importantes pour rendre compte de l'amitié qui unissait les deux hommes. Zweig a très vite été conquis par les thèses de Freud sur la psychanalyse et Freud a su déceler dans l'oeuvre de l'écrivain l'utilisation de ces thèses. Plusieurs références sont faites à Romain Rolland et Jules Romain qui faisaient partie de leur cercle d'amis. Il est difficile aujourd'hui de s'imaginer les liens qui unissaient ce petit groupe d'intellectuels à travers toute l'Europe et qui partageait les idées nouvelles de la première moitié du XXe siècle. Cette correspondance devient d'ailleurs assez émouvante au fur et à mesure que l'on approche de la prise du pouvoir à Berlin par Hitler et de la deuxième guerre mondiale. Les dernières lettres seront envoyées et reçues à Londres, les deux amis s'y étant retrouvés pour fuir le régime nazi. Freud y mourra en 1939 et Zweig partira au Brésil où il se suicidera en 1943. C'est une page de l'histoire qui se tourne.
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J'ai toujours voulu consulter un livre sur les correspondances entre deux grandes figures d'un autre temps. C'est comme rentrer dans leur intimité. Il y a du bon et du mauvais.
Le bon, c'est de découvrir leurs petits secrets et le moins bon est d'entr'apercevoir leur caractère.
Dans cet ouvrage, je me suis attaqué à deux personnalités que j'ai déjà lues et que j'admire : Sigmund Freud et Stefan Zweig.
Une chose me frappe au premier abord le respect et la vénération inconditionnelle de Zweig pour Freud. Et la susceptibilité de ce dernier.

Sinon cet ouvrage est court et on n'apprend pas grand-chose, le temps s'écoule et aucun adieu de la part de Zweig ne sera possible avant que Freud ne meurt.

Une dernière chose en 1933, les recueils de Zweig et de Freud seront brûlés par les nazis. Un douloureux point en commun. Qui m'incite à ne jamais cesser de les consulter. Car la pire des actions est bien de brûler un livre parce qu'il dérange…

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Sigmund Freud est autrichien (1856-1939). Il est médecin et initiateur de la psychiatrie. Juif, il a dû fuir le régime nazi. Il a rejoint sa fille à Londres.
Stefan Zweig, austro-hongrois et juif (1881-1942) est essayiste et écrivain.
Cette correspondance entre les deux hommes est intéressante d'un point de vue historique et littéraire. En effet, Stefan Zweig reconnait l'apport des travaux de Freud dans la libération de la littérature qui se modernise. La littérature s'affranchit du carcan religieux et puritaniste.
"Tout ce que j'écris est marqué par votre influence." Les lettre de Zweig commence presque toujours par Cher Professeur ou Monsieur le Professeur, puis vers 1938 Cher et estimé Professeur. de son côté, Freud commence toujours par Cher Monsieur. On ressent l'admiration qu'il y a entre les deux hommes. Il y a aussi de la reconnaissance pour leurs travaux respectifs, scientifiques pour Freud, littéraires pour Zweig.
J'ai emprunté cet ouvrage à la médiathèque car je m'intéresse particulièrement à Stefan Zweig que j'ai découvert avec le roman "Le joueur d'échecs" puis apprécié avec son essai sur Montaigne.
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Un livre assez décevant somme toute, comme le récit d'une incompréhension persistante. Car tout au long de leurs échanges épistolaires, l'on entend Freud et Zweig clamer à répétition leur admiration réciproque et pourtant à aucun moment, l'on ne sent passer le courant dans ces échanges. Tout demeure dans une sorte de formel assez pesant.
Un livre n'ayant donc qu'une valeur essentiellement documentaire et pour le reste parfaitement dispensable.
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On sait que Zweig a été très influencé par Freud. La réciproque est peut-être vraie également. Cette correspondance nous fait pénétrer dans les coulisses de l'oeuvre de ces deux hommes singuliers.
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Sweig a le don de fouiller l'âme des humains.
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Que dire… Que Freud était un gros bébé capricieux ? AHAH ! Mais ouiiiiiii ! Incroyable ! Ayant lu quelques oeuvres de Freud j'étais assez admirative du personnage. Mais on est tous humain et on a tous nos petits travers non ?

C'était la première fois que je découvrais une partie de sa vie et j'ai beaucoup ri. Monsieur Freud pas content si son petit disciple ne file pas droit… Mais Sweig est assez fin et gère très bien cette relation, il reprend toujours le dessus en envoyant quelques belles louanges bien écrites et…… effet immédiat, papi Freud est tranquillisé et recommence à aimer son disciple.

Bon c'est un peu dur mais lisez-le et dites-moi ce que vous en pensez, j'ai été un peu choquée. C'est dans tous les cas fort intéressant pour en savoir plus sur ce monstre de savoir.
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