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Stefan Zweig décrit toujours aussi admirablement les mouvements émotionnelles qui peuvent nous traverser. Dans cette nouvelle assez courte, Irène Wagner, se sentant délaissée par son mari, trompe son mari avec un pianiste rencontré lors d'une soirée. La peur s'immisce peu à peu dans sa vie, jusqu'à donner l'impression qu'elle perd la raison.
Très bovarienne, cette nouvelle, nous enchaîne et nous emporte jusqu'à la dernière phrase.

Challenge Multi-Défis 2019
Challenge XIX 2019
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La magie observatrice... C'est chez Zweig que vous le trouverez

Après une lecture qui m'a toute frustrée, je me suis dit que j'allais me refaire une valeur sûre. Et je me suis souvenue d'une nouvelle de Zweig. Je me suis dit que c'était maintenant ou jamais ! Et quel plaisir de retrouver la plume de cet auteur, de me dire que tout va couler de source, dans un style qui peut paraître désuet aujourd'hui mais qui reste tellement enchanteur, tant la plume permet de scruter la vie de personnes, tant cet oeil observateur permet de saisir la beauté d'une situation....

J'en ai frissonné, j'ai failli pleurer, j'ai un peu ri, j'ai été magiquement transie par ce recueil. Et c'est exactement ce qu'il faut aux personnes qui veulent découvrir du classique mais qui ont peur de s'attaquer à un pavé. Je dis qu'il faut commencer par là ! C'est un recueil de Six nouvelles, aussi, vous pourrez faire des pauses tant que vous voulez. Ces six nouvelles vous traceront six morceaux de vie différentes. Mais je vais vous les décrire une par une



Les Six nouvelles vue par votre "Serviteuse"

La peur : Cette nouvelle retrace la vie d'une femme qui trompe son mari. Mais celle ci croit à raison qu'on l'a découverte, et Stefan Zweig nous montre tout le cheminement de la peur de se voir découverte par son mari. Les mécanismes de la peur coupable sont superbement décrite ici, et je peux vous dire que vous en ressentirez tous les effrois que cette femme a pu éprouver.

Révélation inattendue d'un métier : Ici, l'auteur nous décrit le métier d'un pick pocket. Mais dans toutes ses facettes. Que ce soit dans la beauté de la technique que dans la situation où vit ce maître dans son art. Quelles sont ses habitudes, ses envies et ses manques.

Leporella : Que devient une servante qui a toujours vécue comme un objet lorsqu'elle se découvre une passion pour son patron ? C'est toute la différence ici entre les sentiments et l'obsession Vous y verrez donc ici tous les changements de comportement de cette servante.

La femme et le paysage : une épisode où un jeune homme va pouvoir comparer ses émotions face à une femme au temps qu'il fait. Un récit très statique, certes, mais ayant beaucoup de poésie.

Le Bouquiniste Mendel : Quand un homme meurt, c'est toute une bibliothèque qui est brûlée. Zweig reprend un peu ce principe dans cette nouvelle. Il nous montre l'importance des petites gens, un peu figure de proue d'un quartier. Lorsque cette personne disparaît, c'est tout un petit monde qui est chamboulé.

La collection invisible : un conte vraiment poignant d'un collectionneur aveugle qui continue à décrire et à "montrer" sa collection amoureusement alors que sa famille a déjà tout vendu.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Un texte très court, un sujet très ordinaire somme toute et longuement exploité en littérature, mais aussi et surtout l'occasion de retrouver Stefan Zweig. Cette nouvelle que je qualifierai volontiers de terrible (je n'ai pas d'autre mot) nous montre à quel point cet auteur excelle pour ce qui est d'explorer l'âme humaine. La peur nous tient tout au long de ces quelques cent pages, et l'issue est .... terrible. Voilà, c'est le mot.
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Six nouvelles de Stefan Zweig qui, selon la quatrième de couverture, voulait "résumer le destin d'un individu dans un minimum d'espace et donner dans une nouvelle la substance d'un livre".
La première nouvelle, "La peur", qui donne son titre au livre, est particulièrement réussie tant la tension qui monte dans l'esprit d'Irène vous saisit du début à la fin.
"Leporella" est de la même veine, rendant tout à fait palpable les sentiments de Crescence et du baron jusqu'au dénouement.
"Révélation inattendue d'un métier" , "Le bouquiniste Mendel" et "la collection invisible" illustrent de plus subtiles peurs mais surtout des drames humains qui touchent les pauvres êtres déclassés et meurtris par les guerres.
Je suis passé à côté de "La femme et le paysage" par contre.
Malgré ses qualités je préfère mes précédentes lectures (Amok, Lettre d'une inconnue).

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Euh, pas le meilleur Zweig, pas du tout le meilleur Zweig: une bourgeoise a un amant. Un jour elle se fait surprendre par une femme qui va la menacer et la faire chanter. La peur devient un des personnages de la nouvelle. J'ai regretté 2 choses: la fin attendue et moralisatrice et le mépris pour les gens du peuple que j'avais déjà remarqué dans Amok que j'avais pourtant adoré.
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💄 « Elle heurta de plein fouet une femme qui entrait. « Pardon », fit-elle, troublée, en essayant de se frayer un passage. Mais l'autre lui barra le chemin et la dévisagea avec fureur et un mépris non dissimulé. « Enfin je vous prends sur le fait ! hurla celle-ci sans gêne, d'une voix grossière. Pardi ! Une femme honnête ! Elle n'a pas assez de son mari, de son argent et de tout. Il faut encore qu'elle pique le julot d'une pauvre fille... »
(P.13)

💄La peur, ce sentiment qui dévore et qui détruit. Oui, la peur d'être découverte, démasquée, que le secret jusqu'alors préservé soit révélé aux yeux de tous, pas de n'importe qui, non, aux yeux de ceux que l'on aime, ceux qu'on a élevés et nourris, dont on a guéri les blessures et pansé les maux, celui qui partage ses nuits, auprès duquel on s'endort paisiblement jusqu'à ce que rejaillisse à nouveau la culpabilité, la crainte de se mettre à nu et la honte d'avouer le péché. Oui, avoir un secret est un poids que l'on porte avec soi, et qui, à mesure que passent les jours, s'alourdit, au point de faire courber le dos, de ne plus être capable d'affronter un regard ou une parole sans y déceler une accusation, une menace, un danger.

💄 La trahison. Irène Wagner en paiera le prix lorsque, un jour où elle quitte l'appartement de son amant, une inconnue l'interpelle et met sa paisible tranquillité en péril. Si au début l'argent semble être une monnaie d'échange acceptable pour gagner le silence de cette maître chanteuse, l'engrenage dans lequel s'embourbe Irène Wagner la dévore à petit feu : son secret n'est plus le sien et à tout moment, cette femme est capable de faire basculer la vie qu'elle a construit jusqu'alors. Mais ce ne sont pas les menaces qui pèsent, mais la torture intérieure, le remords, l'angoisse grandissante qui pourraient causer la perte d'Irène : il n'y a pas de pire ennemi que cette voix intérieure qui, perpétuellement, jour et nuit, accuse et blâme les fautes d'un être désespéré...

💄Écrite en 1912, cette nouvelle est, encore une fois, la preuve du génie et de l'incroyable sensibilité de Zweig envers la nature humaine, de son inclinaison naturelle à saisir l'état d'esprit des femmes. Son écriture rend tellement compte de cet état d'angoisse, de peur ingérable, que la lecture en fût presque désagréable... Je ne cesserais jamais de m'étonner de ce talent fou à décrire les sentiments avec une telle acuité. Un petit bijou que je vous invite à découvrir si ce n'est chose faite...
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Je suis à chaque fois transporté par les récits de Zweig, les lieux sont tellement bien décrit, avec en plus une facilité et une légèreté d'écriture, que j'ai l'impression d'être dans les endroit décrit du récit. Ce petit recueil de nouvelles m'a encore une fois donnée l'aperçu de l'étendu du talent de Zweig, je suis loin d'avoir lus son oeuvre entière, mais je ne suis jamais déçu.
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Apprendre à vivre avec la peur?
Dans ces six nouvelles, Stefan Zweig partage ses observations sur les comportements humains face à la peur. Comment cette peur nous ronge, tord, émeut, effraye, fragilise. A quel point la peur nous transforme et nous fait vivre qu'à moitié.
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Dans ce texte d'une centaine de pages il est question de culpabilité, de chantage, d'adultère et de faux-semblants.

Irene Wagner, épouse d'un brillant avocat et mère de deux enfants, entretient avec un musicien un peu bohème une relation à laquelle elle accorde une journée chaque semaine. Elle le retrouve chez lui, un peu tétanisée à chaque retour à la vie réelle, quelque peu crispée à l'idée de se faire prendre la main dans le sac... Un jour, alors qu'elle quitte justement l'immeuble de son amant, elle est bousculée par une femme pressée qui la reconnaît et décide de la faire chanter en échange de son silence.

La grande force de S. Zweig est une fois de plus, au-delà de son style merveilleux, de nous faire partager les tempêtes intérieures d'une femme qui mesure au fil des jours la situation inextricable dans laquelle elle se trouve.

Entre l'excitation liée à la transgression, le confort mais aussi la monotonie de sa vie bourgeoise, la peur d'être trahie, le risque de perdre tout ce qui fait son identité au coeur de la société au sein de laquelle elle évolue, jusqu'à ses idées noires et la préparation d'un passage à l'acte désespéré, Stefan Zweig nous entraîne dans une spirale infernale qui pose de façon inspirée les questions de la culpabilité, de la trahison, du pardon et de la peur. du mensonge également.
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Un bijoux ! Des petites histoires courtes à lire en une soiré. Elle sont pleines de subtilités.
Il décrit avec finesse les états d'âmes des différents personnages. Quand on essaye de résumer ces histoires , elle sonnent creuses et relativement superficiel, mais en vérité la richesse de l'écrit se trouve surtout dans la description détaillé, l'observation !
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