AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782490091621
120 pages
Vibration Editions (01/09/2022)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Un jeune aspirant russe quitte l’Académie militaire pour rejoindre sa nouvelle affectation dans le Caucase.

Emerveillé par la nature qui l'entoure et les forces invisibles qui la sculptent, ce jeune officier fait aussi l'expérience de la guerre. Brutale et sans merci. Il est stupéfait par la violence que son peuple manifeste à l'encontre des circassiens pour remporter la victoire.

Son désir de plaire à Elka, fille du chef de guerre «&#... >Voir plus
Que lire après La passe de DarialVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Après la lecture du premier roman de Jean D'Albis, "Les quatre saisons du Fleuve amour", je m'étonnais de ne pas le voir davantage sur les tables des librairies. Ce petit roman par le nombre de pages, mais grand par sa qualité m'avait émerveillée. L'auteur récidive et d'aussi belle manière avec "La passe de Darial". Un régal de littérature.

S'il m'était demandé un seul mot pour qualifier cet ouvrage, je choisirais : élégance. Tout, dans ces cent vingt pages l'est. L'écriture est d'une grande délicatesse, faite de mots bien choisis, de phrases parfaitement agencées, de rythme lent et régulier. Tout est élégance dans la contemplation du monde qui entoure les personnages. Les paysages qu'ils découvrent sont dits avec simplicité, diversité, beauté : "Nous partons de nuit. le ciel étoilé parsème au-dessus de nos têtes ses poussières d'éternité." Les lieux familiers qu'ils ont habités sont décrits avec nostalgie, précision, amour : "Dans la cuisine, une table de ferme, au bois meurtri par les tranchants du couteau et les bords des casseroles fumantes, mille fois lavé à l'eau savonneuse."

Mais au-delà ce cette grâce, le récit recèle des trésors d'érudition. C'est, sous le couvert d'une magnifique histoire d'amour entre le héros et la jeune Elka, fille d'un chef de guerre rebelle, l'histoire de la Russie qui revient dans les propos de l'auteur. Cette fois, il nous fait découvrir les Tcherkesses – ou Circassiens –un peuple du nord-ouest du Caucase. C'est par amour mais aussi horrifié par l'attitude des Russes à leur égard que le jeune officier prendra fait et cause pour ce peuple. Les faits se déroulent en 1864 et je me rends compte qu'aujourd'hui rien n'a changé.

J'ai beaucoup aimé le mélange entre amour et Histoire, et les différents sentiments qui tout au long du récit sont restitués avec justesse. J'ai ressenti comme miennes la joie parfois, mais plus souvent la lassitude, la vénération, la solitude aussi. Et j'ai suivi avec angoisse les multiples péripéties d'Alexis jusque dans la passe de Darial et son retour vers un triste destin. Heureusement la fin arrive, une fin lumineuse et digne d'un conte. Car si Jean d'Albis est à mes yeux un historien grand connaisseur et, j'ose le dire, amoureux de la Russie et de son peuple pour en parler ainsi, il est aussi un formidable conteur.

Un roman dont les faits se déroulent en 1864 mais la transposition en 2022 est tentante.

Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          70
J'ai rencontré Jean d'Albis dans le métro, sur la ligne 10. Vêtu d'un Barbour et d'une chemise bleue, il distribuait bravement des prospectus à des voyageurs qui s'efforçaient de le sortir de leur champ de vision. le prospectus parlait de son livre, la Passe de Darial. Je l'ai trouvé courageux, je me suis vue, rassemblant tout mon coeur pour aborder les 26 librairies parisiennes et leur pitcher mon roman, l'Indivisible, à sa sortie. Je l'ai stalké un peu sur les réseaux, j'ai vu qu'il travaillait dans la banque. J'ai eu un a-priori négatif (allons bon, encore quelqu'un qui a pondu un roman entre midi et deux… mais n'aurait-on pas pu dire çà de moi aussi ?). J'ai quand même acheté le roman chez Périples 2 pour récompenser son auteur de croire encore dans la rencontre, d'aller vers l'autre et se frotter à la vie. 115 pages : j'ai pensé : la banque, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour écrire. J'ai ouvert la première page. Et là, la belle surprise, la belle écriture. J'avais dans mes mains un des meilleurs romans de l'année.
La Russie en 1864, l'immensité des plaines de blé brûlées de soleil, où des enfants blonds grandissaient dans des loques brodées. Des jeunes nobles qu'on élève dans la vénération d'un Tsar qu'ils n'approcheront jamais. le temps de briser les caractères par des manoeuvres absurdes (« la discipline sert à abolir l'individu au profit du groupe »), on les envoie au Nord de la Georgie, en terre Tcherkesse, se faire massacrer « sous le regard indifférent de nos officiers supérieurs, dans un pays qui n'est pas le nôtre ». C'est la russification du continent ; en fait de guerre, c'est l'attente que notre héros trouvera, l'attente sous toutes ses formes et l'immensité de la nature. Attendre en prison, attendre dans la vallée, attendre dans la montagne. Attendre dans la terreur, attendre sans dormir, dormir pour passer le temps. « Je pourrai décrire chaque brin d'herbe, chaque arbuste, chaque caillou tellement j'ai passé de temps à fixer la ligne d'horizon ». Pas un seul ennemi en 6 mois. La faction rend son esprit vaporeux, floute ses souvenirs, fait disparaître passé et présent. Il ne sait plus qui il est, ce qu'il veut. Il se confond avec l'herbe. Et nous qui ne pouvons plus passer une minute sans tripoter un portable, comment supporter avec lui cette lente dissolution dans cette plaine immobile, dans ce long poème en prose, à l'écriture succincte et lumineuse ? Eh bien, on adore ! Pas un mot inutile mais une brassée de sensations revigorantes. Pour ceux, qui comme moi sont kinesthésiques, un véritable cinéma 3D en caméra subjective : tout est couleurs mais surtout matières, densités, porosités, rugosités, évaporations, ombres, cristaux…Ce court roman ressuscite notre envie de vivre fort, de partir loin, de respirer du cèdre et du mélèze, de se passer de techno pour revenir au nécessaire et « aux grandes tables de fermes meurtries par les couteaux et mille fois savonnées ». A lire en avalant d'un trait une Aquavit glacée& bien épicée !
Commenter  J’apprécie          00
Un bon roman historique, bien écrit et dans lequel on retrouve le tropisme russe de l'auteur. Il aurait gagné à être un peu plus approfondi au niveau de l'intrigue, j'aurai aimé en savoir encore plus sur les personnages notamment Elkia. C'est un bon voyage littéraire et qui change des romans nombrilistes et torturés vantés dans toutes les émissions TV ou les concours...
Commenter  J’apprécie          20
Un monde de rêves, de cavernes, de silences, de brutalité,
Jean nous enmène.
En songe, dans les montagnes, sur le champ de bataille, dans les cuisines.
Une très jolie géographie, charnelle et pleine de fraîcheur, sage aussi.
Et puis il y a la certitude d'aimer toujours.
Il y a du sombre, tapis entre les lignes mais la lumière prend toujours l'ascendant chez Jean, cela nous le savons bien.
Que la fin est belle!
Commenter  J’apprécie          10
Une histoire simple, grave et épique qui évoque avec délicatesse des sujets éternels : la guerre qui détruit et sépare, la force de l'amour et la beauté de la nature. Une histoire écrite avec un vrai talent littéraire : pas d'emphase, des phrases ciselées harmonieusement enchaînées...On aimerait prolonger le plaisir de lire ce récit trop court ! On attend le grand roman que Jean d'Albis ne manquera pas d'écrire!
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Frappé de stupeur, le convoi stoppe net. Car au loin, directement dans l’axe de la route, s’élève devant lui un mur minéral d’une hauteur inconcevable. La route s’avance en serpentant vers ce rempart infranchissable et, comme par enchantement, disparaît en son milieu, comme si elle était engloutie. Page 97
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : tcherkessesVoir plus
Les plus populaires : autre Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}