Philippe de Saussure/5
1 notes
Résumé :
Dans ce précieux petit livre, l'auteur nous initie aux mystères des troubles fonctionnels digestifs et à la façon de les soigner avec l'hypnose, selon l'art ericksonien de l'accepting et de l'utilizing. Il nous familiarise avec les divers modèles explicatifs utilisables dans l'alliance thérapeutique, souligne le rôle de l'environnement émotionnel, perceptif et cognitif de ces troubles, nous montre l'art d'ôter le couvercle de la boîte de Pandore émotionnelle - geste... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Il y a des livres qui mettent l'accent sur des points négligés pour ne pas dire oubliés voire tabous. Celui-ci en fait partie. Les troubles digestifs, Troubles Fonctionnels Digestifs, précisément, sont abordés dans ces quelques pages de façon directe, claire, précise, et utilissime pour tous les praticiens de la santé au sens large. J'ai même envie de dire pour tout humain qui souhaite le « « « bien-être » » » pour soi et pour les autres. Oser parler, oser définir, ne plus faire semblant, ne plus donner des traitements qui ne fonctionnent pas et des espoirs en vain. Car l'origine est parfois inexpliquée ; étiologie compliquée... Reconnaître que certains troubles ne sont pas guérissables par un traitement médicamenteux, sortir de la honte, réutiliser toutes les ressources, se réconcilier avec une partie de soi, corporelle, qu'on n'arrive plus à supporter, adoucir des symptômes tellement gênant qu'ils pourrissent dans la honte sa vie entière. Bref, petit livre, certes, mais assez indispensable.
L'hypnose et l'hypnothérapie n'y occupent en fait qu'une place plutôt seconde, elle n'est pas toujours nécessaire. de bons et vrais recadrages bien éclairés des troubles dans une psychothérapie « standard » fonctionnent (souvent) (bien). L'hypnose peut aussi être utilisée directement autour du symptôme-cible, ou de façon plus large dans un mal-être un peu plus global...
Décrire et expliquer !
« Pour réussir une bonne hypnothérapie des TFD, il est essentiel de comprendre de manière approfondie comment la souffrance humaine s'exprime par la voie digestive. Cette compréhension est plus importante que la maîtrise de techniques hypnotiques spécifiques, et c'est pourquoi une partie importante du présent ouvrage est consacrée à l'étude clinique descriptive. »
Les praticiens perpétuent le problème....
« Lorsque "le pli est pris", il peut être difficile de modifier un schéma relationnel établi depuis longtemps avec un patient. Je suis persuadé au contraire qu'il est possible, avec de nouveaux patients, d'éviter les ornières du passé. le texte qui suit tente de fournir quelques propositions pour réformer le scénario répétitif insatisfaisant. »
Un « modèle fonctionnel »
« ... résumons ainsi la réalité des TFD sous forme de ce que nous appellerons le "modèle fonctionnel" : les TFD dérivent le plus souvent de sensations normales qui sont devenues pénibles. Leur origine est mystérieuse. Il ne s'agit pas d'une pathologie psychiatrique. Les TFD sont modulés par les émotions. »
Saussure décrit également plusieurs modèles dont celui dit de Manchester, qui se déroule sur 12 séances. Un protocole assez lourd mais qui peut être allégé, pris en partie...
L'auteur évoque les « erreurs » à ne pas commettre, comme par exemple :
... certains médecins considèrent à tort les TFD comme une catégorie résiduelle non diagnostique, une conception parfois exprime aux patients sous forme de l'expression malencontreuse "Vous n'avez rien".
D'autres trouvent imprudent de prendre position de façon affirmative, par crainte de méconnaître une affection rare. C'est l'"origine des expressions de réserve : "probablement", "évoquer", etc. Au contraire, les patients doivent recevoir du médecin un diagnostic positif et certain ; "J'affirme que le diagnostic qui explique vos symptomes est celui de TFD."
[...] on attend du spécialiste qu'il se prononce clairement.
Saussure exprime clairement sa conception de l'hypnothérapie, qui repose sur :
« * la compréhension par le thérapeute du « mécanisme « individuel » des TFD chez chaque patient, et
* la mise en oeuvre de techniques hypnotiques, certaines centrées sur le système digestif et d'autres non. »
L'ouvrage est en plusieurs parties. Une partie explicative des divers troubles et des modèles qui peuvent être utiles-utilisés avec succès. Pour en arriver progressivement aux éléments et travail hypnothérapeutiques proprement dit. Il se termine sur deux cas cliniques.
Je trouve que les divers cas sont plutôt bien expliqués et illustrés. Sans être génial, c'est suffisamment bon. Les scripts et/ou récits métaphoriques peuvent être facilement repris, en les modifiant évidemment selon les idiosyncrasies et tropismes de la personne avec laquelle on travaille.
Je partage encore les quasi derniers mots de l'auteur :
« Au moment de nous séparer, je vous adresse une requête : s'il vous plaît, partagez vos connaissances, rendez vos collègues attentifs à ce que vous avez appris. En effet, les patients sont nombreux, et les compétences que vous avez acquises demandent à être partagées généreusement ! »
Bref, vous l'aurez compris, je recommande ce livre à tout qui se prétend gardien et propagateur de plus de bien être, de mieux vivre, de plus de santé et de vie. Si vous n'êtes pas familier de l'hypnothérapie ce livre pourra quand même vous convenir, beaucoup de choses peuvent déjà se réaliser sans hypnose.
L'hypnose et l'hypnothérapie n'y occupent en fait qu'une place plutôt seconde, elle n'est pas toujours nécessaire. de bons et vrais recadrages bien éclairés des troubles dans une psychothérapie « standard » fonctionnent (souvent) (bien). L'hypnose peut aussi être utilisée directement autour du symptôme-cible, ou de façon plus large dans un mal-être un peu plus global...
Décrire et expliquer !
« Pour réussir une bonne hypnothérapie des TFD, il est essentiel de comprendre de manière approfondie comment la souffrance humaine s'exprime par la voie digestive. Cette compréhension est plus importante que la maîtrise de techniques hypnotiques spécifiques, et c'est pourquoi une partie importante du présent ouvrage est consacrée à l'étude clinique descriptive. »
Les praticiens perpétuent le problème....
« Lorsque "le pli est pris", il peut être difficile de modifier un schéma relationnel établi depuis longtemps avec un patient. Je suis persuadé au contraire qu'il est possible, avec de nouveaux patients, d'éviter les ornières du passé. le texte qui suit tente de fournir quelques propositions pour réformer le scénario répétitif insatisfaisant. »
Un « modèle fonctionnel »
« ... résumons ainsi la réalité des TFD sous forme de ce que nous appellerons le "modèle fonctionnel" : les TFD dérivent le plus souvent de sensations normales qui sont devenues pénibles. Leur origine est mystérieuse. Il ne s'agit pas d'une pathologie psychiatrique. Les TFD sont modulés par les émotions. »
Saussure décrit également plusieurs modèles dont celui dit de Manchester, qui se déroule sur 12 séances. Un protocole assez lourd mais qui peut être allégé, pris en partie...
L'auteur évoque les « erreurs » à ne pas commettre, comme par exemple :
... certains médecins considèrent à tort les TFD comme une catégorie résiduelle non diagnostique, une conception parfois exprime aux patients sous forme de l'expression malencontreuse "Vous n'avez rien".
D'autres trouvent imprudent de prendre position de façon affirmative, par crainte de méconnaître une affection rare. C'est l'"origine des expressions de réserve : "probablement", "évoquer", etc. Au contraire, les patients doivent recevoir du médecin un diagnostic positif et certain ; "J'affirme que le diagnostic qui explique vos symptomes est celui de TFD."
[...] on attend du spécialiste qu'il se prononce clairement.
Saussure exprime clairement sa conception de l'hypnothérapie, qui repose sur :
« * la compréhension par le thérapeute du « mécanisme « individuel » des TFD chez chaque patient, et
* la mise en oeuvre de techniques hypnotiques, certaines centrées sur le système digestif et d'autres non. »
L'ouvrage est en plusieurs parties. Une partie explicative des divers troubles et des modèles qui peuvent être utiles-utilisés avec succès. Pour en arriver progressivement aux éléments et travail hypnothérapeutiques proprement dit. Il se termine sur deux cas cliniques.
Je trouve que les divers cas sont plutôt bien expliqués et illustrés. Sans être génial, c'est suffisamment bon. Les scripts et/ou récits métaphoriques peuvent être facilement repris, en les modifiant évidemment selon les idiosyncrasies et tropismes de la personne avec laquelle on travaille.
Je partage encore les quasi derniers mots de l'auteur :
« Au moment de nous séparer, je vous adresse une requête : s'il vous plaît, partagez vos connaissances, rendez vos collègues attentifs à ce que vous avez appris. En effet, les patients sont nombreux, et les compétences que vous avez acquises demandent à être partagées généreusement ! »
Bref, vous l'aurez compris, je recommande ce livre à tout qui se prétend gardien et propagateur de plus de bien être, de mieux vivre, de plus de santé et de vie. Si vous n'êtes pas familier de l'hypnothérapie ce livre pourra quand même vous convenir, beaucoup de choses peuvent déjà se réaliser sans hypnose.
Citations et extraits (134)
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Je lui demande comment elle imagine es "clips" : elle me dessine d'énormes agrafes métalliques ! Je lui explique que les clips sont des petites agrafes précises, qui ressemblent à "de l'orfèvrerie", et qu'on dirait un peu des pièces de "fermoirs pour colliers". Ces mots et ces images parlent à son imaginaire, je le vois à son expression de soulagement. Je lui explique ensuite que la place laissée libre dans le ventre par le sacrifice de l'utérus, est aussitôt occupée par les organes du voisinage qui se réjouissent de s'y installer, souplement, harmonieusement, c'est une compétence naturelle du corps. Enfin, je l'informe que les sutures à l'intérieur sont très solides, et résisteront à toutes ses activités, le chant, le sport, et les relations intimes. A nouveau, elle m'exprime un mélange d'étonnement et de soulagement.
Un an plus tard, je lui demande par écrit de ses nouvelles. Elle me répond [...].
L'hypnothérapie s'est donc inscrite dans un processus d'amélioration générale de l'hygiène, de vie, au milieu duquel la défécation a retrouvé une certaine harmonie. On voit que le soulagement remarquable que Gabriela me décrit ne provient pas de la disparition totale des symptômes, mais plutôt d'une réharmonisation corporelle, on serait presque tenté de dire d'une "pacification". Cet exemple nous encourage aussi à prendre des nouvelles de nos patients : si je ne l'avais pas fait, je n'aurais pas su combien, cette courte thérapie avait contribué à adoucir les symptômes.
L'hypnothérapie s'est donc inscrite dans un processus d'amélioration générale de l'hygiène, de vie, au milieu duquel la défécation a retrouvé une certaine harmonie. On voit que le soulagement remarquable que Gabriela me décrit ne provient pas de la disparition totale des symptômes, mais plutôt d'une réharmonisation corporelle, on serait presque tenté de dire d'une "pacification". Cet exemple nous encourage aussi à prendre des nouvelles de nos patients : si je ne l'avais pas fait, je n'aurais pas su combien, cette courte thérapie avait contribué à adoucir les symptômes.
Auto-hypnose aux WC
Principes
Cette technique très simple n'a de "digestif'" que ses indications et les circonstances de sa mise en oeuvre. On enseigne au patient une méthode élémentaire d'auto-hypnose, à utiliser lorsqu'il est aux WC, que ce soit chez lui ou à l'extérieur. une technique de base est celle des "eux voiliers" : imaginer qu'on est bien installé en bord de mer, et que l'on observe, loin sur l'horizon, deux voiliers qui apparaissent comme de minuscules triangles blancs. On constate qu'ils semblent se rapprocher l'un de l'autre, très lentement ... jusqu'au moment où ils se superposent ... puis se séparent à nouveau, et s'éloignent lentement...
Principes
Cette technique très simple n'a de "digestif'" que ses indications et les circonstances de sa mise en oeuvre. On enseigne au patient une méthode élémentaire d'auto-hypnose, à utiliser lorsqu'il est aux WC, que ce soit chez lui ou à l'extérieur. une technique de base est celle des "eux voiliers" : imaginer qu'on est bien installé en bord de mer, et que l'on observe, loin sur l'horizon, deux voiliers qui apparaissent comme de minuscules triangles blancs. On constate qu'ils semblent se rapprocher l'un de l'autre, très lentement ... jusqu'au moment où ils se superposent ... puis se séparent à nouveau, et s'éloignent lentement...
... certains médecins considèrent ) tort les TFD comme une catégorie résiduelle non diagnostique, une conception parfois exprime aux patients sous forme de l'expression malencontreuse "Vous n'avez rien".
D'autres trouvent imprudent de prendre position de façon affirmative, par crainte de méconnaître une affection rare. C'est l'"origine des expressions de réserve : "probablement", "évoquer", etc. Au contraire, les patients doivent recevoir du médecin un diagnostic positif et certain ; "J'affirme que le diagnostic qui explique vos symptômes est celui de TFD."
[...] on attend du spécialiste qu'il se prononce clairement.
D'autres trouvent imprudent de prendre position de façon affirmative, par crainte de méconnaître une affection rare. C'est l'"origine des expressions de réserve : "probablement", "évoquer", etc. Au contraire, les patients doivent recevoir du médecin un diagnostic positif et certain ; "J'affirme que le diagnostic qui explique vos symptômes est celui de TFD."
[...] on attend du spécialiste qu'il se prononce clairement.
Dissociation (le « point de vue de l'observateur », PVO)
Principes
Il s'agit d'inviter le patient en transe à se dissocier en « deux parties de lui-même ». L'une des deux représente lui-même quand il est pris par son symptôme : elle est mise à distance par exemple sur un écran de cinéma, de télévision, ou par un autre moyen visuel de prise de distance réglable ». L'autre partie représente le patient dans un état plus serein, en possession de ses ressources, tel qu'il est par exemple pendant la séance.
Principes
Il s'agit d'inviter le patient en transe à se dissocier en « deux parties de lui-même ». L'une des deux représente lui-même quand il est pris par son symptôme : elle est mise à distance par exemple sur un écran de cinéma, de télévision, ou par un autre moyen visuel de prise de distance réglable ». L'autre partie représente le patient dans un état plus serein, en possession de ses ressources, tel qu'il est par exemple pendant la séance.
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Marcel Proust écrivit les derniers volumes de La Recherche dans une chambre obscurcie, tapissée de liège, au milieu des fumigations. Il souffrait
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