La question tombe à pic alors que l'on nous promet des hivers difficiles. le grand mérite de cette contribution collective est d'aborder des besoins fondamentaux (logement, santé, éducation, alimentation, travail, loisirs) en privilégiant un angle écologique et social.
Le bouleversement climatique devrait infléchir toutes les politiques vers un mieux-vivre ensemble; les demandes individuelles doivent aboutir à des réponses collectives. Il est grand temps que les institutions se réinventent sous peine d'ancrer un sentiment de défiance à leur égard.
Les économistes atterrés dressent un état des lieux (franco-centré) et proposent ensuite des alternatives au capitalisme nourrisseur de fantasmes inutiles et onéreux.
Pas de littérature : des faits, des chiffres, des propositions, pour consommer, produire et vivre autrement. Ni théories fumeuses, ni plan sur la comète, le bon sens prévaut, curieusement absent chez nos gouvernants. Insensé !
Déterminer nos besoins réels ou les déterminer réellement constitue une orientation vitale dans un monde déboussolé.
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Dans ce livre, à travers 8 chapitres, les auteurs abordent les effets négatifs du néolibéralisme sur le "bien commun".
Ce "bien commun" qui fut le centre des politiques après la seconde guerre mondiale. Pendant cette période, les "trente glorieuses", l'écart entre les riches et les pauvres diminuait. Il faut croire que cela ne plaisait pas à tout le monde. Les auteurs de ce livre montrent très bien comment le néolibéralisme détruit progressivement les acquis d'alors.,
Mais les auteurs ne se limitent pas à en faire le constat, ils font aussi des propositions concrètes pour améliorer, voir diminuer les inégalités afin de favoriser le vivre-ensemble.
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J'ai été déçu, peut-être suis-je passé à côté. Manque d'envergure, de perspectives, ennui même au fil des chapitres qui déclinent des problèmes ressassés et des solutions souvent éculées.
Le dernier chapitre relève le reste, mais ce n'est pas suffisant à mon avis pour sauver le livre.
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Aborder les études sous l'angle de leur valeur économique marchande, c'est accepter qu'elles soient subordonnées à des intérêts économiques. C'est donc renoncer à ce qu'elles soient un temps à part dans l'existence, un temps de construction d'une conscience citoyenne et d'acquisition d'une culture commune. L'acquisition de connaissances et la construction d'une pensée critique laissent donc place à la recherche de "compétence professionnelles", ce qui passe par la formation d'une main-d'œuvre et de "ressources humaines" dociles.
C'est que, point d'orgue d'une évolution sur laquelle nous allons revenir, la philosophie progressivement imposée à l'hôpital était qu'il adopte une logique de flux. L'hôpital ne devait plus être ce lieu d'hospitalité, où l'on prend soin, mais un lieu de passage, où le patient ne devait être retenu que le temps le plus court possible. Priorité absolue à "l'ambulatoire". Exit la relation patient/soignant, l'écoute, le temps passé à comprendre, à adapter la thérapie au cas particulier. Exit le soin. Tout était fait pour que l'hôpital sans hospitalité, centre de tri et de traitement, avant réexpédition, devienne la norme.
La qualité des denrées alimentaires est directement déterminée par l'organisation du travail et le système technique mis en œuvre. Il est évident qu'une tomate produite par l'agriculture industrielle avec beaucoup d'intrants chimiques, des moyens techniques mécaniques et puissants, beaucoup de conditionnement et de transport et peu de travail humain n'aura pas la même qualité qu'une tomate biologique produite au sein d'une AMAP et distribuée en circuit court. C'est le discours fallacieux des industriels de l'agro-industrie que de tenter de nous faire croire qu'il s'agit exactement des mêmes tomates.
Il n'en est rien. Non seulement pour la tomate elle-même, mais surtout que ce que coproduit la tomate industrielle en termes de déqualification et de précarité du travail, de dégradation de la biodiversité et d'émission de carbone. Les deux tomates, avec un nombre de calories similaire, n'ont pas le même goût social et écologique et probablement par les mêmes effets sur la santé.
Ainsi, plusieurs décennies de néolibéralisme se soldent par une détérioration des solidarités et une recrudescence des inégalités économiques et sociales. Rappelons qu'il s'appuie sur l'idée que le marché et la liberté individuelle fondée sur la propriété privée mèneraient au bien-être de chacun. Nous voyons que non seulement le bien-être de chacun se dégrade, mais les liens sociaux également; le vivre-ensemble semble de plus en plus difficile quand les écarts de revenus, de patrimoines ou les inégalités sociales dans leur ensemble sont si grands. Les néolibéraux présupposent que le marché constitue un lieu non conflictuel où se rencontrent des individus égaux dont les transactions elles-mêmes garantissent cette égalité. C'est l'inverse. Le marché est un lieu de lutte où se rencontrent des entités au pouvoir très différent économiquement et socialement - quel poids a le consommateur lambda face à Amazon ? - et où se creusent les inégalités.
Aborder la période qui s'ouvre devant nous sous l'angle du soin, comme nous entendons le faire ici, permet d'aller au-delà des idées convenues et d'affirmer ceci: il ne peut y avoir de santé sans soin, c'est-à-dire sans relation entre les hommes, un rapport au monde, un souci du monde, autres que ceux qui ont prévalu jusqu'ici. Dans le champ de la santé aujourd'hui, le soin est quasi systématiquement associé à une simple activité curative qui se trouve par ailleurs trop souvent réduite à un ensemble de pratiques techniques mesurables. Continuer de s'y soumettre, c'est se condamner à se priver des moyens de faire face. Il convient d'opérer une véritable révolution, une reconquête du soin.
Vidéo de Les économistes atterrés