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EAN : 9782365694728
320 pages
Editions Les Escales (02/04/2020)
4/5   18 notes
Résumé :
Marina, écrivaine et universitaire, habite à Harlem avec son mari Jacob et le fils de ce dernier, Ben, issu d’un premier mariage. Dans la rue, elle fait par hasard la connaissance de Constance, une jeune réfugiée rwandaise, et de son enfant, Gabriel. Marina ressent rapidement l’urgence et la nécessité d’aider ces deux êtres dévastés et à la dérive. Tandis que Constance reste distante et quasiment muette, un lien particulier se noue entre Marina et Gabriel.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Constance est une réfugiée rwandaise. Elle a fui son pays et s'est échouée à New-York avec son petit garçon de trois ans, Gabriel. Marina est professeure à l'université. Elle vit avec son mari Jacob et le fils de ce dernier Ben. Ils ont choisi Harlem pour s'établir et acheter une maison: un quartier populaire mais coloré et lumineux. Un jour Marina croise le chemin de Constance et de Gabriel….

La Consolation des inconnus est un magnifique roman, une pépite comme on n'en fait peu. C'est un roman qui parle d'amour, d'exil, de rupture. D'un côté, nous sommes face à Constance qui a fui le génocide rwandais. Elle a fui, son bébé sur le dos mais on sent rapidement le malaise qui existe entre ces deux êtres. Constance n'éprouve aucun amour pour son fils. Elle s'en occupe en le lavant, le nourrissant, l'habillant mais au-delà des gestes du quotidien, Constance ne le serre jamais dans ses bras, ne lui parle pas, ne le console pas. Sans jamais que l'auteur ne le dise, on devine que Gabriel est né d'un viol durant le génocide rwandais. C'est au lecteur de deviner l'exil, la honte, la culpabilité qui rongent Constance.

De l'autre côté, il y a Marina et son mari Jacob. Ils sont juifs. Là aussi, par d'incessants aller-retour, l'auteur nous conte leur histoire familiale. D'abord Gizela, la mère de Marina qui est venue de Pologne après la guerre, qui a essayé de croire aux kibboutz, qui a finalement renoncé à ses enfants. Puis les parents de Jacob, eux aussi réfugiés juifs, qui ont tenté l'aventure en Israël et qui sont rentrés meurtris, déçus. Leur idéal s'est écroulé d'un seul coup et ils se sont retrouvés contraints à l'exil, une fois de plus. L'auteur met en parallèle les histoires juive et rwandaise, montrant la douleur des exilés et des survivants.

Alice Nelson nous parle avec douceur de la difficulté de l'exil, de la reconstruction d'une identité après avoir tout perdu. Sa langue est belle et prend aux tripes. Il ne se passe pas grand-chose finalement dans ce roman mais c'est déjà beaucoup. Tout est dans les silences, les non-dits des personnages.

J'ai été touchée par l'histoire de ces deux femmes, Constance et Marina, qui appartiennent à deux mondes différents et qui vont pourtant se retrouver autour de Gabriel. Alice Nelson nous offre un roman sur l'amour filial, sur la transmission de ce que l'on est, de ce que l'on représente.

« La Consolation des inconnus » est un magnifique roman qui saura vous émouvoir et vous faire réfléchir.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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#laconsolationdesinconnus
#alicenelson

"Hormis les accès de violence, rien n'indiquait qu'elle ait fait de la place au fond d'elle même pour son enfant "

2 femmes aux blessures enfouies, aux fêlures muettes, qui vont par la force de la vie se rencontrer.
Constance, jeune femme rwandaise, qui s'est enfuie avec son fils.
Marina, juive exilée en Israël, élevée dans un kibboutz, avant de revenir aux États-Unis, éduquée sans amour maternel. Un amour qu'elle cherchera toujours.

2 exils mis en parallèle, 2 traumatismes différents mais dont il est difficile de se relever.
Constance qui paraît insensible, absente, dénué d'amour pour son fils Gabriel.
Marina va l'aider dans ses démarches et s'attacher à Gabriel. Lui donner l'amour que Constance lui refuse, l'amour que Marina n'a pas eu.

Une souffrance palpable, un livre sur l'amour filial, sur la transmission.
Une histoire sur la famille, celle qui construit, celle qui détruit, et finalement le destin que l'on se choisit.
Malgré quelques longueurs sur le passé et l'envie d'en connaître un peu plus sur Constance et sa fuite du Rwanda, c'est un roman poignant et beau à la fois.
Une écriture poétique, un roman sensible, tout en émotions.

J'ai adoré la relation de Jacob et Marina, un amour attachant, magnifique.

"Ton corps peut remplir ma vie, tout comme ton rire peut repousser le mur noir de la tristesse "
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Un roman que j'ai beaucoup aimé, une écriture fine et posée, des personnages riches qui ont en commun le manque d'un parent.
Ce roman parle d'exil, de la perte mais aussi de résilience.
Marina, Constance, Ben et Gabriel m'ont touché..
Il y a aussi beaucoup de pudeur dans cette belle écriture.
Un roman que je vous conseille vivement
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C'est l'histoire de deux femmes qui n'ont rien en commun si ce n'est d'avoir vécu des évènements très difficiles. On apprend à les connaître et à les comprendre au fil des pages. Leurs passés mais également celui de leurs proches qui sont pour eux comme des fêlures, des traumatismes qui ont fait d'eux ceux qu'ils sont.

Un livre qui nous montre que, même si le vécu forge un être et même si certaines concordances peuvent se faire, chaque destinée reste à écrire et chacun reste libre de ses choix. Un récit dans lequel l'amour filial a une grande importance. On voit y découvre un besoin de connaître de passé pour comprendre la personne.

J'ai été touchée par les personnages, par leurs sentiments, par leurs forces et leurs faiblesses. Surtout par Marina, une femme profondément bonne qui ne peut s'empêcher d'aider les autres. Elle se dévoile entièrement au lecteur et ce, même lorsque ses bonnes intentions ont un côté égoïste.

C'est aussi la découverte d'autres manières de vivre. Des contrés dans lesquelles on vit l'enfer et puis des communautés qui ont leur façon de voir les choses bien à elles. Des passages qui peuvent être difficiles à vivre ou à comprendre.

Un roman fort, poignant, doux et très beau dont les mots raisonnent en nous pour leurs vérités et l'empathie qu'ils provoquent.
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Le commentaire de Lynda :

Ce roman, c'est l'histoire de 2 femmes, très différentes, mais tellement semblable sur certains points, ayant vécu le même drame.
D'abord, Constance qui a fui le Rwanda avec son bébé Gabriel, elle se retrouve donc en exil à New York, marqué à jamais par ce qu'elle a vécu.
Et puis Marina, juive, elle aussi s'est retrouvé en exil, de par sa mère qui un jour a abandonné ses enfants qu'elle n'a pas su aimer.
Ces deux femmes ont chacun un passé très lourd, elles sont toutes les deux extrêmement blessées, et ce, chacune à leur façon.
Pour Constance, on sent dès le départ, qu'elle ne peut en aucun cas s'attacher à ce petit bébé qui est sorti de son ventre. Oh, elle ne le néglige pas, non, elle le nourrit, le soigne, mais l'aimer, ça, elle en est incapable, sans que se soit dit clairement, on se doute que Gabriel soit le fruit d'un acte violent, probablement relié au génocide rwandais.
Marina, elle aussi vit des séquelles de son enfance, sa mère, aux multiples problèmes, ne pouvaient pas aimer ses enfants, elle en était tout simplement incapable, ce qui aura laissé des traces indélébiles pour Marina.
Le destin fera que ces 2 femmes, Marina et Constance, vont se rencontrer. Dès le départ, Marina, s'attache énormément au petit Gabriel, et elle entrera dans la vie de Constance et Gabriel, elle voudra lui donner cet amour maternel, dont elle a tant manqué, mais est-ce vraiment le désir d'aider, ou bien est-ce seulement une façon qu'elle a trouvée pour recevoir ce qu'elle a tant cherché.
L'histoire entre Jacob et Marina, est une belle histoire d'amour. Les liens également avec Ben, le fils de Jacob, sont beaux à voir.
Les personnages sont tous très attachants, on voudrait tant aider Constance, lui montré que l'amour est possible, qu'il n'y a pas que l'enfer sur cette terre. Marina, aussi est attachante dans sa façon de toujours vouloir aider les autres.
Malgré certaines petites longueurs, c'est un roman qui frappe, qui nous fait vivre des émotions, qui nous parle des atrocités des guerres, des difficultés de l'exil, quelles que soient les raisons. Mais il nous parle aussi de solidarité, de reconstruction, de pardon, d'amour filial, d'amitié. Tout ça fait du bien au coeur. L'auteure saura gagner votre attention et votre coeur, et bien sûr, vous amènera à réfléchir haut et fort sur les atrocités de ce monde. Une rencontre en plein New York, qui changera le destin de ces 2 femmes et de leurs proches.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quand son épouse (Clara Schumann) venait lui rendre visite, vers la fin de sa vie, elle devait se contenter de le regarder à travers le carreau de sa cellule. Cette histoire était bouleversante : tout ce qui restait à cette femme était le droit d'observer son mari derrière une porte close (p. 32)
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Un vers lui revint en mémoire : "Ton corps peut remplir ma vie, tout comme ton rire peut repousser le mur noir de la tristesse". C'était extrait d'un poème de José Valente (...) p. 187
NB : Valente, José Ángel (1929-2000) poète espagnol
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Un évêque avait écrit jadis que le son des cloches devait s'égrener à mesure que l'ombre de la nuit s'étendait. Elle avait toujours aimé la tournure poétique de cette phrase. (p. 73)
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(...) tout ce que nous perdons reste gravé en nous comme une brûlure lente. (p. 350)
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