Fashion Victime

Face : ce superbe visage aux yeux ♫ beaux, oui, comme Bowie.♫..
Recto : la même fille vue de dos.
Bel objet, beau roman qui raconte le parcours d'une jeune adolescente londonienne dans la mode.

De sa découverte dans une fête foraine par un scout ( c'est comme ça qu'on nomme les gens chargés de trouver des futures mannequins ) , à ce que j'appellerais "la maturité"- ( même si cette jeune fille est vraiment très jeune quand elle découvre comment combiner boulot, études et vie épanouissante )...
C'est un roman absolument génial parce qu'il est à la fois criant de réalisme, non angélique, porteur d'espoir, et rêve absolu...
Tout d'un coup, un jeune homme , telle une "marraine-la-bonne-fée" , a vu Jana, ( vraiment vu Jana ) : ses longues jambes, son mètre 80, ses pommettes, son visage androgyne et a capté que cette fille percerait dans le milieu du mannequinat.
Lui et son agence vont transformer une adolescente d'une banlieue pas vraiment riche de Londres en un objet de désir pour la planète (mode) entière. Tout d'un coup, une fille qui n'avait pas grand chose va pouvoir devenir millionnaire.
Jana n'est pas très convaincue au départ, pas "modeuse" pour trois sous, ne connaît aucun nom. Aussi, sa vison de ce milieu , sa découverte est fraîche et sans concession. Vous découvrirez ce milieu comme peu de reportages, ou romans vous le font ressentir de l'intérieur.
Jana vous raconte son quotidien : les sommes astronomiques qu'elle touchera pour (juste) défiler ( et qui la laisse pantoise à chaque fois) , la solitude vertigineuse de très jeunes filles dans des capitales mondiales, les apparts de models miteux, la proximité d'hommes plus âgés possédant assurance, carrière et influence, les abus de certains de ces hommes, les fringues "de ouf" mais immétables , les cachets pour tenir le rythme, la dépendance à ces cachets.
Les régimes ( où comment passer de la taille 36 à la taille 34 quand on mesure un mètre quatre-vingt...)..
Son corps qui ne lui appartient plus puisqu'elle ne choisit pas ses coupes et sa couleur de cheveux, son corps qui ne lui appartient plus puisque dans les castings , la pudeur est à oublier, son corps qui ne lui appartient plus parce qu'elle est tellement fatiguée..
La différence entre le nouveau cadre de vie, l'argent qui coule à flot et le statut de ses anciens amis qui eux sont étudiants, celui de ses parents à qui elle offre une chaudière...
Et sa voix ,(sa voix avec un X), que plus personne n'entend puisqu'une mannequin ça ne parle pas....
Mais aussi l'excitation des backstages, l'excitation d'arriver dans des villes que cette jeune fille n'a vu qu'au cinéma et qu'elle n'aurait jamais pu toucher du doigt, car elle vient d'un milieu modeste.
Tout est merveilleusement décrit , sans aucune lourdeur, tout coule. Jamais l'autrice ne donne de leçons. D'un réalisme quasiment photographique, avec pleins de références à la culture adolescente, celle de Jana, au décalage entre la sienne et celle des adultes qu'elle côtoie. Mais qui est Louise Brooks ? !
Jana s'en sortira parce qu'on est dans un roman pour adolescents, parce qu'elle est très bien entourée . Jana a une personnalité, ce n'est pas qu'une potiche, Jana saura prendre le meilleur de ce monde .
Mais en attendant, elle nous aura montré la réalité de ce milieu pleins de paillettes, qui fait rêver des tas d'adolescentes dans le monde entier .
Et si le titre français Fashion victime trouve toute sa signification à la fin de ce roman, le titre original est bien plus hard, bien plus parlant : "Meat Market" , le marché de la viande ( , fraîche , la viande...). Tout est dit !

Un roman percutant et ultra agréable à lire, ne passez pas à côté de Jana...
J'ai adoré...


[ Ps : A la fin du roman tout un tas d'informations et de numéros de téléphone pour aider les jeunes filles qui seraient en détresse.

Re-PS : si le sujet vous intéresse, un autre livre , celui-ci est un témoignage : Jamais assez maigre de Victoire Maçon Dauxerre. ]

Un métier où tout le monde se croit autorisé à faire des réflexions sur votre corps et vous traite comme un vulgaire morceau de viande, un métier où vous voyagez sans cesse mais sans jamais profiter de l'endroit où vous êtes, un métier où vous pouvez gagner beaucoup d'argent mais où vous n'avez pas un instant pour le dépenser, un métier où vous rencontrez des tas de gens différents mais où aucune relation n'est profonde, un métier où le moindre petit moment de libre ne vous sert qu'à dormir pour récupérer de la fatigue accumulée….dit comme ça, ça ne fait pas vraiment rêver, et pourtant des milliers de jeunes files aspirent à devenir mannequin.
C'est ce qui va arriver à Jana, une jeune anglaise de 16 ans, repérée dans un parc d'attraction, et qui va découvrir ce milieu très particulier.
Tout va aller très vite pour Jana qui va devenir célèbre et riche en peu de temps, mais à quel prix ?
L'auteur nous raconte son parcours et brosse un portrait de ce milieu qui est loin d'être aussi glamour que l'on croit.
Bien que peu attirée par ce milieu, je me suis laissé happée par ce roman qui est très addictif.
Les réflexions de Jana m'ont semblé justes, sensibles, actuelles et très ancrées dans la réalité.
Cette jeune fille a les pieds sur terre, du bon sens, un appétit de vivre et une fraîcheur qui font du bien.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a permis de découvrir les dessous de l'univers de la mode, même si je n'ai rien appris de vraiment inédit, mais découvrir ce milieu par les yeux d'une jeune fille de 16 ans qui est bien dans sa tête m'a permis de m'identifier à elle et comprendre pourquoi cet univers fait autant rêver.
Un roman qui fait du bien, car il donne une voix à des gens maltraités, humiliés, des jeunes apeurés, éblouis par les lumières de la gloire au point de ne plus savoir comment réagir quand les abus en tout genre deviennent la norme.

A la bibliothèque numérique, j'ai emprunté Fashion Victime de Juno Dawson.
Dans un parc d'attractions, Jana, seize ans, se fait repérer par un agent de mannequins.
Après hésitation, la jeune fille accepte et signe un contrat.
Elle défile bientôt pour les plus grands noms de la mode et évolue dans un milieu glamour mais cruel.
Afin de gérer la pression, l'adolescente prend des tranquillisants et des somnifères.
C'est le début d'un cauchemar qui poussera Jana à révéler au monde entier combien l'univers de la beauté peut être laid...
Fashion Victime est un excellent roman pour jeunes adultes et adultes.
J'ai été scotché par ma lecture tellement c'est réaliste et dérangeant par moment. On sent que l'autrice a bien travaillé son sujet, car cela fait penser à certains témoignages de jeunes mannequins.
L'abus de cigarettes, l'abus de médicaments achetés sur Internet, le fait qu'on demande à des jeunes filles extrêmement maigres de maigrir.. encore.. pour coller à une certaine norme dans les défilés. C'est aberrant et pourtant, je sais que c'est une certaine réalité, cela existe bien même si certains prétendent le contraire.
Jana est une jeune fille qui ne s'est jamais trouvé belle. Elle est trop grande, et a toujours été la cible de moqueries. Quand elle est repéré elle hésite mais l'argent va être déterminant. A son âge, elle peut gagner beaucoup et ainsi améliorer le quotidien de ses parents. Ils ne sont pas pauvres à proprement parler, mais ils n'ont pas non plus beaucoup d'argent. C'est cette promesse d'argent facile qui va lui donner envie de se lancer. Et pourtant, elle a du mal à y croire, et très vite va comprendre que quand on est mannequin on passe sa vie à attendre. Cela peut être long, loin de la vie rêvée imaginée.
Alors Jana va sombré, elle garde pourtant un certain recul mais cela ne sera pas suffisant..
Elle va découvrir l'envers du décor et va essayer de faire bouger les mentalités..
Comme je l'ai dit plus haut, c'est criant de vérité. Certaines scènes m'ont mis mal à l'aise, et c'est un roman qui fait réfléchir.
Fashion Victime est un très bon ouvrage pour les jeunes adultes, et les adultes.
Ma note : cinq étoiles.

Jana, 16 ans, est une adolescente (presque) comme les autres : issue d'une famille modeste, entourée d'une bande de copines, amoureuse de l'adorable Ferdi et à l'aise au lycée, bref à part sa grande taille et sa maigreur qui la font parfois se sentir extraterrestre, tout va bien pour elle. Mais quand un chasseur de talents la repère au parc d'attraction et lui propose de faire un essai pour devenir mannequin, elle croit d'abord à une arnaque avant d'accepter le rendez-vous et de basculer tout à coup dans un autre monde : un monde de paillettes, d'argent facile, de voyages et de belle vie... belle vraiment ?

J'ai adoré Fashion Victime, d'abord pour le magnifique personnage de Jana. Une ado drôle, attachante, les pieds sur terre et dont l'auteur a parfaitement su rendre les réactions et les sentiments, vraiment un très beau personnage auquel on ne peut que s'attacher. le roman nous plonge dans ce qui ressemble au rêve de n'importe quelle jeune fille : être repérée par une agende de mannequin, avoir une chance de devenir célèbre, côtoyer les stars qu'on suivait jusqu'ici sur Internet, gagner en une heure plus d'argent que ses parents en un mois et pouvoir ainsi les aider à assurer les fins de mois. Tout le talent de l'auteur consiste à nous présenter ces événements comme si on les vivait à la place de Jana et c'est particulièrement réussi : même avec mon réalisme d'adulte et en sachant très bien à quel point ce milieu est faux et comment tout cela va (mal) se terminer, je me suis laissée emporter par le glamour des premiers jours, la transformation de Jana en magnifique mannequin, les essayages, l'ambiance survoltée des défilés. C'est là que j'ai trouvé ce roman particulièrement astucieux car on ressent parfaitement à quel point une adolescente ne peut pas résister à ce type de proposition et à quel point elle est fragilisée et sans défense face aux potentiels abus qui vont suivre.

Car bien sûr la suite du roman sera beaucoup moins drôle et l'ambiance au fil des pages va devenir glaçante, le titre original en anglais "Meat market" est d'ailleurs beaucoup plus explicite. On ne peut qu'être horrifiée par la vie qui va peu à peu être imposée à Jana, les couturiers qui considèrent les mannequins comme des porte-manteaux pour leurs créations et les traitent comme des objets, l'épuisement dû au rythme infernal, aux voyages et au décalage horaire, ces très jeunes filles abandonnées seules dans des villes et des pays inconnus et passant du confort absolu des défilés à des appartements miteux où elles doivent se débrouiller jusqu'au lendemain sans aucun adulte dans les parages. Et bien sûr pour tenir, les médicaments, somnifères et anxiolytiques qui semblent circuler librement et faire partie du job. Fashion Victime nous emporte ainsi dans un tourbillon d'émotions, on est horrifiés pour Jana, on a envie que ça s'arrête et en même temps on comprend sa volonté de tenir le coup et de continuer ce métier maintenant que la réussite est là. J'ai vraiment été révoltée par certains passages, tous ces adultes beaucoup plus âgés que les jeunes filles dont ils sont censés être responsables et dont pas un ne pense à veiller sur elles et à s'assurer de la manière dont elles tiennent le coup et la pression.

Paradoxalement j'ai trouvé que la partie mise en avant sur la couverture (#Metoo dans le monde de la mode) n'était franchement pas la plus intéressante et ai un peu regretté qu'une bonne partie de la fin du roman soit consacrée au combat que vont mener Jana et ses amis contre un photographe coupable d'abus sur plusieurs mannequins. Bien entendu cela doit aussi faire partie des travers à dénoncer quant au monde de la mode mais ce n'est finalement qu'une partie du problème avec les drogues, l'obsession de la minceur conduisant à fragiliser complètement les jeunes filles, la manière dont elles sont exploitées et mal traitées. le fait que le roman se focalise sur ce seul thème des abus sexuels m'a paru un peu réducteur, surtout que l'on bascule dans une fin menée un peu rapidement et pas très réaliste, on sent bien que l'auteur a voulu terminer sur une note optimiste, pourquoi pas mais cela affaiblit un peu le propos.

Malgré ce léger bémol, Fashion Victim est un roman à lire et à faire lire : loin de tout côté moralisateur, l'auteur réussit à nous faire voir à la fois tout le glamour du monde de la mode et tous ses aspects sordides et à nous montrer à quel point les uns et les autres sont liés et comment il suffirait peut être de pas grand chose pour que cela change. On voit qu'elle connaît bien son sujet et tout sonne juste avec en prime des pages très drôles, de beaux personnages et un vrai suspens qui m'a empêché de lâcher ce livre avant d'arriver au bout tellement j'espérais que Jana s'en sorte sans dommage. A recommander !

C'est une lecture que j'ai faite en VO, et que j'ai beaucoup aimée. L'autrice aborde dans ce roman le monde de la mode, et plus particulièrement du mannequinat.

J'ai franchement bien aimé suivre l'histoire. On suit Jana au fil de son travail en tant que modèle, emploi tout récent. On découvre alors une partie de l'envers du décor de cet univers, avec les "découvreurs" de mannequins, les séances de photoshoot, mais aussi les contraintes du métier.
J'ai apprécié suivre l'histoire de Jana, on suit les remises en questions qu'elle a, sur elle-même mais aussi sur ce milieu, les angoisses, ..., tout en ayant cette partie de rêve sur ce métier. J'ai accroché avec sa personnalité, sa façon d'être. Et le choix de proposer un personnage qui n'est au départ pas du tout connaisseuse de ce milieu était intéressant, puisque cela permet de mieux s'identifier à elle (si on ne s'y connait pas beaucoup plus qu'elle en tout cas).

J'ai aussi vraiment apprécié l'écriture de Juno Dawson. Elle correspondait au personnage de Jana, tout en abordant au passage des sujets parfois un peu "tabous"dans les livres, et qui font pourtant partie de la réalité et de la vie. C'est tout bête, mais on a alors un personnage masculin qui a des difficultés lors de l'acte sexuel, ou encore Jana qui, anxieuse, parle d'une envie d'aller aux toilettes, liée à cette nervosité ("done a nervous poo"). Comme dit plus haut, ce sont des petites choses, mais qui je trouve, ancre d'autant mieux le personnage dans une même réalité que la nôtre, qu'elle est comme tout un chacun.

Ce roman aborde aussi les aspects plus sombres de cet univers. En effet, le personnage a des hauts mais aussi des bas lors de son expérience de mannequinat.
Elle doit affronter le jugement des autres, mais aussi le fait d'être ramenée à un objet à but marketing et commercial. Plus vraiment d'intimité, des horaires à n'en plus finir, des collaborateurs exécrables, être juste un corps jamais assez maigre pour vendre le vêtement, ...

On voit que c'est un milieu dur, où les personnes ne sont pas toujours protégées, et Jana en prend un coup dans le roman. On lui en demande tellement qu'elle se détache complètement d'elle-même, comme si elle n'était plus dans son corps, elle est comme vide à l'intérieur, avec pour seule but de tenir debout lors ses défilés ou des photoshoot, ce que l'autrice a bien retranscrit.
C'est un aspect plus sombre qui était attendue dans le roman du fait du résumé, mais que j'ai apprécié retrouver afin de dénoncer les mauvaises pratiques qu'il y a dans ce milieu.

Là on aborde le sujet écrit sur la couverture de la version française : # metoo. C'est l'aspect le plus sombre du roman, qui montre que ce milieu (mais qui n'est pas le seul bien sûr) est encore profondément sexiste, et où les limites entre propositions artistiques et abus sont plus que floues pour les mannequins qui se retrouvent en position de soumission afin de garder leur réputation donc leur métier. On voit aussi, sans étonnement, que les agences veulent cacher les côtés les moins reluisants, à coup de fausses excuses ou de fausse ignorance.

le but de ce roman n'est pas de dénoncer le milieu complet de la mode, et c'est ce qui est intéressant. Par le biais du roman, Juno Dawson dénonce les pratiques sexistes et les agressions qui sont encore bien présentes dans cet univers, de la position de domination que construisent certains acteurs de ce milieu. Elle nous montre que tout n'est pas à jeter, que des personnes y trouvent leur compte professionnellement et artistiquement, que ça permet à certains de s'épanouir, mais qu'il est nécessaire de faire changer ce milieu, changer les règles, pour en faire une place plus saine pour chacun de ses acteurs.

L'autrice dénonce aussi les injonctions à la perfection de ce milieu, qu'il faut que ce dernier accepte tous les corps. Je finirai donc avec ce que dit l'autrice à la fin : "You are so much more that a body. Your body is a house for your brilliant brain, brave heart and powerful voice. It can do amazing things, so care for it, protect it, and – above all – have fin with it." (Tu es tellement plus qu'un corps. Ton corps abrite un cerveau/esprit brillant, un coeur courageux et une voix puissante. Il peut faire des choses merveilleuses, donc prends-en soin, protège-le, mais par-dessus tout, amuse-toi avec.)

Une excellente lecture pour ma part !