Livre hagiographique d'un admirateur de Edson Arantes do Nascimento, la première « star » mondiale du football.
Son talent et l'avènement de la télévision et de la mondialisation des retransmissions ont forgé la statue de commandeur des footballeurs qu'il incarne aujourd'hui dans l'imaginaire international.
Trente-deux chapitres dans un langage simple, pour se rendre au Santos FC, croiser l'éternel rival dans le coeur des brésiliens, Garrincha, l'ailier prodige devenu alcoolique en fin de vie, le mythique Maracanã...
Mais aussi, on nous rappelle la situation politique du Brésil, oubliée comme bien des choses par la mémoire médiatique moderne :
Deux anciens présidents démocratiquement élus du Brésil assassinés par la junte militaire , Goulart et Kubitschek (le président bossa-nova, le créateur de Brasilia, populaire pour avoir refusé un "prêt" usuraire de trois cents millions de dollars des États-Unis et du FMI). Ces militaires brésiliens arrivés au pouvoir grâce à un coup d'État appelé « révolution démocratique » puisqu'elle était soutenue par les grands propriétaires fonciers, la bourgeoisie industrielle, et surtout la ... CIA.
pelé dans cette tourmente ? le footballeur ne pouvait pas être l'opposant à la dictature, par la nature même de sa mentalité. Il devint même impopulaire pour une large partie de l'opinion au moins jusqu'à la chute du régime militaire en 1985.
On y découvre aussi pour certains le dérapage de la légende au cours du match Brésil Argentine à Pacaembu (région de Sâo Paulo) . Poussé à bout par les défenseurs argentins, pelé pète un câble et frap
pe le nez de Mesiano. Crac, cassé ! pelé est incontrôlable. Il ne fut pas expulsé et la victime fut remplacé par Roberto Telch qui marqua deux des trois buts de la victoire Argentine...
Parallèle incontournable avec notre numéro dix à nous, français, lors d'une triste finale contre l'Italie...
La presse se déchaîne : « En une seule petite seconde, sa réputation est salie pour l'éternité. » Il s'en tirera avec quelques excuses...
Temps différents.
On peut finir en ajoutant que le livre se termine par la liste des deux milles objets mis aux enchères à Londres chez Julien's, jugés pas assez important à ses yeux pour être exposé à l'humanité (musée pelé, ville de Santos...) mais suffisamment pour être vénéré par des anonymes dans un lieu privé. Citons par exemple :
une paire défoncée de chaussures de foot Puma bandes jaunes et lacets blancs : 18 177 €
Un beau livre témoignage.