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EAN : 9782749136066
123 pages
Le Cherche midi (25/05/2020)
4/5   1 notes
Résumé :
Ce livre n'est pas politiquement correct. Il va à l'encontre de tout ce qui s'écrit, se diffuse, se propage sur la question de l'éjaculation féminine et des femmes fontaines, ces amazones devenues les héroïnes d'une pratique sexuelle qu'exploite une société mercantile et hypersexualisée. Ce n'est pourtant pas une fiction.
Vous traverserez les siècles, allant d'une gynécologie balbutiante à l'industrie du film pornographique, en vous égarant parfois sur des ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le texte est composé d'une dizaine de chapitres, davantage pour faciliter la lecture que pour des raisons organisationnelles et pourrait se répartir en quatre thèmes : I. l'historique de la mention du phénomène à l'échelle planétaire, II. la progression médicale dans la compréhension du fonctionnement du sexe féminin, III. le plaisir sexuel et IV. le rôle de la source. Deux annexes présentent des conseils sommaires pour devenir fontaine ou sourcier/sourcière. L'ensemble présente le phénomène comme intégré dans le fonctionnement régulier du corps désirant.

Le phénomène est apprécié en Afrique, chez les Indiens d'Amérique, en Inde, et particulièrement par les amants du Japon et ceux de la Chine antique, qui mêlant la poésie et la médecine, se dévoilent être "au courant" des trois "eaux féminines" jaillissant de la "Porte obscure", ou "Porte de Jade" ; en particulier, mais non exclusivement, lorsque celle-ci accueille voluptueusement le "Pic de Jade " – inutile de préciser.
En Grèce, Hippocrate est de même très bien informé et Galien à Rome accouple pour la première fois la symétrie des organes masculins et féminins, poussant, avec précocité, l'analogie avec l'éjaculation. L'Église au Moyen-Âge n'est ni prude ni si misogyne que l'on croit, qui ne conçoit la procréation que sous la condition de la jouissance féminine. Ambroise Paré l'est encore moins qui décrit le plaisir sans fard mais "il faut attendre un certain Realdo Colombo pour toucher du doigt ce qui conduit à l'extase féminine". Il rédécouvre et appuie sur le bouton que connaissaient déjà Avicenne et Albucasis dans le monde arabe, et le nomme l'amour de Vénus – découverte revendiquée au même moment par Fallope, en Italie. Bartholin, au Danemark, met de l'huile dans les rouages en accordant les rivaux qui obtiennent satisfaction. Allant plus loin, de Graaf, au Pays-Bas – signe que la chose mobilise la planète –, mélange un peu tout, mais repère les glandes urétrales chez les deux sexes et réintroduit la comparaison avec le liquide séminal masculin. Puis, continuant de progresser, Guérin en France et Skene en Écosse distinguent les glandes vestibulaires majeures – qui produisent le lubrifiant – des glandes para-urétrales – origine de la source. van Helde, toujours aux Pays-Bas, corrige le lexique et dissocie le fait d'éjaculer, action nécessaire à la reproduction, de celui d'"orgasmer", qu'il réserve au phénomène féminin, qui, lui, est non indispensable à la reproduction. C'est alors que tout le monde se passe le mot de bouche à oreille de l'existence du phénomène, mais en conservant à tort, sans doute parce qu'il est plus parlant, le terme d'éjaculation.

L'anatomie étant désormais mieux connue, le XIXème siècle ouvre son intérêt à l'origine du plaisir. C'est depuis lors que s'affrontent les partisans de l'orgasme clitoridien et ceux de l'orgasme vaginal. Kinsey, depuis les États-Unis, au milieu du XXème siècle, fait le grand écart et parle d'un orgasme à départ clitoridien et à extension vaginal. Au même moment, et au même endroit, Gräfenberg repère le long de la paroi antérieure du vagin, quelques centimètres après son ouverture, vers le haut, une zone érogène en contact avec le canal de l'urètre, déjà décrite par de Graaf, et qu'en leur hommage reconnaissant, l'humanité nommera le point G. Pour Gräfenberg, orgasme et émission fluidique importante sont liés par ce même point de contact. Toujours aux États-Unis, les ouvrages pratiques de Beverly Whipple, qui a beaucoup pratiqué la chose, partagent avec générosité son expérience et arrose un large public. Pourtant, en Suisse, les statistiques d'Andrea Burri, qui cherche la précision en tout point, montrent que la moitié des femmes n'en reconnaissent pas l'existence. Peut-être s'agit-il simplement d'une absence de stimulation ? Car l'imagerie médicale confirmerait la présence d'une zone de contact et de fibres musculaires à cet endroit. Pour autant, qu'est-ce qui assure qu'on y déniche à tous les coups le plaisir ? Benêt, en France, réhabilite la réputation nationale, et ne l'est pas tant que cela, puisqu'il aurait trouvé dans l'acide hyaluronique, témoignages et enquêtes de satisfaction à l'appui, un effet en lien avec cette zone bien plus durable que le Viagra. Les discussions entre clitoris et vagin d'une part et sur l'existence du point G d'autre part vont bon train, mais avec cela, on n'avance pas d'un doigt vers la compréhension et l'origine de la source.

Reprenons alors depuis le début. L'excitation sexuelle produit un transsudat dans le vagin puis, depuis les glandes vestibulaires majeures (Bartholin), le cas échéant, y inclinant mais sans nécessité, un liquide lubrifiant l'entrée du vagin. À ce stade, l'âge ne joue en rien sur l'excitation sexuelle. Sachant cela avec certitude depuis quarante ans, on fait se concentre depuis sur l'énigme de la source. On remarquerait ici que les Chinois, déjà, identifiaient ces trois « eaux » (cf ci-dessus pour les plus dissipé.e.s). Mais il faut la science moderne pour démontrer que la troisième, celle qui inonde, est de composition similaire au liquide pré-éjaculatoire masculin : il proviendrait alors des grandes para-urétrales, l'équivalent féminin de la prostate. Problème, leur volume est beaucoup trop petit pour abriter l'océan de bonheur qui se déverse à l'occasion ! C'est alors que l'on se rend compte qu'il existe en réalité deux liquides : l'un blanchâtre et de faible quantité qui proviendrait de ces glandes – et dont le rôle serait « d'offrir une action antimicrobienne », et l'autre, en grande quantité, dont les auteurs concluent qu'il ne peut provenir que de la vessie. Mais comment est-ce possible puisque la vessie des femmes examinées par imagerie lors de leur orgasme et qui ont permis ces conclusions intermédiaires – était – vide ?... Une chose est certaine, la comparaison, ne serait-ce que visuelle, mais aussi des compositions chimiques, interdit que l'on assimile l'eau de la source à celle que l'on pense habituellement trouver dans la vessie. En plus, orgasme et fontainisation ne seraient pas liés ; les témoignages convergent : l'une peut avoir lieu avant l'autre, ou après, ou pendant. Voilà, c'était il y a dix ans ; et trois mille ans de science planétaire n'ont toujours pas levé le voile intégral sur le mystère. On sait seulement que le phénomène est à toutes les époques et partout dans le monde reconnu comme étant naturel. Reste heureusement les témoignages et l'expérience de la pratique, qui, parfois, supplée avantageusement la science empirique. Alors.

Pour commencer, une question : pourquoi, par exemple, le phénomène ne se produit-il pas systématiquement ? Peut-être, puisqu'il est question de compréhension, le temps est-il maintenant venu d'intellectualiser un peu le phénomène du plaisir et à considérer qu'il n'est pas le produit d'une stricte manipulation mécanique ? Et le voilà qui revient avec tous ses problèmes : le cerveau. Une raison de l'absence de fontainisation serait – toutes choses égales par ailleurs – la rétention musculaire, celle, par exemple, du périnée. Soit par tradition, pour accroître les frottements et les sensations, soit par crainte de « se laisser aller », le vagin se contracterait lors de la pénétration. Quelle erreur ! disent les praticiennes ! Au contraire, le plaisir ne s'obtiendrait que par le « lâcher-prise » et l'abandon de soi. Problème, naturellement, si l'on veut, si les personnes concernées, par ce « lâcher-prise », devaient se sentir uriner pendant l'opération : elles s'appliqueraient sans conteste à accroître la retenue, à refuser l'abandon, à serrer plus fort - et rien ne se produirait – sinon, le cas échéant, la jouissance masculine toute heureuse de se trouver à cette occasion des sensations supplémentaires. Si l'on sait maintenant que la fontainisation n'est pas ce phénomène, cela pourrait aider. Qu'en pensent alors les amants concernés : eh bien, c'est fantastique, un déluge de béatitude, car tous se disent réjouis que le plaisir soit atteint par les deux partenaires… et en plus, ils en redemandent - dixit les témoignages rapportés.

Ça y est. La boucle est bouclé ; nous revoilà à notre point de départ.Tout commence donc, comme en toute interaction humaine, par une question de confiance, de la qualité de la relation et de bien-être… Ce serait alors, là, l'origine du plaisir… Non, vraiment, tout ça pour ça…


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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Chez la très grande majorité des femmes, l’émission fontaine survient parce que le pount G est stimulé. On parle alors de femmes dépendantes à cette pression.
Beaucoup plus rarement, chez certaines, le mécanisme de fontaine peut survenir avec toutes sortes de stimulations (clitoridienne, vaginale, anale…). Au moment de l’orgasme, il apparaît une boule sur la paroi antérieure du vagin correspondant à la vessie sous tension, la pénétration est alors impossible et l’émission fontaine qui s’ensuit est généralement violente et abondante. On dira que ces femmes sont autonomes (elles ont juste besoin de jouir sans nécessaire pression sur le complexe clitorido-uretro-prostato-vaginal).
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… l’écrivaine psychanalyste Frédérique Gruyer […], dans ce paradis trop violent, a nommé de façon fort poétique un phénomène qu’elle a sûrement contribué à dédramatiser, c’est à elle que l’on doit l’expression « femme fontaine ».
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En 2011, Caroline Lesaffre, psychologue à Lille, eut une idée originale pour son mémoire de fin d’études : interroger des hommes qui ont connu au moins trois femmes fontaines. Elle en a rencontré douze, de différents horizons mais qui s’accordaient à dire qu’après de longs préliminaires, avec une stimulation particulière de la paroi antérieure et un lâcher-prise de leur partenaire, toutes les femmes qu’ils touchaient étaient fontaines !
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« En général, l’orgasme et le jaillissement sont liés : le jaillissement se produit alors que l’orgasme est en phase de montée, il se termine quand j’atteins le plus fort de l’orgasme, mais parfois, lorsque l’orgasme s’apaise et que je me détends, un jaillissement peut revenir, puis à nouveau un orgasme. On est comme sur un plateau… avec la sensation voluptueuse de se répandre… »
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Bien des femmes interrogées ont depuis longtemps trouvé leur point G sans pour autant éjaculer. Ce serait plutôt un état psychologique qui fait que le corps se liquéfie, un stade de plaisir où l’on ne contrôle plus rien et où on laisse aller ses fluides.Bien plus qu’une quelconque pression technique sur le point G.
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