Un livre qui est déjà un très bel objet, avec une belle couverture, du beau papier, un format plaisant et une qualité d'impression.
La couleur bleue est dans le titre. Hasard de mes lectures de ce début d'année, j'ai déjà lu et apprécié le texte "
Bleu Bacon" de
Yannick Haenel. Cette fois, je vais être "à l'écoute" de cette couleur.
Ce livre est le portrait de Léo Walk et de son itinéraire dansé. Je croyais ne pas connaître ce chorégraphe, mais ai déjà dû le croiser car il a été dans l'équipe de Christine and the Queens que j'ai vu en concert.
Ce livre est donc l'itinéraire artistique de Léo Walk. J'ai beaucoup apprécié la découverte de cet homme, de son enfance à sa dernière création à Chaillot, à guichets fermés.
Spectatrice de danse, j'ai beaucoup aimé les photographies, que ce soient celles de répétition, de spectacles.
Ce livre nous entraîne dans la création, dans les inspirations qui conduisent à des spectacles, à la conception puis à la création devant le public.
C'est "un témoignage en images et en mots de la façon de s'y prendre pour mettre les corps en récit".
Ce texte parle de ce créateur, "esthète synesthète", mais aussi les rencontres qu'il a faite et les collaborations qu'il a suscité, que ce soit dans le monde de la musique (Rencontre et collaboration avec
Flavien Berger, Sacha Rudy) et avec des danseur(e)s, lors de la création de sa compagnie "la marche bleue" (tiens revoilà le bleu !) (avec Miranda CHan, canadienne ou Janina Sarantsina, estonienne, Arnaud Bacharach..).
Car ce livre démontre aussi très bien le travail collectif (même lors du COVID, quand il s'est installé dans une maison pour créer avec des amis).
Il y a aussi les questionnements de l'artiste, ses conceptions, ses partages avec d'autres ("En effet, dans le monde artistique, ce n'est déjà pad facile de laisser son égo de côté pour accepter d'entrer dans le projet, la proposition de l'autre, surtout quand on est jeune et dans des âges semblables."), ses sujets récurrents qu'il souhaite partager ("la mélancolie, c'est la première émotion dans laquelle je puise. C'est une émotion forte ancrée en moi, c'est elle qui nourrit mon travail") Il y a aussi l'écoute des autres (faire danser ses danseurs en chaussettes car c'est plus confortable qu'en Dr Martens, ce qu'il a connu lorsqu'il était danseur).
Un beau texte donc sur un créateur, des battles de l'enfance à ses dernières chorégraphies, présentées à Chaillot , à guichet fermé.
Un texte qui est un hommage au travail de création, à la création chorégraphique et hâte de voir sur scène ces spectacles mais cela aussi me permet de voir différemment le travail des autres chorégraphes.
"Je n'aurais pas imaginé que la danse puisse toucher autant de gens différents."