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Conan le Cimmérien



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Conan le Cimmérien, tome 14 : Le Maraudeur noir

Jean Luc Masbou est seul aux commandes de ce tome 14 des adaptations en bd des aventures de Conan proposées par Glénat.

J'ai d'abord eu beaucoup de mal avec les graphismes, que je trouve très inégaux et pas du tout à mon goût, et qui m'ont empêcher de plonger au cœur du récit, lui aussi très inégal, en tout cas, en surface.

Il s'agit d'un récit dans lequel Conan n'apparaît que vers la moitié, et l'on sent bien qu'il n'est pas le personnage principal, mais que l'intrigue tourne autour des trois autres que sont Tina, Valenso et Belesa. Présents du début à la fin, des zones d'ombres subsistent autour d'eux y compris dans leurs liens, qui ne sont pas clairs.

J'avoue que les explications de Patrice Louinet en fin de tome m'a ouvert un peu les yeux sur ce tome, et la nouvelle dont il est l'adaptation, puisqu'il nous permet de comprendre que celle ci se comprend à plusieurs niveaux, et c'est cela qui fait d'elle l'une des meilleures nouvelles d'Howard. Je n'ai pas encore lu celle ci, je vais donc m'empresser de le faire.

La bd, elle, m'a procuré un bon moment de lecture. Je reconnais qu'au delà des graphismes qui m'ont génés, dans un premier temps, Masbou s'en tire plutôt pas mal pour monter cette histoire en pression, à la fois dans l'action, mais également dans ce qui semble se tramer en fond, et qui n'est que suggéré.

Malgré cela, il reste des incohérences dont je ne saurais dire si elles sont du fait de l'adaptation ou présentes dans la nouvelle originale, qui nuit à la lecture et la compréhension globale, et qui me pousse à dire que cette nouvelle aurait méritée plusieurs tomes pour être adaptée.

Mais je reviendrai certainement sur cette critique lorsque j'aurais lu celle ci ( ou relu plus exactement, mes souvenirs remontant à plus de trente ans!).
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Conan le Cimmérien, tome 14 : Le Maraudeur noir

Intrigue plutôt curieuse qui semble méler Conan à une histoire de pirates et de trésor en plein milieu des Caraïbes au XVII ou XVIIIeme siècle. 3 bandes se disputent un carte d'un autre pirate qui mènerait à un trésor providentiel. Ils se battent sur un bout de terre appartenant aux pictes, qui eux mêmes cherchent à les renvoyer d'où ils viennent. Les batailles se succédent, les uns contre les autres avec des alliances qui se font selon les circonstances. A noter que les Pictes qui dans l'histoire européenne, sont des irlandais ou des écossais, sont ici plutôt natifs des Amériques. C'est un mélange de références culturelles telles que les apprécient Masbou même si l'histoire initiale fut complexe à adapter. Bref Conan surgit un peu étrangement dans cette histoire. Il tente d'aider une jeune femme et une enfant, qui n'ont rien à faire parmi ces hommes, et de se sauver lui même quitte à indiquer aux voleurs l'emplacement du trésor qu'il a découvert incidemment. L'histoire est confuse mais il y a beaucoup beaucoup de bagarres et d'actions comme tous les Conan. Ce n'est pas le meilleur ni le plus facile à adapter cat en dehors du héros, on ne retient aucun personnage.

le graphisme est par contre juste et précis, colorisé à ravir.
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Conan le Cimmérien, tome 14 : Le Maraudeur noir

Découverte par le dernier tome (et oui, ce n'est pas banal) des aventures de Conan le cimmérien dans la collection bd de chez Glénat.



Fort heureusement, chaque tome de cette collection consacrée aux adaptations en bd des fameuses nouvelles écrites par Robert E. Howard est indépendante tout comme l'oeuvre littéraire autour de Conan. De cette façon, chaque volume est adaptée directement d'une petite nouvelle par un dessinateur différent. Il n'y a pas d'ordre de lecture stricte à mon humble avis même si quatorzième album fait suite au troisième tome ( et donc de la nouvelle) Au-delà de la rivière noire. Dans tous les cas, il est possible d'attaquer cette collection par n'importe quel volume. Maintenant, à savoir si chaque tome est aussi qualititatif l'un que l'autre...à chacun d'en juger.



Pour cette quatorzième aventure, l'hommage est ici rendu par Jean-Luc Masbou qui n'est autre que le dessinateur et complice d'Alain Ayrolles sur la fameuse série De capes et de crocs (entre autre) en plus d'être un passionné de fantasy.



Le dessinateur adapte avec force les aventures d'un Conan en mode flibustier, perdu sur une île en proie à l'attaque de différents pirates à la recherche d'un mystérieux trésor. Ce tome adapte ce qui est sans doute la plus piratesque des nouvelles de Conan, une nouvelle qui, comme l'ont déjà fait remarquer mes collègues, tarde à faire apparaitre le cimmérien... En effet, ce dernier, mise à part dans les premières planches, cède la place à quelques seigneurs des mers égarés sur une île habitée par les pictes. De plus, au niveau du décor, cette bd possède un environnement plus réaliste dans le sens où elle fait écho à une Amérique indomptée avant l'arrivée des colons.



En effet, comme le souligne Patrice Louinet dans le dossier bonus réservé au premier tirage de ce titre : " Le cadre de la nouvelle est , peu, ou prou, l'équivalent hyborien des Etats-Unis, à une époque qui ressemblerait à notre XVIIe siècle.[...] Les tribus indigènes, les Pictes, font irrésistiblement penser aux peuplades amérindiennes..." Le tome représente ici un huit-clos tout de vert vétue dans lequel des pirates se retrouvent confrontés à des dangers provenant aussi bien de ces pictes , de leurs conflits et aussi d'une étrange malédiction matérialisé par un démon , on reste tout de même dans de la fantasy.



A la barre, Jean-Luc délivre une adaptation tout à fait correcte, notamment au niveau de l'environnement et des couleurs chatoyantes qui deviennent d'un rouge crépusculaire lorsque retentit la bataille. La narration est efficace et on sent que le dessinateur s'est aussi approprié , en s'inspirant de la nouvelle, l'image d'un Conan plus malin, plus rusé dont l'apparition tardive est à la fois le point de résolution et de confrontation du récit. Mise à part les premières planches avec le cliché habituel du Conan torse nue, la figure de cet antihéros vient se méler à l'ambiance de piraterie avec toujours son même code d'honneur. Ici, c'est un Conan flibustier et un peu filou sur les bords...Mais qui vient toujours en aide à la veuve et l'orpheline comme le montre les personnages féminins de cet album.



Bien que le dessinateur ait bien su s'approprier cette nouvelle pour en délivrer une adaptation scrupuleuse, personnellement, je n'ai pas adhéré sur le travail au niveau des personnages avec un style expressif un peu bancal. Un sourire qui semble figé, un regard qui louche, des contours un peu mous...Peut-être Jean-Luc Masbou a dessiné trop d'animaux antropomorphiques mais toujours est t-il que le dessin de ses personnages peine parfois à convaincre et ce malgré des paysages plutôt réussis.





En somme, nous avons là tome tirée d'une nouvelle un peu à part de par son ambiance très flibustière coincée dans un huit-clos tout en jungle aux relents historiques, sans compter l'apparition tardive d'un Conan moins bourrin et plus finaud... Jean-Luc Masbou adapte efficacement sans prises de risques cette nouvelle même si l'on peut tout de même regretter un dessin de personnage qui aurait gagné à être plus affiné.
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Conan le Cimmérien, tome 1 : La Reine de la c..

Dans les esprits de beaucoup de monde, Conan le Barbare c’est Arnold Schwarzenegger, dans le film de John Milius de 1982.

C’est aussi, une série de roman et de nouvelles basées sur le personnage créé en 1932 par Robert E. Howard qui a inventé le genre héroïc fantasy pour s’éteindre à 30 ans.

Loin des stéréotypes de musculeux bas du front qui sera utilisé plus tard par les auteurs qui ont repris le personnage, le Conan originel est un héros complexe à redécouvrir.

Cette série de BD dont La Reine de la côte noire est le premier opus reprend les nouvelles de Howard. Un bon moyen de connaître ces histoires.

Après avoir assassiné un juge qui voulait l’envoyer « légalement » ad patres, Conan s’enfuit de la ville et trouve refuge sur un navire marchand, lui même peu de temps après attaqué par les pirates aux ordres de Bélit, la reine de la côte noire.

Conan se bat comme un forcené et son expérience de combattant autant que ses muscles séduisent la reine qui voit en lui son alter égo masculin. Une passion amoureuse les unit et une quête : une cité perdue au bout d’une rivière qui s’enfonce dans la jungle et dans laquelle un trésor les attend. Mais des monstres et des dieux protègent les lieux. Qu’importe, Conan et Bélit n’ont pas peur. Peut-être auraient-ils dû !

L’adaptation de Jean-David Morvan que l’on ne présente plus, est vraiment une réussite. Des batailles, des combats navals, des monstres, des dialogues savoureux, des dieux retors, des pièges, des scènes érotiques (mais pas trop) aussi. Cela va a cent à l’heure. Tous les ingrédients des grandes aventures épiques sont présents : le monde inquiétant et dangereux, de la magie noire, des pirates sanguinaires, des héros courageux, une cité perdue, un trésor. On dirait un catalogue du genre.

Les personnages de Conan et de Bélit sont parfaitement caractérisés et leurs états d’âmes, leur amour, leurs motivations, sont travaillés et ne sont pas aussi nets que cela et c’est tant mieux. Une grande part de mystère dans les profondeurs de leurs âmes réciproques est plutôt jouissive.

Ce qui me freine un peu dans mon enthousiasme et qui m’a un peu freiné dans ma lecture, c’est le dessin. J’ai vraiment aimé les dessins de Pierre Alary sur Silas Corey. Ici, j’ai eu du mal à m’y faire et je n’arrive pas réellement à me l’expliquer. Quand je m’arrête dessus, je les trouve réussis. Les planches sont parfois très belles, celles des combats sont admirables. Alors, quoi !

Le dessin un peu trop cartoonesque n’est pas en phase avec l’histoire pour moi. La lecture s’en trouve ralentit. Ensuite, quand on s’y habitue, on oublie la gène, mais il n’empêche qu’il faut vraiment être concentré pour suivre l’intrigue.

J’ai remarqué que chaque tome est scénarisé et dessiné par des auteurs différents. Après un bilan mitigé du au décalage scénario/dessin. Je vais sans doute me laisser tenter par la suite.
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Conan le Cimmérien, tome 4 : La Fille du géant ..

Subblime ce tome avec toujours des dessins extraordinaire et son scénario intact on profite un max de notre héros toujours dans des positions délicate mais c'est toujours bon de le retrouver on i prend toujours goût une belle œuvre bien dense une bonne lecture en soit
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Conan le Cimmérien, tome 1 : La Reine de la c..

Adaptation d'une des nouvelles de Robert E. Howard du célèbre Conan le cimmérien.



Conan est obligé de fuir le royaume d'Argos car il a tué un juge. Il embarque sur un bateau et parcours les côtes vers le sud et la côte noire. Sur la mer, il rencontre des pirates mené par la reine de la côte noire, Bélit, qui prend Conan comme amant. elle cherche à atteindre les ruines antiques d'une mystérieuse cité des royaumes Noirs.



J.D. Morvan adapte avec brio cette nouvelle de Conan, avec un trait légère mais dynamique qui rend hommage à cette oeuvre d'Howard entre exploration et combat.
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Conan le Cimmérien, tome 4 : La Fille du géant ..

Adaptation de la nouvelle d'une des nouvelles de Robert E. Howard du célèbre barbare des âges hyborien.



Dans cette histoire Conan, se retrouve sur le champs de bataille des terres de Cimmérie. Seul survivant du combat, Conan se meut d'un désir profond quand une jeune femme rousse presque nue le nargue de l'attrapé. Commence alors une course poursuite dans la montagne.



Récit mythique de Conan rempli de sensualité et de mystique entre la fille mystérieuse poursuivit dans l'immensité de la haute montagne mais aussi de rage et vigueur avec la bataille et la traque de Conan.

Robin Recht rend hommage à cette nouvelle avec des planches splendide qui retranscrive l'ambiance de la fille du géant du gel.
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Conan le Cimmérien, tome 14 : Le Maraudeur noir

Devant qui fuirait donc un loup, si ce n’est devant un loup plus féroce encore !

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Ce tome est le quatorzième de la série publiée par l’éditeur, adaptant les textes de Robert Erwin Howard, ayant pour personnage principal Conan. Sa première édition date de 2023. Il a été réalisé par Jean-Luc Masbou pour les dessins et les couleurs, d’après un récit de RE Howard datant des années 1930, et publié pour la première fois en 1987 dans sa version originale. Ce bédéiste est également le dessinateur des seize tomes de la série De cape et de crocs, parues de 1995 à 2016. Il comprend une postface de quatre pages, rédigée par Patrice Louinet en juin 2023, ainsi que deux pages d’étude graphique de Masbou, et six illustrations pleine page de Philippe Buchet, Isabelle Dethan, Mazan, Alin Ayrolles, Philippe Druillet et Duong Minh-Than.



Nord-ouest des territoires pictes, une jungle dense. Un guerrier fuit en courant, poursuivi par des Pictes arborant des peintures de guerre. Il parvient à gagner le couvert de la forêt, les trois Pictes toujours à ses trousses. Le dernier de la file est toujours le plus inexpérimenté. Un jeune guerrier fougueux en mal de gloire. Caché dans une ramure d’arbre, le guerrier tombe sur le dos du dernier de la file et il règle son sort définitivement. Les deux suivants, c’est une autre histoire. Le deuxième est habitué des fauves qui pourraient attaquer le premier. Il est rapide mais la surprise l’a rendu moins précis. Le guerrier parvient à tromper sa garde et à lui fracasser le crâne avec une hache. Et le premier, vu sa coiffure, est un chef. Chef de quoi, on se le demande ?! Le guerrier le prend de vitesse, passe derrière lui et le tue d’un coup de poignard dans le dos. Il se tient immobile debout et remarque un jaguar assoupi sur une branche d’arbre. Le guerrier reprend sa course à travers la jungle : sa blessure au bras s’est rouverte et ça fait un mal de chien. Et cette brise qui porte avec elle l’odeur de la mer ! Est-il donc allé si loin depuis qu’ils le traquent ? Mais il ne mourra pas seul. Il constate qu’une dizaine de poursuivants sont à ses trousses. Qu’un rocher lui barre la route, et il emportera une cinquantaine des leurs en enfer… Une centaine… Un millier !



Soudain la forêt s’arrête et le guerrier découvre un piton rocheux de bonne taille devant lui. Il grimpe au sommet et se prépare à livrer son dernier combat. Non loin de là, sur une plage en bordure de l’océan, la fillette Tina vient d’apercevoir un navire sur l’océan. Elle court avertir dame Bélésa assise sur un rocher un peu plus loin. Elle se demande si l’homme dont le comte a peur se trouve à bord. Bélésa et elle se rapprochent du fortin de bois et elles préviennent les hommes qu’un navire arrive du sud. L’homme à qui elle s’adresse indique qu’ils l’ont vu. Son oncle a ordonné que tout le monde rentre au fort. Le comte Valenso demande à son second Galbro ce qu’il voit. Ce dernier répond qu’il s’agit d’une caraque gréée comme un navire pirate des Baracha, la coque doublée de cuivre. Le comte en déduit qu’il s’agit de celui du capitaine Strom. Galbro se demande ce qu’il faire ici. L’ordre est donné de barricader la porte.



Du Conan de Robert Ervin Howard (1906-1936) pur jus, les magnifiques planches de Jean-Luc Masbou : ça ne se refuse pas. Le lecteur peut éprouver un doute passager à l’idée de cette alliance du barbare faisant des ravages sur les champs de bataille, et de la finesse élégante des dessins de l’artiste. Ce n’est pas la première fois que le personnage est associé à un dessinateur qui semble à contre-emploi, par exemple P. Craig Russell pour Conan and the Jewels of Gwahlur (2006). Le récit s’ouvre sur une course-poursuite où le personnage principal n’est pas nommé, mais son identité ne fait aucun doute pour le lecteur. En cela, l’adaptateur se conforme au récit originel et à sa structure, comme il le fait tout du long de l’ouvrage. Conan apparaît dans trente-trois planches sur cinquante-quatre, tenant bien le premier rôle dans l’intrigue, et révélant sa présence aux autres protagonistes en page trente-et-un, vêtu d’une belle chemise verte d’un pantalon et de bottes. D’une manière générale, le lecteur peut se retrouver un peu surpris par le choix des tenues vestimentaires qui évoquent plus un moyen-âge espagnol que les temps barbares généralement associés à Conan. D’un autre côté, les combats se déroulent à l’arme blanche et à l’arc, sans aucune arme à feu, ce qui fait que l’esprit de l’âge hyborien est respecté.



La séduction de la narration visuelle opère dès la première page, avec ces magnifiques verts, d’abord en couleur directe pour la première case, puis habillant les contours tracés à l’encre par la suite, complétés par certaines zones réalisées en couleur direct. C’est un enchantement pour l’œil tout du long de l’aventure : les végétaux denses de la jungle avec cette première case montrant la canopée et des nuages dans le lointain crevant et déversant leur pluie. L’impression donnée par la jungle lors de la course-poursuite dans la forêt : entre éléments descriptifs avec la flore et la faune, et impression générée par une verdure enveloppante en arrière-plan. Les séquences sur la plage en bordure d’océan donnent des envies de baignades dans cette belle eau bleue, sous un ciel ensoleillé. Le lecteur s’assiérait bien en compagnie du comte Valenso pour écouter Zarono raconter l’histoire du trésor de Tranicos le sanguinaire, confortablement installé dans une pièce éclairée par le feu de cheminée. Il éprouve la sensation de ressortir trempé de la tempête qui fait rage sur le navire de Strom, avec la mer déchaînée, la pluie drue, et le ciel de plomb. Il se sent gagné par la fureur du combat lors de l’assaut final dans ces pages baignant dans des camaïeux de rouge. L’artiste réalise des merveilles avec la mise en couleur, allant parfois vers l’impressionnisme, parfois vers l’expressionnisme. Un délice pour les yeux.



L’auteur réalise des planches découpées en cases rectangulaires, une page pouvant en compter jusqu’à douze. Il varie les découpages en fonction de la nature de la séquence, mettant régulièrement en valeur les paysages dans des cases de la largeur de la page, recourant à des cases de plus petites dimensions pour des une action au rythme rapide, ou pour mettre en réponse dans une même bande des regards, des réactions. Le lecteur ressent cette gestion de l’écoulement du temps et de la mise en scène : les attaques soudaines et imprévisibles de Conan sur les Pictes dans la jungle, sa prise de hauteur sur le piton rocheux avec les Pictes en contrebas, les vapeurs toxiques dans la caverne faisant progressivement leur effet sur Conan, la volée de flèches s’abattant sur les assaillants de la forteresse, le rapport de force évident dès que Conan entre la grande salle de la forteresse, la brutalité sans pitié du champ de bataille, etc. Il s’accommode progressivement du mode de dessin pour les visages : des traits simplifiés, un peu éloigné d’un réalisme habituel, des expressions de visage parfois appuyées, un peu théâtrales qui se justifient souvent par la soudaineté et l’intensité des événements.



L’intrigue s’avère dense : Conan poursuivi par des Pictes, une forteresse bâtie par des exilés de la cour de Kordava, l’arrivée d’un premier navire commandé par le capitaine Strom, l’arrivée d’un second navire commandé par Zarono le noir, et ce mystérieux maraudeur noir. Cette histoire peut s’envisager au premier degré comme une aventure de pirates : un trésor caché sur une île habitée par des sauvages, une malédiction rendant dangereuse la cachette, et une seconde malédiction venue de la cour de Kordava, un différend opposant les uns et les autres, et un mystère dans le passé du comte Valenso. Le lecteur passe alors un bon moment de lecture, un divertissement dans lequel les qualités de Conan sont mises en avant : sa force physique, ses prouesses au combat jusqu’à tuer ses agresseurs, son intelligence et sa ruse. Le récit met en scène des thèmes comme l’appât du gain, une forme de culpabilité, la confrontation de combattants civilisés et de guerriers sauvages. Dans sa postface, Patrice Louinet propose un autre niveau de lecture, en liant de nombreux éléments de l’intrigue avec la vie personnelle de l’écrivain, avec sa connaissance du roman La lettre écarlate (1850) de Nathaniel Hawthorne (1804-1864), ce dernier élément apportant une autre possibilité d’interprétation au comportement du comte Valenso.



Une adaptation qui promet d’être originale du fait de la personnalité graphique de l’artiste pas forcément associé à des histoires de barbares se frayant un passage à grand coups d’épée et de poing. La personnalité graphique de Jean-Luc Masbou s’exhale intacte au travers de planches superbes, d’une narration visuelle rythmée, des séquences et des moments de toute beauté et mémorables. Le récit développe une intrigue complexe dans laquelle Conan brille par ses qualités guerrières aussi bien physiques que stratégiques. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut naviguer entre différents niveaux de lecture, Patrice Louinet s’avérant un guide expert. Les hommages contiennent une interprétation féroce du personnage par Philippe Druillet, avec une dimension surnaturelle.
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