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Pepe Carvalho

Série de 16 livres (Terminée). Écrite par Manuel Vázquez Montalbán (16),
Série des romans policiers mettant en scène Pepe Carvalho Il existe aussi une série des adaptations BD, et une série de recueils de nouvelles


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Dernières critiques
Meurtre au comité central

Je commence à être sacrément impressionné par le talent et la vista de Manuel Vazquez Montalban, après la lecture de cette enquête de Pepe Carvalho (la troisième pour moi) menée sur le terrain glissant des cercles politiques de l'alors toute jeune démocratie espagnole. Le premier secrétaire du parti communiste espagnol, héros de l'antifranquisme et personnage-pivot de la transition démocratique, est assassiné en plein comité central du parti. C'est à Carvalho, ancien communiste, que l'état-major du parti confiera la tâche de retrouver l'assassin (et donc le traître). Si encore une fois l'enquête de Carvalho ne semble pas se plier aux canons étroits du roman policier, la méditation sur le politique qui se dégage au fur et à mesure des avancées du détective est simplement superbe. La première partie du roman, correspondant à l'affranchissement de Carvalho par ses commanditaires, réfléchit à ce que signifie le fait d'être communiste sous Franco puis à cette époque apparemment plus apaisée de la naissance de l'eurocommunisme. Le cœur du roman, et notamment l'interrogatoire des principaux suspects, est le prétexte d'une typologie très réussie (mais un peu artificielle) des dirigeants et militants communistes de l'époque : vieux résistants, jeunes techniciens, éternels ouvriers et paysans. La conclusion, enfin, est une ode à la gloire des politiques émancipatrices et de ceux qui s'y consacrent avec intégrité. Si l'évocation de Madrid par MVM est bien plus chétive que celle de Barcelone (elle semble se résumer à la recette du gras-double), on ne manquera ni la description d'un appareil d'Etat passé en un clin d'œil du franquisme à la démocratie, ni celle des nouvelles figures de la Transition qui font l'objet d'une liste "à la Perec" particulièrement inspirée au détour d'un chapitre. Un livre passionnant pour tous les mordus de politique et les curieux de civilisation espagnole, qui - sans arriver à sa hauteur, mais il n'y visait pas - forme un prolongement particulièrement intéressant, centré sur le rôle du PCE, à la plus récente Anatomie d'un instant de Javier Cercas.
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Les mers du Sud

J'avais été déçu par Tatouage, et il m'a fallu un certain désœuvrement pour aborder la deuxième enquête de Pepe Carvalho recensée dans la (quasi-)intégrale du Seuil. Quelle chance j'ai eue. Reprenant la thématique de l'enquête sur les derniers moments d'un disparu, Vazquez Montalban débarrasse son détective de tout ce qui le rendait insupportable dans Tatouage et en fait le medium d'une superbe réflexion sur le sens de la vie et le désir de fuite qui peut s'emparer de tous, à un moment ou à un autre. Dans l'Espagne (enfin, la Catalogne) de la Transition, Carvalho remet tout en question : l'art, la politique, l'économie, l'amour et la gastronomie, ce qui donne lieu à quelques chapitres-scories fabuleux, sur le roman noir, la paella, ou encore la spéculation immobilière. Les mers du Sud, qui a bien mérité le prix Planeta (le Goncourt espagnol) est enfin et surtout une superbe oeuvre littéraire qui propose des ponts passionnants entre différentes littératures européennes, saluant notamment Maugham et Quasimodo. A ne manquer sous aucun prétexte.
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Tatouage

J'avais depuis longtemps envie de découvrir Vazquez Montalban, célébré dans toutes les anthologies contemporaines espagnoles. Je me suis donc précipité sur cette "première enquête" de Pepe Carvalho, son emblématique détective. Hélas, malgré une scène d'exposition très réussie et une certaine originalité de l'intrigue, puisqu'il s'agit de reconstituer les derniers mois de vie d'un inconnu, l'enquête ne semble qu'une longue promenade de santé pour le détective, qui n'a qu'à se présenter chez les divers témoins et suspects pour qu'ils crachent tout de suite leur Valda. Ajoutez à cela une longue digression hollandaise au milieu du récit (on a l'impression de lire le Guide Vert), des jugements à l'emporte-pièce sur tout et n'importe quoi, et un héros assez peu sympathique (notamment dans ses rapports avec son amie Charo), on ne ressort pas tellement convaincu de ce coup d'essai. Vazquez Montalban fera beaucoup mieux par la suite.
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Tatouage

Une chronique de Yann, sur Aire(s) Libre(s)

« Il détestait perdre son temps à analyser le monde dans lequel il vivait. il avait décidé depuis longtemps que sa vie ne serait qu'un passage, de l'enfance à la vieillesse, son destin à lui, qu'il ne pouvait partager avec personne, que personne ne vivrait à sa place, pas mieux, pas pire qu'autre chose. Il n'en avait rien à branler, des autres. La seule émotion qu'il se permettait encore, c'était celle que lui procurait un paysage. Quant au reste, c'était une question de pot. »

Si l'on en croit les mots de Patrick Raynal en quatrième de couverture, Tatouage est non seulement la première aventure de Pepe Carvalho mais, surtout, l'écriture de ce roman résulterait d'un pari qui métamorphosa Vazquez Montalbán de poète en auteur de romans noirs. Paru en 1976, ce brillant premier essai fut suivi jusqu'en 2003 (année de la disparition de son auteur) d'une quinzaine d'autres titres parmi lesquels La Solitude du manager ou Meurtre au Comité Central.



Tatouage démarre par la découverte d'un noyé sans visage sur une plage de Barcelone. Seul signe distinctif, le cadavre porte un tatouage dans le dos, « Né pour révolutionner l'Enfer ». Pepe Carvalho est embauché par le mari d'une coiffeuse de son quartier pour enquêter sur le défunt. Ses investigations le mèneront jusqu'au célèbre quartier rouge d'Amsterdam.



En donnant vie à Pepe Carvalho (qui allait le suivre toute sa vie), Manuel Vázquez Montalbán n'imaginait sans doute pas à quel point son détective allait très vite rejoindre les plus grandes figures du roman policier. Profondément attachant malgré la distance qu'il essaie de maintenir entre lui et le monde, ainsi que le laissent entendre les quelques lignes citées en exergue de cette chronique, Carvalho séduit le lecteur avec autant de facilité que les femmes qui l'entourent. Derrière une apparente froideur, le détective peut subir de véritables coups de sang qui semblent le surprendre régulièrement lui-même. Amoureux des femmes (au premier rang desquelles Charo, sa compagne, prostituée indépendante), Carvalho est également un véritable gourmet. À ce titre, la lecture de ses enquêtes est susceptible de mettre régulièrement l'eau à la bouche des lecteurs attachés aux plaisirs de la bonne chère. Vazquez publia même en 1989 un recueil intitulé Les Recettes de Pepe Carvalho (1996 chez Christian Bourgois). Chacun des repas qu'il fait chez lui est accompagné d'une bonne flambée dans sa cheminée, même au plus fort de l'été, allumée en sacrifiant un livre pioché dans sa bibliothèque.

La suite :
Lien : https://aireslibres.net
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Tatouage

Je n'ai pas tellement aimé ce livre. Si on ôte tous les passages où il est question de nourriture, il reste peu de pages pour l'enquête elle même. Cette obsession pour la bouffe m'a un peu agacée.

Pepe Carvalho est sensé avoir travaillé aux Etats Unis pour la CIA. Avant de se déclarer détective à Barcelone. Il a pour maitresse une prostituée indépendante. Donc un profil très atypique.

En revanche je salue son obstination à continuer ses recherches lorsque son mandant lui demande de mettre fin à ses recherches.





Je lirai peut-être J'ai tué Kennedy.





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Tatouage

Un corps rejeté par la mer à Barcelone est difficilement identifiable, car le visage a été dévoré par les poissons et crustacés de la plage ensoleillée. Il porte toutefois un tatouage : " Né pour révolutionner l'enfer ", qui fait référence à une toute autre chanson. Ramon, le coiffeur, demande à Pepe Carvalho, détective, de trouver l'identité du cadavre. Sa mission le conduit à Amsterdam.



Manuel Vázquez Montalbán est né à Barcelone. Son privé y réside mais a ses origines en Galice où vivent encore quelques parents qu'il doit aider financièrement, plus pour soulager sa conscience que par amour filial. Pepe Carvalho n'est pas un sentimental. La seule émotion notable chez le protagoniste se manifeste de façon anecdotique pour son automobile.



La scène de plage qui ouvre le roman rend bien l'atmosphère de Barcelone l'été. L'écriture de Manuel Vázquez Montalbán comporte une force d'évocation qu'il déploie dès les premières lignes. Elle défie tous les clichés, même lorsqu'il mentionne la Rambla et la Boqueria. Lorsque plus tard, l'intrigue se déplace à Amsterdam, on note le même talent pour évoquer la lumière du Nord et le contraste des langues latines parmi les sonorités bien différentes du hollandais. Une scène de restaurant donne lieu a une magnifique représentation picturale à la Gauguin d'une famille indonésienne.



Manuel Vázquez Montalbán, par ailleurs, n'évite pas la vulgarité lorsqu'il est question des femmes, prostituées ou hippies que Pepe Carvalho côtoie. Le héros a lui-même une maîtresse, Charo, qui fait commerce de son corps. Il la malmène, ainsi que ses collègues. Fantasmes et pulsions érotiques traversent le personnage. La méthode de Pépé pour faire parler Teresa, notamment, n'est pas bien catholique. Publié en 1974, le romancier ne se souciait pas alors du politiquement correct. Bromure, l'indic, cireur de chaussure a un adage : "le blé, la baise, et la bouffe" qui ne fait pas dans la dentelle. Le "sea, sex and sun" de la même époque, semble bien délicat, en comparaison.



Pepe Carvalho est un bon vivant. Manuel Vázquez Montalbán souligne son appétit pour la cuisine locale. Il détaille les repas de son héros qui n'aime pas manger seul. Comme chez beaucoup d'auteurs de polars, tels que Simenon, Donna Leone ou Camillieri, l'enquêteur est l'archétype du gastronome, une façon de rendre le personnage humain et d'établir une certaine proximité avec le lecteur. Pepe se définit lui-même comme "ex-flic, ex-marxiste, gourmet".



Le détective, perspicace et déterminé, parviendra à faire la lumière sur l'histoire de l'homme au tatouage. Mais la fin du roman laisse le lecteur, tout comme le privé, sur une note d'amertume.
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Les oiseaux de Bangkok

Etrange intrigue qui balance entre deux enquêtes , le meurtre d’une femme à Barcelone et la disparition d’une autre en Thailande . Etrange détective privé , ce Pepe Carvalho , qui à partir d’un vague souvenir se charge tout seul de la première et s’impose également dans la seconde . Etrange roman au total par son déroulement et par son dénouement. C’est assez typique de Montalban chez qui le cadre (géographique, politique et humain) importe plus que les canons du roman policier (formalisme de l’enquête) , de sa vision très noire de l’humanité , de son goût pour les escapades culinaires .
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La solitude du manager

Manuel Vazquez Montalban - La solitude du Manager - fini le 23 septembre



J’avais eu du mal avec un précédent livre de Montalban intitulé « Le Prix », je trouvais les personnages foisonnants, le narrateur nous perdre dans des détails complexes et des digressions inutiles formées de grandes échappées qui nous laissaient un peu exsangues…



J’ai donc récidivé sur la foi du journal Télérama qui a mis ce polar parmi les « meilleurs » qui soient. Et bien, j’ai ressenti la même chose que sur le Prix…Montalban passe son temps à « faire le malin », à partir dans des propos sans rapports avec le récit et si on n’a pas les références, on s’enferre dans une lecture poussive et même agaçante. Et toutes ces recettes de cuisine….



Bon, en l’occurrence, l’histoire est plus fluide que dans le Prix, mais au final, elle se réduit à peau de chagrin…
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