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Critiques de David B. (260)
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Le mort détective

Magnifique album illustré de David B.

Une oeuvre forte et mystérieuse. Le graphisme en noir et blanc est appuyé, musclé, fascinant.



L'oeuvre est difficile, aussi je laisse la parole à Marius Chapuis du journal LIBERATION, qui en donne quelques clés de lecture.



LES ELLIPSES SOLAIRES DE DAVID B.

Par Marius Chapuis Journal Libération

— 3 octobre 2019 à 09:31



Le cofondateur de l'Asso revient avec «le Mort détective», une enquête policière oubapienne composée uniquement de têtes de chapitre. Un livre passionnant qui teste les limites d'une narration par le fragment et questionne ainsi le geste de lecture.



La quatrième planche, et donc le quatrième chapitre, du «Mort détective» de David B.

La quatrième planche, et donc le quatrième chapitre, du «Mort détective» de David B. David B·L'Association

L’ellipse, c’est le nerf de la guerre en bande dessinée. Matérialisée par un espace laissé vacant, par ce blanc qui sépare deux cases, elle sert à faire rire, à représenter le temps qui passe, à insuffler du mouvement à une image fixe, à caractériser un personnage, à rythmer des séquences ou simplement à s’épargner de longues et laborieuses descriptions.



A chaque fois, l’auteur part du présupposé que le lecteur parviendra à reconnecter les deux cases pour formuler un récit. David B., lui, s’amuse au contraire à rudoyer le lecteur à coups d’ellipses, son nouveau livre se positionnant au bord du point de rupture où l’on ne parviendra plus à combler les blancs. «Dans le Mort détective, je voulais étirer le chewing-gum le plus possible, jusqu’à ce qu’il casse. Tester les limites de l’ellipse», dit le cofondateur de L’Association. Sur le papier, ça donne une enquête policière dans un format à l’italienne où chaque illustration occupe une pleine page et se voit attacher un titre calligraphié et une phrase d’accroche nébuleuse. Une histoire dont on n’aurait que les têtes de chapitres, en somme.



A la première page, un squelette détective en robe de chambre sirote un verre lorsqu’il se voit notifier une nouvelle affaire : «Les écorcheurs sont de retour.» En page 2, l’enquête est déjà bien lancée et le mort éclaire la première victime, un nain pendu et pelé. Une ellipse plus tard, on retrouve le mort saoul et flanqué d’une fille aux cheveux tentaculaires dont les mèches tiennent mille poignards. Au-delà du côté toujours réjouissant de l’écriture sous contrainte, le livre fascine par la façon qu’il a d’interroger quelque chose qu’on tient pour ­ installé : le geste de lecture. Devant ces pages-ruptures, l’esprit turbine pour tenter de rétablir une narration traditionnelle, pour combler les blancs laissés par l’auteur et sauver la sacro-sainte continuité. Une difficulté qui va croissant puisque, progresser dans le livre, c’est accumuler les situations d’incompréhension et reconsidérer en permanence ses analyses précédentes. Une tâche absurde qui succombe au lâcher-prise.



Plutôt que chercher à tout rationaliser et tirer des fils trop longs et fragiles entre les pages, l’esprit se fait aussi vagabond que l’œil et se «contente» de recréer un environnement autour de chaque scène, ses immédiats avant et après. Le surgissement d’un indice venant rallumer la mécanique logique pour tenter de percer le mystère.



On s’abandonne d’autant plus volontiers dans le dédale du Mort détective qu’esthétiquement, on y retrouve notre David B. préféré, celui très noir et dense des Incidents de la nuit, sous influence Edward Gorey et Odilon Redon. «Jules Verne plutôt, corrige l’auteur. Ce livre, il vient des moments où, enfant, je feuilletais Verne sans le lire, parcourant le récit au travers des gravures des éditions Hetzel. Je me contentais de lire la petite légende de chaque gravure et je me faisais une histoire dans ma tête. Rien qu’à la récurrence des personnages, on distingue qui est le héros, qui sont les méchants. D’où ces personnages complètement fous du Grand Vieillard qu’on ne voit toujours que par morceaux, de sâdhu sadique… En progressant dans l’écriture, je me suis rendu compte qu’il fallait des rappels de personnages, qu’ils reviennent de façon régulière pour qu’on ne perde pas trop le fil d’un livre qui vient d’abord du dessin, d’idées graphiques. De l’envie de représenter une jungle, une pieuvre ou de mettre en image une expression populaire. "Sans queue ni tête", par exemple, ça suscite tout de suite des images chez moi.»



Grand livre sur la rupture, le Mort détective a une histoire éditoriale aussi hachée que son récit, puisque les dix premières pages remontent à près de quinze ans, servant pour le lancement de l’éphémère revue Black. Malgré son caractère expérimental, le livre s’inscrit très naturellement dans l’œuvre de David B., par sa façon d’interroger une nouvelle fois la façon de raconter les histoires. L’Ascension du Haut Mal creusait la forme autobiographique ; Hasib, les récits gigognes des Mille et Une Nuits ; tandis que les Meilleurs Ennemis, réalisé avec l’universitaire Jean-Pierre Filiu, travaillait le récit à partir d’un matériau historique et factuel.



On peut aussi regarder l’écriture du Mort détective comme une déclinaison radicale des fragments de rêves que l’auteur livrait, il y a près de trente ans, dans l’important le Cheval blême. A la différence que, cette fois, c’est au lecteur d’aller creuser son propre imaginaire pour nourrir le livre. «C’est vrai que d’habitude, j’occupe beaucoup l’espace dans mes livres, en les remplissant de mon imaginaire et mes références. Cette fois, je laisse la porte ouverte.»



Marius Chapuis

LE MORT DÉTECTIVE de DAVID B.
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Nick Carter et André Breton - Une enquête surréal..

Bienvenu dans un monde surréaliste (elle était facile). Un roman graphique novateur, empreint d’une élégance sans faille, d’un hommage à la peinture et à ce mouvement artistique en plein XXème siècle. Les dessins fourmillent de détails, font écho au texte placé en-dessous, sorte de signification, de renseignements. Ce dernier, malheureusement, n’a pas le charme du graphisme. Notre esprit virevolte à travers chaque coup de crayon, chaque référence, si bien qu’on cherche à tout décortiquer. Malheureusement si on n’est pas expert en ce mouvement, on rate évidemment de nombreuses informations. Donc, une fois la dernière page lue, un goût amer reste en bouche. On a voyagé dans le temps, dans une BD loufoque, mais si on ne connait pas tout du Surréalisme, un manque cruel de clés ne permet pas de tout comprendre.
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Nick Carter et André Breton - Une enquête surréal..

Bien plus qu’un hommage vibrant au polar et à Nadja, Une enquête surréaliste s’impose comme un album poétique et vivant, un rêve qui ne cesserait jamais et qui pourrait se diffuser à l’infini, et donc une véritable ode au travail surréaliste.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Le mort détective

« Le mort détective » est une œuvre très singulière. Cette B.D en format paysage a une narration très particulière. Chaque page n’est composée que d’une unique illustration comportant une sorte de titre écrit dans une banderole ainsi qu’une phrase ou un dialogue sous l’image. Le récit a donc beaucoup recours à l’ellipse, c’est même sa raison d’être. C’est au lecteur d’imaginer ce qui se passe entre chaque dessin, de remplir les blancs et les non-dits lui-même. Il n’y a pas que son côté elliptique à l’extrême qui fait du « Mort détective » un récit très cryptique. Chaque illustration est très mystérieuse et fait la part belle au symbolisme. L’ensemble est assez intriguant et le parti-pris narratif audacieux est intéressant. Le dessin de David B. est superbe. Il maîtrise parfaitement les jeux d’ombres et de lumières propres au noir et blanc. Son trait fort et assuré dégage beaucoup d’impact et sied très bien à l’univers mystique déployé. Ceci dit, malgré ses qualités, « le mort détective » ne m’a pas totalement séduite. J’ai été charmée par la forme, absolument remarquable, je suis admirative de l’audace de l’auteur mais j’avoue que je n’ai pas compris où il voulait en venir. Je n’ai pas compris grand-chose à ce que je lisais.

Cet exercice de style offre un voyage visuel envoûtant mais reste trop hermétique à mon goût.



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L'Ascension du Haut Mal, tome 2

Outre la création de l’OuBaPo – ouvroir de bande dessinée potentielle -, l’autre terrain exploré par les membres de l’Association, c’est l’autobiographie. Jean-Christophe Menu et Lewis Trondheim s’y sont déjà consacrés sous la forme d’une chronique proche d’un journal conçu au jour le jour. Jusqu’ici, David B. n’avait réalisé qu’un recueil de ses rêves et de ses cauchemars, "Le Cheval blême", un peu à la façon de "La Boutique obscure" de Georges Perec. Il nous livre aujourd’hui le deuxième volume de "L’Ascension du Haut Mal", une chronique rétrospective évoquant son enfance ; une enfance marquée par les crises d’épilepsie de son frère aîné.



La lutte contre ce « Haut Mal » est, en effet, au centre de ce récit. Nous suivons la famille de David – alors encore Pierre-François -, en quête du remède qui mettra un terme définitif aux crises de Jean-Christophe. La médecine traditionnelle se révèle plus terrifiante qu’efficace. Nous sommes en 1969, et la macrobiotique semble être une alternative plausible, et surtout plus sereine. Le praticien, Maître N., est présenté sous les traits rassurants d’un bon gros chat au pelage épais, car ce que David B. dessine, c’est ce que Pierre-François a vu. Mais la méfiance du monde extérieur, tout comme les excès fanatiques de certains macrobiotes, rendent difficile un véritable suivi. Puis, nous assistons à la mort du grand-père, un décès comme pressenti par les enfants et peuplant aussitôt le bestiaire fantasmagorique du narrateur d’une nouvelle chimère. Ce triste épisode est l’occasion pour David B. de remonter plus haut dans sa généalogie. On y découvre alors d’autres figures attachantes. Ainsi, son arrière grand-père apprend à lire dans les Evangiles avec un curé, et il utilise ce précieux savoir pour déchiffrer des plaquettes socialistes et anticléricales.



Les épreuves et les tourments des générations précédentes sont également évoqués. Pour la mère de l’auteur, c’en est trop. Elle intervient pour briser le récit. Car, si une création « fictive » de ce type peut être pénible pour les proches d’un artiste, une représentation véridique peut s’avérer des plus angoissantes pour les protagonistes. Quel que soit le médium, un auteur peut-il, doit-il ne rien cacher sous prétexte d’accomplir son art ? Face à ses parents, et face à ses lecteurs, David B. se justifie : « Mais ce qui m’intéresse, c’est la lutte contre la maladie et la mort. »



Pour autant, cet album n’a rien de pathologique, ni rien de complaisant. Si le ton est parfois grave, cela reste une chronique enfantine, avec ses accents de tendresse (Pierre-François sauvant son grand-père en tenue de chirurgien de campagne) et de drôlerie (barbouillés de chocolat, les jeunes macrobiotes réclament du gâteau au soja). C’est, enfin, la chronique d’un imaginaire : celui d’un auteur qui, en même temps qu’il nous ouvre sa mémoire, nous révèle ses influences et, plus précieux encore, nous présente ses fantômes.
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Nick Carter et André Breton - Une enquête surréal..

David B mélange l amour qu avait André breton pour les histoires de nick carter et ses enquêtes. On retrouve ces deux personnages sur une enquête surréaliste. Et en effet graphiquement c'est réellement le cas avec des petits clins d oeil à certains grands noms du surréalisme comme dali. Tout ceci est en noir et blanc et c est tellement rocambolesque que l on peut vite perdre le fil.

Graphiquement très intéressant. C est une oeuvre vu comme un roman graphique, mais réellement perché.
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Nick Carter et André Breton - Une enquête surréal..

Une bd réjouissante une fresque par page en noir et blanc .

Nick Carter enquête et part a la recherche d André Breton .

Une bd originale qui raconte avec humour le mouvement surréaliste et ses acteurs
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Nick Carter et André Breton - Une enquête surréal..

Pas sûr que les non fans de David B. et/ou les néophytes en surréalisme y trouvent leur compte… Ceux-là devront alors lâcher prise et se laisser hypnotiser par chaque tableau, en dégustant à petites doses ce qui est autant un beau livre qu’une bande dessinée atypique. Cela vaut le coup, tant David B. est un dessinateur et un conteur hors norme.
Lien : http://www.bodoi.info/nick-c..
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Nick Carter et André Breton - Une enquête surréal..

Des motifs complexes à saveur ésotérique et onirique, avec des influences précolombiennes et asiatiques. [...] Un projet fascinant dans lequel l’auteur a su s’approprier le fond et la forme du surréalisme, sans oublier sa petite histoire marquée par les turbulences.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Nick Carter et André Breton - Une enquête surréal..

Vous l'avez deviné, "Nick Carter et André Breton" est une lecture complètement atypique, la marque d'un auteur particulièrement original et inspiré qui nous offre ici une aventure vaguement polar absolument fascinante, presque hypnotique !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Un conte des mille et une nuits, tome 2 : H..

Ce tome est dans la suite directe du premier et continue à nous narrer les aventures de Hâsib, de la reine des serpents mais aussi de Bulûqiyyâ et de Jânshân. Les histoires sont oniriques et le style symboliste caractéristique de David B. est parfaitement adapté à ces histoires fantastiques et mythologiques.

J'admire depuis longtemps le travail de cet artiste et ce tome ne fait que confirmer ses talents. Le trait est épais, la couleur posée en aplats et c'est juste magnifique. On ne peut s'empêcher de penser à des miniatures anciennes.

Une très belle découverte
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Les chercheurs de trésor, tome 1 : Le prophète ..

David B. est passionné par les contes du monde entier. Avec Les chercheurs de trésor, il évoque les légendes de Perse, d’Arabie, des Balkans ou d’Inde. Il mêle avec talent ces références à ses inventions poétiques, sur un ton parfois léger, parfois inquiétant.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Un conte des mille et une nuits, tome 1 : H..

De manière générale, j'aime ce que fait David B. et, avec moi, un de ses ouvrages part, de base, avec la côte la plus haute et ce n'est que si vraiment il y a quelque chose qui me chiffonne que je retire un peu de mon appréciation.

Car, parfois, il faut le reconnaître, l'auteur nous entraine dans certains univers oniriques plutôt obscurs.

Mais rien de cela ici, j'ai adoré ce voyage au fil de quelques nuits où la belle Shéhérazade raconte l'histoire de Hâsib et de la Reine des Serpents. Cette histoire à tiroir où les lignes narratives s'entremêlent offre le terrain de jeu idéal à David B. où il peut à l'envi faire apparaitre ce qu'il aime le plus : des personnages hybrides, des génies grimaçants et autres figures allégoriques et symboliques.

L'histoire est belle et intéressante, le dessin est magnifique mais le petit plus, c'est la mise en couleurs chatoyante très réussie qui donne au tout une impression de miniature orientale précieuse. Je pense que c'est la première fois que je lis du David B. en couleurs et je ne le regrette pas.
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Le mort détective

Beau riche, avec des illustrations très fortes. Des figures monstrueuses comme la Mort, le grand Sadhou, le Vieillard, le livre de fer des cauchemards mais pas seulement.

De la classe et du mystère.
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La lecture des ruines

Avec La lecture des ruines, David B. a obtenu le Grand prix Virgin de la BD 2002 pour un album ambitieux et visionnaire. Il creuse un peu plus profond la tranchée dans laquelle Jacques Tardi avait ancré quelques-unes de ses plus belles histoires sur la Première Guerre mondiale.
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Le tengû carré

Une renarde et un champignon géant ayant le loisir de se transformer en humains afin de passer inaperçus auprès de leurs semblables mettent le pays à feu et à sang, et ce grâce à leurs armées de démons et vous n'allez pas le croire, ces derniers n'ont pas de visage puisqu'ils ressemblent à des oeufs. On dit que ces dernier reviendraient tous les millénaires mais pour les forces de l'ordre, il y a plus urgent : Parashurama, une homme cruel capable de se rendre invisible et qui devient leur priorité numéro Un car il ravages les écoles de samouraïs.. Celui-ci a également le pouvoir d'immortalité mais cela signifie-t-il réellement qu'il est invincible. C'est ce que nos deux héros, un jeune élève, Yashu qui se veut insignifiant et un Tengû (carré...d'où le titre de cet ouvrage) vont essayer tant bien que mal de s'allier à la Renarde et au champignon (lorsqu'ils sont sous leur apparence humaine) afin de vaincre ce dernier. Si leurs buts sont différents, leur alliance, elle, va cependant bien fonctionner mais arriveront-ils à éliminer Parashurama (ce que souhaitent ns deux jeunes protagonistes gentils-si l'on peut dire) et à prendre le train afin de disparâitre pour le prochain millénaire pour les seconds ? Rien n'est moins sur mais laissez-vous embarquer à bord de cette destination que nous propose ici David B.



J'avoue que je ne connaissais pas cet auteur-illustrateur jusqu'à présent et, même si les dessins, souvent un peu grossiers m'ont un peu déçus, l'ambiance, elle, tout en noir et blanc sur fond de mythologie japonaise m'a plus qu'enchantée. Une lecture mitigée donc en ce qui me concerne mais que je ne regrette pas d'avoir découvert (à la fois pour l'auteur, l'histoire et la légende romancée). Il va de soi que je ne peux donc que vous la recommander !
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L'Ascension du Haut Mal : Intégrale

La lecture de L’ascension du Haut Mal est une immersion dans un univers complexe, un récit obscur et dérangeant, sensible, poétique.
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Le grand banditisme

Petit ouvrage pour grand banditisme, ce 25e volume de La petite bédéthèque des savoirs, section Histoire, est à dévorer comme un bon vieux film en noir et blanc !


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L'Ascension du Haut Mal : Intégrale

J'avais été habitué dans mes lecture de l'oeuvre de David B. à quelque chose qui se rapproche plus du conte. Ce roman graphique est en fait une autobiographie où ressort en particulier la présence de ce frère épileptique, d'où le titre « le Haut Mal ».

On découvre ici l'origine de son goût pour les scènes de batailles chevaleresques, l'histoire héroïque, à travers son enfance, avec toutes ses dérives d'alors, fascination de la guerre, de l'héroïsme, de la force et de la puissance (Michel Strogoff, Gengis Khan, et jusqu'à Hitler...). Et on suit son évolution à travers ses questionnements, la première guerre mondiale avec son grand-père maternel, la seconde guerre avec l'autre grand-père, la guerre d'Algérie, le racisme, et puis d'un autre côté, la maladie de son grand frère, les charlatans qui essaie de profiter de la crédulité de ses parents... David se détache peu à peu des préoccupations des adultes, jusqu'à se construire une armure, au sens propre comme au figuré.

David se construit sa propre défense dans ce monde fantastique et sombre. Une défense faite de dessins, de héros dessinés, de guerriers, mais les squelettes, fantômes et dragons envahissent les les pages, en noir et blanc. le graphisme est superbe, expressif, fantastique et sobre à la fois, le trait est épais, tout en noir et blanc, sans nuances, les contrastes agressifs, David B. joue avec les échelles, les éléments de décoration, à la manière des illustrations médiévales, comme de lugubres enluminures.

Les sujets graves sont abordé comme il a pu les concevoir dans son enfance, avec un détachement naïf, parfois maladroit et c'est de là que naît la grandeur de cette oeuvre, impressionnante, tragique. J'ai adoré le décalage entre l'illustration fantastique et le texte plus prosaïque, j'ai adoré ce voyage initiatique raconté avec les yeux de l'enfant qui rêve de héros, ce jeu de contraste entre le monde idéalisé et le monde réel.

Il évoque ses découvertes littéraires et son oeuvre toute entière prend ici un sens, un sens de révolte, de colère. On quitte peu à peu le monde de l'enfance, ce n'est pas qu'un témoignage autobiographique, c'est aussi une oeuvre initiatique qui est d'autant plus forte qu'elle est vraie.

La notion de “mondes fantastiques” des littératures de l'imaginaire prend alors une nouvelle dimension, après ça, je n'ouvrirai plus un livre de fantastique de la même manière.

“L'ascension du haut mal” porte bien son nom, tout va crescendo, grandiose, impressionnant, comme une danse macabre trop lourde à digérer pour un enfant de 12 ans. L'histoire est malheureusement si réelle que l'impact en est encore plus fort et dépasse le stade du simple témoignage pour parvenir à une force d'universalité d'une confrontation à la maladie, à la folie. C'est une oeuvre majestueuse et ô combien douloureuse, j'ai tremblé, j'ai pleuré, c'est un choc, c'est du lourd, jusqu'à la limite du supportable. L'ascension du Haut mal est de ces rares créations qui changent notre perception à jamais.
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Hiram Lowatt et Placido, tome 1 : La révolte ..

J'ai beaucoup aimé le dessin de cette BD. Au pastel ? Les formes sont assez simples et les couleurs souvent très vives ! j'adore.

par contre pour l'histoire en elle même, c'est 3 fois bof : la révoltes des objets.. Hum… ce n'est très clairement pas la thématique qui m'emballe. Et en plus le couple de personnage principaux me fait beaucoup penser aux personnages de panique au village….

Avis mitigé donc.
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