AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Abdellah Taïa (141)
La vie lente

Mounir, d’origine marocaine, vit en France depuis de nombreuses années. Avec un doctorat en littérature française du XVIIIe siècle à la Sorbonne, il reste toutefois toujours inférieur dans cet immeuble de la rue de Turenne. Surtout depuis les attentats de 2015.



« Les gens en France n’étaient plus les mêmes. »

Depuis quelques mois, il ne dort plus. Devait-il s’installer dans ce quartier de Paris? Comment supporter les bruits de ses voisines? Même Madame Marty, sa vieille voisine du dessus qui le voyait comme un fils, devient insupportable. Sans réussir à lui faire comprendre qu’il ne supporte plus sa violence sonore, il finit par l’insulter. Des insultes qui le conduisent en garde à vue et dans un acharnement policier à vouloir voir en lui un terroriste.



En cet inspecteur qui l’interroge, Mounir voit un ancien amant, Antoine. Sa première grande rencontre avec un français après les expériences sexuelles, consenties ou subies, dans son village marocain de Salé.



Au travers des histoires d’amour, de famille qui ont construit Mounir, La vie lente est surtout le récit d’une rencontre, d’une amitié entre une vieille femme isolée et un immigré rejeté, accusé.



Mounir a quitté le Maroc pour échapper à la pauvreté. il n’a aucune nostalgie des gens de son pays, peut-être seulement de ses sensations, de la capacité d’aimer, de se mettre en danger.



A quatre-vingt ans, Simone, française, vielle et pauvre est abandonnée dans ce si petit appartement avec toilettes sur le palier. n’est-elle pas, elle aussi, une exclue?



Simone sait que la France peut avoir le cœur dur. Elle se souvient de l’humiliation faite à sa sœur lors de la libération à la fin de la seconde guerre mondiale.



» Sans Manon, il y a juste l’attente vaine. Des promesses qui ne se réalisent pas. Le temps et l’espace qui se déforment. La vie lente. Interminable. qui ne signifie plus rien. »



Autour des thèmes de l’homosexualité, de l’exil, de la différence, de l’abandon, Mounir nous plonge dans l’apitoiement sur soi. La lecture se veut donc assez lourde et lancinante. Mais finalement avec le recul, en reprenant mes notes, je me rends compte que tant d’histoires ( celles de Mounir, de Simone, de Majdouline, la cousine de Mounir, même du jeune Turenne ou des portraits de Fayoum) , de thèmes sont abordés. Au-delà des tourments de cet homme désarmé, épuisé, il faut donc savoir reconstruire l’ossature du texte et saisir le regard sur une France où certains se trouvent réduits à leur identité, leurs actes sans chercher à comprendre la richesse de leur vie.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          10
Celui qui est digne d'être aimé

Comment vivre son homosexualité en tant que jeune marocain ? La question est centrale dans l'oeuvre à la fois intime et intensément politique d'Abdellah Taïa. Ahmed, le héros de Celui qui est digne d’être aimé, n’envisage qu’une issue : l’exil vers la France, perçue comme une terre de liberté par opposition à son pays natal où aucun droit n’est garanti pour les LGBT.



Au fil d’un roman épistolaire ramassé, économe et précis, la vie d’Ahmed se dévoile à rebours, depuis son âge mûr qui le voit regretter son incapacité à s’attacher aux hommes qui traversent sa vie jusqu’aux rudes années d’enfance. Entre le Maroc et la France, c’est l’histoire d’une violence sans cesse renouvelée, qu’évoque Abdellah Taïa : la violence physique subie au village natal puis la violence symbolique qui s’exerce en France sur celui qui est considéré par les hommes comme un objet sexuel exotique à manipuler et dominer. Enfermé dans les rôles que d’autres lui assignent, Ahmed est un personnage aux abois, infiniment émouvant, qui questionne aussi bien l’homophobie que le racisme de nos sociétés dites progressistes.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Le jour du Roi

Le Jour du Roi est un livre étrange, je n'en ai pas vraiment compris le dessein. L'écriture est mystérieuse, oscillant entre un vague semblant de poésie et un délire psychotique couché sur papier. Le tout est peu organisé, sans grand sens, et m'a souvent laissé pantois. Une lecture décevante, achevée vite, sans avoir vraiment compris ce qui était du rêve, du délire, ou du récit.

Je n'aime pas du tout les livres qui utilisent le style du compte et celui-ci n'échappe pas à la règle.



Si l'on pouvait regretter l'aspect perpétuellement autobiographique des précédents ouvrages de Taïa, on en arrive à déplorer - à la lecture du Jour du Roi - qu'il ait abandonné ce genre.



Ce dernier "roman", dans une prose hachée et répétitive qui incite à une lecture en diagonale, est dépourvu de ce "quelque chose" qui donne envie de poursuivre. Les dialogues, entre des protagonistes âgés de 14 ans, sont particulièrement besogneux et peu crédibles.



Ce "Jour du Roi" est une grosse déception, au regard des éloges unanimes lus ici ou là.
Commenter  J’apprécie          10
Celui qui est digne d'être aimé

Abdellah Taïa n’en finit pas de ressasser son passé d’enfant pauvre dans un quartier populaire de Salé. De son homosexualité en marge dans un pays ou la religion est au cœur de la Société et la dirige, ou le seul espoir de d’améliorer sa vie est de s’exiler, en Europe !



Dans ce livre nous découvrons la vie d’Ahmed au travers de quatre lettres s’échelonnant dans le temps :



Une écrite à sa mère avec qui il règle les comptes douloureux du passé, Une seconde de Vincent, un homme qu’il a dragué au point de le rendre fou amoureux de lui et, qui l’a attendu en vain durant toute une journée dans un café de Belleville, une troisième, mais celle-ci de rupture, à Emmanuel l’homme qu’il a aimé ? et qui a changé son existence en le ramenant en France, une dernière que lui adresse son ami d’enfance, son presque frère Lahib, juste avant de se suicider.



J’ai beaucoup aimé ce livre, mais je n’y ai pas forcément vu les mêmes choses que l’auteur quand il reproche à sa mère, sa dureté, sa mise à l’écart du père et sa prise de pouvoir à sa mort.



Mais, n’est-ce pas une revanche sur une vie imposée par la société ou la religion est très présente, ou les lois sont faites par les hommes, pour les hommes ? Son seul pouvoir pour exister se situait dans la chambre à coucher conjugale, elle l’a utilisé dès que cela lui a été possible ! Quant à sa dureté, sans doute provenait-elle d’une vie qu’elle n’avait pas choisie : Un époux porté sur le sexe (c’est Ahmed qui le dit) qui lui fait neuf enfants, l’a fait vivre dans la pauvreté, dans un minuscule appartement d’un quartier populaire de Salé quel espoir avait-elle ? Comment ne pas être aigrie de tant d’injustices ?



Quant à lui, Ahmed, avant dernier fils non désiré d’une fratrie donc seul l’ainé est choyé, homosexuel de surcroit, conscient avec toute sa sensibilité propre qu’il lui faut s’en sortir pour ne pas « mourir » et qui pour cela, est prêt à tout ! Son innocence il y a longtemps qu’il l’a perdu et lorsqu’un qu’un européen lui demande son chemin sous un prétexte fallacieux, il comprend. Il comprend et saisi sa chance pour sortir de cette pauvreté tant matérielle qu'intellectuelle. Nulle tromperie d’un côté ou de l’autre. L’Européen voulait un jeune homme pour satisfaire ses appétits, le jeune homme voulait l’Européen pour exister, fuir cette misère sociale. Chacun, un temps, y a trouvé son compte.



Ahmed plus jeune a suivi les conseils d’un homme, plus mûr, pour évoluer dans la Société. Il s’est construit à son contact au point d’avoir à se renier. L’homme a fait ce qui fallait pour lui tant que leur histoire a durée, tant qu’Ahmed avait la jeunesse puis, l’un et l’autre se sont éloignés. Ahmed parce qu’il avait perdu son identité, l’homme parce qu’il avait déjà remplacé Ahmed en pensée par un autre marocain plus jeune.



Quant à la rencontre de Ahmed avec Vincent, et ce qui en a suivi, je l’ai pris pour une revanche, la vengeance d’un humilié, envers un innocent qui avait pour seul tort d’être européen. Symbole d’un pays colonisateur avec sa force économique et intellectuelle envers un pays qui a été colonisé et qui peine à panser ses plaies, et revanche de celui-ci qui a la jeunesse et la sensualité qui manque à l’autre.



La relation d’Ahmed avec Lahib et sans doute la plus sincère, il est son ami, son frère, à qui il dit tout, avec qui il peut tout partager sans honte, celui qui lui raconte sa vie avec Gérard. Le pourquoi il ne pouvait revenir en arrière, le poids trop fort des traditions, cette pauvreté (et non misère) qui colle à la peau et le fait surtout d’avoir été pris et jeté comme on le ferait d’un objet trop usé et abusé.



En substance comment se construire sans se déconstruire question ouverte ! L’homosexualité ne suffit pas pour faire de nous des égaux et ce quel que soit le pays d’où nous venons…



Commenter  J’apprécie          10
L'armée du salut

Ce livre m'a beaucoup touché dans ce qu'il sous entend de l'amour équivoque mais, surtout de respect pour ce grand frère porteur de tous les espoirs d'une famille. Mais également, car bien que non musulman, j'ai reçu une culture assez proche. Un garçon est fait pour se marier et fonder sa propre famille, car sans elle, point d'existence propre.



La lucidité qu'il porte sur les européens venant en vacances dans son pays pour comme il le dit : "... Se faire de petits marocains..." est sans appel. Il est conscient de l'image que les jeunes avides de quitter leur pays pour l'Europe, renvoient à tort ou a raison, mais lorsqu'il est pris pour un de ceux-là, aucun colère, aucune rancune, seulement de la tristesse et de la honte. Car on lui déni en tant que jeune homosexuel marocain, le droit d'avoir des sentiments vrais, non calculés.



Quant à son attente désespérée, d'un soi-disant ami, à son arrivée en Suisse, elle est éloquente de ce que pense d'eux ceux qui viennent pour faire dans un pays étranger ce qu'ils ne pourraient se permettre chez eux...des jouets, des gosselines dont on se débarrasse lorsque ils ont fini de plaire.



Ce livre est magnifique, plein de sensualité, d'émotions mais également de couleurs, de senteurs fortes rappelant que la plupart de l'histoire se déroule dans un pays du soleil ou tout est exacerbé.
Commenter  J’apprécie          10
Infidèles

Il y a plusieurs histoires dans ce livre. J'ai parfois lu avec intérêt et à d'autres moments j'ai décroché en me posant souvent la question si j'allais aller jusqu'au bout. Je suis globalement mitigé.
Commenter  J’apprécie          10
Celui qui est digne d'être aimé

Commenter  J’apprécie          11
Un pays pour mourir

Un peu à la manière des contes des mille et une nuits les personnages nous racontent leur histoire, toutes singulières, poignantes. Histoires d'amour, de recherche de soi, de rêves. Une lecture étonnante.
Commenter  J’apprécie          10
Celui qui est digne d'être aimé

Un écrit qui ne peut laisser indifférent.

C'est un long cri de souffrances : enfant mal aimé, homosexuel exploité, trompé ; jeune arabe convaincu de renoncer à sa langue pour adopter celle du colonisateur, et souffrance suprême : reproduire la violence que lui a fait subir sa mère.

Malgré toute cette violence, on ne peut qu'être en empathie avec cet auteur qui est sûrement digne d'être aimé.

Petite réserve : le vocabulaire est souvent très cru, les formulations brutales : âmes sensibles s'abstenir.
Commenter  J’apprécie          10
Un pays pour mourir

"Un pays pour mourir" est de ces récits qui se lisent en apnée, porté par les voix d'héroïnes exprimant les souffrances comme les espoirs de leur féminité malmenée.



Zahira, marocaine, est prostituée à Paris depuis plusieurs années. Métier qu'elle exerce, surtout maintenant qu'elle se sait en fin de carrière, davantage par compassion que par pragmatisme, offrant son corps pour quelques euros aux migrants que l'état du monde pousse sur les routes. Elle est sans doute l'unique amie d'Aziz, qui, à l'issue de l'opération qu'il a finalement décidé de subir, deviendra Zannouba, avec ce fol espoir qu'enfin, son corps sera en osmose avec la véritable et profonde identité que ce huitième enfant d'une famille uniquement composée de filles a toujours revendiquée.



A travers dialogues ou monologues, les deux femmes abordent l'intime, les traumatismes anciens dont elles continuent de subir les résonances -le suicide dissimulé d'un père, l'autoritarisme rabaissant d'une mère-, mais aussi l'apaisement que la maturité leur a parfois permis d'aborder. Et comme en aparté, elles se font également les porte-paroles d'autres femmes, dont elles racontent les histoires d'amour impossible, de courage ou de renoncement, composant ainsi un tableau aux multiples figures qui deviennent ainsi les symboles d'une condition féminine souvent maltraitée, soumise, en même temps qu'elles sont les garantes de la solidarité, de la douceur et de la générosité qui permettent de calmer les douleurs que les violences et les humiliations leur font subir.



Elles sont, enfin, les représentantes de ce peuple de l'ombre qui hante les rues des métropoles occidentales, tentent de reprendre en main un destin qui les renvoie sans cesse à leur statut de victime. Elles paient leur conquête d'une pseudo-liberté dont les hommes riches et respectables à qui elles permettent d'assouvir leurs besoins primitifs, voire pervers, tiennent les rênes, au prix fort : celui de la solitude et de l'exil.



Chœur sororal où s'entremêlent détresse sociale et communion des corps, quête identitaire et besoin d'émancipation, "Un pays pour mourir" est un texte abrupt, dont la sonorité, à la fois violente et sensuelle, frappe le lecteur. L'auteur accentue ainsi l'intensité dramatique de son récit, qui par moments s'apparente même à la transcription d'une transe, le dotant d'une puissance émotionnelle qui ne peut laisser indifférent.




Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          10
Un pays pour mourir

Voici un roman bien différent de ce que j’ai pu lire jusqu’ici.



Zahira est marocaine. Elle a fuit l’Atlas et les siens. C’est une prostituée au grand cœur. Elle se vend aux démunis, les réconforte; personne ne sait mieux qu’elle les écouter et les soulager un peu, même si pour elle, les fins de mois sont dures. Ce n’est pas une pute. C’est une mère, une accompagnatrice. Elle fait dans le social, mais jamais dans le pathos.



Zahira arrive en fin de carrière. Elle se souvient. Elle évoque l’exil, la disparition de sa tante Zineb, le déracinement tant géographique que familial, la misère. A travers elle, l’auteur va dresser le portrait de personnages improbables, perdus, rejetés aussi; une sexualité ou une personnalité troubles, des prises de positions taboues ou défendues. Des personnages hantés par leur passé, qui subissent d’une certaine manière leur présent.



Des monologues, des phrases courtes, un rythme rapide et haché, spasmodique. Aucun des récits n’est vulgaire, mais très direct, cru. Chacun évoque à sa façon la violence quotidienne, l’abandon, la précarité mais aussi l’amour, l’espoir, les mains tendues. L’ensemble ne donne pas un récit complètement homogène, mais, à l’image de ses protagonistes, ressort une cohérence, une harmonie. C’est un récit coloré, bigarré, fortement emprunt d’humanité.



Une fort jolie et surprenante découverte.


Lien : https://lyseelivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10
Un pays pour mourir

L'histoire de Zahira, une prostituée parisienne originaire du Maroc, mais aussi d'Aziz, son meilleur ami qui souhaite devenir une femme, et de Mojtaba, un homosexuel Iranien qui va croiser sa route.

C'est un très beau texte sur l'exil dans l'espoir d'une vie meilleure mais aussi sur l'amour. Un texte qui ne m'a pas laissé indifférente, qui m'a ému. J'ai aimé le style de l'auteur qui peut parfois être très direct mais ne tombe jamais dans le vulgaire.
Commenter  J’apprécie          10
L'armée du salut

L'armée du salut est un roman très intime, très personnel qui évoque l'enfance, l'adolescence et l'émancipation d'un jeune marocain. C'est un roman très court et très bien écrit qui aborde différents thèmes plus ou moins sensibles : la famille, l'homosexualité, l'émigration...



On assiste alors dans une première partie à la découverte d'une homosexualité à travers l'amour quasi-incestueux que le narrateur porte à son frère, au sein d'une famille marocaine nombreuse.

Une fois cela établi, la seconde partie du roman s'articule autour de l'émigration du narrateur en Suisse avec ses rêves, ses espoirs, ses déceptions. On y découvre la vision marocaine d'une Europe à la fois salvatrice et subversive.



Ce roman peut être lu comme un court roman d'apprentissage. Un patchwork d'instants choisis où les émois et la sexualité du narrateur peuvent être perçus comme une métaphore du rapport établi entre le Maghreb et l'Europe.



Une belle découverte !



Commenter  J’apprécie          10
L'armée du salut

Avec "L'armée du salut", je découvre donc cet auteur dont j'entends parler de plus en plus. Je ne sais pas s'il s'agit du meilleur texte pour "faire sa connaissance". En effet, j'ai trouvé le livre un peu court.



C'est donc avec un style simple qu'Abdellah nous parle de son enfance à Salé, petite ville du Maroc ainsi que la découverte de son homosexualité. Tout cela se lit rapidement et m'aura donné l'impression d'être une mise en bouche avant, peut-être, un texte plus fort. Cependant, un détail aura perturbé ma lecture. L'auteur nous parle de ses premiers émois, nous fait part de ses réflexions ( quel est mon problème, etc...) mais semble, d'un autre coté s'évertuer à continuer, comme si, finalement, tout cela était parfaitement normal au fond. Tant mieux si l'auteur a vécu les choses de cette façon et je ne juge pas son parcours, mais cela me semblait paradoxal en rapport avec ce qu'il dévoile de son entourage ( famille, pays, ...).





J'ai envie de dire : "pas grand chose à en dire, ni en vraiment négatif, ni en vraiment positif!" car j'ai eu le sentiment de ne lire que les deux premiers chapitres d'un livre. Et même si je sais si un livre peut me plaire après deux chapitres, je ne peux cependant pas affirmer qu'il me marquera ; Abdellah Taïa reste donc, pour moi, un auteur à découvrir!
Lien : http://vadaeme.blogspot.be/2..
Commenter  J’apprécie          10
Une mélancolie arabe

UNE MÉLANCOLIE ARABE est en lice pour le PRIX DU ROMAN GAY 2013 (Une initiative des Éditions Du Frigo).
Lien : http://www.editionsdufrigo.com
Commenter  J’apprécie          10
Infidèles

Slima est marocaine elle est la maman du jeune Jallal, mère et fils vivent une relation fusionnelle, ils sont tout l'un pour l'autre. Slima est aussi une prostituée qui reçoit ses clients, souvent des soldats de la base militaire, chez elle. Jallal l'aide à trouver des clients en les suivant dans les hammams de la ville. Grâce à un client de Slima, ils vont découvrir ensemble Marylin Monroe qui devient pour eux une véritable icône. Slima et Jallal vont se partager l'amour d'un soldat, qui deviendra à la fois le père, l'amant tant idéalisé. Mais celui-ci va les quitter pour partir au front. Slima et Jallal déjà mis au ban de la société vont dès lors vivre le déchirement, la séparation, l'absence et l'emprisonnement. Slima va croupir pendant des années dans les geôles marocaines tandis que son fils va vivre loin d'elle. Chacun va redécouvrir à sa manière l'Islam qui va les mener vers leur chemin ultime...



MON AVIS :" Infidèles " pour moi un ovni dans cette rentrée littéraire. L'écriture d'Abdellah Taïa est aussi magnifique que déroutante. Dans le premier chapitre du livre, le style est court, direct, comme des coups de poignard, il est presque violent et on y ressent de la colère. Les morts sont martelés, comme pour bien faire comprendre au lecteur l'âpreté de la vie de ces exclus que sont Slima et Jallal. Et puis, il y à comme une rupture et le livre s'envole, le style est plus délié... La suite sur www.meellylit.com
Lien : http://www.meellylit.com/
Commenter  J’apprécie          10
Infidèles

Nous faisons la connaissance de Slima, prostituée marocaine, dont la mère sur son lit de mort, lui livre les secrets de son métier : introductrice. Cela consiste, lors de la nuit de noces, à accompagner les jeunes mariés stressés à s'unir comme la nature l'a pensé. L'introductrice excite le mari, cajole et au besoin force un peu l'épouse, introduit le membre de l'homme dans la bonne cavité et, si besoin, trouve du sang pour étaler sur les draps. Si j'ai bien suivi, Slima ne sera que prostituée, les bons vieux métiers semblent se perdre inexorablement...

Slima aura un fils, Jallal, qui sera bercé toute son enfance par les bruits de l'amour provenant de la chambre de sa mère et par la vision enchanteresque de Marilyn Monroe dans "Rivière sans retour". Ce fils, après la mort de sa mère totalement confite de religion, se retrouvera auprès d'un jeune terroriste islamiste.

En quelques longs chapitres, nous suivons leurs destinées, pour le moins atypiques. Cette prostituée est très croyante mais veut vivre un Islam réinterprété selon ses goûts. La croyance est dans son âme mais en aucun cas sclérosante ou fermée. Jallal ne pense pas trop à la religion. Orphelin désorienté, il rencontrera un être aux apparences douces qui se révélera être un terroriste islamiste.

Alors, finalement, bonne ou mauvaise pioche ce roman ?

Malgré un manque d'unité stylistique (ça commence comme du Christine Angot, avec des phrases courtes, très courtes, pour terminer de manière plus fluide ou classique) et cette idée, par forcément mauvaise, de changer de narrateur à chaque chapitre, mais obligeant le lecteur à s'interroger sur l'identité de la personne qui parle, au lieu de se laisser prendre par le texte, je ne regrette nullement cette lecture.

Roman un tantinet transgressif, ce qui n'est pas pour me déplaire, tout en restant empreint de religiosité, je crois avoir perçu dans le propos d'Abdellah Taïa une proposition d'idées nouvelles à tous les manifestants des révolutions arabes. Ce roman est une bulle de liberté lancée au dessus du monde musulman dans l'espoir que cet automne islamique se transforme en réel printemps arabe.

Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          10
Le jour du Roi

A Salé, au Maroc, le jeune Omar, 14 ans, fait un cauchemar récurrent. Il s'imagine être présenté au Roi Hassan II, Commandeur des Croyants adulé par son peuple, être incapable de répondre à ses questions et se comporter de façon ridicule devant lui. Sa mère, ancienne prostituée, vient d'abandonner son père qui est prêt à tout, même à user de magie, pour la récupérer. Omar n'a qu'un seul ami, Khalid, garçon d'un milieu plus aisé avec qui il partage tout, même son lit et ses premiers ébats amoureux. Malheureusement, des deux amis, c'est le riche qui doit être choisi pour être présenté et pour baiser la main du souverain. Omar a l'impression d'avoir été trahi. De sa jalousie et de sa frustration, ne pourra découler qu'un drame passionnel.

Un livre intimiste sur l'amitié, l'amour, la haine et la dévotion de tout un peuple pour son monarque. L'intrigue est intéressante, bien menée, avec style et rythme. L'écriture est d'un minimalisme parfaitement assumé et maîtrisé. Taïa, tout comme Mingharelli, Garnier et autres Fournier, sait en dire beaucoup avec peu de mots, ce qui représente un véritable plaisir pour le lecteur. Les personnages sont à la fois puissants, émouvants et attachants, tout particulièrement celui de la servante noire Hadda dont le rôle un peu étrange au début se voit explicité à la fin du livre. « Le jour du Roi » s'est vu décerner le Prix de Flore 2010, ce qui, somme toute, semble parfaitement mérité.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          10
Le jour du Roi

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Libfly et Points pour ce partenariat.



Le jour du Roi raconte la vie d’un adolescent de quatorze ans, Omar, qui vit au Maroc à Salé. Omar est pauvre, et son meilleur ami, Khalid, est riche. Omar rêve de rencontrer le Roi, Khalid, lui, le rencontre. Omar vit seul avec son père, sa mère est partie avec son petit frère, elle est retournée chez elle, dans son village. Khalid vit une belle maison, un palais, avec ses parents et des domestiques, et est promis à un bel avenir.



Dans les yeux d’un adolescent, nous vivons ses peurs et ses joies dans un Maroc plein d’odeurs, joyeux, superstitieux, pauvre et riche à la fois. L’auteur possède un style assez incisif, direct, sans fioriture. Il nous mène dans le quotidien de ce jeune homme dans un pays entre l’océan et la mer, entre tradition et renouveau. A la lecture de ce roman de Adbellah TaÏa, des souvenirs d’anciennes lectures remontent, celle de Tahar Ben Jelloun dans Lettre à Delacroix. Ils racontent le Maroc par des couleurs, des odeurs, des sensations, immergeant le lecteur sous les couches superficielles du pays laissées aux touristes, dans la vie des habitants, qu’ils soient miséreux ou non.



L’auteur a un style très dépouillé, les dialogues se contentent d’être une suite de phrases, à nous de nous y retrouver, mais il utilise aussi la poésie pour nous conter ce jeune garçon Omar. Un roman, qui bien qu’il m’ait plu, est un peu déroutant.



Je remercie Libfly et Points pour ce partenariat.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
Commenter  J’apprécie          10
Une mélancolie arabe

Ce livre est une beauté. Un style d'écriture très personnel, pur. Des phrases d'une belle musicalité. Des descriptions du sentiment amoureux avec toute ses palettes.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Abdellah Taïa (642)Voir plus

Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Yasmina Khadra ?

Les ... de Kaboul ?

Tourterelles
Moineaux
Mésanges
Hirondelles

10 questions
16 lecteurs ont répondu
Thème : Yasmina KhadraCréer un quiz sur cet auteur

{* *}