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Critiques de Abdellah Taïa (141)
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Le rouge du tarbouche

visage, celui de la dure réalité quotidienne.



Il s'agit désormais de survivre, ouvrir les yeux, assumer son homosexualité, trouver son chemin sans renier ses racines, gérer la folie de l'entre-deux, garder malgré out sa légèreté, devenir enfin un adulte. Un autre ?



Editions :SEGUIER - ISBN : 978 2 8404 9412 6 - Broché 134 pages - Prix : 13 €







Mon avis : Indiangay



Je ne puis qu'admirer la vérité et la sincérité de son écriture, la lucidité dont il fait preuve sur la condition d'une jeunesse marocaine obligée de se prostituer avec des vacanciers étrangers pour ne pas sombrer, la désespérance d'une jeunesse contrainte de s'exiler pour avoir un avenir..



Sa solitude en tant qu'étranger pour qui l'Europe représente "un tout", n'est pas seulement celle d'un maghrébin, d'un musulman, elle est la compagne jumelle de tout être dont les traditions, les sexes sont très marqués par une Société faite par et pour les hommes où les filles et les femmes sont réduites à des ventres à donner des fils porteurs de tous les espoirs et toutes les ambitions du père.
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Une mélancolie arabe

J’ai refermé ce petit bouquin autobiographique et j’ai pensé à mon père.

A cette façon qu’il avait de me nous raconter l’Egypte, à son air dépité lorsqu’il me parlait de la condition de l’homme homosexuel là-bas.

À sa tristesse.

À sa mélancolie.



Ici, Taïa nous raconte son enfance de petit garçon efféminé qui préférait déjà les hommes, et ce viol qu’il a failli subir parce qu’un cul de petit garçon c’est aguicheur.

Il nous raconte son arrivée à Paris et le gris de la ville, la passion violente avec un algérien et la naissance de son écriture.

Il nous raconte le cinéma, ses rêves, puis enfin, il nous raconte Le Caire.



L’écriture est belle, la palette des sentiments amoureux riche.

La mélancolie est douce amer mais elle lui semble inévitable et nécessaire pour avancer.



Ce fut une belle entrée en matière dans l’univers d’Abdellah Taïa.



Des conseils de lectures autour du monde arabe et/ou traitant de l’homosexualité dans le monde arabe? Je suis preneuse.
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L'armée du salut

Beau texte sur la sensualité homosexuelle.
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Infidèles

C’est très poétiquement écrit, mais ça part un peu (beaucoup) dans tous les sens.



Dommage, j’aurais aimé l’aimer.
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Un pays pour mourir

Une femme parle à son père, il était tombé, avait passé plusieurs mois à l'hôpital et la mère, à son retour, l'avait exilé seul à l'étage non terminé de la maison ; elles l'entendaient marcher. Elle s'appelle Zahira, a maintenant une quarantaine d' années et est devenue prostituée, en France.

Puis c'est Aziz qui parle, celui qui a été si heureux avec ses sept soeurs, celui qui va changer de sexe demain pour devenir comme une de ses soeurs ; lui aussi se prostitue à Paris, Zahira est son amie. Un fois opéré, Aziz devient Zannouba ; mais c'est difficile, elle est devenue femme mais ne sait pas ce que c'est qu'être une femme. Très beau dialogue entre Aziz et zannouba, les deux faces d'un même être.

Zahira rencontre un homme à la sortie du métro ; harassé, désorienté il s'évanouit dans ses bras. C'est un jeune homme, Mojtaba, un bel iranien, qui a dû fuir l'Iran d'Ahmadinejad ; elle s'occupera quelques temps de lui, puis il partira vers Londres ou Stockholm.

Dernière partie Allal apprend que Zahira "fait la pute en France pour les mécréants", il veut la tuer ; c'était sa promise dans le temps...



Un livre comme un cri, plein de violence et de douceur ; une écriture brusque et poétique ; tout est paradoxe et humanité dans ce livre sur l'exil, l'amour et la solitude, la fraternité et la défiance ; le destin, la place - une seule ? - qui nous est réservée à notre naissance.
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Le jour du Roi

Deux garçons, deux amis qui partagent tout et qui vivent au Maroc, à Salé, au moment du règne d'Hassan II. L'un est riche, l'autre beaucoup moins, mais ce n'est pas l'argent, leurs conditions sociales différentes qui vont les faire courir à leur perte. Ce qui va faire basculer leurs vies c'est le Roi. Ce dernier passe à Salé, jusqu'ici, rien de bien dérangeant, au contraire. La vie s'arrête et les habitants n'attendent qu'une chose, voir le roi. Même les cours sont suspendus ce jour-là. Ce qui va venir faire toute la différence c'est la rencontre. En effet, Khalid remporte le droit de rencontrer le Roi. Omar ne lui pardonnera pas. L'auteur nous livre un récit cruel, une critique du culte de la personnalité institué autour de la figure du roi. Les phrases sont courtes, incisives et cela leur donne une force incroyable. On prend de plein fouet ce texte, rien n'est caché, tout est dit. L'auteur manipule les mots comme autant d'armes pour atteindre le lecteur. Lorsqu'on le fini on se dit que le mot liberté prend tout son sens, ou plutôt son non-sens dans le contexte de l'histoire. Avec ce livre j'ai découvert un auteur singulier qui n'hésite pas à livrer des histoires empruntent de vérité et de cruauté.
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Le jour du Roi

Rabat, Salé. Deux villes, depuis toujours opposées, déchirées. Khalid, Omar. Deux garçons si différents, amis, pourtant.



C’est dans un songe d’Omar que ce roman court mais percutant commence. Le rêve de tout marocain, comme il nous le sera répété quelques fois dans le récit, que celui de baiser la main du Roi. Hassan II Roi du Maroc, Père des Marocains. Mais l’imagination d’Omar l’emmène dans des situations improbables qui le marquent même en éveil. Le Roi est nu.



Omar et Khalid ont quatorze ans. Tout les oppose, de leur quartier à leur condition sociale, en passant par leurs prouesses scolaires. Pourtant, les deux adolescents sont amis, amis « intimes » même. On ne peut ignorer l’homosexualité sous-entendue par l’auteur au fil des relations entre les jeunes gens.
Lien : http://ouliloula.wordpress.c..
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La vie lente

J'ai acheté ce livre à l'Institut du monde Arabe à Paris, lors de l'exposition "Habibi, les révolutions de l'amour".

Nous suivons non seulement l'histoire de Mounir, mais aussi de Manon, d'Antoine, de Madjouline, de Simone.

L'histoire ce lit facilement, bien qu'elle aborde des sujets durs. Les personnages ont toutes leurs histoires, toutes intéressantes, même s'il est parfois compliqué de s'y retrouvé.
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L'armée du salut

Jai adoré ce roman, plein de délicatesse, de pudeur, de beauté. Les choses simples décrites avec précision. Tout se tient devant soi, comme un parcours. Le récit du Maroc semble à mille lieux de l'image que l'on a de ce pays. Les gens ne sont pas toujours ceux que l'on croit et souvent à des années lumières de l'image qu'ils affichent, volontairement ou non.
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Nouvelles du Maroc

Recueil de nouvelles de six écrivains qui donne une image assez déplorable de la relève marocaine. Vulgarité, crudité, obscénités, carences de style et de syntaxe, parfois mépris de la langue, peut-être même, pour certains, plaisir de salir le français, langue du mécréant, du kouffar. La moitié du livre ressemble à une provocation, un crachat à la figure des Gaulois. Mais ce sont surtout les Marocains qui doivent se sentir salis par de tels représentants.

Mohamed Leftah, Abdelaziz Errachidi et Zineb El Rhazoui relèvent toutefois le niveau par un langage correct et des thèmes réellement marocains.



Mohamed Leftah relate la vie d'Abu Nuwas (†815), poète pédéraste et bachique.



Abdelaziz Errachidi fait le récit énigmatique de l'errance d'un nomade dans le désert.



Abdellah Taïa décrit sa fascination et son identification à l'homosexuel incarné par Jean-Hugues Anglade dans ‘L'Homme blessé' qu'il regarde en cachette à la télévision sur Arte grâce à la parabole.



Karim Boukhari décrit le quotidien d'un Noir de Casablanca, obsédé sexuel et cocaïnomane, qui aurait aimé « être médecin pour avoir accès au cul des blondes et le triturer sans crainte. »

Il vit avec une Française blonde et catholique. Comme il accepte la mixité, cet immigré incarne d'autant mieux ce que peut être ‘une chance pour la France' et il nous dévoile aussi ce qu'une telle ‘chance' peut avoir dans la tête :

« J'ai l'impression que c'est la France entière qui est à mes genoux, qui me supplie et qui me suce. Oui, je baise la France, je suis en elle, je veux être en elle, je veux l'enfourcher et je veux qu'elle le sache. » (…) « Alors je l'ai embrassée tendrement sur la joue et je lui ai enfoncé un doigt dans le cul. (…) Et puis un autre doigt et puis tous les doigts ».



Fadwa Islah nous parle des rapports tarifés que Nora, « mi-pute, mi-soumise », entretient avec son amant (!), un imam libertin « SM, aimant se faire fouetter ou sodomiser, par les filles comme par les garçons. » Elle est amoureuse mais il doit payer quand même, bien qu'il ait « une bite pour laquelle je pourrais mourir. »

Elle aime aussi se « doigter le minou en regardant les fesses de Jennifer Lopez », puis va à la mosquée de la rue Jean-Pierre Timbaud écouter son amant d'imam qui veut « organiser la résistance contre le diable occidental et ses pions dictateurs qui règnent de l'autre côté de la Méditerranée. Ne pas céder, ne pas fléchir. Ne pas laisser la jeunesse être guidée par des idéaux venus d'ailleurs. »

Elle qui se dit « arabe, musulmane et pas moins française qu'une autre », trouve-t-elle normal que les Français se laissent guider par une propagande leur imposant autant de populations et de moeurs venus d'ailleurs ? Leur reconnaît-elle le droit de ‘ne pas céder, ne pas fléchir' face au flot toujours grossissant de femmes comme elle, et voilées ?

Sitôt sortie de la mosquée, elle s'engouffre seule dans un bar pour s'enfiler quatre pastis, un mojito et un Get 27 (!), avant de déclarer « je fume comme un pompier, avachie sur mon lit en regardant ma télé. »

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La vie lente

Après une violente dispute pour une simple histoire de bruit, un homme se retrouve interrogé par la police. Il a été dénoncé par sa voisine. L’intrigue se situe en 2016 juste après les attentats.

Mais que peut-il bien y avoir de commun entre ces deux habitants de la rue de Turenne ?

Lui, Mounir, la quarantaine anxieuse, Marocain, homosexuel sans amour, devenu si parisien …

Elle, Simone, 80ans, jamais vraiment seule dans son petit studio hanté par le spectre de sa sœur Manon…



C’est une lecture bouleversante qui dessine le portrait d’un homme hypersensible au bord du gouffre dans une France où reste ancré un racisme profond, mais aussi d’un homme qui se laisse emporter par des fulgurances artistiques comme ce portrait-momie du Fayoum ou L’île aux mimosas, chanson de Barbara, entonnée par la patronne de la boulangerie de La clé du Paradis.



Ce court roman m’a fait rentrer dans l’univers riche d’un romancier audacieux que je vais me hâter de découvrir un peu plus !

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L'armée du salut

𝐿’𝐴𝑟𝑚é𝑒 𝑑𝑢 𝑆𝑎𝑙𝑢𝑡 aux éditions du Seuil est un récit autobiographique intime en trois parties. L’enfance, à Salé avec ses parents à l’histoire d’amour complexe, ses frères et ses sœurs. L’adolescence au Maroc, les premiers émois, les premières émotions, et l’augmentation du désir pour son frère ainé qui devient un modèle. Sa vie de jeune adulte, son arrivée en Europe rempli d’espoirs et de rêves afin d’intégrer l’université de Genève pour poursuivre ses études de Lettres. Cette arrivée commence à l’Armée du Salut. Dans les pissotières Suisses, il découvre ces hommes qui se matent, se désirent, se touchent…



Ce livre m’a beaucoup touché et bouleversé. Il permet de comprendre certains éléments des récits plus récents. L’écriture est franche, délicate, touchante, pudique. De nombreuses questions se posent. L’une d’entre elles transpercent cet ouvrage : Que signifie être libre ?

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Vivre à ta lumière

Abdellah Taïa reste un auteur confidentiel que j'ai commencé à lire il y a quelques années. Je trouve que ses livres sont toujours en demi-teinte.

Je les lis avec plaisir mais sans enthousiasme débordant non plus. Mais je continue, donc j'aime !

Celui-ci consacré à sa mère est un peu différent et on ne peut s'empêcher de chercher la part d'autobiographie dans ce livre très personnel même si l'auteur y est peu présent au final.

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Vivre à ta lumière

Coup de coeur pour ce livre émouvant et poétique , une fiction écrite à partir d'éléments biographiques . Malika est la voix de la mère de l'auteur, Ahmed le fils homosexuel de Malika est le double de l'auteur.L'image plurielle de la mère et l'homosexualité dans sa diversité charpentent le texte.

Le récit étrange, souvent déconcertant, mêle réel,rêve, sorcellerie, délire, bien et mal ;il déroule des fragments de la vie de Malika , marocaine,à trois moments de sa vie. Personnage complexe, capable d'une émancipation qui force l'admiration ,Malika devenue mère se révèle féroce, étouffante, impitoyable. Poursuit-elle un besoin de revanche depuis que la guerre d'Indochine lui a enlevé son premier mari Allal ? Ou lui est-il impossible d'échapper au carcan des coutumes et des valeurs de la société marocaine?Le poids de la colonisation traverse le récit , le personnage de Monique interroge sur la légitimité de se revendiquer d'un pays.

Le livre dit aussi la situation de la jeunesse au Maroc, la misère des homosexuels dans la société et les prisons.

Et le début du récit?

Malika raconte sa rencontre au souk avec Allal , un jeune homme pauvre.Elle sait qu'Allal et Merzougue s'aiment mais Malika est amoureuse et accepte cette situation. le mariage met fin à la maltraitance exercée sur Malika par la seconde épouse de son père .Elle évoque les souvenirs heureux aux chutes d'Ouzoud.Allal veut gagner de l'argent pour ses parents et pour lui,pour une vie meilleure. Allal décide donc de s'engager au côté de la France dans la guerre d'Indochine d'où il rapportera une solde conséquente.Mais Allal se fait tuer en Indochine et Malika veuve à 20 ans est mise à la porte par sa belle-famille.

On retrouve Malika une vingtaine d'années plus tard à Rabat, mariée à Mohammed,mère de nombreux enfants.Malika a des rêves pour sa fille de 16 ans Khadija mais Monique une bourgeoise française veut en faire sa domestique avec l'assentiment de Mohammed.Malika tente tout pour convaincre Monique de renoncer à ce projet.

La dernière partie déroule la confrontation violente entre Jaafar, un homosexuel fraîchement libéré de prison et Malika maintenant sexagénaire et veuve.Malika n'a pas protégé son fils Ahmed ...

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Mon Maroc

Mon Maroc est le tout premier livre écrit par Abdelkah Taïa. Publié en 2000, il ressort aujourd'hui. Depuis l'auteur a écrit une douzaine de romans.

Dans Mon Maroc, il revient sur son enfance, 8ème d'une famille de 9 enfants, il est choyé par M'barka sa mère et son père, Mohamed. D'une famille modeste voire pauvre, il grandit, se construit, observe, écoute ses sentiments. Il nous les confie sans fausse pudeur, avec une tendresse désarmante. Et puis la littérature, toujours. C'est elle qui l'emportera loin de son Maroc, qui le fera arriver en France. Alors Abdellah Taïa écrit pour ne pas oublier d'où il vient et qui ont été sa famille, ses camarades, ceux qu'il a aimé, détesté, craint, désiré.

Oubliez le Maroc de carte postale et plongez dans le Maroc des années 80-90 de l'auteur !

J'ai eu le plaisir à le rencontrer il y a quelques années (photo 3) et j'en garde un souvenir très doux.

J'avais été bouleversée par son roman Celui qui est digne d'être aimé que je vous conseille également.

Son nouveau roman Vivre à ta lumière vient de sortir.
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L'armée du salut

Que dire sur ce roman autobiographique? En un mot: touchant. L'histoire d'Abdellah Taia est touchante ainsi que son écriture est captivante. Abdellah Taia dit toujours dans des émission " qu'il faut donner des coups à la langue française" et ce qu'il fait! Personnellement, j'ai pris un réel plaisir à le lire, je me suis identifiée à lui: la vie au Maroc entre familles nombreuses et pauvreté et surtout l'espoir d'une liberté. Cette liberté qu'il pensait l'avoir en Occident mais avant de jouir d'elle, il a du affronter beaucoup choses dures comme dormir à la rue. Heureusement, qu'il existe des associations, organisations humanitaires telles que l'Armée du salut...
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La vie lente

Je suis un peu déçue de ce roman " La vie lente". J'ai lu beaucoup d'œuvres de Taia mais ce roman m'a déçue. Mais je trouve un truc intéressant chez Taia et qui me fascine c'est qu'il fait parler les êtres stigmatisés comme les homosexuels, immigrés, voire femmes. C'est intéressant!
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Celui qui est digne d'être aimé

"Celui qui est digne d'etre aimé" d'Abdellah Taia est un roman épistolaire, composé de quatre lettres. On commence par une forte lettre de colère écrite par Ahmed, homosexuel, 40 ans, dont il parle de son homosexualité à sa mère, une dictatrice, décédée il y a cinq avant la rédaction de la lettre. Et on finit avec une jolie lettre de Lahbib qui nous laisse une très bonne image du roman. Taia exprime les émotions des personnage de façon attachante, on peut s'identifier à eux, les pardonner pour leurs erreurs, etc. Très bon roman!
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Nejma hiver 2010-2011 : Jean Genet, un sain..

Acheté à Tanger, comme une contribution à la Librairie des Colonnes, ce recueil hommage à Jean Genet m'a beaucoup surprise. Parmi ces 35 contributions, j'en ai préféré quelques unes ; la lettre à Jean Blanc (double fictionnel de Genet) qui lui raconte L'Histoire qu'il a manquée (le sort de la Palestine), le récit de cette troupe de théâtre de Nanterre qui joua 'L'ennemi déclaré', l'histoire de ce petit carnet de notes égaré dans la montagne de Zagora, comment Karim Boukhari a été couronné trois fois homme l'année de la mort de Jean Genet, un reste d'essai sur l'écriture homosexuelle, des photos du Maroc des villes et des champs, la photo de la tombe de Genet à Larache omniprésente, le Maroc des femmes inconnu à Genet... De ces magnifiques textes, j'ai aussi relevé la règle n°1 du poète 'Il vaut toujours mieux trahir'...
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Celui qui est digne d'être aimé

4 appels, 4 cris, 4 monologues pour parler de haine, d'amour, d'émancipation et désespoir, tous en quête de liberté et de vérité. Ce n'est pas la première oeuvre de cet auteur, loin de là, il a l'habitude de puiser dans ses racines, dans l'histoire politique du Maroc et de la France, dans le néo-colonialisme. Il me semble que c'est son 6ème roman et je ne compte pas son film et ses autres écrits. .

Abdellah Taïa fait face et quelque part on peut lire cette œuvre comme un manuel de déconstruction des identités forgées à force d'assimilation. Il fait face aux rapports sociaux de sexes, de races et de classes. Il fait face au lecteur et assume: on peut haïr sa mère autant qu'on l'aime, on peut-être homosexuel et foncièrement méchant, on peut-être homosexuel couple avec un marocain et être foncièrement raciste. On peut être homosexuel et cruel. On peut être homosexuel et refuser toute forme d'assimilation. Peut-être le doit-on?
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