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Critiques de Abdellah Taïa (141)
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Vivre à ta lumière

Il y a une certaine continuité dans les romans d’Abdellah Taïa, une certaine constance, en tout cas un fil conducteur que j’apprécie de suivre au gré des publications de l’auteur.

Cette fois, il donne la parole à Malika, sa mère, sur trois périodes distinctes de l’histoire marocaine.

D’abord sous l’ère coloniale, Malika est mariée toute jeune à un homme qui est envoyé aussitôt au combat en Indochine d’où il ne reviendra pas, laissant Malika, jeune veuve sans enfants, rejetée par sa famille.

Puis durant les années 60, l’Indépendance venue, Malika s’est remariée, est mère d’une nombreuse fratrie, et qui doit lutter pour la liberté de sa fille que le père veut envoyer au service d’une famille française aisée.

Enfin, en 1999, à la veille du décès de l’ancien Roi, à l’aube d’un changement de génération à la tête du pays, Malika, de nouveau veuve, est menacée chez elle par un homosexuel, alors qu’elle a laissé fuir son propre fils voulant échapper aux persécutions dont sont l’objet les gays.

Abdellah Taïa déploie une écriture ciselée, rageuse, sèche et expéditive. Si le JE domine dans la bouche de Malika, il s’autorise de nombreuses variantes en faisant naviguer le JE d’un personnage à l’autre, dans des dialogues peu différentiés et à la ponctuation rare. Quelques pages, et nous voilà plongée dans un style bien à lui pour dire à la fois la puissance et la vulnérabilité de la Femme marocaine, à la fois résignée à son sort et en lutte contre les injustices.

Les thèmes récurrents de l’auteurs tels l’anticolonialisme, la violence en prison, la maltraitance envers la communauté gay qui ne peut vivre au grand jour et assumer ce qu’elle est, la pauvreté héritée de l’histoire qui se perpétue indéniablement au fil des générations se retrouvent au cœur de ce court et singulier roman, sensible et puissant.


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Celui qui est digne d'être aimé

Voici un petit volume que j'ai mis moins de temps à lire qu'à chroniquer. C'est pour vous dire à quel point mon avis est partagé.

Ahmed règle ses comptes affectifs par écrit, à sa mère morte d'abord, puis à Emmanuel, sa passion ravageuse. Entre lettres envoyées et reçues, entre passé marocain pauvre et présent parisien cultivé, on parle de colonialisme amoureux, de désamour maternel, d'homosexualité, de langue et d'identité.

Mon bémol en quelques mots : le style l'emporte sur l'histoire. Le soin apporté à la langue dépasse de loin celui apporté à la trame. Si j'ai vraiment apprécié ces belles lignes de l'intime, l'unité du tout m'a manqué. Un liant ou un fil rouge, quelque chose de plus adhérant pour souder ces petits bouts de vie joliment décrits. C'est donc pour moi un livre inabouti et éclaté. De la poésie pas finie...
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Celui qui est digne d'être aimé

J'ai toujours été sensible à la plume d’Abdellah Taïa, même si tous ses romans ne m’ont pas touché avec la même intensité, ou pour les mêmes raisons. Il y a pourtant une constante solide à son œuvre, c'est cet enchevêtrement complexe de fiction et de récit personnel, qui fait que l’on ne sait jamais trop à quel moment l’on doit être empathique, touché par le destin d’un personnage potentiellement pur produit de l’imagination de l'auteur.



Celui qui est digne d’être aimé ne diffère pas, en ce sens, de ses précédents romans. Ahmed est un marocain de quarante ans, installé à Paris. le récit débute par une lettre à sa mère, sorte de figure tyrannique dans sa mémoire adolescente, décédée quelques années plus tôt, dans laquelle il exorcise ses démons et parle sans faux semblants de son homosexualité à cette mère qui avait effacé le père à peine était-il mort.



Ahmed, c'est aussi un cœur meurtri, un garçon tombé amoureux trop tôt d’un flamboyant français qui, d’une attitude paternaliste, aurait presque glissé à une posture colonialiste. C'est dans les lettres que ce roman s’écrit, et c'est une lettre de rupture qu'Ahmed écrit à Emmanuel, une lettre lucide sur le chemin parcouru, sur les bénéfices perçus, et sur l’émancipation du jeune homme de Salé, devenu aujourd’hui professeur en France.



Enfin, il y a cette lettre d'amour de Vincent, un amour fou et passionné, dévoré dans l’instant, aussi fugace que tragique, et celle de Lahbib, d’un amour d’évidence, fraternel, lui-même objet d’une attention concupiscente de la part d’un homme en âge d’être son père.



Derrière ce court récit épistolaire, c'est tout le talent d’Abdellah Taïa qui se dessine. C'est une longue et morne mélancolie comme on les aime, bercée d'amour, de déception et de souvenirs du Maroc, avec tout au fond, là-bas, l'espoir d’un avenir meilleur, d’un amour heureux, d’êtres en paix avec eux-même.
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Le rouge du tarbouche

Le fez -grec- ou tarbouche -arabe-, représente un couvre-chef masculin et pour Abdellah, jeune marocain, le symbole de la Liberté.

Il forme le dessein de quitter son pays, sa ville natale Salé, sa famille, afin de réaliser le rêve de milliers de magrébins; chercher fortune dans les pays "riches" et revenir ensuite , afin de prouver leur valeur, et ainsi honorer leur famille. Mais attention, le déshonneur guette celui qui échoue!



Etudiant en lettres, il décide de franchir le pas, et s'exile à Paris, Barbés en l'occurrence. Il s'aperçoit bien vite que ce mode de vie diffère de son éducation, mais il est "libre", et peut enfin laisser libre cours à son penchant homosexuel -pratique courante quand il était dans son pays.



Mais la vie urbaine dans une société où règne l'argent, laisse peu de chances à la différence, et s'avère plus difficile, plus âpre, plus injuste...à celui qui veut lui aussi s'enrichir, au-delà du clivage des races. Le désespoir l'atteint, le manque d'altérité le déçoit; et puis comment vivre sa foi dans ces lieux, où il ressent un sentiment de rejet, qui l'exaspère; et puis surtout, le mal insidieux du pays le submerge...



Un roman réaliste et autobiographique; car comment intégrer une population d'un niveau de vie inférieure, sans créer de tensions et voir apparaître le spectre noir de la folie humaine...


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L'armée du salut

Voici un roman court dont j'ai beaucoup entendu parler, celui ci raconte la vie d'un jeune adolescent qui découvre ses premiers émois, la découverte de l'amour mais surtout de son homosexualité.

L'auteur d'origine marocaine va nous raconter comment tout cela a commencer, l'admiration de son frère qui suscite de nombreuses sensations, l'admiration, l'amour, l'envie mais aussi la jalousie lorsque son frère décidera de sa marier, il va perdre son "mentor".

En grandissant il découvriras de nombreuses expériences.

Ce roman est puissant et admirablement sincère, l'auteur se livre sans pudeur.

Une belle découverte.
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Le jour du Roi

Quel roman si beau, poétique et mystérieux! Très belle écriture qui nous laisse accrochés jusqu'à la fin. L'histoire est sublime, avec des messages importants tels que l'injustice sociale et politique. Abdellah Taia encore une fois donne la parole aux êtres stigmatisés par la société, abattus par les verdicts sociaux comme Omar, un pauvre homosexuel aussi et à la fin du roman à Hadda, une Noire, descendante d'esclave, une putain. C'est intéressant de voir que au moins la littérature donne la parole aux stigmatisés.

J'aime beaucoup le contexte de ce roman car en effet il incarne une période importante dans l'Histoire, civilisation marocaine. En effet on est à la fin des années 80, la fin pour les intellectuels, opposants marocains, tels que Ahmed Dlimi, Mehdi Ben Barka tués sous l'ordre du Roi!
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Infidèles

Livre non construit et non abouti;il présente les plaisirs marchands de la chair au Maroc,qui sont les mêmes qu'ici,insistant beaucoup sur le plaisir rectal;on voudrait ressentir l'affection entre lui et sa mère mais non,c'est trop brouillon;ensuite il s'empare de l'acte terroriste mais là non plus on ne vibre pas;bref:il s'est assis devant un feuille et a griffonné des idées en vrac;

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La vie lente

Une découverte que cet auteur marocain installé depuis 20 ans en France. Un vrai regard d'auteur et un style. Une manière de voir notre société à travers les yeux des autres très instructive.

C'est loin d'être son premier livre et je m'en veux de l'avoir ignoré si longtemps.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Une mélancolie arabe

Bien écrit cet ouvrage n'apporte cependant rien de nouveau ni sur le sujet ni quant au style. Je l'ai gardé pour la dernière page où est retranscrit le poème "Jeux cruels" de Bachar Ibn Bourd, poète du VIII e siècle, aveugle de naissance. (cf citation)
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Un pays pour mourir

Zahira se prostitue à Paris auprès des étrangers et des vieux maghrébins sans le sou. Ce n'est pas comme ça qu'elle gagnera bien sa vie, mais elle s'en moque : l'argent n'a jamais été son moteur. Ce n'est pas non plus les sous qui motivent Aziz, qui sera bientôt une femme. Ni d'ailleurs Mojtaba, iranien en fuite, ni même Zineb, disparue dans d'étranges conditions.



J'ai trouvé ce petit livre extrêmement touchant. Son action se passe entre Paris et ces « ailleurs » arabes et/ou musulmans que sont le Maroc, l'Algérie, l'Iran... C'est un livre qui parle des minorités. Minorités ethniques d'abord, puisque tous les personnages ont en commun d'être « issues de la diversité » comme dit cette horrible expression de notre temps. Arabes, noirs ou perses dans un Paris blanc qui ne leur donne pas toujours la vie facile. Minorités sociales également, car ces personnages, qui se prostituent pour plusieurs d'entre eux, n'ont pas forcément leur papier, bougent beaucoup pour échapper à la police ou à des tueurs... Mais aussi minorités LGTB. Trans ou homos, ils ont vécus des moments difficiles dans leur pays d'origine, et cela ne s'est pas toujours arrangé en France.



Je suis quand même un peu déçu de ce livre car je trouve que l'auteur est resté au niveau d'une description des personnages, mais que tout cela ne forme pas véritablement un roman – même un court roman. Alors oui les descriptions des persos sont très belles, dans une langue extrêmement touchante – j'ai envie de dire « poétique » en fait tant Abdellah Taïa joue avec les mots, le rythme des phrases, l'alternance du français et de l'arabe. Mais je n'ai pas trouvé cela tout à fait satisfaisant. Ou plutôt : un peu frustrant.



C'est parce que j'ai aimé ce livre. J'aurais voulu aller plus loin, que l'auteur prenne ces personnages si bien racontés pour en faire une longue histoire avec sa plume si particulière.
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Infidèles

Dur ce livre. Et tragique. Mais poétique et merveilleux. Jusqu'au bout....
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Une mélancolie arabe

J'ai beaucoup apprécié ce tout petit roman autobiographique. Il se lit vite, est très bien écrit et très poétique malgré le sérieux du sujet traité.

Abdellah Taïa est un jeune homosexuel qui est né et a grandi au Maroc.

Il nous explique qu'il a rapidement su qu'il était homosexuel : déjà enfant dans les rues de sa ville natale du Maroc, les enfants le désignaient comme "Léïlah". Il échappe de peu à un viol collectif de la part des gamins des quartiers voisins. Une jeunesse difficile...

Aujourd'hui en France, ce jeune Marocain essaie de trouver l'équilibre, de construire un couple avec un homme qu'il aime. Mais ce n'est pas si simple (de construire un couple qui marche et d'être homosexuel, même en France) et son témoignage est très touchant.

C'est une jeune auteur dont je lierai avec plaisir les futurs ouvrages et qui a, à mon avis, un très bel avenir d'écrivain.
Lien : http://piccolanay.blogspot.d..
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Un pays pour mourir

Il y a l'exil qui relie chacun des personnages de ce roman. L'exil comme seule issue à un Maroc enfermé dans ses traditions et sa religiosité. L'exil pour fuir un destin tout tracé que le corps des personnages refuse. L'exil oui, mais après ? Le monde n'aime guère les exilés. Il les parque aux confins des villes dans des lieux minables où règnent toutes les misères possibles. Pour survivre, il faut plonger dans la marge quitte à s'y enfoncer à jamais. Reste la possibilité de rêver, unique brèche d'espoir dans une destinée pourtant tracée.

Il y la culture originelle, celle qui colle à l'esprit, celle qui quoiqu'on fasse, où que l'on soit, sert malgré tout d'étais dans les mauvais jours toujours plus nombreux. On fait appel aux djinns, aux sorciers pour essayer d'avoir une petite emprise sur le monde qui nous échappe. On retrouve les odeurs d'une cuisine gourmande, sucrée, aromatique, on s'emplit la tête de films indiens ou égyptiens. On a beau avoir bravé de nombreux interdits, le réconfort vient surtout du souvenir de ce lieu natal à l'empreinte indélébile.

Il y a le sexe, tabou, caché, mais pourtant si présent. Il est pour les personnages de Taïa indissociable de leur destinée, souvent le motif principal de leur fuite. Il pourrait aussi devenir un pouvoir ou tout du moins un moyen pour s'extraire de la précarité. Prostitution, homosexualité, transsexualité traversent le roman comme un plaidoyer pour un possible regard indifférent des autres.

Il y a le roman, qui, comme le précédent, "Infidèles", est construit d'une façon un peu maniérée. Le récit est plutôt gigogne et choral. Plusieurs personnages illustrent le propos de l'auteur, plusieurs histoires qui parfois se recoupent. J'y ai trouvé des pages magnifiques (la lettre de l'exilé iranien à sa mère), d'autres bouleversantes ( le désarroi d'Aziz à la suite de son changement de sexe) mais j'y ai rencontré aussi une certaine déception.

J'avais entendu un entretien de l'auteur sur une radio du service public qui m'avait emballé. Sa voix calme, douce et posée, exprimait avec des paroles fortes, sèches, tranchantes, militantes, sans concession, toute la misère de notre monde, laissant également entrevoir la difficulté de son parcours. Il parlait sans acrimonie, mais ses mots étaient de ceux qui donnaient envie de se lever pour essayer de changer un peu le cours des choses. On retrouve cela dans son livre mais, hélas pour moi, dilué dans une écriture aux effets de style assez opposés.

La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Une mélancolie arabe

Malheureusement mon premier abandon pour cette nouvelle année, ce n'est ni ma première ni ma dernière lecture de cet auteur que j'affectionne particulièrement mais là j'avais l'impression que je tourne en rond, une thématique redondante, du déjà vu. J'ai choisi de mettre cette lecture en attente,qui sait je pourrais la reprendre avant la fin de l'année.
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Vivre à ta lumière

Voici un roman beau et déroutant.



A travers trois époques de la vie de sa mère, l'auteur Abdellah Taïa nous raconte Malika.



Malika la jeune femme de Beni Mellal, qui tombe amoureuse d'Allal et l'épouse.



Malika, la mère de Rabat, en colère, qui fera tout pour sa fille Khadija.



Malika, la mère menacée, que l'on retrouve à Salé, et qui n'a aucune nouvelle de son fils Ahmed depuis qu'il est parti en France.



Ces trois épisodes se déroulent entre 1954 à 1999, une période assez vaste, qui permet de voir l'évolution de Malika, ses griefs contre les Français colonisateurs, ses chagrins, ses espoirs, ses remords, sa colère surtout, contre les riches et les puissants. C'est une femme pleine d'amour pour les siens, pleine de haine pour ceux qui lui retirent ceux qu'elle aime.



Cette lecture, c'est aussi une plongée au cœur du Maroc, les traditions, la manière de vivre, la politique et l'Histoire de ce pays : l'Indochine, les colons, l'indépendance, Medhi Ben Barka...



"𝘕𝘰𝘶𝘴 𝘯𝘦 𝘴𝘢𝘷𝘰𝘯𝘴 𝘱𝘢𝘴 𝘷𝘰𝘪𝘳. 𝘓𝘦𝘴 𝘩𝘰𝘮𝘮𝘦𝘴 𝘯𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘥𝘰𝘶𝘦́𝘴 𝘲𝘶𝘦 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘶𝘯𝘦 𝘴𝘦𝘶𝘭𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦 : 𝘪𝘯𝘷𝘦𝘯𝘵𝘦𝘳 𝘥𝘦𝘴 𝘮𝘦𝘯𝘴𝘰𝘯𝘨𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘷𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘥𝘦𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘦𝘯 𝘤𝘳𝘰𝘺𝘢𝘯𝘵 𝘴𝘦́𝘳𝘪𝘦𝘶𝘴𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘭𝘢 𝘷𝘦́𝘳𝘪𝘵𝘦́."



L'écriture est belle, saccadée, orale voire théâtrale. Le lecteur est, tout comme Malika, à bout de souffle, oppressée, mais touchée par l'amour d'un fils pour sa mère, par l'hommage d'un écrivain pour celle qui l'a mis au monde.



Ce fut une très belle découverte, le premier roman que je lis de l'auteur et certainement pas le dernier.




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Mon Maroc

Évocation de souvenirs d' enfance (sa première année accueilli comme un prince car garçon, sa circoncision, l'importance de la radio 📻 à la maison...), de la pauvreté de sa famille, portrait de sa mère....avec Mon Maroc, Abdellah Taïa revient au pays avec un regard à la fois très lucide, sans concession, drôle et nostalgique.

L'auteur écrit aussi sur le déchirement du départ.

On a beaucoup aimé la prose de l'auteur, la sensualité évidente de sa plume, et sa façon qu'il a a de décrire, par petites touches impressionnistes ses sentiments avec naturel et délicatesse



Son couscous noyé (le mauvais) et celui du coeur ❤️ (que sa mère réservait au fils préféré) m'ont beaucoup amusé.

L'auteur montre qu'il croit à l’importance du poids des mots plus que dans l’accumulation.



Sans jamais tomber dans les clichés, le livre véhicule aussi un amour pour la littérature et la liberté d'assumer ses choix qui fait plaisir à lire !

Oh joie ! En plus de celui ci, l'écrivain a écrit toute une série de livres sur son pays..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Celui qui est digne d'être aimé

Quatre lettres de ruptures.

Pourquoi j'ai peu aimé :

- l'écriture d'abord, surtout : tant de mots répétés (façon fleur bleue ?), cette répétition n'apportant à mes oreilles aucune musicalité supplémentaire ;

- une certaine recherche d'innocence à mes yeux fallacieuse : dans cette relation Européen-Marocain, chacun y trouve son compte, chacun est libre d'y mettre ce qu'il souhaite, chacun est manipulateur de l'autre et hypocrite ; l'auteur n'a sûrement pas oublié la dialectique du maître et de l'esclave : chacun est tour à tour et en même temps dominant et dominé. Ce que l'auteur semble reconnaître dans la première lettre ; mais c'est l'inverse qui paraît dans l'ultime, sur laquelle s'achève le roman et que gardera en tête le lecteur.

Non, le responsable n'est pas l'Autre.



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La vie lente

Comme avec les portraits du Fayoum dans le livre, il se passe quelque chose avec Abdellah Taïa lorsque je lis ses livres. Une fascination difficile à expliquer. C’est un peu modianesque. On retrouve les mêmes histoires, les mêmes désillusions.

Ce n’est pas un livre particulièrement gai mais l’écriture y est belle, poétique. C’est un livre intimiste qui donne l’impression de partager un moment privilégié avec l’auteur.

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La vie lente

Culpabilité, réalité et imagination se mêlent dans ce très beau roman. A lire.
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Un pays pour mourir

Dans ce livre l’auteur donne la parole à des exclus de la société, tant dans leurs pays d’origine, que dans celui dans lequel ils se sont échoués, et où ils n’arrivent pas à trouver, ni à faire leur place.



Tout d’abord c’est Zahia qui se raconte. Venue du Maroc il y a dix sept ans, elle habite le quartier Barbès à Paris et se prostitue pour faire vivre le reste de sa famille restée au pays. Toutefois, n’étant plus de la première jeunesse, elle en est arrivée à pratiquer des tarifs défiants toute concurrence, et fait dans le « social » pour des clients peu fortunés. Son ultime espoir de sortir de cette fange - et elle est prête à tout pour cela - est d’épouser un de ses clients réguliers sri-lankais musulman propriétaire de plusieurs commerces.



Elle a pour ami Aziz, algérien transsexuel, prostitué également, en attente d’effectuer une réassignation d’identité afin de devenir la femme qu’il s’est toujours senti être. Tous les deux rêvent, s’inventent des histoires et s’identifient aux héros des films indiens, qu’ils se passent en boucle à longueur de soirée.



Il y a aussi, Mojtaba, iranien et réfugié politique errant dans Paris, qui suite à un malaise dû à l’épuisement est secouru par Zahia, qui l’accueille chez elle, l’entretien, et en tombe amoureuse. Bonheur éphémère. Leur histoire prends fin brutalement lorsque Mojtaba disparaît sans prévenir vers un autre pays d’asile ou un avenir serait possible.



En toile de fond, il y a Zineb la sœur de Zahia disparu à l’âge de 16 ans au Maroc, sans laisser de trace. On apprendra à la fin du récit, qu’arrêtée par la police française lorsque le Maroc était encore sous Protectorat, elle a été envoyée dans le quartier réservé du Bousbir, où elle est devenue « fille de réconfort» pour la soldatesque, avant de s’engager auprès des autorités françaises, pour suivre un soldat en Indochine ou la guerre faisait rage.



Allal, ouvrier maçon marocain, mais noir de peau, amoureux transi de Zahia lorsque celle-ci était encore une enfant , et dont la mère lui a refusé la main par haine de ces descendants d’esclaves - qui ayant appris ce que faisait pour vivre son ancien amour, décide de la retrouver à Paris pour lui faire payer ce déshonneur.



Tous ces destins de pauvres, sont liés directement ou indirectement à l’histoire de France et à Paris - ville fantasmée, de liberté, qui cristallise tous les espoirs des ressortissants des anciennes colonies ou Protectorat – nous sont livrés en vrac, avec un peu d’amertume, voire de ressentiments, me semble-t-il par Abdellah Taïa, qui en profite pour aborder divers problèmes, immigration, exploitation, islamisme, prostitution.



Pour ma part, même si je comprends le message qu’a voulu faire passer l’auteur, je n’y suis pas réellement sensible. Ces personnes sont déjà marginales dans leur pays de par leur pauvreté. Leur manière de vivre ne fait qu’accentuer cette marginalité. De plus, le racisme envers les noirs est bien réel dans les pays musulmans où l’esclavage perdure. La prostitution a toujours été un déshonneur peu importe le pays d’où l’on vient. Les transgenres ne sont toléré (es) que dans un pays musulman (Iran) sauf erreur. Les travailleurs quels qu’ils soient sont encore et malheureusement souvent exploités (peu importe leur pays). Quant aux divergences politiques, elles affectent tous les pays où sévit une dictature.



On ne peut toujours se retrancher sur le colonialisme ou l’après colonialisme pour justifier le retard d’évolution d’un pays et justifier l’exil et la misère de ses ressortissants. Si la non intégration provient souvent du racisme, et là je suis d’accord. L’intégration vient, elle, d’une certaine force de caractère et de la volonté de vouloir faire partie de la Société dans laquelle on évolue en se conformant à ses valeurs… !



Ceci dit j’aime beaucoup les écrits d’Abdellah Taïa qui sait donner la voix à une « minorité » magrhébine et souvent pauvre que nous croisons avec une certaine indifférence, tous les jours, et ce, autrement que pour des affaires d’intégrisme religieux
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