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Critiques de Abdellah Taïa (141)
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Le jour du Roi

Critique publiée sur Senscritique (2012)



Le Jour du Roi est un livre étrange, je n'en ai pas vraiment compris le dessein. L'écriture est mystérieuse, oscillant entre un vague semblant de poésie et un délire psychotique couché sur papier. Le tout est peu organisé, sans grand sens, et m'a souvent laissé pantois. Une lecture décevante, achevée vite, sans avoir vraiment compris ce qui était du rêve, du délire, ou du récit.
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L'armée du salut

Critique publiée sur Senscritique (2011)



Abdellah Taïa est un jeune marocain de Salé. C'est un beau garçon, qui ressemble un peu à Ali Baddou, en plus mince. Dans l'Armée du Salut, il raconte ses premières amours : l'éveil à la sexualité avec le fantasme de ce grand frère dont il se dit volontiers avoir été amoureux ; la rencontre de Jean, ce professeur de littérature française de Genève qui lui offrit tout à la fois l'amour, la culture et la douleur ; la langue française, son cinéma, sa littérature, qui l'ont mené en Europe.



L'histoire est parfois délicate, avec cette arrivée à Genève, abandonné de tous, trois francs six sous en poche, obligé de se tourner vers l'Armée du Salut pour dormir au chaud les premières nuits. Nul doute qu'en matière d'espoirs, Abdellah Taïa avait imaginé son arrivée en Europe différemment.



Qu'importe les coups durs et les coups bas : l'auteur tient bon, sourit, remercie, reste curieux et sensible, ne pleure pas, ne baisse pas les bras. C'est sa force : son courage. Un beau roman, un récit dont j'ai évidemment envie de découvrir la suite.
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L'amour fait loi

J'ai acheté et lu ce livre au Maroc. Beaucoup d'émotions ! J'ai appris énormément de choses sur le Maroc et les combats LGBTQIA+. C'est un ouvrage très important qu'il faut lire et relire. Je suis habitée par ces textes beaux et durs, vrais et venant du cœur et des tripes. Plus que jamais, en lisant les textes d'Inès Bouallou, Abdellah Taïa, Ayoub Sgheir et toustes les autres, je veux être une alliée. Il faut écouter les voix de celleux qu'on enferme, qu'on pousse au silence et qu'on violente. Merci pour votre courage exemplaire, vos mots qui m'ont bouleversée. Vous n'êtes pas seul.e.s et l'amour fait loi !
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La vie lente

Mon ressenti : Saddhu



Abdellah Taïa est un auteur qui écrit bien, avec intelligence mais également avec son coeur. Ses livres sont souvent le reflet de l'actualité présente ou passé. A travers ses livres se révèle une sensibilité que l'on pourrait qualifier d'exacerbée. Il me fait penser à d'autres auteurs qui ont le don de mettre les émotions de l'âme humaine en exergue, tels : René de Ceccatty, Philippe Besson. Même si les thèmes exploités sont différents, ils se rejoignent sur ce point.



Pour le bruit, c'est insupportable lorsqu'il se reproduit jour après jour et sans discontinuer. Lorsque vous avez épuisé toute votre énergie à le combattre à l'amiable ; il arrive un moment ou excédé par le manque de sommeil, le sans gêne de ceux qui en sont la cause, vous fait "péter un plomb", et envisager un moyen de rétorsion peu importe qui en sera la victime.



Quant au fait d'être considéré comme citoyen de seconde zone, c'est bien réel. Que vous soyez un français par delà les mers (Antilles, anciennes colonies, comptoirs) reste que vous n'êtes pas né là ou vous vivez, et que vous le payez chaque jour que Dieu fait par toutes sortes de mesquineries. A vous d'avoir la force de les supporter si vous ne pouvez les oublier.
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Celui qui est digne d'être aimé

Mon ressenti : Saddhu



Abdellah Taïa n’en finit pas de ressasser son passé d’enfant pauvre dans un quartier populaire de Salé. De son homosexualité en marge dans un pays ou la religion est au cœur de la Société et la dirige, ou le seul espoir de d’améliorer sa vie est de s’exiler, en Europe !



Dans ce livre nous découvrons la vie d’Ahmed au travers de quatre lettres s’échelonnant dans le temps :





En substance comment se construire sans se déconstruire question ouverte ! L’homosexualité ne suffit pas pour faire de nous des égaux et ce quel que soit le pays d’où nous venons…




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Un pays pour mourir

Mon avis : Saddhu

Mon avis : Indiangay



Dans ce livre l’auteur donne la parole à des exclus de la société, tant dans leurs pays d’origine, que dans celui dans lequel ils se sont échoués, et où ils n’arrivent pas à trouver, ni à faire leur place.



Tout d’abord c’est Zahia qui se raconte.

Tous ces destins de pauvres, sont liés directement ou indirectement à l’histoire de France et à Paris - ville fantasmée, de liberté, qui cristallise tous les espoirs des ressortissants des anciennes colonies ou Protectorat – nous sont livrés en vrac, avec un peu d’amertume, voire de ressentiments, me semble-t-il par Abdellah Taïa, qui en profite pour aborder divers problèmes, immigration, exploitation, islamisme, prostitution.



Pour ma part, même si je comprends le message qu’a voulu faire passer l’auteur, je n’y suis pas réellement sensible. Ces personnes sont déjà marginales dans leur pays de part leur pauvreté. Leur manière de vivre ne fait qu’accentuer cette marginalité.

Ceci dit j’aime beaucoup les écrits d’Abdellah Taïa qui sait donner la voix à une « minorité » magrhébine et souvent pauvre que nous croisons avec une certaine indifférence, tous les jours, et ce, autrement que pour des affaires d’intégrisme religieux




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Une mélancolie arabe

Mon avis : Saddhu



Ce livre comme les deux précédents me touche dans ce qu'il a de vrai, de sincère. Les flash back entre le Maroc et la France, les émotions ressenties par Abdellah, pourraient être les miennes. Son écriture, crue, sans concession me ramène non au Maroc ou au Caire que je ne connais pas, mais en Inde avec ce que la vie a de plus dure.
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L'armée du salut

Mon Avis : Saddhu



Ce livre m'a beaucoup touché dans ce qu'il sous entend de l'amour équivoque mais, surtout de respect pour ce grand frère porteur de tous les espoirs d'une famille. Mais également, car bien que non musulman, j'ai reçu une culture assez proche. Un garçon est fait pour se marier et fonder sa propre famille, car sans elle, point d'existence propre.



La lucidité qu'il porte sur les européens venant en vacances dans son pays pour comme il le dit : "... Se faire de petits marocains..." est sans appel. Il est conscient de l'image que les jeunes avides de quitter leur pays pour l'Europe, renvoient à tort ou a raison, mais lorsqu'il est pris pour un de ceux-là, aucun colère, aucune rancune, seulement de la tristesse et de la honte. Car on lui déni en tant que jeune homosexuel marocain, le droit d'avoir des sentiments vrais, non calculés.



Quant à son attente désespérée, d'un soi-disant ami, à son arrivée en Suisse, elle est éloquente de ce que pense d'eux ceux qui viennent pour faire dans un pays étranger ce qu'ils ne pourraient se permettre chez eux...des jouets, des gosselines dont on se débarrasse lorsque ils ont fini de plaire.



Ce livre est magnifique, plein de sensualité, d'émotions mais également de couleurs, de senteurs fortes rappelant que la plupart de l'histoire se déroule dans un pays du soleil ou tout est exacerbé.
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Le rouge du tarbouche

Mon avis : Saddhu



Je ne puis qu'admirer la vérité et la sincérité de son écriture, la lucidité dont il fait preuve sur la condition d'une jeunesse marocaine obligée de se prostituer avec des vacanciers étrangers pour ne pas sombrer, la désespérance d'une jeunesse contrainte de s'exiler pour avoir un avenir..



Sa solitude en tant qu'étranger pour qui l'Europe représente "un tout", n'est pas seulement celle d'un maghrébin, d'un musulman, elle est la compagne jumelle de tout être dont les traditions, les sexes sont très marqués par une Société faite par et pour les hommes où les filles et les femmes sont réduites à des ventres à donner des fils porteurs de tous les espoirs et toutes les ambitions du père.
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Vivre à ta lumière

Trois moments d'une femme, d'une mère, la mère de l'écrivain. Un roman bouleversant, un texte subjectif à bien des égards mais ô combien précieux.

Cette œuvre est à lire avec tout le recul nécessaire pour en apprécier tous les contours d'une vie à la fois banale et extraordinaire.
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Vivre à ta lumière

Frappée par cette écriture âpre et pourtant séduisante. Un texte sombre aux allures de conte. J'ai eu pourtant beaucoup de mal à m'attacher à Malika et le découpage du texte m'a fait froncer les yeux à plusieurs reprises. Ces trois moments de vie ne m'ont pas tous emporté de la même manière, je suis restée de marbre face à l'épisode de Monique notamment.
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Vivre à ta lumière

Un personnage féminin marquant, une écriture saisissante, une bonne construction narrative, l'histoire de Malika ne vous laissera pas indifférent/e et vous lirez ce roman d'une traite !

Nous sommes au Maroc, de 1954 à 1999, cette époque de la colonisation française à la veille de la mort d' Hassan II.

La 1ere partie aurait pu avoir pour titre "Tu ne m'as pas appris comment t'oublier". A Béni Mellal, Malika tombe passionnément amoureuse de Allal. Jeune et naïve, elle comprend toutefois que Allal et Merzougue s'aiment. Malika accepte tout par amour. Mais lorsque la France envoie Allal en Indochine et qu'il y trouve la mort, le cœur de Malika devient aussi dur que la pierre, son ventre contient la rage d'un amour qui n'aura duré que 2 ans. Rabat, quelques années plus tard, 2eme partie, elle est à nouveau mariée et a une ribambelle d'enfants, dont la magnifique Khadija, 15 ans. Monique, une française à la peau de lait, veut en faire sa bonne, croyant ainsi la sauver de la pauvreté. Mais c'est mal connaître Malika, sa force sa hargne, celle qui est méchante dit-on, ne se laissera pas faire. Entre les 2 femmes va se nouer un lien étrange... Dans la 3eme partie, tous les enfants de Malika sont partis dont Ahmed (l'avant dernier) parti à Paris et qui ne donne plus signe de vie. La France aura donc tout pris à Malika. Elle a 65 ans, elle est à l'abri du besoin dans sa maison de 3 étages construite à force de sacrifices quand Jaâfar, qui sort de 5 ans de prison, fait irruption chez elle pour la voler.

Je vous en ai déjà trop dit, mais lisez ce roman qui nous parle de l'auteur et de sa mère, lisez l'histoire de Malika, cette femme singulière, sorcière, forte, têtue. Peut être la trouverez-vous dure ou peut être comprendrez-vous son cœur amoureux, son cœur de mère.

Encore une fois Abdelah Taia, m'a totalement emporté dans son univers, avec émotion. Ce livre, je vous le recommande vivement, grandement !
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Vivre à ta lumière

L’auteur a souhaité à partir de la fragilité de Malika développer les trois grandes parties d’une histoire qui se passe au Maroc de 1954 à 1999.



Son premier mari Allal est envoyé par les Français combattre en Indochine et y est mort.



A Rabat avec son second mari et ses sept enfants, elle se bat pour empêcher sa fille Khadija de devenir la bonne de Monique, riche française. Or, elle ignore que Monique est d’origine marocaine et qu’elle partage une part de son histoire.



Enfin, vers la fin de sa vie, un jeune voleur homosexuel, Jaâfar, voudra la tuer.



L’auteur place la femme au centre d’une culture marocaine et rétrograde l’homme comme pour conjurer le malheur d’une femme qui doit toujours se taire. Mais le coup de force du roman réside dans le lien conté sur l’homosexualité.



Ecrit avec sérénité dans une douleur sourde, le calme respire le récit. Un roman qui se lit d’une traite et qui tient bien en main. Une douceur dans les phrases nous invite à parcourir des lignes récitées d’un chagrin de femme où la résilience musulmane se confond dans un quotidien bouleversant.

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Vivre à ta lumière

De 1954 à 1999, l’auteur Abdellah Taia raconte trois moments clés de la vie de sa mère, Malika, une femme marocaine de la campagne.
Lien : https://www.rfi.fr/fr/podcas..
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Vivre à ta lumière

Itinéraire dans le Maroc des années 1960 d’une femme mariée. Entre colère, désir de revanche et rêve d’affranchissement.
Lien : https://www.lemonde.fr/afriq..
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Une mélancolie arabe

Le ton change de façon perceptible dès le début, comparé à celui de "L'armée du salut", du même auteur". Plus saccadé -je dirais même haletant-, il semble exprimer chez l'auteur une sorte de mal-être. C'est comme si, après avoir abordé dans "L'armée du salut" ses souvenirs d'enfant avec recul et aussi une sorte de sérénité, il avait soudain réalisé que son passé recelait une grande part d'ombre qu'il acceptait enfin d'exhumer.



La scène qui ouvre ce roman est d'ailleurs particulièrement violente. Abdellah, alors âgé de treize ans, considéré comme la "pute" du quartier d'Hay Salam parce qu'il est efféminé et connu pour avoir pratiqué des attouchements avec d'autres garçons, est séquestré par un caïd et ses acolytes qui veulent abuser de lui. Il échappe au viol mais tente aussitôt de retourner de son plein gré sur les lieux de son agression, car il éprouve pour le caïd en question une attirance ambiguë. Sur le chemin qui mène à la maison où il a été séquestré, il pose sa main sur un poteau électrique en fer à haute tension, et perd connaissance.

Il revient à lui dans le salon familial, et est à partir de ce jour considéré comme un miraculé...



Des années plus tard, alors qu'il se souvient de cette épisode qu'il avait jusque-là occulté de sa mémoire, Abdellah, lui, prétend qu'il "venait de rencontrer la mort", qu'il était "parti, puis revenu", "mort dans un autre monde dont il n'avait plus de souvenir".

A compter de ce moment, c'est comme si sa vie était devenu frénésie.



"Pour moi, c'était le début de la course. Je me détachais des autres et je commençais à courir. Pour mon rêve ? Pour sauver ma peau ? Mon âme ?"



Le récit se compose ensuite d'épisodes de sa vie que l'on devine importants, de rencontres émouvantes, de relations amoureuses, qui l'ont fait souffrir, humilié, qui l'ont parfois enrichi. Il y évoque notamment sa passion pour le cinéma, l'image de sa mère, à laquelle il pense souvent, ses premiers pas dans l'écriture...



On ressent avec force le besoin de restructuration d'Abdellah, dans ce récit qui se résume finalement à une quête, d'amour, de reconnaissance, d'identité.

Il émet la volonté de se détacher de ses particularités individuelles, qu'elles soient sexuelles, religieuses, ou raciales, pour se mettre à l'écoute de lui-même dans sa dimension universelle d'homme, afin de pouvoir ensuite se rapproprier ses différences.

La plume se met au service de ses émotions, de cette poursuite de lui-même, jusqu'à en être indissociable. C'est comme si Abdellah Taïa nous faisait respirer avec lui, ressentir ses doutes, sa folie, son vertige.



"L'armée du salut" est un récit fort et émouvant, mais "Une mélancolie arabe" possède à mon sens une puissance d'évocation encore plus troublante.


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L'armée du salut

Dans ce roman, Abdellah Taïa revient sur certains épisodes de son passé, de ses années d'enfance marocaines à celles où, jeune adulte, il découvrit l'Europe en vivant à Genève puis à Paris.



Une grande partie de "L'armée du salut" est consacrée à l'amour qu'il vouait à son frère aîné, Abdelkébir. Un amour inconditionnel, possessif, sensuel, qui semble avoir constitué les prémices à sa découverte du désir, à son attirance pour le corps masculin.

Il y évoque certains des autres membres de sa famille, parmi lesquels sa mère, M'Barka, femme charismatique et un peu sorcière, ou encore son père Mohamed, à qui est d'ailleurs dédié ce livre.

Par la description de scènes de la vie quotidienne parfois théâtrales (les disputes entre les deux parents sont de véritables moments d'anthologie !), de souvenirs parfois très intimes, le lecteur a un aperçu de l'ambiance qui régnait au sein de cette grande famille (Abdellah a au total huit frères et soeurs) où l'on vivait dans la promiscuité, mêlant les odeurs, la sensation des peaux les unes contre les autres, le souffle des respirations, le bruit familier des ronflements ...



"Dans ma tête, la réalité de notre famille a un très fort goût sexuel, c'est comme si nous avions été des partenaires les uns pour les autres, nous nous mélangions sans cesse, sans aucune culpabilité".



Le récit fait ensuite un bond quelques années plus tard : nous retrouvons Abdellah en Suisse ; il vient y poursuivre ses études dans l'université où enseigne Jean, l'amant qu'il a quitté récemment.

La personne qui devait venir le chercher à l'aéroport de Genève lui a fait faux bond, et il se retrouve seul, perdu, frigorifié. C'est ainsi qu'il échoue à l'Armée du salut.



Abdellah Taïa donne vraiment l'impression, dans ce roman, de se mettre à nu. Il s'exprime avec une sorte de candeur sincère, presque enfantine, sans tabou, laissant parler son coeur. Il en résulte un récit fort touchant, parfois troublant, qui met en évidence la spontanéité, la générosité et le criant besoin d'amour du narrateur (qui, vous l'aurez compris, est aussi l'auteur).




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Le jour du Roi

Au Maroc, le roi, ce n’est pas rien !

En l'occurrence, c'est Hassan II qui en cette année 1987 incarne la prestigieuse autorité royale.

Or, la nuit dernière, Omar l'a vu en rêve. Il s'agit là d'un tel événement que l'adolescent s'empresse d'aller partager cette expérience nocturne avec Khalid, son meilleur ami. Son camarade se montre effectivement captivé par les détails du songe d'Omar, d'autant plus que le roi en personne va honorer de sa présence leur petite ville de Salé, et ce, dès le lendemain.

Aussi, lorsqu'en classe, plus tard dans la journée, leur professeur annonce à ses élèves que Khalid, en sa qualité d'excellent élève, a été choisi pour aller baiser la main du souverain lors de sa visite, pour Omar, c'est la consternation, car son ami lui a caché cette extraordinaire nouvelle dont il avait forcément eu connaissance auparavant.



La brièveté du "Jour du Roi" n'empêche pas ce roman d'aborder, par l'intermédiaire de l'affrontement qui va suivre entre les deux jeunes garçons, une multitude de thématiques, sans toutefois le faire de façon superficielle. Je crois que cela tient au fait qu'Abdellah Taïa donne l'impression de mettre ses personnages à nu. Omar, notamment, porte un regard particulièrement aigu non seulement sur le monde qui l’entoure, en s’efforçant de comprendre les motivations intimes des comportements d'autrui, mais aussi sur ses propres émotions, dont il tente d’analyser le sens profond.



L’expression de son ressenti, issu à la fois de sa culture et de son expérience personnelle, lui fait porter sur la société marocaine un regard tour à tour détaché et critique, qui permet de mettre en évidence toutes ses contradictions…

… mais pas seulement. Car si l’auteur évoque en filigrane de son récit des thèmes sociétaux tels que l’émancipation de la femme, ou celui du poids des interdits comme catalyseur du désir de transgression, il dépeint surtout avec beaucoup de talent les relations qui lient ses deux personnages principaux, qui entretiennent des rapports ambigus et troubles, oscillant entre amour et violence, entre jalousie et attirance sexuelle.



« Le jour du Roi » est un récit envoûtant et dur à la fois, où rêves et visions se mêlent aux faits réels pour les teinter de surnaturel et de symbolisme.


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La vie lente

Tout commence par une banale histoire de nuisances sonores occasionnées par sa voisine du dessus, une vieille dame de 80ans, recluse dans son studio de 14m2. Dans un premier temps, il essaye de s'entendre avec Mme Marty sa bruyante voisine. Il lui explique les conséquences néfastes que ce bruit à sur sa santé. Madame Marty tout en s’excusant et en promettant de faire attention, lui fait comprendre que ce sont les bruits de la vie, de sa vie qu’il entend et qu’elle ne peut s’empêcher de vivre.



Malheureusement, au fil du temps, ces bruits récurrents finissent par faire perdre patience et la raison à Mounir. Il en vient à proférer des propos d’une grande violence envers Madame Marty qui prend peur et fait intervenir la police. Les relations avec les autres habitants de l’immeuble ne sont guère meilleures. Ceux-ci souhaitant le voir expulser car fauteur de troubles, et faisant tache dans cet immeuble bourgeois ou il est le seul Marocain. Il leur répond par message écrit ,d’une grande ambiguité, affiché dans le hall d’entrée.



L’auteur situe cette histoire dans l’année 2015, après l’attentat de Charlie Hebdo. Le climat de défiance engendré a durement été ressenti par Mounir, en tant que musulman. Les hurlements adressés à Mme Marty, n’ont pour lui aucune valeur de menaces, ce sont simplement les mots d’une personne excédée par le manque de sommeil, et moyen d’expression ordinaire utilisé dans son pays d ’origine. Ils ne portent pas à conséquence.



A l‘arrivée de la police, après une perquistion et un interrogatoire en règle, ou il est considéré comme un éventuel terroriste, une éventuelle menace pour la sûreté de l’Etat, il est relâché faute de preuves. Cette expérience lui fait prendre conscience que malgré ses études supérieures, son doctorat, son aisance financière, il reste pour la majorité de la population autochtone, l’étranger, celui qu’on peut humilier, mépriser, soupçonner, qui doit sans arrêt s’excuser pour tout et rien, qui ne peut se rebeller sous peine d’offusquer et/ou de passer pour mal éduqué. Lui l’émigré, qui ne peut et n’a le droit de ne rien dire. surtout s’il vient d’un pays considéré comme inférieur économiquement. Le dernier à compter à côté d’une native du pays dans lequel il a émigré.



Alors pour se retouver, il part en banlieue, La Défense, puis Nanterre et, la Cité Picasso, là ou il est susceptible de rencontrer des émigrés, des gens comme lui, qui ont une vie, un franc parler, des sentiments qu’ils peuvent exprimer naturellement, sans risque d’être jugés. Des personnes qu’il a lui-même regardé sans les voir.



Lors de ses pérégrinations il rencontre Antoine, Policier, Marié, 3 enfants, qui n’assume pas son homosexualité, avec qui il aura une liaison sur 3 mois avant que celui- ci ne retourne à son épouse. Fiction ou réalité ? l’auteur nous laisse libre de l’imaginer.



J’ai beaucoup aimé ce livre. Il souligne les frustrations et le sans-gêne pour ceux qui en sont victimes, et d’incompréhension, voire le je m’enfoutisme par ceux qui en sont la cause, et finissent par dégénérer en violences verbales et/ou physiques et se terminer par une haine réciproque.



II reflète bien, également, l’ambiance, le climat de suspicion envers les personnes émigrées, mais pas seulement musulmanes, certaines situations reflètent les conditions de vie et d’acceptation de celles-ci par les étrangers et souvent imposées et/ou sous entendues par les autochtones.
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Celui qui est digne d'être aimé

J’abandonne la lecture ici. Je n’arrive pas à apprécier le style d’écriture. J’espérais trouver de jolies figures de style pour m’accrocher mais le ton direct du récit n’arrive pas à me retenir. Je crois que l’auteur parle de lui, de sa naissance indésirable par sa mère car elle pensait qu’il était une fille, la septième après les six autres. Il parle aussi de son homosexualité qui pourrait aussi avoir un lien avec sa naissance non souhaitable, c’est un avis pas une affirmation; je ne suis pas analyste. Homosexualité et naissance indésirable, deux thématiques à haut potentiel. On aurait pu mieux les exploiter dans un récit percutant. Dommage.
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