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Critiques de André Brink (255)
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Le mur de la peste

Nous sommes dans les années 80 à Paris. Andréa Malgas, métis d’une trentaine d’années, y vit depuis huit ans. Elle a fuit l’Afrique du Sud.

Intégrée maintenant dans ce pays qu’elle a apprivoisé, elle se laisse vivre. Elle est heureuse avec Paul, son amant, écrivain et scénariste, jusqu’au jour où il la demande en mariage. Le « oui » ne lui vient pas spontanément alors qu’elle l’aime profondément. Pour tenter de comprendre cette réticence, Andréa décide de partir seule quelques temps en Provence en invoquant comme raison des repérages sur le prochain film de Paul basé sur l’histoire de la peste. Les premiers jours de son voyage, elle essaie de faire le point et seuls des souvenirs de son enfance et de sa fuite la hantent. Les retrouvailles avec elle-même sont bousculées par l’arrivée impromptue de Mandla, un ami de Paul, sud-africain noir impliqué dans la résistance à l’apartheid qu’elle n’apprécie pas. S’ensuit des discussions orageuses entre cette femme qui ne veut plus rien à voir avec son pays d’origine et cet homme qui se bat pour lui, quitte à y risquer sa vie. Ce qu’Andréa ne sait pas c’est que Mandla détient la clé de ses choix à venir…



C’est avec beaucoup de fougue et de sensualité que nous suivons les pas d’Andréa, femme intense et fière. On s’attache à elle, à ses emportements, à ses doutes.

Par le biais d’une narration particulière alternant les « je » et le « il », André Brink nous parle des thèmes qui lui sont chers : l’engagement politique, le racisme – la peste de notre époque - et les relations amoureuses entre noirs et blancs. L’action du roman ne se passe pas en Afrique du sud comme la majorité de ses romans mais elle envahi notre lecture à chaque page, violente et dangereuse, belle et lourde de sens.



Le Mur de la peste est avant tout un très beau portrait de femme que j’ai lu avec beaucoup de plaisir. Seule la fin m’a laissée sceptique : l’auteur se détourne d’Andréa pour en revenir à son amant qui lui aussi est emprisonné dans ses doutes face à l’engagement. J’en ai ressenti de l’irritation comme si finalement, Andréa n’était qu’un moyen de mettre en valeur cet homme et que d’un coup, elle passait au second plan. J’ai même eu l’impression que l’auteur se substituait au personnage de Paul : intuition confirmée ou pirouette réussie ? Je pencherais pour cette seconde solution avec cet auteur passé maître dans l’art de manipuler ses lecteurs…

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Rumeurs de pluie

Martin Mynhardt, coincé dans une chambre d’hôtel à Londres, raconte un «fameux week-end» qui a bouleversé sa vie. Afrikaner sûr de lui avec une belle situation, une épouse ravissante et de beaux enfants, Martin ne s’est jamais remis en question jusqu’aux événements récents qui ont balayé sa vie. Avec réticence et de nombreux chemins détournés, il essaie de comprendre comment on en est arrivé là. « Là » c’est l’implication de la réalité de l’apartheid chez ses proches qui ont, à l’inverse de Martin, décidé de s’engager pour une Afrique du sud plus juste et qui en payeront le prix. A commencer par Bernard, son ami d’enfance, son modèle qui va être traduit en justice pour actes contre le régime, ensuite sa maîtresse, Béa, est également arrêtée et finalement, il sent les germes de la révolte grandir chez son fils. Un fils qui désertera sa famille et ne reviendra plus.

Martin Mynhardt ne comprend pas la lutte anti-apartheid, il préfère ne pas prendre position et estime que le temps seul suffira à améliorer les conditions des noirs. Il est dérouté et un rien moqueur quand Bernard lui parle de la nécessité de se battre. Martin est en quelque sorte «l’homme de tous les jours », caché derrière la réalité historique, qui se suffit à lui-même et qui ne sent pas concerné par le monde qui l’entoure, si ce n’est pour sa situation personnelle et professionnelle. Mais son refus de s’engager est un choix en lui-même et entraîne des conséquences : il est ébranlé dans ses certitudes, il se retrouve seul mais jusqu’au bout, il restera lui-même : « J’ai essayé avec tant d’ardeur, j’ai agi avec la meilleure des intentions ; j’ai voulu rester loyal à ma présence, ici, à mon besoin de survivre. N’est-ce-pas suffisant ? »



L’auteur a le don de façonner des personnages très humains. Ici, il nous présente l’apartheid vu du côté d’un Afrikaner qui certes comprend que ce système n’est pas le meilleur mais qui y croit encore. Et celui-ci est contrebalancé par un autre personnage, un homme qui s’engage et qui se bat pour un monde meilleur. L’amitié entre les deux permet un débat et ouvre la réflexion : qui a tort, qui a raison, quel est le meilleur chemin à prendre ? Et surtout, ce roman nous pose aussi la question de savoir quelles sont les limites à l’amitié : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour nos amis ? Martin, malgré lui, sera confronté à ce dilemme et au final, il ne lui restera que la pluie pour laver ses choix…



Très beau roman, du très bon André Brink !

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Une saison blanche et sèche

André Brink fut sans doute le premier écrivain afrikaans dont les oeuvres ont été interdites pendant l'apartheid en Afrique du Sud. Il a abordé non seulement le thème de la torture sous la politique de ségrégation raciale, mais a aussi osé constamment défier le puritanisme et les politiques racistes de l'Afrique du Sud.

‘'Une saison blanche et sèche'' commence par une enquête, celle de Ben, qui tente d'éclaircir les raisons du décès en captivité de Gordon. Et nous voilà plongés dans le régime inhumain, sournois et violent de l'apartheid et confrontés à l'impact dévastateur que peut avoir ce régime sur les populations noires. Mais il rend aussi hommage à l'action individuelle face à l'injustice systémique.

Un livre prenant, fort dont vous vous souviendrez longtemps et que je recommande.

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Une saison blanche et sèche

Le style est quelque peu aride et retient l'émotion. Le livre n'en est pas moins un témoignage cinglant sur l'apartheid. Face aux discriminations raciales, l'idéalisme est à la fois force et faiblesse. Entre Blancs et Noirs, si fragile est l'espoir. Il l'est encore aujourd'hui.



Sous la forme d'un haïku :



Dans l'Afrique du Sud,

Blancs et Noirs, c'est sans espoir.

Je ne savais pas.
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La porte bleue

Une histoire kafkaïenne où le héros voit sa vie disparaître pour en découvrir une. Fantasme, vie rêvée, on ne sait pas trop ce qui rend ce roman pour le moins étrange mais dont on a eu dû mal à fermer avant la fin.
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Le mur de la peste

je ne me lasse pas de l'écriture, engagée d'André Brink mais sachant aussi nous faire de belles histoires d'amour... très intéressée par l'apartheid, l'Afrique du Sud, cet écrivain a été un guide pour moi.
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Un turbulent silence

Un livre lu et étudié lorsque j'étais étudiante en lettres modernes. J'en garde un souvenir impérissable. Depuis, je l'ai conseillé à plein d'amis, je l'ai prêté bien souvent, et même offert... Le plus grand livre d'André Brink !
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Une saison blanche et sèche

Lors de mon voyage en Afrique du sud, j'ai emporté dans ma valise "Une saison blanche et sèche" afin de découvrir la littérature de ce pays et approfondir légèrement ma connaissance de l’Apartheid et de son fonctionnement.

Ben du Toit, professeur, voit sa vie bouleversée quand le jardinier de son école disparaissent mystérieusement après avoir été interpellés par la police.

Ben se lance alors dans une enquête qui fera imploser sa vie, et lui fera découvrir le système profondément inégal et violent sur lequel se fonde son pays de naissance.

J'ai bien apprécié cette lecture qui illustre bien l'inhumanité du système mis en place en Afrique du sud à la fin du XXème siècle.
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Au-delà du silence

Au delà du silence/André Brink

C’est un récit saisissant qui vous attend à la lecture de ce livre admirable d’André Brink publié en 2002. Un récit basé sur des faits historiques avérés.

Bouleversant et à la limite du supportable quand vous lirez les souffrances physiques et morales de Hanna le personnage principale de cette fresque historique qui se passe en Namibie en 1904, appelée à cette époque Sud Ouest Africain et colonie allemande de 1884 à 1915.

Nous sommes donc au tout début du XXé siècle et la colonie manque de femmes comme ce fut le cas dans d’autres colonies d’ailleurs : alors on expédie des contingents d’orphelines qui vont vite devenir la proie de brutes avinées avides de chair fraiche. Souvent pour ces jeunes filles c’est le voyage de la dernière chance le sort des orphelines placées dans des familles en Allemagne n’étant pas toujours enviable, les mauvais traitements étant la règle à cette époque.

Le sort d’Hanna va nous conduire aux confins de l’horreur et de la plus ignoble dégradation physique et morale de l’être qui se puisse imaginer. Humiliations, viols, coups, séquestrations, tout est permis à l’encontre de ces femmes éperdues.

Le calvaire commence sur le bateau qui de Brême rejoint après un long voyage le port de Swakopmund en Afrique du sud ouest. Il se poursuit dans le train qui va du port à la capitale Windhoek. Et ce n’est pas fini car les filles qui n’ont pas trouvé preneur ne seront pas épargnées à Fraueinstein, ce lieu de perdition isolé dans le désert.

La révolte avec la haine pour moteur va devenir la raison de vivre de Hanna : elle va partir en croisade contre les colons et la soldatesque, dans une fuite hallucinante qui vous laissera abasourdi au terme de cette lecture.

« Il n’y a en elle ni hâte ni impatience. Tout est serein, tout est transparent dans cette lumière. Aucun amour ne saurait être aussi gratifiant, aussi bon que cette haine. »

André Brink avec le talent qu’on lui connaît, a mis en scène parfaitement ce personnage au destin hors du commun et évoque pour nous le passé peu glorieux de la colonie. Car les orphelines ne sont pas les seules victimes dans cette histoire : il y a toutes les persécutions dont furent l’objet les autochtones Namas, Hereros, et autres Ovambos.

Rappelons que le Sud Ouest Africain fut colonie allemande de 1884 à 1915 avant de devenir protectorat Sud Africain puis indépendant sous le nom de Namibie en 1990.

Auparavant, ce territoire grand comme presque deux fois la France, fut dépendance de la Colonie du Cap (1793), puis cédé aux Anglais en 1878. Les premiers missionnaires allemands arrivèrent en 1820 et fondèrent la première ville allemande en 1860 (Keetmanshoop). Avec la fondation de la ville de Lüderitz en 1884, le territoire devient protectorat allemand.

L’arrivée de Hanna en Afrique se situe en 1904 alors que les autochtones hereros se sont soulevés contre les envahisseurs, et que le général allemand Lothar von Trotha exerce une répression féroce avec création de camps de concentration dont il est question dans le récit. Un génocide puisque les Hereros voient leur population passer de 80 000 sujets à 15 000.

La Première Guerre Mondiale mettra fin au protectorat allemand et c’est l’Afrique du Sud qui sur avis de la SDN gouvernera ce territoire.

La construction du récit est remarquable : dans une première partie, l’auteur rassemble les éléments dispersés d’un puzzle, il se documente, chaque chapitre évoquant un moment dans la vie d’Hanna sans tenir compte de la chronologie. Du présent, on passe au passé avec des allers et retours explicatifs et dans la seconde partie, on retrouve le présent et le déroulement des événements selon la chronologie.

Réalisme, violence et cruauté font de ce livre un des plus durs qu’ait écrit André Brink.

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Une saison blanche et sèche

Une saison blanche et sèche/André Brink

Publié en 1979 en Angleterre puis traduit en français en 1980, ce passionnant récit est resté longtemps interdit en République Sud-Africaine. Il a obtenu le prix Médicis en 1980.

Les faits se passent à l’époque de l’apartheid dans les années 70. Un professeur de lycée d’origine boer, Ben Du Toit a décidé d’élucider les circonstances de la mort de son jardinier et ami Gordon, un kaffir dont le fils est mort aussi dans d’étranges circonstances. Cette recherche obsessionnelle, solitaire et désespérée de la vérité, au risque de tout perdre, vie familiale, professionnelle, sociale, va conduire Ben en enfer, la peur au ventre à chaque instant. Son juste combat d’un homme qui croit en un idéal semble voué à l’échec contre la Sûreté Nationale qui comme la Gestapo en d’autres temps, fait disparaître quiconque la gêne. Ben veut briser la conspiration du silence qui entoure ces morts douteuses.

Le témoignage de Brink sur les conditions de vie à cette époque fait de ce livre engagé et humaniste, plaidoyer contre le racisme, la ségrégation et l’intolérance, un ouvrage courageux. C’est un livre dur, très dur.

La technique de narration est intéressante et fait penser à Stefan Zweig : l’auteur en effet se met en scène et à partir d’un fait concernant un de ses amis, va construire l’histoire de l’obstination et l’acharnement d’un homme que rien n’arrête pour être en paix avec sa conscience.

A noter qu’aujourd’hui, André Brink, longtemps engagé dans la lutte antiapartheid est déçu par la gouvernance noire, aussi arrogante que l’était les Blancs. « La fin de l’apartheid n’a rien changé à la vie quotidienne des sud-Africains les plus pauvres » déclarera quelques années plus tard André Brink.

La vaine lutte de Ben n’en prend que plus de beauté et tout au long de ce récit palpitant, je pensais à la phrase de Guillaume d’Orange qui disait : « Il n’est point besoin d’espérer pour entreprendre. » Car c’est bien cela que j’ai ressenti dans la deuxième partie du livre : Ben désespéré, surveillé, espionné, menacé, agressé, veut aller jusqu’au bout, mais ne sait jusqu’au bout de quoi…

Un très grand roman.

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Philida

Je n'ai absolument pas réussi à apprécier ce roman.

Ce n'est pas question de style, qui peut devenir poétique parfois, ni de la rudesse des mots afrikaners.

Juste pas réussi à appréhender les lieux, les personnages, leur histoire.

Je suis resté dans le brouillard...

Tant pis...
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Une saison blanche et sèche

Ben Du Toit est professeur d’histoire, bon père de famille et chrétien fidèle. Il est afrikaner de Johannesburg. La communauté norie, il la fréquente peut-être un peu plus près que les autres afrikaners de son entourage dans le sens où il prend en "amitié" Gordon le jardinier de l'établissement où il enseigne. Gordon a un fils Jonathan, élève doué que Ben décide d'accompagner en lui payant des études. Jonathan est aussi un anti-apparteid et participe à des manifestations contre le pouvoir blanc afrikaner. Jonathan est arrêté et meurt en prison. Gordon décide d'enquêter sur cette mort. Il l'est lui aussi pris dans la spirale d'un régime dictatoriale pour qui est mal né, raciste et violeur des droits élémentaires de l'Homme et de la Femme. Ben du Toit commence lui aussi une enquête, il veut connaître ce qui s'est passé. Puis il veut savoir REprenant conscience de ce qui se passe dans son pays.



Une saison blanche et sèche est avant tout une somme de souvenirs de mes années lycée et plus exactement de mes cours d'anglais de 1ère et de terminale. Nous avions étudié des passages complets en anglais, notre professeur de français, adepte de la fiche de lecture nous l'avait fait lire pendant des vacances scolaires pour en faire une de ses fameuses fiches. C'était à l'époque du sortie du film avec D. Sutherland et M. Brando au cinéma si bien que nous avions eu droit à une sortie scolaire pour aller le voir en VO. A l'époque, j'avais adoré ce livre (et le film au passage). Sûrement que mon engouement était plus mu par l'affect et les sentiments plus que par une réelle conscience politique.



Je suis tombée sur mon exemplaire du roman de l'époque que j'ai relu. Que me reste-t-il de ce roman ? Un récit très bien mené qui explique avec subtilité la REprise de conscience d'un homme face à un régime bestial et cruel. Je dis REprise car Ben du Toit sait très bien ce qui se passe autour de lui mais comme les autres, je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien. Autre subtilité bien expliquée par André Brink la soi-disante amitié de Ben pour Gordon. Soi-disante car il est afrikaner, Gordon est noir, Ben est élevé depuis toujours dans une idéologie politique, sociale, économique et sociologique qui lui dit qu'il est le maître et l'autre l'esclave. A ce tire, il peut avoir de la compassion et de la charité chrétienne et puis c'est tout. Inconsciemment c'est ce que ressent Ben.



Le roman est aussi une enquête qui met en lumière le fonctionnement de la police et de la justice dans l'Afrique du Sud de l'aparteid. C'est bien retranscrit et du coup le lecteur saisit très bien ce fonctionnement racialiste, qui va au-delà de l'injustice.



Enfin le roman c'est aussi une triste leçon : se battre contre l'injustice allant jusqu'à se battre contre son camp intime : sa famille, ses proches, sa situation etc...c'est plus que de la noblesse mais ce n'est pas parce que vous vous battez à partir du bon camp que vous gagnez. Certains intérêts sont plus forts.



Ce roman a peut-être pris un tout petit coup de vieux car l'aparteid , du moins en Europe, n'est plus vraiment étudié ou du moins expliqué. Même s'il nous reste la figure, le symbole de Nelson Mandela, l'étude, la contextualisation et l'histoire de ce régime ne sont plus tellement objet d'intérêts. Dommage !
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Une saison blanche et sèche





Un grand livre et un grand auteur!



Nous sommes en Afrique du Sud en plein apartheid, bien avant le prix Nobel de la paix reçu par Mandela et De Clerk. Ben du Toit est professeur d'histoire, c'est un homme sans conviction; il mène une vie banale sans faire de vagues.

La mort du fils du jardinier du lycée où il enseigne puis l'emprisonnement et la mort du père vont lui ouvrir les yeux et lui faire réaliser que le monde dans lequel il vit est un monde où selon ta couleur de peau tu appartiens à une catégorie ou à une autre.

Il va découvrir que la justice dans son pays n'est qu'un mot galvaudé, qu'on meurt de ne pas vouloir rentrer dans le rang.

Il va dès lors se battre pour une vraie justice, mettant en péril sa propre vie.



Ce témoignage est absolument magnifique, il est percutant et il touche vraiment des cordes sensibles et au cœur.

Ben du Toit choisit de ne pas se taire, de ne plus fermer les yeux, il se met en danger et malgré tout ce qu'il endure il ne lâche jamais.

C'est un roman d'une dureté terrible car il est vrai, ses personnages sont humains et réels tellement l'auteur nous les présentent sous des jours différents. Aucune complaisance, c'est la vie dans toute son horreur et dans son espoir.

Une écriture forte qui emporte tout et qui nous conduit dans les pas de Ben du Toit jusqu'au final.

Bien sûr actuellement nous savons que l'apartheid a été aboli, que Mandela a été le premier président noir d'Afrique du Sud et que les conditions d'existence des populations noires se sont améliorées mais quand on lit ce roman on ne peut s'empêcher de se demander comment l'apartheid a-t-il pu exister et comment est-il possible qu'on puisse penser qu'un humain est inférieur à soi parce que la couleur de sa peau est différente de la nôtre.

Un roman qu'on ne peut que conseiller pour que ces horreurs ne se reproduisent plus jamais. Comme pour le nazisme et le fascisme, c'est un devoir de mémoire.


Lien : http://delcyfaro.blogspot.co..
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Une saison blanche et sèche

En 1980, Une saison blanche et sèche obtient le prix Médicis étranger, alors même que la publication de l'ouvrage a été censurée dans le pays d'origine de l'auteur, pays au cœur du roman : l'Afrique du Sud. Il faut dire que André Brink situe son histoire en plein apartheid, dans une société scindée entre Noirs, Afrikaners et Britanniques. J'avoue qu'il m'aura fallu lire en parallèle quelques articles sur l'histoire de l'Afrique du Sud pour saisir comment, au sein même de la communauté blanche, des tensions existaient à l'époque.



Au fil des pages, André Brink met en scène des personnages plus ou moins attachants, pour beaucoup très marqués par le racisme et la supériorité présupposée de l'homme blanc sur les Noirs. On découvre le contraste entre la misère des townships, banlieues où sont reléguées les Noirs, et les quartiers "blancs", l'opulence des Afrikaners au pouvoir, toujours plus sûrs de leur supériorité... Oui, clairement, Une saison blanche et sèche est un roman qui révolte. Qu'il ait été censuré en Afrique du Sud souligne combien il devait percutant et dérangeant à l'époque de sa publication.



Construit comme un thriller, Une saison blanche et sèche met en lumière les travers inévitables de l'apartheid et de la classification des races. Pour nous rappeler que de telles politiques racistes ne se sont pas éteintes avec le 3e Reich, loin de là, et qu'elles perdurent d'ailleurs encore dans certains pays, dès lors que l'on discrimine et persécute, jusqu'à la mort parfois, des êtres humains en raison de leur couleur de peau, de leur foi, ou de leur sexualité...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Une saison blanche et sèche

Devrait-on relire les livres qui nous ont marqués à leur parution?



Je n'ai pas la réponse, mais j'ai du mal à cacher ma déception pour ce livre là.



Il faut dire que son écriture correspondait à un moment précis de l'histoire de l'Afrique du Sud , au moment où une répression terrible s'abattait sur tous ceux et celles qui voulaient que le monde entier sache ce que le régime de l’apartheid cachait d'horreurs dans son implacable application.



André Brink a eu le mérite, grâce à ce livre , d'ouvrir notre conscience à l'inacceptable violence faite aux valeurs de l'humanité .

Un homme honnête , Ben Du Toit, simplement honnête, veut montrer qu'on a tué d'abord le fils du jardinier de l'école puis, le jardinier lui-même seulement parce qu'ils étaient noirs .

Je me souviens bien combien j'avais été angoissée par l'enquête du personnage principal Ben , au point d'avoir parfois du mal à tourner les pages .

Le roman commence en effet par la fin , la mort de l'honnête et courageux Ben.



On sait que tout finit mal ,seul espoir : l'écrivain réussit à écrire ce roman , il en devient un personnage ; comme son livre est arrivé jusqu'à nous, on comprend qu'une partie de la vérité a été révélée au monde.



Je trouve que le roman a vieilli et il m'a fallu toute la force de mes souvenirs pour aller jusqu'au bout.



Je ne veux pas m'étendre car ce serait comme abîmer une œuvre qu'on a adorée mais je laisse à deux autres blogueuses le soin d'exprimer deux opinions opposées.
Lien : http://luocine.over-blog.com..
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La porte bleue

David vit une vie tranquille en Afrique du Sud avec sa femme, Lydia. Mais un jour, en ouvrant la porte bleue de son atelier, il se retrouve face à une femme noire et deux enfants métis qui sont les siens. Il essaye de revenir à son appartement mais sans succès. Il se souvient alors de son passé…

Etrangement envoûtante cette histoire ! Très intéressante aussi car elle aborde la question de l’apartheid, toujours très présent en Afrique du sud. David veut vivre une vie sans paisible même si cela restreint sa liberté d’agir. Cette porte bleue représenterait-elle ses regrets ?

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Une saison blanche et sèche

Quand j'ai lu ce roman d'André Brink, j'avais été fort impressionnée par ce qu'il décrivait... j'étais déjà fort intéressée par l'Afrique du Sud et sensibilisée aux droits de l'homme...

je reprends à mon compte ce que j'ai lu sur cet ouvrage...

"C’est une superbe histoire du combat d’un honnête homme, solitaire, face aux atrocités commises par le gouvernement blanc. La description de Soweto, l’une des multiples « townships » de Johannesburg, est tellement poignante qu’elle coupe le souffle au lecteur.(...)

C’est le combat d’un homme que plus personne n’arrive à comprendre, ne veut comprendre parce qu’il préfère la vérité à son confort".

j'ai aimé le combat contre l'apartheid d'André Brink... ses romans depuis la fin de cette période sombre me paraissent moins forts...

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L'insecte missionnaire

André Brink, auteur clé, auteur phare, de l'Afrique du sud, a produit des chefs d'oeuvre, comme Une saison blanche et sêche, ou Au-delà du silence. Mais ce livre-là, rien à faire, à aucun moment je ne me suis prise au jeu de cette lecture. L'ennui dominant, je me suis mise à feuilleter à toute allure le volume à la recherche d'un passage un peu accrocheur, sans succès, et je l'ai fermé définitivemetn sans même chercher à connaître la fin.

Est-ce l'histoire elle-même ? Le héros est un jeune garçon noir né dans la servitude dans l'Afrique du Sud de la fin du XVIIIème siècle, qui vient au monde dans des conditions troubles, plusieurs récits se chevauchant (dès ce moment là le lecteur peine à s'y retrouver...). Il révèle très tôt des des pouvoirs surnaturels, puis va connaître la révélation de Dieu par des échanges avec des pasteurs et autres saints hommes, enfin il deviendra lui-même prédicateur - le premier prédicateur noir de ce pays - l'histoire est vraie d'ailleurs, et ce simple résumé semblait prometteur...

Alors le style ? haché, hachuré et surprenant, des pyramides de mots où là encore le lecteur peine à trouver un sens, des fantaisies incongrues. Bref très différent du André Brink que je connais, manquant de cohérence et de structure.

Et puis m'a-t-il semblé, aucune ambiance, aucun repère, aucun décor où se transporter. Les autres personnages sont évanescents.

Alors un seul conseil : lire et/ou relire "Une saison blanche et sêche".
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Dans le miroir suivi de Appassionata

Dans l'Afrique du Sud post-apartheid, la chronique d'une famille blanche vue sous deux courts éclairages, celui de l'architecte et celui du pianiste...

Steve, le héros, du moins le premier des deux héros, est un architecte de renom. Il vit dans une superbe maison du Cap, jardin et piscine compris, flanquée d'un garage où trônent pas moins de 5 véhicules. Il est éperdu d'amour pour sa superbe épouse, Carla, une rousse flamboyante à la sensualité dévorante, tout en regardant en coin la jolie étudiante allemande blonde qui garde ses filles. Les deux gamines en question, surdouées en tout, suivent des cours de musique auprès d'un pianiste de renom, lequel prépare un récital avec une suberbe cantatrice à la longue chevelure blonde et au passé trouble.

Bref, tout va bien pour notre héros, comblé par sa femme, par ses filles, par son métier et sa réussite professionnelle. Jusqu'à ce beau matin où, sortant de la douche, il se regarde dans la glace... O stupeur : il est devenu noir. Noir de la tête aux pieds.



Dès lors, dans cette même Afrique du Sud post-apartheid, tout va basculer pour lui. Certes sa femme est toujours là, la jolie étudiante aussi, sa réputation professionnelle reste la même mais... il ne peut plus voir le monde et les gens de la même façon, et les autres ne le voient plus de la même façon.

Tout va lentement se déliter autour de lui, dans un climat irréel lourdement chargé de symboles - les clochards qui squattent l'immeuble qu'il a conçu, l'amie opportunément absente, l'étudiante allemande qui n'en veut qu'à sa peau de Noir, l'attaque à main armée lors d'un dîner au restaurant, après laquelle s'enclenche, dans une deuxième partie et pour de nouvelles aventures, la lecture du pianiste de renom sur les mêmes évènements.



Certes l'ensemble laisse le lecteur sur sa faim, on aimerait en savoir plus sur l'un et l'autre des récits, surtout le premier, dans ce contexte d'une nation qui se veut arc-en-ciel et continue à se chercher comme sait si bien la décrire l'auteur dans tous ses romans. Mais cette ambiguïté, ces incertitudes, ne sont-elles pas justement, représentatives de cette quête trouble, de ce passé que tout un pays n'en finit pas d'exorciser ?
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Une saison blanche et sèche

Ben Du Toit, un professeur d'histoire afrikaner, découvre les réalités de son pays et de l'apartheid quand Gordon, le jardiner noir de son école et son fils sont arrêtés et meurent en prison.

J'ai aimé appréhender l'apartheid du point de vue afrikaner car même si ce sont les blancs qui ont mis ce système en place, il est important de préciser que tous n'étaient pas de cet avis. Finalement il existe des "Justes" partout et cela rassure.

On ne se rend compte de la réalité que quand elle nous atteint directement, nous ou nos proches, mais peu importe le plus est la réaction et pour cela Ben Du Toit est un grand exemple de courage.
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