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Critiques de André Brink (255)
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Philida

Voilà un livre assez passionnant, car son histoire n'est pas banale. En effet, André Brink a écrit ce roman à partir d'un épisode de son histoire familiale. Ce livre raconte non seulement l'histoire d'une femme qui survit et se bat tous les jours pour sa survie et celle de ses enfants, mais elle croit aussi en la justice. Elle aime passionnément et cela lui permet de ne pas avoir de limites et de se dépasser dans tout ce qu'elle fait : porter plainte envers le père de ses enfants - un blanc !-, partir et refaire sa vie avec ses enfants, et surtout pourvoir un jour être libre.

Un petite anecdote : ce livre m'a aussi interpellé par l'activité que réalise Philida : elle tricote, autrement dit, c'est une tricoteuse ! Ce métier hors du commun et que je voie pour la première fois dans un livre m'a vraiment amusé et intéressé.

Un livre à lire et à faire lire pour se souvenir...
Lien : https://ideeslivres.jimdo.co..
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Un instant dans le vent

Nous sommes en l'an de grâce 1749. Une expédition menée à des fins scientifiques par Erik Larsson, afin d'établir une cartographie de l'intérieur du continent sud-africain, de ses richesses zoologiques et de sa flore, disparaît corps et biens : le guide s'est suicidé, les porteurs hottentots se sont égaillés dans la nature, un raid boschiman a tout emporté des marchandises et des animaux ou presque, Erik Larsson s'est volatilisé; seule son épouse Elisabeth a survécu. Elle réapparaît en février 1751, et fait sa rentrée au Cap accompagnée par un esclave en fuite, Adam Mantoor, dont la chronique nous apprend qu'il est flagellé et étranglé un mois plus tard par un exécuteur des basses œuvres. C'est par ces quelques données factuelles et semble-t-il réelles que s'ouvre le récit; ainsi l'auteur entreprend de conter ce que l'on ignore de ces deux années d’errements dans le Veld, mais que les mémoires de la rescapée aurait laissé entrevoir et deviner.



L'auteur nous plonge donc dans l'Afrique du Sud des colons, à la moitié du XVIIIème siècle, alors que ces derniers étaient cantonnés à la région du Cap et dissuadés par les autorités d'explorer l'intérieur du pays. Il s'agit d'un évident jeux de miroir avec l’Apartheid qui sévissait toujours à la parution du roman (1976). Cet homme et cette femme que tout oppose - préjugés raciaux, traumatismes des blessures et des humiliations endurées, vont accomplir l'inconcevable rapprochement. Les éléments déchaînés, les dangers du Veld, la souffrance endurée ralentissent leur progression certes, mais en s'imposant à eux, ils dépouillent ces oripeaux que les conventions humaines ont tressés, et les ramènent à leur conditions premières, tel le couple originel (les prénoms des personnages sont suffisamment évocateurs) en une montée des sentiments d'amour et dans la fusion des corps. Leur passion impossible et condamnée dès le début est une des plus belles histoires d'amour qu'il m'ait été donné de lire. La maîtrise d'André Brink des ressorts de l'intrigue est magistrale ; la richesse des modes narratifs employés, l’entremêlement des flux de consciences des personnages, des réminiscences personnelles, tout est exposé sans véritable indication et nécessite la participation active du lecteur.



Hymne à la liberté, à la résistance face à l'oppression, un Instant dans le vent peut fort bien se lire comme un roman d'aventures tant les péripéties et les souffrances endurées dans cette terre sud africaine, chère au cœur de l'auteur - sorte de monde en résumé, tant par la diversité de son climat, la richesse de ses paysages et de sa faune, sont nombreuses et passionnantes. André Brink est un digne représentant de la littérature de son pays.
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La porte bleue

«Pas tout à fait convaincant mais très troublant»: ces mots d'un des personnages du roman (à propos d'un autre roman) qualifient très bien "La porte bleue". Ce court roman, presque une nouvelle, n'est pas sans me rappeler "La moustache" de Carrère: le lecteur y est soumis au même genre de mystification qui le fait pencher vers l'explication la plus rationnelle qui soit, à savoir que le narrateur perd la raison. On peut aussi y voir un autre sens, le héros ayant le privilège de vivre, outre la vie qu'il s'est choisi, une vie parallèle, celle des possibles, celle qui aurait pu être la sienne s'il n'avait pas été aussi lâche, s'il n'avait pas dévié du chemin de sa propre liberté en faisant ce qu'il croyait être des concessions minimes, s'il n'avait pas cédé à la pression sociale, en croyant pourtant s'en libérer ... une vie idéalisée dont il ne fait qu'entrevoir les promesses de bonheur et qui ouvre sur une autre, à la manière des trains qui peuvent en cacher d'autres.

J'y ai vu, pour ma part, un excellent roman, du Brink très abouti qui, cette fois de façon très économique, fait passer ses idées, sans avoir l'air d'y toucher.
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Les droits du désir

Les droits du désir/André Brink

Ruben habite seul une grande maison ancienne pleine de souvenirs dans un quartier résidentiel du Cap en Afrique du Sud. Il est veuf de Riana qu’il avait épousée contre vents et marées, les parents de Riana étant fermement opposés à ce mariage. Il était bibliothécaire lorsque le changement de régime politique dans le pays a provoqué son licenciement :

« Pendant des décennies les gens se sont fait virer parce qu’ils étaient noirs. Aujourd’hui parce qu’ils sont blancs. »

Il a un peu plus de la soixantaine, une maladie de cœur, une passion pour la musique classique, et ses deux enfants qui habitent en Australie pour l’un et à Johannesburg pour l’autre, lui ont conseillé de prendre des locataires, un couple de préférence. Par mesure de sécurité. Le Cap est une ville où règne la violence au même degré pratiquement qu’à Johannesburg.

Finalement, c’est une jeune femme Tessa, la trentaine, qui présente le meilleur profil pour cette location. Il se produit alors une métamorphose en Ruben :

« La présence de cette fille avait un je-ne-sais-quoi de curieusement rassurant, comme si sa place avait été ici, l’avait été de tout temps : on aurait dit la fille de la maison…Du moment où elle était entrée dans mon bureau et dans ma vie le premier soir, nous avions entrepris pour ainsi dire un voyage en conversations. »

Une connivence intellectuelle va s’établir entre Ruben et Tessa, une pointe de désir se glissant par moment dans l’esprit te le corps de Ruben :

« Seul importait cet espace infime que nous partagions par le plus pur des hasards et de façon ô combien éphémère. Nos vie continueraient leurs chemins respectifs, mais, à cet instant-là, nous étions réunis, aux abords d’autres lieux plus secrets, que nous pouvions décider ou non d’aller explorer… Les vides de la conversation signifiaient que l’un et l’autre nous nous scrutions. Nous étions à l’affût des signaux indicateurs du territoire muet dont nos paroles tentaient de dessiner les contours… »

Ruben qui n’avait plus de vraies raisons de vivre va résister longtemps à l’attrait qu’exerce sur lui Tessa qui va bousculer ses habitudes de veuf et aussi modifier sa façon de penser.

L’autre personnage important, c’est Magrieta, son employée de maison noire, sa confidente, avec un don de clairvoyance étonnant, qui saisit tout sans un mot, l’esprit pratique, terre à terre, toujours affairée, parfois brusque mais directe. Magrieta qui voit mais ne dit rien : elle détient des secrets insoupçonnés.

Un très beau roman d’amour d’André Brink, avec en toile de fond une évocation sans concession de la vie parfois dangereuse en Afrique du Sud, l’accession de Nelson Mandela au pouvoir n’ayant diminué ni criminalité ni la corruption, et des réflexions sur la vieillesse et sur les rites du désir :

« Au cœur noir de toute chose : l’énigme du désir. L’attrait du changement, l’envie de goûter à la saveur douce-amère du fruit défendu ; le déplacement de ce qui est vers ce qui n’est pas encore… »

Un thriller psychologique dans lequel André Brink fait montre de tout son talent dans la construction, ménageant un suspense étrange dans la relation entre Ruben et Tessa.
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Philida

Roman passionnant, à la fois émouvant et choquant, qui foisonne de détails historiques et profondément réalistes sur l’âpre destinée des esclaves, en 1830, en Afrique du sud.

André Brink a découvert qu’un de ses lointains ancêtres avait eu une liaison avec Philida, une jeune esclave noire ( une tricoteuse) de son domaine viticole et qu’ils avaient eu ensemble quatre enfants. A partir de cette découverte, il a mené des recherches historiques pour construire l’arrière-plan de son roman.

Roman historique (la période de l’abolition de l’esclavage dans le royaume britannique), roman d’amour (entre Philida esclave noire et Frans son jeune maître blanc), roman d’apprentissage (Philida chemine de son enfance à sa maternité et apprend à vivre libre malgré tous les obstacles et les horreurs à surmonter) : tout est mêlé avec grand art dans Philida!

Le personnage de Philida est digne, à la fois passif - car obéissant à son rôle d’esclave opprimé- et à la fois fort et volontaire : elle traverse des événements incroyablement tristes (infanticide, viols) mais continue à poursuivre « sa route ». Deux personnages, la vieille Petronella puis le vieux Labyn, font fonction de « protecteurs « et de mentors : ils permettent à Philida de ne pas sombrer.

Plusieurs narrateurs s’entremêlent aussi : Philida, Frans, Cornélis Brink le maître absolu et révoltant plus un narrateur omniscient, chaque voix ayant bien sûr son style et ses opinions.

A lire absolument.

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La porte bleue

Histoire onirique où comment imaginer sa vie autrement.Dans un pays, l'Afrique du Sud, encore tiraillé par son histoire qui laisse des traces dans la vie des gens.Parfois, on pense être bien dans notre vie, avoir choisi la bonne voie, notre inconscient peut en décider autrement, nous conduire vers des chemins différents, inconnus, alors on se dit et si...

Notre corps, notre esprit peut prendre possession de nous et nous montrer d'autres solutions.Les rêves servent peut-être à cela, nous emmener vers des directions refoulées .
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Une saison blanche et sèche

Cette façon d'évoquer le racisme est différente, touchante, et superbement bien écrit.
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Les droits du désir

L’histoire se passe dans une vieille maison de Cape Town, un peu négligée par son propriétaire, Ruben, dont c'est le cadre de vie depuis fort longtemps. Elle est donc pleine de souvenirs de sa vie passée et on sent dès le début du roman le réconfort des habitudes de vie du protagoniste, de ses constructions mentales sur son enfance et sa vie matrimoniale avant son veuvage. Magrieta, la femme de ménage qui sait tout de la famille et de la maison, tient du début à la fin du roman, un rôle essentiel. Du fait de son grand âge, cette maison où prend place la quasi intégralité du roman est aussi, en particulier à travers le personnage historique et fantomatique d'Antje, rattachée à l'histoire douloureuse de l'Afrique du Sud colonisée. Pour ce qui est du présent, l'action— si on peut parler d'action pour un roman essentiellement à caractère psychologique — se situe juste après l’avènement au pouvoir de Nelson Mandela. On sent très bien la déception face à cette nouvelle administration qui n'a pu endiguer la violence, la criminalité et la corruption qui marquent de façon quasi inhérente l’Afrique du Sud. C'est donc le cadre spatio-temporel dans lequel s'inscrit l'amour improbable entre un veuf sexagénaire, le propriétaire de la maison, et sa jolie locataire à l'aube de la trentaine, insaisissable, un peu irresponsable mais néanmoins et peut-être, de ce fait, attirante. Elle bouscule les habitudes de vie et de pensée de Ruben, ses défenses émotives. C'est depuis le point de vue de Ruben (un double de Brink?) que nous parvient tout ce chamboulement de vie, à la fois souffrant et nécessaire, un peu à l'instar de celui de son pays. Plus rien ne sera comme avant...



Le roman est fort bien construit . Les personnages ont des caractères puissants et attachants. Plusieurs thèmes s'entremêlent dans le récit, et, pour ceux qui peuvent lire entre les lignes, il offre plusieurs niveaux de lecture, entre autres, par ses citations et pratiques intertextuelles. André Brink donne ici la mesure de son talent.
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Un instant dans le vent

Tout commence, en Afrique du Sud, par une expédition dans le veld qui tourne à la catastrophe. Elisabeth, une femme blanche se retrouve seule au milieu de la forêt désertique. Elle fait la connaissance pas vraiment fortuite d'Adam, un esclave noir en fuite. Ils marcheront ensemble pendant des mois et apprendront à se découvrir l'un l'autre mais aussi eux-mêmes.

Tout est réuni pour que ce roman tombe dans la mièvrerie et pourtant l'écriture d'André Brink fait tout passer en finesse. Il nous décrit magistralement la naissance d'un amour. Et, au-delà de l'histoire d'amour, il nous parle de cette terre africaine qu'il adore et des rigueurs de l'apartheid qu'il a toujours condamné.

Chaleur, sensualité, interdits... De quoi réchauffer les longues soirées d'hiver.
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Au-delà du silence

" The other side of silence" (2002) :un récit plein de fureur et de violence.. Nous sommes en Namibie au début du XXème siècle lorsque ce pays, appelé alors SOA: Sud Ouest Africain, faisait partie de l'Empire germanique. Hannah X. est une jeune femme pleine de rêves qui a quitté une existence misérable en Allemagne, marquée par des mauvais traitements dans l'orphelinat où elle était et plusieurs expériences très difficiles en tant que domestique.

Avec ses compagnes d'infortune, engagées aux frais de l'Empire pour fournir aux colons allemands une épouse, elle va découvrir la brutalité coloniale et la domination masculine. Violée, défigurée et mutilée au cours d'un long voyage en train, elle est recueillie dans une tribu nama et va se reconstruire.

Elle va se mettre à la tête d'une armée où autochtones et femmes allemandes font cause commune. Hannah va organiser une révolte, un combat contre le silence imposé par la violence et l'oppression.

Un très beau roman qui nous relate un pan de l'Histoire peu connu et nous dévoile les horreurs des guerres coloniales et des premiers massacres ethniques. Un souffle épique très fort et un personnage féminin hors normes.

Un très beau livre de André Brink, auteur sud-africain déjà connu pour son livre "Une saison blanche et sèche".
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L'amour et l'oubli

Au seuil de la vieillesse, un homme vient de perdre la femme aimée depuis un an. Cette passion sera la dernière, il le sait. Commence alors une plongée émue et minutieuse dans ses souvenirs, au fil des amours mortes.

Chris, le narrateur de L’amour et l’oubli , est écrivain, et André Brink partage avec lui un certain sens de l’engagement. Chris a été jeté dans l’écriture par la révolte, a mis sa plume au service de la lutte contre le régime de ségrégation des années d’apartheid. Censuré, exilé, et même emprisonné, il a su mener ses combats sans faillir. La fin de l’apartheid n’a pas éteint sa colère : la guerre en Irak l’obsède, ses images hantent ses insomnies. "Quelque part, le monde s’est complètement planté", commente-t-il, fort d’une indignation intacte. En somme, sa vie a collé au destin tourmenté de l’Afrique du Sud : ses histoires d’amour épousent les soubresauts de l’Histoire. Pourtant, aucune froideur, rien de systématique dans cette fresque où les femmes font figures de symboles qui scandent le temps et le retiennent.

André Brink dresse un autel à l’éternel féminin, célèbre la douceur d’amours bouleversantes comme l’érotisme joyeux de brèves rencontres. Don Juan sentimental et incorrigible que le temps n’assagit pas - et pourquoi le devrait-il ?-, Chris collectionne les moments de joie comme autant de paradis éphémères. Tombeau et blason tout à la fois, le livre rend hommage à ces conquêtes.

Mais cet étourdissant cri de vie est aussi une quête de sens, une façon de faire reculer, par la fiction sans cesse recommencée, la mort inéluctable. A l’heure des définitifs bilans, qu’est-ce qui vaut, dans une vie, d’avoir été poursuivi ? Question éternelle, toujours bouleversante. De ces questions que seul un écrivain au sommet de sa maturité et de sa maîtrise peut se permettre d’ainsi aborder de front.
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Les imaginations du sable

Les Imaginations du Sable/André Brink

Kristien Müller, la narratrice, installée à Londres depuis une dizaine années doit rentrer au pays, l’Afrique du Sud, car Ouma sa grand-mère avec qui elle a toujours eu une relation privilégiée, a été attaquée par des incendiaires dans sa ferme en pleine campagne et grièvement brûlée a besoin de soins.

Le présent du récit se situe au moment des premières élections libres multiraciales, en Avril 1994, élections remportées par l’ANC, mouvement politique au sein duquel milite depuis toujours Kristien, notamment à Londres. C’est à la suite de ces élections que Nelson Mandela devient le premier président noir du pays.

Kristien retrouve sa sœur Anna, mariée à Casper, un personnage raciste et militant contre l’ANC. Alors que Kristien qui a retrouvé ses racines et renoué avec son passé est à son chevet, Ouma lui conte par fresques successives l’histoire de ses ancêtres, une histoire dont Kristien a parfois bien du mal à distinguer l’affabulation surréaliste enjolivée ou fantasque, de la vérité historique. L’histoire de neuf générations de femmes qui vont se succéder tout au long de ce roman de 500 pages est écrite par un homme, André Brink, ce qui est une prouesse. Des femmes de caractère, rebelles mais généreuses. C’est aussi l’histoire souvent tragique et violente de cette terre d’Afrique du Sud qui est évoquée au travers des aventures de ces femmes : les guerres, les treks, les migrations… Blancs et Noirs sont également attachés à cette terre, et cet amour incommensurable fut de tout temps la source de guerres et de raids meurtriers.

Et puis le présent revient avec d’autres drames et Kristien jusqu’au dernier moment s’interroge sur son avenir. Peut-elle envisager de ne pas rentrer en Angleterre ? Son amour du pays sera-t-il plus fort que le compagnon qui l’attend à Londres ?

Extrait du passage racontant le lendemain des élections de 1994, alors qu’un immense vent d’espérance balaie le pays :

« Chaque personne que je croisais dans la rue s’arrêtait pour me saluer et me serrer la main. Pendant des années, alors qu’il n’y avait pas d’animosité ouverte ni de soupçon, les Noirs et les Blancs restaient invisibles les uns aux autres, faisant comme si l’autre n’existait pas : maintenant, il y avait un sentiment de découverte dans la reconnaissance de notre présence mutuelle. »

Un très beau roman et bien écrit d’André Brink, mort en 2015, et qui toute sa vie a lutté contre l’apartheid.

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Philida

Ce livre ne sera pas un coup de cœur car il m'a paru un peu long. J'aurais préféré que les mots afrikaans soient traduits en bas de page car c'était fastidieux d'aller au glossaire qui se trouvait à la fin du livre.

Je salue les travaux de recherche historique que l'auteur a dû effectuer pour reconstituer le vécu de Philida. C'est un témoignage vraiment poignant du quotidien des esclaves. Philida malgré sa naïveté est une femme courageuse. Je l'ai vu mûrir tout au long du récit durant sa recherche de liberté. J'ai pu m'identifier avec elle car sa détermination m'a plu, c'est un des traits de ma personnalité, quand je décide quelque chose j'aime bien m'y tenir et je n'aime pas que l'on me dise ce que je dois faire.
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Une saison blanche et sèche

Après un prologue haletant digne des meilleurs thrillers, le livre s'enlise dans une histoire d'obsession qui stagne au même point pendant les 2 tiers du livre. On sent d'ailleurs nettement la pose qu'a fait l'auteur dans l'écriture du roman, puisque le dernier tiers permet de retrouver un regain d'intérêt. Si le propos est fort, la façon de l'aborder est beaucoup trop bateau. Une histoire 1000 fois racontée, mais en mieux
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Mes bifurcations : Mémoires

André Brink… un de mes auteurs préférés. Moi qui ai toujours été intéressée, attachée à l’Afrique du Sud, je ne pouvais que rencontrer en lecture André Brink. Cette rencontre je la dois à un ami qui m’a prêté, il y a fort longtemps de cela maintenant « Une saison blanche et sèche », « Au plus noir de la nuit », « Un turbulent silence », « Un instant dans le vent » etc. J’ai été tétanisée, admirative… j’ai aimé ! admirative, oui, car lorsque j’ai lu ces livres contre l’apartheid, André Brink vivait en Afrique du Sud sous le régime de l’apartheid. Avec tout ce que j’imaginais que cela comportait de « difficultés ». En lisant « Mes bifurcations » j’en ai eu la confirmation. Cela m’a donné non seulement envie de le relire et renforcé si cela était possible mon admiration pour cet homme de grand courage. Il a su prendre du recul par rapport à son éducation, sa famille, ses amis, et ouvrir les yeux sur la réalité de son pays et en être le témoin, à ses risques et périls.

« Mes bifurcations ». Cette autobiographie porte vraiment très bien son titre car André Brink, avec son talent d’écrivain, nous prend par la main et nous promène au grès de ses souvenirs, de ses envies dans les méandres de sa vie personnelle, familiale, littéraire, amoureuse, amicale, politique, théâtrale, voyageuse … très riche.

J’ai aimé le suivre, même si je n’avais pas tous les codes, toutes les références nécessaires pour tout comprendre et peut-être apprécier car je connais peu l’Afrique du Sud, les écrivains et références de cette société. Mais ce n’est pas grave, le plaisir, l’intérêt étaient là et bien là.

C’est un homme attachant, sincère et très cultivé. J’ai eu la grande chance de m’en apercevoir « pour de vrai » car André Brink, cet immense écrivain, est venu dans ma petite ville de Charleville-Mézières dans les Ardennes, lors d’un festival littéraire et j’en suis encore toute chamboulée. Cultivé, passionnant, parlant un excellent français et très simple, accessible. Un bonheur de l’entendre.

Son amour pour la France que j’avais découvert lors de cette venue dans les Ardennes, est largement décrit tout au long des pages de « Mes bifurcations ».

Petite anecdote, mais qui me fait encore plus l’apprécier, il est, tout comme moi, fan de rugby ! oui je vous vois sourire, mais c’est important, en tout cas pour moi !!

J’ai découvert également qu’André Brink est un amoureux de la vie, et surtout des femmes… (je me rends compte que j’ai encore du mal à parler de lui à l’imparfait. L’annonce de son décès a été une triste nouvelle pour moi).

En conclusion, je ne peux que vous conseiller vivement de lire non seulement « Mes bifurcations » mais aussi l’œuvre d’André Brink.

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Une saison blanche et sèche

Une saison blanche et sèche est pour moi, un bon livre qui résume parfaitement la situation de l'Afrique du Sud à cette période de l'histoire. J'ai trouvé qu'André Brink arrivait à nous plonger dans l'histoire, au cœur de l'apartheid. N'en savant pas énormement sur le sujet, ce livre m'a fait prendre conscience de comment les personnes noires de peau vivant en Afrique du Sud étaient traitées à cette période. Ce roman est une sorte de documentaire sur l'histoire de l'apartheid et de la résistance où l'on ne se concentre que sur le même personnage qui est Ben Du Toit, ce qui rend l'histoire encore plus intéressante !
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Au plus noir de la nuit

« Tu essaies de te mettre dans la lumière, c’est tout. Et nous, on doit rester en dehors, ce n’est pas notre place. Le Seigneur il nous a fait pour vivre dans son ombre. On est des oiseaux de nuit. »



Dès son plus jeune âge Joseph Malan aura été averti. Il est noir, et dans ce pays, les noirs sont des invisibles, des sous-hommes, des esclaves, et des souffre-douleur. Ils ne peuvent que s’aimer entre eux, se divertir entre eux et pour eux ; sont à la merci des blancs…



André Brink qui fut un infatigable dénonciateur de l’apartheid qui était la règle dans son pays n’a eu de cesse de le dénoncer et le combattre dans son œuvre littéraire, au point d’être censuré ; comme ce fut le cas avec ce roman écrit aux pires heures de l'apartheid..



Joseph, condamné à mort croupi dans sa prison en refaisant le film de sa vie. Et c’est sous l’angle de son engagement artistique et de sa vie sentimentale qu’il va montrer au monde ce que fut ce régime barbare durant plus de cinquante ans.



« Je me bats pour le droit élémentaire d’être accepté en tant qu’être humain. »



On rentre de plein fouet dans ce roman, et l’on s’en imprègne de partout, et ce en dépit des quelques longueurs du début.



Bien davantage que le roman d’amour qu’évoque la 4ème de couverture, Au plus noir de la nuit est le roman d’un pays miné par ses démons, et sans cesse harponné par ses espoirs d’un monde meilleur. André Brink séduit autant par ce qu’il a à dire que par la manière dont il le dit. Sa prose, agréable à lire, et travaillée interpelle et enveloppe le lecteur.


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Tout au contraire

Estienne Barbier arrive en Afrique du Sud en 1730 en quête d'aventures, chargé de son livre "Don Quichotte " et de la montre volée à son père. Aventurier qui ne s'embarrasse pas de morale, sans cynisme cependant, il se lance dans une expédition au cours de laquelle il assiste à des actes criminels, abus de pouvoir sur les indigènes , qu'il réprouve. lors de sa 2eme expédition, il participe lui-même au vol du bétail des indigènes, avant de réclamer justice pour ceux-ci. roman très bien fait, qui n'a rien d'un pamphlet mais met très bien en avant les valeurs de justice et d'égalité, à travers la progression de son héros aux aventures picaresques.
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Une saison blanche et sèche

J'ai découvert ce chef d’œuvre de la littérature sud-africaine lorsque j'étais au lycée, et des années après j'éprouve les mêmes émotions à le relire. André Brink n'a pas son pareil pour restituer le sang, la sueur, la violence et les larmes, inhérentes à la discrimination raciale, et aux tragédies sociales commises en son nom. A lire et à relire.
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Un turbulent silence

Un roman historique aussi tourbillonnant qu'Autant en emporte le vent, aussi violent et passionné et qui, mieux qu'un livre d'histoire, nous fait entrer dans la genèse de l'appartheid.
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