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Critiques de André Brink (255)
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Une saison blanche et sèche

Une saison blanche et seche est l'histoire d'un grain de sable...



Ce-dernier , Ben Du Toit, afrikaner , mene une vie bien tranquille entre son boulot de prof , sa femme et ses trois enfants..Premier incident notable , la disparition puis le deces suspect du fils de Gordon , le jardinier noir de son ecole..Gordon , voulant elucider bien legitimement cette tragedie disparait egalement dans des conditions similaires..



Ben , refusant de laisser planer le moindre doute sur les conditions de ces deux disparitions , se revele alors en tant que detective tenace , opiniatre et livre desormais un combat qu'il croit naivement pouvoir emporter.

Ce livre n'est pas sans me faire penser a Don Quichotte et ses fameux moulins..Un roman dur , derangeant lorsque l'on voit a quel point il est vain d'etre epris de justice dans un pays ou la recherche de celle-ci est bien souvent synonyme d'emprisonnement , de brimades et de tortures pour finalement deboucher sur l'inavouable...Contrairement au Ying et au Yang , il n'y a qu'une seule couleur qui predomine et il ne fait pas bon etre son contraire!



On ne peut que prendre fait et cause pour Ben et l'on vit avec lui , on l'encourage , le pousse a perseverer , les hauts et les bas s'enchainent et l'on s'aperçoit qu'il est utopique , dans un pays tel que l'afrique du sud ou les clivages raciaux sont si prononcés , de vouloir faire plier l'ordre etabli qui , lui , agit en toute impunité!!



Une saison blanche et seche est l'histoire d'un grain de sable qui s'est mis a rever...
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Une saison blanche et sèche

Lu pour mon Challenge Tour du Monde, pays Afrique du Sud, ce roman s’est révélé parfait pour illustrer mon état d’esprit lorsque j’ai entamé ce défi personnel : découvrir de nouvelles littératures, mais aussi des pays sur lesquels on lit peu et en apprendre davantage sur certains épisodes historiques qui semblent être passés à la trappe. Lorsque l’on parle de l’apartheid, on évoque Mandela, sa lutte pour la défense des Noirs, mais on écrit peu sur cela désormais. Pour ma part, c’était la première fois que je lisais un roman sur cette histoire. Et j’ai été terrifiée.



André Brink est l’une des plus célèbres plumes sud-africaines. Lors de la parution d’Une saison blanche et sèche, le roman a été interdit de publication en Afrique du Sud. Dans le même temps, il recevait le Prix Médicis étranger en France …



Pour cause : une belle écriture, une trame simple mais … politiquement et socialement condamnable dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. L’histoire d’un professeur d’histoire qui tente de comprendre deux morts suspectes, deux Noirs, fils puis père, qui disparaissent dans les geôles de la Section spéciale de la Police. Des geôles qui ressemblent fortement à celles de la Gestapo. Des geôles d’où aucune information ne transpire. Des geôles où les assassinats sont maquillés en suicide.



Et Ben Du Toit va vite découvrir que l’Afrique du Sud est loin d’être le pays de la vérité et de la justice.



Car il devient vite clair que ces événements atroces – la torture, les meurtres – ne pourrait exister sans le soutien tacite du gouvernement et de la population, et en premier lieu des tribunaux qui prennent constamment la défense des Blancs. Ou comment un système entier ferme les yeux sur des atrocités : « Nous n’arrêtons pas, tous tant que nous sommes, de jouer aux Pères Noël. Nous avons peur de découvrir la vérité. » C’est la dure réalité que va découvrir le héros du roman, pourtant pur descendant Afrikaaner. Un Blanc comme les autres, qui ne s’est jamais posé de questions et qui, au hasard d’un événement imprévisible, va se retrouver mêlé à une situation terrible, à la limite de l’absurde. « J’ai l’impression d’être à la lisière d’une autre saison blanche et sèche, pet-être pire que celle que j’ai connu, enfant. »



Un héros qui m’a rappelé, sous bien des aspects, un héros camusien, dans une ambiance kafkaïenne (le procès intenté après la mort de la seconde victime, Gordon, m’a fortement rappelé le texte du même nom ..). Un héros qui se heurtera à des peurs solidement ancrées, et qui luttera vainement … mais pas inutilement. « Je crois [...] qu’on devrait une seule fois dans sa vie, rien qu’une fois, croire suffisamment en quelque chose pour tout risquer pour ça. »



Et effectivement André Brink a été très influencé par Camus. Je ne peux donc m’empêcher de faire le parallèle avec les œuvres de ce romancier et philosophe qui s’interrogea sur l’engagement, la révolte, l’injustice, l’amour, la solidarité et la solitude. Des valeurs qui reviennent sans cesse dans le texte sud-africain, jusqu’à la réflexion finale du narrateur :



« Tout ce que l’on peut espérer, tout ce que je puis espérer, n’équivaut peut-être à rien d’autre que ça : écrire, raconter ce que je sais. Pour qu’il ne soit plus possible de dire encore une fois : Je ne savais pas. »



Au-delà de l’histoire, malgré quelques coquilles et mauvaises constructions qui m’ont parfois fait tiquer (dues à la traduction ?), j’ai été intéressée par la construction originale, qui mêle récit du narrateur recevant les papiers de Ben Du Toit, fragments de son journal et autres documents dont il est question dans le roman. Un changement de style fréquent qui m’a surpris mais auquel j’ai fini par m’habituer.



Il y a tellement à dire sur ce texte qu’un article ne suffirait pas. Pourtant je vais m’arrêter là.



Il me suffit de vous dire ceci : c’est un grand texte qui me marquera durablement, tout en dureté, en finesse et en beauté. Un roman extrêmement riche, qu’il faut lire plusieurs fois pour bien comprendre, et le digérer lentement, pour s’imprégner de sa philosophie. Et de terminer sur cette citation qui m’a frappée :



« Il n’existe que deux espèces de folies contre lesquelles on doit se protéger, Ben. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire. L’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire. »
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Une saison blanche et sèche

André Brink - Une saison blanche et sèche - 1979 : Ce livre relate l’histoire d’un blanc naïf, d’un afrikaners qui ne savait pas qu’il vivait dans un pays qui pratiquait l’Apartheid. Ça peut paraître curieux mais combien de citoyens sud-africains s’interrogeaient à l’époque sur le sort des noirs dans un pays qui retransmettait à longueur de temps les violences des Townships en les présentant comme l’œuvre de voyous désœuvrés. Pour beaucoup de ces femmes et de ces hommes blancs la ségrégation raciale n’existait pas en tant que telle et les mesures humiliantes imposées par l’état à sa population de couleur ne l’était que pour combattre une délinquance qu’on disait endémique. Ben Dutoit un professeur de lycée basculait à la suite de la disparition de son jardinier indigène et de son fils dans une vérité qu’il avait par confort toujours ignoré. En s’engageant dans une lutte contre les institutions pour savoir ce qu’était devenu ces deux hommes, il allait découvrir à quel point le système pouvait s’organiser pour broyer délibérément des existences. Car en fouillant le contre-jour d’une société qui se voulait progressiste, l’enseignant plongeait dans un puits sans fond qui petit à petit allait l’engloutir. Lâché par sa famille, par ses amis et même par ceux qu’il voulait défendre, Ben Dutoit faisait l’amère expérience de l’inhumanité d’une politique répressive au service d’un intolérable extrémisme racial. Comme souvent dans une épreuve difficile, l’homme remettait en cause de nombreuses certitudes concernant sa vie, son entourage et son couple. Aidé par une jeune journaliste anglaise dont il tombait éperdument amoureux il découvrait combien son existence protégée l’avait coupé de tout ce qui faisait le sel de la vie. Malheureusement même ce réconfort lui sera retiré quand sa maîtresse faute de visa devra quitter définitivement le pays. Cet implacable roman qui orchestrait parfaitement la persécution politique des opposants à la doctrine ségrégationniste étatique fut bien sur interdit sur tout le territoire sud-africain. L’auteur lui continua d’enseigner et d’écrire sur place, trop célèbre sans doute pour être éliminé dans un accident fictif comme le personnage principal de son récit… une descente aux enfers étouffante
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Au-delà du silence

La cruauté de l’homme est sans limite et fait partie des thèmes de prédilection des écrivains les plus illustres.

L’auteur sud-africain André Brink, grand pourfendeur de l’apartheid, s’est très tôt intéressé aux comportements grégaires et par extension aux instincts primaires jamais complètement endormis.

Publié en 2002, “Au-delà du silence” est sans nul doute son roman le plus dur, un roman au réalisme stupéfiant, un roman qui heurte et interpelle grandement : âmes sensibles s’abstenir !



Hanna X n’a pas connu ses parents. Cette petite fille sans nom a grandi dans un orphelinat de Brême, s'accommodant bon gré mal gré de l’éducation sévère de Frau Agathe, la surveillante à la sangle facile, et des tripotages du gros pasteur Ulrich. Les sévices corporels l’ont endurcie au fil des ans. Adolescente, elle trouve dans la lecture un moyen d’évasion : un jour c’est sûr elle partira loin, très loin, au-delà du silence….



Au début de l’année 1902, Hanna embarque à Hambourg. Plusieurs dizaines de jeunes femmes, sélectionnées tout comme elle, sont montées à bord du navire affrété par l’Empire allemand.

Le bateau vogue de nombreuses semaines en direction de la colonie la plus méridionale, le Sud-Ouest africain (aujourd’hui la Namibie) où l’attendent fébrilement des centaines d’hommes.

Alors que la cargaison de femmes approche du port de Swakopmund, Hanna ne sait pas encore ce qu’il en coûte de défier la gent masculine ivre de désirs inassouvis :



“D’abord les soldats lui lacèrent le visage. Ensuite, ils lui ouvrent la bouche de force, lui placent un morceau de bois entre les dents pour que la langue soit accessible. Le sang manque l’étouffer. Et puis ils lui coupent les tétons et excisent les lèvres de son sexe. Oh mon Dieu, mon Dieu ! Donnez-moi un couteau, que je me tue, comment pouvez-vous me laisser vivre ainsi ? Je ne suis plus une femme, je ne suis plus un être humain, je suis une chose.”



Abandonnée en plein désert, à l’agonie, Hanna est recueillie par une tribu nama et soignée par les vieilles femmes du village qui avec une infinie douceur lui prodiguent des traitements ancestraux.

Encore sous le choc des premières pages, le lecteur mesure avec soulagement le profond antagonisme entre les indigènes et les colonisateurs. Ce havre de paix nama est seulement un îlot de quiétude dans un océan de barbarie : le chemin de croix de la jeune rebelle n’en est encore qu’à ses débuts...



Comment ne pas être remué par le sort de la pauvre Hanna devenue un rebut de la société ? Comment ne pas faire corps avec l’esprit de haine qui peu à peu gagne la jeune femme muette et défigurée ? Comment ne pas être fasciné par la détermination et la minutie avec lesquelles elle prépare sa vengeance, seule ou presque dans le désert ?



Cette œuvre d’André Brink est un plaidoyer extrêmement percutant en faveur de la dignité humaine, un formidable encouragement donné aux femmes de toutes conditions dans leurs luttes contre l'oppression.

Vous refermerez “Au-delà du silence” les larmes aux yeux, seul moyen d’évacuer le trop plein d’émotions dégagé par ces écrits ô combien bouleversants mais malheureusement encore et toujours d'actualité.

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Une saison blanche et sèche

Une saison blanche et sèche fut longtemps l'un des livres symboles de la littérature de résistance en Afrique du Sud. D'une époque où les oeuvres ne pouvaient être publiées qu'à l'étranger, de quelques auteurs blancs ayant accès à l'édition anglophone, de la visibilité de l'engagement de ces quelques auteurs, d'un régime que la communauté internationale feignait de rejeter : voilà doù vient une saison blanche et sèche. Histoire d'un fait divers presque anecdoctique, qui croise les regards de deux univers, et plonge le lecteur dans les questions du temps : la place de l'individu dans un régime d'oppression, dans une société structurée à l'extrême. Belle écriture qui emporte le lecteur, avec souffle.
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Un turbulent silence

Élevé par Mama Rose 'au corps profond qui aime accueillir les hommes', Galant partage les jeux des fils du Baas jusqu'à ce que l'adolescence lui rappelle son statut d'esclave, jusqu'à ce que son désir de liberté vire au drame.



Tour à tour chacun s'exprime et c'est beau, ça sent le vrai. En ressort un immense désarroi, celui du Baas devant les nouvelles lois des Anglais, devant les tribunaux sud-africains qui défendent les esclaves et désarroi de ces derniers devant les inégalités.



J'ai été subjugué par les mots choisis par André Brink qui arrivent à transformer les choses crues de la vie en une bouleversante poésie sauvage.

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Au plus noir de la nuit

" Au plus noir de la nuit" est un roman de l 'écrivain et du militant avec qui on peut citer d 'autres intellectuels comme

Breyten Breytenbach et Alan Paton auteur du célèbre roman

"Pleure ,ô pays bien aimé" ." Au plus noir de la nuit"est un roman que j 'ai lu moult fois et à chaque fois je découvre une autre facette de ce cancer qu 'est l 'apartheid qui considère les populations sous sa soumission comme des infra-humains ! Ces intellectuels ont milité chacun à sa façon contre ce système colonial inhumain .

Da ce roman , il s 'agit de l 'amour entre Joseph Malan et Jessica . Malan à le malheur d 'être Noir et sa dulcinée jessica est une blanche .Cela déplaît aux racistes sud-africains .Joseph est un acteur de théâtre .Dans cet ignoble système on va monter une cabale autour de cet artiste : on va l 'accuser du meurtre de Jessica . On va l 'emprisonner , le torturer et le condamner à la peine capitale .

C 'est au cours de son emprisonnement que Joseph va revenir sur ce que fut sa vie et celle des siens : peines ,exploitations , viols , massacres avec sang froid et toutes les ignobles agressions et actions , humiliantes , inhumaines et criminelles actions .

Telle fut la vie de l 'artiste Joseph Malan .La vie de tous ses concitoyens fut dramatique , injuste et humaine .

André Brink était un ami de l 'icone Africaine Nelson Mandela .

Un grand et beau roman dont je me souviendrais bien longtemps .





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Une saison blanche et sèche

Ben du Toit est un professeur sans histoire dans une école d’Afrique du Sud. Son quotidien vacille après l’arrestation et le meurtre de Gordon et Jonathan Ngubene. Le premier est le concierge de l’école où travaille Ben et il a trouvé la mort en tentant d’élucider les circonstances de l’assassinat du second, qui n’est autre que son fils. « Laborieusement, comme une fourmi, Gordon réunit des preuves, dans l’amour et la haine. » (p. 65) Ben du Toit est alors confronté à la corruption du système judiciaire et policier et il comprend enfin ce que signifie l’Apartheid qui frappe son pays. À son tour, il rassemble des preuves et des témoignages pour dénoncer les deux meurtres, les violences policières et le procès truqué. « Ne suis-je pas totalement inutile, en fait déplacé, dans un mouvement si vaste, si compliqué ? La seule idée d’un individu essayant d’intervenir n’est-elle pas absurde ? » (p. 201) De plus, sa peau blanche ne le met pas à l’abri des foudres d’un gouvernement hypocrite, cynique et inhumain. « Regardez ce que le gouvernement fait pour eux… et, en échange, ils brûlent et détruisent tout ce qui leur tombe sous la main. Pour finir, ce sont eux qui en font les frais. » (p. 80) Dans sa quête de justice et de vérité, Ben du Toit va perdre sa famille et son travail, mais il ne cédera pas devant les menaces et les intimidations.



La narration est portée par un journaliste, ancien ami de Ben du Toit, qui a mis en ordre les papiers laissés par le professeur après sa mort. Par recoupements et déductions, l’histoire se met lentement en place, contredisant les articles de presse et les rapports officiels. Ce qui apparaît est une vérité sombre et sordide sur un pays divisé, où les peuples sont séparés par une frontière invisible, mais dense qu’il ne fait pas bon franchir, ni vouloir abattre. Ben du Toit est une victime volontaire, un martyr qui se sacrifie pour une cause qu’il fait sienne, affirmant et proclamant ainsi que rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Une saison blanche et sèche est une lecture coup-de-poing : le roman date de 1982, mais il n’a pas pris une ride, car si l’Apartheid est révolu en Afrique du Sud, il y a bien d’autres pays qui souffrent de ce genre de maux.

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Une saison blanche et sèche

Roman avant tout politique, de dénonciation et de prise de conscience.

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Philida

Afrique du Sud : 1832, Philida, jeune esclave tricoteuse au domaine de Zandvliet a eu quatre enfants avec François Brink, le fils de son maître, l'irascible Cornelis.

François trahit sa promesse d'affranchir Philida, pire, il envisage de la vendre dans le nord du pays....Contraint par son pére, il épouse une femme issue d'une grande famille du Cap, dont la fortune sauvera peut- étre l'exploitation familiale.....

Philida décide alors de porter plainte contre la famille Brink auprès du Landdrost , une sorte de préfet, magistrat et protecteur des esclaves....Car même dans les fermes les plus reculées les rumeurs d'une proche émancipation se répandent : -l'abolition de l'esclavage dans l'Empire Britannique sera proclamée en 1833-

Ainsi la volontaire, opiniâtre, sensée Philida brise peu à peu ses chaînes au prix d'un long, âpre, douloureux chemin parsemé de souffrances, de vives humiliations, de luttes sans merci, d'espoirs et de révélations...

André Brink nous livre un récit charnel, fort , souvent cru, sensuel et poétique à la langue émaillée de termes empruntés aux conventions orthographiques de l'époque ( merci pour le glossaire )..

Il nous dévoile un épisode emprunté à son histoire familiale : le maître de Philida était le frére de l'un de ses ancêtres ....

Ce roman passionnant, poignant, au souffle puissant scandé de cris, de coups, de prières, de désirs brûlants, de murmures, d'histoires et de croyances venues du fond des âges, transmises par Ouma Nella, la grand- mére de Philida, nous offre un chœur de voix narratives permettant à chacun : François Brink , la courageuse et indomptable Philida ou l'irascible Cornelis de dire "sa vérité"...

C'est aussi un hymne vibrant et un chant puissant rendant hommage à la liberté rêvée ....Lundi 1° décembre 1834 : les esclaves sont libres.....

André Brink, une des plumes les plus marquantes d' Afrique du Sud avec l'ouvrage : "Une saison blanche et sèche ", disparu en février 2015.....
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Le vallon du diable

Je connaissais André Brink pour avoir lu Une saison blanche et sèche, roman que j’avais apprécié. Avec Le Vallon du Diable l’auteur reprend un décor qui lui est cher, l’Afrique du Sud, dans lequel des personnages pour le moins étranges vont évoluer: Flip Lochner, le journaliste et historien s’improvisant enquêteur. Il apparaît comme un rustre, ponctuant ses phrases d’un vocabulaire à faire rougir un charretier ; Lukas Lermiet, dit Petit Lukas, qui joue un rôle important. Sa mort prématurée est un déclencheur pour notre personnage qui veut apporter ses cendres à ses proches ; Tatie Pavot ; Peet Piedplat le nain, rebaptisé Tête-de-Nœud par Flip ; Emma, femme mystérieuse et envoûtante qui, elle aussi, jouera un rôle important pour Flip...



L’histoire est intéressante et le thème pour le moins original. La structure du roman mérite d’être soulignée. L’écriture est riche. Tous les éléments étaient réunis pour avoir le succès escompté. Pourtant, j’ai mis du temps à rentrer dans l’histoire. Les premières pages paraissent assez lourdes. A mon sens, André Brink insiste un peu trop sur la vulgarité de son personnage. On reste focalisé dessus. Elle ne sert pas vraiment l’histoire. Ceci dit, les premières pages passées, le lecteur rentre peu à peu dans les pensées du personnage, dans ses actions, et se retrouve presque dans ce décor à la fois sauvage et magique. L’auteur mêle avec brio magie et réalité.



Un roman à lire, même si, à mon sens, il est en-dessous d’une Saison blanche et sèche.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Un turbulent silence

Un chef d'œuvre absolu, écrit dans un style incomparable, aussi beau que du Yasmina Khadra mais moins "m'as tu vu", plus naturel. Une parabole sur l'apartheid avec un récit qui se passe du temps de l'esclavage. Une amitié impossible, empêchée par tout un système absurde. à lire d'urgence !
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L'insecte missionnaire

Une autre façon d’aborder l’apartheid, plus indirecte, ou plus directe, aux racines. La religion est très liée aux considérations de la chair. Victoire finale de l’animisme des femmes noires. La sexualité est omniprésente et les missionnaires sont dévorés par leurs appétits. Importance aussi de l’anglais et l’afrikaans, au point que la traduction française comporte un lexique.

Nous changeons régulièrement de point de vue, pour un roman au final très technique, mais empreint de poésie. À noter ainsi l’originalité des histoires qui contraste avec Une saison blanche et sèche. Cupido est le poète, Anna est la romancière qui nettoie les sources.
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Une saison blanche et sèche

Je l'ai lu à une époque où l'Afrique du Sud était interdite de toute compétition sportive, où elle représentatit le symbole du racisme anti-noir et du combat de Mandela. Ce roman a été pour moi un choc, il m'a fait entrer dans un pays dont j'entendais tous les jours parler, mais de l'intérieur, avec la voix d'un blanc et sous l'angle de l'injustice et de la recherce de la vérité. L'histoire m'avait ému, surpris et révolté.

Je pense qu'aujourd'hui ce roman a vielli et les adolescents ne le liront plus de la meme manière. L'histoire est passée (heureusement) et les choses ont changé. Mais il demeure un témoignage criant de vérité et un exemple d'injustice appliquable à toutes les dictatures. Il peut se lire encore avec bonheur et plaisir, et il représente bien l'oeuvre de l'un des plus grands auteurs africains vivant.
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Philida

Je retrouve Brink au sommet de sa forme. Comme je l'aime, dans la veine de Un turbulent silence. L'histoire de cette esclave ballottée au gré des sentiments de ses maîtres, une femme forte et fragile à la fois. Un excellent moment de lecture.
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Une saison blanche et sèche

Depuis la publication de ce roman, l'Afrique du Sud a abrogé l'apartheid, Desmond Tutu, puis Frederick De Klerck et Nelson Mandela ont reçu le prix Nobel de la paix. Pourtant Une saison blanche et sèche frappe toujours.

Un professeur bien tranquille contacte un ancien camarade, presque perdu de vue, pour l'enjoindre de conserver des documents patiemment rassemblés. Il semble affolé, paniqué, se dit en danger: et de fait, quinze jours plus tard, il est renversé par une voiture. Le narrateur se plonge alors dans les documents et y découvre un monde insoupçonné, un monde d'injustice, de torture, de crimes. un monde qu'il croyait connaître: le sien. L'Afrique du Sud de la ségrégation, le monde des blancs, persuadés du bien-fondé des lois en vigueur, une police brutale, des méthodes qui n'ont rien à envier aux dictatures, une pauvreté endémique qui côtoie une richesse clinquante: Ben du Toit a tenté de trouver la vérité, de faire le jour sur la mort de Jonathan, le fils du jardiner de l'école, arrêté lors d'une émeute à Soweto. Puis sur la mort de son père, torturé, assassiné alors qu'il enquêtait sur la mort de son fils.

Comment ne pas s'attacher à Ben du Toit, grain de sable dans les rouages d'un système? Ben du Toit, marqué par la saison blanche et sèche de son enfance, sécheresse si totale qu'il a fallu égorger les agneaux près de mourir de soif, victimes innocentes. Saison blanche et sèche de l'apartheid, sacrifiant des victimes innocentes, Jonathan, Gordon Ngubene, et tous leurs compagnons anonymes, Ben du toit, victime innocente lui aussi, victime d'avoir cherché la vérité,un homme seul contre un pouvoir établi,un homme seul contre la société, un homme seul face à un pouvoir organisé, lâché par sa famille, lâché par ses collègues, lâché par sa hiérarchie.

Un roman sans complaisance, écrit "Pour qu'il ne soit plus possible de dire encore une fois: Je ne savais pas".

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Une saison blanche et sèche

Quelle rencontre ! Quel auteur!

La rencontre de deux mondes, celle de la majorité des noirs opprimés, celle du pouvoir des blancs et leurs privilèges. C'est au travers du personnage central Ben Du Toit, professeur d'histoire, que le lecteur va vivre une intrigue dramatique dans une progression implacable. Tout commence par la mort en prison d'un jeune noir arrêté lors des manifestations Soweto dont le père Gordon est gardien dans l'école ou enseigne Ben, celui-ci veut donner une sépulture à son fils, il va être emprisonné, et c'est á ce moment qu'intervient Ben pour aider la famille et continuer l'enquête de Gordon, un engrenage de persécution s'ensuit.

Une enquête passionnante des prémices de la lutte anti-apartheid, des libertés individuelles, de la solidarité, pour moi un grand livre.
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Un turbulent silence

Afrique du Sud, 1825. Une révolte d’esclaves éclate dans une ferme de Boers menée par un esclave qui y a grandi, Galand. Une véritable chaîne de voix se crée pour nous faire comprendre comment on en est arrivé là, chaque personnage raconte à tour de rôle sa vie dans la ferme et le lien qu’il a avec cette révolte.

Outre de nous dresser un portrait authentique de l’Afrique du sud de cette époque, André Brink nous parle avec force de la liberté. La liberté de l’esclave, celle de la femme ou encore celle de pouvoir vivre sa vie malgré les pressions familiales et sociales.

Un Turbulent silence est un roman d’une rare puissance dont on ne sort pas indemne. J’aime les livres où nous partons à la rencontre des hommes et des femmes qui sont aspirés dans la tourmente de l’histoire, où ils montrent le pire et le meilleur d’eux-mêmes. Ce roman est, pour moi, l’un des meilleurs de cette catégorie.

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Un turbulent silence

André Brink, mort début 2015, s'est fait le chantre des luttes contre l'esclavage et l'apartheid en Afrique du Sud, avec des titres célèbres tels que Une saison blanche et sèche, adapté au cinéma.



Le titre original d'Un turbulent silence, Chain of voices, correspond mieux à la structure narrative du roman. C'est vraiment une chaîne de voix qui défilent, esclaves et maîtres.

1825, région du Bokkerfeld, Galland est esclave dans une ferme appartenant à un Boer. Lorsqu'il décide de briser ses chaînes, il entraîne un soulèvement.



J'ai lu ce livre il y a près de vingt ans et sa puissance est restée gravée en moi. L'auteur met beaucoup d'intensité dans les combats menés par Galland et, plus généralement, dans la dénonciation du système esclavagiste qui sévit alors. Pourtant, il y a aussi eu des moments où la lecture m'a semblé difficile, et même fastidieuse parfois. La structure du texte oblige à des répétitions qui s'avèrent plus ou moins pesantes. J'ai été contente et soulagée d'arriver au terme du roman, tout en reconnaissant la qualité et les mérites des thèmes défendus par André Brink.
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Une saison blanche et sèche

"Une fois dans sa vie, juste une fois, on devrait avoir suffisamment la foi en quelque chose pour tout risquer pour ce quelque chose. (p335)"



Rien ne prédestinait Ben Du Toit, afrikaner paisible, professeur d'histoire, marié et père de trois enfants à se confronter aux sbires de la Section Spéciale mais lorsque Gordon, le jardinier noir du lycée où il enseigne lui demande de l'aider à retrouver son fils, Jonathan, qui a disparu,  il le fait autre arrière-pensée que celle d'aider un homme à retrouver son fils.... Mais nous sommes en Afrique du Sud où règne l'apartheid, où la domination blanche s'exerce dans la violence et l'injustice.



Interdit lors de sa publication dans son pays et malgré tout couronné par le prix Médicis Etranger, ce récit possède tous les ingrédients d'un roman sauf qu'il a été inspiré par des faits réels que l'auteur a recontextualisé pour en faire une œuvre bouleversante justement parce que l'on ne peut occulter le fait que tout est vrai.



"Dès le plus jeune âge, on accepte ou l'on croit que certaines choses existent d'une certaine manière. Par exemple : que la société est fondée sur la notion de justice et que, chaque fois que quelque chose va mal, on peut faire appel au bon sens ou à la notion de légalité chez l'être humain, pour espérer la correction d'une erreur. Puis, sans aucun avertissement, arrive ce que Melanie a dit et que j'avais refusé de croire : on découvre que ce qu'on avait accepté comme prémices ou conditions de base - vous ne pouvez qu'accepter si vous voulez survive - n'existe pas. (p200)"



J'ai tout aimé dans ce roman : sa construction, le récit par le narrateur recevant une longue lettre confession-testament, les personnages et en particulier Ben Du Toit, qui se débat entre une vie de couple désenchantée, une prise de conscience sur le monde dans lequel il vit mais dont il n'avait jamais compris ce qu'il cachait, une rencontre avec une journaliste, Melanie, un chauffeur de taxi, Stanley, mais surtout celle de Gordon, un père qui veut savoir pourquoi son fils a disparu.



L'auteur restitue parfaitement l'ambiance pesante, suspicieuse d'un pays où il ne fait pas bon se mélanger, côtoyer ou venir en aide à ceux que l'on humilie et rabaisse, où la violence voire la torture fait partie du quotidien, où il faut se méfier de tout et de tout le monde et Ben va le découvrir à ses dépends. Tout le cheminement de la pensée de Ben, de sa prise de conscience, de son regard "neuf" qu'il porte sur son pays, sur sa justice, sur tous les rouages d'un monde dont il s'est exclu jusqu'à y perdre, tout ce qui était jusqu'à ce jour lui et qui maintenant lui est étranger, tout cela est parfaitement maitrisé, développé mais avec un flux d'écriture fluide, implacable donnant  profondeur et consistance à chacun des personnages.



André Brink dresse le tableau de l'Afrique du Sud, de Soweto, de ses townships, de ses quartiers blancs où l'on se donne bonne conscience, des violences des deux côtés mais surtout du pouvoir et de la justice d'un pays où le blanc a tous les pouvoirs et s'arrange avec les lois, les preuves et fait régner la peur et la mort. Dès les premières pages je me suis sentie happée par l'histoire autant que par le contexte, l'auteur dosant savamment l'enquête, la psychologie et parfois le mystère de certains des personnages, l'enquête et ses rebondissements mais aussi l'histoire entre Ben et Melanie.



Ce roman je l'ai depuis des années sur mes étagères, jamais ouvert et c'est un coup de cœur à la fois pour ce qu'il dénonce mais surtout pour la manière dont l'auteur le traite, se plaçant à la fois dans le personnage de Ben mais aussi son propre regard, celui sur des événements qu'il a lui-même connu. Cela se lit à la fois comme une page d'histoire, avant que Mandela soit libéré et soit élu, mais aussi comme un roman, une enquête que l'on ne lâche pas, espérant toujours mais dans lequel, au fil des pages, on sent l'étau se resserrer autour de Ben et sa quête de justice.



"Comment un gouvernement peut-il gagner une guerre contre une armée de cadavres ? (p150)"



Que demander de plus à la littérature quand celle-ci nous fait entrer également dans la réalité d'un pays avec un récit et des mots qui en font un roman qui marque, qui émeut, qui révolte et dont la portée laisse une trace indélébile dans notre esprit.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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