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Critiques de André Brink (255)
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Au plus noir de la nuit

Avec ce livre je découvre l'Afrique du Sud et sa littérature.Je découvre André Brinks. Ecrivain blanc, sud-africain, censuré dans son pays quasi-automatiquement pour son combat permanent contre l'apartheid.J'ai aimé ce livre. J'ai aimé les 2 histoires en parrallèle: celle de la famille de Malan, histoire tragique génération après génération, et celle de cette histoire d'amour interdite.On vit aujourd'hui, en France, dans un environnement où la question de la couleur de peau est secondaire. Le racisme existe toujours. Mais pour beaucoup de personnes, pour beaucoup de jeunes, en tout cas pour beaucoup de gens autour de moi, elle n'est plus un critère en soi dans la vie sociale.On se fréquente, on oublie même qu'on a cette différence.Et là j'ai enchainé plusieurs livres où cette différence est centrale parfois tragique.C'est comme revenir en arrière. Quand maman nous demandait en parlant de nos camarades de classes s'ils étaient, malgaches, indiens, français, blancs, marrons, noirs.... et qu'on en savait rien!
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Une saison blanche et sèche

Ben Du Toit est un Afrikaner bien tranquille, un père de famille sans histoire que rien ne distinguerait de ses quatre millions de frères et sœurs, sûrs d'eux-mêmes et de leur supériorité. Jusqu'au jour où Ben veut savoir. Savoir pourquoi le jeune fils de Gordon, le jardinier noir de l'école où il enseigne a disparu sans laisser de trace dans les locaux de la police sud-africaine. Savoir pourquoi Gordon qui cherchait à connaître la vérité sur la mort de son fils va disparaître à son tour car dans les années quatre-vingt en Afrique du Sud, l'espoir est un privilège de Blanc. Alors savoir ce qui se cache sous les versions officielles. Savoir ce qui s'est vraiment passé à Soweto. Savoir au fond ce qu'est la vie de ces seize millions de Noirs qu'il a côtoyés chaque jour sans les voir. Mais au pays de l'apartheid, il ne fait pas bon vouloir trop en savoir, Ben va peu à peu le découvrir. Et l'amour de Mélanie, engagée dans le même combat que lui, ne le protégera pas de la machine infernale qui s'est mise en marche. Implacablement.
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Une saison blanche et sèche

Un enseignant s'attache à élucider les circonstances troubles dans lesquelles un ancien camarade et son fils sont décédés. Une belle histoire d'amitié pourrait-on croire, sauf que nous sommes en Afrique du Sud et pendant l'apartheid. Un livre qui sous le couvert de réparer est une injuste montre jusque dans la vie ordinaire la pression du régime ségrégationniste sur tous ses habitants. Les uns sont maintenus dans la souffrance quand les autres sont confinés dans la méfiance. Tout le drame de cet homme est d'avoir voulu transcender cette dichotomie. Si sa fin est tragique, sa quête elle, lui survivra. Une œuvre époustouflante qui questionne sur la fragilité de nos idéaux dans un cadre hostile.
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Une saison blanche et sèche

Quand ce livre est paru ,je l'ai adoré. Rien que le titre déjà... qui me semblait si poétique et si bien trouvé (je sais que ce n'est pas le titre originel ,bien sûr!)C'était un de mes livres préférés. J'ai été très déçue ,par la suite ,quand j'ai lu les derniers romans d'André Brink.

Je n'en dis pas plus car je ne me souviens pas assez bien de ces romans et d'autres en parleront mieux que moi.
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Au-delà du silence

André Brink est un auteur que j'aime énormément. Dans "Au-delà du silence" il nous narre un fait historique que je ne connaissais pas et pour lequel il n'est pas facile de se documenter sur Internet (en français tout du moins, je n'ai pas encore pris le temps de le faire en anglais et je ne pourrais pas le faire en allemand.

Ces convois de femmes envoyées pour les colons et les soldats comme épouses ou bien pire.

Ce livre parle d'une femme bafouée "Anna X" morte plusieurs fois, littéralement. Mutilée, violée, laissée pour morte, Hanna, va alors non pour sa propre défense mais pour défendre une adolescente devenue sa protégée sombrer dans la violence et le meurtre, puis mener une guerre contre les violeurs, tueurs, esclavagistes allemands dans un désert impitoyables avec pour seule armée quelques "indigènes" réclamant également vengeance.



Ce livre est dur. Vraiment. De l'enfance d'Hanna dans l'orphelinat à ses premiers emplois, puis le calvaire du bateau et surtout celui du train. André Brink décrit parfaitement et avec une justesse et une violence inouïes qui font ressortir la force de ce livre encore plus. Je vais continuer ma découverte de ces œuvres, il est pour moi, un de mes auteurs préférés.
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Philida

J'ai lu Philida en entendant la voix d'André Brink.

J'avais laissé André Brink de côté dans mes lectures sud-africaines, au profit de Coetzee ou Gordimer. L'idée lointaine d'un anti-apartheid devenu démodé ! Brink est revenu à moi grâce à ses entretiens pour "A voix nue", la très belle émission de France Culture. Il y décrit les moments-clés de sa vie.

Et il y a cette étonnante histoire de Philida. Qui renvoie aux fondements de la famille Brink, aux fondements de la société afrikaner du XIXème siècle. L'esclavage, la violence, mais aussi l'aspiration à quelque chose : la liberté, la terre promise (le Gariep), l'au-delà ? Il y a dans ce livre un étrange appel spirituel. Sans doute pas vraiment l'idée dune spiritualité qui sauve l'homme. Mais peut-être la force que chacun peut trouver en lui-même pour s'affranchir.

Et l'amour aussi. Connu de tous et inavouable. Surprise, l'amour trouve sa place dans cette société d'exclusion.

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Au plus noir de la nuit

Bonne lecture malheureusement bien d'actualité.
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Mes bifurcations : Mémoires

Voix d'André Brink sur France Culture, pour une rediffusion de l'émission A voix nue au moment de sa mort. Voilà ce qui m'a poussé vers ce recueil de mémoires, tant les extraits lus à la radio étaient saisissants. Son parcours vers la littérature dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, sa relation à la France, ses doutes sur les choix importants. Je ne connaissais pas bien André Brink, alors que j'avais lu, il y a longtemps déjà, ses grands livres (au plus noir de la nuit, une saison blanche et sèche) avec sans doute une vision réductrice. J'ai aimé dans ce livre l'impression d'un parcours, et le titre illustre parfaitement son cheminement, fait d'hésitations, d'avancées, de voyages, mais aussi de directions nouvelles parfois.
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Une saison blanche et sèche

L’apartheid était un scandale que la jeunesse d’aujourd’hui a peine à imaginer. La lecture d’Une saison blanche et sèche d’André Brink, écrivain afrikaner est une bonne façon de le comprendre. Il s’agit de l’histoire de Ben Du Toit, descendant de huguenot, j’imagine, prof d’histoire qui est un citoyen sud-africain ordinaire en 1976. Pour lui, et il est de bonne foi, chacun est à sa place dans la société sud-africaine. C’est donc en toute bonne foi qu’il va aider son jardinier noir à avoir des explications sur la disparition puis la mort de son fils manifestant de Soweto, le ghetto de Johannesburg. En toute bonne foi, il ne croit pas que son pays puisse arrêter quelqu’un simplement parce qu’il est noir et qu’il manifeste ou qu’il demande comment un enfant est mort. Petit à petit, Ben comprend le système dans lequel il a vécu sans le savoir ou sans vouloir le savoir et il est entraîné dans un conflit familial féroce. En Afrique du Sud avant 1994, on était communiste si on essayait d’expliquer qu’un noir était un être humain. Ce roman est toujours aussi indispensable.
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Philida

excellent roman sur l'histoire d'une esclave en Afrique du Sud. Ce roman se laisse dévorer et met en lumière des passages de l'histoire qu'on aimerait oublier. Magnifique.
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Les imaginations du sable

Va falloir de l'imagination sans tomber dans les sables... Mouvant...

Comment raconter un tel ouvrage ? On est peu de temps avant l’élection de Mandela, auprès d'une femme qui renoue avec ses racines du ciel. Qui retrouve sa sœur Anna, sa grand-mère Ouma (personnage emblématique du récit). Kristien Muller la femme qui nous raconte ses émotions, des anecdotes, son enfance, sa féminité, sa difficulté à se créer dans un monde brut fait d’une frontière définie entre deux entités le noir et le blanc...,

Kristien nous prend par la main et nous conduit dans cette Afrique du sud qui vit encore à ce moment là de son histoire ; l’Apartheid.

La poésie magique du roman d’André Brink fait penser à cent ans de solitude, au vieil homme qui lisait des romans d’amour, à l’allégresse des auteurs d’Amérique Latine ( du moins dans la tonalité, dans la couleur et la lumière). Quand Ouma raconte les histoires de la famille, on l’accompagne dans les légendes de l’Afrique, et alors on se laisse emporter.

Les oiseaux qui tout le long du roman sont les compagnons d’Ouma donne une impression surréaliste, mystique à ce personnage, et la magie opère, ça ne semble pas surprenant.

Je ne veux, je n’ose dévoiler l’intrique, ou s’il faut donner une trame avouer juste qu’il s’agit de l’histoire d’une femme qui renoue avec son passé, son avenir, avec son pays, qui pense à son parcours de vie, qui est Africaine, blanche, militante de l’A.N.C, qui parle avec une sincérité touchante de ses soucis, de ses amours…

Alors ce n’est pas le roman le plus fort de Brink, j’avoue, ce n’est pas un chef d’œuvre incontournable (à mon humble avis), mais si vous avez l’occasion, s’il vous tombe dans les mains comme cela a été le cas pour moi, si cette période de l’histoire vous intéresse, si vous voulez voyager, ressentir les nuances de cet Apartheid, remonter le temps et vivre cet époque là, ce roman est pour vous.

Et dire que tout ça est écrit par un homme. André Brink.

Quel talent…

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Au-delà du silence

J'ai connu André Brink il y a longtemps par l'intermédiaire du film A dry and white season. Ayant décidé de lire un roman de Brink dans le cadre d'une lecture commune, je me suis tourné vers un roman que je ne connaissais pas.

Dans un contexte d'accroissement de la lutte contre les violences faites aux femmes, Au delà du silence a toute sa place.

En Allemagne, encore adolescente, Hanna doit faire face aux abus des employeurs chez qui elle est placée, doit supporter les maltraitances de la part des employés dans lequel elle vit. En Afrique, elle croit concrétiser son rêve. Elle va tomber dans une « société » masculine, composée de soldats et de colons en manque de femmes. Alors on leur en amène par bateaux entiers pour satisfaire leurs besoins. La violence vient à la fois de l'Etat qui organise les charters et des colons qui ne voient ces femmes que comme de la viande.

Ne voulant pas se soumettre à cette violence institutionnalisée, elle va refuser qu'un officier la viole. Celui-ci va la laisser en pâture à des soldats qui vont la violer et la mutiler.

Ne pouvant plus être considérée comme une femme par le regard des autres, elle va avec quelques compagnons d'infortune mener une sorte de guérilla contre les soldats allemands pour retrouver l'officier qui est la cause de son malheur. Elle réussit à retrouver l'officier mais le sort qui lui est réservé est bien trop clément par rapport à ce qu'il a pu lui faire. Comme si, au moment de se rendre justice, Hanna se rendait compte que ce qu'elle pourrait faire ne lui apporterait pas de réconfort et que le système arriverait toujours à s'en sortir.
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Une saison blanche et sèche

Ce livre est sur l’étagère depuis un an, prévu à l’origine pour une lecture commune vers l’Afrique du sud. Au dernier moment je lui avais préféré l’odeur des pommes de Mark Behr (lecture très appréciée, et dont je me souviens encore bien), sans trop savoir pourquoi d’ailleurs, et jusqu’à maintenant avec une occasion de lui faire prendre l’air, rien n’avait dirigé ma main vers ce livre……comme c’est bizarre.

Comment d’un sujet aussi grave et douloureux, l’auteur a-t-il pu faire un livre aussi insipide, et bâtir une histoire d’une banalité déconcertante. Le sujet aurait, pourtant pu donner une œuvre grandiose .Hélas, ce livre m’a laissée de marbre : pas une émotion n’est venue chatouiller mon âme de lectrice ; rien, une neutralité affligeante.

Certes, c’est écrit correctement, André Brink n’est pas un " un mauvais rédacteur". C’est juste que le style de ce livre, n’ait rien d’ambitieux, rien de particulier qui fait que ce livre interpelle, dans un sens ou dans un autre. J’ai en mémoire, le style, et l’écriture de J.K Coetzee, sud-africain également, mais Prix Nobel de Littérature….La voilà l’explication : à force de lire des bonnes choses, je deviens difficile, exigeante, intransigeante peut-être. Peut-être ai-je un cœur de pierre, qui sait ? Mais en ouvrant un livre, je veux être interpellée, je veux vibrer, je veux tout simplement.

J’ai un souvenir encore vivace, du charme un peu désuet de Pleure Ô pays bien aimé qui a laissé son empreinte.

La construction même de ce roman n’incite pas à ressentir. Le narrateur, n’est pas un personnage partie prenante de l’histoire. Il raconte, de loin, ne prend pas position, se s’implique pas, reste en dehors. De fait, moi, lectrice, je ne me sens pas "prise par la main" par un personnage, qui m’aurait dit " voilà ce que j’ai à te dire, voilà comment je vis les choses, voilà comment je les perçois ".

Cette construction linéaire est sans relief, sans détours, sans petits coins perdus dans lequel s’engouffre le lecteur, pour mieux retrouver la lumière. Un peu comme une allée en forêt, rectiligne, et désespérément plate ; à force on s’ennuie, on marche en fermant les yeux sans grand danger.

C’est à peu près comme ça que je lis ce livre : je lis, les yeux suivent les mots, mais le cerveau est ailleurs, encore avec le livre précédent, et déjà avec le livre suivant dont j’attends qu’il me secoue davantage.



Je me pose la question du prix obtenu par ce livre, en 1980…est-ce un choix politique, en relation avec ce qui se passait là-bas, pour faire bouger les choses ?

Écrit dans un style somptueux, riche de couleurs et d’image c’est l’œuvre la plus significative, la plus engagée, la plus achevée, d’un très grand romancier. Pour reprendre la note de l’éditeur, je m’insurge contre le style somptueux et riche en couleur…tout de même n’exagérons rien.



Il semblerait, qu’André Brink, pour ce livre, ne s’y soit pris comme il le fait habituellement dans sa construction littéraire. Pour cela il mérite une seconde chance, quand l’occasion se présentera.






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Au plus noir de la nuit

LE roman le plus vertigineux d"André Brink.

Ce livre est une épopée qui s'enfonce dans les entrailles de l'Histoire de l'apartheid, des destins symboliques.

ENORME !
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Un turbulent silence

De « Terre d’ébène » d’Albert Londres à ce « Turbulent silence », il n’y a qu’un pas, grand comme un continent, l’Afrique. Dépecée, violée, meurtrie, colonisée, dévastée, elle pleure le « sanglot de l’homme noir ».

Écrit en 1982, soit 11 ans avant l’arrivée de Mandela au pouvoir, ce magistral roman au souffle tellurique a valu à son auteur ostracisme et interdiction.

S’ouvrant et se fermant sur les minutes d’un procès, il relate la genèse d’un hymne à la liberté. Galant, l’esclave insoumis, en est la figure centrale et quasi mythique.

Qu’est-ce que la liberté ? Une paire de bottes aux pieds ? Un fils de la même couleur que soi ? La course débridée d’un étalon indomptable ?

Alors que Cape Town vient de passer sous la férule anglaise, le bruit court d’une libération des esclaves au nouvel an de 1825. Pour les colons hollandais, forts de posséder cette terre qu’ils ont conquise et façonnée, c’est le déni ultime de toute leur construction sociétale. Pour le peuple des esclaves, c’est un espoir fou revêtu de chimères. Que sait-on de la liberté quand on ne l’a jamais approchée ?

Les voix blanches et noires alternent pour narrer cet insidieux chemin qui pousse une poignée d’esclaves à fomenter leur rêve d’émancipation. La voix de Galant l’insoumis au dos reclus de plaies, la voix de Nicolaas, son maître qui confond amour et possession, la voix tutélaire de Mama Rose, ancêtre et égérie, la voix d’Hester, blanche et rebelle. Et, bruissante autant que tonitruante, la voix de l’Afrique née de ses violences australes comme de ses douceurs tropicales.

Relire Brink, dans ce roman d’une rare puissance, est jouissif. Il faut en effet jubiler qu’un auteur blanc, afrikaner, ait forcer l’omerta dans une nation sous régime d’apartheid. Il faut aussi pleurer de ce sanglot de l’homme noir en constatant qu’aujourd’hui encore les townships de Cape Town à Pretoria sont tous de couleur noire.
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Au plus noir de la nuit

L'a- t-il fait ? Qu'importe elle est morte. Et puis cela n'est que l'épilogue de la faute originelle. Être noir et avoir aimé une blanche. Chasse gardée. On ne badine pas avec çà en Afrique du Sud. Qui est le plus coupable, celui qui a eu l'outrecuidance ou celle qui s'est compromise? Il attend la mort, il écrit, pour ces ancêtres qui l'ont précédé dans la longue vallée de l'arme, coupable d'exister, de se trouver au mauvais moment, au mauvais endroit, sur le chemin d'un boer, ou pire d'avoir voulû s'élever, ne serais-ce que pour poussez la complainte de tous les persécutés.



Au plus noir de la nuit, à subit l'oukaze de la censure de l'establishment de l'apartheid pour pornographie. Reste à savoir si cela visait les scènes sexuellement explicite certes, ou si les limites de la décence avait été franchies dans le simple fait de raconter la passion d'un homme de couleur et d'une femme blanche. En 1973, écrire un tel livre en afrikaner, langue de l'opresseur, relevait du trangressif, de l'engagement politique est a été considéré comme tel. Les thématiques ici présentes se retrouvent dans l'ensemble de la création d'André Brink, acteur majeur de l'émancipation des noirs d'Afrique du Sud.
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Un turbulent silence

L'apartheid était une politique gouvernementale en Afrique du Sud visant à séparer les blancs et les noirs. Elle a été abolie le 30 juin 1991, il y a à peine 28. J'ai découvert cette politique contre nature en lisant « Une saison blanche et sèche » de Brink. J'avais enchainé par « Au plus noir de la nuit » tellement j'avais été fascinée par l'écriture de Brink, la monstruosité des hommes et surtout par le fait que quelque part dans le monde, des hommes, des femmes, des enfants vivaient l'horreur au quotidien. le plus inacceptable c'est que ce quotidien m'était contemporain : nous étions en 1988!

Dans « Un turbulent silence », Andrée Brink situe son histoire au XIXe siècle. Au coeur d'une des plus incroyables et des plus sanglantes révoltes des esclaves. Brink fait vivre ses personnages avec une intensité prodigieuse, à laquelle le lecteur ne peut être que happé.

Comme beaucoup d'intellectuels blancs, il a fait partie de ceux qui se sont battus pour l'abolition de l'apartheid, avec ses mots, avec sa plume ; et quelle plume !

Un classique à lire et à faire lire pour que l'oubli ne les tue pas une seconde fois.
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Au plus noir de la nuit

Un beau roman d'André Brink, qui conforte sa place dans mon cœur de lectrice avec ce second roman que je lis de lui.

On apprend pas mal de chose sur la vie en Afrique du Sud, sur les relations entre les noirs et les blancs et aussi sur le théâtre et la vie dans une troupe.

C'est une histoire assez dur psychologiquement, il a moins de scènes violentes que dans Au delà du silence que j'ai lu précédemment. On se demande comme des gens qui sont nés et vivent dans le même pays peuvent se traiter de façon aussi méprisante et aussi différente. Mais finalement même avec un président noir, l'Afrique du Sud a t elle réellement évolué, lorsque l'on voit comment sont traités les mineurs grévistes...

Quant à l'histoire d'amour entre Joseph et Jessica, j'avoue ne pas avoir été beaucoup touchée, je ne saurai pas dire vraiment pourquoi. Peut être les détails sur leur vie sexuel que j'ai trouvé un peu trop nombreux, je n'irai pas jusqu'à dire que c'était pornographique mais j'ai trouvé que ça gâchait un peu. C'est d'ailleurs la seule chose que je peux reprocher à Brink, comme dans Au delà du silence, il met parfois trop de détails sexuels dans ses livres, je ne suis pas prude mais parfois ça peut gâcher la lecture et l'émotion qui peut s'y trouver.
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Philida

André Brink, écrivain sud-africain blanc engagé contre l'apartheid (1935 - 2015), auteur entre autres du prix Médicis étranger 1980 "Une saison blanche et sèche" raconte ici l'histoire de Philida, esclave attachée au domaine de ses ancêtres appelé Zandvliet, situé dans la région du Cap, où elle fut tricoteuse.

L'écrivain a découvert que son maître ou baas, Cornelis Brink, avait vendue Philida aux enchères alors qu'elle avait eu quatre enfants avec son propre fils, François Brink.



Plusieurs familles sont présentes dans le récit, mais c'est surtout des Brink dont on parle ; le père autoritaire mais pas si mauvais, plutôt englué dans une époque et une éducation rigide ; la mère obèse, prisonnière elle aussi de son statut. Ce sont eux les véritables esclaves de cette société archaïque. Il y a aussi une vieille esclave, Petronella, qui avait été affranchie et possédait une pièce et des biens à elle ; c'est elle qui a éduqué Philida enfant, elle qui sait quelques bribes de son passé...



L'histoire commence en novembre 1832, soit un an avant la fin de l'esclavage en Afrique du Sud (1833 dans les colonies britaniques) ; l'esclave Philida raconte qu'elle s'est rendue au bureau du protecteur des esclaves de la petite ville de Stellenbosch pour déposer plainte contre son baas Frans qui lui avait promis de l'affranchir si elle couchait avec lui : "Il promet qu'il achètera ma liberté au landdrost. Au gouvernement. Mais maintenant au lieu d'acheter ma liberté, il veut partir loin de moi... On raconte qu'il veut marier une blanche. Pas une esclave ou une Khoe mais une de sa race. Alors maintenant il veut me vendre dans le nord du pays". (p 19)

Frans (François), le fils du maître, semble amoureux de l'esclave Philida ; mais bien sûr on n'épouse pas une esclave et son père ayant de graves soucis d'argent, il a promis lâchement d'épouser une demoiselle riche...

De découvertes en secrets de famille, de présentations des moeurs de l'époque (avec quelques horreurs...) en cheminement de Philida vers l'affranchissement, cette histoire est le récit de l'évolution d'une femme intelligente, déjà libre dans sa tête, si ce n'est dans son corps puisqu'elle va pieds nus : "De ça surtout je me rappelle : des souliers aux pieds. Ce qu'il dit sur les souliers, il promet dès le tout premier jour. Parce qu'il savait, comme moi je savais, comme tout le monde savait, que l'homme et la femme chaussés, ils peuvent pas être esclaves, ils sont libres : les souliers c'est signe qu'ils sont pas des poules ou des ânes ou des porcs ou des chiens, ils sont des gens." (p 26)



Kleinkat, la petite chatte, accompagne joliment le récit, symbole d'une certaine liberté mais aussi de la dépendance affective et matérielle dont il est difficile de se défaire...



Que penser des douleurs de l'esclavage quand on apprend que des femmes pouvaient tuer leur nouveau-né pour qu'il ne connaisse pas justement cet état ?



Un très beau récit, drôle et triste, qui contient quelques contes expliquant la vie, et qui a d'autant plus de profondeur et d'écho chez le lecteur, que c'est - reconstituée - une histoire vraie !



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La porte bleue

David est afrikaner, à la fois professeur et artiste peintre, marié avec une femme blanche, Lydia, et n'a pas d'enfant...

Pourtant lorsqu'il pousse la porte de son atelier, dans ce cottage qui préserve son jardin secret, une femme noire et deux enfants métis l'accueillent...

Comment ces personnes, qu'il ne connait pas, ont elles pu s'introduire dans son antre ? David aurait il des hallucinations ou vit-il son pire cauchemar ?... Tous trois semblent faire partie de sa vie... A moins que ce ne soit un doux rêve ?!...



Court récit entre rêve et réalité, d'une grande sensualité dans lequel le héros est clivé... Au fil des pages, dans une spirale qui semble infernale, le lecteur suit David, dans les moments de sa vie où il a du faire des choix... et finit par partager ses angoisses...

Tous les désirs sont exposés, le désir de changer de vie, voire de changer le monde, le désir d'une autre femme, le désir de rompre avec les conventions...



Ce livre est une belle parabole dont la fin m'a cependant laissé sur ma faim mais la plume fort belle m'a donné envie de connaitre davantage cet auteur, dont " Une saison blanche et sèche", avait reçu le prix Médicis en 1980.
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