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Critiques de André Maurois (127)
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Un art de vivre

Publié en 1939, cet « art de vivre » enseigne l’art de penser juste et clair, l’art d’aimer, l’art de travailler, l’art de commander, l’art de vieillir et enfin l’art de mourir.

Nourri de citations étayées sur la vaste culture d’André Maurois, cet ouvrage évoque en filigrane l’amour de l’écrivain pour son épouse Simone de Caillavet, petite fille de la muse d’Anatole France et modèle de Proust pour Mademoiselle de Saint Loup. Simone fut un impresario de premier ordre grâce à ses relations puis, dans l’ombre d’André, une documentaliste précieuse pour préparer les biographies qui font la gloire du grand écrivain et en font l’égal de Stephan Zweig.

Cet art de vivre offert aux lecteurs à la veille de la seconde guerre mondiale est un monument élevé face à la barbarie qui allait conquérir l’Europe et conduire les Maurois et les Zweig sur le chemin de l’exil américain.



Pages éternelles qui synthétisent ce que la civilisation occidentale a lentement élaboré au fil des millénaires.
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Le pays des 36 000 volontés

"Chaque fois qu'un enfant dit: Je ne crois pas aux fées. Il y a quelque part dans le monde, une petite fée qui meurt." James Barrie, Peter Pan.





André Maurois, académicien, avait traduit le poème "If" De Rudyard Kipling et avait donné naissance à une fille, une jolie Michelle...





Michelle a 7 ans, est désobéissante et ne veut pas aller se coucher. Elle se réveille au Clos Magique, "un pays merveilleux où l'on fait tout ce que l'on veut".





Mr Honteuzékonfu, le vieux corbeau avec des lunettes, une calotte de drap noir sur la tête et un veston d'alpaga noir lui décerne le titre de fée de 2ème classe.





Mlle Céleste lui propose de choisir sa robe et c'est Jupiter, un grand aigle, qui lui apporte un morceau de ciel bleu.

" Un tissu-de-ciel: on y voyait pas d'étoiles et pourtant on devinait des étoiles invisibles."





Et Mlle Céleste équipe Michelle d'ailes en toile de soie sur cadre d'aluminium...

Pour le vol d'essai, s'adresser à Mr Damoutendre, le pigeon... Il ne reste plus qu'à rencontrer la Reine des fées.

- "Notre ravissante et folle reine. Rrouu, rrouu. Roucoule le pigeon.





Aimeriez vous devenir une petite fée? Mais non, vous êtes déjà une fée, ma petite fée à moi, qui ne suis qu'un ver luisant, dans l'obscurité !Michelle Maurois devint, plus tard, écrivaine comme son papa...
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Le pays des 36 000 volontés

Michelle n’obéit pas, elle n’a pas appris sa poésie, ne veut pas aller se coucher... Sa gouvernante lui fait comprendre que les enfants ne font pas leurs 36 000 volontés ... et pourtant quelques instants plus tard, transformée en fée, munie d’une baguette magique, elle s’envole vers le pays des 36000 volontés. Dans ce pays merveilleux on fait ce que l’on veut... sauf que... Michelle s’aperçoit rapidement qu’on ne peut pas réaliser tous ses désirs, les enfants qui le font se montrent bien peu sympathiques et que dans un tel pays, le désordre s’installe vite et le bien-être disparaît !



C’est ce qu’a voulu montrer André Maurois, romancier, conteur, essayiste et membre de l’Académie française à partir de 1938. Publié en 1928, ce roman pour enfant est toujours édité et disponible. L’histoire est assez facile à lire et ne manque pas d’humour. Je le lirai certainement à ma classe, ce qui me permettra de discuter ensuite avec les enfants du bien-fondé de l’autorité, de l’obéissance pour une vie en société harmonieuse. C’est ce que peuvent faire les parents en lisant ce livre avec leurs enfants.



Le seul point qui m’a gênée lors de cette lecture, c’est peut être un hasard, mais ce roman ayant été écrit plusieurs dizaines d’année après la grandiose œuvre de Lewis Caroll, j’ai eu parfois l’impression que l’auteur a cherché à imiter de façon assez maladroite, certains personnages d’Alice au pays des merveilles, comme la reine des fées , folle et désordonnée, comme le corbeau qui accueille Michelle, et quelques autres intervenants, malheureusement, il n’a pas su manier l’absurde comme le faisait le père d’Alice. Heureusement ce n’était certainement pas le but de son écriture.



Un livre donc à conseiller aux parents, enfants, enseignants pour éduquer ou grandir en prenant du plaisir.


Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Climats

J’ai pris un immense plaisir à redécouvrir ce roman. Lu une première fois, à 16 ans, j’en ai gardé le souvenir ému d’une lecture qui m’avait chamboulée à l’âge où l’on croit qu’amour rime avec toujours. Je me souviens de ma tristesse à la découverte de ces deux histoires malheureuses, perturbées par le doute et la méfiance envers l’être aimé.

Cinquante ans plus tard, je me suis principalement attardée sur l’étude très poussée de la jalousie.

En nous proposant le point de vue masculin de Philippe marié à Odile, belle et frivole.

Elle tient à vivre sa vie en toute indépendance, Philippe souffre, il est jaloux.

Isabelle est la narratrice de la seconde partie. Lorsque son mari devient indifférent, c’est le point de vue féminin qui nous est proposé.

De ces trois personnages, c’est Philippe qui m’a séduite. J’ai aimé son côté dominant et faible, à la fois tourmenté et sûr de lui. Philippe est un personnage ambigu parfaitement décrit.

Outre une fine analyse de la psychologie amoureuse, c’est le très beau portrait d’un homme que dessine André Maurois, plein de finesse et de sentiments en même temps qu’une peinture de la France des années folles. L’écriture agréable et soignée en fait un roman qui a un charme fou.

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Sources d'amour

C'est un peu cliché je le conçois de lire un livre sur des citations des plus grands noms de la littérature française (enfin, ils sont loin de tous y être bien entendu) mais c'est pour le livre objet que je me suis plongée dans cette lecture. En effet, bien caché dans les trésors que recèle la médiathèque dans laquelle je travaille, ce livre attendait son lecteur, donc moi en l’occurrence. Tout petit forma, imprimé sur une sorte de cahier à spirale avec une couverture cartonnée, c'est d'abord la forme qui m'a intriguée plus que le fond.



Ici, le lecteur retrouve des noms qu'il connaît bien ou peu, tels Colette, Shakespeare, Goethe pour ne citer qu'eux et tant d'autres poètes tels Eluard, Verlaine et j'en passe encore qui nous parlent d'amour. Certes, ce ne sont que des citations qui ont été réunies ici mais imprimés sur ce petit papier cartonné et, le lecteur se sent bien ! Hors contexte, j'avoue que certaines peuvent induire en erreur mais toutes parlent d'amour et j'avoue qu'à mes yeux, c'est tout ce qui compte et que cela este extrêmement réconfortant, surtout en ce moment où il ne fait pas bon de trop se tenir au courant de l'actualité bien que l'on ne puisse y échapper et que ce serait foncièrement égoïste de fermer les yeux sur ce qui se passe autour de nous ! Bref, tout cela pour vous dire que cette petites lecture met du baume au cœur et qu'il serait donc dommage de s'en priver ! A lire et à relire de temps à autre !
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Climats

On ne lit plus trop André Maurois, je crois. Une mince couche de poussière recouvre son nom, et j'aime à l''imaginer, patient, attendant sans faire de bruit que les années passent, que la roue tourne, et qu'il soit à nouveau temps.



Climats pourtant ravit, Climats pourtant étonne. Lente descente dans un enfer sans flamme, le couple, ressassements infinis et si précis autour d'un homme et de deux femmes qui ne sauront jamais trouver le moyen de s'aimer. Deux lettres, en fait, qui cherchent à exorciser, en chuchotant, la plus épuisante des vérités humaines : pourquoi, comment, la pelote des sentiments toujours s'emmêle. Maurois ne connais pas le biais, il regarde la comédie humaine frontalement, sans hausser les épaules, mais avec l'entêtante impression qu'on aura beau dire, on ne pourra jamais rien y changer. Chaque paragraphe enserre les sentiments, les pousse jusqu'à leurs derniers retranchements. Art extrême de la phrase qui s'enroule, se tend, pour dire l'éternelle tristesse : il n'y a que ce qu'on ne comprend pas que l'on peut expliquer.



Sobre et compatissant, il y a tout de même de l'Aragon avant l'heure dans la mélancolique mélodie qui s'élève de ces pages. Car Maurois lui aussi le sait bien : "Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, Ni sa faiblesse, ni son coeur. Et quand il croit Ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix. Et quand il croit serrer son bonheur, il le broie. Sa vie est un étrange et douloureux divorce. Il n'y a pas d'amour heureux"
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La vie de Disraeli

J'aime lire et relire des biographies et notamment celles produites par Stefan Zweig et André Maurois et je me suis plongé avec délectation dans sa vie de Disraëli qui évoque l'époque victorienne et les deux facettes de Benjamin alias « Dizzi » romancier ami d'Edward Bulwer-Lytton, admirateur de Shelley et Byron, et homme politique, chef des tories et premier ministre de Victoria.

Quel homme talentueux, manipulateur, empirique, doté d'une vision sociale peu commune à son époque, qui sut conserver son royaume éloigné des conflits européens et ainsi consolider l'Empire britannique.

Quel homme cultivé, doté d'une ambition peu commune, qui triompha des handicaps de sa naissance (immigré juif peu fortuné) et devint l'une des personnalités les plus respectées de son époque.



La plume d'André Maurois et sa vaste érudition, appuyées sur les recherches discrètes de son épouse, nous offrent ici la description de la vie culturelle et politique du Royaume Uni au XIX siècle et dessinent la personnalité de son premier ministre, homme aussi attachant que pragmatique.
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Les silences du colonel Bramble - Les disco..

Officier de liaison auprès de l’armée anglaise lors de la première guerre mondiale, André Maurois observa avec une grande finesse ses interlocuteurs le Colonel Bramble, le Docteur O’Grady et en tira la substance de ses premiers livres qui sont des carnets de guerre et des recueils de contes lisibles indépendamment les uns des autres.



Analyse des subtiles nuances et rivalités entre les caractères anglais, écossais, gallois, irlandais, ces ouvrages offert une synthèse de la culture britannique et s’inscrivent dans une mémoire longue (depuis les légions de César) qui démontre la pérennité d’une civilisation insulaire, à la fois très proche et très différente de la civilisation européenne.



Rédigé avec un humour très anglo saxon, ces pages écrites il y a un siècle conservent leur jeunesse et expliquent en partie les ressorts culturels du Brexit.



Merci à madameduberry pour sa liste « Livres oubliés, pépites cachées: les anti best sellers » qui sort de l’ombre 25 titres qui méritent de sortir du purgatoire.
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Bernard Quesnay

Un beau roman d'amour, une triste histoire d'amour. Difficile d'allier tous les plaisirs. Pourtant Bernard Quesnay au retour de la guerre était très attiré par les doux et voluptueux plaisirs de la capitale. Mais le respect du père, du grand-père, les liens avec les ouvriers de l'usine familiale ont eu raison de ses envies. C'est devenu l'amour du métier, une passion entière qui le tient, le jeu subtil entre patronat et salariés, la gagne pour remporter un marché, ça devient jouissif. Mais Simone, que devient-elle ? Son amante parisienne...

L'écriture d'André Maurois est agréable et j'ai beaucoup apprécié ce roman qui est fouillé et dont les personnages ont des envies parfois troubles.
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Lettres à l'inconnue

André Maurois (1885 – 1967). Elu à l’Académie française en 1938.



En 1953, bientôt septuagénaire, il écrit une fois par semaine, pendant un an, à l’Inconnue qu’il veut belle évidemment, plutôt intelligente, un peu coquette, et attentive à ses conseils et ses idées sur ce que doit être une femme belle, un peu coquette, pas trop bête.

Le féminisme exacerbé étant passé par là, le livre s’il est de nouveau publié, doit déchaîner quelques fureurs.



Maurois pointe avec ironie et subtilité les attitudes conventionnelles que l’on demandait d’avoir aux femmes dans les années 1950. Mais il relève aussi sans faiblesse celles des hommes, qui attendaient l’attention, l’admiration et le dévouement du sexe dit faible. Un point partout, la balle au centre.

Que reste-t-il de cette culture où on jouait sur les non-dits et les arrière-pensées ? Où la séduction avançait armée et allusive, respectant des codes implicites et des usages ancestraux qu’on a balancés par-dessus les moulins ?



Ces lettres hebdomadaires contiennent quelques perles de sagesse et de bon sens qui ne veulent pas vieillir.

Outre les considérations sur l’amour, conjugal ou pas, ce sont des idées et opinions sur la vie, les livres, l’insomnie, la mode, deux ou trois pièces de théâtre de l’époque, l’optimisme, les comportements humains croisés, subis ou choisis, la musique, l’éducation des enfants, les vacances, les remords...

Les dernières s’essoufflent un peu. Le bon sens a tendance à devenir lapalissade. André Maurois devait être distrait par la perspective de ses cadeaux au pied du sapin.



Mais dans ces lettres, écrites dans un style académique (oui, forcément...) qui se boit comme du petit lait, un Inconnu, beau ou non, trouverait aussi du plaisir.

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Tourguéniev

Petit coup de coeur pour cet essai composé de quatre conférences prononcées en 1930. Celles-ci brossent un portrait intéressant d'Ivan Tourgueniev (1818-1883) et de son époque.



Tourgueniev est un auteur dont je n'ai encore lu aucun livre. Je me suis intéressée à sa biographie car il a connu le ‘tsar des violoncellistes'. J'espérais glaner une anecdote ou deux mais il n'a pas été cité par l'auteur.



J'ai beaucoup aimé l'équilibre entre éléments biographiques et extraits littéraires qui faisaient lien. Je pense m'être fait une bonne idée du personnage et de son oeuvre. Ce qui m'a le plus marquée est sa relation avec Tolstoï. Celui-ci l'a provoqué en duel suite à une dispute. Tougueniev a refusé et ils sont restés fâchés pendant plus de 15 ans.



Ce que j'ai lu m'a donné envie de lire ‘Dimitri Roudine' ou les ‘Mémoires d'un chasseur', mais pas que.



Pour conclure, j'ai trouvé l'écriture d'André Maurois très fluide et plaisante à lire (les essais sont parfois rébarbatifs). Je lirai probablement un autre de ses livres à l'occasion.



Je profite de ce premier billet de l'année pour vous souhaiter une belle et heureuse année !







Challenge XXe siècle 2024

Challenge non fiction 2024
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Histoire d'Angleterre

Le livre est un peu daté aujourd'hui mais toute l'histoire de l’Angleterre s'y trouve condensée. La masse d'information est suffisante pour qui cherche à s'informer sur le sujet sans entrer dans les détails.

L'histoire des rois, des peuples, des religions, de la littérature y est abordée. Le style est enlevé, vivant, agréable.

Je reviens souviens dans ce livre pour rafraichir ma mémoire. Utile comme une encyclopédie.
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Climats

Début du XX siècle, les histoires d'amour ... se terminaient déjà mal!



D'un milieu bourgeois Philippe découvre l'amour, le vrai, au travers d'Odile. Hélas l'amour est pour lui un piège, il confond amour et jalousie et ne fait qu'accélérer la décomposition de son couple. Remarié c'est à son tour de souffrir de la jalousie de sa femme, jalousie qu'il nourrit de ses relations extra-conjugales.



L'écriture est très belle, précise, fine, tout est en retenue, suggestions et le sentiment de la jalousie est parfaitement rendu. J'ai pensé à Pierre Loti et Stefan Sweig, des écrivains à la langue très belle est qui ajuste au millimètre l'étude des sentiments . Par contre le texte date un peu, la vision des femmes est très ... datée et il est aussi un peu ennuyeux .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Climats

Dans un récit plein de sincérité écrit pour sa seconde épouse Isabelle , Philippe Marcenat raconte son premier mariage avec Odile.Leur ménage avait peu à peu périclité, victime de la passion dévorante et l'obsédante jalousie qu'il portait à sa 1ère femme. A la mort de Philippe, Isabelle prend à son tour la plume pour évoquer sa propre vie de couple et comment sa jalousie et sa passion pour Philippe lui feront traverser les mêmes épreuves que son mari au temps d'Odile.



"Climats" connut un immense succès dès sa parution en 1928 et on comprend pourquoi ! C'est une analyse tout en finesse, subtile et délicate des différents climats amoureux que propose l'auteur, une observation si juste, si universelle que le lecteur ne peut être que touché par cette oeuvre exquise qui, loin d'avoir subi les outrages du temps, a au contraire, gardé tout son charme et sa puissance.Porté par une écriture fluide, simple et sensible, "Climats" est un remarquable roman.

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Le pays des 36 000 volontés

Le pays des 36000 volontés fait partie de mes plus beaux souvenirs de lecture d'enfance. Je l'ai lu un nombre incalculable de fois, et à tous les coups je me suis laissée emporter par la magie de l'histoire.

J'aurais tout donné pour être à la place de Michelle, Olivier et Gérald, et partir moi aussi à dos de chameau pour le Clos Magique.

J'aurais aimé passer l'examen d'entrée sous l'oeil noir du corbeau Honteuzékonfu.

J'aurais aimé apprendre à voler sous les instructions du pigeon M. Damourtendre.

J'aurais aimé rencontrer tous ces personnages extraordinaires qu'André Maurois a inventés pour notre plus grand bonheur : le Pharaon, Mlle Céleste, la reine, sans oublier le joueur de golf, M. Knockbottom.

Évidement, en quittant le monde de l'enfance, j'ai pris conscience que tout ceci n'était que pure invention. Mais passée la petite déception qu'a entraîné ce retour à la réalité, il reste un texte magnifiquement bien écrit, une histoire fantaisiste et farfelue à souhait, des personnages insolites et drôles. Un grand livre donc.

Et ce n'est pas parce qu'il l'a écrit pour des enfants qu'André Maurois a lésiné sur la qualité, bien au contraire.

Alors, un immense merci Monsieur Maurois, pour les heures merveilleuses que votre livre m'a procurées.
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Le pays des 36 000 volontés

Petite perle de la littérature enfantine, "Le pays des 36000 volontés" reste un souvenir d'enfance merveilleux et féérique : Michelle, 7 ans, se réveille au milieu d’un drôle de désert, où elle rencontre un pharaon, le corbeau Honteuzéconfus, des enfants qui volent dans les airs des fées qui exaucent tous les souhaits, bref, un concentré de paradis pour les enfants



C’est un roman féerique et heureux, un voyage dans l’imaginaire d’une petite fille et qui m'a laissé longtemps des souvenirs impérissables et merveilleux, et en plus c'est de la vraie littérature !



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Ariel ou la vie de Shelley

En manque de nouveautés pour me sustenter, en ces temps particuliers, je me suis repliée sur une bibliothèque un peu "désaffectée", et j'ai jeté mon dévolu sur un livre parlant de poésie, donc intéressant à-priori . Et bien m'en prit ! Je suis tombée sur cette biographie romancée, délicieusement romantique, parfaitement bien reconstituée, et finement analysée du poète Percy Shelley. On se croirait dans un roman des soeurs Brontë ! Je me suis régalée !

L'auteur, de son vrai nom Emile Salomon Wilhelm Herzog, mérite que l'on remette ses livres au grand jour ! Ca vaut vraiment le détour !
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Voltaire - Aspects de la biographie

Présentation de l'ouvrage

"Voltaire", biographie publiée en Angleterre en 1932, est la troisième biographie que Maurois consacre à une personnalité littéraire et/ou politique de premier plan, mais correspond paradoxalement à un certain tournant dans l'oeuvre de Maurois.

Si l'Angleterre semblait auparavant au centre des préoccupations de Maurois (Maurois avait déjà rédigé la biographie de Shelley en 1923 puis celle de Benjamin Disraeli en 1927 ), la parution de "Voltaire" inverse le processus: il ne s'agit plus d'écrire sur une personnalité britannique marquante et de l'exposer en France, mais à l'inverse donc, de prendre une figure majeure de la littérature et de la pensée française et de la publier, dans un premier temps, en Grande-Bretagne -la parution du livre à Londres précédant de près de trois ans la publication française.



Lors de la publication de cet ouvrage, Maurois a alors 47 ans et s'il continue d'écrire sur les sujets les plus vastes, il semble désormais prendre le chemin de ce qui sera considéré comme son oeuvre maîtresse: la rédaction de ses biographies. Voltaire n’est ainsi que la troisième biographie d’une oeuvre qui en comptera pas moins d’une dizaine.



Critique

L'une des caractéristiques de cette biographie de Voltaire réside dans son rythme, incroyablement soutenu. La structure même semble particulièrement audacieuse et pourrait passer à première vue pour terriblement désinvolte, l'auteur ayant ambition de retracer la vie et les oeuvres de Voltaire en une vingtaine de chapitres longs de 4 à 6 pages grand maximum. De cette faiblesse apparente, l'ouvrage tire sa plus grande force, celle de la synthèse et de l'efficacité du récit.

"Voltaire" , composé d’à peine 100 pages, est ainsi divisé en 22 courts chapitres agencés de manière chronologique suivant Voltaire de la naissance jusqu'à la mort.

Il faut cependant tout de suite mettre en évidence les premier et dernier chapitres qui servent respectivement d'incipit et excipit, le premier évoquant les traits du XVIIIe siècles, et le second (le dernier chapitre donc, l‘‘épilogue’’) servant de prétexte à un portrait psychologique fouillé du personnage, presque à une mise à nue des grandeurs et des faiblesses de son âme au moment même où le récit vient de s’arrêter sur sa mort.

Le reste de l’ouvrage, ainsi encadré par deux chapitres hors du temps, repose sur la chronologie pure et simple des évènements de la vie de Voltaire. Le récit est conduit par une sorte de simplicité apparente, résultant de l’efficacité du style de Maurois : les phrases sont courtes, souvent pertinentes et parfois porteuses de bons mots. Maurois ne s’arrête ni sur les dates ni sur les détails. Les événements semblent se bousculer même si Maurois rend aussi compte des temps de travail, de réclusion ou d’absence de Voltaire.

Au fil du récit, Maurois se permet également d’ajouter une mise en relief ainsi qu’une analyse souvent pertinente de l’oeuvre de Voltaire, celle-ci ne pouvant se dissocier de sa vie. Pour comprendre l’une, il faut s’attarder sur l’autre, et vice-versa. On note ainsi, ou plutôt on insiste sur le lien qui est fait dans le récit même. Il n’y a pas de séparation entre la vie et l’oeuvre du sujet comme cela était encore le cas dans les biographies jusqu‘au XVIIIe voir au XIXe siècle.



Une biographie moderne

De fait, les biographies de Maurois, et celle-ci en premier lieu, s’inscrivent véritablement dans le cadre de la biographie moderne qui émerge presque en même temps que l’oeuvre biographique de Maurois. Ainsi on retrouve dans Voltaire comme dans de plus en plus de biographies du XXe siècle, quelques caractéristiques communes: le portrait psychologique est plus poussé, plus fin, plus subtil; le cadre morale, le dogme imposé recule, le but n’étant plus de proposé un modèle mais bien de faire le portrait d’un homme le plus véridique possible. Il ne s’agit pas d’accumuler sans fin les détails de la vie d’un homme mais de créer un profil psychologique à travers plusieurs vérités.



Portrait d'un intellectuel

Si ce dernier ne qualifie jamais Voltaire d’intellectuel, c’est que la chose semble soit totalement acquise, soit à l’inverse complètement ignorée. Il s’agit probablement d’un peu des deux : Maurois se place dans l’horizon des contemporains de Voltaire, pas dans celle des écrivains, biographes ou philosophes du XXe siècle. Ainsi si l’impression que nous renvoie Voltaire aujourd’hui est celle d’un intellectuel total, intervenant dans de nombreux faits divers, et correspond ainsi tout à fait à la définition de l’intellectuel donnée par Pascal Ory et Jean François Sirinelli « d’homme du culturel, créateur ou médiateur, mis en situation d’homme du politique, producteur ou consommateur d’idéologie », il est vu par ses contemporain en une sorte de « patriarche » (indice important: Maurois utilise ce terme pour un chapitre XX qui succède directement à celui de l‘affaire Calas et celui de l’affaire du Chevalier de La Barre), comme de « puissance spirituelle » toujours chapitre XX. Maurois n’utilise pas d’autres termes que ces derniers.

Ces qualificatifs, traditionnellement attachés à l’Église voir aussi au Roi, indiquent un rapport nouveau entretenu entre Voltaire et le peuple, Voltaire et le pouvoir (des puissances étrangères principalement), mais aussi entre le peuple et le pouvoir.

Reste que Voltaire est bien un intellectuel pour Maurois: il insiste sur le fait que les affaires défendues par Voltaire « firent plus pour sa gloire populaire que ses ouvrages » (p.95). De même, concernant les oeuvres dites mineures ou de circonstances (nombreux contes philosophiques, articles pour le Dictionnaire philosophique, pamphlets, brochures, etc) de Voltaire, dans le chapitre qui leur est consacré, Maurois rappelle leur importance si l’on veut comprendre l’influence de Voltaire sur l’opinion: Il fut aussi l’un des journalistes les plus influents de son temps, voir selon lui « le plus grand journaliste que les hommes aient connu. »(p.89)

Maurois rend ainsi compte de la place exceptionnelle, protéiforme, qu’occupait Voltaire à la fin de sa vie en s’infiltrant en quelque sorte dans l’esprit du XVIIIe siècle même si cela ne le prive pas, parfois, de quelques jugements ou de quelques commentaires anachroniques.



Jeu de miroir

Il est en en outre assez tentant d'essayer d'effectuer une certaine analogie entre Voltaire et Maurois.

Dans Aspects de la biographie, discours prononcé en Angleterre en 1928, Maurois explique le choix de ses deux sujets que furent Shelley puis Disraeli. Il s'agissait lors de ses deux premières biographies de prendre une figure, un modèle, et de s'exprimer à travers elles. Le but n'était ainsi pas de rédiger la biographie ultime de ses deux personnages mais plutôt de les utiliser l’un et l’autre en tant que prisme à sa propre vie, comme une sorte de projection sublimée de ses succès comme de ses échecs.

Le choix de ses sujets témoigne en outre d'un amour ou tout du moins d'un grand intérêt pour la Grande-Bretagne, son histoire et ses figures. Or on retrouve cela, sous une forme assez semblable -en d'autres proportions certes- dans la vie de Voltaire. Ainsi lorsque Maurois retranscrit les mouvements, les humeurs, les voyages rapprochant Voltaire de l'Angleterre, on ne peut s'empêcher de penser à Maurois lui-même dans une sorte de jeu de miroirs à l'intérieur duquel ce dernier se cache, mais à travers lequel, paradoxalement l'auteur, l'homme se montre aussi. Maurois fait sienne la formule de Wilde: "L’homme est moins lui-même quand il est sincère, donnez-lui un masque et il dira la vérité." Voltaire est là son masque, comme le furent Disraeli ou Shelley, et comme le sera son propre visage lorsque sonnera l'heure de sa mort (rédaction de ses mémoires en 1949 puis 1967).



Cet intérêt pour la Grande-bretagne mais aussi le Nouveau Monde est d'autant plus remarquable que la France était alors bien plus tournée vers le continent et le monde germanique en particulier, que le monde Anglo-saxon. Il semble que Maurois trouva toujours refuge en Angleterre ou aux États-unis, un peu à l'instar de Voltaire qui, à peine libéré de la Bastille s'empressa de séjourner quelques temps à Londres. Maurois aura ainsi passé de nombreux séjours aux États-unis (on en compte une dizaine environ) et n'aura de cesse que d'essayer de renvoyer aux Français une image sublimée du monde Anglo-saxon à travers, on l'a vu, la biographie de quelques unes de leurs plus grandes figures littéraires ou intellectuelles mais aussi par la publication de nombreux essais concernant l'Amérique. Ainsi lorsque Maurois évoque la rencontre entre Voltaire et Swift et la traduction par le premier des Voyages de Gulliver du second, on ne peut s'empêcher de penser à certaines oeuvres de Maurois, empruntant toujours des sources provenant des deux côtés de la Manche (traduction du poème If de Kipling, présente dans son roman Les silences du colonel Bramble) De même la traduction des quelques oeuvres de Shakespeare par Voltaire et sa vraie "révélation" aux Français, ressemble au travail effectué par Maurois concernant Shelley et Disraeli (dans une moindre mesure).

Cette biographie de Voltaire participe à cette approche par cette volonté de créer des ponts entre la France et la Grande-Bretagne.



Ce qu'il faut retenir

Au final, avec cette biographie, Maurois dans ce style qui lui est propre, évite de se faire historien trop savant et trop ennuyeux pour se faire conteur efficace. Son esprit de synthèse fait ici merveille, et si certains passages demanderaient aux plus exigeants une étude bien plus érudite, il résulte de l’ouvrage un portrait riche bien que très élogieux par de nombreux aspects. Maurois, dans sa volonté de ne pas trop charger le récit, fais l’impasse sur de nombreux points et nombreuses controverses. On peut faire ici un parallèle avec les autres biographies de Maurois qui portent il est vrai rarement un jugement trop négatif sur ses sujets. Le jugement de Maurois à la fin de sa biographie de Voltaire est cependant subtil, même s'il renseigne tout autant sur l’auteur lui-même que sur son sujet.
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Climats

Dans un rythme de douceur puissante André Maurois nous narre l'emprise que peuvent avoir les premières amours, et la marque qu'elles peuvent imprimer sur toute chose par la suite. L'idolâtrie fait parfois confiner l'être aimé au symbole pur, et selon l'époque ou la psyché personnelle on peut l'idéaliser assez pour préférer les symboles et les chimères aux êtres réels... Sa langue et sa plume sont si évocatrices et poétiques qu'on assiste au drame en l'aimant.
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Don Juan ou la vie de Byron

Une biographie de Byron qui se lit d'une traite comme un roman. Si vous êtes, comme moi, amateurs du petit cercle autour de Byron (Shelley, Mary, Claire, Polidori, Lamb....), vous serez comblés. Dans le même esprit, excellent livre de Daisy Hay "Young Romantics" (mais je ne sais pas s'il y a une traduction française....)
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