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Critiques de Angela Huth (351)
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Les Filles de Hallows Farm

La guerre sans la faire.



Octobre 1941 - Dorset, sud-ouest de l'Angleterre. Hallows Farm, des hectares de pâture à vaches et moutons d'élevage, d'autres à cultures, un petit verger. L'approvisionnement de base est précaire, il est demandé aux Anglais d'être auto-suffisants. Les ménagères participent à l'effort de guerre en donnant leurs casseroles en aluminium pour fabriquer des Spitfires. Les hommes sont réquisitionnés par l'armée, les femmes doivent se débrouiller comme elles peuvent.



C'est ainsi qu'arrivent à Hallows Farm trois jeunes filles, formées aux travaux agricoles, pour remplacer les hommes partis au front. Elles sont reçues par les Lawrence, couple très uni par l'amour de la terre, et leur fils Joe, réformé pour cause d'asthme. Trois personnalités très différentes, trois options de vie différentes, un même acharnement au travail. Elles sont là pour un an. Chaque saison apporte son lot de travaux.



Discipline spartiate : lever à 4h 45, vie épuisante pour des citadines mais saine et diversifiée : traite des vaches et stérilisation du lait, traçage de sillons rectilignes avec le tracteur, labourage, épandage et ensemencement, entretien de la truie, taille les haies d'aubépine, remplacement des litières, chaulage de l'étable, travaux ménagers, soins aux fruitiers. Et si ce n'est pas suffisant, il y a aussi le très sérieux programme de dératisation en cinq jours, la tonte des moutons, les joies et les pertes de l'agnelage.



Elles ne tardent pas à trouver chacune leur place à la ferme, à tisser des relations diverses avec les fermiers et à adorer partager les repas et les courtes soirées dans une ambiance joyeuse et familiale.



La nature joue un rôle central et mêle harmonieusement ses transformations saisonnières à l'évolution des jeunes filles. « Et un bel après-midi, sortant d'un silence presqu'inquiétant, les gouttes intenses du chant d'une alouette cascadèrent sur la terre labourée ».



Ce petit bijou de bonne humeur, d'optimisme et de fraîcheur serait incomplet si l'amour ne se frayait pas un chemin dans ce paysage laborieux qui n'exclut pas le romantisme. Joe est fiancé à Janet, ce qui ne l'empêche pas de succomber au charme de Prue, la frivole, qui se confectionne une carte du Tendre avec les hommes de la région, sachant que celui dont elle rêve ne pousse pas dans les labours. Ag, l'intellectuelle de Cambridge, espère être aimée de Desmond, un étudiant de fac dont elle est sans nouvelles. Elle aime lire les auteurs anglais avec Joe. Stella, la rêveuse, attend impatiemment les lettres de son enseigne de vaisseau qui sera grièvement blessé à la guerre. Elle est surtout amoureuse de l'idée qu'elle se fait de l'amour.



Très belle approche psychologique de l'amour au corps, au coeur et dans la tête.



Nous retrouvons nos trois volontaires cinquante ans plus tard, fidèles à leur rendez-vous annuel depuis la fin de la guerre. Surprise, surprise !



Superbe roman. Elégant, même en pataugeant dans la gadoue, généreux même dans les personnages secondaires de Ratty, le vieux régisseur, et Edith, la pisse-vinaigre, tendre et précis dans tous ses méandres.



Ce roman me réconcilie avec Angela Huth dont j'avais trouvé « de toutes les couleurs » mièvre et sans beaucoup de consistance alors que j'avais beaucoup aimé « Quand rentrent les marins ». Pas de guimauve dans ces pages mais du solide, du concret, de l'éprouvant, raconté avec toute la finesse de cette grande conteuse.



Après quelques lectures denses, la fraîcheur et la délicatesse de ce roman m'ont apporté de larges bouffées d'air vivifiant.



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La vie rêvée de Virginia Fly



Virginia, institutrice, 31 ans, célibataire, éteinte et insipide sans le savoir, vit chez ses parents dans une petite ville du Surrey.



Passe-temps : correspondre avec un Américain, Charlie, depuis douze ans ; accompagner un vieux professeur au concert ; envier la vie d’épouse et de mère de son amie Caroline.



Fantasme : se faire violer deux fois par semaine. Ma réflexion : pourquoi se limiter ?



Particularité : être la vedette d’une télé-réalité ayant pour thème : « Qu’est-ce que ça fait d’être vierge à 31 ans » ? Ma réflexion : bécasse ou inconsciente ?



Arrivée page 30, je me demande vraiment pourquoi je lis ce livre. Puis, je me dis que c’est Angela Huth quand même et que si les éditions Quai Voltaire ont décidé de traduire ce deuxième livre de l’auteur (1972), c’est qu’il y a une bonne raison. Arrivée au bout du livre, je cherche encore.



A partir de cette improbable émission de télé, les choses vont se précipiter : Charlie se décide à traverser l’Atlantique pour rencontrer sa « femme de lettres », Mrs Thompson, une téléspectatrice londonienne, veut absolument présenter à Virginia un « garçon charmant ».



Et Virginia, pas futée sans être sotte, accepte toutes les propositions, sûre que Charlie va l’épouser et l’emmener dans un « rêve américain ». Le rêve s’arrête déjà à la vue de l’homme qui ne ressemble plus du tout à l’unique photo qu’il a envoyée. Ensuite, chambre d’hôtel où elle vit son fantasme. Goujat n° 1 sort aussi vite qu’il y est entré (si j’ose dire) de la vie de Virginia. Une émotion, une déception, un ressenti, une plainte ? Ben non, c’est comme ça, c’est la vie. Ça devient assommant ! Le « garçon charmant » de Mrs Thompson est joyeux, bien de sa personne, mais il se révèle être le goujat n° 2. Selon l’adage « jamais deux sans trois », péripéties à suivre.



Ce qu’il y a de merveilleux chez Angela Huth, c’est cette manière de croquer ses personnages, de leur attribuer un physique et une philosophie tellement visuels qu’ils en deviennent des portraits d’une criante réalité et d’une incroyable drôlerie. La rencontre entre la mère de Virginia et Mrs Thompson, où le vin et le gin succèdent aux scones et au thé, est des plus cocasses. De même, les conseils de Mrs Baxter à son amie qui va se déplacer à la campagne sont d’une remarquable perfidie. Rien que ces petites phrases assassines sont délicieuses et font oublier la façon dont le sujet triste et pathétique, est traité. Elles mériteraient plus de trois étoiles mais Virginia manque vraiment de consistance et de crédibilité pour me la faire apprécier.



Angela Huth a écrit de très bons livres par la suite et je trouve dommage que cette traduction tardive vienne voiler le succès de cette excellente écrivaine. Néanmoins, je remercie Babelio et les éditions Quai Voltaire de m’avoir permis de lire l’un des premiers ouvrages d’Angela Huth.



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L'Invitation à la vie conjugale

Qu'est ce qui fait qu'un couple fonctionne ?

L'amour qui subsiste même au bout de vingt ou trente ans de vie commune ? Une forme d'adaptation aux habitudes de chacun ? Une tolérance absolue aux défauts de l'autre ? La résignation et l'acceptation d'une vie qui ne nous convient que moyennement ? Ou alors l'exaltation des petits plaisirs cachés que chacun s'accorde ?



Angela Huth sait nous rendre attachants les personnages les plus antipathiques au départ.

Grâce à son écriture pleine de tendresse et de respect envers chacun de ses personnages, nous nous sentons pleins d'empathie pour ces hommes et ces femmes qui aspirent à une vie agréable, sereine, pleine de fantaisie, mais qui tous se sentent englués dans un quotidien morne, comme des insectes pris au piège d'une toile d'araignée et qui voient au loin, la lumière et les plaisirs de la vie qui ne sont plus à leur portée.



Le roman débute par l'arrivée chez plusieurs couples d'une invitation pour un bal qui aura lieu dans quelques mois et c'est ce même bal qui clôt le roman.

Pendant quelques mois, nous suivons plusieurs couples, qui travaillent, qui sortent dîner avec des amis, qui élèvent plus ou moins facilement des enfants, qui font des emplettes, qui se consacrent à une passion ou une autre...Certains semblent parfaitement heureux de leur vie, d'autres pas du tout.

Ce roman décortique des vies sans jamais être ennuyeux, il nous dévoile des pans de vie, des espoirs, des désillusions, des chagrins et des joies avec subtilité et poésie.
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Quand rentrent les marins

Un petit bijou de livre. Après une grande pause lecture, je sentais une certaine saturation, ce qui m'arrive très peu souvent, heureusement, j'ai commencé ce roman qui m'a redonné l'envie de lire...Ouf.

C'est l'histoire d'une longue amitié entre deux filles, devenues femmes. Deux personnalités vraiment différentes : Annie, un tempérament fougueux, une irrésistible envie de séduire chaque personne de la gente masculine qui ont du mal à résister à ce joli minois. Et Myrtle à la personnalité plus sage, réfléchie, intelligente et réservée. Ces deux femmes sont devenues épouses de marin avec l'angoisse au ventre quand leurs maris s'en vont plusieurs jours en mer. L'histoire se passe en Ecosse, dans un petit port. Elles ont grandi ensembles et leur amitié n'est pas un long fleuve tranquille.

J'ai beaucoup aimé ce roman bien écrit. Je me suis bien identifiée au personnage de Myrtle, même s'il y a des différences avec elle. Je n'ai pas eu beaucoup d'empathie pour Annie mais cette amitié improbable forçait le destin.

Un seul regret, avoir fini cette histoire dans laquelle je me sentais bien.

Je vous le conseille.

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Valse hésitation

Quelle histoire déprimante, lente, maussade, monotone dans une Angleterre pluvieuse, humide, froide, arrivée à une jeune femme peu sympathique, hésitante, trop raisonnable, trop rêveuse.

Quelle histoire !

Une première fois mariée à un homme beaucoup trop âgé pour elle, puis divorcée, puis remariée à un homme fou d’elle mais dont les manies l’irritent, puis séparée pendant six mois à cause de cela et s’entichant pendant ce temps d’un homme égoïste, superficiel, volage…

Quel tableau ! Qui commence par un enterrement, celui de son premier mari. Qui se poursuit par la rencontre de deux vieilles dames dont une est très excentrique et l’autre muette et quasi morte.

Qui se dessine dans la campagne boueuse, sur la plage venteuse, dans des cottages moisis, dans des appartements kitch à souhait, dans un hôpital nauséeux, dans une maison de retraite aux remugles âcres…



Comme je suis heureuse de quitter cette narratrice peu démonstratrice et ses caricatures d’hommes !

Je n’hésite pas une seconde à la laisser à ses états d’âme perpétuellement changeants et à la valse morne de sa vie cafardeuse.

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La vie rêvée de Virginia Fly

Un grand coup de coeur pour cette romance atypique. Cela faisait longtemps que je voulais lire ce livre. L'histoire se passe en Angleterre dans les années 70.

Ce roman commence : "Virginia Fly se faisait violer, en esprit, en moyenne deux fois par semaine".

On se dit que cela commence fort...

Virginia Fly, une jeune trentenaire, enseignante, vit chez chez ses parents . Sa mère Ruth, femme au foyer, exubérante à ses heures, bonne mère de famille mais trop sur le dos de sa fille. Le père, Ed, est un homme toujours content, obsédé par la moyenne : pour la conduite, les kilomètres, le temps...etc.

Un jour, sa mère veut la faire participer à une émission qu'on qualifierai aujourd'hui "de télé-réalité" sur un sujet intime bien précis : Virginia est trentenaire et toujours vierge.

Virginia, un peu surprise, n'est pas du tout désespérée de cet état de fait, accepte en se disant que peut-être elle aurait de beaux prétendants et qu'elle n'aurait plus qu'à choisir.

De cette émission, où chacun aurait honte de le dévoiler, Virginia ne se démonte pas et affiche un bonheur non dissimulé. A l'issue de cette émission, deux personnes lui écrivent. ...

J'ai toujours beaucoup de difficultés à faire une critique sur un coup de coeur. On se veut claire et compréhensible pour donner l'envie de le lire, mais pleins de sentiments se bousculent. On a envie de raconter beaucoup de choses, mais il ne faut pas trop dévoiler l'histoire, me voilà bien attrapée.

C'est très agréable à lire, cette auteure donne du piquant à ce récit pas comme les autres. Les personnages de cette histoire sont hauts en couleurs, certains sont attendus, d'autres plus originaux.

C'est la première fois que je lis cette auteure et je pense en lire d'autres, si vous avez des suggestions...

Une vraie curiosité !

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Mentir n'est pas trahir

Ouvrir un livre d'Angela Huth, c'est retrouver une vieille amie. Savoir par avance que je vais passer deux bonnes soirées à l'écouter me raconter la vie de ses congénères. Des Anglais plutôt stricts, qui voient leur petite vie rangée prendre soudain un tournant inattendu. Et son dernier opus ne déroge pas à cette règle.



Le premier tiers du livre est probablement le meilleur. Avec un oeil affuté, elle met en scène les différents protagonistes. Par petites touches, Angela Huth nous décrit la routine d'un couple d'Anglais chics des banlieues pour qui tout réussit. Mais comment vivre lorsqu'on s'entête à ne pas pouvoir réaliser son rêve : vivre dans les Downs, retourner à la campagne. S'imaginer que tout serait mieux ailleurs. Cette belle harmonie de façade va se lézarder progressivement. Car de petits mensonges en mensonges plus gros, la vie de ce 'pauvre' Gladwyn va soudain se métamorphoser en un inextricable piège. L'auteur manie l'humour : la bassesse d'un homme, l'aveuglement des femmes.

La fin du livre est à peine crédible. Le drame se joue, mais de façon trop artificielle - comme si l'auteur n'arrivait pas à trouver une solution pour que cette histoire, où personne ne sort indemne, en finisse enfin. Même les dialogues sonnent un peu faux.

Une nouvelle fois, je n'ai pas compris comment le titre de ce livre dans sa traduction française avait été choisi. 'Deception is So Easy' donne immédiatement le ton et résume bien le contenu de ce roman.
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La vie rêvée de Virginia Fly

Etre vierge à 31 ans dans les années 70, est-ce rédhibitoire ?





Angela Huth a basé le propos de son 2e roman – édité en français après tous les autres, et il y en a beaucoup – sur ce thème, autour d’une jeune femme assez terne, institutrice, vivant encore avec ses parents dans les environs de Londres.





C’est qu’elle voudrait tellement ne plus être vierge, Angela ! Elle fantasme beaucoup, elle fait souvent un rêve où un homme moustachu la viole. Et elle se laisse même violer par son correspondant américain tout ce qu’il y a de plus répugnant. L’état de grâce promis par sa mère après l’acte sexuel lui a fait faux bond.





Après sa participation à une émission sur les femmes et leur rapport à la sexualité, une londonienne émancipée lui écrit pour la rencontrer.

Ceci entraine un peu de piquant dans son existence et dans celle de ses parents.

Elle se rend aussi, régulièrement, à des concerts avec un professeur d’au moins 20 ans son aîné.

Cela casse un peu la monotonie de sa vie.





Et puis, quoi ? Que pourrais-je dire d’autre ?

Difficile de disserter sur un roman mi-figue mi-raisin, qui préfigure déjà les futurs romans de cette auteure experte en psychologie féminine et à l’humour typiquement british, mais qui en est encore assez loin quant à la montée de l’intérêt et à la descente dans le cœur humain.

Ce roman a été écrit en 1972, et les autres dans les années 90 et 2000. Le temps de la maturation avait fait son œuvre, pour mon plus grand plaisir (« Les filles de Hallows Farm » , j’adore). C’est pourquoi celui-ci me laisse sur ma faim. J’hésite donc à lire son premier roman, de 1970, « Valse hésitation », qui sort seulement maintenant dans sa traduction française.





Peut-on rêver sa vie et donc passer à côté de celle-ci ? Aux antipodes du roman à l’eau de rose, « La vie rêvée de Virginia Fly » jette quelques éléments de réponse, en soulignant l’aspect toujours changeant de l’esprit humain, et la contradiction perpétuelle entre le rêve, le désir et le fantasme.

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De toutes les couleurs

Londres, début du XXIe siècle.

Toutes les ficelles du conte de fée sont réunies, la magie en moins. La quarantaine, le démon de midi, les aléas du quotidien, les difficultés de l'écriture, la vie bourgeoise, la valse des sentiments, les remords et les regrets sont les ingrédients de cette bluette facile.



Isabel et Dan, mariés depuis plus de quinze ans, sont toujours aussi amoureux. Ils vivent dans une grande maison avec leur fille, Sylvie, jeune étudiante douée. A leur service, Gwen, solitaire, délaissée par ses enfants. Carlotta, amie d'Isabel, célibataire aux multiples aventures, conseillère en entreprise. Bert, ami de Dan, célibataire, revient de New York où il a fait fortune dans les affaires.



Voilà donc six personnages, non pas en quête d'auteur (quoique !), qui se retrouvent régulièrement et qui, pour quatre d'entre eux, se connaissent depuis des lustres. Subitement, Bert tombe amoureux d'Isabel-la-parfaite et Dan s'oublie dans les bras de Carlotta-la-dragueuse. Digne des Feux de l'Amour.



Isabel fabrique des masques qu'elle vend à des couturiers, à des accessoiristes de films, à des décorateurs de grands magasins. Son perfectionnisme et ses injonctions (me) donnent envie de lui mettre deux claques.



Dan est employé mais rêve de renouveler l'exploit de sa jeunesse en écrivant des pièces de théâtre dont personne ne veut. Garçon charmant au demeurant, adore (beaucoup) le bon vin.



Sylvie, fille modèle de parents modèles, est une élève modèle. Depuis son plus jeune âge, elle consigne dans un carnet tous les mots qu'elle estime culturellement intéressants. Elle déteste Carlotta.



Carlotta qui, jadis, avait eu un flirt avec Bert, envisage de rejouer son numéro en lui proposant de donner un coup de jeune à sa maison. Il accepte par facilité. And so what ?



Bert, après sa passade avec Isabel, retourne dans son Norfolk natal et y achète une ruine au bord des étangs. A nouveau décorée par Carlotta (ça manque d'imagination). Garçon charmant au demeurant, adore (beaucoup) le bon vin, comme son ami Dan.



Gwen, la domestique, la plus sympa de tous, s'entend pour briquer la maison de ses patrons et échanger des souvenirs avec Isabel. Se fait agresser. Trouve un nouvel amour.



Tout ça est exquis mais un peu gnangnan.



J'avais adoré Angela Huth dans Quand rentrent les marins mais ici, franchement, cela manque de fond et d'intrigue, ce qui enlève une grande partie de l'intérêt pour l'histoire.



Ce qui est intéressant c'est qu'elle fait parler chacun des protagonistes sur un même épisode. Ainsi, elle nous fait connaître les pensées de chacun sur les autres et sur l'événement et cela donne une certaine perspective au roman. Mais c'est bien le seul intérêt que j'y ai trouvé. Ceci ne m'empêchera pas de continuer à lire Angela Huth qui, depuis de toutes les Couleurs, a fameusement amélioré la psychologie de ses personnages et la profondeur de ses romans.



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La vie rêvée de Virginia Fly

J'avais déjà lu "Un fils exemplaire", un roman sur l'amour maternel et filial, l'infidélité et la jalousie...

A l'époque (le livre est paru en 2008) j'avais admiré la description de l'ambivalence des sentiments qui traversent l'héroïne , l'extrême finesse de l'étude psychologique , idem pour Tendres silences" et d'autres œuvres de l'auteur.......

Cette fois, l'écrivain nous conte avec bonheur l'histoire de Virginia Fly, une jeune femme de 31 ans, professeur d'arts plastiques dans une école de filles.

Fille unique, placide, un peu terne, mélancolique, fleur bleue , triste, esseulée, très naïve et empruntée mais "charmante", Virginia vit toujours chez ses parents, sensée, cultivée, reservée , coincée entre une mère ennuyeuse à souhait, corsetée dans des préjugés d'un autre âge et un père aimant , étouffé par sa femme, un peu soumis, parfois drôle aux dépens de sa charmante épouse........



Virginia, idéaliste , rêve d'une histoire romantique.......toujours vierge, elle entretient une relation épistolaire depuis .....douze ans avec un correspondant américain : Charlie, qui doit lui rendre visite bientôt , dont elle espére beaucoup !!bien sûr ..



Elle sort de temps en temps et assiste à des concerts avec son ami Hans, un professeur mélomane , paisible et d'une courtoisie exquise.

Enfermée malgré elle dans une vie étriquée, étroite, dénuée de légéreté , elle rêve sa vie au lieu de la vivre intensément , au chaud , dans le cocon rassurant que ses parents tissent autour d'elle , comme si elle avait besoin d'être chouchoutée.....



Soudain des opportunités florissantes se présentent .....

Je n'en dirai pas plus......

Virginia porte un regard non dénué d'humour sur les choses, ce qui la rend éminemment sympathique ......

L'auteur analyse, décortique et décrit avec un humour sans faille des personnages plein d'attentes ou défaillants , toujours de bonne foi, des fantasmes et rencontres improbables de Virginia aux

attentes bien maladroites de ses parents, bienveillants.....

Dans l'Angleterre de la fin des années 60, d'une écriture ciselée, elle nous livre un roman souvent cocasse, satirique, jamais ennuyeux, amusant , à la fois tendre et cruel , étonnant de fraîcheur et de modernité , quarante ans après, même si plus rien n'est comparable!

L'auteur démontre une fois de plus son formidable talent de conteuse et son regard de femme, acéré , sensible sur les êtres !

Un livre facile à lire qui se déguste comme une friandise acidulée, emprunté par hasard, à la médiathèque grâce au nom de l'auteur, aux éditions Quai Voltaire.
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La vie rêvée de Virginia Fly

Virginia, la petite trentaine, vit encore chez ses parents. Et dès la première ligne de ce livre , elle rêve de se faire violer . Elle qui n'a connu aucun frisson de l'amour , que ce soit sentimentalement ou physiquement. elle s'en remet à fantasmer sur son correspondant américain , Charlie , à qui elle écrit depuis 12 ans. Il arrive en Angleterre, cela tombe bien , Virginia va enfin pouvoir s'accomplir, elle la gentille maitresse qui obéit sans discernement à sa maman.



Bon , même si cette lecture n'intégrera pas mon panthéon littéraire, j'ai passé un bon moment, à avoir de l'empathie pour Virginia , au demeurant très sympathique et particulièrement candide , prête à presque tout pour sortir des griffes invisibles de son existence .

En fermant les yeux , on plonge facilement dans cet univers des maisons anglaises des années 70/80 où la moquette pousse partout , où les saucisses et le bacon trônent et en chef sur les tables du petit déjeuner et où dès que l'on ne sait que faire , on boit un thé ou pour les jours de folie du Sherry. Symbole d'une autre époque , tout le monde fume dans ce roman !

On suit donc avec plaisir la construction d'une femme qui a décidé qu'il était temps.
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La vie rêvée de Virginia Fly

Curieux roman, qui suscite la curiosité par son début fort et intrigant , puis dans un deuxième temps adopte une vitesse de croisière. Un soufflé bien gonflé à la sortie du four, qui ne tient pas ses promesses.

La jeune femme qui a les honneurs du titre est pourtant un personnage intéressant : une célibataire de trente et un ans qui vit chez ses parents, entretient une correspondance prometteuse avec un américain, et laisse sa mère organiser une farce médiatique révélant à la nation sa virginité! Avant dire que l’on fait connaissance avec Virginia à un moment fort de sa vie, où son destin risque de connaitre de profondes mutations.



C’est presque une héroïne digne de Jane Austen, une fille à marier qui a misé sur le mauvais prétendant. C’est le décor qui change et qui modifie la donne. C’est dans un monde sans pitié pour les faibles et les naïfs que Virginia tente de s’intégrer.

Les personnages secondaires sont des pépites : la mère possessive, gaffeuse, insupportable, le père , englué dans ses calculs de moyennes, le prétendant macho, et la délicieuse demi-mondaine sur le retour , pimentent le tableau.



Contre toute attente, après les déconvenues et bévues de la première partie, le récit s’essouffle. L’ordre du monde étriqué de la famille Fly a changé et le calme revient, construit sur de nouvelles bases. On s’y ennuierait presque.



Angela Huth dresse un portrait sans complaisance de notre monde occidental, dont les repères ont volé en éclat avec l’avénement des nouveaux modes de communication. Elle a l’art de toucher là où ça fait mal , mine de rien, tout en nous faisant croire que nous assistons à un scénario comique.



Dommage juste que le dynamisme du début se soit atténué.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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La vie rêvée de Virginia Fly

A 31 ans, Virginia Fly n'a pas la vie amoureuse dont elle rêvait, encore adolescente, avec sa meilleure amie Caroline. Nul homme n'a jamais traversé la campagne du Surrey pour escalader la fenêtre de sa chambre, se glisser dans son lit, éveiller ses sens et prendre sa virginité. La petite institutrice terne et effacée vit encore chez ses parents, protégée et intacte, ne connaissant les hommes qu'à travers les lettres de Charly, son correspondant américain depuis 12 ans et ses sages sorties musicales avec Le Professeur, un autrichien d'un âge certain, poli et discret. Pourtant, sa vie est sur le point de changer radicalement. Après des années de tergiversations, Charly s'apprête à débarquer à Londres. Pour l'épouser, c'est certain, et l'emmener vivre sa vie de femme dans une petite maison de l'Utah.Virginia va enfin perdre sa virginité et connaître les émois de la passion charnelle !



Un livre qui aurait pu être triste, pathétique, déprimant...Une vie solitaire, sans saveurs, sans amour, sans sexe, la solitude affective, la morosité d'une ville du Surrey, une fille terne, tellement assoiffée d'amour qu'elle rêve de viol pour pimenter son existence. Oui, tout cela aurait pu ne pas tenir la route s'il n'y avait l'humour grinçant d'Angela Huth pour faire passer la cruauté d'une vie étriquée dans un monde où il est désuet d'attendre l'amour, la tendresse, le prince charmant. Car au milieu de cette solitude, des déconvenues à répétitions avec des hommes qui ne sont jamais à la hauteur des fantasmes et des rêves qu'ils peuvent susciter, il y a chez l'auteure la capacité de rendre attrayants des péripéties a priori sans intérêt. Son héroïne pourrait être cruche, elle l'est d'ailleurs un peu, mais possède suffisamment de recul pour ne pas être stupide ou mièvre. Et puis, il y a des scènes extrêmement cocasses qui à elles seules méritent lecture. Celle par exemple de l'acte sexuel dans la chambre surchauffée d'un hôtel londonien est criante de réalisme, bien loin des clichés romantiques et esthétiques. Un moment très drôle où se reconnaîtra quiconque a déjà fait l'amour sans s'impliquer totalement, avec juste le recul nécessaire pour observer, analyser, se rendre compte du ridicule de la situation.

Bref, La vie rêvée de Virginia Fly n'est pas le roman de l'année mais pourra faire passer un moment plaisant, cruel mélange de drôlerie et de réalité pas toujours belle à voir.



Merci à Babelio et aux éditions Quai Voltaire pour cette masse critique privilégiée.
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Mentir n'est pas trahir

« Je crois en la fidélité. Je ne dis pas que c’est facile. Tous, ou presque, nous sommes tentés par un petit écart de temps en temps. Mais c’est destructeur. Les mensonges, la tromperie...ça ronge les bases mêmes du mariage ».



Rassurez-vous, loin de moi l’idée de vous faire un sermon moralisateur ! Je réserve ça à mon mari... (Non, je rigole)

Il faut dire que ce roman d’Angela Huth m’a happée sans crier gare, et j’ai passé des heures à lire, sans pouvoir me détacher une seconde des (més)aventures de Gladwyn.

C’est qu’il a fort à faire, Gladwyn, pour concilier sa vie d’homme marié avec la charmante Blythe et père d’un pré-ado, avec celle d’amant de Lara, une jeune femme blonde qu’il a trouvée par hasard sur le chemin, alors qu’elle était victime d’une entorse.

Ah là là, que voulez-vous : ce pauvre homme aime les 2 femmes, et manie avec plus ou moins de dextérité le mensonge...



Je me rends compte combien cela doit être difficile de mener ainsi une double vie ! Angela Huth, en tout cas, s’est amusée à décortiquer tous les rouages de la goujaterie déguisée en amour profond, ou plutôt en attirance sexuelle. Des invraisemblances ? Il y en a quelques-unes, que je ne détaillerai pas, et qui m’obligent à retirer une étoile à ma critique, ainsi que des éléments posés de bric et de broc.

Mais en général, j’ai trouvé cette histoire - banale, finalement – prenante.



Détrompez-vous, ce n’est pas un roman comique ! C’est plutôt affligeant, comme beaucoup de cas semblables dans la vraie vie. Et je trouve même Angela Huth beaucoup trop gentille.

Alors, si vous hésitez encore à tromper votre amoureux(se), prenez connaissance des rouages tristement machiavéliques de notre « héros », vous y verrez peut-être plus clair.



Fidèle ou infidèle ? C’est à vous, et seulement à vous, de choisir !

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Valse hésitation

Ce roman écrit en 1970 a été traduit et publié par Quai Voltaire en 2018. Ce détail a toute son importance dans la production d'Angela Huth lorsque l'on remet en perspective les thématiques abordées et la façon dont elles sont traitées.





Valse Hésitation nous montre le couple, le mariage et l'amour vus par les yeux d'une femme, ou plus précisément par plusieurs femmes. Madame Fox, autrefois heureuse en mariage, est désormais veuve. Sa soeur, la timide Edith, est une célibataire endurcie qui n'a jamais connu l'amour. Et Clare, la Nowhere Girl (titre original de ce livre) se démène entre plusieurs hommes, cherchant l'amour pour danser avec lui la valse de sa vie. Contrairement à ce qui a pu être écrit, je ne la qualifierais pas d'indécise. Elle essaie de vivre tour à tour avec des hommes très différents, cherchant à les rendre heureux avant de réfléchir à ce qu'elle peut attendre du bonheur pour elle-même.





Ce premier roman est le pendant féminin au Mentir n'est pas trahir nous montrant le couple décrit par un homme. Le même constat implacable d'Angela Huth qualifie la gent masculine : l'homme est un être profondément égoïste.

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Mentir n'est pas trahir

Je suis passée complètement à côté de ce roman, et j'ai envie de dire , comme une fois sur deux avec cette auteure. ( Je n'arrive pas à retrouver la magie des Filles de Hallows Farm ). La faute au sujet sans doute, qui flirte (sur la fin ) avec le genre "roman noir", sans en avoir sa puissance, ni le côté ludique (du coupable à chercher).

Est-ce que mentir c'est trahir ?

Eh bien, j'ai envie de dire : oui ; c'est le début de l'engrenage ; et après Dieu sait comment ça finit, une chose en entraînant une autre ...

Lorsque Gladwyn , trouve sur son chemin, une jeune fille blessée , tombée de sa bicyclette, en bon gentleman anglais, il l'amène à l'hôpital . Jusqu'ici , pas d'inquiétude . Mais lorsqu'il trouve un prétexte pour passer la voir , c'est là que ça se corse, Gladwyn lui ayant affirmé sans ciller, qu'il est célibataire... Hors Gladwyn a une famille...une femme, Blithe, professeur et un fils adolescent.

Et les mensonges s'enchaînent auprès des deux femmes sans que ce mari ait l'air de se sentir coupable, juste embêté dans sa logistique.

Le titre est révélateur du contenu, Gladwyn s'en sortira mieux que bien - à ce point immoral que s'en est énervant pour toute lectrice un peu féministe !

Deux femmes intelligentes, jolies, douées dans leurs métier respectifs et un homme qui parait si palot, si inconsistant, si "chiffe molle", qu'il m'a été difficile de ressentir quoi que ce soit durant cette lecture. Cela manque de chair, de sueur , de sentiments, de passion...On assiste en tant que spectateur, aux débuts d'une liaison " interdite" et : rien !

La plume d'Angela Huth est fluide, belle , agréable, mais dépourvue d'émotion. Tous ces romans sont plus ou moins comme cela, un peu "froids" . j'aurai compris et aimé cette façon d'aborder le sujet , j'aurai adhéré à la réaction de Blythe à la fin, si ce roman n'était pas sorti en 2013. Mentir n'est pas trahir ", n' est pas moderne, il sent la naphtaline...

Vers la fin, le roman prend des allures de roman noir , sans qu'Angela Huth joue sur le registre du suspens, c'est dommage. Peut- être qu'à force de lire des romans policiers, j'ai perdu tout goût pour des fins de ce type- là, je la trouve mièvre, fade ...

Certains critiques parlent d'humour grinçant, ça ne doit pas grincer assez fort pour moi !

Un roman très bien écrit, mais pas inoubliable...

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Les Filles de Hallows Farm

On est en Angleterre en Octobre 1941, et pour pallier au manque de bras masculins dans les champs, trois jeunes filles qui n'ont rien en commun, arrivent à la ferme des Lawrence. Elles font partie des volontaires qui participent de cette façon aux efforts de guerre au même titre que celles qui partaient travailler en usine ... Et elles sont bosseuses ces filles et ne rechignent devant aucune tache. Les travaux à la ferme ne sont pas amoindris, par romantisme ou mièvrerie, on est dans le dur... Lever à 4h du matin, traçage de sillons dans les champs, agnelage, truie à nourrir, dératisation, gros nettoyage des écuries, les filles ne sont pas là pour rigoler ou pour la décoration...

Pour le couple Lawrence qui ne voient pas grand monde , ce sera une petite révolution et pour leur fils , réformé pour raisons de santé, une " bouffée d'air frais" .

Fiancé à une austère souris grise, Janet, il sera un peu dérouté au début par ces trois jeunes filles. Entre Prue , (la pin-up coiffeuse), la jolie Stella (fiancée à un enseigne de vaisseau qu'elle ne connaît pas vraiment) et Agatha (étudiante en droit, amoureuse d'un certain Desmond sans grand espoir ), naîtra de belles amitiés et plus si affinités... dans la magnifique campagne anglaise, légèrement épargnée par la guerre.

Car on en finirait bien par oublier qu'on est en guerre tant Angela Huth a du talent pour dépeindre les petites choses. Et quand celle-ci se rappelle à nous, elle n'en a que davantage de puissance . C'est un avion au détour d'un chemin, une bombe lâchée dans un champs, du papier qu'il ne faut pas jeter , du tissu pour confectionner des robes qu'on a du mal à trouver, la débrouille, des casseroles dont il faut se séparer afin de participer à l'effort de guerre (acier).

Une femme qui devient folle, et la mort ...un désespérant gâchis...

Et la vie qui coule dans les veines des jeunes gens.

Un portrait d'une très grande finesse sur toute une époque et une auteure qui n'hésite pas à contourner la morale afin de nous en montrer les limites à la fin. Une fin qui m'a déçue, mais qui est d'une implacable justesse .

Et pour laisser le charme se poursuivre, sachez qu'une suite existe, ainsi qu'une adaptation cinématographique " Trois Anglaises en campagne".

Intense, amusant , touchant: un superbe roman...



Challenge Plumes féminines 2020.



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Valse hésitation

Une jeune femme dont le mari actuel est parti 6 mois, voir si l'herbe est plus verte ailleurs , revient de l'enterrement de son premier mari, rencontre un troisième homme et finira par se faire plaquer par les deux derniers ( le premier aussi bien avant de mourir...) , tout en rencontrant sa nouvelle meilleure amie âgée , sur un banc public, mais qui partira aussi, les deux pieds devant, à ce stade- là , on est plus à un chagrin près...

[ je sens que je vous ai largués en cours de route, dans mes explications, devant tant de poisse, de loose...et de morts, et de plaquages non rugbyesques...].

Une jeune femme qui ne sait pas, par où passer, qui se laisse choisir , plus qu'elle ne choisit, qui ne décide rien. Ça lasse...Le titre anglais est plus évocateur ( Nowhere girl) que le titre français.

Une auteure que j'avais bien aimée dans Retour à Hallows farm , mais qui, à force de "valser" à trois temps, à mille temps, avec cette histoire déprimante, m'aura gentiment laissée " on the road"...

La suite , "Retour à Hallows farm", m'attend, je vais laisser décanter un peu cette déception, et j'y retourne..

On ne lâche rien ...



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Souviens-toi de Hallows Farm

Souviens-toi de Hallows Farm, est la suite de Hallow Farm et a été écrit cinq ans après. De quoi laisser mûrir les trois héroïnes que l'on avait pourtant quittées en sachant grosso modo ce qui leur arrivait...

Dans ce roman, Angela Huth s'attache aux pas de Prue, les autres personnages sont à peine esquissés ou se croisent lors d'invitations.

Prue que l'on savait mariée à un homme très riche, un certain Barry, qu'elle surnomme Barry 2, car Prue en a connu (et aimé) un autre avant. Est-elle heureuse ? Poussée dans ce mariage par sa mère, qui s'espérait choisie , à la place de sa fille ! (Barry étant d'un âge entre les deux...), Prue n'y restera pas coincée .

Entre la jeune fille des débuts, et la fin, Prue, deviendra elle-même et non pas, ce que souhaitait sa mère ou la société .

En cela , c'est un roman d'une grande modernité, les moeurs sont arrangeants, border line, beaucoup plus que dans d'autres romans situés à la même époque ; et pour cause, Angela Huth a écrit le premier en 1995 et le second sort en 2010. Cela a été ma grande surprise ! J'étais persuadée , en lisant Hallows Farm, que l'écriture était contemporaine des faits relatés, et non ! C'est la magie de la création, et l'auteur retranscrit l'ambiance de l'époque à la perfection...

La campagne anglaise des années 40, comme si vous y étiez... pasteur, blessés de guerre, bals, restriction (mais pas pour tout le monde, Barry obtient tout ce qu'il veut...) , vêtements, discussions... C'est troublant. Et c'est ce qui fait , à mon humble avis tout l'intérêt de cette lecture.

Angela Huth n'est pas tendre avec sa lectrice, elle fait plutôt dans le genre réaliste. Les histoires d'amours finissent mal en général, certains personnages ou agissements sont glauques , Me too, n'est pas encore passé par là... le ton est acide, Prue est libre, un peu à l'image d'Angela Huth ( née en 1938 ) , dont j'ai lu sur Wiki, qu'elle avait quitté ses parents à 16 ans, pour parcourir le monde, voyager, ce qui en fait une dame très en avance sur son temps et certainement très privilégiée.

Nostalgique d'un bien être éprouvé à Hallows Farm, Prue n'aura de cesse que de le retrouver. le bonheur ne passe pas obligatoirement par le "casage", la panoplie : Homme/mariage/enfants. Mais , une femme seule , dans ces années- là, ne l'est jamais vraiment , une protection masculine n'est jamais très loin...

Je disais réaliste, acide, parfois amusant et très désabusé, ce roman est aussi une invitation à parcourir la campagne anglaise...

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Mentir n'est pas trahir

Un homme marié et heureux avec sa famille, rencontre par hasard une jeune femme et en tombe amoureux.

Bien entendu, aucune histoire d’amour ne paraît banale à ceux qui la vivent.

Angela Huth a le sens des détails, et tout dans cette histoire n’est qu’une suite de petits riens : un regard qui émeut, un geste de tendresse maladroite, des objets du quotidien qui prennent une importance considérable, une intonation de voix qui trahit, la couleur d’un gant de toilette qui crée des remous au sein d’un couple uni, des petites attentions qui deviennent agaçantes, et une certaine tension qui monte à chaque page.



Cet auteur aime décortiquer les gestes et les paroles anodins, elle leur donne un sens, elle décrit ses personnages avec minutie, douceur et compassion mais sans se voiler la face sur leurs failles, leurs défauts.

J’ai lu ce roman avec avidité car le style est de toute beauté.

J’ai toutefois déploré des similitudes dans l’histoire entre ce roman et un autre de cet auteur, et cela a légèrement gâché l’effet de surprise de la fin, fin qui d’ailleurs, est vraiment mièvre à mon goût.

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