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Citations de Antoine Choplin (343)


Le regard du héron. Ça aussi, Basilio voudrait en témoigner au mieux. Rendre quelque chose de cette inquisition pure, de ce miroir aux énigmes du monde.
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Basilio lui avait demandé si Picasso était ici, à Guernica.
Non, je ne crois pas.
Mais, ce lundi de la semaine passée, il y était à Guernica, avait encore questionné Basilio.
Non, il paraît qu'il a appris tout ça par les journaux.
Un temps.
Alors je comprends pas, avait dit Basilio.
Qu'est-ce que tu comprends pas ?
Je comprends pas comment il peut peindre sur les événements de Guernica, s'il n'y était pas quand cela s'est produit.
Les artistes peuvent faire ça avait dit le curé.
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Toutes ces années, ils s’en sont pris aussi aux pétroglyphes, fait Ruslan. Ça aussi, ils ont tout fait pour l’effacer. Ils les ont dégradés, rendus illisibles. Fait sauter parfois, à la dynamite. (page 49)
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"La ruine est une chose. Le vide infect installé désormais au revers de ces murs une autre chose."
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Ils n'auraient jamais dû le faire, Gouri l'avait compris peu après. Ils l'avaient fait pourtant, avec enthousiasme et même, une joie vague.
Ils étaient venus ensemble, c'était tout près d'ici, Ksenia et lui, au matin du 26 avril.
Voir un peu.
Le bleu étrange de l'incendie. Les irisations. Cette féerie.
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Même en descente, cette marche leur pose un effort physique qui finit par user les muscles autant que les nerfs. À force d’arracher leurs pas à cette mêlasse minérale, les cuisses deviennent brûlantes. Les cailloux se glissent dans leurs souliers et suscitent, par instants, des douleurs vives. (page 175)
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Je me demande ce que ça peut bien signifier, tous ces dessins gravés, dit Tayna.
On saura sans doute jamais, dit Ruslan. On peut seulement imaginer. C’est donc ça. (page 101)
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Et puis les deux danseurs apparaissent d’un coup, comme dans le prolongement d’une glissade venue de loin et qui tarde à s’achever pour de bon. Il n’est pas plus grand qu’elle, vêtu d’un costume sombre, et de souliers vernis. Ce qui lui reste de chevelure est lissé vers l’arrière et découvre son front. Elle porte des talons à lanières et une robe rouge vif ornée de parements noirs, fendue jusqu’en haut des cuisses. Un chignon impeccable et un peu austère rassemble ses cheveux contre sa nuque.
Et maintenant, juste devant nous, leur trajectoire se suspend, les corps accolés marquent un temps, dans une immobilité vivante aux allures de défi. Et puis le buste de l’homme pivote, se tend vers celui de la femme, retenant un instant la promesse du mouvement avant de l’entraîner à nouveau hors de notre vue, elle, digne et consentante dans la reculade qu’il lui impose et dont nous épions les premiers pas dans le reflet des deux miroirs.
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Garri s’est arrêté au bord de l’étang. Les autres l’ont rejoint, un par un, Jamarr, Emmett, Saul un peu plus tard. Le soleil est encore haut dans le ciel. Ses rayons traversent la fine barrière de peupliers et frappent le velouté huileux des eaux sombres sans parvenir à les faire scintiller. Seul, au centre de l’étang, le toit d’une carcasse de voiture affleurant à peine à la surface, renvoie un miroitement étrange. (page 19)
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...durant la période ottomane, la musique a été interdite en Serbie et on crevait les yeux de ceux qui continuaient à la pratiquer. Dans le même temps, le Kolo a commencé à se répandre dans les campagnes. Le Kolo, c'est une danse silencieuse.
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Maintenant, on est assis sur le gazon, au bord du lac de la villa Borghese. Marya s'est calée entre mes jambes, adossée à ma poitrine. Mes mains se promènent sur elle, sans relâche, épaules, bras, ventre, avec parcours tangentiel occasionnel de l'arrondi de ses seins.
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Mon père aimait bien le petit square Pouchkine, pas loin du centre de Pripiat. Dans ses dernières années, il s'y rendait presque chaque jour et, si le temps n'était pas trop mauvais, il s'asseyait sur un banc pour regarder les gens et, à la belle saison, respirer le parfum des roses.
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Antoine Choplin
… des fois je pense au diable et je me dis tiens, si ça se trouve, il a installé ses quartiers dans le coin et il est là, à bricoler. Il profite de l’aubaine pour se fabriquer un monde à lui. A son image. Un monde qui se foutrait pas mal des hommes. Et qu'aurait surtout pas besoin d'eux. Ça colle le vertige, ça quand on y pense. Un monde qui continue sans nous.
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Mon visage cherche une franche noyade dans l'écheveau de ses cheveux désormais défaits.
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C'étaient ici des palabres par milliers, des bavardages de marcheurs, des pétarades et des aboiements de chiens se perdant dans l'air. Le tumulte était une palpitation, celle de la ville habitée, naturelle comme un battement de coeur, et il ne venait à l'esprit de personne d'y tendre l'oreille.
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Il se souvient pourtant que la beauté du héron, comme celle de sa représentation, n'ont que peu à voir avec les irisations et les parures. Il conviendra seulement, comme les autres fois, mieux que les autres fois, mieux qu'il ne l'a jamais fait jusqu'à présent, d'ausculter ce héron du regard, avec une application parfaite, d'en cueillir quelques traits cachés, et surtout, une petite lueur de vie. Et c'est tout.
Voilà.
Le souffle court, Basilio commence à peindre.
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J'aime nos parts d'ombre, nos petits recoins d'homme et de femme. J'aime les vents qui se lèvent sans crier gare. J'aime le ciel clair, et j'aime savoir qu'il peut être changeant. Je mesure les incertitudes, je les goûte. C'est curieux comme malgré tout, dans ce tableau de vie ou rien ne semble promis, ou tout semble se refuser à trop de netteté, eh bien il y a là, posé au beau milieu, un gros caillou.
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Dans les yeux du cochon, messieurs dames, pour qui s'y connaît un peu s'entend, dans les yeux du cochon tu peux déjà goûter la qualité de la chair. C'est comme avec les femmes.
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D'un pas tranquille, il parcourt le couloir en sens inverse, et ce qu'il éprouve juste après, tandis qu'il sort du bâtiment et que ses yeux se plissent sous l'effet de la lumière de midi, c'est un curieux sentiment de dénuement ; presque une nausée, et qui pourrait le faire chanceler si elle ne s'accompagnait d'une conscience résistante, fragile mais teintée d'espoir, de l'acte qui s'accomplit.
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Ceux qu'on a débarqué des wagons se comptent par centaines ; ils avancent silencieux, serrés les uns aux autres. Serrés, mais paraissant ne rien partager d'autre que cette destination mal comprise, avec son pesant d'inquiétude que trahissent les nuques tendues, les fronts inquisiteurs, cet élan nerveux malgré les fatigues. Parfois, dans le cœur du convoi, on peut voir un plus fort s'emparer sans un mot d'une besace difforme appartenant à un autre qui n'en peut plus. Souvent, un foulard protège le visage des femmes, qu'il faut sans cesse réajuster à cause des bourrasques. Les enfants s'emmitouflent comme ils peuvent dans les pans du manteau de leur mère.
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