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Critiques de Chi Li (185)
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Le show de la vie

Je suis maintenant une habituée des livres de Chi Li. Celui-ci ne fait pas exception. Je l'ai adoré. C'est peut-être même mon préféré. On y retrouve la sensibilité fine de Chi Li dans le portrait qu'elle dresse de ses personnages. Célébrité - c'est son prénom - est une femme vivant dans un quartier populaire de Wuhan. Elle est sortie de la misère grâce à son intelligence, sa liberté d'action et à un tempérament d'acier. Vendeuse de cous de canard au comportement ambigü, à travers son parcours, on découvre celui des membres de sa famille, chacun représentatif de la société chinoise contemporaine et tout à la fois unique en son genre. Tous sont extrêmement attachants et ne manqueront pas, par leurs déboires et leurs particularités, de faire écho à la vie de n'importe quel lecteur.

Le show de la vie est certainement l'un des livres les plus drôles de Chi Li, il est délicieusement pimenté de quelques épisodes qui plairont aux plus féministes d'entre vous.
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Une ville à soi

Cette longue nouvelle ou ce court roman (comme vous voulez) est une très belle ode à l'amitié féminine et à la ville de Wuhan. Nous reconnaissons bien là la plume de Chi Li, cette douceur, la vie de gens ordinaires, le rythme est lent mais agréable.

J'ai beaucoup aimé l'amitié qui s'est tissée entre Mijie et Fengchun, une amitié sincère, un peu ambiguë parfois selon moi. J'ai apprécié cette sensation de ne pas savoir exactement à quoi s'en tenir vis-à-vis des sentiments d'un des personnages.

Nous découvrons également dans ce récit le poids de la société, du regard des autres, du qu'en-dira-t-on, ce poids qui pèse dans la poitrine et avec lequel nous devons faire. La société peut parfois être cruelle, surtout quand la personne qui "sort du cadre établi" est quelqu'un connu du quartier.
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Triste vie

Je continue avec mes lectures grosse patate de l'été et ce "Triste vie", de Chi Li.



Nous sommes dans l'une de ces gigantesques cités-banlieues chinoises, dont les habitants alimentent les usines fabriquant la majorité des objets de notre planète. Yin est l'un d'entre eux, et nous allons découvrir avec lui une de ses journées type : le réveil à 5 heures du matin, car il n'a pas eu la chance d'obtenir un logement à coté de son travail ; les relations avec sa femme, qui lui reproche de ne pas être à la hauteur ; la difficulté d'être père, avec ce fils unique à élever, qu'il aime tellement mais qui quelques fois lui fait peur ; son travail de technicien à l'usine, où il se fait humilier mais où il doit garder la face. Bref, une vie de rêve...



Ce roman a été écrit en 1985, et donne vous l'aurez compris une vision pas vraiment idyllique de ce que pouvait être la vie de millions de chinois à l'époque. J'ai aimé justement la visibilité sur un monde que l'on imagine mais qui nous parait loin, et dont nous comprenons bien les difficultés à travers le personnage de Yin. On apprend aussi que Yin est issu des campagnes de "rééducation", thème principal de "Balzac et la petite tailleuse chinoise", autre livre que j'avais bien aimé mais qui m'avait un peu laissé sur ma faim. Même si les auteurs sont différents, cela en est un peu la suite.



Par contre j'ai beaucoup de mal avec les livres de 100 pages : on a à peine le temps de faire connaissance avec les personnages que c'est déjà fini, sans forcément avoir été percutant. Bref, pas mal, mais vite oublié je pense.
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Trouée dans les nuages

Je rencontre l’auteur chinoise Chi Li pour la deuxième fois avec son roman Trouée dans les nuages. Entre thé savoureux et duvet douillet, l’angoisse monte en huis clos et ma tasse refroidit bien vite. Je suis en Chine, témoin invisible d’un couple qui se délite entre les murs de son appartement. Les nuits sombres s’enchaînent et sont le lieu de règlement de compte macabres. Les jours ordinaires défilent à l’extérieur pour ces employés modèles d’un centre de recherche. La fluidité du style et l’extrême sensibilité de Chi Li marquent le récit à l’image des Sentinelles des blés, s’y ajoute un fort sens du suspense que je n’avais pas pressenti chez l’auteur. Je sors du roman étouffée par la pression psychologique imposée par les deux protagonistes, assommée de cette silencieuse violence qui s’épanche insidieusement chaque soir lorsque les portes de la vie publique se referment.



Quatre ans avant Les sentinelles des blés, Chi Li met déjà l’accent sur les vies intimes derrière les façades sociales ; elle joue avec le doute, fissure les évidences ; elle pointe du doigt le réel interne des esprits et son empreinte dramatique sur le monde extérieur – lequel monde interprète ces marques à sa guise comme des conséquences factuelles issues d’un quelconque désordre économique. C’est sans compter la douleur et la bassesse des hommes, ou leur grandeur.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Préméditation

Le style est simple, sans fioriture, mais le récit est haut en couleurs, et les situations passent rapidement du cocasse au tragique. Intéressant du point de vue historique, ce court roman l'est aussi pour le talent avec lequel l'auteur nous décrit la perception par un pauvre paysan de ce monde qui bascule.
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Trouée dans les nuages

Jin et Xeng forment un couple exemplaire et heureux aux yeux de tous. La presque quarantaine, tous deux sont ingénieurs chercheurs dans une grande université de Wuhan, au centre de la Chine d’aujourd’hui. Elle est belle, intelligente, serviable et modeste, il est travailleur,sobre, amoureux fidèle et collègue exemplaire

Pendant 15 ans leur vie est sans histoire, uniquement assombrie par le manque d’enfant. «Leur vie quotidienne n’était que paix, tranquillité et calme : des existences sages jusqu’à la banalité.»

Un soir cependant leur vie bascule. Ils acceptent de participer à une réunion d’anciens étudiants Rien ne distingue cette soirée des autres, à part cette phrase ajoutée au crayon : «Si tu n’as pas peur que ta femme découvre quel morveux tu étais et si tu ne crains pas d’exhiber un laideron, elle est admise.»

La soirée se déroule comme prévu, pleine de rires et de souvenirs échangés mais en rentrant chez elle, la jeune femme est transformée et ne sera plus jamais pareille. «A coup sûr, il s’était produit quelque chose d’exceptionnel ».

Très courtisée, elle parle et danse avec beaucoup de monde. Désormais elle parlera et fera beaucoup parler son mari, le soir, après le travail. Leur vie devient un enfer.

Dans la journée, rien ne change dans leur comportement et personne ne se doute de rien mais le soir la tension entre eux devient dramatique jusqu’au dénouement très surprenant. Le passé a raison du présent. Certains actes ne peuvent se pardonner.

J’ai aimé ce récit qui ne présente qu’un seul défaut pour ma part, c’est d’être trop court et de s’arrêter trop tôt. J’aurais voulu en savoir davantage, mieux connaître le dessous des choses J’ai en revanche beaucoup apprécié que ce soit une histoire de couple universelle , de celles qui peuvent arriver si on ignore tout de l"enfance et de l'adolescence de son conjoint! Pas question d’exotisme ici ni de clichés régionaux. Les sentiments sont les mêmes partout dans un monde moderne où tout va si vite!

C’est décidé : je vais continuer à lire cette romancière avec un autre livre chez le même éditeur. Je n’ai que l’embarras du choix.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Pour qui te prends-tu ?

Pour qui te prends-tu ? est ma quatrième incursion dans l'univers de Chi Li, après Sentinelles des blés, Trouée dans les nuages et Tu es une rivière. J'y ai retrouvé ces portraits de chinois de l'ère post-révolutionnaire propres à Chi Li, peints avec précision, finesse et sensibilité. Dans ce court livre de 154 pages, les personnages sont nombreux et j'ai parfois perdu le fil des différents noms chinois, masculins ou féminins. Chi Li se focalise ici sur le destin des différents membres d'une famille nombreuse et des personnes qui les entourent. Son champs de description est plus large que dans mes précédentes lectures focalisées sur un couple ou une famille plus restreinte.

Le discours de Chi Li est une fois encore émaillé de phrases d'une infinie justesse, et l'intérêt majeur de ce livre réside dans ses dernières pages, mais évidemment je ne peux pas en dire plus...

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Préméditation

Préméditation est l'histoire d'une haine ancestrale, celle des Ding et des Wang. Un contentieux qui traverse les âges : la guerre sino japonaise, les nationalistes puis l'ère communiste. Et nous suivons cette querelle jusqu'à la réforme agraire des années 1950.





Wang Liegou dont la famille a perdu richesse et prospérité voue une jalousie meurtrière à Ding Zongwang. Une rancoeur amoureuse, le pousse à s'engager dans l'armée et essayé de mener à bien sa vengeance. De multiples péripéties jalonne cette vengeance.



C'est toujours avec plaisir, que je lis un roman de Chi Li. Peinture de la vie en Chine. Cette fois la vision est celle du paysan pauvre, mais le sort s'acharne sur lui. Il a le rôle de l'envieux venimeux. Alors que Ding riche propriétaire terrien à finalement le beau rôle : cultivé, magnanime, héros malgré lui. Alors que l'ordre nouveau est établi sous la férule de Mao. La vérité et l'héroïsme est acclamé malgré que celui-ci soit porté par un ancien propriétaire foncier classé 'mauvais élément'.



Un récit parsemé de récit historique, de la guerre sino japonaise et de la résistance, puis de la guerre civile. Un fourmillement de détail sur ces armées et leurs généraux. Mais beaucoup d'humour dans ces personnages qui naviguent dans les conflits et les politiques.
Lien : http://bookmaniac.fr/2015/12..
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Tu es une rivière

On découvre Lala une jeune femme, dont le mari vient de décéder dans l’écroulement d’un salon de thé. Lala se retrouve seule avec sept enfants, et un huitième qui devrait arriver bientôt. Seule parent, cette jeune femme, ne va pas chercher à se remarier malgré les prétendants, mais à subvenir aux besoins de la famille fièrement en pratiquant le petit commerce, elle vendra également son sang une grande partie de sa vie et en faisant participer ses enfants.



L’amour maternel est mis en avant dans cette grande fratrie, les préférés, les autres. Mais ce que Lala recherche c’est être entourée et son rêve serait d’être entourée par des petits enfants. Mais le ressentiment des enfants jaloux, ou incompris l’accompagnera jusqu’au bout de sa vie.



Triste et parfois cruelle, mais pétri d’authenticité, on sent une compassion pour cette mère veuve qui va se sacrifier pour ces enfants. Elle cherchera à garder son honneur et celui de cette petite famille.



On traverse avec cette famille pauvre les éléments historiques de 1964 à la fin du siècle, la révolution culturelle, gardes rouges, mort de Mao et le début d’un capitalisme.



Une écriture simple, douce, touchante, réaliste qui nous entraine dans ce fleuve. Un petit bijoux de sensibilité et d’amour maternel : A lire.
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Trouée dans les nuages

très bon roman, ou l'auteure nous fait découvrir l'envers du décors d'un couple en apparence banal et lisse.

Fluide, court, captivant, ce roman nous plongera dans un huit clos violent, ou la vengeance et la haine se mêleront à la manipulation et au désir de pouvoir.
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Tu es une rivière

Lala a trente ans, est mère de sept enfants et enceinte du huitième quand son mari meurt dans des circonstances tragiques. Devenue veuve, son principal impératif est de nourrir sa famille. Mais en 1964 en Chine, en pleine révolution culturelle, rien n'est simple. Etre une femme seule, être mère, travailler, manger ; tout est compliqué, tout est politique. Et quand le caractère de chacun des enfants de Lala commence à s'affirmer, la situation se met à empirer sérieusement...



Intriguée par le titre et le thème, mais aussi par une littérature dont je ne connais rien, je me suis lancée pleine d'enthousiasme dans cette lecture. Les premières pages se lisent aisément, l'écriture est simple et fluide. Mais très vite, l'atmosphère se fait pesante. Lala fait travailler ses enfants pour qu'ils se nourrissent (y compris les plus petits). "Fourrez-vous bien ça dans le crâne : celui qui ne travaillera pas ne mangera pas non plus." Quand ils désobéissent, ou se montrent insolents, ils sont battus. Cette mère, qui inspire la pitié et la compassion dans les premières pages, se révèle en fait dure, froide, calculatrice, destructrice. J'ai eu beaucoup de mal avec les scènes qui montrent les enfants dans la plus grande misère sociale ou psychologique. Tous développent peu à peu des maladies, physiques ou mentales. Tous sont brisés, malmenés par un destin qui ne semble voué qu'à la fatalité, qu'à l'échec.



Le roman n'omet pas d'aborder tout le contexte politique du moment, avec son lot de violence et de propagande maoïste. J'ai ainsi appris que les "intellectuels" (les jeunes ayant un certain niveau d'études) étaient envoyés à la campagne -parfois de manière définitive. Une forme de "rééducation" par l'exil et le travail des champs... Mais à moins de bien connaitre l'histoire contemporaine de la Chine, je doute que le lecteur lambda ne se retrouve pas comme moi ; un peu perdue et parfois étourdi par les nombreux renvois aux notes de fin d'ouvrage - pas toujours simples à suivre.



Je dois vous dire que je ne sais pas vraiment quoi penser de ce roman. Je suis contente d'avoir découvert un monde qui m'était totalement étranger et en même temps, j'ai été soulagée de refermer ce livre. En fait, tout au long de ma lecture, j'ai ressenti une sensation d'attraction-répulsion. J'ai été à la fois poussée par l'envie de connaitre l'avenir des personnages et craintive quant à leur sort, que j'ai pressenti funeste. Si la fin offre une mince lueur d'espoir concernant Dong'er, une des filles de Lala les plus en rupture avec son éducation, l'ensemble laisse un goût amer. De cette fratrie si atypique de huit enfants, peu s'en sortent. Et nous, lecteur, n'en ressortons pas non plus indemnes, c'est certain.



http://manoulivres.canalblog.com/archives/2014/11/09/30920988.html
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Tu es une rivière

Après "Balzac et la petite tailleuse chinoise", magnifique récit, je poursuis, quasi sonnée, la "découverte" d'une Chine pour ainsi dire contemporaine.

Ce récit, nettement moins poétique que celui de la petite tailleuse, se déroule lui aussi entre 1964 et 1989, dans un village rural, en Chine. Il y est à nouveau question de la Révolution culturelle, dans le monde brutal de la campagne profonde.

Et pourtant, des moments de bonheur, parfois.

J'ai beaucoup aimé l'écriture, le ton, l'histoire.

Et puis admettre que je découvre là un univers, une façon de vivre tellement méconnus...
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Tu es une rivière

Le style de Chi Li est particulièrement acerbe et j'avoue avoir été surpris par ce mélange subtil d'humour noir, d'ironie et de réalisme sans fioritures.

L'Amour Maternelle y est traité sous la forme la plus crue... ce qui ne peut laisser indifférent.

La narration mêle adroitement une histoire familiale à l'Histoire du pays (les notes de traduction sont indispensables et bien fournis) et l'on se laisse rapidement entrainé par le fil des événements.
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Soleil Levant

Zhao Shengtian et Li Xiaolan viennent à peine de se marier que Xiaolan se rend compte qu'elle est enceinte. Entre les belles-familles qui s'immiscent dans leur décision, le couple essaie de vivre leur nouvelle vie à trois.

J'ai adoré parce que je me suis retrouvé dans la plupart des étapes qui marquent la vie de nouveaux parents : les maladies, les soucis, les problèmes financiers, la recherche d'un moyen de garde ou d'un nouveau logement... Les problèmes restent les mêmes au delà des frontières.

Beaucoup de temps durs mais aussi les bons moments comme les premiers sourires ou pas du bébé.

En même temps, on apprend des choses sur l'administration chinoise (qui a l'air plus compliqué que la française, comment est-ce possible ?), la vision des produits étrangers... Bref, j'ai vraiment adoré !

Une phrase qui m'a marqué : "En un rien de temps, Soleil Levant eut un an." (p.151) Tellement vrai !

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Le show de la vie

Dans les rues de la cité de Wuhan, cette "grande gueule" de Célébrité fait la pluie et le beau temps sur le marché de nuit, avec son restaurant où se dégustent de délicieux cous de canard. Un personnage haut en couleurs, savoureux, un brin cynique, qui parvient toujours à ses fins, dût-elle utiliser des moyens pas très catholiques. Une vraie héroïne populaire qui ne s'en laisse pas conter par une parentèle déplorable, ramassis d'incapables, ni par une administration tatillonne, qu'il y a toujours moyen de corrompre. Avec elle, c'est la Chine de la rue que décrit Chi Li, symbole d'une débrouillardise ancestrale, confrontée à la fois aux pratiques kafkaïennes du régime communiste et aux nouvelles lois du marché capitalistes. Dans Le show de la vie, les hommes sont assez pitoyables, veules et paresseux, alors que les femmes s'adaptent et se battent. Avec un bagout insensé, une énergie inépuisable et de vieux dictons en guise de philosophie : "Qui tient un sac de riz en mains, ne s''inquiète pas du lendemain ; les cous de canard et l'alcool, plus il y en a, plus on a de bol." Picaresque et mené à un rythme infernal, Le show de la vie est un court roman qui se déguste avec une certaine jubilation.
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Trouée dans les nuages

J'ai été un peu déçue par ce roman de Chi Li, je suis passée à côté de la relation racontée par l'auteur. Un couple de quarantenaires chinois, tous deux ingénieurs, sans enfants et sans histoires. Un jour, ils sont conviés à un réunion d'ancien étudiants, et la femme ne sera plus jamais la même, interrogeant son mari inlassablement pour connaître le moindre événement de sa jeunesse. Leur vie tranquille se transforme peu à peu en enfer.
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Les sentinelles des blés

Un vrai bonheur de lecture. En 150 pages d'une écriture sobre, où sous-tend une passion vibrante mais contenue, l'auteure nous propose le parcours de vie de Mingli, jeune femme de quarante printemps. A travers divers évènements, Chi Li relève les changements survenus dans son pays ; le danger de son américanisation, le poids de la famille sur l'individu et plus particulièrement sur la femme qui n'ose pas donner son opinion. Et les réflexions qu'elle nous livre sur l'Amérique et l'Europe sont d'une brûlante actualité P.24 - 25, elle nous parle de la liberté qui lui manque, elle nous l'envie (avant-dernier alinéa P. 25) je trouve que Dieu a favorisé l'Amérique et l'Europe " quand nous autres ….souffrir de nos superstitions ". A plusieurs reprises, l'auteure évoque sa passion éveillée par son père pour les graminées, ses sentinelles des blés, qu'elles retrouvaient avec son amie au jardin des Erables. La poésie est au bord du chemin, vous ne lâcherez plus " les sentinelles des blés ". Et quant à moi, je veillerai à ne plus écraser un brin d'herbe. J.P.

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Tu es une rivière

Avec Triste vie, on connaissait Chi Li, auteure connue pour être une figure de proue du néo-réalisme chinois ...

Revoici dame Chi Li avec Tu es une rivière.

Et c'est pas plus gai que Triste vie, l'auteure ne renie pas son étiquette : Lala se retrouve veuve à trente ans, affligée de 7 gamins et c'est la dure et sordide vie de cette famille de la Chine profonde qui nous est contée ici, du début des années 60 à la fin des années 80.

En chinois, l'idéogramme qui signifie population représentait (avant la simplification de l'écriture) ... une bouche à nourrir !

La prose de Chi Li est toujours aussi simple, claire et fluide (les 200 pages défilent presque aussi vite que le minuscule Triste vie).

Elle convoque d'un ton très égal les menus soucis et les grand drames, les brosses à dents et les puces ou les poux, les amours folles et les morts cruelles. Bref, la vie, toute la vie et rien qu'elle.

Comme dans l'opuscule précédent, on retrouve ici aussi les enfants au centre du roman (et il y en a !). Ils ne sont pas qu'un décor et les relations parents/enfants sont décortiquées sous le scalpel de Chi Li, et c'est plutôt rude.

Dans cet intéressante histoire de la famille de Lala, c'est aussi plus de trente ans de l'histoire contemporaine chinoise qui défilent avec les années de la Révolution Culturelle et la ruralisation forcée, tous ces événements qui n'en finissent pas de hanter la littérature chinoise.

Des événements sur lesquels Chi Li porte un regard presque nostalgique, comme d'ailleurs on avait déjà pu le relever dans Triste vie.

Des événements vus par le petit bout de la lorgnette, depuis une petite ville de province (une écume qui témoigne ainsi de la violence de ces vagues de fond qui ébranlèrent ce pays gigantesque et son milliard d'habitants).

L'écriture facile et rapide de Chi Li accentue le mouvement : le torrent de la vie emporte tout sur son passage, certains se retrouveront abandonnés sur la rive, d'autres finiront noyés ou brisés sur les rochers, mais le flot tumultueux poursuit inexorablement son chemin, emportant avec lui ceux qui auront survécu.

La rivière de la vie c'est aussi l'histoire récente de la Chine : un pays démesuré et son innombrable peuple qui auront dévalé en moins de trente ans la route chaotique que nous avons mis plus d'un siècle à parcourir.

Comme celle de la vie, cette rivière-là n'aura pas été un long fleuve tranquille.

Triste vie prolonge ce flot en décrivant « la suite », les années 80/90, l'industrialisation et la modernité.
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Une ville à soi

A Wuhan, il y a des chauves-souris malades et des laboratoires mystérieux. Il y a aussi la petite boutique de cirage de chaussures de Mijie. le commerce prospère, les clients se succèdent et les employées s'activent. L'une de celles-ci se nomme Fengchun. Elle n'a pas vraiment besoin de travailler mais elle est là pour faire bisquer un mari qui la néglige. Entre Mijie et Fengchun, l'amitié naît doucement, compliquée par la différence d'âge, par la relation patronne-employée et par les strictes conventions de la société chinoise.



Je sais pas si c'est moi, la traduction ou les codes d'une littérature que je maitrise peu mais j'ai peiné à accrocher. L'autrice offre une plongée intéressante dans la métropole et dans la réalité de la condition de la femme en Chine mais le rythme hoquète souvent et les personnages se comportent de manière à la fois naïve et illogique. La fin a toutefois rattrapé ma déception, je suis donc contente de l'avoir terminé malgré mes réticences!
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Un homme bien sous tous rapports

Le livre commence en 2001 et nous présente un homme, Bian Rongda, qui est secrétaire général et directeur du bureau de l’Association des souffleurs de verre. Un homme marié et père d’un petit garçon. Il est malingre, il ne rit pas il n’aime pas parler et fait essentiellement son devoir. Dans la même année, cet homme va fêter ses 41 ans et perdre son travail. Ces deux évènements vont le chambouler complètement et il va remettre toute sa vie en cause.



A travers son histoire, l’auteure fait un portrait de la Chine de cette époque en la comparant à celle de la génération d’avant. Elle s’interroge sur le succès des Mc Donalds que seuls les très riches peuvent s’offrir alors que les Chinois pourraient tout aussi bien fabriquer des hamburgers eux-mêmes. Elle raconte diverses péripéties de Bian Rongda qui illustrent parfaitement la corruption au travail.



Les personnages sont bien campés, entre autres la femme et le père de Bian Rongda qui ont eu un rôle marquant (et même oppressant) dans sa vie. Crise de la quarantaine, et petites crises de la société chinoise, l’auteure nous emmène dans un voyage dépaysant qui m’a bien plu.

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