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Critiques de Danièle Sallenave (97)
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Jojo, le Gilet jaune

« Jojo, le gilet jaune » Danièle Sallenave (42 pages, Tracts Gallimard)

Un texte qui fait du bien, signé d’une académicienne assez classique dans son écriture.

Danièle Sallenave prend ici un parti résolu pour le mouvement des gilets jaunes, sans pour autant occulter certains dérapages physiques ou verbaux. Mais elle pose la question pertinente : d’où vient la première violence ? De “ceux d’en haut”. Quelle est cette surdité des puissants, des gouvernants, à l’égard de revendications plus que légitimes de la part de celles et ceux qui sont en souffrance, relégués dans des zones vidées de toute politique publique de développement ? Et quel est ce mépris profond de la part de cette soi-disant élite intellectuelle et culturelle à l’égard de ceux qu’on prive systématiquement de parole et qui exigent d’être entendus ? Elle n’est pas très jolie jolie, cette intelligentsia, de droite ou de gauche (cf ces soi-disant progressistes laïcs qui ont tôt fait d’user de toutes les stratégies pour mettre leur progéniture dans les écoles privées), et qui se plaignent que la culture ne soit pas un sujet de préoccupation de gilets jaunes. Ils sont bien méprisants, ces gouvernants qui, tel Macron, ne comprennent pas que certains médias accordent autant de temps de parole à un « Jojo le gilet jaune » qu’à un ministre !

C’est aussi cela qui est un grand bol d’air frais dans ce « tract » d’une immortelle, cette claque à la petite bourgeoisie pseudo intellectuelle très hautaine à l’égard d’un mouvement social profond, ce rappel que les classes sociales existent, et que celle d’en bas exige fort légitimement plus de justice sociale.

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La Fraga

La Fraga de Danièle Sallenave ou le parcours d’une femme vers sa liberté.



Lorsque l’héroïne, Mary Gordon, arrive à Venise avec la jeune fille dont elle est la gouvernante, elle ignore à quel point sa vie va changer : suite à des ennuis de santé, son séjour dans la ville italienne se prolongera, et elle décidera finalement de ne pas partir du tout. Ce refus de suivre un destin tout tracé, de mener une vie qu’elle sait d’avance malheureuse, va lui permettre, par la suite, de dire oui : oui « [à] la sensualité, à la vie, l’amour… à la souffrance » comme le dit si bien la présentation de l’éditeur en quatrième de couverture.



Tout au long des quatre parties qui constituent ce roman, Danièle Sallenave nous fait assister à la lente transformation de Mary : peu à peu, celle-ci se détache des carcans familiaux, sociaux et personnels qui l’entravaient. Progressivement, elle devient elle-même : une femme libre et une artiste, une incarnation de la Fraga (italianisation du mot allemand frage : question) tant recherchée par l’une de ses amies à Vienne.



C’est avant tout ce thème de la liberté féminine qui m’a attirée dans ce livre, et je n’ai pas du tout été déçue par son traitement : le parcours de Mary est narré sans idéalisation excessive, mais aussi sans noirceur trop forte (contrairement à Une éducation libertine de Jean-Baptiste Del Amo par exemple). Les épreuves imposées par son choix de vie ne sont guère absentes, mais loin de la détruire ou de la faire renoncer, elles renforcent sa détermination et sa soif de vivre vraiment. Pleine d’une force de caractère que j’admire toujours, qu’elle soit romanesque ou réelle, Mary trace son destin et refuse de le subir. Si j’ai été assez déçue par son comportement dans la dernière partie du roman et par la tournure que prenait l’intrigue en général, j’ai néanmoins la sensation que celle-ci est telle qu’elle doit l’être.



Enfin, en ce qui concerne le style de Danièle Sallenave, je l’ai trouvé très plaisant : son récit est fréquemment entrecoupé de superbes descriptions de Venise ou d’autres villes, sans que cela gêne le rythme de la lecture. Le seul élément qui m’a déplu est la « manie » de l’auteure de tout dire : un personnage ne disparaissait jamais de la vie de Mary sans que l’on apprenne ce qu’il adviendrait de lui par la suite au moyen d’une parenthèse ou de quelques lignes. Je n’apprécie pas spécialement qu’un livre attise ma curiosité sans la satisfaire, mais j’avais ici l’impression de recevoir beaucoup trop d’informations et qu’aucune place n’était laissée à mes questions ou mon imagination.
Lien : http://www.passion-bouquins...
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Jojo, le Gilet jaune

Analyse du mouvement des gilets jaunes. L'auteur se décide à écrire ce opus après avoir entendu les propos condescendants du président évoquant "Jojo le gilet jaune".

Elle ne nie pas les débordements, les violences mais évoque en face la violence des puissants, le mépris de classe y compris au sein de la gauche institutionnelle ou chez les intellectuels, enseignants, artistes. Le peuple est oublié et avec l'uniformisation des modes de vie, la culture populaire qu'elle soit ouvrière ou paysanne a été détruite.

Les gilets jaunes sont ainsi exclus de la culture qui se stérilise, se développe en vase clos, ignorant une grande partie de la population.

La fracture économique, sociale, culturelle entre "élite" et "France d'en bas" s'accroît de plus en plus. C'est ce que montre ce mouvement qui refuse les élites et ne se reconnaît pas dans le système représentatif qui parle en son nom.
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La Fraga

A 16 ans, Mary Gordon, fille d’un pasteur de Nouvelle-Angleterre, a le choix entre devenir femme de pasteur ou gouvernante de jeunes filles issues de familles riches : elle choisit la deuxième voie. Douze ans plus tard, en 1893, Mary se trouve à Venise avec Annabelle, la jeune fille dont elle est la gouvernante. A l’issue de ce voyage d’étude qui conclut l’enseignement dispensé pendant plusieurs années, un problème de santé l’empêche de repartir pour les États-Unis avec son élève. Au sortir de l’hôpital, Mary a une révélation : elle ne veut plus quitter Venise, son odeur âpre de mer, ses cris, ses palais décrépis, ses eaux miroitantes. Elle pressent que son destin se joue à Venise, que c’est là qu’elle doit être pour vivre sa vie de femme.



Mary se lie d’amitié avec le photographe vénitien Francesco Zannier qui va lui ouvrir les portes d’un monde sensuel dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Ses rencontres successives avec des personnages menant une vie libre et aventureuse, consacrée entièrement à leur art, va l’amener à quitter peu à peu sa vie grise et sans surprises pour un monde coloré où sa passion pour la peinture va occuper une place toujours plus grande.



La Fraga, c’est l’histoire d’une femme qui a le courage de choisir sa propre voie, de conquérir sa liberté malgré le poids d’une éducation puritaine et des conventions sociales. Un roman envoûtant et plein d’optimisme.
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Rue de la Justice

Voici un essai biographique qui explore les origines des révoltes sociales.



Danièle Sallenave part sur les traces de ses arrières grand mères et grand mères, laveuses dans une petite ville des bords de loire. À travers elles, elle nous raconte un siècle et demi d'histoire de France, de la fin de la révolution au début du 20e siècle. Elle évoque le difficile enracinement des idées républicaines dans les régions, l'espoir qu'elles sucitent alors que le pays se transforme lentement, les hommes qui ont lutté pour le progrès social, Hugo, Ferry, Jaures et tant d'autres moins célèbres.



Mais le progrès ne parvient pas à estomper la désillusion face aux lendemains qui ne chantent pas tant que ça. Et avec courage et pudeur, tous aspirent à plus de liberté, d'égalité, de fraternité. Mais les inégalités subsistent, la condescendance envers la province n'a jamais disparue et le système éducatif s'appauvrit. Crise des idéaux, panne de l'ascenseur social, disparition progressive des services publics, que reste-t-il aujourd'hui de la promesse républicaine de l'école pour tous, de l'égalité des chances et du mérite récompensé ?



Danièle Sallenave raconte l'espérance qui reste ancrée au fond de vies difficiles, le ressentiment qui s'accumule devant les espoirs deçus et qui finit par exploser : la commune, mai 68, les gilets jaunes, des crises révélatrices de la frustration née du sentiment de ne compter en fin de compte pour rien. Un livre passionant à méditer en cette période de grandes tensions.
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Rue de la Justice

L'auteure interroge l'Histoire sur le passage de la monarchie à l'empire puis la République au prisme de la vie de son aïeule à le vie laborieuse et modeste dans l'ouest de la France. Quelques longueurs mais un texte touchant et engagé sur des choix politiques et de société.
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Armistice

A l'occasion du centenaire de l'armistice, Gallimard a proposé à différents écrivains un hommage aux poilus. Le résultat est sublime. Trente et un auteurs contemporains se livrent à l'exercice difficile. Daeninckx, Hatzfeld, Jourde, Moï, Rufin, pour n'en citer qu'une poignée ont accepté cette écriture mémoire.

Chaque texte est illustré par une peinture, une gravure, un dessin. C'est ainsi que j'ai découvert l'histoire de vie et les peintures de Rik Wouters.



Cet ouvrage collectif fait écho aux chefs d'œuvre qui ont eu pour sujet la 1ere guerre mondiale: Voyage au bout de nuit, Les sentiers de la gloire, Au revoir là haut, capitaine Conan...



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Viol ; six entretiens, quelques lettres et ..

Un livre compliqué à juger.

Le sujet doit être traité, il est important, cette histoire d'épouse narrant la découverte d'un viol au sein de sa famille et retraçant les événements, le choc, la prise de conscience, le rejet de cette idée, le rejet des accusatrices. C'est troublant, cela fait réfléchir même si la forme choisie (entretiens) laisse dubitatif, car cela appauvrit le style et il faut un certain talent pour tenir un récit uniquement sur des dialogue. Peu d'écrivains y parviennent et je pense que cet exercice fut trop périlleux pour l'auteure perdant en émotion, en capacité à transmettre de l'information.

Le poids du réalisme est cependant bien présent et les personnages représentent bien une classe populaire silencieuse en proie avec beaucoup de détresse.



Une lecture en demi-teinte que j'ai cependant appréciée.
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Castor de guerre

L'auteure de cette biographie très détaillée oublie à certains moments de contextualiser événements politiques ou personnages contemporains de Simone de Beauvoir excluant par moment le lecteur non spécialiste en histoire, en philosophie ou en politique. Dommage de perdre le lecteur dans ce labyrinthe d'informations parfois répétitives et d'événements insuffisamment explicités pour le lecteur lamda d'autant plus que l'ouvrage est intéressant mais aurait pu être passionnant. Les idées de Simone de Beauvoir, surnommée Le Castor, sont décortiquées à travers une analyse qui s'appuie sur l'ensemble de ses écrits et c'est l'occasion de découvrir les positions de l'écrivaine sur la condition des femmes, l'amour, le mariage, la sexualité, et tous les événements politiques de 1930 à 1980. On apprend énormément de choses sur ces années et sur le couple Sartre/Beauvoir. Trois étoiles tout de même pour ce travail impressionnant de recherche documentaire.
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Sibir. Moscou-Vladivostok, mai-juin 2010

Excellent récit du voyage que l’auteure fit en 2010 avec une dizaine d’autres écrivains français à bord du Transsibérien.



D’abord je me suis replongée dans la trop méconnue Sibérie, que je n’avais plus lue depuis l’enfance, avec Michel Strogoff et un autre roman à propos d’une sorcière sur le lac Baïkal (et dont j’ai oublié le titre). On s’arrête à chaque gare et on est accueilli par ces jeunes filles en costume traditionnel qui vous offrent le pain et le sel, et on replonge dans le temps, loin de notre modernité. Mais le temps est compté car déjà les enseignes commerciales mondiales se retrouvent dans les rues des mégalopoles sibériennes, les gens pressés et collés à leur smartphone vous bousculent.



Sibérie, entre lente agonie des petits villages abandonnés par les jeunes et construction de mégalopoles le long de la frontière chinoise, pour contrer toute velléité expansionniste du grouillant voisin du Sud. Sibérie, entre territoire immense, inviolé et inhospitalier et riches gisements pétroliers et miniers. Sibérie, pays coincé entre deux époques, entre le communisme qui n’en finit plus de mourir et le libéralisme moderne, synonyme de liberté – certes - mais aussi d’avidité et de recherche du profit au mépris des hommes et de la nature. Sibérie, pays coincé entre l’Europe et l’Asie. Et de s’interroger sur ce qui fait l’Europe … Question d’autant plus d’actualité à l’heure où certains ont choisi de quitter l’Europe, et où beaucoup ne croient plus dans le projet européen et préfèrent se replier sur eux-mêmes dans un réflexe nombriliste.

Excellent livre donc. Et pour plusieurs raisons : c’est d’abord un livre très intéressant, bourré d’informations historiques. C’est aussi un livre qui nous invite à découvrir les auteurs russes, la culture russe, l’histoire russe. Et surtout il nous incite à réfléchir sur nous-mêmes, Européens, sur notre identité, et sur le monde que l’on veut pour demain.



Le seul tout petit reproche que je ferai c’est l’absence d’une carte qui montrerait la route suivie, les villes traversées et les frontières de l’actuelle Russie. Cela m’aurait évité de quitter mon livre pour consulter la carte du dictionnaire …

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Un printemps froid

Peu se passe dans ces nouvelles de Danièle Sallenave, et ce peu, c’est toute la vie, le tout de la vie. "Louise" est une perle, quelque chose comme "Un cœur simple" transposé et transporté dans notre époque.
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Viol ; six entretiens, quelques lettres et ..

Une enquêtrice prend l'initiative d'interviewer Mado, l'épouse d'un homme incarcéré pour inceste. C'est la transcription de ces entretiens que nous est donnée à lire.

Mado est une femme simple, issu d'un milieu populaire, restée très attachée à "son homme" qu'elle continue à défendre. Non sans hésitations, elle revient sur ce passé trouble, qui a fini par détruire sa famille mais qui lui a laissé seulement des souvenirs incertains. Le lecteur suit pas à pas le pénible parcours de Mado vers la vérité. Le dénouement est stupéfiant; il éclaire d'un jour nouveau la personnalité de Mado.

Ce livre, original par sa forme et par son sujet, est aisé à lire. Je suis étonné qu'il n'ait pas connu un plus grand succès. Il vaut surtout par l'impression d'authenticité qu'il laisse au lecteur. On est plongé au coeur de la nature humaine, avec ses vilénies et ses aspirations avortées. L'atmosphère dans cette famille, la vie quotidienne dans le milieu social ambiant, la psychologie de Mado nous semblent plus vraies que vraies - et pourtant, il s'agit d'une fiction !

Je ne saurais trop recommander cette lecture, dont le retentissement dans le coeur du lecteur est profond et durable.

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Pourquoi on écrit des romans...

Je suis d’âge adulte et pourtant j’ai lu avec plaisir le court ouvrage de Danièle Sallenave. Le style employé est romancé ; il a de l’entrain, de l’à-propos. Beaucoup de pertinence et de justesse pour un ouvrage qui se veut être didactique pour le public visé. C’est, à mon sens, une belle réalisation de l’exercice maïeutique : faire émerger aux détours d’une conversation anodine des savoirs sur un sujet ; partir de son innocence, muni d’une bonne-volonté toute enfantine, pour parvenir à un enrichissement personnel.

Qu’est-ce qu’un roman ? Pourquoi en écrire ? Quel avenir pour les écrivains ? La première question est académique. La seconde plonge dans le mystère de la créativité… La troisième donne à penser sur une époque où l’objet roman est concurrencé par d’autres objets culturels, déprécié même face à la rapidité des nouveaux médias. Quelle drôle d’idée que d’écrire ! L’auteure y voit un acte de résistance. Une vision, somme toute, plaisante.

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Discours de réception de Andreï Makine à l'Académie..

J'aime bien les discours de réception. Certains sont chiants comme leurs auteurs du reste. Mais quand une grande plume échange des amabilités avec une autre grande plume et qu'on voit le génie qui transpire, tout en sachant que c'est limité dans le temps, je suis preneur. J'ai des bons souvenirs de ceux de Camus et de Martin du Gard, il me plaît de les relire ; il y a des choses fondamentales là dedans qui renseignent à bon escient l'histoire de la littérature. Chaque auteur plébiscité sait très bien qu'il ne peut pas se louper, un peu comme un chanteur d'opéra à la Scala de Milan
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Dictionnaire amoureux de la Loire

C’est à l’occasion d’un séjour à Azay le Rideau que nous fîmes l’emplette de ce fort volume consacré à la Loire par l’écrivaine Danièle Sallenave. Et certes , la première image qui vient c’est celle de la Loire en Touraine au cours ourlé de châteaux plus beaux les uns que les autres , mais on ne doit pas oublier , et le livre nous le rappelle , que la Haute Loire est aussi belle et riche en paysages et même son berceau , le Mont Gerbier de Jonc , étrange pyramide sur les crêtes d’’Ardèche mérite le détour .Ce livre est un bon moyen de préparer un voyage .Rêvez-y , confinés !
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Jojo, le Gilet jaune

Suite au mouvement des gilets jaunes elle se pose de bonnes questions : c'est rare et remarquable pour un membre de l’intelligentsia, immortelle de surcroit. Il en faudra plus pour faire avancer le schmilblick !
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La Fraga

Danièle Sallenave a écrit un roman un peu à la façon du XIX° siècle. L'héroïne est ici une fille de pasteur: on en a rencontré bien d'autres, chez les auteurs anglais. Ici, Mary, jeune fille lisse, cultivée, consacrera sa jeunesse à éduquer et former des jeunes adolescentes issues de famille riches. Vers la trentaine, elle s'apercevra qu'elle n'a jamais vécu pour elle, et qu'elle n'a, finalement, pas de projet de vie. Elle forcera donc le destin, rompera avec le métier que lui a assigné son père, et cherchera à voler de ses propres ailes. Entre Venise et Vienne, mais aussi à Paris, à Nantes, à New York, elle tentera d'assumer cette indépendance, s'appuyant sur son intérêt pour l'art, la peinture, et son aptitude au dessin. Et cette deuxième vie lui fera connaître des moments de bonheur, et aussi des déceptions et des drames.

Danièle Sallenave maîtrise son récit: intellectuelle cultivée aux multiples facettes, elle sait parler des lieux mythiques, (Venise,.....), du monde de l'art, elle sait inscrire la vie de son héroïne dans le temps et l'Histoire. C'est son talent, et c'est aussi probablement le résultat d'un investissement important dans le travail d'écriture. Connaissant l'auteure, c'est en confiance qu'on tourne les pages, et l'on ne sera pas déçu. Peut-être toutefois le livre est-il un peu trop chargé de situations diverses et inutilement complexes, dont certaines ne sont probablement pas indispensables à la conduite du récit. On le préférerait allégé de ces passages, et l'on se contenterait de ce beau personnage, Mary, de ses initiatives, et de sa personnalité attachante, à la fois décidée et hésitante, qui justifie la lecture de ce roman.
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Le don des morts

Quiconque est féru de lecture ne pourra qu'être d'accord avec l'auteure qui pense que la littérature donne un sens à la vie et qu'il est quasi impossible de vivre sans elle. Lire un livre, c'est beaucoup plus qu'un divertissement, c'est faire l'expérience de la durée, de l'intemporalité, de la méditation, du secret, du silence, du retour sur soi, du singulier, du doute. Lire la littérature, c'est accepter ce « don des morts ».
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La Fraga

Mary Gordon, une jeune gouvernante de la Nouvelle-Angleterre, arrive à Venise en compagnie de sa pupille. Après une maladie qui va la clouer au lit et la forcer à différer son retour, elle va se prendre d'amour pour cette ville bâtie sur la mer, aux ruelles mystérieuses reliant des palais endormis. On est à la Belle Époque, alors que le tourisme n'a pas encore envahi ponts et canaux, et les nombreuses trattorias permettent encore de se nourrir à peu de frais. Pauvre, fille d'un pasteur qui ne lui a guère laissé de fortune, Mary va devoir se débrouiller pour survivre. Elle n'a encore jamais croisé l'amour, mais au fil de ses nombreuses rencontres en pays latin, le désir s'éveille et va faire d'elle une femme accomplie, au destin hors du commun. De nombreux personnages et des situations étonnantes émaillent ce beau portrait de femme, qui est en même temps un très attachant roman d'aventures et d'amour. Écrit avec justesse par une romancière en pleine possession de son talent, il tient le lecteur en haleine jusqu'au bout. Le titre se laisse deviner au fil des pages, mais ne cherchez pas dans un dictionnaire, le mot n'existe pas !
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Dictionnaire amoureux de la Loire

Avec une belle érudition, cette agrégée de lettres classiques instruit sans assommer pour mieux rappeler combien sa chère "Louère" participe de l'identité française.
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