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Critiques de Jean-Michel Maulpoix (44)
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L'hirondelle rouge

Jean-Michel Maulpois, L’hirondelle rouge - Prose poétique - 2017 - 108 pages - ⭐️⭐️⭐️⭐️



« Je continue de chercher dans mon encre les yeux de mon père, les mains de ma mère. Je m’obstine et tends l’oreille. Aucune voix, aucun chant. Les souvenirs sont faits de petits riens qui durent, de petits riens très durs en travers de la gorge. »



Ce sont de courts tableaux évoquant la vie et la mort de ses parents en même temps que sa démarche face au deuil. La poésie et le désir peut-être pourront le sauver du noir absolu. L’écriture est très belle, simple, musicale. On ne comprend peut-être pas tout, mais la musique des mots entre en nous comme un doux savoir. Alors on devine, sous le chant, l’essentiel.



Jean-Michel Maulpois, Le jour venu - Prose poétique - 2020 - 124 pages - ⭐️⭐️⭐️



C’est un peu la suite de L’hirondelle rouge. C’est encore très bien écrit mais c’est noir, très noir et très lucide sur la condition humaine. On y trouve peu de quoi espérer si ce n’est dans les mots et la poésie. L’auteur évoque encore ici la mort de ses parents, puis la sienne.



« Pourtant, il faut que tu comprennes cela : ce n’est pas nous qui possédons ce monde, c’est lui qui nous contient, nous protège comme le corps maternel abrite son enfant, comme le nid où éclôt le chant contient l’oiseau et comme la fleur contient le parfum. Ce qui s’en va, s’envole, s’échappe ou s’exhale est d’abord contenu, comme la langue dans le dedans obscur. Puis le désir entrouvre. Le vêtement bâille, l’oiseau chante ou s’envole…»
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Une histoire de bleu suivi de L'instinct du..

Un long poème sur le bleu, celui du ciel et de la mer, celui de la ligne d'horizon et des mots sur la page mais aussi celui de la Vierge et de la mort.

Tenter de dire le bleu, le saisir, et se heurter aux possibles des mots et à l'impossible de raconter une couleur. Une poésie qui touche à la synesthésie, au symbolisme et à l'essence même de l'écriture. C'était doux et apaisant de tomber dans ce bleu, de déambuler au dedans et de s'en gorger.

J'ai adoré et je poursuivrai avec grand plaisir la découverte de l'oeuvre de Maulpoix.
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Les 100 mots de la poésie

Quelle joie d'avoir eu en main un « Que sais-je ? » traitant de poésie qui ne fût pas un succinct résumé scolaire, sous forme de dissertation, des techniques de la versification, des figures de la rhétorique, ou des règles de la forme-mètre-rime-alexandrin !

Persuadé d'emblée que la quête infinie et insoluble de sa propre définition est ontologiquement liée à la poésie, ou plutôt à l'acte poétique, je suis désormais acquis à l'idée qu'une nomenclature subjective, personnelle, privée même, élaborée comme une succession de fragments en prose poétique constitue la meilleure approche pour qualifier cette étrange, immémoriale, atterrante création de musique langagière ; à condition, sans doute, d'éviter la tentation du lexique ou du dictionnaire – en somme le leurre de l'objectivation totalisante. Cette collection de cent mots, de « Acte » à « Voix », illustre un « entendement » contemporain de la poésie, de la part d'un poète sans doute plus que d'un critique [la question restant posée de se demander : « Poète, est-ce une identité, une fonction ou un état intermittent ? » (p. 89)] même si les entrées contiennent une foison de références à des poètes (et parfois des auteurs, des philosophes et autres critiques) du passé et d'ailleurs, et semblent d'ailleurs les caractériser, à l'instar de « Âme » qui renvoie successivement à Platon, à Lamartine (« cri de l'âme »), à Victor Hugo (« l'art d'apprivoiser les âmes »), à Baudelaire et à Paul Claudel...

Mon seul regret est que la « constellation de mots » n'ait pas tenu la promesse annoncée dans l'Avant-propos d'inclure des verbes « qui disent les gestes d'un travail et d'autres qui désignent des mouvements du corps et de la pensée » : peut-être cette intention d'origine s'est-elle émoussée pour ne retenir à la fin que des substantifs, un nom propre – Orphée – et les trois pronoms personnels caractéristiques : « Je », « On » et « Tu ».



J'ai été tenté de citer in extenso le fragment « Langue », qui m'interpelle le plus vivement. Cependant, j'opte pour une cit. tirée de l'entrée « Poème », qui n'est certainement pas la plus originale ni même peut-être la plus représentative du livre, mais qui donne une ouverture historique qui semble bien, pour une fois, faire œuvre de synthèse :



« Mixte de son et de sens, concentré d'images et de rythmes, parfois prouesse verbale, le poème est cet objet, "objeu" et "objoie" (Francis Ponge), fait de mots que l'on ne peut détacher de sa forme. […] Aux temps classiques, il fut pour une part le produit d'un art poétique qui lui préexistait ; aux temps romantiques, il vint exprimer et illustrer un sujet, amplifié, exalté parfois jusqu'au sublime. Aux temps modernes, il n'est souvent plus qu'un moment ou une étape d'une recherche qui le dépasse infiniment ; [...] » (p. 88)

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Boulevard des Capucines

Galerie de portraits dessinés à l’encre, comme des impressionnistes l’ont fait de leurs pinceaux, par Jean-Michel Maulpoix, auteur du si beau livre Une histoire de bleu, Boulevard des Capucines raconte un siècle où se croisent poètes, peintres, dandys de toutes sortes et bourgeoises. Un siècle à propos duquel il dit : « Le siècle a le goût des tableaux, des chromos et des trompe-l’œil autant que de la nouveauté et de l’exactitude. » Un siècle où les uns posent pour le photographe Nadar tandis que d’autres tentent de se faire leur place au soleil.



Une galerie réussie, toute en finesse et en nuances, suivie par un journal imaginaire qui l’est beaucoup moins, tant par le ton utilisé que par les descriptions et sa longueur alors que la première partie, constituée de courts textes, avait un rythme qui se trouve cassé par cet ajout.



Dommage. Il y avait ici deux livres. Vouloir les unir rend ce Boulevard des Capucines beaucoup moins fort. À moins, bien sûr, d’éviter le journal imaginaire pour ne conserver que la magie de ce siècle que Maulpoix décrit avec amour et finesse.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Une histoire de bleu suivi de L'instinct du..

Jean-Michel Maulpoix aime le bleu, le lyrisme et la poésie. Il en résulte un joli recueil en poésie/Gallimard. Voulant respecter cette harmonie, j’ai passé un certain temps à choisir un marque-page dans les tons bleus car l’art du marque-page est corrélé à celui du bien lire. La poésie en prose de Maulpoix est limpide comme un ruisseau d’été, puissante comme un océan. Le bleu, cette couleur de l’entre-deux, permet de relier l’intime à l’universel, donne « au langage le soin de courtiser l’impossible ». Car telle est peut-être la maladie lyrique de Jean-Michel Maulpoix, celle d’un être qui ne se résigne pas, qui se refuse à n’être qu’ « une créature d’aéroport », « un homme hérissé d’antennes [qui] essaie de capter son amour sur les ondes ».

Ce filigrane bleu, en somme, on peut le lire comme une note d’espoir, comme un fil précieux qui met du baume au cœur : « Tu vas dans la mer, rincé de ta mélancolie ».

Du même auteur, Pas sur la neige, tout en blancheur et un très beau site dédié à la poésie (la sienne et celle des autres) : http://www.maulpoix.net/
Lien : http://liber-libri.blogspot...
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Boulevard des Capucines

Un XIXeme siècle littéraire, artistique avec Huysmans, Nadar, Rodin, Baudelaire, Mallarmé..

Des vies parisienne et en bord de mer..
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Un dimanche après-midi dans la tête

Maulpoix le poète-prof raconte ses dimanches après-midi passés à écrire, sa vie de poète qui tente de "rassembler les traits incertains de sa propre figure". Dans ce livre "l'écriture pousse la porte des chambres du passé et invite tour à tour des silhouettes autrefois aimées, à présent anonymes, à partager son repas d'encre et de papier". Une poèsie de la mélancolie, belle et triste, mais jamais désespérée.
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L'hirondelle rouge

Cet ouvrage n'est pas un recueil de poèmes, ce n'est pas non plus un carnet de route, il s'agit d'un carnet de deuil que le poète a rédigé à l'encre noire de la tristesse, en mémoire de ses parents disparus, sur fond de souvenirs, d'états d'âme et de regrets éternels… Ce livre-refuge a le pouvoir de réveiller les douleurs du passé, provoquées par la perte des êtres chers, tout en les tempérant par la célébration du présent, de la vie, de l'espoir et du désir d'aimer.



Jean-Michel Maulpoix est un écrivain, poète et artiste, il dépeint ses sentiments avec une infinie sensibilité ; il couche les phrases sur le papier, très élégamment, parfois sensuellement, utilisant une plume à la fois tendre et émouvante qui fait envoler ses pensées, à tire-d'aile, comme l'hirondelle retrouve chaque printemps le même nid douillet. J'ai beaucoup aimé le style d'écriture employé par l'auteur dans cet opus : les poèmes en prose confèrent une tonalité douce à l'oreille, une profondeur d'expression, ils teintent les mots de couleurs chatoyantes, de rouge sur fond bleu, tel le tableau peint par Joan Miro, Hirondelle amour, dont il est fait référence dans le livre.

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Rue des fleurs

Ce recueil de poèmes de Jean Michel Maulpoix, que j'ai choisi par hasard sur la table des nouveautés de la médiathèque, m'a laissé sur ma faim.



En effet, malgré la réputation de l'auteur en tant que poète et professeur de lettres, j'ai trouvé que ses poèmes semblaient destinés à un public restreint d'initiés.

Je m'attendais à être emporté dans un tourbillon de mots, mais j'ai plutôt ressenti une lourdeur et une densité qui ont eu pour effet de me plomber sur terre. Bien que je puisse apprécier la complexité d'un poème et la finesse de l'utilisation des mots, j'ai trouvé que cela ne suffisait pas à me transporter vers un univers poétique.



En fin de compte, j'ai ressenti que la poésie de Maulpoix manquait de la qualité essentielle qui me touche dans la poésie : le partage. Pour moi, la poésie est une expérience commune, qui doit nous transporter vers des horizons lointains et nous émouvoir profondément.

Malheureusement, je n'ai pas ressenti cela dans ce recueil."



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Rue des fleurs

J'ai lu ce recueil il y a quelques jours. Je l'ai dévoré. J'ai commencé à le lire un soir, je l'ai terminé le lendemain soir. J'ai été séduite par la richesse du vocabulaire de l'auteur, et cela m'a surprise, d'ailleurs ! Je ne m'attendais pas vraiment à toutes ces phrases drôlement bien écrites dans le recueil. Je n'ai pas trouvé la plume très fluide, malgré les jolis mots que contenaient ces poèmes. J'ai donc été obligée de lire et relire et rerelire plusieurs fois les phrases pour être sûre d'avoir bien compris et bien lu, parce que bon sang de bonsoir, c'était assez abstrait et difficile à comprendre ! En somme, j'ai eu un peu de mal avec ce recueil de poèmes. Je pensais l'abandonner, mais j'avais envie de le terminer, de pouvoir ensuite dire que je l'ai lu, et ce que j'en ai pensé. C'est un joli petit recueil, une bonne lecture que je ne regrette pas, toutefois ce n'est pas un coup de cœur. C'est une lecture agréable et tendre, à lire à n'importe quelle saison selon moi, sous un gros plaid avec un chocolat chaud et un gros matou à côté, ou carrément sous les cocotiers. J'ai profité d'un voyage avec ma famille pour le découvrir, c'est donc chose faite !

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Rue des fleurs

Très beau recueil, comme je les aime, qui parvient à créer, dans des textes très courts, une défamiliarisation du quotidien avec des moyens très simples, comme l'illustrissime Jaccottet ou le tout aussi digne d'être connu Vandenschrick, par exemple. Une situation quotidienne se prend dans les rêts du langage pour devenir une chose étrange, inexplorée, et pourtant familière. Du grand art.
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ne cherchez plus mon coeur

Il y a comme ça, pour chacun je pense, des écritures qui vous parlent, dans lequel on se coule, que l'on voudrait croire voix à vous seul (ou seule) adressée, presque comme venant d'un vous qui en serait capable. Et l'on est un peu bouche ouverte, mais en même temps si bien, on reconnaît, et en même temps on pense mais oui, c'est ça, j'aurais pas su.

Enfin, en clair, j'aime, sans pouvoir analyser. Juste cette exactitude, cette tension sans effort apparent, cette tristesse qui se berce, cette faculté d'émerveillement, la simplicité des choses, la délicatesse et le travail du regard.

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Une histoire de bleu suivi de L'instinct du..

Dialogue entre l'homme, son regard et le bleu de la mer.Une histoire de bleu en fait voir de toutes les couleurs à la conscience du lecteur happée par ces poèmes en prose où il est dit que «le bleu ne fait pas de bruit», parce qu'il est «timide» et volontiers enclin «à la disparition», à l'évasion. Jean-Michel Maulpoix nous fait voyager entre le réel et le voyage de l'âme.
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Une histoire de bleu

Tout ce bleu ne cache pas les bleus dont ce poète a couvert son épouse Laure Helms! Il vient d'être jugé coupable et avoue avoir trouvé son énergie créatrice dans le fait de battre son épouse tout comme Verlaine ou Picasso...Cessons de ne voir dans le bleu qu'un ciel sans nuage!

Pour retrouver le procès de JMP voir Zone Critique, Médiapart, Le Figaro, les DNA, l'Université de Strasbourg....

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Chutes de pluie fine

- CHUTES DE PLUIE FINE -



Un recueil de Poésie qui m'a fait voyager dans les quartes coins du mondes. J'ai trouvée cela magnifique les phrases, les citations et comment l'auteur décris les paysages. J'ai même un moment crue que j'étais à Rio !

Je le conseil vivement, cela à était pour moi une découverte cette auteur qui a gagnée le prix goncourt de Poésie 2022.



Carlaines
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Le jardin sous la neige

Des pas sur la neige (1910), et à la contemplation des toiles de peintres impressionnistes – Sisley, Monet, qui aimaient représenter des jardins enneigés. Le poète y voit, pour l’écriture aussi, « la promesse d’un printemps que la blancheur protège ». Comme une germination secrète de graines, et l’espoir de plantes vivaces.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Rue des fleurs

Flop pour moi. Je ne suis pas entrée dans le texte, je suis clairement passé à côté. J'ai trouvé les thèmes assez sombres, je ne me suis pas évadée. La dernière série, "Rue des fleurs" exceptée car j'ai trouvé cela plus sympa : le thème y était plus léger.
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Le jour venu

Ce recueil fait suite, comme l'indique l'auteur dans la quatrième de couverture, à "L'hirondelle rouge" écrite après le décès de ses parents.

Ce recueil constitue une sorte de traversée de la douleur. Il évoque d'abord les disparus, la fin de leur vie telle que les mots en refaçonnent l'écho, puis la douleur d'être, et dans les derniers textes une forme de réconciliation avec une présence au monde nouvelle où la conscience de la finitude individuelle s'accorde au désir de goûter et sentir par les sens mais aussi par les mots ce que le monde, et la nature en particulier, donnent encore à vivre.



Comme dans "Rue des fleurs" (je ne fais référence à ce recueil que parce que c'est l'unique autre recueil de l'auteur que j'aie lu), la poésie naît d'images étonnantes créées avec des mots simples. Mais il s'agit ici, non plus de vers libres, mais de prose poétique. On y trouvera quelquefois deux voix, un peu à la manière de ce qu'on trouve dans "Enfance" de Nathalie Sarraute. Le ton ici, est tout autre, évidemment mais les deux voix expriment des polarités différentes du poète.
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Pas sur la neige

j'adore la neige et ce livre lui rend hommage d'une façon très belle et poétique.

"Il neige. Et le temps marque une pause. Je songe à ces livres de contes où quelque sortilège faisait soudain sortir d'une bouche humaine des pièces d'or ou des crapauds."
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Journal d’un enfant sage

Voici le journal d'un enfant de trois ans ! Bien sûr, dès le départ, il faut accepter le pacte qui relie le lecteur à l'auteur et y voir là le regard attendri de l'écrivain que l'on devine d'ailleurs au détour des mots et des pages. J'ai aimé retrouvé la magie du premier âge et ce monde invisible et naïf qui forme la trame du quotidien. Ce n'est pas rien que d'aimer les camions-poubelles et le bleu du ciel à un âge où le langage est fait de surprises, à cet âge où l'enfant est poète malgré lui. Voilà une prose rafraîchissante qui nous fait retrouver un peu de notre propre enfance. J'ai peut-être moins apprécié la deuxième partie intitulée Leçon de choses, n'y trouvant plus vraiment le regard de l'enfant, mais ça demeure un joli livre.
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