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Critiques de Jean-Paul Dubois (1979)
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Incarcéré au pénitencier de Montréal, Paul raconte son quotidien avec Patrick Horton. Il se souvient de sa vie qui a débuté à Toulouse alors que son père et sa mère étaient encore amoureux.

Si vous aimez les rebondissements, passez votre chemin, le seul mystère du livre, révélé à la fin, c’est le pourquoi de la situation présente de Paul, en prison. En revanche, si vous aimez les personnages ou les histoires qui se dessinent par petites touches, de façon à ce que vous ne les oubliiez pas de sitôt, ce livre est fait pour vous.


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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

À moins d'être sensible aux soudains paragraphes de détails techniques ou scientifiques avec chiffres à l'appui, inutile d'attendre de ce roman un rebondissement inattendu ou une révélation décoiffante. C'est un Dubois. Avec ses ritournelles. C'est seulement le troisième livre que je lis de cet écrivain, mais j'ai envie d'ajouter : un très bon Dubois. En me calquant sur son côté cynophile, je me risque à dire qu'on y reconnaît sa patte qui a du chien. Une patte capable de faire sourire malgré la tristesse de ce récit.
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Il y a toujours une petite musique dans les romans de Jean-Paul Dubois, entre désabusement et clairvoyance, qui font qu'ils sont délectables. Et j'ai retrouvé avec bonheur dans ce dernier récit la drôlerie, la mélancolie et le sens du récit qui font le sel de ses ouvrages (l'auteur m'avait un peu perdu dans son dernier livre : trop de pelote basque!). Comme dans ses nombreux textes, il y a un Paul, un chien et une vie qui se déroule sous nos yeux (parents, épouse, compagnon de cellule nous sont dévoilés...), le tout conté avec ironie, délicatesse et un certain suspense. Une belle histoire.
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Le cas Sneijder

Avis mitigé sur ce roman mais comme j'apprécie les qualités d'auteur de Jean-Paul Dubois, je l'ai lu. Je ne m'attendais pas à cette fin que j'ai trouvée très à propos vu les caractères égocentriques de la seconde épouse et des jumeaux.

Paul est le seul survivant d'une chute d'ascenseur dans lequel, outre les autres occupants, sa fille aînée venue lui rendre visite est morte. Paul a ramené l'urne contenant les cendres de sa fille à la maison ce qui dérange son épouse Anna qui n'a jamais admis la présence de la fille de Paul. Après sa sortie du coma, sa rentrée au domicile conjugal, Paul démissionne, il éprouve des malaises dans certaines situations. Désormais, il lit tout ce qui a trait aux ascenseurs. Il change de métier et devient promeneur de chiens au grand dam de son épouse et des jumeaux avocats. Jean-Paul Dubois met l'accent sur le nombrilisme et le carriérisme de l'épouse représentative d'une société aveugle et avide de profits.



Challenge Petits plaisirs 2016
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Une vie française

Alors que Paul n’est encore qu’un enfant, le 28 septembre 1958, son frère aîné, Vincent meurt d’une péritonite aiguë. À partir de ce jour-là, Paul va grandir tout seul, au milieu de la famille.

Un tel drame peut anéantir n’importe qui et donner à la vie un tournant inattendu, mais il est difficile de faire le lien entre cette tragédie et le comportement de Paul.

J’ai du mal avec les protagonistes qui ont tout pour eux et qui traînent leur désenchantement à longueur de livres. Certes, la vie de Paul Blick a été marquée par son enfance, mais le personnage est loin d’être assez profond pour que je m’y attache. Même chose pour les autres personnages. Par conséquent, difficile de s’intéresser à leurs vies.

L’histoire se déroule en France, de la présidence de De Gaulle à celle de Chirac. La réussite du livre : nous replonger dans ses années. J’ai néanmoins regretté qu’il n’y pas plus de détails sur cette période, qu’il y ait juste un avis désenchanté sur les présidences.


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Maria est morte

J’ai découvert Dubois très tard : il y a cinq ans… « Kennedy et moi… » Inoubliable : un coup de foudre. J’avais vu le film à sa sortie… Inoubliable… En 1999, au siècle dernier donc, j’ignorais alors que ce bijou était l’adaptation d’un livre… Je crois me souvenir que c’était une époque où je ne lisais pas les livres que je voyais, l’inverse n’étant pas forcément vrai…

Après Kennedy et moi, j’ai enchaîné les Dubois. Neuf à ce jour…J’adore… Je vous expliquerai pourquoi après…

Mais, d’abord, je dois vous préciser un détail : j’ai un gros problème avec Dubois. Malgré Pierre Deladonchamps, alias Permülter « si ce livre pouvait me rapprocher de toi », malgré Thierry Lhermitte alias Sneijder, tous les héros de papier de Dubois ressemblent à Jean-Pierre Bacri… Bacri, l’élégant du désespoir, le pote que j’aurais aimé avoir… J’en ai d’autres bien sûr… Mais pas Bacri… Et c’est dommage ! Bacri qui faisait la gueule, c’était ma Maryline… Bacri me faisait rire, Bacri m’émouvait, Bacri me faisait réfléchir mais surtout j’aimais Bacri parce que, dans chacun de ses rôles, il semblait éprouver ce que j’éprouvais ou plutôt il semblait éprouver ce que je ne pouvais me résoudre à ressentir. Que pensait-il au juste de l’humanité, le vrai Bacri, celui que je considérais comme un faux misanthrope mais un vrai « Modeste » (Vous savez : Et quand il tombe amoureux fou / Y a pas de danger qu'il l’avoue / Les effusions, dame, il déteste / Selon lui, mettre en plein soleil /Son cœur ou son cul c'est pareil / C’est un modeste.) ? Ne me ressemblait-il pas ? Un matin, optimiste, pensant aux lendemains qui chantent, appréciant son prochain, un soir abattu, cerné par les cons, espèce nullement en voie d’extinction… Bacri dans la « vie » était-il ainsi ? Pas besoin de le savoir, le vrai artiste, c’est précisément celui qui transcende la réalité.

J’adore Dubois pour les mêmes raisons, l’élégance du désespoir, des phrases qui percutent le plexus scolaire… Dubois qui écrit tout haut ce que je n’ose parfois verbaliser, ce que je refuse d’envisager… Maria est morte… Le décès d’un enfant… Le plus mauvais des rêves… Dubois ose… Et, ne me dites surtout pas, c’est à ça qu’on le reconnaît… Dubois, de ce cauchemar, fait un livre… Un livre qui poisse… qui se lit d’un souffle, d’un râle plutôt… Un livre beau comme un « soleil moribond, un long soleil traînant à l’Orient »… Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ? T’es bien gentil, Alfred… T’es bien gentil Jean-Paul, mais j’ai besoin d’un peu d’espoir… Alors, j’imagine… Maria est morte, le film… Bacri… Ça va mieux… Le malaise suinte toujours, à chaque page, à chaque plan, mais mon pote est là… Mon double est là… Parce que parfois, la vie, c’est ça ! Ça pourrait être ça… Maria qui chante, Maria qui danse et puis, soudain, Maria est morte… Avoir un pote à ses côtés, un poteau pour s’appuyer si on trébuche… Bacri est là, alors, je vais jusqu’au bout… D’autant que la fin ressemble à la vie… Imprévisible, insaisissable…

J’ai aimé ? Oui !

« Mais, putain, jamais, je n’offrirai un tel bouquin. Pour rien au monde je vous conseillerai de le lire ! »

Essayez d’imaginer ce dialogue prononcé par Bacri…

Ça y est, vous y êtes ?

Super !

Finalement, peut-être, que vous devriez lire « Maria est morte »…
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Depuis une trentaine d'années...Eh oui, J.P.Dubois nous offre des livres bien écrits qui décortiquent subtilement une histoire, le passé, le présent, pas le futur; non mais des souvenirs de chagrins et de joies.

La géographie de ce roman s'étire de Toulouse au Canada jusqu'au Danemark.

Un homme est incarcéré à Montréal pour des faits qui se révéleront doucement au fil des pages.Il a pour compagnon de cellule un Hell' s Angel ultra violent , mais auquel il s'attachera. Dans ce temps il explique le désastre qui l'a conduit là.Il remonte à son enfance, ses parents, sa propre vie qui tournait tranquillement avec son épouse mi-indienne, mi-irlandaise et leur chien .Il est devenu intendant dune résidence, bonheur tranquille.

Mais comme bien souvent le malheur rôde, et parfois la bêtise peut venir à bout des nerfs d'un brave homme. C'est tout ce qui fait la puissance romanesque de J.P.Dubois, pas de misérabilisme, beaucoup d'ironie, et une histoire qui se tient., qui veut consoler.D'où le titre.

J'espère pour lui que demain le Goncourt lui sera favorable.
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Formidable !!!

Ce très joli titre trouve une magnifique démonstration dès les premières pages : Paul, notre protagoniste tranquille et résilient, y partage une (petite) cellule avec un géant tatoué dingue de Harley, prêt à "ouvrir en deux" dès sa sortie de prison une bonne moitié de la population...

Fils d'un pasteur danois et d'une pasionaria toulousaine, Paul est parti retrouver son père au Québec et il est tombé en amour avec ses habitants francs, simples et sans chichis. Il y découvrira aussi la femme de sa vie et une chienne bouleversante. Malheureusement le bonheur est fragile et sa vie va s'effondrer...

Un magnifique roman drôle, sensible et pétri d’humanité où on ne s’ennuie pas une seconde !!!

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L'Origine des larmes

Toute une vie avec la mort.



On a connu Jean-Paul Dubois drôle. Et même très drôle. Il nous revient sombre. Et même très sombre. Mais brillant. Car quelqu’un qui dans un même livre peut faire cohabiter Coleridge, a Kempis, Hammarskjöld, Van Ruysadel et j’en passe sans perdre son lecteur ne peut être que brillant.



Dans l’origine des larmes, Dubois nous propose de passer une année avec Paul Sorensen, judiciairement contraint d’une injonction de soins après avoir re-tué son père, expérience de « musculation mémorielle » pour un homme à qui on a dit petit : « Tu es marqué par la mort. Tu devras toute ta vie apprendre avec elle. »



Cette contrainte qui se veut libératoire ne va faire que rouvrir en dix séances les plaies d’une vie sordide, comme les vannes d’un barrage trop longtemps contenu, pour mieux laisser se déverser les flots humides des larmes jamais coulées.



« Je sais ce que je dis. Je connais l’origine des larmes. »



Dehors, le ciel n’en finit pas de se déchainer en cette année 2031 où le dérèglement climatique est à son climax : « Les égouts ne peuvent plus rien avaler, les canalisations débordent et la terre, gorgée, n’absorbe plus rien. »



Dedans, Paul est à peu près dans le même état, égrenant la litanie de ses morts, marqueurs d’une vie passée sous le joug de Lanski, père inhumain, violent, escroc, manipulateur, oppresseur, qui n’est pas sans rappeler parfois celui de Chalandon dans sa mythomanie. Mais en plus destructeur.



« Water, water everywhere, nor any drop to drink.”, disait le vieux marin. Ou quand la mort étrangle toute la vie autour de toi, comment réussir à exister ?



Un livre sombre, parcours sordide avec la mort qui n’aura cessé d’accompagner la non-vie de Paul ; un livre érudit, intelligent, au style travaillé mais toujours accessible ; un livre prenant et touchant, qui fait passer Paul de petit fils de secrétaire général de l’ONU à interlocuteur d’U.No, l’IA devenue son seul ami.



Un livre qui ne s’oublie pas une fois refermé. Brillant, je vous dis.

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Si ce livre pouvait me rapprocher de toi

« Il est temps que je change ma vie. Cette vie qui n’avance pas et ne mène à rien. Je veux plonger les mains dans l’eau claire comme le faisait mon père. » Raymond Carver.



Si ce livre m’a rapproché de toi c’est d’abord par son style classieux et ses phrases bien écrites. C’est un pur bonheur de lire un roman où les idées énoncées déclenchent des myriades d’images que l’on peut immédiatement pénétrer et classer au rayonnage intime dans les cases « sensibles » ou dans les tiroirs « souvenirs » des fichiers « mémoire » de son disque interne qu’il soit dur ou moelleux.



« Un livre n’a jamais rendu meilleur. Ni celui qui l’écrit, ni celui qui le lit. »



Néanmoins un livre éclaire, un livre enseigne, éduque, soigne, sème, cultive, surtout si il raconte une quête de soi, une quête de toi.



Et si ce livre était destiné à un proche ? Pourquoi pas à son père disparu ? C’est le clapot de l’eau, le bruissement des arbres, le vent qui s’engouffre dans une faille, le bruit du parquet qui craque des lieux qu’il a fréquentés, des maisons qu’il a habitées qui répondraient aux questions que tu te poses et que tu confierais à ton livre qui tente de rapprocher.

As-tu imaginé que ces réponses pourraient convenir à une multitude de gens et contenir les clés des serrures d’affection ou des cadenas de malaise verrouillés depuis des lustres ?



Parler de quelqu’un, c’est l’empêcher de mourir le temps d’un instant. Ecrire sur quelqu’un c’est autoriser à faire renaître sa vie, à dévoiler une part de son intimité pour l’éternité.

C’est aussi, à travers lui, exprimer qui tu es. T’échapper de ton passé. Montrer comment tu as évolué. T’évader de toi-même. Excuser ou brandir ce que tu es devenu. Grâce à lui ou à cause de lui.

Et finalement, accomplir quelque chose dont il aurait été fier comme un trophée. Quelque chose d’entier, toi qui n’en a jamais trop fait.



Ce livre est un peu tout ça, du moins c’est ce que j’y ai lu.

Ce n’était pas ma quête mais ce livre m’a tout de même rapproché de lui.



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13 à table ! 2022

le cru 2022 a pris pour thème les vacances, on pense à une période libératrice, festive... Ce qui ne sera évidemment pas le cas dans certaines des nouvelles présentées.



Je ne vais pas faire un inventaire de mon ressenti concernant chacune d'entre elles, c'est pénible à lire et peu intéressant. Comme pour les autres parutions, certains textes se détachent, quelques-uns seront vite oubliés.



Sur mon podium personnel , qui n'engage bien sûr que moi, la médaille d'or revient à " Génie et Magnificent" de Tatiana de Rosnay, les deux vieilles dames indignes qui se retrouvent et retrouvent aussi le goût de la vie , notamment en évoquant des vacances communes, alors qu'elles étaient adolescentes, m'ont beaucoup plu. La médaille d'argent , je l'attribue au " Fugitif" de Tonino Benaquista, ce rôle de figuration qui se révèle un symbole est fort émouvant...Enfin, médaille de bronze à " La nuit de juillet" d'un auteur que je découvre, Étienne de Montety. Il fait référence à l'été 1982, et mes souvenirs très forts s'associent à ceux de la jeune fille , personnage principal: coupe du monde de football, Genghini ( j'étais fan...) , alors que je passais l'oral du CAPES à Paris, dans une ambiance électrique, et en plus il est question d'Elisabeth Barbier, dont j ai adoré " Les gens de Mogador" et de " J'ai quinze ans et ne veux pas mourir" de Christine Arnorthy. Je me suis reconnue dans cette période...Vous voyez, très subjectif, mon podium!



Romain Puertolas amuse et inquiète avec son speed-dating .Karine Giebel fait dans l'horrible, Leila Slimani dans l'ambigu et le cruel. Marie-Hélène Lafon présente des étés inoubliables à la campagne...mais arrêtons-nous là.



Ce qui est essentiel, c'est cette solidarité toujours présente, à laquelle, nous, lecteurs, pouvons nous associer. Alors, achetez ce recueil ! Il mérite toute votre attention!
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Parfois je ris tout seul

Parfois je ris tout seul...



AVERTISSEMENT : le titre de ce livre est totalement fictif





aucune ressemblance avec un lecteur... bla bla bla... bla bla bla...



De cela, tu t'en doutais avant. Mais l'époque que nous vivons mérite donc ce préambule, pour éviter toute velléité à procès intenté. Parfois je ris tout seul est une élucubration probablement sous emprise de l'alcool de la part de l'auteur, parce que je ne ris jamais, seul ou accompagné. C'est bien connu. Je ne ris jamais, j'ai la gueule triste comme d'autres ont l'amour triste, moi c'est la vie, tout court. Alors, tu vas me dire pourquoi ai-je entrepris la lecture d'un tel bouquin, dont le titre feel-good ne te ressemble guère.



Et finalement, après moult hésitations et bières, j'ai ouvert les premières pages, elles se lisent vite, nettement plus vite qu'une première gorgée de bière qui épanche la blancheur de sa mousse sur mes lèvres asséchés. Oui, j'ai les lèvres sèches, pas toi ? Et j'y ai pris un certain plaisir, non pas de voir ces lèvres s’humidifier mais de lire ces petits mots. De minuscules écrits, une page ou deux maximum, genre pensées instantanées dans lesquels j'y ai pioché quelques moments de spleen, des situations absurdes, des passages cyniques, mes maux du quotidien.



Le sujet de prédilection, l'absurdité de l'instant ou le triste destin de la vie de couple à l'image de ce bouquet fané sur la couverture. Les défauts de ma femme, ceux de toutes les femmes, mes penchants misogynes, mes dérapages au quotidien, la tristesse qui me colle à la peau. Oui, ce livre parle de moi, le pauvre type qui fantasme sur une brune en talons aiguilles, le pauvre type qui a peur de se regarder dans le miroir, un reflet à faire peur les belles brunes, autant que le silence d'un homme dans le lit d'une femme après l'amour - ou avant - brune ou blonde. Une nouvelle Ford, le bruit d'une tondeuse, un téléphone qui sonne ou pas, des heures qui s'écoulent à Tokyo dans un hôpital ou dans une chambre d'hôtel, la rencontre d'un chien, d'un ours ou d'une langouste, bref y'a du tout et surtout du n'importe quoi qui que peu importe car



Parfois je bois tout seul.

Parfois je lis tout seul.

Parfois je ris tout seul...

(Rayer les mention inutiles)
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

C'est l'histoire d'un mec.

Un mec normal, gentil et tout. Qui s'occupe bien de son immeuble où il est concierge. Qui rend service. Qui en fait plus que ce qu'on lui demande. Qui s'occupe des vieux qui sont tout seuls. Un vrai gentil quoi. Mais un mec qui n’a pas de chance...



Paul Hansen purge une peine de prison de deux ans, à Montréal. Son compagnon de cellule, Horton, lui y est incarcéré pour meurtre.

Tour à tour, le roman passera de l'un à l'autre pour apprendre à les connaître et à découvrir pourquoi ils y sont. le lecteur jonglera également entre passé et présent pour cerner la personnalité de chacun d'eux, mais surtout celle d'Hansen, ex-super-intendant de l'immeuble Excelsior de Montréal.

Le lecteur voyagera aussi de la France au Jutland (par son père danois) en passant par le Canada.



Beaucoup d'humour dans ce roman qui se lit facilement, beaucoup de bons sentiments (être fils de pasteur doit laisser des traces...) mais aussi beaucoup d'invraisemblance qui gâche le plaisir de lecture. Bref un roman sympathique mais pas inoubliable !

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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Le livre dont on voudrait qu'il continue, qu'il ne s'arrête jamais, qu'il continue de nous procurer cette même sensation mêlée, douce-amère, de bonheur, de nostalgie, d'empathie pour nos frères humains, d'amour pur, je ne sais comment qualifier tous ces sentiments qui traversent le lecteur. Qui m'ont agité, moi.

Côté Nostalgie, Jean-Paul Dubois rappelle l'importance qu'avaient il n'y a pas si longtemps, le cinéma, La Hi Fi, L'orgue Hammond et sa cabine Leslie déroulant la nappe d'orgue de A whiter Shade of Pale des Procol Harum.

Il évoque aussi, le Seuil de Naurouze, la DS19, « (…) les crachotements des 33 tours labourés par des rivières de diamant. », Deep throat et les cinémas porno.

Il n'est pas dans le c'était mieux avant mais dans le c'est comme ça maintenant mais au fonds ça ne change pas grand-chose. Les mêmes conneries se reproduisent dans les mêmes circonstances.

Une société où l'administration du travail passe avant le travail lui-même. Paul réalise son travail avec compétence mais ne répond pas aux contraintes d'un cahier des charges aussi absurde qu'hypocrite dont l'objectif est plus de le contrôler lui, de veiller au respect d'un budget inadapté, que de s'assurer de la qualité des tâches qu'il accomplit pourtant avec brio. Air connu.

Côté frères humains, il met en scène des personnages étonnants - un pasteur danois marié à une gérante toulousaine de salle de cinéma d'art et d'essai, un fils de pasteur gardien d'une résidence, un Hell's en prison pour meurtre, l'organiste Gérard LeBlond - qui en principe ne devraient pas se rencontrer et confronte leurs points de vue pour en faire jaillir la lumière.

Voir Patrick Horton le Hell's meurtrier exposer sa théorie sur les subprimes est bluffant, parce qu'au fond il expose ce que les spécialistes nous assènent avec leur voix feutrée et leur vocabulaire techno sans le panache d'Horton. Avec lui on jubile, avec eux on s'ennuie…

Avec Dubois, chaque personnage retrouve sa part d'humanité, exposant sa face cachée, ombre ou lumière qu'il s'efforce d'occulter lorsqu'il joue le rôle social qui lui est assigné.

Les objets aussi ont leur part d'humanité, la NSU Ro 80 à moteur rotatif Wankel du pasteur, la Harley « Fat Boy » du Hell's, l'orgue Hammond B3, la chaîne Hi Fi Marantz et ses enceintes JBL, l'avion Beaver modèle 1947 de Winona.

Paul Hansen lui croit à l'amour de Winona, à la fidélité aveugle de sa chienne Nouk à sa capacité à équilibre le PH des 230000 litres d'eau de la piscine de l'Excelsior, l'immeuble dont il est le gardien et le factotum.

Enfin, et ce n'est pas la moindre de ses qualités, Dubois a le sens de la formule. Ces phrases ciselées sonneraient

chez d'autres comme des aphorismes convenus, avec lui, elles sont posées à des endroits de l'histoire, dans la bouche d'un personnage au moment précis qui en fait une formule des plus percutantes.

Exemples :

« Ses sornettes (…) tournaient en rond depuis des siècles sur le phonographe des prophètes. » pense Paul de son père pasteur.

« La vie est beaucoup trop courte et précieuse pour accepter de la ralentir dans les files d'attente des problèmes subalternes. » dit-il encore.

Dans sa cellule, regardant Patrick Horton poser une serviette blanche sur la cuvette des WC après avoir déposé sa contribution : « (…) un linge immaculé (…) qui sonnait un peu pour moi comme la fin d'un office et un ite missa est. »

Le pasteur cite André Gide à son fils Paul : « Je ne suis qu'un petit garçon qui s'amuse, doublé d'un pasteur qui l'ennuie. » -« Avec leurs couronnes de privilèges, vos présidents et vous petits marquis ressemblent tellement plus à des rois que notre pauvre reine Margrethe II. » pense-t-il de la France.

Nous sommes Paul. L'homme multidimensionnel dont l'unique objectif est de vivre sa vie, pas celle qu'on lui impose.

A méditer.


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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Le livre coup de cœur 2019. Je l’attendais sans plus oser y croire. Tous les ans, à partir de la rentrée littéraire, je cherche la perle rare à élire dans mon panthéon de la littérature française contemporaine. Il faut beaucoup de qualités et surtout pas de conflit avec certaines de mes marottes . . . Je l’ai trouvé cette année, il était temps . . .

Belle écriture, intérêt du thème, originalité du traitement, une vraie trame, des personnages crédibles. . .

En plus, Jean Paul Dubois nous a épargné la litanie de sa bande son personnelle ; il semble ne pas avoir besoin, lui, de convaincre ses lecteurs qu’il écoute telle ou telle musique, ce qui est de plus en plus rare hélas…

Un vrai roman, à cheval sur deux lieux différents, du Sud de la France au Québec, avec de petites excursions Danoise.

Un vrai héro central dont on se demande, au fil de la narration, pourquoi il raconte son histoire de là où il se trouve tellement son caractère ne permet pas de supposer, pendant une grande partie du roman, la cause probable de sa situation.

Une double temporalité, qui permet de maintenir à un haut niveau un intérêt qui ne retombe jamais.

Des personnages secondaires tout sauf secondaires tellement leur présence est palpable, chacun d’entre eux apportant un éclairage sur la personnalité du narrateur. Ces interactions fortes, réelles comme imaginaires, au présent comme au passé, font mouche à tous les coups : qu’il s’agisse de l’animisme de Winona ou de la foi vacillante du pasteur en passant par l’attachement de Nouk, l’univers entier de ce roman semble nous parler.

Bref une narration maîtrisée de main de maître. A lire absolument.

Un Goncourt?

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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Titre : Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon

Auteur : Jean-Paul Dubois

Année : 2019

Editeur : Editions de l'Olivier

Résumé : Paul Hansen est incarcéré dans la prison provinciale de Montréal. À ses côtés, dans une cellule sinistre, Horton, un hells angels tombé pour meurtre plusieurs années auparavant. Comment la vie de Paul, fils d'un pasteur danois et concierge d'un immeuble, a-t-elle pu basculer ? Comment cet homme tranquille a-t-il pu être condamné à deux longues années de prison ?

Mon humble avis : J'aime bien Jean-Paul Dubois. Je l'ai même beaucoup aimé à la fin du siècle dernier - putain, le coup de vieux -  avec sa série d'essais sur l'Amérique notamment. Je garde moins de souvenirs de ses romans, alors quand j'ai entendu  la pluie d'éloges qui tombait sur son nouveau texte, je me suis dis qu'il était temps de me replonger dans un bouquin de cet auteur prolifique. Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon est une maxime employée par le père de Paul, l'un des personnages centraux de ce roman. Un homme brisé par la séparation, ruiné par son addiction au jeu, un homme qui a perdu la foi. Son fils connaîtra lui aussi sa litanie de déconvenues, de drames, avec la perte de la femme qu'il aimait tant, dans un tragique accident d'avion. Evidemment cette suite d'événements influeront sur le destin de Paul et rien de tout cela ne sera finalement étranger à sa présence dans une cellule de pénitencier. À lire ces quelques lignes vous en déduisez certainement que ce bouquin est un drame, mais il n'en est rien et c'est mal connaître Jean-Paul Dubois. À la manière du grand John Irving des années 80, l'auteur pose un regard bienveillant et tendre sur ses personnages et ne se départit jamais d'un humour distancié et salutaire. Oui, on rit beaucoup dans ce livre, on rit de ce chef des hells angels qui tourne de l'oeil à chaque fois qu'il doit se faire couper les cheveux, on rit - parfois jaune - devant les lâchetés, les petites méchancetés de cette ribambelle de copropriétaires qui emploient Paul, on s'amuse de leur bêtise crasse, de leur mesquinerie. Quelques mots d'une chanson de Souchon me revenait sans cesse à l'esprit en lisant ce livre : on va tous pareil moyen, moyen, la grande aventure tintin. Car Dubois n'est jamais aussi bon que dans les passages où il décrit le quotidien de Paul, sa façon à lui de résister à la bêtise ambiante, sa dignité, sa façon de rester droit, altruiste, dans un monde qui lui échappe, sa façon de courber l'échine jusqu'au dénouement final et la toute petite revanche que finira par lui offrir la vie. C'est tendre, toujours, nostalgique souvent, cruel aussi, comme la vie de Paul Hansen et comme nos vies à tous. Un beau roman, tout simplement.

J'achète ? : Oui car au-delà d'une belle écriture, ciselée et précise, ce portrait d'un homme est empreint d'une bienveillance et d'un humour précieux. À la manière de Richard Russo - et la comparaison est volontairement flatteuse - , Dubois dresse le portrait d'une poignée d'hommes et de femmes, avec leurs désirs, leurs morales et leur façon d'habiter le monde. Brillant.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Une vie française

J'adore ces livres qui une fois refermés laissent planer un doute sur les quelques jours qu'on vient de passer ensemble : est-ce que j'ai lu un livre ou vu un film ?

C'est beau, c'est bien écrit, c'est fluide, c'est attachant.



J'ai beaucoup aimé la profondeur des personnages, l'histoire de la France de la 2nde moitié du XXe siècle n'est qu'une trame de fond, des images sur un poste de télévision noir et blanc ; et tant mieux car j'avais pensé en lisant la 4eme que ce serait plus scolaire, plus chronologique.



Bref, un très bon roman pour un très bon moment.
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon est un excellent titre qui résume à lui seul la teneur de ce livre. Le début de la critique de Latina nous présente l'auteur en quelques lignes et combien nous aurons de plaisir à le découvrir ; aussi, lisez-le, vous aimerez, autant que les nombreuses critiques en témoignent.
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Tous les hommes n'habitent pas le monde de ..

Un bon moment de lecture que ce livre de Jean-Paul Dubois. L'auteur a réussi à me maintenir dans une sorte de mélancolie douce durant tout le temps que je tournais les pages de son roman. J'y ai trouvé la nostalgie des moments heureux qui passent et graves un souvenir indélébiles dans nos cœurs et nos mémoires, la fugacité du bonheur que le destin, cruel et impitoyable balaye si facilement.
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Kennedy et moi

L'émission littéraire se déroule tranquillement tâchant d'endormir les rares téléspectateurs toujours attentifs à cette heure avancée. C'est au tour de Samuel Polaris de présenter son dernier roman, le dixième d'une production restée anonyme. Et là, ça déraille, le présentateur en perdrait presque son éternel sourire. L'écrivain reste muet, ne répond à aucune de ses questions et, au terme de l'entretien, pousse un cri terrifiant. Après ce drôle d'incident, Polaris se retire dans sa maison construite au bord de l'océan. Il n'écrit plus, épuisant le cours de ses journées à paresser dans son bureau, prostré et silencieux. Il déteste ce que sont devenus ses enfants : sa fille, cupide, se destine à une carrière d'orthodontiste ; ses fils se replient dans leur gémellité et leur passion pour l'informatique. Quant à sa femme, elle a repris son activité d'orthophoniste pour subvenir aux besoins de la famille et entretient une relation adultère avec un collègue. Samuel Polaris s'englue dans sa lassitude jusqu'au jour où il se révolte contre le cours des choses. Commence alors la reconquête de sa dignité qu'il regagne à la force de ses dents et grâce à quelques mauvais tours. Il débute également une fixation sur la montre de son psychanalyste, un objet au destin insolite, mais surtout incertain, qui symbolise le doute.



Un romancier dépressif en panne d'écriture… le sujet est loin d'être original mais « Kennedy et moi » se démarque par son charme. L'écriture est fluide et l'histoire est agréable à lire, pleine de passages mordants. Me voilà rassuré par Jean-Paul Dubois. Son dernier roman, distingué par le prix Goncourt, m'avait semblé trop gentillet. J'ai apprécié ce récit plein de légèreté et de cynisme.

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