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Citations de Jeanne Benameur (2356)


J'ai confiance.
Quand il y a un mur de livres dans une pièce je me sens à l'abri. Plus sûre que derrière n'importe quelle porte blindée.
Les armées n'ont jamais protégé personne du malheur. Elles protègent les pays. Elles protègent les intérêts. Elles protègent les frontières.
Mais notre frontière à nous, qui la protège ?
Qui nous permet de rester humain, à l'intérieur de nous ?
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Quand elle me parle, elle me regarde droit dans les yeux. Les autres n'existent plus. Son regard m'a frappé dès le premier entretien. J'ai pensé à une grotte, à un fond sous-marin ou à un sous-bois, des endroits ombreux où on s'aventure avec la sensation d'être entouré, protégé et en même temps avec le sentiment d'un risque, inexplicable.
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Luce marche.
Devant la tombe , elle se dresse bien droite.
Les mots sont vivants.
Elle parle, elle, Luce.
Elle commence par son nom. Entier.
...

Quand elle a achevé, elle se penche, creuse dans la terre un tout petit trou.
Elle y dépose sa dent, reste un temps accroupie puis s'en va
Page 80
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Il y a des jours bénis où la vie est ainsi, intéressante, même dans ses détails les plus prosaïques. Tout a une saveur, une couleur. C'est rare. Il faut en profiter.
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Ce que j'imagine est aussi vrai que la réalité. Et c'est ma vie. C'est le risque de la liberté grande. Je peux le prendre parce que la langue me tient.
J'imagine.
Pour chacun de nous.
Pour que se reconnaissent en chacun de nous les paroles oubliées et secrètes.
Pour que se retrouve comme dans un songe la langue tue, la langue d'avant les langues, celle qui n'a ni nom ni pays et qui appartient à tous.
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Elle ignorait qu'elle avait tant et tant de phrases inscrites, à l'intérieur d'elle. Sous la peau.
Des passages entiers.
Comme des blocs de falaise usée qui s'écroulent.
En même temps qu'elle délivre dans l'air tout ce que
les livres lui ont appris de l'amour, elle pleure.
C'est tout
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Bruno, c'est son océan.
Si un jour il s'écarte d'elle alors il n'y aura plus rien pour relier son corps au monde et elle sera devenue une île. Inabordable.
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Quand mon père est mort. Quand mon père est mort. Une phrase qui commence par ça. Je n'ai pas de suite. Je suis une fille sans suite ? Une fille qui n'arrive pas à suivre.
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La rage c’est de ne pas réussir à aimer ce qu’on désire.
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Les émigrants ne cherchent pas à conquérir des territoires. Ils cherchent à conquérir le plus profond d'eux-mêmes parce qu'il n'y a pas d'autre façon de continuer à vivre lorsqu'on quitte tout.
Ils dérangeront le monde où ils posent le pied par cette quête même.
Oui, ils dérangeront le monde comme le font les poètes quand leur vie même devient poème.
Ils dérangeront le monde parce qu'ils rappelleront à chacune et à chacun, par leur arrachement consenti et leur quête, que chaque vie est un poème après tout et qu'il faut connaître le manque pour que le poème sonne juste.
Ce sera leur épreuve de toute une vie car lorsqu'on dérange le monde, il est difficile d'y trouver une place.
Mais leur vaillance est grande.
Il y a tant de rêves dans les pas des émigrants qu'ils éveilleront les rêves dormants à l'intérieur des maisons. Cela effraiera peut-être des coeurs endormis. Des portes resteront closes. Mais ceux qui espéraient confusément, ceux qui sentaient que la vie ne doit pas s'endormir trop longtemps, regarderont à la fenêtre. Ils entrouvriront leurs portes et leur coeur battra plus fort.
Les émigrants annoncent que c'est un temps nouveau qui commence.
Un monde où pour mener et le souffle et le pas, il n'y a plus que la confiance.
Ils apportent avec eux le monde qui va, le monde qui dit que les maisons et tout ce qu'on amasse n'est bon qu'à rassurer nos existences si brèves.
Un monde qui est prêt à apprendre une langue nouvelle, même si la peur de perdre sa langue première fait vaciller les sons dans les gorges.
Un monde qui sait que rien n'appartient à personne sur cette terre, sauf la vie.
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Que sommes-nous devenus pour que d'autres humains aient le pouvoir de nous ouvrir un pays ou de nous renvoyer là où il n'y a plus de "chez nous" ? C'est quoi une frontière ?
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Les paroles appartiennent à tous.
Il n'y a que notre silence qui est unique.
Il nous appartient. Seulement à nous.
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Marcher, marcher encore. Ne plus penser à rien, laisser la mécanique des jambes le porter; les branches dans les arbres dans la lumière qui dessinent les entrelacs compliqués et lui. Se perdre dans les motifs, les verts intense, presque bleu foncés des frondaisons.
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Quand on laisse la souffrance vous prendre trop longtemps, on finit par être paresseux de sa propre vie.
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Le bonheur qui dépend du retour de quelqu'un c'est fragile.
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On dit "prendre son temps", ou bien "je n'ai pas le temps". Moi aussi j'ai dit ces phrases-là, comme tout le monde. Et comme c'est faux. On ne peut ni prendre ni perdre ni avoir le temps. Le temps n'est pas un objet, on le sait bien pourtant.
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Dans les rêves les morts comme les vivants n'ont pas d'âge.
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Jeanne Benameur
La lecture fait d'elle dans cet aéroport agité une vraie reine solitaire et heureuse.(p.46 --"La Patience des traces"- Actes Sud,2022 )
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Qu'est-ce qui fait se lever chaque matin et affronter le jour, travailler, aimer alors qu'on sait que tout cela s'arrêtera. Forcément.
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Le vin chaud lui fait une peau d'été à l'intérieur. Elle en commande un autre. Elle retrouve la sensation pénétrante de la chaleur que diffusaient de ses reins jusqu'à ses épaules les pierres saturées de soleil, quand, petite, elle restait adossée au muret qui entourait leur jardin, le regard perdu sur le chemin et la falaise.
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