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Critiques de Jim Harrison (1059)
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Légendes d'automne

Très décevant.

Je venais de finir La Trilogie des confins de C. McCarthy, et j'espérais aussi bien...

C'est loin d'être le cas. C'est la nième moûture d'une histoire tragique de héros américain taiseux, ami des chevaux et des Indiens (qui n'ont jamais de nom), et idolâtré de tous, en particulier de femmes qui sont malheureusement soit folles, soit promises à une mort rapide — cela évite d'avoir à en faire de vrais personnages, ce qui est manifestement hors de portée pour JH.

Côté poésie du monde sauvage, ça ne vaut pas un seul paragraphe de McCarthy...
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La Fille du fermier

Sarah habite le Montana où son père est fermier. C'est un homme taciturne meurtri par la guerre du Vietnam. Il instruit et éduque sa fille. Sa mère est une femme évangéliste très croyante qui réfute bon nombre de vérités scientifiques. Heureusement son père est là pour contrebalancer. Sarah a appris à jouer du piano avec sa grand-mère férue de musique classique et elle lit beaucoup également. Elle est solitaire et passe une partie de son temps avec Old Tim, un vieux cow-boy qui habite près de chez eux. Il va lui apprendre la nature, la chasse et aussi les hommes. Elle grandit très vite, apprend à se méfier des cow-boys réputés violeurs.

C'est un beau portrait de jeune femme à la fois instruite et sauvageonne que nous livre Jim Harrison. C'est ma première rencontre avec cet auteur. J'ai aimé l'écriture fluide et sans fard.
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Le Vieux Saltimbanque

Réhabilitons le cochon car sa réputation est bien loin de celle qu'il mérite pour avoir inspiré de belles pages de cette autobiographie. En effet, vous ne le savez peut-être pas, mais Jim Harrison, le grand poète et romancier a élevé des cochons pour subvenir à ses besoins et continuer à écrire lors des périodes de vaches maigres où il tirait le diable par la queue. Il nous apprend même que les cochons étaient beaucoup plus intéressants que ses meilleurs amis. Et connaissez-vous d'autres grands écrivains promenant leur cochon dans la campagne en fin d'après-midi pour réfléchir à son roman en cours ou au prochain ?

Dans cette autobiographie quelque peu décousue, mais on lui pardonne tout, c'est sa liberté, Jim Harrison nous apprend comment il a perdu son œil gauche à l'âge de sept ans, et la blessure que fut la perte accidentelle de son père et de sa sœur. Avec beaucoup d'humilité, certains passages n'étant pas très glorieux et une bonne dose d'auto-dérision, il nous raconte une succession d'anecdotes, ses déboires financiers, son rapport à l'argent, aux femmes, à l'alcool ou ses périodes de dépression.

J'ai eu l'occasion de voir l'an dernier le superbe film documentaire de François Busnel sur ce monument de la littérature américaine intitulé "Seule la terre est éternelle". En croisant mes lectures et le film, je ne peux qu'éprouver une grande sympathie, voire une affection pour lui, malgré ses fêlures ou plutôt grâce à elles.

Une phrase du film me revient en guise d'épitaphe : "Nous aimions la terre mais n'avons pas pu rester".



Challenge Multi-Défis 2023.

Challenge Riquiqui 2023.

Challenge ABC 2022/2023.
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Aristocrates sauvages

Penser la nature.

Les précieuses éditions Wildproject diffusent depuis 2009 la pensée écologiste hors des carcans technocratiques ou scientifiques avec l'espoir, comme Gaïa, de percoler en profondeur dans les strates des intelligences humaines. Dans leur collection « Tête nue », elles rééditent en 2022 les entretiens entre Gary Snyder et Jim Harrison préalablement parus en 2011. Par ces discussions en rhizome, c'est-à-dire souterrainement nourrissantes, le lecteur fait connaissance avec deux auteurs américains majeurs, tous les deux habités par le sentiment de nature. Alors qu'Harrison se met en retrait, pose les questions, relance parfois le sujet, c'est Snyder qui développe des idées totalement intriquées à son mode de vie. Intelligence animale, méditation (laisser l'environnement agir sur soi), poésie (être attentif à l'aspect divin de l'ordinaire), parcours de vie, nature du langage (« l'animalité se reflète dans la langue »), anthropologie (avec la critique de la prépondérance occidentale), biorégionalisme (défini par des communautés biologiques) sont quelques uns des thèmes abordés dans une conversation à bâtons rompus très accessible en surface, plus complexe dans l'assimilation des concepts. Dix-huit poèmes de Gary Snyder s'ensuivent. Une postface d'Antoine Wyss revient sur la poésie de Snyder ancrée dans la nature qu'il met en regard avec celle de Mallarmé toujours à la recherche quasi obsessionnelle du verbe idéal. La préface de Brice Matthieussent, grand traducteur de la littérature anglo-saxonne et notamment de Jim Harrison, insiste intelligemment sur la prise en compte politique du non humain. Un cahier photographique en noir et blanc encadre et enrichit les textes. Gary Snyder, bonze souriant, lutin vif, irradie tandis que Jim Harrison, vieil ours édenté, fait danser les ombres.
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Chien Brun - Intégrale

Quel plaisir de retrouver le meilleur protagoniste du grand et regretté Jim Harrison en un seul livre. L'histoire d'un homme asocial qui était sortit sur 6 essais au total . Un grand merci aux éditions flammarion d'avoir sorti cet intégrale.

A lire absoluement pour tout les amoureux de la nature, de la vie au grand air et de tout ceux qui aiment les histoires de personnages vivant hors la société
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Un bon jour pour mourir

Même si je reste un admirateur de Jim Harrisson, je suis un peu déçu par ce roman. J'ai aimé les grands espaces américains et la description de cette Amérique des années 60 mais je ne me suis pas identifié aux personnages. Je me suis lassé rapidement de l'enchaînement des cuites, partie de jambes en l'air et drogues. Par ailleurs, j'ai été dérangé par le côté misogyne du livre. le personnage féminin est inconsistant et est présenté uniquement comme un objet sexuel mais c'est l'époque j'imagine. Globalement, je trouve que ça a mal vieilli. Je crois que je vais relire Dalva !
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Dalva

J'aime à dire comment ce roman est arrivé dans ma PAL.Tout d'abord mon commissaire aux comptes lors d'un repas de clôture d'exercice me l'a vivement conseillé en rapport à la littérature sur les amérindiens. Ensuite, dans une foire aux livres (vendu au kilo),j'ai acheté Dalva de Jim Harrison que je ne connaissais pas du tout et que j'assimilais à Jim Morrison le chanteur des Doors.

Maintenant, venant à la lecture de cette pepite!

Eh bien oui, j'ai eu des difficultés à entrer dans ce roman et même à le reprendre.Sans doute l'absence de chapitres et le nombre de phrases ou de paragraphes, qui méritent relecture, voire réflexion et que stabilote pour choisir mes citations et les écrire sur le site et nouveau sur le cahier Babelio.

Les trois personnages principaux ,Dalva, Mickael et surtout le grand-pére

Northbridge sont des personnalités haut en couleur qui dévorent la vie par les deux bouts (comme l'auteur) et leur attachement à la nature des grands espaces américains les grandissent.Jim Harrison ,avec clairvoyance évoque également la lente destruction de la nature par l'homme blanc et ses conséquences qui deviendront bientôt désastreuses, à l'opposé de la culture indienne qui vit en harmonie avec la nature.

L'adoption est également traitée avec beaucoup de bonheur.

Ce roman, cet auteur m'ont tellement enthousiasmé que je m'en vais m'offrir "Seule la terre est éternelle" de François Busnel, le testament de Jim

Harrison.



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La recherche de l'authentique

En fin d'après-midi, j'ai passé une heure assis au creux d'un fourré en regardant les grues des sables se poser dans un grand battement d'ailes en poussant leurs merveilleux cris et grondements préhistoriques. Voilà ce qu'est la sagesse, être assis dans un fourré d'où l'on peut voir, mais où personne ne vous voit, ni les médias ni le gouvernement ni les terroristes. Une fois sorti de ce fourré, on s'offre une bouteille de vin dans sa chambre, un bandol domaine Tempier, puis on mange un dîner si médiocre qu'il ne vous évoque rien.

La seule sagesse avec laquelle j'ai été en contact dernièrement se trouve dans un livre intitulé [The Birds of Heaven] de Peter Matthiessen, dans lequel il extrapole brillamment tous les grands problèmes mondiaux en étudiant les quinze espèces de grues présentes sur Terre. Bizarrement, trois de ces espèces ont trouvé un havre de paix seulement en s'installant dans la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ce sont des oiseaux énormes, mais au pied beaucoup trop léger pour déclencher les mines terrestres mortelles qui jonchent le sol comme des bouses de vache cachées, une vraie merde explosive.

J'adore ces oiseaux; je connais depuis l'enfance quelques représentants de cette espèce. Franchement, ce que nous leur faisons subir est ce que nous nous faisons subir, par cupidité et bêtise. Il y a toujours une sagesse impondérable à rester assis une heure dans un fourré, en bannissant tant le bruit du monde que le vôtre. Ensuite, on boit son vin français, on sourit, puis on dit au plafond impénétrable qui plane au-dessus de nous tous :

"Quand en a-t-il été autrement ?"

Le gouvernement ne vous offre que des craintes.

Vous seul pouvez vous offrir la paix.
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Les jeux de la nuit

LES JEUX DE LA NUIT de JIM HARRISON

Trois nouvelles dans ce livre.

La fille du fermier.

Sarah, 15 ans, vit seule avec son père dans le Montana. Intelligente, elle a peu d’amis et joue du piano. Un jour elle croise Karl, ils chantent dansent boivent de l’alcool. Le lendemain il est parti mais Sarah réalise que les choses ont dû aller plus loin que ce qu’elle avait envisagé. La vengeance va l’habiter…

Chien brun, le retour.

Il emmène Baie, sa belle fille anormale en raison de l’alcoolisme de sa mère. Il l’éloigne illégalement de l’institution qui sous couvert de s’en occuper voulait simplement l’enfermer. Pendant ce voyage il aura l’occasion de retrouver Nora sa maîtresse, et Gretschen, son amie saphiste qui veut récupérer son sperme pour une insémination mais sans relation sexuelle ce qui le met à la torture.

Les jeux de la nuit.

Il a une quinzaine d’années, se déplace entre le Montana et le Texas et est amoureux d´Émilia jeune fille dominatrice. Ses parents vont divorcer, il décide d’aller observer les oiseaux au Mexique. Sur place il va se faire mordre par un loup et souffrir de licanthropie.

Trois nouvelles plutôt inégales, l’histoire de Sarah étant la plus intéressante, Chien Brun étant celui qu’on connaît bien, entre obsédé sexuel et alcoolique mais avec un cœur énorme, quant à la dernière je n’y trouve aucun attrait particulier, juste à noter que quelques années plus tôt il avait écrit le scénario de Wolf( qui sera joué par Nicholson) qui reprend la transformation d’un homme en loup-garou.
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Aventures d'un gourmand vagabond

Munissez-vous avant tout de votre feutre préféré et d'un joli calepin car chaque page souffle un secret. Ou une évidence : « Les hommes qui mettent le monde en pièces sont souvent des petits garçons ».

Le grand Jim ne peut cacher sa mélancolie et sa souffrance derrière une plume érudite, qui ne se veut pas que gourmande. Il faut du silence, ou la vison intérieure de l'esprit délicat d'une grouse, pour espérer reprendre son souffle après la première (ou l'énième) lecture des Aventures d'un Gourmand Vagabond.

Une oeuvre plus que mémorable, où l'homme au visage bouleversant bouscule les codes et les coeurs. Merci aussi à Brice Matthieussent pour son excellente traduction.

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La Fille du fermier

Jim Harrison, les grands espaces américains. émouvante vie de cette jeune fille qui arrive dans le Montana, rien de superflu, la nature, les animaux, la famille, quelques amis, la chasse. Mais aussi l'isolement, la brutalité, l'ignorance. La jeune fille navigue dans tout cela, joli portrait, émouvant, si réel
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Chien Brun - Intégrale

Cette intégrale aura été attendue, espérée, rêvée, presque fantasmée. Parue pourtant en 2013 aux Etats-Unis, elle jouait l’arlésienne dans sa version française. La voici enfin, la joie n’en est que plus grande.



Présentation de la bête : Chien Brun – appelé aussi CB - est un type du Michigan né de l’imagination foisonnante de Jim HARRSION en 1990. Il semble qu’à époque l’auteur n’envisage pas de lui donner vie au-delà de la première aventure. D’ailleurs, il utilise la première personne, fait raconter par Chien Bun, style qui ne sera ensuite plus du tout adopté, hormis pour un chapitre de la deuxième aventure.



Des aventures de Chien Brun, Jim HARRISON en a écrit six, toutes sous formes de novelas, c’est-à-dire le point médian entre nouvelle et roman. Ces histoires sont disséminées dans six recueils, seuls les recueils « Légendes d’automne » et « Nageur de rivière » n’incorporent aucune aventure de Chien Brun.



Chien Brun est de ces personnages auxquels on s’attache immédiatement : bon vivant, rebelle par principe, un peu anar, un peu ivrogne, mais surtout d’une tendresse infinie, d’une entièreté immense. S’il est amoureux des femmes, ce n’est pas par machisme mais bien parce qu’il se sent bien avec elle, qu’elles l’éloignent d’un monde viril et sentant les testostérones. Chien Brun est un hyper-sensible, un hyper-émotif, détestant la violence, l’injustice, et vivant sa vie de manière dégagée, marginale, d’apparence insouciante, se contentant d’aimer la bonne bouffe et les tenues des femmes qui le font grimper aux rideaux. Pourtant, les envolées féministes sont nombreuses dans ces pages.



Je dois me contenir, ne rien dévoiler, ne pas faire le portrait robot de ce diable de Chien Brun, car j’en tartinerais des pages, des chapitres, Chien Brun étant l’un de mes personnages fictifs préférés, par sa présence et son attachement et malgré (ou grâce à ?) ses débordements, ses regards appuyés sur les fesses, les poitrines, qui en font une imperfection flagrante mais revendiquée.



Chien Brun est le double fantasmé de Jim HARRISON, peut-être celui qu’il aurait aimé être, qu’il a d’ailleurs été en partie. Je ne dévoilerai rien ici de l’histoire, sauf que pas mal d’aventures, de rebondissements hilarants, surviennent à notre anti-héros à une cadence infernale, peut-être mi-indien, mais peut-être pas (il n’a pas connu ses parents et ne sait pas grand-chose de son passé), car en plus de ne pas être très éclairé sur ses ancêtres, Chien Brun aime mentir, exagérer la réalité, ou simplement lancer une rumeur. Il est un être qui s’est construit de manière boiteuse, instable.



Au début de ses aventures, Chien Brun a 42 ans, il les termine à 52 ans environ. Amoureux éperdu d’une Gretchen représentant pour lui la femme idéale, mais lesbienne, il ne va cesser de la désirer, peut-être d’ailleurs plus « philosophiquement » tellement il la tient en haute estime. Parallèlement il tente de lire, ouvre régulièrement « Cent ans de solitude » de Gabriel GARCÍA MÁRQUEZ tout au long de ses péripéties. L’histoire ne dit pas s’il le finit un jour…



Chien Brun possède un permis de conduire comme unique document d’identité. Ni passeport ni numéro de sécurité sociale, c’est un marginal, pas par conviction, mais par besoin de la simplicité, ce besoin de se tenir éloigné des instances étatiques, de la bureaucratie, qu’il ne comprend pas. Car Chien Brun n’est pas très instruit, il vit plutôt en être instinctif, impulsif, au feeling, provoquant sans le chercher des bagarres mémorables, dans les bars notamment. Il est entouré de maîtresses ponctuelles, celles avec qui il couche mais sans vouloir les posséder, plutôt d’un commun accord, empli d’amour sans lendemain.



Pas mal de personnages un poil cinglés apparaissent dans ces six histoires, tous représentant une frange des Etats-Unis. Ils peuvent être attachants, répugnants, mais toujours excentriques. Ils font partie de cette recette jouissive des aventures de Chien Brun, jubilatoires autant que tendres, où le personnage principal est une sorte de philosophe qui s’ignore.



Les aventures commencent alors qu’il pille une épave au fond du lac Supérieur et y extrait le cadavre d’un vieux chef indien qu’il va transporter à bord d’un fourgon frigorifique volé qu’il a repeint. Tout s’emballe ensuite à un rythme effréné. Car sans doute jamais HARRISON n’a fait autant bouillir la marmite à idées que dans cette saga. Son inventivité est totale, il ne cesse de trouver une nouvelle anecdote, une nouvelle situation grotesque, idiote, jouant de bons mots, débordant de créativité. On se marre franchement (parfois avec une certaine culpabilité).



Chien Brun, cet être improbable ayant par exemple gagné un concours de mangeur de tarte sans les mains alors qu’il n’avait que 13 ans, déclame subitement que « cheval qui chie ne chie pas longtemps », ce chien Brun est une réussite quasi inespérée, il EST ce type que l’on a toujours désiré rencontrer pour rire avec, trinquer jusqu’au bout de la nuit, mais aussi pour se confier ou pour l’épauler lorsqu’il est pris d’un accès mélancolique. Il est ce frangin virtuel qui nous fait nous sentir mieux.



Jim HARRISON crée chien Brun en 1990. Il lui donne vie jusqu’en 2013 (il décède en 2016). Il me paraît évident que si le père Jim avait vécu plus longtemps, il l’aurait fait aux côtés de son comparse Chien Brun. Ironie du calendrier, coïncidence sordide : la toute dernière aventure de Chien Brun est publiée en France alors que son géniteur vient tout juste de s’éteindre. En France, on peut dire que Chien Brun a survécu à son créateur, ce qui aurait fait marrer l’auteur. Ce recueil qui est pourtant une suite logique, faisant de ces six historiettes une seule, bien en place et cohérente, est une grande émotion à tous points de vue. Il permet de lire à la suite les aventures de ce héros décalé, dans la même traduction que les premières publications, celle de Brice MATTHIEUSSENT, traducteur historique de Jim HARRISON, et ici préfacier tendre, respectueux et redevable.



Cette intégrale vient de paraître, elle est sans conteste l’un des événements majeurs de cette année 2022. Il y aurait tant à dire sur ce livre de 600 pages grand format. Mais Chien Brun ne se raconte pas, il se lit, il se vit, aussi je préfère m’éclipser et laisser le dernier mot à celui qui durant 23 ans a accompagné Jim HARRISON : « Je suis né pour ne pas coopérer avec le monde ».



https://deslivresrances.blogspot.com/
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Dalva

Très déçue par cette lecture alors que la plupart des critiques étaient dithyrambiques.

Les nombreux personnages ne m’ont pas touchée plus que cela, parfois, m’ont même perdue ainsi que les sauts dans le temps qui m’ont fatiguée et lassée.



Dommage…
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La Route du retour

Je n'ai pas lu "Dalva" mais cela n'a en rien gâché mon plaisir.

5 journaux intimes se succèdent de la part des membres d'une même famille.

Mais ici, pas de saga familiale au rabais ou vulgaire mais une fresque lyrique et boulversante.

Tous les personnages sont en accord, chacun à sa façon, avec la Terre pour y retrouver une raison de vivre que la société moderne peut leur retirer.

C'est hors des villes, à l'abri de l'agitation urbaine que les personnages se découvrent, tout en étant souvent complatifs.

J'ai versé quelques larmes à la fin du roman qui nous livre le secret d'un monde.

Et comment ne pas adorer un livre qui m'a fait rechercher à quoi pouvait ressembler des es gros-bec, des grouses, des autours ou des airedales ...

Et encore, je n'ai pas sorti mon herbier.

TOUT SIMPLEMENT MAGNIFIQUE.





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La Fille du fermier

“I might just ride like a cow-boy into the dawn to Montana…

Movin’ to Montana soon…Yippy-Ty-O-ty-Ay…”



Extrait de l’album « Over-nite Sensation » de Franck Zappa 1973 (un must !)



Ce sont mes premières pages dans l’univers de Jim Harrison et je me régale déjà de découvrir prochainement « Dalva » que je viens d’acquérir en grand format (il faut bien ça pour chevaucher les grands espaces du far-west) car ma lecture de la Fille du fermier m’a fait découvrir une sorte de vieil ours mal léché doté d’une sensibilité folle.

Son écriture parfois grivoise séduit et donne toute la verve et le charme à cette histoire où la beauté sauvage de la nature est d’autant magnifiée que la plupart des occupants de ces immenses étendues sont mal dégrossis et rustres.



Ce n’est pas le cas de Sarah. Aussi jolie qu’intelligente, aussi amoureuse de sa chienne Vagabonde et de Lad son cheval qu’elle est déçue des individus de son entourage.

La fraicheur de ses seize ans attire les convoitises. On n’est malheureusement pas toujours responsable des sentiments qu’on suscite. Sarah va bien vite le découvrir.

« Sarah écrivait qu’elle adorait lire des romans parce que les émotions des personnages “supplantaient” l’intérêt qu’elle portait aux siennes. »



J’ai été conquis par la maturité de Sarah, sa solidité et son jugement, ainsi que par le souffle épique constant de ce court roman un peu rugueux qui m’a offert une magnifique évasion dans les plaines du Montana. Yippy-Ty-O-Ty-Ay…



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Wolf. Mémoires fictifs

WOLF de JIM HARRISON

Le premier livre écrit par Harrison en 1971, traduit tardivement en français. Mémoires fictives en est le sous titre. Écrit à la première personne, on suit sa vie dans le désordre dans les années 56/60. Ses galères à New York, ses rencontres féminines, tendresse avec Marcia, sexe intense avec Barbara, voyage à travers le pays, petits boulots, trop d’alcool, profite de la nature dans les monts Huron.

Il vit à Boston des moments misérables, claque son fric pour une danseuse arménienne, évoque ses dépressions saisonnières et son frère qu’il admire. Voyage vers l’Ouest, fauché, territoire du génocide indien, boit trop, s’isole une semaine sous la tente pour arrêter de picoler.

C’est un livre intéressant qui permet de découvrir un peu plus sa famille originaire de Suède, de Göteborg arrivée en 1892. Et puis la disparition brutale de sa sœur et sa mère dans un accident.

Pour ceux qui ont envie de découvrir un peu plus l’homme Harrison.
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Dalva

Je termine ce roman, mon premier de Jim Harrison, avec un sentiment partagé.

La trame historique du roman, la spoliation des Amérindiens et les massacres subis, m'a totalement accrochée : l'attitude impérialiste des colons américains m'était certes connue mais j'ai aimé l'angle d'approche pris par l'auteur avec les journaux de l'arrière grand père Northridge.

J'ai été envoutée par Dalva, héroïne forte et battante, surmontant la perte de ses parents, de son amant, de son fils qui lui a été enlevé à la naissance.

En revanche, les longueurs du roman, les sauts de puce d'une époque à une autre, les atermoiements de Michael sur son sort m'ont été pesants ...

Je chercherai un autre roman pour (re) découvrir cet auteur!
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Légendes d'automne

Trois longues nouvelles, marquées par la violence, l’amour, la trahison, le désir de vengeance. Puissance des sentiments et des rancœurs, déraison, voire passion amoureuse, ténacité ou désillusion caractérisent les héros de ces histoires.



Dans la première nouvelle, « Une vengeance », Cochran, un ancien pilote de guerre américain, lié par une amitié forte et ancienne à un magnat mexicain, Tibey, s’éprend de la compagne de ce dernier, la très belle Miryea. Tibey n’a alors qu’une idée, se venger. Après avoir fait suivre les amants, il défigure la femme et laisse Cochran pour mort dans un fossé. Cochran survivra et sera pris en charge dans une mission. Son obsession dès lors est de retrouver Tibey et surtout Miryea qui a trouvé refuge dans un couvent. Le dénouement ne sera pas des plus radieux.



« L’homme qui abandonna son nom » est la deuxième nouvelle : un personnage, Nordstream, a construit sa vie autour d’une femme aimée et amoureuse mais qui le quitte, d’une fille adorée, dont il adopte les amis, d’un travail lucratif mais auquel il n’accroche pas. Nordstream qui fait preuve à la fois de lucidité et d’insouciance rêveuse, fait le tri dans ses idées reçues, ses positions, ses choix. Il abandonne son travail et se promet une nouvelle vie de plaisirs sans contraintes. Danser même seul, partir en bateau et pêcher, cuisiner deviennent ses occupations de prédilection. Auparavant il se sera débarrassé de quelques truands encombrants.



La troisième nouvelle, « Légendes d’automne » est la plus riche en actions et en destins. La famille Ludlow gère un ranch dans le Montana : le père, William, colonel en retraite, a trois fils, sa femme, séparée, s’est installée à Boston. En octobre 2014, la guerre bat son plein en Europe et le Canada s’est enrôlé aux côtés des Alliés franco-britanniques. Les fils Ludlow décident de partir au Canada et de s’engager. Arrivés en France, ils se lancent dans la bataille.

Alfred, l’aîné, sérieux, ambitieux est blessé et est le premier à revenir au ranch. Samuel, le plus jeune, l’intellectuel, étudiant à Harvard, rêveur, celui que ses frères voudraient protéger, est tué au combat. Il laisse sa fiancé, Susannah, qui s’installe au ranch. Enfin Tristan, le fils sauvage, le chasseur, très lié à “Un Coup“, un indien cree qui vit au ranch, est de retour au foyer et, le temps du deuil passé, entame une relation passionnelle avec Susannah. Mais le démon du départ, du voyage et de l’aventure s’empare de lui, et il s’embarque dans de multiples périples autour du monde, s’engage dans des trafics douteux, cela pendant des années, sans donner de nouvelles à sa famille ni à Susannah, sauf une lettre pour lui dire de l’oublier et de se marier. Ce qu’elle fit, avec Alfred, amoureux d’elle depuis toujours, et devenu député au Congrès.

Quand il revient au Montana, Tristan apprend que son père a eu une attaque et est devenu aphasique. Il prend pour épouse la très jeune Isabel, la fille de Decker et Pet, un couple qui vit au ranch, et ils ont deux enfants. Ce que n’ont pas Alfred et Susannah qui en souffrent. Tristan est heureux mais cultive pour Susannah une passion secrète.

On est au seuil de la Grande Dépression et en pleine prohibition. Tristan ne résiste pas à la tentation du trafic clandestin et se fait arrêter par des hommes armés. Une rixe s’ensuivit, où Isabel trouva la mort.

Susannah est atteinte d’une maladie mentale qui se conclura par son suicide. Auparavant, des crises de “folie“ et des périodes de mieux-être ponctuent son parcours, au gré de la disponibilité de Tristan. Lequel, hors-la-loi magnifique, songe à sa vengeance qui lui permettra, avec l‘aide de son père, de liquider des Irlandais dont il avait déjà tué des comparses et qui venaient pour se venger. Il mourra vieux, de sa belle mort.



Jim Harrison est un amoureux de l’Ouest américain, des grands espaces et de la nature, c’est un militant de la cause indienne, mais c’est surtout un grand conteur d’histoires, inégal en vérité, mais inégalable quand il s’agit de sa passion, la pêche en rivière, et de l’exploration des sentiments humains, où je placerais d’abord un goût immodéré pour la liberté, la recherche de la bonne fortune et d’une certaine félicité. Son écriture en est le reflet, à la fois virile et délicate, physique et généreuse, dynamique et morale.
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Retour en Terre

Début novembre, j'ai fait un grand voyage.

Seul avec lui, le meilleur guide qui soit, j'ai pris la route pour un périple extraordinaire qui m'a conduit des cimes du Montana aux étendues désertiques d'Arizona, en passant par les forêts du Wyoming et les vallées du Colorado ... le tout en moins de deux heures et sans quitter mon fauteuil douillet !

Prodigieux, hein ?



Pas tant que ça en fait, quand on sait que j'étais confortablement installé dans la jolie salle du Grand Rex et que j'assistais (pour la deuxième fois !) à la projection de "Seule la terre est éternelle", le film que François Busnel consacre à l'immense Jim Harrison.

Deux heures de liberté, d'immensités sauvages, d'humour et de longs silences parsemés de réflexions éclectiques qui m'ont donné envie, dès la sortie du cinéma, de relire Retour en Terre. L'ouvrage m'avait plutôt emballé il y a quelques années mais je ne m'en souvenais pas bien : l'occasion était trop belle de m'y replonger pour vérifier si, vraiment, "on ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière".

Et qui de mieux placé que Jim Harrison pour parler de rivières ? Qui d'autre que lui pour s'immiscer ainsi dans la vie de ses personnages, pour nous livrer leurs pensées secrètes, leurs doutes, leurs façons d'être au monde, d'appréhender la nature, le visible, l'invisible et - plus encore ici que d'habitude - la mort ?



Si dans ces pages nous découvrons successivement quatre personnages (Donald, son neveu Kenneth, son beau-frère David et son épouse Cynthia) c'est bien le premier d'entre eux les réunit tous. À tout juste 45 ans, Donald souffre en effet d'une sclérose en plaques en phase terminale et l'idée de sa fin prochaine l'incite à revenir sur les événements marquants de son existence.

C'est l'occasion pour l'auteur de zigzaguer comme il aime tant le faire d'un souvenir à l'autre, d'une partie de pêche à un bivouac en forêt, d'une anecdote familiale au récit d'un rêve récurrent, quitte à perdre un peu son lecteur sous un amoncellement de détails généalogiques et de discontinuités chronologiques.

Qu'importe, une fois encore la magie opère !



Très vite le personnage de Donald nous emporte par son humanité, sa proximité à la terre de ses ancêtres Chippewa, la sagesse de ses réflexions et la dignité de ses dernières volontés : être inhumé en Ontario dans le respect des traditions indiennes, à l'endroit même où il vécut jadis une expérience quasi-mystique ("Nous sommes les lieux où nous avons été, ils font partie de nous.")

Ainsi quand l'heure est venue, c'est avec beaucoup d'émotion que nous assistons aux efforts des uns et des autres (ses enfants, sa femme et leurs proches) afin d'accompagner Donald pour son Retour en Terre. S'ensuivent les témoignages de Kenneth, de David et de Cynthia, qui s'éparpillent un peu sur des sujets annexes mais qui restent tous emprunts d'une grande authenticité et qui participent pleinement de cette belle histoire de deuil, de partage et de transmission.

Là encore on peut déplorer quelques longueurs et l'absence d'une véritable trame narrative, ou au contraire accepter de se laisser porter par l'exquise plume harrisonnienne, toujours sincère et pleine de poésie. Pour peu qu'on soit sensible au ton inimitable de Big Jim, à sa façon de considérer la nature et les grands espaces, à ses multiples digressions et à ses considérations culinaires, on passera à coup sûr un très beau moment avec ce texte chargé en émotions et en spiritualité.



Un roman dense et profond, de vagabondage et d'ensauvagement, qui nous invite à nous méfier des apparences ("Tu crois que peut-être un ours est seulement un ours ?") et à profiter au mieux du temps qui nous est imparti. Jim Harrison l'avait bien compris, lui qui a toujours su savourer l'instant et qui pensait (avec raison ?) que "face à la mort, il n'y a peut-être rien d'autre à faire que d'écrire un poème"...
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Légendes d'automne

Légendes d’automne est un recueil de trois novellas, âpres et violentes, où l’on retrouve la plume de Jim Harrison, des histoires peut-être plus proches de nous que certaines autres même si elles restent étrangères à notre culture.



Une vengeance : Cochran est tombé amoureux de la femme qu’il ne fallait pas, Miryea. Le mari de Miryea a beau faire partie des hommes les plus riches du Mexique, l’origine de sa fortune n’en est pas moins douteuse, et acquise dans un milieu violent. C’était naïf de la part de Cochran d’imaginer que le mari trompé ne se rendrait compte de rien et qu’il ne réagirait pas.



L’homme qui abandonna son nom : aujourd’hui, on dirait que Nordstrom traverse une crise de la quarantaine, mais c’est plus complexe. Parce que la femme qu’il aime le quitte après des années de bonheur, Nordstrom remet en cause jusqu’à son identité, non sans se fourrer dans des situations inextricables et non sans violences.



Légendes d’automne : les trois fils du colonel Ludlow ont décidé de s’engager dans le conflit européen contre le Kaiser. Le plus jeune, Samuel est tué, sa mort a un impact profond sur Tristan. Ses démons ne cessent de le poursuivre, alors qu’Alfred vit une carrière politique réussie.


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Jim Harrison, l'homme du Michigan...

Parmi ces nouvelles, laquelle ne figure pas dans le recueil "Légendes d'Automne" paru en 1979?

Une vengeance
Légendes d'Automne
En route vers l'Ouest
L'Homme qui abandonna son nom

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