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Critiques de Knut Hamsun (241)
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Pan

J'ai laissé un peu décanter avant de donner mon avis, mais force est de constater que ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable. Bien sûr l'écriture est belle et les descriptions de la nature ont maintenu mon intérêt jusqu'à la fin du roman. En revanche, les personnages, leurs atermoiements, cette histoire d'amour m'ont laissée de marbre. Je n'ai donc pas retiré grand-chose de cette lecture et je n'ai pas plus envie que ça de relire cet auteur.
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La Faim

Errance.



Le narrateur, écrivain et journaliste désargenté, erre dans les rues de Christiania.



J'ai un sentiment partagé sur ce roman. L'écriture est très belle, très structurée et l'intrigue se tient parfaitement. C'est une vraie plongée dans les pensées du narrateur, ses espoirs, puis ses cruelles désillusions.



Et c'est là que j'ai eu du mal. Progressivement, le narrateur m'est devenu insupportable. Il semble être doué dans l'écriture, mais son égo, et peut-être un début de folie, le fait souvent échouer dans les projets qu'il entreprend.



Et ce n'est pas tout. Il refuse obstinément toute aide, tout travail qu'il juge subalterne. Sa déchéance semble inéluctable. Et quand, par bonheur, il a un peu d'argent, il le dilapide immédiatement. Cette spirale est devenue rapidement angoissante. Son déni de la situation semble inébranlable. Tout laisse croire à un dénouement tragique.



Bref, incontestablement un excellent roman, mais un narrateur antipathique.
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La Faim

La faim ... en voilà un mot difficile à définir et pourtant si simple ! Avoir faim = La faim est une sensation qui accompagne normalement le besoin de manger. LE BESOIN et non L ENVIE ! Manger est un besoin ....

Je ne m'étalerai pas sur ce qui se passe dans notre corps si on s'arrête de manger ... Ce serait beaucoup trop long mais je vous invite à regarder les effets de la faim sur wikipédia ... tout y est super bien expliqué !

Alors ce livre ... le début m'a beaucoup fait penser au début du livre bel-ami de Maupassant. La suite serait : et si George Duroy n'avait pas rencontré Forestier, et si George Duroy n'était pas l'homme manipulateur qu'on connaît ? ici notre personnage est un homme qui pense aux autres avant de penser à lui ! Quand il réussi à avoir un peu d'argent, il aide les autres ... De plus, il est persuadé que Dieu le protège... Quand il se met devant sa page blanche, il attend que le divin lui vienne en aide pour écrire ses articles, ses histoires. Biensuuuur, si son âme est pure, son corps, lui, a faim !! Un très bon livre que je conseille mais accrochez-vous tout de même car par moments, j'ai voulu engueuler cet homme ! Pourquoi quand il s'agit d'un BESOIN et non d'une ENVIE ne pense t'il pas à lui ??? Sans doute pour les raisons que je viens d'expliquer mais pour moi, ces raisons sont idiotes ! Quand j'ai fait mes études pour devenir aide-soignante, la première chose qu'on m'a dite c'est : " avant de prendre soin des autres, prend soin de toi ! ". Un conseil que le narrateur n'a sans doute pas eu ou n'a pas voulu croire !
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Victoria

Johannes et Victoria. Des enfants de milieux différents grandissent côte à côte sur une île de Norvège. Ils s’aiment.



Quelle belle histoire d’amour. Triste, douloureuse mais belle. Poésie et mélancolie.

J’avais lu La faim et Esclave de l’amour durant mon adolescence.

Puis j’ai lu sur Knut Hamsun et j’avais laissé ce livre de côté, cela fait bien 30 ans qu’il est sur ma PAL et me suit de déménagements en déménagements.

Pour le challenge solidaire, j’ai fait abstraction de l’homme pour ne retenir que l’écrivain.



Knut Hamsun décrit les sentiments des personnages à merveille, ou plutôt la retenue des sentiments. S’il nous fait témoin de l’amour de Johannes, celui de Victoria est plus suggéré tout au long du livre pour exploser dans une superbe lettre.

Les histoires d’amour finissent mal en général…

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La Faim



"C'était au temps où j'errais, la faim au ventre, dans Christiana, cette ville singulière que nul ne quitte avant qu'elle lui ait imprimé sa marque "



Une fois n'est pas coutume, j'ai eu envie de mettre l'incipit du roman. Car en le terminant, je suis retournée vers cette première page intriguante.



Dès les premières lignes, on vous annonce la couleur.

Le héros de cette histoire va sillonner la ville, non pas la peur au ventre mais la faim au ventre.

Qui est-il ?

Un écrivain en devenir, un écrivain passionné, qui " écrit comme possédé", mais un écrivain dont les articles de journaux sont refusés , qui n'arrive pas à joindre les deux bouts.

C'est un personnage solitaire, en marge, mais cultivé, certainement brillant. On le suit, au plus près.

On partage son quotidien. Et on ne nous épargne rien. Il tente de survivre en vendant le peu qu'il lui reste pour pouvoir écrire. Il écrira sous le réverbère, sur le trottoir, lorsque sa dernière bougie se sera éteinte.

Cette ténacité, cette passion, ou plutôt cette seconde nature qu'est l'écriture chez lui, m'a touchée.

Mais ne vous y trompez pas, ce personnage n'est pas attachant.

Il est même souvent exécrable.

Malgré tout, il n'est jamais véritablement larmoyant.

Il rejette d'ailleurs la moindre aide.

Il refuse la pitié.

Il est l'anti Bel -ami, comme j'ai pu le lire dans une autre critique.

En effet, c'est son strict opposé.

Il ne cherche pas à s'élever coûte que coûte. Il préfère endurer la faim plutôt que de demander de l'aide.

Et malheureusement, il va vite tomber dans une misère insoutenable pour nous lecteurs, qui assistons à son agonie.

Puis la faim brouillera bientôt ses pensées. On se demandera s'il devient fou. Mais peut-être l'était -il déjà ?

La faim nourrit sa folie, comme sa folie entraîne sa faim.



Mon avis



Gros avantage des challenges : nous faire découvrir de nouveaux auteurs.

Et cette année, figure dans le challenge solidaire, Knut hamsun, un écrivain norvégien, prix Nobel de littérature, qui m'était, je l'avoue, complètement inconnu.

Une lecture donc, assez intimidante, que j'ai lu finalement avec beaucoup de plaisir.

Le style est agréable et ne manque pas de romanesque. Toutefois, l'intrigue est mince. L'unique sujet est la faim. Rien ne nous est épargné : maux de ventre, vomissements, perte de cheveux, et troubles psychiatriques. C'est bien cela qui me faisait peur. Mais l'auteur a un talent fou car il nous en fait une histoire très digeste (sans mauvais jeu de mots). Son approche psychologique est très intéressante, et inspirera beaucoup d'autres auteurs comme Kafka par exemple et lui vaudra le surnom de Dostoïevski norvégien. Flots de pensées et réflexions parfois cyniques pourront même vous amener à sourire, voire à rire.

Un roman grandement autobiographique qui nous rappelle le statut précaire des écrivains et artistes en général.

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La Faim

Il m'a été agréable de découvrir ce classique de la littérature.

La plume est étrange mais on s'y habitue très vite en suivant cet homme et sa descente dans la misère. Son orgueil le perd à chaque décision. On se questionne sur sa possible folie. Mais qui est sur c'est qu'on vit avec lui son désespoir et son abominable faim.

Je recommande !
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Rosa

Rosa constitue le deuxième volume d'un diptyque avec Benoni, et il est préférable d'avoir lu le premier pour lire celui-ci. Dans Rosa, le propos et les thèmes sont globalement les mêmes - la puissance néfaste de l'argent et l'impossibilité d'aimer. Mais cette fois, le récit est raconté à la première personne, du point de vue d'un étudiant qui ne figurait pas dans Benoni. Arrivé comme étranger, il va rapidement s'intégrer dans la petite communauté, et va souvent servir de trait d'union entre ses différentes composantes. De ce fait, il offre un regard d'abord complètement extérieur, qui devient peu à peu celui d'un membre à part entière de la communauté. Sa place centrale permet de tisser une structure en étoile autour de lui, puisque les autres personnages n'existent plus qu'à travers les rapports qu'ils entretiennent avec lui. Certains personnages révèlent leur caractère foncièrement mauvais, souvent derrière une apparence plus ou moins sauvegardée : Mack est prêt à tous les coups bas pour accumuler de l'argent, mais son statut social ne s'en trouve jamais affecté, tandis que sa fille, la Baronne, peut laisser s'exprimer son caractère changeant et excentrique en s'abritant derrière une foi passagère. J'avas bien aimé dans Benoni la description de son ascension sociale ; dans Rosa, les jeux sont faits, et plus rien ne bougera. Le fil de la narration s'en trouve de fait un peu moins captivant. Mais il reste intéressant de lire les deux romans qui constituent à eux deux une parfaite illustration de ce que Hamsun pensait de la modernité de ce XXè siècle, de l'argent et du capitalisme en train de s'installer.
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La Faim

Il me tardait de finir ce texte, mais ne pouvais le lâcher. Il est obsédant. L'auteur raconte, en détail, sans rien omettre, les résultats de la faim sur son organisme et son cerveau. Il souffre, son estomac rejette tout aliment, perd ses cheveux, délire, et parcourt la ville dans tous les sens pour chercher un sou, un abri, dans la solitude la plus totale, de plus en plus délabré, de plus en plus fou. Il n'y a qu'une expérience vécue pour provoquer un témoignage aussi cru, précis, sur l'intérieur et l'extérieur de l'homme qui meurt de faim. Il souffre d'autant plus que son éducation l'empêche de tout acte délictueux, et le pousse à, malgré son dénuement total, donner le peu qu'il possède. Par orgueil, pour ne pas être le dernier des derniers.
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Benoni

Benoni, publié en 1908, est le premier volet d'un diptyque avec Rosa. Ce roman constitue une bonne introduction à l'œuvre de Knut Hamsun pour qui aurait l'excellente idée de découvrir le romancier norvégien aussi génial que problématique. Car on trouve dans ce roman à peu près tous les grands thèmes qui traversent son œuvre, en particulier l'opposition entre vie à la campagne et vie citadine, la première encore perçue comme empreinte d'une culture et de valeurs traditionnelles, l'autre symbole du dévoiement à cause de l'arrivée du capitalisme, de l'argent et de la technologie. Forcément, lu au XXIè siècle, cet antagonisme parait simpliste et prête à sourire. Pourtant, alors que l'inégalité de la répartition des richesses reste une préoccupation majeure de notre époque, ce que dénonce Knut Hamsun reste parfaitement actuel. Et l'argent vient s'immiscer partout, jusque dans les relations amoureuses qu'il fausse. Benoni s'enrichit, sa position sociale s'affermit, mais il ne parvient pas à conquérir celle pour qu'il aime. Et lui a préféré un jeune avocat ambitieux, mais leur couple sera mis à mal par l'argent et l'alcool, car Rosa a préféré s'assurer ce qu'elle pensait être un bonheur matériel. Une description très pudique de relations humaines biaisées les rapports de pouvoir, sociaux, amoureux ou financiers.
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L'homme secret : Une histoire d'amour du No..

Ce très court roman est considéré comme le premier récit publié de son auteur, en 1877. Sa traduction en français date de 2005. Une préface met en garde le lecteur pour bien lui rappeler de ne prendre ce texte que pour ce qu'il est : une brève œuvre de jeunesse que même son auteur semble avoir reniée puisqu'il ne la mentionne jamais.

Le roman est court, c'est presque une longue nouvelle et le sujet en est limpide : l'amour de deux jeunes gens qui n'appartiennent pas à la même classe sociale. Rolf est le fils d'un métayer, quand Ronnaug est la fille du propriétaire des terres. Les joues qui rougissent et les mains qui tremblent ne desservent pourtant jamais le propos, et le décor de l'arrière-plan, presque merveilleux étoffe le relief de ce petit texte. Difficile de dire qu'on lit l'émergence d'un prix Nobel, mais la plume trace déjà des éléments qui attendent leur heure.
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Victoria

Ce roman Victoria m'a réconcilié avec Knut Hamsun : j'avais vraiment eu énormément de mal avec Pan et j'ai commencé cette lecture à reculons.

Et grande et heureuse surprise : j'ai beaucoup aimé!

Victoria est un roman poétique, plein de romantisme, qui met en scène un amour impossible entre la fille d'un chatelain (Victoria) et le fils d'un meunier (Johannes). Leurs conditions sociales ne leur permettent pas de s'aimer, pas officiellement et donc pas de mariage possible, et pourtant, l'amour qu'ils ressentent va les consumer toute leur vie durant.

Toute leur vie ira d'espoir en déception car au XIXe siècle, les maitres mots sont retenue, résilience, et respect des usages.

Un amour déçu donc mais une excellente lecture!
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Rêveurs

De mon point de vue, le titre "rêveurs" renvoie à plusieurs personnages de ce court roman.

Il y a d'abord Ove Rolandsen, personnage principal, qui a le rêve de trouver une invention qui changera le cours de sa vie. Et puis aussi le rêve d'être aimé comme il aime lui-même, les femmes en général et une en particulier. C'est un personnage un peu rustre d'apparence, mais plutôt sympathique.

Il y a ensuite Marie Van Loos, la gouvernante du presbytère et fiancée à Ove, qui sous ses airs froids et rigides, rêve aussi apparemment d'amour. Elle est prête à pardonner ses écarts à Ove, tout en prétendant le contraire, et certaines discussions entre ces 2 personnages m'ont vraiment bien amusée.

Il y a également la femme du pasteur, sempiternelle rêveuse, au grand désespoir de son mari, qui s'émerveille et s'enthousiasme de tout, notamment des cailloux ou des plantes trouvés en chemin.

On pourrait aussi énumérer les rêves du pasteur, du riche marchand, de son fils ou même de sa fille... mais c'est plus sympa de les découvrir en lecture !

Ce roman est une belle découverte.
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L'éveil de la glèbe

Il fut un temps où l'académie du Nobel récompensait souvent en littérature ceux de ces auteurs qui savaient par la fiction traduire en visionnaires l'évolution d'un monde en devenir: Reymont, Galsworthy, Martin du Gard... Ce roman méconnu de Knut Hamsun s'inscrit à mon sens dans cette veine, loin du célèbre "La faim" et plus loin encore des égarements politiques ultérieurs de l'auteur du côté de l'idéologie nazie.

Ravie d'avoir découvert cette superbe saga paysanne qui à travers l'histoire d'une famille et de son patriarche, inamovible et tellurique pionner rétif aux bruits du monde, raconte l'inexorable chemin vers la modernité d'une petite société rurale d'abord quasi féodale puis entrainée peu à peu vers l'appât du gain et du confort.

On vibre au rythme enlevé de cette histoire racontée à hauteur d'hommes et femmes à la volonté forcenée, taiseux mais bouillonnant de l'intérieur, à la fois acteurs et victimes de leur environnement. Et l'on se repose, encore une fois, la question de la différence à faire ou pas entre l'auteur et son oeuvre...
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Sous l'étoile d'automne

Un texte déroutant par la simplicité de son écriture. Des dialogues qui semblent économiser la salive, une narration essentiellement au présent, des phrases bien souvent ramenées au strict nécessaire. Et l’histoire ? Eh bien, j’aurais tendance à dire que c’est une quête d’amour, et le besoin d’être aimé en retour. L’auteur a donné au narrateur son véritable nom, Knut Pedersen, est-ce une autobiographie pour autant ? La question se pose…



Knut a fui, une fois de plus, le vacarme de la ville et là, sur cette île, il goutte la joie d’une mer calme et d’une forêt pleine de sorbiers alourdis par leurs abondantes grappes de baies. Il est en quête de paix, de calme intérieur et loue une chambre chez la vieille Gunhild. Celle-ci décide de faire repeindre sa maison et il reconnaît tout de suite l’ouvrier, il a travaillé avec lui, bien des années en arrière, sur un chantier de construction d’une route. Alors, la peinture terminée, Knut se défait de ses habits de ville pour des vêtements de travail et part sur un coup de tête faire des travaux avec ce compagnon. Ils doivent aller creuser un puits. Knut a un esprit créatif, dessine et construit une canalisation qui amène l’eau directement dans l’habitation plutôt que de creuser un simple puits.

« Je préférais rouler ma bosse et rester un homme libre, faire le travail occasionnel que je rencontrerais, dormir à la belle étoile et constituer un petit sujet d’étonnement pour moi-même. »

Puis il fait équipe avec un autre ouvrier, ramasse les pommes-de-terre, maçonne, tronçonne…

Il invente aussi un nouveau système pour scier les arbres et, à chaque halte, s’éprend d’une jeune fille, ou de la patronne… et jalouse son compagnon comme un adolescent.

Le soir, il va se ressourcer dans la forêt « Observer la lutte de toutes les fleurs et de tous les insectes pour ne pas périr m’a toujours intéressé. » Mais les passages dans la nature sont brefs aussi, comme le reste, et occupent si peu de place dans ce récit qu’ils ne marquent pas non plus le lecteur.

Les espoirs amoureux de notre narrateur entre deux âges sont vite déçus et sa neurasthénie en dents de scie le poursuit. Sans que ce soit écrit, on devine sa peur, vu son âge, de ne plus séduire. On sent que son être est partagé entre le désir de ne pas avoir d’attache, l’envie de s’éloigner de la société et le besoin d’une femme à aimer. Puis on finit par constater que la solitude l’attire mais au fond de lui ce n’est pas ce qu’il recherche.

Sur l’errance de ce vagabond, je m’attendais à un texte plus profond, plus travaillé. J’ai été un peu déçue par cette lecture très rapide, très facile. Peut-être cachait-elle davantage ? Je m’interroge encore…

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Mystères

« Au milieu de l’été dernier, une petite ville de la côte norvégienne fut le théâtre d’événements tout à fait insolites. Un étranger arriva, un certain Nagel, charlatan étrange et singulier, qui fit nombre d’extravagances, avant de repartir aussi subitement qu’il était venu. Cet homme reçut aussi la visite d’une mystérieuse jeune femme, venue Dieu sait pourquoi, et qui repartit au bout de quelques heures. » ● Tout est dit, ou presque, dans le premier paragraphe de ce roman déroutant dont je ne sais que penser. Je garde un souvenir émerveillé de La Faim, mais j’avoue que je n’ai guère été emballé par ces Mystères, même si j’ai beaucoup aimé le personnage de Minute, pauvre diable infirme et victime du harcèlement des autres villageois, et si Knut Hamsun a des fulgurances incroyables ; comme : « Il était dans un état mystérieux, empli de bien-être psychique ; chaque nerf en lui était en éveil, son sang chantait et il était en communion totale avec la nature tout entière : le soleil, les montagnes et tout le reste autour de lui ; son propre moi lui répondait à travers les arbres, les arbustes et les feuilles. Son âme, tel un orgue, résonnait en un crescendo, et jamais il n’oublierait la façon dont cette douce musique coulait dans ses veines. » ● Si je perçois la dimension philosophique de ce roman (sans toutefois en saisir la véritable teneur, je dois bien l’avouer), il n’en reste pas moins que mon plaisir de lecture fut très faible.
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Mystères

Un roman étonnant, déstabilisant, et malgré tout attractif, ne serait-ce que pour tenter de comprendre où veut nous mener l’auteur, et qui est ce personnage étrange nommé Nagel. Il sème le trouble également dans la communauté où il s’immisce, se mêlant des histoires de chacun, s’inventant mille vies sans que l’on sache jamais s’il bluffe ou non !



Nagel semble endosser un costume de comédien, s’inventant à chaque occasion. Bienfaiteur qui porte secours aux opprimés ou sombre fomenteur de complots abjects, difficile de trancher. Même la relation amoureuse qui se tisse avec une jeune femme déjà fiancée, semble sulfureuse.



Quelques difficultés avec l’écriture, plus vraisemblablement liées à la traduction, certaines expressions ressemblant à des expressions idiomatiques prises à la lettre.



Ce roman est de ceux qui peuvent rester en mémoire par son originalité. Il est préférable de ne pas vouloir comprendre à tout prix l’énigme qui constitue ce personnage et se laisser porter par le récit, comme on vivrait un rêve éveillé.





298 pages 18 août 2023 (1892) Livre de poche

Caverne des lecteurs

Traduction (norvégien) : Goerges Sautreau
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La Faim

Il faut le challenge solidaire pour décider d'aller au bout de ce livre !



On ne sait pas trop si le type est fou, et cela se trouve amplifié par le fait qu'il est pauvre et qu'il ne peut pas subvenir à ses besoins ? Ou si la faim le rend fou et provoque chez lui des hallucinations puis ensuite le pousse à donner l'argent qu'il gagne au lieu de s'acheter à manger...



J'aurais eu envie d'appeler ça l'orgueil du pauvre plutôt que la faim, car le héros s'appuie dessus tout au long du roman, et cela donne des scènes surréalistes.

Il y a toutefois une part de justesse, mais c'était trop exagéré.



En tout cas, la plume est belle, mais je n'ai pas adhéré à cette histoire.
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Un air si pur

Un vieux livre, d’abord parce qu’il a été publié pour la première fois en 1923 sous le titre « Le dernier chapitre ». Ensuite parce que la version que j’ai lue est un livre de poche de 1997, paru sous le nom d’ « un air si pur ».



Je ne sais pourquoi l’éditeur a choisi de changer le titre. En effet il est fait mention du dernier chapitre dans une partie du roman que j’ai mise en citation. Mais « un air si pur » est également bien choisi en termes de référence à un air, pur, puisque nous sommes dans les montagnes Norvégiennes mais l’ambiance est, elle, beaucoup moins pure, avec des personnages qui se donnent des airs tout en étant d’une hypocrisie et d’une bassesse mentale, assez flagrante.



C’est un livre qui se lit aisément. Pas de grands mots, un style simple et efficace. Pas de situations très complexes. L’intérêt de ce roman, ce sont les attitudes en contradiction avec les discours.



Dans ce sanatorium, une multitude de personnages se rencontrent. Il y a d’un coté les malades, plus ou moins imaginaires. Avec des maladies qui datent des siècles passés (tuberculose, lèpre, …) et des traitements à l’avenant (un traitement aux comprimés à l’arsenic p.55).



Mais surtout des gens qui se côtoient avec leurs problèmes, leurs aprioris. De l’autre côté, il y a les gérants et les voisins du sanatorium. Tout ce petit monde se mélange ou pas…

Les apparences et le qu’en-dira-t-on jouent un rôle essentiel. Et si cela est flagrant dans le cas de Julie (Une femme qui doit absolument se marier car elle est enceinte), c’est également le cas pour certains des personnages masculins, comme Daniel.



J’ai lu que Hamsun se moquait de Maupassant comme étant superficiel et bien j’ai trouvé que le roman Mont Oriol de Maupassant qui traite en partie de sujets semblables (la fabrication d’une cure thermale,… ) est beaucoup plus puissant.



En effet dans le roman de Hamsun, l’accumulation de morts (maladie, accident, empoisonnement par la nourriture, crise cardiaque (ou pas), finit par lasser. La dernière partie est franchement théâtrale et caricaturale. C'est dommage.



Il y a des choses à la fois intemporelles et d’autres très datées. Finalement c’est ce qui fait l’intérêt de ces lectures de Nobel.

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Victoria

Mais qu'est-ce que Knut Hamsun a voulu faire en écrivant ce roman? C'est en tout cas une déception pour moi, après avoir adoré Vagabonds et La Faim...

Hamsun aborde ici le thème de l'amour contrarié avec tous les poncifs: différences de classe, mauvais timing, orgueil mis à mal... Johannes, le fils du meunier, tombe amoureux de Victoria, la fille du châtelain, dès qu'il la voit. Il a alors 14 ans et elle 8. Les années passent, ils se rencontrent fréquemment, sans jamais vraiment oser avouer leur attirance réciproque. Johannes s'installe en ville, devient poète, Victoria grandit et devient une jeune femme promise à Otto, jeune homme vaniteux et riche.

J'ai suivi ainsi les va-et-vient de cet amour inavoué d'abord avec une certaine tendresse pour les personnages, jusqu'à ce que je m'avoue que Victoria est décidément vraiment trop inconstante, hameçonant Johannes de ses demi-aveux avant de le remballer froidement de manière quasi-systématique.

Knut Hamsun fait quelques disgressions maladroites sur ce qu'est l'amour à plusieurs points du récit, et le tout laisse un petit goût d'inachevé.

Bref, c'est une déception pour moi qui avait jusqu'ici aimé la fraîcheur de son écriture. Mauvaise pioche!





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Sous l'étoile d'automne

Un récit sans véritable histoire, une tranche de vie d'un personnage qui a choisi de vivre au jour le jour, louant ses bras ici ou là. Il s'agit d'un choix, il refuse les occasions de s'installer, pour se sentir libre, pour varier les tâches, éviter la routine, … C'est aussi un roman sur la nature, sur la vieillesse solitaire. le narrateur, Knut Pedersen (véritable nom de Knut Hamsun), oscille sans cesse entre solitude et besoin de sociabilité. C'est un roman d'ambiance, empreint de nostalgie et de mélancolie. C'est agréable à lire mais j'ai bien peur d'oublier ce récit bien vite.
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