Je m'attendais à tellement plus. C'est d'abord le titre qui m'a attiré pour cet emprunt à la médiathèque."Les femmes qui lisent sont dangereuses". Je m'attendais à avoir des réponses. Pour qui ? Pour quoi ? Au final Laure Adler l'explique très bien mais en oublie la passion, l'engagement. L'essence de la femme est, en partie, partie.
Je souhaitais qu'un parallèle soit fait avec le féminisme, mais n'en est rien, c'est un parallèle avec la peinture qui est révélée, une peinture d'homme sur le regard de la femme, un dessin ou encore une photographie. La photographie de Marilyn reste perturbante car on se demande si elle a bien lu le livre que nous voyons. Mais pourquoi cette dame n'aurait-elle pas lu le livre qu'elle tient?
Lire libère et est une force pour chacun.
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Ce livre propose une sélection de portraits de femmes auteurs depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours. J'ai apprécié retrouver mes auteurs favorites (comme Jane Austen, les soeurs Bronte, Georges Sand...) mais aussi en découvrir d'autres encore inconnues, qui figureront bientôt dans ma bibliothèque.
En plus des notices biographiques, il y a une introduction sur le rapport des femmes à l'écrit et sur les difficultés qu'elles ont pu rencontrer à exercer leur passion. Les notices biographiques tiennent pour la plupart sur une page (avec une photographie), j'aurais bien aimé qu'elles soient un peu plus développées mais cela aurait probablement entrainé une réduction du nombre d'auteurs présents...
Bref, un beau livre qui accorde une place de choix aux femmes.
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Quelle belle idée de livre ! Le rapport des femmes à la lecture, et l'image qu'elles renvoient à travers les siècles vue par les peintres (y compris des femmes peintres) et quelques photographes. La plupart des tableaux sont peu connus bien qu'appartenant à des musées, d'autres proviennent de collections particulières : ils sont simplement magnifiques et m'ont renvoyé à tout ce que je ressens, un livre à la main.
Le texte de l'auteur ne replace pas uniquement le peintre et son œuvre dans leur contexte, mais verbalise avec un ton juste les sentiments que peuvent susciter en nous ces tableaux, et on se dit alors "oui c'est exactement ça que je perçois!"
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C'est un livre cadeau que je destine à ma mère.
Il rend un hommage merveilleux à toutes les femmes qui aiment lire, à travers toutes les époques, en les immortalisant par la magie de la peinture. Les textes décrivent la lente ascension des femmes pour la lecture qui n'a pas toujours fait partie des "loisirs autorisés".
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Sortir un livre sur la vieillesse en plein COVID19, il fallait oser ! Laure Adler a osé. Les seniors, les anciens, les gens âgés, du troisième ou quatrième âge (à quand le cinquième?), on peut bien se donner bonne conscience en trouvant tous les synonymes qu'on voudra, il s'agit bel et bien des VIEUX ! Et les vieux commencent à peser vraiment, dans cette société où il faut être jeune, beau, intelligent, dynamique et efficace.
A juste raison, Laure Adler s'interroge, nous interroge : c'est quoi, au juste, être vieux en 2021 ?
Curieusement j'ai posé - il y a quelques mois - quasiment la même question aux membres d'un groupe de femmes (pas jeunes...) dont je fais partie : A partir de quel moment se définit-on comme vieux ?
Laure Adler convoque artistes, écrivain(e)s, philosophes, femmes engagées, pour cerner du mieux possible cette question. Elle parcourt le monde de son regard curieux et récolte les comportements de ceux, ethnies lointaines, qui mettent les vieux (et surtout les vieilles) à l'écart passé un certain âge, les enjoignant de mourir ailleurs que dans la cité (au fait, ne faisons-nous pas la même chose avec nos EHPAD hors les murs?) ; de ceux qui vénèrent leurs anciens, de ceux qui les gardent avec tendresse à la maison (un ami touareg s'est étonné en venant chez moi : des maisons de retraite ? c'est quoi ? chez nous, les vieillards, ils restent en famille!).
Les questions que pose Laure Adler, nous nous les sommes forcément posées, surtout si nous « prenons de l'âge » (comme on dit « prendre du poids », dit Laure Adler!). A partir de quand vais-je moi-même me considérer comme vieille ? Mais ma famille, ne m'aura-t-elle pas classée dans cette catégorie bien des années auparavant ?
Que faire de ma vieillesse ? Me laisser aller doucement jusqu'à la fin ? Lutter ? Et la mort, c'est quand, c'est quoi exactement ? etc.
L'auteure ne donne pas forcément ses réponses, elle interroge plutôt Simone de Beauvoir, Mona Ozouf, Benoîte Groult, Jankélévitch, Hugo, Monet, Hokusai, Soulages, et tant d'autres.
J'aime les livres dans lesquels les mots invitent à réfléchir mais aussi à regarder et à entendre. C'est le cas ici, des pages nous invitent à en ouvrir d'autres, livres d'art, essais sur la peinture et la musique. Un livre comme un dictionnaire, où chaque article pousse à aller en chercher d'autres, comme une quête infinie de culture, de pensée, de savoir, de savoir-être.
Ce livre est un florilège d'expériences de gens connus ou non, qui nous pousse à tout moment à nous interroger sur nous-mêmes.
Sans proposer de solutions toutes faites à ce lent processus évolutif qu'est la vieillesse, Laure Adler nous permet d'envisager non pas un mais de multiples moyens de vivre cette période bénie/honnie de la vie qu'est le grand âge. A chacun, et surtout à chacune, d'entre nous d'en faire son miel, d'y puiser plusieurs fois par jour l'énergie de sourire et de faire, encore et encore. Et de continuer, aussi loin que possible, d'être acteur de sa propre vie.
Je me souviens avoir pensé que la vie, c'est comme la diffusion à l'infini d'ondes provoquées par une pierre jetée dans l'eau d'un lac. D'abord, les ondes s'élargissent, toujours plus grandes, puis se resserrent, concentriques et amenuisées jusqu'au centre, là où j'ai jeté la pierre. Toujours plus de, puis toujours moins de : rencontres, amours, découvertes, voyages, savoirs. Jusqu'au resserrement final sur moi, ma toute petite personne, si petite.
Eh bien, il me semble que Laure Adler propose une autre philosophie, un autre savoir-être : et si je lançais de petites pierres, même en fin de voyage, dans un lac encore très grand ?
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Très intéressante illustration du parcours des femmes artistes à travers l'histoire, en tout cas pour ceux qui ont réussie à laissé un trace visible de leur créativité à travers la jungle du pouvoir artistique masculin. Je salut ces courageuses femmes qui ont su démontré leur capacité unique de créativité artistique par leur sensibilité et à développer leurs techniques pour la rendre visible en tant qu'artiste, premièrement. Voici un rappel et un hommage au pouvoir de l'art.
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Je me suis retrouvée dans cet essai, fruit d'une réflexion d'une personne de ma génération sur la vieillesse.
Non, 20 ans n'est pas le plus bel âge de la vie, oui, on peut être plus heureux beaucoup plus tard.
Dans ce livre érudit, l'autrice s'appuie sur de nombreux et nombreuses écrivain.es, peintres, cinéastes vivant.es ou mort.es, (plusieurs par suicide, d'ailleurs), souvent des femmes pour agrémenter son propos.
Vieillir en France dans un lieu misérable n'est pas la même chose que vieillir en Afrique dans une tribu qui respecte la sagesse des anciens (peu nombreux).
Un.e artiste se révèle parfois dans sa dernière œuvre, munificente.
A noter que cet essai a été rédigé pendant la crise sanitaire, et s'en est inspiré.
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Après 17 ans de silence, un accident va déclencher le besoin de raconter la disparition d'un fils. Subitement, le petit Rémi va être transporté dans un hôpital vétuste où il est mis sous respirateur artificiel. Les médecins ne se prononcent pas ni sur sa pathologie ni sur l'espoir de guérison. Les parents sont plongés dans un univers second entre attente et espoir, entre culpabilité et incompréhension. Puis, le petit Rémi est transféré dans un autre hôpital où l'environnement et le personnel soignant prennent une dimension tellement humaine que l'espoir renaît. Le petit Rémi reprend des forces et semble atteindre la voie de la guérison mais l'espoir est de courte durée, le conduisant vers la mort.
Ce témoignage est celui d'une mère qui raconte l'agonie de son fils, la culpabilité qu'elle ressent de ne pas avoir été présente quand tout a démarré et de survivre à son enfant. Il est question également de la façon dont les parents vivent un tel drame face à un corps médical parfois silencieux, des questions que l'on ose pas poser préférant garder l'espoir intact.
Le récit est abordé dans des paragraphes courts et avec un démarrage un peu confus comme une nécessité pour se donner de la force de dire l'indicible car le dire, c'est accepter en quelque sorte la réalité des faits.
Les personnages n'ont pas de nom à part le petit Rémi mais l'auteur n'en fera usage que rarement.
Un témoignage douloureux écrit longtemps après mais dont les souvenirs sont intacts.
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Les maisons closes font aujourd'hui encore débat, et ce débat ne date pas d'hier. Il n'a d'ailleurs pas beaucoup évolué, et les mêmes « solutions » reviennent en boucle avec une certaine régularité : les fermer et pourchasser les prostituées, ou au contraire les régulariser pour mieux les canaliser et les surveiller. Mais au final, chacun des deux camps en donne une image caricaturale et il est très difficile d'avoir une vue d'ensemble de la situation.
Cet essai détaille l'histoire des maisons closes en France durant un siècle, de 1830 à 1930 : qui les tient, qui y entre, qui les fréquente, et pourquoi. Même dans cet intervalle réduit, dans l'espace et dans le temps, les situations varient à l'extrême, entre les maisons luxueuses des grandes villes et les bauges miteux près des ports.
Ce qui frappe particulièrement en parcourant l'essai, c'est l'arbitraire qui règne sur le quotidien de toutes les personnes impliquées. Elles peuvent difficilement se plaindre puisque la plupart sont dans des situations irrégulières, et les abus ne provoqueront pas beaucoup d'indignation : quelle personne de bonne réputation oserait prendre la défense des prostituées ? Toute prise de position en leur faveur va forcément attirer les suspicions.
Alors, quels que soient les lois et les arrêtés municipaux, qu'ils soient en faveur ou en défaveur des maisons closes, c'est au final l'agent sur le terrain qui décidera du sort de l'endroit. La corruption règne en maître sur le milieu : celui qui devait fermer la maison en devient le pensionnaire le plus assidu, et à l'inverse celui qui est chargé de la protection des lieux n'hésitera pas à prélever une lourde taxe pour ses services, par la violence s'il le faut.
Le voyage dans ce drôle de milieu était plutôt intéressant. Et placé comme il est, au cœur de tous les points sensibles de la société : argent, sexualité, organisation sociale, … il n'a pas fini de faire couler de l'encre.
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La lettre - catégorie majeure de la prose avec le sermon - était réservée depuis le moyen âge à de "grandes âmes" qui ne pouvaient être que masculines et pétries de culture gréco-latine.
Au 18e s., 5% de femmes sont répertoriées comme auteurs de lettres.
Dès que les femmes ont pu, dès qu'elles ont su, elles ont rattrapé le temps perdu. Ecrire des messages languissants à son mari parti en voyage ou à la guerre, donner à sa mère des nouvelles des enfants, s'émerveiller des contrées lointaines qu'elles avaient la chance de découvrir, n'entraînait pas de dissensions familiales.
Au fil du temps, elles se sont approprié ce genre littéraire tel un ballon d'oxygène, un souffle vital.
De la lettre d'amour aux lettres des voyageuses, en passant par les lettres d'amitié et celles des femmes d'influence, sans oublier les lettres d'amour maternel et filial, Stefan Bollmann nous convie à une promenade entre le 17e et le 20e s.
De Madame de Sévigné à Françoise Dolto, de Madame du Deffand à Karen Blixen, ou encore de Jane Austen à Virginia Woolf ou Catherine II de Russie, 49 portraits de femmes sont cadrés dans le contexte de leur époque avant de nous emporter dans les volutes de leurs mots à un cousin, à Voltaire, à Chateaubriand, à Geneviève de Gaulle ou à Indira Gandhi.
La 50e femme est Laure Adler qui signe une très belle préface.
Cette magnifique édition de Flammarion fait partie des beaux livres à offrir ou à recevoir étoffée par de très belles photos et reproductions de lettres. Un régal à lire et à relire jusqu'à prendre la plume à son tour.
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Françoise Giroud n'était pas destinée à devenir ce qu'elle est devenue : directrice de presse, journaliste politique, secrétaire d'Etat, amie des plus grands. Une vie de travail acharné (jusqu'à la toute fin) et d'épreuves (mort de son père toute petite, pauvreté, mort de son fils, tentative de suicide). Elle n'a jamais cessé de combattre, pour l'amélioration de la condition féminine notamment. Ouverte et curieuse, elle aimait découvrir et faire découvrir (musique, art, talents). Jusqu'au bout elle sera cette femme, malgré la vieillesse, contre elle.
Une très belle, quoique dure vie de femme, insoumise et battante, présentée par Laure Adler. Elle a connu Françoise GIroud, a pu consulter ses archives après son décès et nous livre là 7 années de recherches et de travail. Elle ne cache pas son admiration, montre les failles et les contradictions de celle qui a fondé L'Express et participé au début de l'aventure Elle. Le tout porté par l'écriture claire, limpide et lumineuse de Laure Adler, que j'ai pu découvrir et aimé dans sa biographie de la philosophe Simone Weil.
Un ouvrage passionnant.
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Un petit essai sur notre perception du grand âge,et un cri d effroi devant la façon dont nous traitons nos vieux ,on les ignore ,car ils nous renvoient à notre propre finitude et à notre dépérissement prochain...; tout ce que nous préférons occulter jusqu au jour ou ....comme Laure Adler on arrive sur les rives du Styx ,ou de nombreux amis se rassemblent ,prêts à embarquer ..
Un biais dans ce récit ,l auteur nous parle de ses amies plus âgées ,au corps d adolescentes et à l esprit toujours vif ,mais il s agit d'un microcosme de personnes âgées nanties ,intelligentes et bien entourées ,tant mieux pour elles ˋ
Ceci ne m a rien appris ,juste noté qq lectures intéréssantes dans mon pense bête
Laure Adler s offusque de notre regard sur les vieux et prend leur défense ,pourquoi avoir attendu d être elle même âgée pour le faire ?
Comme beaucoup , elle pensait que cela n arrivait qu aux autres
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"À ce soir" est un récit autobiographique. Laure Adler y relate la disparition de son tout jeune enfant survenue il y a dix-sept ans. En découvrant le thème de cet ouvrage, j'ai redouté la profusion de détails à la limite du supportable, un voyeurisme déplacé, l'emprise du pathos sur le récit. Durant toute la lecture de ce livre, je n'ai rien senti de tel.
Dans les premières pages, Laure Adler utilise un moyen détourné (un accident de voiture sans conséquences graves) pour amener lentement le lecteur au coeur du sujet du livre. Sujet très sensible que celui du décès d'un petit garçon âgé d'à peine un an.
L'auteur y parle avec émotion, avec une belle sensibilité (il y a des passages sur sa grossesse et sur les liens qu'elle a entretenu avec son fils durant l'hospitalisation qui sont pleins d'une tendre pudeur) et retenue. le fait qu'il se soit passé dix-sept ans entre les faits et l'écriture de ce récit donne au livre une richesse très réelle.
Le transport aux urgences, le diagnostic, la vie à l'hôpital, les soins prodigués, les rapports avec les médecins, le silence, les non-dits, le temps qui se fige tout autour, la colère, le désarroi, l'espoir, la fatigue toujours mais aussi (et surtout) tous les liens ténus qui unissent la mère à son petit garçon. Tous ces sentiments qui se confondent, se confrontent, s'opposent les uns aux autres, la souffrance qui jamais ne s'efface sont, dans ce récit, très justement abordés.
Pas d'effets de style, pas de surabondance de détails, etc. Juste ce qu'il faut pour rester au plus près.
Un récit touchant, très humain.
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Malgré un démarrage un peu confus, l'histoire de cette maman, son combat, ses espoirs de voir guérir son petit garçon m'a touchée et cette fin tragique m'a émue... L'écriture est douce et poignante à la fois, composée de paragraphes parfois très courts et très espacés, qui donnent un certain rythme à la narration et la sensation de ressentir, nous aussi, ces instants de doute ou d'espérance et d'incompréhension. Très belle découverte de lecture, malgré le sujet ô combien dramatique et dur...
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Laure Adler ne dira jamais "A ce soir" à Rémi, son bébé mort de maladie avant sa première année. C'était il y a longtemps et depuis elle a eu deux filles. Mais un jour, dix-sept ans après le drame, alors qu'elle évite un grave accident de la route, elle a besoin de raconter ce qu'elle a vécu. Pourtant elle écrit "Ceci n'est pas un récit. C'est une tentative de raccommodement avec le monde".
A l'hôpital, Laure Adler passe de longues journées mais aussi de longues nuits à attendre, à guetter le moindre regard du bébé lorsqu'il se réveille.
J'ai moi-même eu un bébé hospitalisé et il est vrai que la communication ne se fait que par les yeux surtout lorsqu'on ne peut pas le toucher et qu'il y a tout un appareillage autour de l'enfant.
Elle raconte son impuissance à agir ou même à poser des questions, faisant entièrement confiance au corps médical. Ce qu'elle regrette par moment car elle se rend compte que la première équipe qui a soigné son bébé n'a pas toujours été à la hauteur. Mais sa seule force est d'être présente, de croire en la guérison.
Son fils est mort et elle reste vivante. Alors elle ne tente pas d'apaiser sa douleur car cela lui semble impossible mais seulement de la maîtriser. Comme Baudelaire l'écrit dans un poème "Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille", elle sait que la douleur est quelque chose de concret.
C'est terrible car on ressent sa solitude face à son impuissance de sauver Rémi. Elle ne dit presque rien sur le père (qui semble pourtant présent) comme si le drame ne pouvait pas être partagé. C'est un point de vue touchant et très personnel.
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Excellente biographie de Laure Adler qui nous offre un portrait remarquablement documenté d'un femme engagée, qui sut se battre dans un monde masculin et imposer d'une main de fer ces convictions. Mais Adler dévoile aussi les pans d'une vie marquée par son amour fusionnel avec JJSS, et les drames de sa vie. Avec empathie forcément mais sans complaisance, le livre d'Adler évoque aussi les contradictions de la légende de "L'Express". Une belle manière de découvrir une grande journaliste et une grande femme tout simplement qui la veille de sa mort à 86 ans travaillait sur un nouvel ouvrage. Passionnant et fascinant.
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"Pour savoir qui vous dirige vraiment, aurait dit Voltaire, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer." Qu'il en soit ou non l'auteur, c'est la vérité, nous le savons tous. La "classe dangereuse", l'authentique, c'est celle qui présente le risque de remettre en question la légitimité du pouvoir.
Pour briser cette classe dangereuse, une tactique: contrarier l'antagonisme VERTICAL (la lutte des classes) par un antagonisme HORIZONTAL artificiel, fabriqué, fictif, mais martelé par la propagande 24/7: opposer le prolétaire immigré au prolétaire autochtone, opposer les hommes et les femmes... tout en préservant le microcosme du Pouvoir profond de ces dissensions qui empoisonnent la société au seul profit de ceux qui nous gouvernent.
Il n'y a jamais eu de "conspiration" des hommes pour empêcher les femmes de lire. Et je ne sache pas qu'Aliénor d'Aquitaine, Marie de Médicis, Marie-Thérèse d'Autriche, Catherine II de Russie..... ou Catherine de Rambouillet, Madeleine de Scudéry, Marie du Deffand, Madame de Sévigné qui FAISAIENT PROFESSION DE LIRE aient jamais inquiété ou été inquiétées. Bien au contraire. Le beau monde était à leurs pieds. En revanche, on peut se demander pourquoi Gyp ou Nesta Webster ne sont pas considérées comme des pionnières du féminisme authentique... Car elles l'étaient. Mais n'allons pas plus loin dans cette voie périlleuse. On risquerait de critiquer le Pouvoir. Le vrai.
------ LA CRITIQUE DE Bobby_The_Rasta_Lama SUR CELLE CI-DESSUS ! --------->
Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dites, mais votre commentaire ne rend pas complètement justice au livre. C'est un livre sur la lecture féminine, qui tombe dans la catégorie "livres d'art". Au départ, je voulais dire que les préfaces ne sont là que pour introduire la partie avec les reproductions, mais il se peut bien que c'est le contraire, et que les reproductions ne sont là que pour justifier le texte. Finalement, ça me laisse un peu paumée, mais au fond, ça m'est égal.... Quoi qu'il en soit, nous sommes pas obligés de lire les préfaces (certains ne le font jamais !), mais c'est fait, et ça ne m'a pas choquée. Il y a forcément un petit sous-ton féministe (que voulez-vous, c'est un livre qui présente la lecture comme un des facteurs de l'émancipation de la femme), mais pas que. Les lectrices y sont mises à l'honneur, sans que cela sent à chaque ligne le souffre et le complot. Parfois ça peut ressortir un peu plus, mais peut-être que cela peut, au contraire, plaire aux certains - les autres vont pardonner en passant à la partie "tableaux", exempte de toute idéologie. Je trouve le choix judicieux, c'est beau à voir, et j'ai même découvert certains peintres que je ne connaissais pas du tout. Bref, je me suis surtout délectée des images. Je ne demande pas plus, donc la note va être bien plus élevée pour moi. Disons quatre étoiles....
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