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Critiques de Laure Adler (313)
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

http://sylvie-lectures.blogspot.com/2007/06/les-femmes-qui-lisent-sont-dangereuses.html


La lecture et les femmes, en occident, du moyen âge à nos jours... Beau sujet fait pour nous plaire...


Cette histoire nous est racontée en prenant appui sur les oeuvres des peintres et des photographes, qui rythment le propos.


Pour sa parution en France, l'éditeur a eu la bonne idée de confier à Laure Adler le texte d'introduction, ou avant propos.


Tout cela fait de ce livre un objet qui m'a enchantée. On y apprend sur la lecture , l'image de la lecture, la lecture et les femmes, les représentations des femmes et de la lecture.


Les jeux de miroir entre images et textes sont subtils, intelligents, et on se régale dans cette lecture très sérieuse qui devient facile, et presque ludique.


Les chapitres sont découpés en 6 périodes historiques, aux titres évocateurs :


1) Le Lieu du verbe , Lectures pleines de grâce;


2) Moments intimes, Lectrices ensorcelées;


3) Résidences du plaisir, Lectrices conscientes d'elles mêmes;


4) Heures de ravissement, Lectrices sentimentales;


5) La quête de soi, Lectrices passionnées;


6) Petites échappées, Lectrices solitaires...


Le Texte de Laure Adler m'a beaucoup plu, et en premier lieu, son titre : Sextuelle, femmes et livres, histoire d'une affinité secrète.





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Françoise Héritier, le goût des autres

Une biographie admirative et chaleureuse qui rappelle très opportunément le parcours d'exception de cette femme qui a, de manière limpide et opiniâtre, tout au long de sa vie, oeuvré pour démontrer et démonter les racines de la domination masculine.

une personnalité solaire qui avait aussi sa part d'ombre avec notamment des relations complexes avec son unique fille.

un livre qui donne envie de prolonger la rencontre, je suis allée regarder quelques vidéos, la voix douce et flutée de Françoise Héritier m'accompagne désormais.

sur le plan littéraire, la lecture de cette biographie est agréable et fluide, une réserve: il me semble que le découpage en chapitres qui ne respectent pas toujours une chronologie linéaire entraîne l'auteur à se répéter parfois.

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Les femmes qui aiment sont dangereuses

Que de femmes mystérieuses dans ce livre dirigé par 2 auteures.

Femme curieuse, envoûtante, ensorceleuse, mythique, arrogante, meurtrière, iconique font de tous ces attributs un bien curieux sujet. De tous les temps la femme fut perçue par les hommes soumises ou dangereuses.

Ici l’analyse est effectuée par de très belles illustrations de tableaux toutes époques confondues.

On admire la narration et l’engouement dans certaines transcriptions et repères qui nous aident à mieux comprendre certains mythes et poses langoureuses de ces peintures.

Puissance sexuelle et intelligence du cœur, voire esclave font un très bon résumé de ce que est désir et désirer pour l’homme ...
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La voyageuse de nuit

Un roman très décevant, dont le sujet , le passage à la vieillesse, m'avait pourtant séduit mais quelle énumération de lieux communs, non reliés les uns aux autres, qui demanderaient à être approfondis! Le style n'est pas très plaisant et le manque de plan finit par lasser. C'est dommage car Laure Adler est une excellente journaliste, dont j'adore l'émission sur France Inter le soir, l'heure bleue; mais pour ce roman, c'est pour ma part une grosse déception.



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Le corps des femmes

J'ai bien aimé la dernière partie qui m'a donné envie de connaître le travail des artistes mentionnées : Cindy Sherman, Tracey Emin, Agnès Thurnauer, Annette Messager, .... J'irai chercher sur le réseau d'informations, en attendant de les voir éventuellement dans des expositions, à la réouverture des musées en septembre 2033. Cette dernière partie, en effet, attise la curiosité sur leur façon non conventionnelle de se représenter ou de représenter le corps des femmes, en rupture avec les représentations traditionnelles, ou, plus exactement précédentes.

La première partie, intéressante, est plus classique, par sa présentation d'oeuvres bien connues, avec des commentaires brefs, qui m'ont laissé sur ma faim. Mais c'est la structure même de ce livre, faits de brèves remarques associées aux images des oeuvres commentées, qui induit cette frustration.

C'est un beau livre, c'est par lui que je commence mon année de lecture 2021, grâce au Père Noël. On peut imaginer plus mauvais début.
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La voyageuse de nuit

Laure adler vient d avoir 70 ans l occasion pour elle de se pencher sur la vieillesse . Durant 4 annees , elle a parcouru la france et interwievé des personnes agees connus comme edgar morin, agnes varda ou inconnues. De ces rencontres est né un livre, la voyageuse de nuit, carnet de notes au pays des seniors . Aucun des aspects de la vieillesse n est éludé : la solitude, le lien social qui se distend, la mémoire qui fout le camp...Laure adler propose des pistes pleines d espoir, la sexualité, la création, la vieillesse comme un chemin de sagesse. Un livre émouvant, triste et parfois drôle
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À ce soir

Une lecture douloureuse, faisant naître des émotions fortes et angoissantes. Sur l'impossibilité de se reconstruire vraiment après la mort d'un enfant.
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Marguerite Duras (Biographie)

C'est la première biographie que j'ai lu et je m'en souviens encore. C'est parce qu'elle concernait Marguerite Duras que j'ai été tentée quand le livre est sorti en 1998. J'avais un a priori négatif sur les biographies, celle-ci m'a fait changer d'avis.

Il ne faut pas se laisser impressionner par la taille du livre, Marguerite Duras a eu une vie incroyable, digne d'un roman. Elle a tout vécu : la pauvreté, la gloire, la reconnaissance, la décadence, l'alcoolisme, la passion... De sa plus petite enfance en Indochine jusqu'à ses derniers jours rue Saint-Benoit à Paris, sa vie n'a rien eu d'ordinaire.

Laure Adler évoque un "être de la démesure, qui se dépassait sans cesse".

Le travail de Laure Adler a pourtant été critiqué notamment par Alain Vircondelet, premier biographe de Marguerite Duras. Elle se serait largement inspirée des travaux de l'universitaire qui ne bénéficie pas de la même notoriété qu'elle.

Même s'il doit y avoir un peu de vrai, le résultat est appréciable et j'ai vraiment apprécié.



Lu en 1998
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Marguerite Duras (Biographie)

En près de 900 pages, Laure Adler nous raconte la vie de Marguerite Duras, en réservant bien sûr une large place à sa création artistique, littéraire mais aussi cinématographique. D’abord quelques éléments de la vie de la biographie de ses parents, avant leur rencontre et la naissance de leurs enfants. Et très vite la venue en Indochine, où les enfants vont naître. L’Indochine qui va tellement marquée Marguerite et ses écrits. La matrice originelle en quelque sorte. Et puis tout le reste, comme découlant de ça, de cette enfance, dont la blessure jamais refermée va conditionner tout le reste. L’œuvre et la vie.



Laure Adler a connu Marguerite Duras, elle le rappelle dans l’Avant-Propos, on sent à la fois une fascination, et une distance par rapport à la personne qu’elle a été. Une admiration, mais aussi une répulsion. Il faut dire que Duras est un personnage complexe, qu’elle a une vie digne d’un roman, un roman qu’elle a passé sa vie à écrire, à réécrire, à réinventer sans cesse.



Mais Laure Adler n’a pas écrit de roman mais une biographie, elle essaie donc, entre les brouillages des écrits, des paroles contradictoires, de Duras, d’arriver jusqu’aux faits, à ce qui s’est passé, ce qui a eu lieu et non pas à ce qui aurait pu être, et ce n’est guère une tâche facile. Donc l’enfance et l’adolescence, sur laquelle il reste peu de traces, d’écrits ou de témoins et qui reste donc la plus incertaine, à moitié noyée dans le mythe. Etape pourtant au combien essentielle. La mort précoce du père, les rapports difficiles à la mère, aimée et haïe, ressentie comme non aimante, pas assez en tous les cas. Les deux frères, l’aîné, la brute, le seul aimé de la mère, et le petit frère tellement aimé de Marguerite, à propos de qui elle a elle-même évoqué les rapports incestueux et passionnés. La concession achetée par la mère, pour faire fortune et qui sera sa ruine. L’amant chinois, à qui sa famille d’une certaine façon la prostitue. Et le rejet de la communauté blanche de ces pauvres. Et la réussite scolaire qui lui permet finalement de s’échapper en allant faire des études à Paris.



Il y aurait tant de choses à dire sur cette vie, si riche, entre rencontres, amours, engagements (résistance, parti communiste ….), elle résume à elle seule une époque. Mais en même temps elle est avant tout Marguerite Duras, écrivain. A la personnalité rayonnante, charmeuse, au centre, entourée d’amis, d’admirateurs, d’amants. En même temps, noyée dans l’alcool, perdue dans une dépression chronique, cherchant à y noyer un chagrin insubmersible, qu’elle essaiera sa vie entière à dire dans ses écrits, ressassant sans cesse les mêmes thèmes, les même obsessions, à travers de variations infinies. L’écriture, la véritable, ne vient que de là, de blessures impossible à refermer et qui poussent à dire encore et encore ce qui fait mal.



Laure Adler rend magnifiquement compte de tout cela, restituant avec un maximum de fidélité cette vie, magnifique et misérable. Essayant de rendre justice à la femme et à l’écrivain, dans sa grandeur et sa misère.

Cela donne encore plus envie de lire et relire les œuvres de Duras, que cette biographie permet de situer d’une autre façon, de comprendre différemment et d’aborder avec un autre angle. Même si au fond le plus important, c’est ce que Marguerite Duras a écrit.

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Les femmes qui lisent sont dangereuses

En s'appuyant sur une série de reproductions d’œuvres d'art montrant des femmes en train de lire (des lettres, des journaux, des romans), Laure Adler nous retrace l'histoire de la lecture féminine à travers les siècles et c'est passionnant. J'y ai retrouvé une grande part de mon propre rapport à la lecture et ce magnifique livre m'a donné envie de m'intéresser de plus près à l'histoire de la lecture (je vais me replonger dans Alberto Manguel !)
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

Vous aimez l'art et la lecture ? Alors, ce livre est fait pour vous! Les auteurs retracent ici, pour notre plus grand plaisir, la relation, souvent presque charnelle, qui unit les femmes à leurs lectures à travers une rétrospective au fil du temps des tableaux et photographies emblématiques.

Cliquez sur le lien pour lire la suite
Lien : http://aufildeslivres.over-b..
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

devrais le relire : ne m'en souviens pas comme du chef d'oeuvre que j'espérais : détrompez-moi, voir aussi les femmes qui peignent, et pourquoi pas les femmes qui respirent sont dangereuses : vite sous les voiles !!!!
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Françoise

Sur Françoise Giroud, c’est comme si tout avait déjà été dit. Femme de fer et d’influence, brillante journaliste, première femme à diriger un grand journal hebdomadaire qu’elle contribua à fonder, secrétaire d’état à la condition féminine, romancière moins habile que la journaliste, plume aussi acérée qu’admirative, toujours en éveil même quand la vieillesse fut là. De la femme, la vie était plus ou moins connue : des amours flamboyantes avec JJSS surtout et le jeune Georges Kiejman, entre autres ; des amitiés durables ou malmenées avec Mendès et Mitterrand ; une fille brillante, Caroline Eliacheff, un fils disparu…

La biographie de Laure Adler demeure respectueuse des zones d’ombre de son sujet et c’est une qualité. Elle les évoque, sans entrer plus avant dans les détails, simplement pour donner quelques clés à la compréhension d’une femme terriblement secrète. Elle dit les mensonges et les actes peu glorieux communs à toute vie mais qui, dans le cas de Françoise Giroud, humanise cette femme parfois transformée en statue du commandeur. Sa vie est passionnante, ses choix privés et publics encore plus car ils révèlent une femme libre. Comment imaginer aujourd’hui qu’elle laissa sa fille de 14 ans épouser Robert Hossein qui en avait plus du double ? Qu’elle accepta d’être ministre de Giscard, elle si proche de Mendès ? A ces questions et à toutes celles que l’on se pose au cours du récit, Laure Adler apporte des réponses précises, n’élude rien.

Mais le plus passionnant est ailleurs. Dans l’histoire extraordinaire du journal l’Express que l’on suit comme un polar intellectuel et haletant, de sa création à sa vente par JJSS, et même au-delà. Les débuts difficiles pour soutenir Mendès, les premiers procès, l’arrivée de Mauriac qui quitte Le Figaro pour enchanter ses nouveaux lecteurs de sa plume spirituelle « Je suis une vieille locomotive mais qui marche encore, qui traîne des wagons, qui peut siffler, et il m’arrive de temps en temps, d’écraser quelqu’un. L’honneur de la vieillesse, c’est de ne plus servir à rien. » On suit l’arrivée des journalistes Jean Daniel, Jean Cau, le bouillonnant, Claude Imbert qui en prendra la direction, Jacques Duquesnes, Georges Suffert, et de toutes ses plumes féminines Michèle Cotta, Christiane Collange, Catherine Nay… L’évolution du magazine, de sa ligne éditoriale, de sa maquette fascine et on ne peut qu’être admiratif devant le flair de Françoise Giroud, toujours à l’écoute, ne perdant rien de l’évolution de son époque, créant des rubriques consacrées à l’air du temps, à la mode, au style de vie. Car tout l’intéresse : les livres, le cinéma, le théâtre, l’opéra, la mode. Avec les années 70, Françoise entre dans une zone de turbulences. Elle devient la patronne du journal soit celle d’environ 400 salariés dont une centaine de journalistes… Du jamais vu ! En 1975, elle engage le journal dans une campagne contre la peine de mort. A cette époque, elle est déjà entrée de plein pied dans la vie politique. Mais même pour une femme en acier comme elle, la condition de secrétaire d’état est rude. Elle sait probablement que son poste est fragile aussi se met elle immédiatement au travail à la manière Giroud : en faisant tout ! Sa priorité : l’emploi des femmes pour lequel elle proposera très vite toute une série de mesures.

Le reste de sa vie, sa pugnacité ne faiblira pas tant dans ses engagements humanitaires que dans son rôle de chroniqueuse au Nouvel Obs (joli souvenir que ses articles) ou au JDD (dont elle sera virée pour avoir dit ce qu’elle pensait d’une photo de Mitterrand publiée par Paris-Match).

Une biographie captivante et pudique pour un destin incroyable. La fin est très belle. Jean-Jacques Servan-Schreiber, souffrant de la maladie d’Alzheimer, assiste aux obsèques de Françoise Giroud et demande à son épouse : « Qui enterre-t-on ? Est-ce mon plus grand amour ? ». Il répétait ces mots de plus en plus fort. Discrètement, ses fils et Sabine l’ont éloigné. Ce fut sa dernière apparition publique…


Lien : http://manoes.canalblog.com
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La voyageuse de nuit

VOYAGE EN TERRE INCONNUE



▶️ «La vieillesse est un voyage de nuit : la terre lui est cachée ; elle ne découvre plus que le ciel ». C’est avec ce très beau titre tiré de «la vie de Rancé» de Chateaubriand que Laure Adler entend nous convier vers un pays méconnu pour beaucoup encore mais certain pour (presque) tous, aux reliefs escarpés, souvent rudes mais pas toujours - une contrée dont on ne revient pas, la vieillesse, considérée dans nos sociétés occidentales modernes comme «un surplus, une sorte d’excédent, une poche d’inutilité et d’incapacité».

▶️La vieillesse vécue selon Beauvoir comme l’expérience de la résignation et des amoindrissements, «l’âge du jamais plus »...

▶️Dans cette enquête culturelle, fouillée et érudite, l’auteure cite les plus belles pensées sur ce qui a pu être écrit jusqu’ici sur la vieillesse, des grecs anciens aux philosophes du XXème siècle, des romanciers classiques (Balzac, Voltaire, Proust, Mauriac...) aux écrivaines, essayistes et historiennes féministes contemporaines (Beauvoir, Groult, Giroud, Ernaux, Duras, Ozouf...), car dans notre monde du dictat de la jeunesse et de l’apparence, la vieillesse est encore plus rude pour les femmes, qu’elles l’acceptent ou qu’elles la combattent : «être vieux est une horreur. Être vieille est encore pire », et d'ajouter : "une des dernières découvertes de la culture occidentale, c'est qu'il est préférable de ne pas mourir"...

▶️ L’auteure aborde aussi son propre rapport à l’âge et à sa vieillesse, à la sexualité et aux regards des autres : «ce n’est pas tant de se trouver moche dans le miroir qui est désagréable que de ne pas se reconnaître »...

▶️ Une dernière partie consacrée au grand âge et aux EHPAD, aux résidents (dont ses parents) et à ceux qui s’en occupent - aux politiques publiques insuffisantes et aux moyens qu’il faudrait allouer pour accompagner dignement nos anciens, ces vieux que nous serons aussi un jour...

▶️ Un essai très documenté, passionnant, d’une remarquable intelligence - une réflexion profonde et érudite - une lecture nécessaire...
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La voyageuse de nuit

C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C’est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C’est surtout une drôle d’expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d’écriture, dans ce pays qu’on ne sait comment nommer : la vieillesse, l’âge ?

Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l’âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint – nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d’achat - en même temps qu’on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur…

Plus de cinquante après l’ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu’est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l’essence même de notre finitude.

« Tu as quel âge ? » Seuls les enfants osent vous poser aujourd’hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j’essaie de montrer que la sensation de l’âge, l’expérience de l’âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d’existence. Attention, ce livre n’est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu’un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c’est une question de civilisation. Continuons le combat !

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Les femmes qui lisent sont dangereuses

Laure Adler, née Laure Clouzet, est une journaliste, biographe, essayiste, éditrice et productrice de télévision française; Stefan Bollmann est un homme de lettres et historien de l’art allemand. Ce livre est paru en Allemagne en 2005 sous le seul nom de Bollmann; en 2015 Flammarion a racheté les droits et l’a fait paraître en France sous la double signature et une double introduction.



Le livre, je l’avais repéré en 2006, car la jaquette m’avait plu avec Rêves ce tableau énigmatique du peintre italien Corcos. En 2021 je l’ai revu chez mon libraire avec un subterfuge, une nouvelle jaquette qua j’ai trouvé géniale : ils avaient ajouté le gentilé de ma commune (avec combien de communes l’ont-ils fait?). Cela m’a décidé de l’acheter et de plus le libraire m’a offert le poster de la jaquette, aujourd’hui encadré et faisant belle figure dans mon bureau.



Les femmes qui lisent sont dangereuses est un très joli livre présenté par Adler et Bollmann, séparément, comportant une vaste et belle iconographie (130 illustrations) montrant des femmes de tous temps, de tous âges, en train de lire. Les deux textes d’introduction sont très réfléchis et intéressants, celui de Mme Adler plus lyrique; je regrette un peu leur brièveté. Ce livre est un angle d’approche à l’histoire de la lecture chez les femmes.



Ce catalogue concerne essentiellement la lecture en Occident et l’engouement pour celle-ci à partir du XVIII siècle, car auparavant les livres étaient une denrée rare: environ 10,5% de femmes lisaient vers 1770, et seraient devenues rapidement 20% en 1800. Les femmes lisent pour comprendre, s’éveiller, rêver. Et la complicité qui s’établit entre les lectrices, inquiète les hommes qui vont essayer de les marginaliser en les signalant éventuellement comme des hystériques ou des névrosées, affaiblies ou exténuées par un excès de désirs artificiels.



Les images défilent et je m’abime dans la contemplation. Pas mal de peintres inconnus pour moi. L’analyse portée aux tableaux est souvent intéressante, toujours subjective. Les lectrices ludiques seraient majoritairement féminines alors que les hommes liraient majoritairement « utile ». Et c’est bien connu que le cerveau féminin est moins « compartimenté » que celui de l’homme, la femme pouvant établir plusieurs synapses dans des sens différents et en même temps. Oui nous sommes physiologiquement différents mais très complémentaires.



Il existe une suite à ce livre, par les mêmes auteurs et avec une petite variante dans le titre Les femmes qui lisent sont de plus en plus dangereuses (2021). Quel défi !
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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La voyageuse de nuit

J'arrive aux âges où l'on peut être contente de vivre encore. J'oublie que j'ai l'air d'une vieille.

Un peu désemparée car ma mère n'a pas vécu au delà de 60 ans, je ne sais donc pas très bien comment on fait quand on dépasse cet âge. Tout cela et bien d'autres sentiments je les ai retrouvés dans cet essai. Finalement beaucoup de gens ont écrit sur la vieillesse et le talent de Laure Adler est de nous faire partager une belle collection de réflexions et de témoignages que j'ai été heureuse de découvrir.
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À ce soir

Livre lu d'une traite. récit court, poignant d'une mère qui a perdu son fils. Au début difficile de rassembler toute l'histoire, on ne comprend pas tout, le pourquoi du comment. Mais ce n'est pas grave, pas le plus important. On se laisse guider, happer par cette douleur qui éclate de cette mère qui 17 ans après les faits ressent le besoin de mettre par écrit, d'utiliser les mots pour décrire ses maux, son ressenti. C'est bouleversant, son souffle est coupé, suspendu à celui de son fils qui brutalement s'est retrouvé dans un lit d'hôpital. Le temps est figé, tout s'arrête pour tourner uniquement autour de ce petit être qui se bat farouchement.
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La voyageuse de nuit

La voyageuse de nuit est un essai plein de rage et de vie, de petits bonheurs et de grandes émotions, et je n’ai pas pu lâcher avant de l’avoir terminé. C’est un livre de rencontres humaines, mais aussi de culture, et les références que cite l’auteure sont particulièrement éclairantes. C’est également un livre politique, car il ne faut pas se voiler la face, la façon dont on traite le dernier âge de la vie se décide dans les instances dirigeantes liées aux lobbies économiques.



La grande vieillesse rejoint, à mon avis, la jeunesse actuelle : les deux sont empêchées, brimées, mais ceci est le sujet d’un autre livre.

La critique complète figure sur mon blog:

http://nicole-giroud.fr/voyageuse-de-nuit-vieux-vivants-6101
Lien : http://nicole-giroud.fr/voya..
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Le corps des femmes

Laure Adler nous offre l'histoire du corps des femmes dans la peinture. Du mythe d'Eve au courant impressionniste, en passant par la représentation des vierges à l'enfant jusqu'à l'arrivée des femmes artistes dans le milieux.

Un livre magnifiquement et richement illustré qui offre au regard sur des pages entières des peintures qui revêtent alors un tout autre sens.



Si vous êtes déjà un bon connaisseur du sujet pictural, ce livre ne vous apprendra rien de plus, peut être vous fera-t-il découvrir quelques noms contemporains, ma foi tout de même connus mais guère plus. Ce livre s'adresse surtout à ceux que le sujet des femmes intéresse, qui ne sont pas férus d'art mais qui voudraient découvrir. Le texte bien que complet, est surtout un catalogue de noms et de mouvements qui ont façonné la femme dans le peinture plus qu'un essai avec des analyses concrètes des œuvres.



Un livre tout de même très beau avec un travail d'édition fort agréable et qui a le mérite de remettre la femme dans le contexte artistique et d'explorer les dernières œuvres d'artistes féminines contemporaines allant vers le théâtre et les arts plastiques.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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