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EAN : 9782081233133
175 pages
Flammarion (06/10/2010)
3.78/5   9 notes
Résumé :
La correspondance a longtemps été pour les femmes le lieu où forger leur identité en s'affranchissant des modèles établis par la société. C'est aussi sur ce terrain qu'elles se sont ouvert une voie vers la littérature, chasse gardée des hommes.
De l'effusion amoureuse ou amicale à la réflexion intellectuelle et politique, en passant par les conseils maternels, les grandes épistolières offrent un autre regard sur le monde qui les entoure.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La lettre - catégorie majeure de la prose avec le sermon - était réservée depuis le moyen âge à de "grandes âmes" qui ne pouvaient être que masculines et pétries de culture gréco-latine.
Au 18e s., 5% de femmes sont répertoriées comme auteurs de lettres.
Dès que les femmes ont pu, dès qu'elles ont su, elles ont rattrapé le temps perdu. Ecrire des messages languissants à son mari parti en voyage ou à la guerre, donner à sa mère des nouvelles des enfants, s'émerveiller des contrées lointaines qu'elles avaient la chance de découvrir, n'entraînait pas de dissensions familiales.
Au fil du temps, elles se sont approprié ce genre littéraire tel un ballon d'oxygène, un souffle vital.
De la lettre d'amour aux lettres des voyageuses, en passant par les lettres d'amitié et celles des femmes d'influence, sans oublier les lettres d'amour maternel et filial, Stefan Bollmann nous convie à une promenade entre le 17e et le 20e s.
De Madame de Sévigné à Françoise Dolto, de Madame du Deffand à Karen Blixen, ou encore de Jane Austen à Virginia Woolf ou Catherine II de Russie, 49 portraits de femmes sont cadrés dans le contexte de leur époque avant de nous emporter dans les volutes de leurs mots à un cousin, à Voltaire, à Chateaubriand, à Geneviève de Gaulle ou à Indira Gandhi.
La 50e femme est Laure Adler qui signe une très belle préface.
Cette magnifique édition de Flammarion fait partie des beaux livres à offrir ou à recevoir étoffée par de très belles photos et reproductions de lettres. Un régal à lire et à relire jusqu'à prendre la plume à son tour.
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Pendant des siècles, la correspondance a été l'unique moyen de garder le contact avec les êtres aimés partis au loin. Beaucoup de femmes s'en sont donc emparées, mères écrivant à leurs enfants, voyageuses racontant leurs périples à leurs proches, intellectuelles dissertant sur leurs sujets de prédilection…

C'est une belle introduction au monde de la littérature épistolaire féminine que nous proposent Laure Adler et Stefan Bollmann avec ces plus belles lettres de femmes. L'édition, très soignée et de bonne qualité, est vraiment agréable à parcourir. le choix des textes est riche et varié. Toutes sortes de lettres sont ici présentées : lettres d'amour échangées par Elizabeth Barrett et Robert Browning, correspondance amicale entre Hannah Arendt et Mary McCarthy ou récits de voyage envoyés par Alexandra David-Néel à son mari Philippe… Elles sont accompagnées de textes introductifs efficaces présentant leurs auteurs et le contexte dans lequel elles ont été écrites et envoyées (ou pas).

Le seul ennui avec Les plus belles lettres de femmes, c'est que c'est un ouvrage qui donne envie d'en savoir plus, et donc de passer ensuite des heures à lire l'intégralité des correspondances citées. C'est en tout cas une excellente anthologie que l'on devrait trouver dans toutes les bonnes bibliothèques.
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Je ne suis pas du gerbe à apprécier les recueils épistolaires, mais celui-ci nous donne une vision de la femme dans tous ses rôles : mère, épouse, fille, amie, amante, aventurière, romancière...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Simone de Beauvoir à Jean-Paul Sartre.

Lundi 31 (juillet 1950)
Mon cher petit. J'attendais impatiemment votre lettre : dix jours sans rien, une commençais à m'inquiéter. Envoyez des petits mots au besoin, mais écrivez mon doux petit, je m'égare dès que vous me manquez. Je meurs d'envie d'avoir des détails sur Claude Ray et Dolores. Pourvu que vous pensiez à envoyer votre prochaine lettre à Gary ! Nous nous y installons demain et d'ici on ne fera rien puisque la maison sera vide.
(...) D'autant que je suis la moitié du temps dans l'angoisse. Les journaux américains sont si déconfits que je pense que le retour de l'U.R.S.S à l'o.N.U est une bonne chose pour la paix.; mais ils parlent sans cesse d' une attaque communiste sur Formose, certains l'annoncent même pour le 10 août : je sais que ça fait partie de leur propagande intérieure, ils y ont à terroriser le pays pour faire accepter les nouvelles taxes et leur politique antidémocratique, mais j'ai peur et l'optimisme aveugle d'Algen ne me rassure pas. Il y a une série d'articles étonnantes dans le Chicago Sun en ce moment pour expliquer aux gens comment se défendre conte la bombe atomique : rester calme - porter des vetements de couleur claire et aussi lâches que possible, des gants - obeir aux ordres, etc. Les gens ont l'air aussi travaillés par la propagande que ceux qui sont de l'autre côté du rideau : une coiffeuse l'autre jour me demande : " c'est toujours aussi terrible à Paris ? Et les communistes ? Ils con tinuent à faire la loi chez vous ?" Bien entendu, tous les amis d'Algren sont des "progressistes" (bien decus par Wallace d'ailleurs qui a finalement pris parti pour cette guerre de Coree); ils croient à la guerre pour dans un an ou deux. J'ai prévenu Algren que je rentrerais à Paris si les choses s'aggravaient (...)
Vote charmant Castor
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De Camille Claudel à sa mère, Maison de Santé de Ville-Evrard (fin mars 1913)
Chère madame Claudel,
Je vous ai déjà écrit plusieurs fois sans recevoir de réponse. Il en sera sans doute de même cette fois-ci mais enfin je me risque... Vous n'aurez plus besoin de vous déranger dorénavant pour envoyer de l'argent ici. Ce n'est pas la peine, je connais des messieurs qui vont se charger de ça... Vous savez bien les messieurs, les messieurs qui m'ont pris mon atelier, mes albums, mes esquisses. Ils sont si contents de ce qu'ils ont trouvé chez moi, ça leur a fait tellement plaisir qu'ils seront enchantés d'offrir à l'artiste qui leur a offert une si belle récolte, une pension toute trouvée... C. Claudel
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Je compte quitter Lhassa à bref délai. La ville est sans grand intérêt. Je suis rassasiée des visites aux lamaseries ; j’en ai tant vues ! (…) J’y suis allée parce que la ville se trouvait sur ma route et aussi parce que c’était une plaisanterie bien parisienne à faire à ceux qui en interdisent l’accès. (Alexandra David-Néel à son mari, extrait d'une lettre citée p. 166)
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