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Critiques de Marek Halter (495)
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Le Vent des Khazars

Flash spécial: "Attentat contre les installations de l'O.C.O.O ( Offshore Caspian Oil Operating )à Bakou! Un préjudice de plusieurs millions de dollars, attentat revendiqué par "Le renouveau Khazar."

Un vent de révolte?



En 2000, lors d'une dédicace de ses livres, Marc Sofer rencontre une troublante rousse qui semble être la réincarnation de la princesse Attex...



Attex, promise à un mariage, avec le général Jean Tzimikes, pour une alliance avec le royaume de Byzance, s'y refuse et recueille Isaac, un jeune homme venu apporter une lettre au Khazan Joseph, Roi des Khazars, converti au Judéaïsme...

L'empire Khazar serait-elle la "Terre promise" aux juifs errants depuis plus de mille ans?



Sofer a retrouvé la jeune femme qui semble être la princesse Attex. Elle se nomme Sonja et veut défendre une synagogue et une bibliothèque, remplie de livres anciens et ..."L'arche d'Alliance" décrite dans la Bible...

- "Et le Pentateuque, les 5 livres de Moïse, traduits en hébreu et en arabe!"



Sous cette bibliothèque, cachée dans les montagnes, il y a une "véritable mer d'or noir, d'une simplicité d'extraction à faire pâlir d'envie n'importe quelle compagnie pétrolière..."



-" L'OCOO veut tout foutre en l'air pour exploiter ce satané pétrole. Cet endroit magique sera transformé en une immense station de pompage!"



A travers vents et marées, l'empire des Khazars a survécu dans les mémoires! ( wikipédia: Au VIIe siècle, Les Khazars empêcheront ainsi toute invasion arabo-islamique du sud de la Russie. Les Khazars s'allient à l'Empire byzantin contre les Sassanides et la Rus' de Kiev. une partie d'entre eux se convertit au judaïsme, qu'ils établissent comme religion d'État...)
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La Mémoire d'Abraham

Emmener le lecteur à travers deux mille ans d’histoire et suivre la trace d’une famille de Jérusalem en l’an 70 (destruction du temple de Jérusalem) jusqu’en 1943 dans le ghetto de Varsovie, en passant par Alexandrie, Rome, Carthage, Tolède, Cordoue, Narbonne, Troyes, Strasbourg, Venise, Constantinople, Lublin, Amsterdam, Odessa, Varsovie, etc. en laissant entendre qu’il s’agit de l’histoire de la famille de Mark HALTER, offre une fresque passionnante et émouvante qui peint une centaine de générations se transmettant leur généalogie sur un parchemin. Au fil des pages, cette famille subit pogroms, invasions, déportations mais reste fidèle à sa foi, sa culture et son idéal de progrès. Ce roman est bouleversant et instructif.



Mais de la même façon qu’Alexandre DUMAS a réinventé l’histoire de France en s’appuyant sur une équipe de « nègres » qui aurait compté quarante « collaborateurs » dont Auguste MAQUET, auteur des Trois Mousquetaires, Vingt ans après, Le Comte de Monte Cristo, Le Vicomte de Bragelonne et la Reine Margot, comme l’a démontré Bernard Fillaire dans son essai "Alexandre Dumas, Auguste Maquet et associés, Éditions Bartillat » … Marek HALTER a employé une équipe de « documentalistes » dont Patrick GIRARD et a laissé à Jean-Noël GURGAND la rédaction finale comme le rappellent ses héroïnes Lia et Avelina qui portent les prénoms de la fille du « nègre » et de la meilleure amie de celle-ci… (voir Claude Durand dans « Usage de faux », Editions de Fallois et Piotr SMOLAR dans son analyse publiée par la revue XXI).



La Mémoire d’Abraham rencontre un immense succès justifié par sa qualité romanesque indéniable. Mais il serait aussi imprudent d’y voir une étude historique que de lire l’histoire de France en parcourant les oeuvres signées Alexandre DUMAS.
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L'inconnue de Birobidjan

En 1950, alors que l’hystérie anti-communiste menée par McCarthy bat son plein et que le HUAC (House Un-American Activities Committee) s’en prend au milieu du cinéma depuis quelques années déjà, l’actrice Maria Apron est accusée d’être entrée aux Etats-Unis sous une fausse identité après avoir tué un agent secret américain infiltré en Union Soviétique. De son vrai nom Marina Gousseiev, la jeune femme tente de s’expliquer. Oui, elle est bien russe. Non, elle n’a jamais été communiste. Au contraire, poursuivie par les autorités soviétiques, elle a dû fuir Moscou et, se faisant passer pour juive, s’est réfugiée au Birobidjan, cet état juif autonome créé par Staline dans l’extrême Est du pays, à la frontière mandchoue. C’est là qu’elle a connu et aimé un médecin américain du nom d’Apron, bientôt envoyé au goulag pour espionnage, et qu’elle s’est retrouvée à nouveau contrainte de fuir, cette fois aux Etats-Unis…





Certes rocambolesque, cette histoire ne s’en lit pas moins avec grand plaisir tant elle est bien menée et bien écrite, et tant elle présente d’intérêt historique. Car, au-delà des très rebondissantes aventures de sa très romanesque héroïne, plus encore que son évocation de la terreur stalinienne, des conditions du goulag et de la chasse aux sorcières après-guerre aux Etats-Unis, c’est la découverte du sort méconnu des Juifs en Union Soviétique pendant la seconde guerre mondiale qui rend ce roman passionnant. On y apprend ainsi l’instauration du Birobidjan en 1934, premier territoire juif officiel, son rôle de terre d’accueil pendant la Shoah et sa vitalité culturelle en yiddish. Une vitalité qui connaîtra le coup de grâce avec la création de l’État d’Israël.





Utile rappel historique donc, mais aussi hommage aux auteurs juifs en Russie, en tête desquels on retiendra Pasternak, prix Nobel de littérature dont tout le monde connaît Le Docteur Jivago, le texte de Marek Halter se teinte aussi d’ironie, lorsqu’en pleine époque nazie en Europe, son héroïne russe cherche le salut... en se faisant passer pour juive ! Cette couverture la transformera d’ailleurs profondément, puisque la jeune femme n’aura de cesse de gagner sa légitimité au sein d’une communauté qui l’aura accueillie sans réserve. Appliquée à partager le mode de vie, la langue, la culture et le sort de son entourage juif, elle finit par devenir laïquement juive, conformément à cette conviction qu’à l’auteur qu’ « on ne naît pas juif, on le devient», et qu’ « un individu qui se dit juif est juif ».





Ses points d’intérêt tant historiques que culturels, en plus du libéralisme religieux qu’il laisse entrevoir, font de ce roman, par ailleurs agréablement écrit et mené, une lecture tout à fait recommandable, à laquelle on pardonnera aisément ses premiers abords « rocambolesquement » romanesques.


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La juive de Shanghai

Quelle claque ! Vraiment un très très beau roman mais probablement lu trop tôt après "La carte postale" (le thème de la condition des juifs durant la seconde guerre mondiale s'y retrouve et du coup, cela faisait un peu trop d'informations à avaler - et à digérer (mal) - pour moi mais peu importe, il fallait absolument que je lise ce livre et je ne regrette en rien cette lecture !



Il s'agit ici d'une histoire d'amitié improbable (et qui pourtant a très certainement vu le jour et je dirais heureusement) entre une jeune femme juive, Ruth Rostein et une jeune allemande s'étant engagée comme résistante auprès du partie communiste. C'est Ruth qui va lui sauver la vie une première fois et cette première fois liera non seulement leurs vies mais aussi leurs destins à jamais car de cette rencontre, Clara n'oubliera jamais celle qui llui sauva la vie dans les rues de Berlin et Ruth, de son côté, se mettra un devoir, alors qu'elles seront séparées par la suite, de tenir un journal intime relatant les événements de la guerre mais aussi de ses conditions de vie à sa "très chère Clara".

Le parcours de milliers de juifs polonais (mais pas que) qui durent fuir une Allemagne nazie, mais aussi la Pologne et d'autre endroits en Europe pour tenter de survivre à la barbarie qui s'abattait contre eux en ces temps obscurs.

L'histoire de celle qui aurait pu connaître un grand destin de couturière si elle avait continué à servir dans l’atelier de Frau Opel mais qui a dû avant tout sauver sa peau ! Les retrouvailles à Shanghai de ces deux femmes grâce à l'aide précieuse d'amis hauts placés et d'origine chinoise de Clara ! (bien que les noms aient été arrangés, ces personnes ont réellement existé et leur mode de vie romancé par l'auteur à qui je tire mon chapeau) !



Un roman historique d'une pure beauté malgré l'atroce réalité des faits relatés mais la preuve que l'amitié, l'entraide et l'amour pouvaient encore subsister dans un monde qui s'effondrait et dans lequel, pour la plupart, ne subsistait que l'espoir et c'est bel et bien ce qui les a sauvés ! A lire et à faire connaître car c'est une lecture déstabilisante mais empreinte d'humanité et qui nous donne encore aujourd'hui beaucoup de leçons de morale !
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La Reine de Saba

« La reine de Séba apprit la renommée que possédait Salomon, à la gloire de l'Eternel, et elle vint pour l'éprouver par des énigmes. Elle arriva à Jérusalem avec une suite fort nombreuse, et avec des chameaux portant des aromates, de l'or en très grande quantité, et des pierres précieuses. Elle se rendit auprès de Salomon, et elle lui dit tout ce qu'elle avait dans le coeur… ». De ce verset biblique (Premier livre des Rois 10:1), s’est inspiré Marek HALTER pour rédiger cette fabuleuse vie de « La reine de Saba » et rappeler l’alliance entre Israël et l’Ethiopie depuis l’époque de l’Exode où Moïse épousa une éthiopienne « Moïse avait épousé une femme Kouchite … » (Nom. 12 : 1). Les Égyptiens redoutaient qu’Israël se rallie à l’ennemi éthiopien « Il faut trouver un moyen pour limiter leur nombre. En cas de guerre, ils se joindraient à nos ennemis pour nous combattre et quitter le pays. » (Ex. 1 : 10).



Au X siècle avant notre ère, Makéda, fille du roi Akébo et de la reine Bilqis, prématurément disparue, nait dans un Royaume qui borde les deux rives de la « mer pourpre » et grandit sur la rive arabique dans les palais de Maryab et Makka’h jusqu’au jour où une fronde l’oblige à fuir nuitament avec son père sur la rive africaine et à gagner Axoum où son père meurt quelques années plus tard.



Les frondeurs espèrent vaincre la jeune et jolie princesse et tentent un débarquement à Sabas qui s’achève en défaite dont Makéda profite pour reconquérir les provinces arabes et restaurer la puissance de son Royaume pour le plus grand dépit du pharaon égyptien.



Alors, dans un génial mouvement stratégique, la Reine de Saba se rend à Jérusalem pour négocier avec Salomon … alliance dont nait un fils le prince Ménélik qui apporte, selon la légende, l’arche d’alliance en Ethiopie.



J’ai beaucoup apprécié cette épopée que nous décrit Marek Halter en s’appuyant sur le chant du Cantique des cantiques et en décrivant ce royaume chéri d’Almaqah. Epopée dont l’héritage nous est parvenu à travers trois millénaires car Ménélik était l’ancêtre des empereurs éthiopiens dont le dernier Hailé Sélassié fut assassiné à l'âge de 83 ans, le 27 août 1975 à Addis-Abeba, par les putschistes qui l'avaient renversé un an plus tôt.



Le 24 mai 1991, l’opération Salomon, menée par Tsahal, évacuait 14500 juifs éthiopiens en Israel … sauvant ainsi les derniers descendants de la Reine de Saba en leur permettant de rejoindre la terre promise.



Merci Marmara de m'avoir suggéré la lecture de ce roman qui semble être un des meilleurs publiés par Marek Halter


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Marie

Quel Capharnaüm que cette histoire de « Marie » !



Ou plutôt cette double histoire puisque, après avoir romancé en 18 chapitres une vie de Marie se concluant par la naissance de Jésus à Bethléem, cet ouvrage s'envole vers Varsovie martyrisée par la Shoah, et se conclut par un ubuesque et consternant « évangile de Marie » qui gâche finalement ce livre.



La première partie s'appuie sur les progrès de la connaissance des esséniens, suite à la découverte des manuscrits de la Mer Morte en 1947, qui apportent au fil des ans des informations sur cette communauté qui avec les pharisiens et les sadducéens constituaient la société juive au début de notre ère. Recherche qui enrichit la compréhension du nouveau testament et permet de mieux apprécier les différences entre les évangiles synoptiques et celui de Saint Jean, proche comme Marie du courant essénien.



Mark Halter se passionne depuis des années pour cette question qui constitue la clé de son roman « les mystères de Jérusalem ». Il dépeint une Marie proche de cette secte à laquelle aurait appartenu Joseph d'Arimathie, une Marie amoureuse de Barabbas, un résistant luttant contre l'oppression d'Hérode, et une Marie se rapprochant progressivement de Joseph, veuf et père de nombreux enfants dont Jacques (futur apôtre). Cette Marie ressemble parfois plus aux polonaises luttant contre l'occupant allemand qu'à la nazaréenne du catéchisme mais c'est la liberté permise au talent et à l'imagination de l'écrivain de nous la décrire ainsi et, en la rendant contemporaine, de le la rendre éternelle. L'auteur pèse habilement les termes de la controverse opposant les partisans de la lutte armée (Barabbas) aux adeptes de la non violence et de la conversion morale. Une première partie pas toujours très fidèle à la foi chrétienne mais riche d'espérance et de charité !



La seconde partie, dont l'auteur aurait pu (aurait du) se dispenser, détruit ce bel ensemble en commettant un « évangile de Marie », qui nie la mort et la résurrection de Jésus … autant dire la négation du christianisme !



Mais alors qui s'intéresserait deux mille ans plus tard à Marie ?



Une conclusion absurde qui ôte tout intérêt à ce roman et qui conduit à s'interroger sur les véritables motivations d'un écrivain qui se présente pourtant comme un apôtre du dialogue inter religieux.
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Bethsabée ou l’éloge de l’adultère

Le roi David est un modèle de Justice, de Pureté et de Désintéressement pour la monarchie française (comme le Lys de France).

Il est un des "Neuf Preux" du Moyen âge, et le Roi de Pique, sur les cartes à jouer...





David qui a croisé le regard de Bethsabée, l'épouse d'un officier de son armée. David qui la fait rechercher dans tout Jérusalem. David qui épie cette femme qui se lave, sur une terrasse, en plein soleil...





"Elle était femme, femme dans l'arc charnu de ses lèvres, dans sa chevelure souple et bouclée. Elle possédait une grâce sensuelle qui éclatait dans la rondeur de sa nuque,le ballant de ses hanches, le délié de ses cuisses..."





Nombre de peintres ( Willem Drost, Paul Véronèse, Jan Metsys...) ont été troublés, en tendant leur... pinceau vers les courbes de Bethsabée, vers les rondeurs de sa poitrine et la douceur de ses...





"Il y avait des hommes pour deviner ce charme au premier regard. Pour en être troublé. Urié, l'époux, avait été de ceux-là."





"David était beau, une beauté insolente. "( Regardez le David de Michel Ange ou celui de Donatello...) David, roi des juifs et représentant du Dieu Créateur...





Bethsabée le sait, que du palais, David peut voir toutes les terrasses, mais elle le veut. Elle veut se laver au soleil!

Elle va braver la loi de Dieu.

A peine, Bethsabée eut-elle lâché sa tunique, que son corps voluptueux se mit à trembler. L'eau bienfaitrice ruisselle, sur son corps! Oh, si les mains de David étaient comme ces ardents rayons de soleil qui jouent sur sa taille fine, sur ses cuisses fuselées et ses hanches rondes...





L'eau du baquet n'était pas assez fraîche, pour la glacer, " pas même la honte qui croissait en elle."

Bethsabée connaît le châtiment des hommes, pour une femme adultère : la lapidation!





La ville assiégée de Rabba ne tombe pas et Urié ( qui désirait la gloire) est toujours bloqué devant.

David sait où est Bethsabée maintenant, et il a envoyé Joseph, le chef de la garde, avec des serviteurs et des présents...





Ce n'est ni la volonté de David ou de Bethsabée (qui aime Urié) , mais sans doute celui de YHWH, car de leur amour, naîtra un autre roi: le roi Salomon!





Mais, David savait-il, quand il l'embrassa, qu'il devra faire tuer le mari, et perdre son fils, un nouveau né. Afin d'éviter la lapidation, à Bethsabée, et pour contenter son peuple ?





Dans le film de King Vidor,

"David et Bethsabée", c'est la pulpeuse Susan Hayward qui ensorcela Grégory Peck.

Sonnez trompettes, peuple de Jérusalem, incline toi devant le roi David et la belle Bethsabée !





"Une femme seule, c'est une fleur sur laquelle ne se pose aucune abeille. Où trouver le miel des jours dans ces conditions?"

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Les fils d'Abraham

Suite de "la mémoire d'Abraham" cet ouvrage est plus personnel et peut être lu comme un roman d'espionnage ou comme un reportage sur les accords d'Oslo et les tentatives de paix entre Israel et ses voisins.



Livre que je n'ai pas trouvé extraordinaire et qui est loin de valoir "O Jérusalem" de Dominique Lapierre et Larry Colins ou "Exodus" de Léon Uris mais qui permet d'étudier une époque plus récente de façon rapide et superficielle avec un regard assez neutre de Marek Halter dont j'ai apprécié cette posture.
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Les femmes de l'islam, tome 1 : Khadija

Avec Khadija, Marek Halter commence une trilogie orientée sur l’Islam, et concernant particulièrement la présence et l’influence des femmes dans l’évolution et le développement de cette religion.

Sous une forme romancée, l’auteur va nous conter au fil des pages, l’histoire d’une femme libre et moderne dans une civilisation pré-Islamique, formatée par les traditions et la culture du lieu et de l’époque. (VIIème siècle de notre ère Chrétienne). Et c’est l’occasion de lever bien des préjugés concernant l’Islam, cette religion aussi décriée, mais également tant exploitée à notre époque sous des prétextes différents. Bien des habitudes et des préceptes que nous associons aujourd’hui à ce courant de pensée monothéiste sont en réalité issus (comme dans toutes les autres grandes religions) de croyances « payennes » et traditionnelles qui avaient construit la culture des régions où elles sont nées et se sont développées.



Khadija, femme d’affaire forte, volontaire et autonome autant qu’on peut l’être dans des civilisations patriarcales, aurait été à notre époque taxée de féminisme. Veuve, appelée à gérer les affaires de sa famille, elle ne s’attaquera jamais de front aux blocages de la société quant à sa condition. Elle utilisera toujours la diplomatie, la ruse, mettant en œuvre une sorte de lobbying avant l’heure.

Elle se permettra d’aimer et de favoriser un homme (Muhammad ibn Abdallah) qu’elle aide à évoluer, à affirmer sa condition d’homme, (en véritable coach) alors qu’il n’appartient pas à son milieu ni à la lignée de ceux “qui font généralement des affaires” en armant des caravanes dans le désert.

C’est bien l’histoire d’une partie de la vie d’une femme qui nous est contée, et non pas l’histoire des origines d’une religion. La vie de Khadija permet de décrire et de préparer la personnalité de Muhammad, la révélation au sujet du Coran n’intervenant que dans les dernières pages de l’ouvrage.



Babelio et les éditions Robert Laffont nous ont permis, outre de découvrir le livre (Qu’ils en soient remerciés), mais aussi et surtout de rencontrer l’auteur lors d’une soirée exceptionnelle.

Quel homme ! Marek Halter est un conteur, un messager de la paix, avec une vie extraordinaire, des expériences politiques et historiques qui pour le moins, ne sont pas communes. Avec en plus une culture aussi bien sur des sujets dont il traite dans ses ouvrages que sur les aspects sociologiques et l’économie politique de notre époque comme des périodes plus anciennes.

Cet auteur est passionnant, aussi bien à lire qu’à écouter.On aurait envie de,posséder ne serait-ce qu'une petite partie de son savoir et de sa réflexion.



Le prochain volume de cette série sera consacré à Fatima, la plus jeune fille du prophète.

Vous aurez compris que l’on ne peut que l’attendre avec impatience.

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La juive de Shanghai

J'avoue que ni le titre , ni la couverture de ce livre n'avaient attiré mon attention lors de mon passage hebdomadaire dans la librairie .C'est en examinant un peu plus attentivement l'étal que le nom de l'auteur , Marek Halter, m'a poussé à lire la quatrième de couverture et ...à prendre le roman sous ma coupe .

Oui , Marek Halter , c'est tout de même un double gage , celui d'un style travaillé et agréable à lire et aussi l'assurance que le thême abordé le sera avec sérieux et autorité .

La montée du nazisme , les répercussions sur les juifs , la diaspora , la Shoah ,les résistances sont des sujets essentiels et , hélas , encore d'actualité dans un monde qui glisse peu à peu vers un désordre déjà vécu mais un peu trop ...oublié . Un " plus jamais ça "qui devient trop banal .

C'est l'histoire de cette jeune Ruth , gamine juive aux doigts de fée en matière de couture qui , malgré des circonstances protrectrices , va devoir fuir la menace nazie .Nous sommes en 1937 à Berlin ...Dans les postes de radio , la voix rageuse du Führer est glaçante , pleine de haine et de menaces .

Fuir et abandonner sa meilleure amie , sa vraie soeur , Clara , jeune résistante communiste ...rencontrée dans des circonstances vraiment particulières .

Déchirements .Long périple . Arrivée à Shangaï et la légende naît .

Ce roman est de trés belle facture , trés documenté donc fort instructif , pour moi , en particulier qui ignorais tout de cet épisode dramatique , mes modestes connaissances m'ayant d'abord amené vers l'occident .

J'ai été " promené ", " transporté " dans une histoire qui , si elle ne fut pas la mienne , m'a montré combien survivre avec la peur au ventre , ventre criant famine de surcroit , a dû être une terrible épreuve pour des gens dont le seul but était de vivre sereinement .

Marek Halter maitrise son sujet et sait créer les peurs sans forcément tomber dans le pathos ni " donner à voir " des scènes que , de toute façon on sait cruelles , abominables , insupportables .

Son message est plus subtil et , bien qu'édulcoré , fait mouche .

Mêlant terreur , amitié ,amour , c'est un ensemble qui nous montre que valeurs ou vilénies se mêlent et nous entourent en permanence .Le danger progresse mais aucune partie n'est jamais gagnée ou perdue d'avance .

L'espoir est bien présent dans ce roman , sous la forme de mystérieux mais précieux carnets dont on espère qu'ils continueront à inonder de soleil des chemins où , aujourd'hui encore , se creusent trop de dangereuses ornières ...

Un livre à lire , un livre difficile à quitter et qui laissera , c'est certain , un message indélébile aux lecteurs et lectrices .

A bientôt , chers amis et amies pour des aventures que j'espère plus " sereines " .
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La juive de Shanghai

Marek Halter nous embarque dans un long voyage du Berlin des années 37/38 via la Lituanie pour finir à Shanghai en 1941/44 à travers l'histoire de deux jeunes femmes.

L'une est allemande : Clara, elle s'engage auprès du parti communiste soviétique pour soutenir les persécutés du régime national -socialiste.

L'autre est une juive polonaise : Ruth, elle est venue à Berlin et est en passe de devenir une couturière renommée quand le tourbillon dramatique de l'Histoire l'emporte.

Clara et Ruth se lient à Berlin, Ruth sauve la vie de Clara prise dans un traquenard tendu par les nazis.

La progression inexorable du parti nazi oblige Ruth à rentrer en Pologne pour rejoindre les siens et tenter de se sauver du nazisme qui là aussi fait rage.

Les deux amies se retrouvent à Shanghai où elles espèrent toutes les deux échapper au pire.

Marek Halter nous fait découvrir par cette fiction toute une pan d'une histoire méconnue pour la plupart d'entre nous.

En effet, Sugihara, vice- consul du Japon a permis grâce à l'émission de plusieurs milliers de vrais-faux visas aux Juifs de Pologne et de Lituanie de fuir l'Europe pour trouver refuge à Shanghai.

Les Japonais finiront par créer le ghetto de Shanghai mais il n'aura pas la même résonnance que le ghetto de Varsovie, les juifs de Shanghai n'ont pas été exterminés et la plupart ont survécus.

Marek Halter est un véritable conteur qui nous mène de bout en bout avec ses deux héroïnes très attachantes.
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L'inconnue de Birobidjan

Bon d'accord, voilà un ouvrage au titre fâcheusement harlequinesque, avec une belle histoire d'amuur à l'intérieur.



Mais au-delà de cette approche primaire, ami lecteur, tu apprécieras l'édifiant destin d'une fière héroïne tolstoïenne malmenée par l'Histoire. Histoire de son pays d'origine, la riante Union Soviétique de Staline, Histoire de l'Amérique des années cinquante en pleine crise de la guerre froide.



Plus instructif encore, tu découvriras la naissance d'un authentique état autonome juif en Sibérie orientale, le Birobidjan, dont pour ma part j'ignorais tout, personne n'est parfait.



Hommage à la diversité religieuse, au théâtre et à la langue yiddish, à la littérature russe, ce roman riche et séduisant est en outre animé par la plume particulièrement harmonieuse de Marek Halter que je redécouvre ici avec un plaisir tout neuf.



Alors tu oublies Harlequin, et à travers les vastes étendues sibériennes ou les méandres sournois du maccarthysme, suis donc les traces peu orthodoxes de cette énigmatique inconnue, tu ne seras pas déçu.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Les femmes de l'islam, tome 1 : Khadija

Je connaissais Marek Halter de réputation sans n’avoir jamais tenté un de ses romans. Mais lorsque j’ai appris qu’il avait pour projet d’écrire une trilogie sur les femmes de l’islam comme il l’avait déjà fait pour le christianisme, je me suis décidée à enfin découvrir sa plume.

Surtout que le premier tome de la trilogie en question se concentre sur la figure féminine de l’islam que j’admire le plus : Khadija, la première épouse du prophète Muhammad.



A travers le portrait de cette très grande femme, c’est l’histoire des tous premiers temps de l’islam, celle de La Mecque préislamique et celle de la révélation, que nous conte Marek Halter.

Il fait resurgir la vie quotidienne de l’époque à travers ses divers aspects. Religieux bien sûr avec d’abord l’omniprésence et le culte des nombreuses idoles de la Kaâba puis le bouleversement lié à la révélation. La vie politique et sociale est concentrée aux mains des chefs des plus grandes familles se réunissant à la mâla au cours de laquelle sont prises les décisions. Les caravanes et les marchés illustrent la vie économique mecquoise. Le lecteur est complètement immergé dans cette atmosphère d’une ville puissante du moyen-âge oriental.



Ce roman met à terre tous les préjugés qu’ont bien des gens sur les femmes musulmanes. En effet, Khadija était une femme de caractère, intelligente et dotée de grandes valeurs humaines. Veuve, elle avait hérité de la fortune de son mari et était ainsi à la tête d’une des familles les plus riches de La Mecque. Sa condition de femme ne lui permettant pas d’être présente à la mâla et d’ainsi pouvoir faire entendre sa voix, elle se devait de trouver un époux qui veillerait à la défense de ses intérêts et de ceux de la ville contre les vues d’Abou Sofiane et ses partisans. Ce qui ne l’empêchait pas de s’exprimer haut et fort dès qu’elle en avait l’occasion.

Khadija jeta son dévolu sur Muhammad qu’elle avait chargé de conduire ses affaires et de prendre part pour elle aux caravanes mecquoises.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agissait pas que d’une question d’intérêt. L’histoire entre Khadija et Muhammad était une magnifique histoire d’amour, pleine de tendresse, d’attachement, de confiance et de profond respect. Les doutes de chacun face à l’autre sont très touchants : complexée par son âge, Khadija craignait de déplaire au jeune homme, peu fortuné et illettré, Muhammad ne s’imaginait pas pouvoir susciter l’intérêt de la femme la plus belle et puissante de la ville.

A ceux qui critiquent les pratiques polygames du prophète, il faut savoir que, tant que Khadija était en vie, Muhammad lui a toujours été fidèle et n’a jamais pris d’autre épouse et ce , malgré toutes les tragédies vécues par le couple.



J’ai appris beaucoup de choses grâce à cette lecture alors que je pensais déjà en savoir pas mal sur le sujet. Par exemple, le rôle qu’ont joué l’oncle de Khadija et Zayd le fils adoptif de Muhammad. Waraqa, l’oncle de Khadija, était un imminent sage et avait en sa possession d’anciens manuscrits retraçant l’origine du monothéisme et l’histoire des précédents prophètes du judaïsme et du christianisme. Son étude de ses manuscrits a permis à Muhammad et ses proches d’inscrire la révélation dans la suite des précédents monothéismes. De même, Zayd était chrétien et sa profonde foi en un Dieu unique a aussi eu une influence sur la conviction des premiers musulmans.



En dehors de la question religieuse qui n’est pas centrale dans le roman puisque la révélation ne survient que dans les dernières pages, c’est toute une ville, ses habitants, ses querelles de faction, ses dangers qui revivent. Khadija doit mener ses affaires et s’imposer comme une égale aux hommes qui commandent la cité. Elle sera d’ailleurs la seule parmi les puissants à rester à La Mecque alors qu’une grave calamité s’abat sur la ville et à prendre en main les mesures nécessaires pour sauver la population.

Le roman est aussi l’occasion de faire de Muhammad un portrait juste, celui d’un homme droit et honnête, courageux et généreux, ayant un grand sens du relationnel, sachant ménager chaque parti et faire preuve d’équité.



Khadija est donc un roman remarquable loin de tout prosélytisme qui rend un bel hommage à une femme tout aussi remarquable. C’est aussi une façon intelligente et bien menée de raconter l’histoire de l’islam, surtout du point de vue des femmes, souvent victimes de préjugés ou de la sottise des hommes.

De plus, Marek Halter est un très bon conteur. On se laisse réellement emporter par sa plume qui parvient merveilleusement bien à créer une atmosphère particulière et l’on se sent voyager dans le temps et l’espace tantôt sous le soleil du désert, à travers les dunes tantôt au sein des rues fourmillantes de La Mecque.



En tant que musulmane, je n’ai rien relevé qui soit contraire ni à l’Histoire ni à la foi, ce qui est une prouesse de Marek Halter que d’avoir su concilier les deux !

J’ai lu dans une interview qu’il espérait, à travers ce roman, donner un modèle aux jeunes musulmanes d’aujourd’hui, un modèle qui les sorte de l’image des femmes opprimées et soumises que véhiculent les médias. Je souhaite de tout cœur que son objectif réussisse !

J’ai maintenant très hâte de lire le deuxième tome qui sera consacré à Fatima, la fille de Muhammad et, à travers elle, aux premiers heurts entre convertis et idolâtres.



Je remercie infiniment Cécile et les éditions Robert Laffont d’avoir accepté ce beau partenariat.


Lien : http://0z.fr/zsx7L
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Faites-le !

Merci à Babelio et aux Éditions Kéro pour cette belle surprise reçue dans le cadre de l'opération Masse Critique.



Une surprise, c'en est une indéniablement, parce que je n'avais jamais rien lu de Marek Halter et que je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Pour être honnête, j'avais coché ce livre par curiosité et suite aux bonnes critiques entendues sur les romans de Marek Halter, mais je pensais au vu de sa couverture et de son résumé qu'il allait m'agacer. Et bien pas du tout, bien au contraire !



Certes, Marek Halter semble avoir un égo débordant : il connaît tout le monde, il a tout vu, il a tout fait, Action contre la faim c'est lui, Ni putes ni soumises c'est lui aussi, s'il y avait la paix au Proche Orient ce serait encore lui... Bref, pas de demi-mesure dans les rodomontades... Mais quelle vie, quelle énergie, quelle bonté et quel talent pour les raconter !



Sa philosophie de l'action est séduisante et convaincante, car elle est simple et concrète, très loin des théories fumeuses de certains intellectuels donneurs de leçons. Tenant en deux phrases 'Vous avez envie de faire quelque chose ? Alors faites-le !', elle s'illustre magnifiquement ici à la fois par des récits de l'Histoire et par une foule d'anecdotes : la vieille Juste polonaise qui a sauvé 2500 enfants juifs, les trains empruntés à Steven Spielberg lors du tournage de la Liste de Schindler, les Trois mousquetaires en Ouzbékistan... sans oublier quelques rappels très pertinents sur les courants de l'Islam chiite/sunnite ou sur les événements des 50 dernières années au Proche-Orient.



En un mot, ce livre d'exhortation à l'action m'a paru intéressant et positif.

Faites-le ? ok Marek, on va le faire !
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Le Kabbaliste de Prague

Les récits à mi-chemin de la réalité historique et de l'imagination érudite de l'auteur ne cessent de me procurer un énorme plaisir de lecteur. Et lorsqu'en plus, la plume glisse sur le palimpseste et forme des phrases à la sensation si légère, la félicité atteint un pic. Le Kabbaliste de Prague remplit tous ces critères, il m'a offert, en prime, un voyage dans un passé exploré lors de la phase documentaire de l'écriture de mon thriller ésotérique : La malédiction de Nostradamus. Même époque, plus à l'Est, mais les personnages qui ont fait le siècle et dont les découvertes préfigurent celui des Lumières demeurent des lumignons dans la nuit. Même mystique, celui d'un message de la sagesse suprême, d'un code crypté dissimulé dans le verbe et que seul de rares initiés comprennent. Même quête, celle de la communication avec l'Un, le grand architecte, Dieu qu'importe la façon de le désigner...Un rien espiègle, je dirais que ce livre est une splendeur bien que publié quelques siècles après le Zohar. Quant à Marek Halter, son combat pour les droits de l'homme, la mémoire et la paix m'inspire le plus grand respect...
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Le Kabbaliste de Prague

Un très beau style et une histoire dense qui nous entraine dans le Prague du 17ème dans le quartier juif.

On y parle de rabbins, de kabbale, de bien et de mal et enfin et surtout du Golem.

Mais qu'est ce donc que cette légende? Est ce que nous ne sommes pas toujours en train de créer des avatars de Golem encore de nos jours.



Un très très bon moment de lecture et de culture qui peut ouvrir sur des réflexions philosophiques.

Mais on peut n'y voir qu'un livre agréable et bien écrit et trouver son bonheur ainsi.
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La juive de Shanghai

A Berlin, en 1937, Ruth travaille comme couturière chez Frau Opel. Elle est très talentueuse, mais elle a un « défaut » majeur en cette époque troublée : elle est Juive. Sa patronne le sait, mais lui procure des papiers : Ruth Rotstein devient Ruttie Roth. Un jour en rentrant chez elle, elle rencontre Clara, militante et résistante tombée dans une embuscade et lui sauve la vie. C’est le début d’une belle et forte amitié.



Elles décident de fuir l’Allemagne nazie, et de partir vers la Chine. C’est relativement facile pour Clara, mais Ruth a des scrupules et retourne dans son pays, à Varsovie, où elle n’est pas très bien accueillie par la nouvelle femme de son père. Le voyage sera plus dur pour elle car c’est dur de quitter la famille ; elle va tenter sa chance par l’intermédiaire du consul du Japon en Lituanie et traverser la Sibérie, en train direction Kobé avant de mettre le cap sur Shanghai où elle finira par retrouver Clara.



Mark Halter nous raconte cette belle amitié entre les deux femmes, les destins qui s’entremêlent, la dureté du voyage, de l’exil, confiant la narration à Bo Xiao Nao, la fille de Ruth. Ce texte est magnifique et repose sur des faits ayant vraiment existé, et par conséquent on apprend beaucoup de choses au passage, notamment la fuite des Juifs vers la Chine. Et quel plaisir de retrouver la prose de Mark Halter dont je n’avais rien lu depuis longtemps, trop longtemps. Tout est soigné, ciselé dans ce roman et la couverture est très belle…



Une scène, en particulier, m’a touchée : Ruth dessine et réalise un ensemble pour le défilé que tient à organiser malgré le contexte Frau Opel, et Eva Braun tombe sous le charme de ce vêtement, l’achète pour plaire à son cher Adolf qui trouve cela dégénéré, contraire aux bonnes mœurs selon le Reich et fait fermer la boutique purement et simplement…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions XO qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.



#LaJuivedeShanghai #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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La juive de Shanghai

Grâce à XO Editions, que je remercie chaleureusement, j'ai eu le plaisir de lire La juive de Shangaï de Marek Halter.

Berlin, 1937. Ruth, juive et talentueuse couturière de 22 ans, se lie d'amitié avec Clara, jeune résistante allemande. Pourchassées, elles décident de rejoindre une destination inattendue : Shanghai, où des milliers de juifs se sont réfugiés.

Clara est la première à partir pour la Chine.

Ruth, elle, doit traverser l'Europe entière.. jusqu'en Sibérie. Grâce au consul japonais de Lituanie, elle obtient un visa pour Kōbe, le grand port du pays du soleil‑levant.

Parvenue enfin à Shanghai – ville bouillonnante où se côtoie un monde interlope d'espions, de trafiquants d'opium et de résistants –, elle y retrouve miraculeusement Clara, devenue agente des communistes.

La suite ? C'est Bo Xiao-Nao, la fille de Ruth, qui la raconte. Orpheline, elle tombe sur un carnet tenu par sa mère. En le feuilletant, elle découvre, bouleversée, le destin fascinant de celle qu'on appellera à jamais la Juive de Shanghai..

La Juive de Shanghai est un excellent roman historique, inspiré de faits réels.

D'ailleurs, certains faits se sont réellement déroulés, et certains personnages ont existés.

Direction donc Berlin, en 1937. Ruth est une talentueuse couturière de 22 ans. Elle est douée mais elle a un "défaut".. en ces années compliquées.. elle est juive ! le hasard fait qu'elle se lie d'amitié avec Clara, une jeune résistante allemande. Celle ci essaye de la convaincre de tout quitter pour partir à Shangaï, terre d'accueil de nombreux refugiés d'origine juive.

J'ai beaucoup aimé ces deux jeunes femmes. Elles sont aussi attachantes l'une que l'autre. Elles ont des personnalités différentes, pas le même parcours de vie, mais elles vont se lier d'amitié.

J'ai découvert la fuite des juifs vers la Chine. Je suis pourtant assez calé sur cette période mais j'en apprend tous les jours, la preuve !

L'histoire est très bien ficelée, claire et j'ai pris plaisir à le lire d'une traite. de toute façon, une fois commencé, impossible de lâcher ce roman.

J'ai eu un coup de coeur pour La Juive de Shanghai, je n'oublierais pas Ruth et Clara de sitôt.

Je vous le recommande et le note cinq étoiles.
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Les femmes de l'islam, tome 1 : Khadija

Khadija bint Khowaylid a presque tout pour elle : la trentaine, belle encore, elle est veuve, et riche d'un grand commerce qui voyage sous forme de caravanes et apporte les denrées rares et précieuses à Mekka. Mais son statut de femme ne lui permet pas de prendre place à la ma'la, l'assemblée qui dirige la ville, et la contraint à louvoyer avec son cousin, le puissant Abu Sofyan, qui aimerait en faire sa quatrième femme et mettre la main sur ses chameaux et ce qu'ils transportent.

Bien que dans une position pas toujours simple, les pensées de Khadija ont du mal à s'éloigner du jeune homme, Muhammad, auquel elle a confié sa dernière caravane. Il est jeune, vingt ans à peine, illettré, et est le neveu d'un petit commerçant de Mekka, à savoir pas grand-chose. S'il n'y avait ces dix ans entre eux, elle en ferait avec joie un homme riche et puissant, qui représenterait leurs intérêts à la Ma'la.

Pour la première fois de sa vie, Muhammad s'est vu confier la charge de ramener intègre sa première caravane. Entouré d'hommes d'expérience, il a ceci dit préparer un piège dans le cas assez probable d'une attaque qui ne manque pas d'arriver. Se battant avec courage et sauvant les biens de sa patronne, il ne tarde pas à se rendre compte que ce sont des hommes d'Abu Sofyan qui sont à l'origine de l'attaque !



Soyons honnête : avant de lire Khadija, je n'avais jamais lu Malek Halter. Je connaissais l'homme de paix, qui a œuvré pour rapprocher les hommes à la tête d'Israël et de Palestine, l'homme de tolérance, qui a participé à la création de SOS racisme. J'avais également entendu parler des polémiques autour du fait qu'il s'appropriait les épisodes de vie d'autres personnes pour en rendre compte en son nom, dans La mémoire d'Abraham (mais bon, comme il le dit lui-même, il écrit de la fiction…).

J'ai été assez étonnée par cette lecture. D'abord, j'ai cru avoir à faire avec un mauvais roman à l'eau de rose, en présence de cette Khadija qui ne pensait qu'à son (manque de) charme et au beau Muhammad. Mais c'était le temps de planter le décor, de faire connaissance avec les personnages qui l'entourent, le contexte social et politique de la Mekka (La Mecque) avec son lot de partis opposants, d'attaques sournoises, d'alliances cachées, et sa galerie de dieux auxquels on sacrifie assez souvent nourriture et dévotion.

J'ai été donc étonnée par cette entrée en matière, et ce qui m'a sauté aux yeux juste après, c'est l'incroyable modernité de cette femme, qui veut être aimée pour ce qu'elle est, qui est forte et courageuse, tendre et sensuelle, sage et aimante, et qui veut à la fois être mère et épouse, et conserver l'indépendance de son commerce. Enfin, j'ai été étonnée de découvrir en Muhammad un homme. Un homme bien, aimant et aimé, s'occupant de son commerce et de ses enfants, courageux et intelligent. C'est toujours étonnant de se dire qu'avant d'être le Prophète, il était époux, père et caravanier. Bien sûr, on a affaire à une fiction, à un récit romancé, mais il n'est peut-être pas inutile de rappeler que certains ont été des hommes normaux avant d'être des hommes de dieu.

Si j'ai trouvé que le récit manquait parfois de consistance, l'écriture de Marek Halter est très fluide, enchevêtrant les actes et pensées de Khadija et Muhammad, de leurs enfants, compagnons et amis, vers la destinée du Prophète qui jettera les fausses idoles de leur socle et aura la révélation de la parole divine.

En un contexte mondial difficile, quand les amalgames entre musulmans et intégristes sont légions, quand des enfants sont enlevées pour être vendues, quand les exécutions sont sommaires et les conflits interminables, les civils bombardés, le Khadija de Malek Halter est une voix qui porte encore et toujours vers la vie, la modernité, la tolérance et la piété, une petite pierre courageuse (j'ai du mal à imaginer l'accueil de ce livre dans la communauté musulmane) à l'édifice de la paix, et un rappel de l'héritage de Khadija, la femme qui fit le Prophète, sur l'importance et de la place de la femme.

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L'inconnue de Birobidjan

Birobidjan, lointaine terre sibérienne, patrie 'offerte' aux juifs, par Staline. C'est là que, poursuivie du NKVD et bien que non juive, ira se cacher l'actrice talentueuse Marina.



Le livre débute 10 ans plus tard, en 1950, en plein Maccarthysme, au procès de Marina accusée d'espionnage mais ne serait-ce pas un coup monté par le FBI dans un but électoraliste?



Sautant d'une époque à l'autre, on vit les convictions et les doutes du journaliste Al. Kœnigsman devant cette actrice qui joue si bien son rôle, mais aussi sa vie.



J'ai apprécié l'écriture de Marek Halter pleine de maturité, c'est du lourd, ça sent le vécu, le monde du théâtre de Staline, l'accueil des juifs au Birobidjan, les suspicions pesantes du maccarthysme.

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