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Citations de Margaret Mazzantini (170)


Les poèmes ne s'expliquent pas. Quand ils atteignent le bon endroit, tu les sens, ils grattent au fond de toi.
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J'ai cru comprendre ce qui m'avait jusqu'à présent échappé : en vieillissant, on devient parfois avare de soi-même, sévère avec le monde, car rien ne nous a vraiment récompensés.
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Souvent, nous ne nous rendons pas compte de ce que nous possédons, et manquons de reconnaissance à l'égard de la vie. Je touchais le côté de Giuliano, je sentais le parfum de son après-rasage qui m'arrivait par bouffées avec l'odeur de la mer, et je remerciais la vie de m'avoir offert cet homme bon.
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Vint l'adolescence, cette maladie. Pour moi ce fut comme demeurer une souris dans un monde jurassique. Les filles grandirent les premières. En cinquième, on aurait dit autant de maîtresses dans une classe d'enfants. Elles commencèrent a parler de leurs affaires de filles, et leur regard devint celui des lacs et des dragons, ces merveilleux sillons qui cachent l'enfer.
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Nous nous assîmes. Le soleil commençait à être plus clément. Elsa allongea les jambes, étira la pointe des pieds jusqu’à l’eau et resta à regarder ses ongles qui apparaissaient et disparaissaient sous le sable humide. Nous étions habitués à demeurer assis, l’un à côté de l’autre, en silence. Cela ne nous déplaisait pas. Mais, après quelques jours d’éloignement, il fallait faire violence à nos intimités corrompues par la solitude. Je trouvai la main de ta mère et la caressai. Elle avait trente-sept ans. Peut-être qu’elle aussi regrettait la fille au manteau de casentino orange qui titubait complètement saoule et riait, pliée en deux sur le môle que le vent éclaboussait de mer. Peut-être la cherchait-elle sur le bout de ses pieds, là où une écume claire allait et venait. Mais non, c’était moi, le desaparecido. Moi, avec mon travail sans horaires. Moi qui donnais avec parcimonie, prenais avec hâte. Mais nous n’allions certainement pas nous mettre à creuser le sable à la recherche de nos manquements respectifs. Le courage n’avait plus sa place parmi nous. Le courage, Angela appartient aux amours nouvelles. Les amours anciennes sont toujours un peu viles. Non, je n’étais plus son mec, j’étais l’homme qui l’attendait dans la voiture quand elle entrait dans un magasin. La main d’Elsa glissait, plus douce, dans la mienne, comme le museau d’un cheval qui reconnaît son avoine.
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Cela avait été magnifique de ne ressembler à personne.
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J'étais heureux,on ne réalise jamais qu'on l'est, Angela,et le me demandai pourquoi le fait de prendre conscience d'un sentiment si bienveillant nous trouve toujours mal préparés ,peu attentifs,si bien que nous ne connaissons que la nostalgie du bonheur, ou son éternelle attente.
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Je me rappelle avoir pensé que rien ne peut nous préserver de nous-mêmes et que l'indulgence est un fruit qui tombe à terre déjà gâté.
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D'une certaine façon, c'est vous qui m'avez protégé de moi-même. Moi je ne me suis jamais senti "naturel". Je me suis efforcé de l'être, tentatives grinçantes tant s'efforcer d'être naturel constitue déjà une défaite. Ainsi ai-je accepté la silhouette que vous avez découpée pour moi dans le papier de soie de vos attentes.
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Le figlie stanno con le madri, le guardano mentre si truccano, s'infilano le loro scarpe. E io, senza dare nell'occhio, avrei potuto defilarmi, restare in casa come una figura di sfondo, felpato, come un cameriere indiano.
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Ils n'ont pas su partager. Ils ont étés avides, naïfs. Et personne ne les a aidés.
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J’avais compris que l’épicentre de l’explosion est un chagrin qui naît et nous corrode de l’intérieur, provoquant des fissures, comme une vitre qui se brise sans tomber.
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Il ne s'agissait pas seulement d'argent. Ils voulaient aussi qu'on leur restitue un nom,un lieu. Ils voulaient être remboursés de leur dignité. Du sel qu'ils avaient craché,du sang qu'on leur avait enlevé.
Relever la tête et dire nous avons été indemnisés par notre pays? Nous sommes des victimes de l'histoire.
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« Sauver celui qui va t’assassiner, c’est peut-être ça la charité. Mais ici-bas personne n’est un saint. Et le monde ne devrait pas avoir besoin de martyrs, seulement d’une grande égalité
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Il y a quelque chose qui n'appartient qu'au lieu où l'on est né. Tout le monde ne le sait pas. Il n'y a que ceux qui en sont arrachés de force qui le savent.
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Angelina lui a dit : les oiseaux savent laisser leurs œufs bien à l'abri. Nos œufs à nous ont été cassés. Sacrifiés. Nos maisons dans une valise. Sortir de sa coquille pour courir, fuir.
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Farid est amoureux de sa mère, de ses bras qui font du vent comme les feuilles de palmier, de son souffle lorsqu'elle chante l'un de ces maloufs si débordants d'amour et de larmes que son coeur se gonfle si fort, si fort qu'il doit le tenir serré dans ses deux mains pour ne pas qu'il tombe par terre
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Un couloir, deux portes et le coma nous séparent
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J'ai gardé le souvenir d'un genou que je te caressais d'une main. Tu es passée et je ne m'en suis pas aperçu. C'est bien comme ça, ne t'en fais pas. La vie est un stock de boites vides, ignorées. Nous sommes ce qui reste, ce que nous avons raflé.

page 269
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Des couches superposées d'architecture, de morts et de vivants qui viennent sur terre et finiront tous par mourir. Et tout à coup tu te demandes si ça vaut la peine de résister...Nous serons tous des larves dans les vapeurs de la terre, dans l'huile de sa douleur. Ce présent est tout ce que nous avons, pouvons toucher. Nous sommes déjà des visions d'un autre temps, brutalement rejetées.
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