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Critiques de Pascal Garnier (414)
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L'A26

L’autoroute 26 continue son avancée dans le Nord de la France. Les travaux sont arrivés près d’un village que Yolande appelle "le Trou du cul du monde". Elle ne sort jamais de chez elle, vit confinée dans son passé. Son seul lien avec l'extérieur c'est son frère Bernard. Employé de la SNCF, il sait qu’il n’en a plus pour longtemps, que la maladie le grignote petit à petit.



Bernard a passé sa vie à faire ou ne pas faire de choix en fonction de Yolande. Tondue durant la guerre pour avoir refusé de coucher avec certains hommes, depuis Yolande est cloîtrée chez elle dans un capharnaüm sans nom, emmurée dans ses souvenirs, refusant de voir quiconque hormis Bernard. Maintenant que la mort le guette de près, Bernard n’a plus rien à perdre. Lui si tranquille, si calme va céder à ses pulsions.



Flanquées sous un ciel gris, ce sont des vies ratées que Pascal Garnier nous dépeint. Des personnages comme condamnés à passer le restant de leur jour dans ce village avec des remords. On retient son souffle car on assiste impuissant aux tragédies.



C’est noir, infiniment noir mais malgré tout il y a des touches lumineuses comme des lampions suspendus au-dessus de nos têtes ébahies. Cependant il m’a manquée dans ce livre la tendresse que Pascal Garnier a envers ses personnages dans ses autres livres...


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Nul n'est à l'abri du succès

Jean-François Colombier, la courte cinquantaine, reçoit un prix littéraire prestigieux qui le propulse sur le devant de la scène. Paradoxalement, ce succès inattendu va venir révéler les manques de son existence : et il se met à courir en un rythme effréné après une jeunesse qui lui a filé entre les doigts. Alors il accepte de suivre son fils dans un périple tumultueux où le risqué côtoie l’incertain.



En un peu plus de 100 pages, Pascal Garnier déploie une route qui lui est coutumière : une route sombre vers l’inconnu, entre promesses fugaces et risques assurés, mais toujours parsemée d’éclats de rire, un rire jaune, acerbe souvent, qui soulage autant qu’il blesse. Quelques piques absurdes se dressent çà et là et c’est le chemin d’une humanité, tendre et sombre, qui, peu à peu, se dessine.



« - C’est curieux comme la plupart des êtres humains ont une silhouette de cercueil…

L’homme qui vient de prononcer cette phrase à voix basse fixe une dizaine de personnes serrées les unes contre les autres sous un Abribus de l’autre côté de la rue. La pluie strie en diagonale la vitre du café. Il reprend en tournant vers moi un regard opacifié par des verres de lunettes aussi épais que des culs de bouteille.

- C’est un peu inquiétant, non ?

Pris au dépourvu, je hausse les épaules en ouvrant les mains comme quelqu’un qui libère un oiseau.

- C’est la vie !...

- Ah, vous trouvez ? On dit que la fête des morts c’est la faute des mères. Qu’en pensez-vous ? » (p. 11.)
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Les Hauts du bas

Surprenante histoire que celle écrite par pascal Garnier. Difficile d'émettre un avis. L'auteur n'approfondie ni n'explique véritablement les événements. L'on pourrait en déduire que son récit est superficiel. D'un autre côté, l'humour noire et le cynisme affiché par le personnage principal, ne peuvent que faire réagir les lecteurs.
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Le Grand Loin

Le grand loin. Le titre du roman parle de lui-même. C'est là bas qu'iront Marc et anne, père et fille, qui ne se voient habituellement qu'une fois par an, lorsque Marc fait l'effort de se déplacer jusqu'à l'hôpitzl psychiatrique.



Cette année pourtant, Marc se déplace avant la date routinière suite à une prise de conscience de l'existence, de son existence, lors d'un repas qui se voulait amical.

Il va donc abandonné Chloé, sa femme, pour rejoindre sa fille et partir avec elle jusqu'à Agen, "l'endroit où tout se fini".

Leur route ne sera évidemment pas tranquille, et les embûches ne manqureont pas ! Les cadavres se multiplieront sur leur passage. Et une statuette Togolaise porte bonheur, risque bien de leur porter malheur...

Jusqu'où iront ces personnages dans leur folie et l'absurdité de leurs scènes ?



Pascal GARNIER nous offre ici un roman plein d'émotions qui vont du sourire à la peine en passant par le frisson et l'interrogation. L'histoire est simple, mais tellement bien écrite que ça la rend originale.

Certains passages, comme celui qui se trouve aux trois quarts du livre et traite de l'index de Marc, me font penser à certaines nouvelles et à l'écriture générale de l'auteur Roland TOPOR, maître du mouvement Panique au XXe siècle.

Alors, êtes-vous prêt à partir pour Agen avec un père qui prend conscience de la vie, une fille qui sort d'un hôpital psychiatrique, un chat qui est là et qui ne comprend pas tout, et un camping car dans lequel les aventures n'ont pas finies de se passer ?

Si oui, n'hésitez plus, c'est LE livre qu'il vous faut !
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Lune captive dans un oeil mort

Je continue tranquillement à découvrir Pascal Garnier après Comment va la douleur ?, Les hauts du bas et Les insulaires, et je me dis que c'est un auteur que je n'aurais pas forcément découvert sans les blogs. S'agissant de romans noirs, mais qui ne sont pas parus dans des collections réservées aux policiers, je serais passée à côté et quel dommage !

J'adore la façon de raconter une histoire avec peu de mots, encore moins d'envolées lyriques et pourtant une sorte de poésie noire pleine d'humour qui imprègne le récit, comme le titre déjà l'annonce. « Lune captive dans un oeil mort », il y a tout, là-dedans !

Découvrez donc « Les conviviales » résidence pour seniors, (à ne pas confondre avec des personnes âgées, voyons !) avec sa piscine, son club-house, ses maisonnettes aux couleurs provençales désespérément vides, résidence parfaitement sécurisée grâce aux progrès de l'électronique, quoique… Découvrez Odette et Martial, puis les quelques voisins qui viennent s'installer, Maxime et Marlène d'abord, Nadège, ensuite. Un si petit microcosme va forcément s'observer, se mettre à bouillir tel une marmite de sorcière et laisser échapper des fêlures invisibles au premier coup d'oeil. Ajoutez à ces résidents un gardien patibulaire et une animatrice sous l'emprise de substances plus ou moins illicites, et vous saurez que tout va déraper à un certain moment. On a beau le savoir, Pascal Garnier, qui se joue, un peu trop peut-être, des clichés, nous épate par son art de l'observation ironique et du détail qui fait mouche… Ah, oui, justement, une mouche…

Que dire de plus : lisez-le et réjouissez-vous de ne pas connaître « Les conviviales » autrement que dans un roman !
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Lune captive dans un oeil mort

Martial et Odette, retraités avec un peu d'argent, s'installent aux Conviviales - nouvelle résidence sensément paradisiaque du Sud de la France. Ici, on vous promet sécurité et divertissement.

Enfin, pour l'instant il n'y a qu'eux et le gardien-jardinier donc forcément ce n'est pas trépidant... Mais passé les premiers moments et avec l'arrivée de quelques voisins tout cela pourrait aisément tourner à la fête ou bien au désespoir le plus dramatique !



J'ai été surprise par ce livre sans façon qui vous embarque dans une atmosphère de plus en plus tendue, où l'ironie est vite dépassée par un mélange de poésie et de désespoir. Je ne connaissais pas cet auteur et j'ai adoré le va-et-vient entre la satire violente de l'univers lisse des "seniors" désœuvrés et le grain de folie perpétuel d'individus qui veulent encore vivre à leur façon.

Une chouette découverte !
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La Solution Esquimau

Deux histoires parallèles qui s'imbriquent dans votre mental, judicieux toujours très bien écrit mais cette sensation de ne plus savoir dans quelle histoire on est la réelle ou l'imaginaire de l'auteur n'est pas de tout repos.

Ce n'est pas mon préféré de cet auteur c'est le pourquoi de 3 étoiles seulement. Pour ceux qui voudraient découvrir l'auteur ce n'est pas par celui ci qu'il faut débuter.

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Dico Dingo

J'ai trouvé ce court roman très amusant dans l'esprit d'"Un mot pour un autre" de Jean Tardieu.

Quand chez Monsieur et Madame Robert où tout est si bien rangé, classé, étiqueté, le petit Robert fait tomber le dictionnaire dans lequel tous les mots se mélangent, la communication devient absurde mais très drôle !
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Chambre douze

Charles, ex-taulard et veilleur de nuit dans un hôtel

Uta, intriguante cliente de l’hotel, une beauté glaçante et un caractère froid

Mme Tellier, la gérante, Arelette, la femme de chambre, et les « copains » du PMU



Le décor est monté.

Les personnages vont se télescoper dans un style grinçant et sombre. C’est délicieux et on se laisse porter.

Je ne vous en dis pas plus, à lire !!!
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Le Grand Loin

Marc retraité sans histoire achète un chat vieux et gros, que Chloé, sa femme, baptise "Boudu". Tous les 14, chaque mois, il rend visite à Anne, sa fille, internée dans un asile et cette fois il ne la ramène pas.

Laissant tout et achetant un camping-car, il part en voyage avec elle, direction la mer, puis Agen... Ils rencontrent des personnages rocambolesques, cabossés par la vie et sèment des cadavres sur leur passage.

Les personnages ne sont pas attachants : l'une est folle et l'autre l'est presque, mais j'ai lu avec plaisir ce livre à l'humour déjanté.
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Les Hauts du bas

Les Hauts du Bas - Pascal Garnier



Avec ce roman Pascal Garnier, nous entraîne comme à son habitude dans la noirceur de l’âme humaine.



Un homme rendu dépendant après un problème de santé, vit avec son aide médicale dans un endroit reculé de la Provence. Il est un peu acariâtre, un peu méchant mais Thérèse en vu d’autres et la vie suit son cours...



Ce pourrait être une histoire banale entre un homme et une femme qui apprennent à se connaître et s’apprivoisent.

Et bien non, c’est du Pascal Garnier, donc rien ne se passera comme cela aurait du et tout ira de travers ou pas...

Mais c’est pour notre plus grand plaisir, du bon Pascal Garnier
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Lune captive dans un oeil mort

Pascal Garnier est un écrivain français né en 1949 à Paris et mort en 2010 à Cornas (Ardèche). Après une vie d'errance et de petits boulots, et un passage éclair par le rock 'n' roll, il décide à 35 ans de se lancer dans l'écriture. Son œuvre abondante et multiforme comprend des romans noirs comme des ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse. Son roman, Lune captive dans un œil de mort est paru en 2009.

Martial et Odette, retraités, viennent d’emménager dans une résidence du Sud de la France. Ce genre de domaine, clos et sécurisé, destiné aux gens comme eux désireux de « vivre une retraite active au soleil » et ayant les moyens de se l’offrir. La résidence est toute neuve, au point qu’ils en sont les premiers habitants avec le gardien mal aimable à l’entrée. Puis viendront Maxime et Marlène, un couple plus tape-à-l’œil, et enfin Léa une femme seule. Nadine, une employée désinvolte, passe une fois par semaine pour gérer les activités du club-house. Les voisins voisinent, apéro chez l’un et barbecue chez l’autre, tout cela pourrait ressembler à une sorte de petit paradis.

Mais nous sommes chez Pascal Garnier alors s’instille un délicieux frisson car le lecteur sait qu’à un moment ou un autre ça va déraper. Comme toujours avec l’écrivain ça se fait en douceur, presqu’imperceptiblement. Quelques gitans qui s’installent non loin du domaine créent un début d’inquiétude chez nos « braves gens » si honnêtes, puis c’est un incident avec le révolver de Maxime qui manque tuer Martial par inadvertance… Lentement au fil du récit, les caractères des personnages se précisent, les rêves d’hier confrontés à la réalité d’aujourd’hui, les regrets, les chagrins aussi qu’on essaie d’enterrer et d’oublier en s’offrant ce merveilleux décor. Décor factice, décor de carton pâte, qui n’empêchera pas le drame inéluctable où plusieurs ne vivront pas jusqu’à la fin du roman.

J’ai lu quelques romans de l’écrivain et chaque fois c’est le même émerveillement : on s’attaque à un petit bouquin qui ne paye pas de mine, tout en dialogues percutants, touches d’humour discret, et on se trouve pris dans une nasse qui interdit de lâcher le roman avant le mot « fin ». On se régale de la précision chirurgicale de son observation pessimiste du genre humain (« Les gens entre eux, ça s’entrebouffe, ça ne peut pas faire autrement, c’est avide, de haine ou d’amour, du pareil au même »), faite non pas de longues analyses verbeuses mais de petites remarques ou détails qui font mouche à tous les coups. Du grand art pour ce maître de la concision.

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La place du mort

Emouvant portrait de ces héros ordinaires que j'affectionne tant, de ces vies minuscules amplifiées avec une tendresse passionnée et un humour inégalé.
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Cartons

Le dernier livre de Pascal Garnier. Je regrette franchement que cet auteur ne soit pas plus reconnu. Il le mériterait.

Si on aime le noir, les personnages bancales, l'humour noir, la mélancolie, il ne faut pas hésiter.

J'ai toujours aimé cet auteur. Et ce roman ne fait pas exception. C'est du Pascal Garnier. Avec ces personnages sur la brèche, son ton teinté de mélancolie, avec toujours une touche d'humour.
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Lune captive dans un oeil mort

Lune captive dans un œil mort paru chez Zulma en 2009 est malheureusement l'un des derniers romans de l'excellent Pascal Garnier.



Tandis qu'Odette s'occupe à aménager sa nouvelle maison, Martial trouve ses journées interminables. Personne avec qui parler, rien à faire, et en plus il fait moche... Heureusement, de nouveaux habitants arrivent peu à peu. Maxime et Marlène, un couple de riches vieux beaux qu'on croirait sortis d'une de ces pubs pour dentier ou mutuelle. Il y a aussi Léa, qui emménage seule. Pour les autres, les paris peuvent aller bon train : veuve ? vieille fille ? bizarre ? Les uns et les autres font plus ou moins semblant de devenir amis tout en s'épiant et en médisant. Le portail garanti haute sécurité tombe en panne et des gitans rôderaient à l'extérieur faisant monter la tension parmi les résidents.



Avec la malice et l'humour grinçant qui le caractérise, Pascal Garnier prend un malin plaisir à mettre les nerfs de ses protagonistes à rude épreuve. Ces derniers évoluent en vase clos dans leur résidence comme dans une cocotte-minute. Les tensions s'exacerbent, les esprits s'échauffent, et forcément, ça finit par péter... On ne dira rien de plus sur le final réussi de ce court roman (à peine plus de 150 pages), si ce n'est qu'on est bien loin de la tisane et des petits biscuits devant Des chiffres et des lettres, et que le titre du livre prend un tout autre sens.



Le regretté Pascal Garnier (disparu en 2011) signait avec Lune captive dans un œil mort un de ses derniers textes. Paru en 2009, ce huis clos explosif où l'on retrouve son style caractéristique mêlant humour et noirceur est aussi une attaque en règle contre une société où certains croient pouvoir acheter du bonheur comme on acquiert une voiture ou une télé.
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La Théorie du panda

Décidément, ce que j’aime chez cet auteur, c’est le ton, l’humour grinçant, sa poésie du désespoir, et surtout ses fins !



Des personnages paumés, au bout du rouleau, usés par la vie, par les épreuves, qui vivent un moment côte à côte, s’entraident, se soutiennent, des écorchés vifs qui ne doivent plus rien à la vie…



Un homme qui débarque dans un village, comme ça, serviable, gentil, attentionné, mais dont on sent la fragilité intérieure… qui cache un drame…



Et notre petit coeur de lecteur, qui bat, qui bat très fort au rythme des mots de l’auteur…



Attention, je deviens une lectrice passionnée de Pascal Garnier !
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Cartons

llustrateur de livre pour la jeunesse, Brice déménage. Il quitte Lyon pour un petit village dans lequel il a acheté avec sa compagne Emma une grande maison. Mais Emma est absente. Journaliste, elle en Egypte pour un reportage et Brice est sans nouvelles de sa part. Les cartons ont été entreposés dans le garage de nouvelle maison. Brice déprime. Il dort sur un lit de camp et pioche dans les cartons au fur et à mesure de ses besoins. Une entorse à la cheville le conduit à la pharmacie où il fait la connaissance de Blanche.



En dire plus serait presque criminel tant Pascal Garnier par son style parvient à créer des ambiances, à bousculer le lecteur en créant des surprises inattendues. Dès le départ, on ressent que ce déménagement pèse à Brice. La maison choisie par lui et Emma n’a plus son charme. Trop grande, silencieuse et froide. Et puis Brice attend le retour d’Emma. Ses beaux-parents l’appellent pour prendre des nouvelles et là, on se doute que l’absence d’Emma n’est pas normale. Brice tente d'émerger de sa torpeur mais bricoler est au-dessus de ses forces.



De sa rencontre avec sa voisine l’énigmatique Blanche, des cartons dépositaires de ses souvenirs et de sa vie, Pascal Garnier nous entraîne dans un roman où un certain malaise et des questions nous gagnent. Le tout est écrit admirablement avec des phrases qui font mouche comme "Blanche entretenait la conversation avec l’incontinence verbale de quelqu’un qui n’a pas parlé à un être humain depuis la fin du monde". Un sens de l’humour et du détail sans compter une véritable affection pour ses personnages cabossés. Beau, touchant en plein cœur et marquant ! A lire et à relire !


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Cartons

A travers une histoire de cartons, c'est le mouvement de la vie qui s'ébranle et se joue. Le roman de Pascal Garnier évoque tour à tour, l'absence, la solitude, l'attente, la transition et le renouveau. Une oeuvre aux thèmes multiples, peuplée de personnages étonnant qui surprend par son rapport à un humour absurde.

Un roman parfois noir, toujours habile, porté par une écriture fluide. Sympathique.
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Nuisibles

Daniel et Corinne font connaissance dans un ascenseur en panne, bloqué entre deux étages. Corinne est exterminatrice de nuisibles en tous genres. Quand Gina, la compagne fortunée de Daniel, disparaît brutalement dans un accident d’avion, le quinquagénaire en mal d’altérité va suivre Corinne dans sa maison familiale, près de Valence, là où les grillons et cigales chantent à tue-tête, s’évertuant à « débarrasser le présent du passé pour faire place nette au futur ». Angela, sulfureuse voisine britannique, va entrer dans la danse…



Pascal Garnier sait peindre l’humanité avec une noirceur sans pareil, qui provoque, tour à tour, chez le lecteur, répugnance et dégoût tant le propos semble glauque, mais aussi rire jaune, acerbe, face à l’absurdité des situations et à la manière dont l’auteur les dépeint. La scène de l’ascenseur, qui permet aux deux protagonistes de faire connaissance, est un bon exemple. Si « Le temps dans un ascenseur bloqué ne s’écoule pas de la même façon qu’ailleurs. Minutes et secondes s’égouttent avec la régularité entêtante d’un robinet mal fermé », la temporalité de ce roman semble obéir à la même logique : les minutes et secondes que déroulent les deux premiers tiers des « Nuisibles » s’étirent à l’infini, provoquant une certaine lassitude. Quand enfin la situation dérape sérieusement, quand les brins de folie des trois protagonistes se mêlent, se vrillent pour exploser, les mots s’avalent, s’engouffrent avec une boulimie inquiétante jusqu’au dénouement vers un ultime questionnement : qui sont ces nuisibles, souvent invisibles à l’œil nu, qui pourtant empoisonnent la vie jusqu’à la phagocyter ?
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Cartons

Parution posthume de l'écrivain Pascal Garnier disparu en 2010, Cartons est un roman noir au style parfait, la tension monte tandis que personnages et lecteurs s'enfoncent. C'est le noir de l'humour d'abord, le noir de l'atmosphère dramatique ensuite.



A la dérision et l'ironie de la première partie sur les affres du déménagement - aux pages d'anthologie - auquel est incapable de faire face Brice - " Vous faites chier, les intellos, faut pas tasser les cartons de livres, comme ça ! - Désolé, je ne savais pas. - Ben comme ça vous saurez. " - succèdent un temps flottant, une forme de délire, de dérive. Le héros de cette histoire se perd dans sa nouvelle maison, impuissant à reprendre le cours de sa vie, à donner à ce nouvel environnement une dimension de nouvel univers, de nouvelle vie - " Il fit le tour des chambres, se rucifiant à chaque fenêtre pour maintenir bras ouvert les volets. De l'extérieur on aurait pu croire un coucou suisse. Dong, l'horloge du clocher lui asséna la demie. " Désoeuvré, apathique, il éparpille le contenu de ses cartons, s'éparpille, s'intallant dans le garage au coeur du déballage dont chaque objet n'a plus de sens - " La vie lui tombait des mains " - Ou en a trop. Ensemble, comme des épaves d'une existence d'avant. Presque un coma, une perte de (re)connaissance. La rencontre avec Blanche l'entraîne hors de cette nébuleuse vers le monde trouble et incertain de la jeune femme, tout aussi lourds de souvenirs. La lueur est blême, leur hospitalité est inhospitalière. L'air devient pesant, plombé, menaçant, vicié de souffrances occultées; le délire cède la place à la folie, aux tragédies.



Cartons, c'est le deuil d'une vie. Et l'amour à mort.




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