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Critiques de Robert Alexis (36)
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La Véranda

Ce roman est une sorte d'énigme poétique, qui ne pose pourtant aucun problème initial. Un homme part en train, au début du vingtième siècle et traverse les pays. Chant du cygne, dernier adieu avant l'oubli ou autre métaphore d'une mutation à venir ? Chaque description est soignée. Les situations glissent sur nous, tels des songes amnésiques. Les passages sur la Roumanie et sur la Turquie sont forts, éloquents, prenants. On s'y retrouve, on s'y fourvoie, on en perd ses repères ; c'est tout là la puissance de ce livre. L'auteur emmène le lecteur dans un autre espace-temps.
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U-boot

Une belle histoire en apnée où le sous-marin est un véhicule qui outre la navigation subaquatique ouvre moult écoutilles digressives. On se retrouve ainsi plongé dans les confidences d'un sous-marinier à la sexualité plus déviante que ma main gauche, dans les souvenirs d'un autre happé par la fatalité dégueulasse du groupe, le nazisme, les origines du nazisme, la monté du nazisme, ce genre de choses... mais toujours dans une pâte légère et impressionniste, avec du mystère et un beau style (poétique et désuet ?). Pour le reste si le sous-marin est un lieu favorable à l'introspection et à ses épanchements, une fois échoué sur une île tropicale qui passait par là, il n'est plus qu'un objet hétéroclite autour duquel tourne deux trois sauvages. Kurtz rode et le panthéisme avec. On affirmera que tout ça commence chez Jules Verne, passe par Gracq pour mieux finir chez Conrad. Les deux dernières pages, en forme de pirouette, sont ratées et trop malignes pour être honnêtes , c'est dommage, le reste était presque impeccable.
Lien : https://novland.blogspot.com/
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L'homme qui s'aime

Quel roman étrange.

L'auteur nous entraîne dans un récit questionnant l'identité de genre, dans la haute société de 1880, avec un dandy qui n'hésite pas à instant à descendre plus bas que terre pour tout expérimenter de la vie.

Si le thème m'intéressait au début de la lecture, il faut avouer que l'histoire devient rapidement compliquée à comprendre. La frontière entre réalité et fantasme (?) du personnage principal est parfois si tenue qu'il est difficile de savoir ce qu'il en est réellement.

L'auteur réussit son pari de perdre le lecteur dans les méandres des pensées du jeune dandy, on ne peut pas lui retirer ça !

Malheureusement, je ne fais pas partie des lecteurs qui apprécient le flou constant dans un roman. Pourtant je serais curieuse de découvrir d'autres titres de Robert Alexis !

Un roman plutôt pour ceux qui aiment philosopher jusqu'à s'oublier.
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Les Figures

Une couverture avec le sublime tableau "le cauchemar" de Fussli, romantisme noir affiché, représentation de l'incube , un face à face avec les peurs.

les nôtres ?



Une belle entrée en matière pour un roman qui est plus qu'un livre , "les figures" est une analyse sur l'identité.

Ce récit troublant qui s'empare par le biais d'un médecin aliéniste des figures humaines chez les fous servi par une écriture fabuleuse ne s'arrête pas aux développements de l'auteur , non , ce n'est que le début d'une profonde introspection sur "l'être".



Ses discours philosophiques relatant que c'est dans la folie que l'homme se reconnait pleinement en se confondant avec la nature , les vices et l'animal peuvent dérouter dans cette ambiance noire qui règne dans les profondeurs de cet asile , à la rencontre des "fous" qui ne sont peut être que plus humains , plus vrais dans l'atrocité.



Robert Alexis a écrit que l'homme était l'égal de l'animal , que peut être une seule chose différait entre eux , l'arrogance de l'homme.

Voilà un auteur dont les écrits nous hantent bien après avoir tourné la dernière page puisqu'il ne mâche pas ses mots, ne limite pas ses pensées au point qu'on pourrait par peur rester hermétiques à son discours pour ne pas s'éloigner des conventions et des notions du bien et du mal qu'on nous a toujours inculquées.





Romancier très discret , Robert Alexis flirte toujours dans ses romans avec cette notion du mal et des ténèbres qui nous habitent . Elève du philosophe François Dagognet , il renverse les bonnes moeurs et la morale d'un revers de la main et nous fait visiter les profondeurs du vice.



"être" ne serait-ce pas repousser les limites sociétales pour mieux exister soi même?



Doit-on voiler son intelligence ou ses envies , ses intuitions pour rester aussi stériles que des moutons de panurges?



L'équilibre n'est-il qu'au fond l'empreinte d'une éducation décimant toute vie pleinement choisie et faisant de nous des êtres factices à nous mêmes?



Robert Alexis nous mène dans ses oeuvres au delà de nos limites, et du politiquement correct .

Une écriture magnifique , des réflexions diaboliquement renversantes , on se damnerait pour continuer la lecture une fois les livres refermés.

Edité chez Jose Corti , maison d'édition des oeuvres "dadas et surréalistes "qui a pour devise "rien de commun " il nous offre une littérature sans limite et admirable .
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Flowerbone

Rien de plus déroutant qu’un livre convoité pendant des jours, des semaines, fantasmé à n’en plus pouvoir à force de scruter sa couverture, dont on a attendu avec les pages avec délices et qui nous échappe péniblement. Cette désagréable impression d’avoir été flouée, cette sensation de ne pas lire ce à quoi on nous a préparé...



Pour sa défense, Flowerbone (l'objet) est sublime. Une couverture à tomber (la photo de Joan Bennet dans Rue rouge de Fritz Lang), un titre sibyllin qui aimante, et un résumé offrant la promesse d’un récit d’anticipation où les cyborgs redécouvrent la sensualité et l'instinct à travers l’une d’elle. Donc Yvonne, programmée à retraverser le siècle sous la forme d’une femme brune et séduisante pour comprendre les méandres de la nature humaine et savoir où elle échoue et se perd. Pas de l’anticipation à gadgets, plutôt un onirisme éthéré, tant dans la façon de raconter que d’écrire.



Ce que Robert Alexis fait avec beaucoup de grâce. L'écriture est élégante, recherchée, alanguie à force d’images ondoyantes. Le récit débute au moment où Yvonne se réveille sous sa nouvelle identité, se touche et découvre sa peau, ses sensations, les fonctions vitales de son corps mi-humain mi-robot ; avant d’être réexpédiée dans le New York des années 20 et lui faire parcourir tout le siècle sous les traits d’une femme qui a l’allure des actrices hautaines et mystérieuses des films hollywoodiens des années 40. C’est très beau. Ce qui fait d’autant plus regretter un élément crucial et absent ici : la capacité à conter. Flowerbone est très séduisant, pourtant l’histoire ne prend jamais, on la suit comme si on était séparé par une vitre qui la rend hermétique, froide, et même ennuyeuse. D’ailleurs il se passe quelque chose d’étrange avec Flowerbone. On ouvre les pages au hasard, on relit un paragraphe, on admire sans ambages l’écriture de Robert Alexis. Quand on lit le roman dans la continuité… La magie n’opère pas. Bizarrement, repenser à l’ambiance de Flowerbone est très agréable, d’autant que la cyborg passe par plusieurs entités féminines: espionne, star de cinéma, prostituée… et à chaque fois étudie ses propres réactions ainsi que celles de ceux qui l’entourent. L’ambiance, c’est ce qui reste de ce court roman dont l’histoire n’est pas incompréhensible, elle se situe plutôt au niveau du non-identifiable. La seule chose intéressante, dans Flowerbone, c'est l'envie de découvrir les livres précédents de l'auteur, et voir s’ils arrivent à réunir l’ambiance et la capacité à conter, en plus d'écriture d’une beauté formelle aussi évidente.
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Nora

Robert Alexis encore une fois signe un roman nous menant aux confins de l’extrême.

Après avoir exploité la folie "des figures" nous voici dans le monde du sexe, de la démesure où les limites ne sont plus à l’instar de la réflexion vers laquelle l’auteur veut nous mener. Nous sommes dans la matrice des plaisirs, de la luxure, de la débauche et l’éveil des sens est parfois brutal.

Pourtant une question persiste, ne serait-ce pas au-delà d’un écho, la nature profonde qui sommeille en nous ?

Le conformiste n’est pas Robert Alexis , il est bel et bien l’auteur de l’inavouable et le marquis de Sade pourrait être son mentor.

Une écriture toujours aussi élégante et soutenue qui nous fait visiter les tréfonds d’une noirceur peut-être pas si singulière .

L’art du chic pour un choc.
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La Robe

"La robe " est un court roman de Robert Alexis, dont on connaît très peu de choses, sauf qu'il est né en 1956, qu'il vit à Lyon et qu'il a probablement effectué des études de philosophie sous l'égide de François Dagognet. Il y a lieu de penser que "Robert Alexis" est un pseudonyme, son auteur préféré étant l'écrivain de langue allemande B. Traven ( de son vrai nom Otto Feige (1882-1969).



Depuis la publication de "La robe" (2006), il écrit très régulièrement :

Sont parus :



- La Véranda, 2007 ;

- Flowerbone, 2008 ;

- Les Figures, 2008 ;

- U-Boot, 2009 ;

- Nora, 2010 ;

- Mammon, 2011 ;

- Les Contes d'Orsanne, 2012 ;

- L'homme qui s'aime, 2014, (Prix Mauvais genre 2015) ;

- le Majestic, 2016 ;

- L'Eau-forte, 2020.



C'est donc un auteur à la production soutenue, qui interroge les questions de l'identité et du bien et du mal.

Le thème de "Le robe" m'a suffisamment intéressée pour que je sois curieuse de son oeuvre en général.



Le style est classique, et comporte quelque chose d'atemporel qui renforce le propos.



Un homme, un militaire, fait connaissance à la suite d'une aventure amoureuse, d'une part de sa personnalité laissée jusque là dans les ténèbres.



Il va jusqu'au bout du voyage : en reviendra-t-il ?



C'est un livre qui peut sembler choquant si on le prend au pied de la lettre et si l'on ne questionne pas son sens symbolique.



Les thèmes qui surgissent, sous des dehors extrêmement simples, sont fondamentaux et se situent sur la ligne de faille de tout être humain : ce sont les questions de l'identité, du bien et du mal, des limites et de la folie qui guette lorsqu'on pousse trop loin ses investigations.



C'est aussi un livre sur l'emprise.



Un auteur qui donne envie de poursuivre.



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Le renvers

Nouvelles d'affirmation vitale, d'existences trouées par l'exigence de mouvement et de dépassement, nouvelles de violence et de passion. Robert Alexis nous entraîne dans des univers - toujours très bien incarnés - de bouleversements et de basculements, dans des instants renversés d'être rendus à leur fluidité, à leur mouvement vers un autre chose, un absolu. Le renvers, dans la beauté de sa prose est un somptueux et inquiet recueil.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Le renvers

Quand on rencontre une belle utilisation de la langue française, on n'a presque plus l'habitude. C'est ce qui m'est arrivé avec ce recueil à la sublime couverture et ses textes qui sont comme des instantanés dans la vie de personnages, à des moments clés, des instants où les choix sont primordiaux. L'auteur alterne les temporalités, enjambe les siècles et les océans, pas de sur-place mais du mouvement, que ce soit celui d'un cheval dans la bataille, d'un tailleur de pierres à l'assaut de l’échafaudage qui le conduit au sommet de la cathédrale en construction, d'un conducteur de camion sur un pont branlant... Si les situations choisies, les points de bascule m'ont parfois mise mal à l'aise (mais n'est-ce pas l'un des buts ultimes de l'écriture ?), l'écriture m'a séduite, sa musicalité, son rythme, sa précision. Les images jaillissent, l'auteur maîtrise à la perfection ce format court qui exige force et concision mêlées, immersion et projection immédiates.

J'ai été ravie de la découverte de cet auteur et de sa plume.
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L'homme qui s'aime

L'identité sexuelle : un sujet qui chatouille et dérange. Homme/femme : sommes-nous ce que nos organes nous indiquent ou évoluons-nous toujours d'un sexe à un autre au cours de notre vie ?

Voici un beau roman de R. ALEXIS : "L'homme qui s'aime". Un livre étrange à l'univers onirique ... Un très beau jeune homme, dandy de ce 19ème siècle finissant, s'ennuie dans son milieu aisé, cerné d'obligations sociales malgré sa position dominante de mâle riche. Lors d'une soirée, il rencontre deux femmes, un peu sorcières qui le révèle à lui même en ... femme, une femme à la divine beauté, dont l'homme tel Narcisse tombe amoureux. Dés lors, notre beau jeune homme devenu belle jeune femme va faire son initiation en temps que femme dans un univers d'homme. De Paris aux Pouilles en passant par Naples, "he become a she", ainsi que le dit la chanson de Lou Reed "Take a walk on the wild side". Mariée, divorcée, entremetteuse et vieille dame respectable, notre héros explore le monde féminin de l'époque pour s'en affranchir et devenir "elle-lui" même, un individu en mutation permanente. Un texte fascinant à la belle écriture. Il faisait partie des romans de la rentrée littéraire, mais quel dommage qu'on n'en ait pas parlé plus, car il gagne à être lu ...
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L'eau-forte

Pierre Roccanges a quatorze ans, lorsque son père quitte la ferme où ils demeurent seuls, un soir de Noël. Comme sa mère l'avait fait avant lui, et son grand-père bien avant. Il ne lui laisse qu'un carnet de recettes et ses terres pour tout héritage. Mais Pierre est intelligent et dur à la tâche, comme cette montagne de Margeride qu'il connaît si bien.

Libéré des obligations scolaires, avec l'aide de monsieur Brusson, l'instituteur à la retraite qui est devenu son tuteur, il va reprendre le travail de son père : la fabrication de fromages de chèvres, de vin et de liqueurs qu'il vend sur le marché. Il a aussi hérité de ses dons de rebouteux.

La fortune lui sourit et peu à peu il rachète le domaine qui était autrefois celui de sa famille. Il invite également Charlaine à les rejoindre : une petite sauvageonne, flanquée de son chien loup Baal, comme un rappel de la bête du Gévaudan, qui hantait la campagne autrefois. Plus tard il l'épousera et elle lui donnera un fils.

Après les terres, c'est l'ancien château qu'il fait reconstruire, là où ne subsistait que quelques ruines qu'il explorait enfant. Mais à force de devenir tout-puissant, les villageois commencent à détester cet enfant dont ils avaient pitié.



Plus tard nous retrouverons Pierre sur un bateau en Méditerranée. Comme son père, il a abandonné sa famille pour partir à l'aventure. Sur les traces d'Ulysse dans les îles grecques, son Odyssée à lui...



Il m'est difficile de qualifier ce récit : roman d'apprentissage, roman d'aventure, roman familial... Pierre Roccanges est un enfant attachant, solitaire, rude, rêveur mais pratique. Il pourrait, grâce à ses capacités physiques, sa force de travail et son obstination devenir un personnage reconnu dans le village. Ce qu'il finit par être au moment où il épouse Charlaine et donne une fête grandiose.

Mais l'appel de l'aventure ne lui permet pas de se contenter de ce confort et il lui faut suivre sa destinée quel qu'en soit le prix.



J'ai beaucoup aimé ce roman. La première partie "l'Iliade", qui raconte la jeunesse, m'a fait penser à Giono et ses descriptions de la Provence aride, ses personnages âpres et taiseux. La seconde partie, beaucoup plus courte est dans la lignée des récits d'aventures et se réclame d'Homère.

Robert Alexis possède un style impeccable, riche et dense. Quel plaisir de lire une langue française aussi belle et évocatrice...
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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La Robe

Je ne connaissais pas l'auteur, Robert Alexis, écrivain contemporain vivant à Lyon. Pourtant son récit, et l'écriture m'ont fait penser à Zweig, Schnitzler ou même Buzatti... Le héros de l'histoire est en effet un jeune officier qui s'ennuie dans une caserne, qu'on imagine située dans l'Empire Austro-Hongrois un peu avant la Première Guerre Mondiale.



Jusqu'au jour où l'un de ses soldats lui présente Rosetta, une jeune femme très libre qui devient sa maîtresse. Il va ensuite rencontrer son père, Hermann, un homme très riche qui professe d'étranges idées. Pour lui, on ne peut être vraiment soi-même que si on se défait de tout ce à quoi on tient. Le lieutenant va peu à peu rentrer dans le piège tendu par Hermann et découvrir sa face cachée au risque de perdre son âme...



Il est assez difficile de parler de ce roman sans en déflorer le sujet. Pendant quelques heures j'ai été transportée dans une ville de garnison, où l'ennui apporte le libertinage, mais aussi des considérations plus philosophiques. Il est aussi question d'expériences médicales afin de libérer les êtres des convenances dans lesquelles ils sont englués.



Un récit qui oscille entre Danish girl et Eyes Wide Shut, étrange et dérangeant, et pourtant fascinant.
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La Robe

EH bien je ne connaissais pas du tout cet auteur, je dois confesser mon ignorance.

Cela m'aurait fait mal de passer à côté tant je fus happé par ce récit.



La structure est classique, un vieil homme qui témoigne d'une expérience personnelle à un autrui qui n'est que secondaire. Même nous finalement, lecteurs, sommes secondaires, il s'agit d'une confession et le confessé laisse toujours le confesseur interdit.





C'est un récit qui rend triste, qui fait de la peine, sincèrement, qui appelle à une empathie sur des sujets complexes, ignorés de beaucoup, mal compris par la plupart et qui mettent en émoi ceux qui gardent un esprit ouvert.

L'identité sexuelle, mais finalement l'identité tout court, la place de l'existant au sein de l'Existence, tout cela nourri par un érotisme qui nous rend vulnérables et sensibles.

Le style y contribue grandement. C'est tout simplement une belle écriture avec un vocabulaire élaboré mais sans cosmétique, assez direct, assez tranchant mais également délicat et doux comme le tissu de la robe que l'on finit par imaginer, mais paradoxalement rêche comme le tissu de l'uniforme usé. Il y a une évolution du style qui passe de ce côté rêche à cet aspect délicat et soyeux.

Un très grand moment de littérature pour moi, j'ai de la chance en ce moment.
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La Véranda

La véranda de Robert Alexis

Intriguée par une conversation animée entre deux internautes au sujet de Robert Alexis dont je n'avais jamais entendu parler auparavant , j'ai voulu en découvrir un peu plus .

Philosophe de formation , élève du grand professeur François Dagognet , voilà une petite touche biographique plutôt engageante et "emballé c'est pesé" , je ressors de la librairie avec La véranda .

Et je fus inspirée car ce fut un moment précieux que cette plongée dans un texte mystérieux et ensorcelant .

Un homme , globe-trotteur gentilhomme , traverse le temps et l'espace à bord d'un train . L'esprit aussi vagabond que sa dimension physique et celle de son âme , il émane d'emblée de ce personnage un étrange sentiment d'intemporalité .

" La neige. Un paysage sous la neige. Et cette buée sur la vitre parce que, pendant un moment, j'ai posé le front sur un rectangle froid. Ce petit pont qui enjambe un ruisseau, j'ai dû le traverser, celui-là où un autre, beaucoup d'autres, à longueur d'une vie qui arrive maintenant à sa fin "

Et de cette petite percée à travers la vitre de ce train naitra un désir . Désir , le mot est lâché . Porteur de toute une symbolique .

Irrésistiblement attiré par la vision d'une maison qui éveille en lui ce sentiment , cette envie , ce besoin , cette quasi nécessité , liés à une effluve souterraine surgit de mémoires oubliées dans une approche suprasensible déroutante ( qui n'a pas connu cette sensation frustrante de "déjà vu" ? ) , il rompt le mouvement de la douce mélancolie nonchalante qui le dirige dans ses errances et décide d'acheter cette maison entre-aperçue au cours de ce trajet .

Cette maison , surgissant dirait-on de nulle part presque , apparait comme une vision et pourtant elle est bien là , dans cette verte campagne autrichienne qu'il traverse .

Cette maison au pouvoir magnétique lui ouvrira la porte d'un inconnu qui réveillera en lui des semblants de réminiscences dans les tâtonnements de son âme mouvante entre rêve , réalité , passé retrouvé ou fantasmé ,au frontières du réel .

Cette maison , ce sera aussi la rencontre de deux âmes incarnées par deux dames dotée de pouvoirs mystérieux , évanescentes et nimbées d'un romantique , peut-être fantastique( à vous de choisir ) halo de brume plus ensorceleur qu'inquiétant .

Cette maison , ce sera aussi et peut-être la rencontre avec lui-même , miroir obscur de son ombre ....

S'il repartira sur les routes , à la rencontre de l'orient et de ses charmes envoûtants et ravageurs , assouvissant ses désirs charnels portés sur la fantaisie et les petits délices de la transgression permise , ce ne sera que pour mieux revenir vers la maison ....Retour à soi aussi apaisant qu'effrayant . Retour à soi pour mieux repartir .

Repartir vers un autre mystère . On n'en saura pas plus .

Et c'est bien là la force de ce récit . Qui ne donne que des indices . Ne se définit ni comme un ouvrage philosophique , ni comme un roman purement fantastique , ni comme une simple envolée romantique, ni comme un ouvrage porté par un discours uniquement psychanalytique : Que chacun investisse les mots avec ce qu'il veut bien lui apporter , porté par une écriture d'une finesse rare , et qu'il voyage sur le registre qu'il lui conviendra .

J'ai bien voyagé .

A découvrir . Il le mérite .
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Le Majestic

Robert Alexis, je m'en doutais, manie une très belle langue. Sa plume est raffinée, son univers est riche et suggestif, ses pages sont mâtinées d'un érotisme à chaque page un peu plus présent. Mais son histoire m'a semblé confuse et j'ai eu d'autant plus de mal à pénétrer son univers que je n'ai pas été complètement convaincu par sa conception d'une sexualité fétichiste.



La suite sur mon blog :
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
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Le Majestic

Entrer dans un livre de Robert Alexis est une expérience qui n'est pas sans risque. C'est l'assurance d'une écriture sublime avec un univers torturé, que n'aurait pas renié le Marquis de Sade.



Cet auteur m'avait été recommandé plusieurs fois par des personnes très différentes. Et je dois reconnaitre que son écriture est fascinante, même si le fond du livre m'a déconcerté. L'auteur examine les effets de la relation "dominé-dominant" sur le désir. Or, comme chacun le sait, les désirs sont sans limites... jusqu'à la mort physique.



J'ai pris un grand plaisir à lire une si belle écriture et, même si je ne partage pas les obsessions sadomasochistes de l'auteur, je pense que je me lancerai volontiers dans la lecture d'un autre de ses livres.

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La Robe

On m'a conseillé un petit roman de Robert Alexis, soit-disant "un bijou", "une histoire incroyable", "bien écrit", "non non on peut pas te dire de quoi ça parle sinon ça perd de son charme". Moi emballée, pars bien évidemment avec et me lance le soir même (après avoir dit à une de mes collègues que j'en avais marre de lire des histoires sombres) dans un des livres les plus malsains que j'ai jamais lus (que l'on se rassure, c'est quand même moins pire que du Marquis de Sade, mais aussi moins intéressant, alors mieux vaut revenir aux classiques !).



Je ne peux donc pas dévoiler l'intrigue, juste mettre en garde ceux ou celles qui ont du mal avec les situations glauques mêlant sexualité hors norme et philosophie. Alors oui, ce roman est effectivement fascinant et plein de suspense, mais s'il reste dans les mémoires, c'est plus pour son sujet choc que pour ses qualités littéraires. La construction est ultra classique et la fin étonnamment morale avec rachat de faute, don de soi et mise en avant des valeurs de l'armée. A l'arrivée, on a un livre aussi "savoureux" qu'une pub contre l'alcool où l'on voit tout le monde mourir dans d'atroces souffrances, une histoire qui donne franchement envie d'éviter toute forme d'addiction et d'aliénation.
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L'homme qui s'aime

Nous plongeons dans un univers assez étrange, on s’en rend compte assez rapidement pendant la lecture. Nous allons donc suivre les aventures d’un jeune homme, un jeune dandy, assez imbu de lui-même, connu pour sa beauté plutôt unique. Mais malgré sa beauté et sa popularité, il sent qu’il lui manque quelque chose d’important.



Il est quelqu’un de plutôt solitaire, depuis son plus jeune âge. Car même ses parents le fuyaient à cause de son apparence « angélique » quand il était petit. Il n’est proche que de son majordome d’homme et il a aussi une grande amie, qui est d’une grande beauté elle aussi.



Lors d’une soirée où il arrive accompagné de sa fidèle amie, il va faire la rencontre d’une Comtesse et elle va chambouler sa vie. Forcé de se déshabiller par la Comtesse de Rouvres et de se travestir en femme, il va être choqué en découvrant son apparence. Il va tomber amoureux de l’image qu’il voit dans le miroir.



A partir de cette soirée, il va tout doucement changer, devenir quelqu’un d’autre, le femme qui était cachée en lui. Il va faire de nombreuses rencontres toutes différentes les unes des autres, et cela va lui permettre de s’affirmer et il va surtout faire de nouvelles expériences, qui je dois l’avouer sont parfois assez étranges. Il va profiter de son nouveau « lui », si on peux dire, pour devenir toutes les femmes possibles, de la plus sage, la plus noble à la plus dépravée.



J’ai bien aimé l’histoire en général mais en toute honnêteté j’ai fini par un peu décrocher, surtout lorsque ça se passe à Naples. Car je suis loin d’avoir tout compris à ce qu’il se passait, entre rêve et réalité.



Au niveau des personnages, le dandy m’a laissé un peu perplexe. Il est sympathique, ce n’est pas le problème, mais j’ai un peu de mal à comprendre toutes ses décisions et il philosophe un peu trop à mon goût. Sinon, j’ai vraiment apprécié son majordome, qui reste toujours stoïque et qui soutient toujours son maître/maîtresse, même au niveau psychologique.



Sinon je trouve qu’il y a pas mal de longueur à cause de toute la réflexion, entre autre. Même si ses réflexions sont loin d’être inintéressantes, elles laissent à réfléchir. Et je dois avouer que le fait de ne pas avoir compris une partie du livre m’a assez perturbée. Mais je dois dire que le personnage principal est vraiment un personnage hors du commun.



Au final, ma lecture m’a plutôt laissée perplexe. Le début est assez intéressant mais je dois avouer qu’au fur et à mesure j’ai tout doucement décroché, sans parler de la fin assez accélérée et assez originale, dans un sens.. Je dois donc avouer que j’ai été plutôt déçue de ma lecture en général. Ce n’est pas le style de lecture que j’apprécie.
Lien : http://mesnouvelleslectures...
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La Robe

"La robe" étant le premier livre que je découvre de cet auteur, je ne sais pas encore si j'ai envie d'aller plus loin en découvrant ses autres écrits. Je pense que oui car, comme je l'ai toujours dit, on ne peut pas se fier à ce que l'on pense d'un auteur après une seule lecture d'autant plus que cette dernière ne m'a pas dérangée sur la forme mais sur le fonds.

Une très belle écriture en effet, fluide et légère comme je mes aime, avec une quatrième de couverture qui m'avait parue accrocheuse (et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me suis laissée tenter pas l’emprunt de cet ouvrage à la médiathèque, me disant que de toute manière je n'avais rien à perdre) et une couverture des plus séduisante (l'aspect pictural de la couverture d'un livre est très important à mes yeux car c'est toujours ce à quoi je me fie avant de lire la quatrième mais bon, il peut arriver que je me trompe...autant dans un sens que dans l'autre : il est possible que je passe à côté d'un livre extraordinaire - ce qui est déjà arrivé à de nombreuses occasions- car la couverture ne m'avait pas inspiré ou, au contraire, comme c'est le cas ici, couverture et quatrième de couv' plus que tentantes et contenu décevant).



Ici, le lecteur suit la vie d'un jeune lieutenant, respecté de ses hommes avec lesquels il entretient une relation d'ailleurs des plus cordiales mais plusieurs éléments perturbateurs vont le mettre en disgrâce auprès d'eux. Je ne vous dirai bien entendu pas lesquels au risque de gâcher l'effet de surprise mais je peux vous avouer qu'il est de taille. Une histoire qui se déroule sur un arrière plan de guerre (où, quand, comment ? tout cela le lecteur l'ignore mais il sait que le début des combats est imminent) et se termine sur un fonds de guerre. Cependant, les lieux et les personnages que le dit lecteur rencontre entre temps sont bien loin des traditionnels soldats que l'on rencontre habituellement dans des ouvrage de ce genre.



Si vous aimez le goût du risque, de l'aventure et n'avez pas peur de prendre une grande claque dans la figure, ce livre est fait pour vous ! Malheureusement, il ne l'était pas pour moi mais tant pis ! Je me coucherai un peu moins bête ce soir puisque j'aurais ajouté un nouvel auteur dans ma bibliothèque sur Babelio. A découvrir !
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Mammon

Magnifique roman, qui n'est pas sans rappeler "Au coeur des Ténèbres" de Conrad.



Ambition contemporaine et quête passée : que s'est-il passé il y a 70 ans dans la jungle du Cambodge ?



C'est une vision halucinée qui nous emmène dans un tourbillon de violence que guide la soif de l'or.



Fantastique.



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