AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Victor Hugo (2705)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Notre-Dame de Paris

Peu importent les processions, cérémonies et autres célébrations, quand la Esméralda danse avec son tambourin et sa chèvre sur le parvis de Notre-Dame, tous les yeux sont rivés sur la belle bohémienne. Les femmes médisent d’elle, les hommes la convoitent. De Claude Frollo, l’archidiacre qui a tenté de l’enlever à Gringoire le poète qu’elle a épousé pour le sauver des truands de la Cour des miracles, en passant par Quasimodo, le sonneur de cloches bossu, borgne et boiteux, nul n’échappe aux charmes de celle qu’on appelle aussi l’Egyptienne. Pourtant, le cœur d’Esméralda ne bat que pour le capitaine de la garde, le beau Phoebus de Châteaupers.



Roman d’amour, roman historique, roman monumentale dans tous les sens du terme, Notre-Dame de Paris est un livre qui s’apprivoise. L’écriture y est riche, parsemée de citations latines et s’échappant souvent en longues digressions bien éloignées d’Esméralda et de ses prétendants. Victor Hugo a bien des choses à dire…sur Notre-Dame, d’abord, et les restaurations qui l’ont défigurée, sur l’architecture, l’imprimerie, sur Paris, le Moyen-Âge, sur la religion et l’Eglise, les puissants et les miséreux, la justice, la peine de mort, etc.

Parfois on s’y perd, parfois on s’ennuie…Mais Hugo nous ramène dans le giron de la cathédrale, nous envoûtant avec ses personnages attachants, irritants, aimables ou détestables. L’amour et ses pièges, ses mirages, ses obsessions, ses trahisons y côtoie l’amour le plus pur, le plus désintéressé, le plus noble. Mais quand on aime, on ne fait pas toujours les bons choix. Esméralda l’apprendra de cruelle manière car on n’est pas ici dans la bluette, dans la comédie musicale, dans le monde de Disney. Ici règnent la misère, la cruauté, la folie et la mort rôde.

Hugo donne la parole au peuple de Paris. Sa princesse est une bohémienne, son prince un bossu. C’est eux qu’ils parent de la générosité, de la bonté, de l’humanité. Mais son personnage le plus beau, le plus grand, reste la cathédrale; Notre-Dame la sombre, la vieille, la laide que certains voudraient voir raser et que l’auteur défend bec et ongles. Il en fait le lieu de toutes les passions où cohabitent le Bien et le Mal, l’ombre et la lumière, le beau et le laid.

Quand on sait que son récit a contribué à sauver l’édifice, on ne peut que louer la force d’évocation et de persuasion de l’auteur.

Ce grand roman se doit d’être lu, malgré ses défauts, malgré les envolées lyriques, les digressions, la lourdeur parfois de l’écriture.

Parce qu’il a sauvé Notre-Dame, parce qu’il donne voix aux petites gens, parce qu’on se laisse entraîner dans la ronde de sa ribambelle de personnages, parce qu’il fait partie du patrimoine français.

Commenter  J’apprécie          431
L'Homme qui rit

Roman allégorique, érudit et étourdissant, « L'homme qui rit » a pour cadre une Angleterre féodale dans laquelle les riches, tout puissants et corrompus, oeuvrent à maintenir dans la misère un peuple asservi et dépourvu du moindre droit.



Enfant, Gwinplaine est abandonné à son sort après avoir été défiguré. On lui a taillé au couteau un sourire monstrueux. Après avoir sauvé Déa, bébé aveugle ensevelie sous le cadavre de sa mère morte de froid, il est recueilli par Ursus, un vieux saltimbanque philosophe accompagné d'un loup. Tous quatre connaîtront la paix pendant une quinzaine d'année, présentant de foire en foire un spectacle dont Gwinplaine, appelé « L'homme qui rit », est le clou... Jusqu'à ce qu'il soit confronté à ses origines, à sa différence, et à une aristocratie arrogante pratiquant une politique pervertie.



Dans ce roman foisonnant et documenté, on retrouve les chevaux de bataille chers à Victor Hugo, en particulier : les inégalités sociales et la corruption des classes dirigeantes. Ce qui est nouveau ici, c'est la démesure dont il fait preuve pour clamer son indignation. Il plonge le lecteur dans un véritable cyclone où le romantisme est combiné à une critique sociale acerbe. Il use de sarcasme. Il présente des descriptions hallucinantes. Son écriture, toujours riche et précise, est exaltée.



J'ai adoré lire ce roman. J'ai adoré son style (du Hugo pur jus), son atmosphère passionnée, ses thèmes généreux, et son histoire sans concession.

L'homme qui rit possède une âme lumineuse et porte sur son visage l'infamie des hommes qui oppressent.

Commenter  J’apprécie          437
Notre-Dame de Paris

Si Notre-Dame de Paris avait fait partie de la rentrée littéraire 2019, nul doute que je l'aurais descendu en flammes dans une chronique incendiaire dont j'ai le secret, au sortir d'une lecture tantôt exaspérante, tantôt ennuyeuse (Vous les entendez les soupirs ?)



Du haut de ma pensée étriquée de lectrice contemporaine, j'aurais clamé haut et fort qu'un roman, ça doit raconter une histoire passionnante, façonner des personnages inoubliables, tenir le lecteur en haleine. Je me serais longuement plainte de la rupture du rythme de la narration par l'arrivée intempestive de chapitres relatifs à l'architecture de Paris au Moyen Age. Je vous aurais dit que ça sent le roman de jeunesse un tantinet longuet et pas abouti d'un gamin ambitieux de 24 ans.



Oui mais voilà ! Ce roman date de 1830.

Oui mais voilà ! Monsieur Hugo en est l'auteur.



Trêve donc de billevesées, pauvre ignorante, ce roman est un monument ! Si fait !

Autres temps, autre style, autre analyse.



Même si, vous l'aurez compris, ma lecture fut loin d'être extatique, j'ai tout de même apprécié plusieurs facettes de ce roman dont le personnage central est une cathédrale.



Il me fut très agréable de retrouver la beauté d'une langue française magnifiée par un Victor Hugo en pleine période romantique. Comment rester de marbre devant la description de la passion de Quasimodo pour les cloches de Notre-Dame, de ses sentiments lorsqu'il est cloué au pilori ou de ceux d'une mère retrouvant sa fille perdue ?



Parmi les nombreuses digressions sur l'architecture de Paris au Moyen Age, le chapitre "Ceci tuera cela" a retenu toute mon attention.

Victor Hugo y explique par le menu (en sept services, on est bien d'accord!), que le livre popularisé par l'imprimerie de Gutenberg supplantera l'architecture dans l'éducation des peuples et deviendra le moyen d'expression le plus populaire. Quand on voit la variété de l'édition actuelle et la sobriété de l'architecture contemporaine, je me dis que sa vision était prophétique.

Par extrapolation, quand mes filles soutiennent des projets artistiques de qualité via du crowd funding sur Internet, je ne peux également m'empêcher de penser que nous vivons une autre révolution.



Au final, je sors de ce roman noir gothique plus avertie qu'auparavant, avec un sentiment d'humilité face au puits de culture historique et architectural qu'est Victor Hugo.

Nosce te ipsum.
Lien : https://belettedusud.wixsite..
Commenter  J’apprécie          432
Cent poèmes de Victor Hugo : Le siècle avait de..

Il est difficile d'émettre un avis sur un tel ouvrage car on ne sait jamais trop bien s'il faut juger le contenu ou la forme, les poèmes de Victor Hugo eux-mêmes ou les choix éditoriaux. Je vais partir dans la deuxième direction… Il est clairement annoncé en quatrième de couverture une « biographie poétique » ; de fait, la sélection qui est présentée met bien en avant l'étendue des thématiques chères à l'écrivain et parcourt les moments clés de son existence. La peinture de la misère sociale côtoie la douloureuse expérience d'un père confronté au décès de sa fille, souffrance qui ponctuellement laisse place à la joie d'être grand-père, quand les poèmes ne sont pas ternis par la figure de Louis Napoléon Bonaparte et l'exil. Une présentation assez simpliste, mais Hugo, tout le monde connaît. On peut néanmoins s'interroger sur le choix de ne pas avoir présenté les poèmes dans l'ordre chronologique, ce qui aurait naturellement mis en lumière ce choix axé sur la « biographie ». Mais ce n'est pas ce qui m'a dérangée le plus, à vrai dire. Si l'objet est très agréable à manipuler et la disposition des différentes poèmes plutôt réussie, il est un parti pris qui m'a un peu déroutée, celui des photographies accompagnant les textes. Elles sont en noir et blanc, certes, mais l'harmonie avec les textes n'est pas toujours évidente. Trop modernes, à mon goût. Une manière, peut-être, de dire que les poèmes de Victor Hugo résonnent encore ?...

Je remercie Babelio et les Editions Omnibus qui m'ont fait parvenir ce livre !


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
Commenter  J’apprécie          430
L'Homme qui rit

Janvier 1690, sur une côte du sud de l'Angleterre, par une soirée glaciale, des individus embarquent sur un bateau dans la plus grande discrétion. Le navire quitte précipitamment le rivage laissant à terre un enfant. Ce garçon âgé de dix ans se retrouve seul sur cette crique isolée battue par les vents et la neige. L'obscurité masque son visage gravement mutilé. Gwynplaine, c'est son nom, ne le sait pas mais il vient de mettre pied dans un destin hors du commun orchestré par un "Grand architecte" nommé Hugo.



Victor Hugo fait ce demi-aveu dans le roman : "le spectateur n’aime point la fatigue de l’approfondissement". Eh bien, le lecteur va être servi puisque l'auteur bâtit son récit sur de longues monographies. Tout, tout, tout vous saurez tout sur les comprachicos, l'ourque biscayenne ou la pairie d'Angleterre. Des passages érudits, minutieux, utiles et - avouons-le - parfois difficiles à digérer.



Ces lourdeurs sont vite chassées par les chapitres suivants dans lesquels le lecteur s'extasie sur la présentation des personnages, les envolées poétiques pour décrire un paysage ou un intérieur, la justesse dans l'analyse des rapports humains, l'ironie mordante qui sert à dépeindre la cour et les considérations morales ou philosophiques. L'œuvre est impressionnante dans ses détails comme dans son ensemble, du paragraphe admirablement écrit à sa construction élaborée.



Le roman a une portée politique. Hugo livre une critique percutante contre la monarchie et l'aristocratie anglaises. Son "Homme qui rit", incarnation d'un peuple miséreux soumis aux caprices d'un pouvoir arbitraire, va être propulsé dans une classe pétrie de richesses et de privilèges écœurants. Une entrée fracassante et riche de sens qui présage la fièvre révolutionnaire de "Quatre-vingt-treize".



"L'homme qui rit" est un roman génial et exigeant mais il est vrai que qui veut découvrir un monument ne doit pas être avare d'efforts.

Commenter  J’apprécie          430
Notre-Dame de Paris

Notre-Dame de Paris, quand je l’ai lu, j’étais assez jeune, ado en fait, quelque peu rêveuse et boutonneuse... et j’étais complètement submergée par cet univers, la cour des miracles, Quasimodo, la belle Esméralda et sa petite chèvre blanche. C’était à la fois inquiétant et troublant. Moi j’étais amoureuse de Quasimodo et je ne comprenais pas pourquoi Esméralda était attirée par ce beau capitaine, prétentieux et peu aimant... Remarquez que... tout à coup, je me souviens que lorsque j’ai vu la Belle et la Bête de Cocteau, j’étais aussi amoureuse de la bête... Mais revenons à nos moutons !!!... Plus tard, j’ai vu le film et pour une fois je n’ai pas été déçue. Parfois, que dis-je, souvent ! Et même la plupart du temps, le livre permet le développement d’une foultitude d’émotions fabriquées par notre imaginaire en temps réel. Cela va du dessin des personnages, de la construction environnementale à toute une perception naturelle que notre interprétation s’attache à mettre en place. Tandis que les images d’une filmographie réduisent et surtout imposent de façon irrémédiable notre réception première. Je revois la scène où Esméralda apporte à boire à Quasimodo attaché au pilori et surtout celle où ils sont unis et réunis pour l’éternité. Mais non ! Dans le livre comme dans le film, j’ai bien retrouvé tout cette constance. Il y a bien là, toute la force et toute la consistance des valeurs de l’humanité qui sont représentées. Du meilleur au pire, il y a bien là, tout de ce qu’il peut advenir de l’homme, selon qu’il sera aimant ou redoutable et en conséquence je suis toujours un peu amoureuse de Quasimodo...
Commenter  J’apprécie          431
Claude Gueux

Pour avoir volé du pain pour nourrir sa famille, Claude Gueux est emprisonné. Homme doux, intelligent et d’âme noble, il s’attire le respect et l’amitié des autres prisonniers, mais ne récolte que l’inimitié des geôliers, notamment celle du directeur de l’atelier pénitentiaire, Monsieur D. « Il avait au fond du cœur une haine secrète, envieuse, implacable, contre Claude, une haine de souverain de droit à souverain de fait, de pouvoir temporel à pouvoir spirituel. » (p. 14) Pour se venger de ce prisonnier, Monsieur D. le sépare de son seul ami, le jeune Albin, un voleur qui partageait son pain avec Claude. Sourd aux suppliques de Claude Gueux, se moquant de sa tristesse, Monsieur D. pense avoir pris l’ascendant sur le prisonnier. Mais Claude décide d’appliquer sa propre justice, la justice du bafoué. De voleur, il devient assassin. À son procès, n’accusant personne, il demande seulement ce qui a fait de lui ce voleur et cet assassin. Pour toute réponse, la justice lui fera entendre le sifflement de la guillotine.



Mais ceci n’est que la première de ce texte très court, l’histoire de Claude Gueux n’étant qu’un exemple édifiant. « Je dis les choses comme elles sont, laissant le lecteur ramasser les moralités que les faits sèment sur leur chemin. » (p. 7) Ce que Victor Hugo veut, c’est dénoncer un système judiciaire et carcéral qui ne répond en rien aux besoins d’une société affamée et dépossédée de tout. « Messieurs des centres, messieurs des extrémités, le gros peuple souffre. Que vous l’appeliez république ou que vous l’appeliez monarchie, le peuple souffre. Ceci est un fait. Le peuple a faim. Le peuple a froid. La misère le pousse au crime ou au vice, selon le sexe. Ayez pitié du peuple, à qui le bagne prend ses fils, et le lupanar ses filles. » (p. 39 & 40) Dans son plaidoyer, Victor Hugo appelle la Chambre des députés à écarter les sujets frivoles pour réfléchir à la constitution d’une meilleure société, arguant que les lois en place ne savent pas soigner les maux du peuple. Enfin, et surtout, Victor Hugo s’élève contre la peine de mort qui est pour lui un crime public et légal.



Voici donc le texte à l’origine des Misérables. Court, vibrant, incisif, Claude Gueux est un essai politique et social qui rappelle que Victor Hugo était un grand orateur. C’est une lecture essentielle pour comprendre les différentes révolutions du 19e siècle.

Commenter  J’apprécie          432
Lucrèce Borgia

Connaissant peu les pièces de théâtre de Victor Hugo, j'ai décidé de m'attaquer à celle-ci, tombant dessus lors d'une de mes pérégrinations dans ce lieu magique que l'on appelle librairie.



Cette pièce débute à Venise avant de se déplacer, au cours de l'histoire, à Ferrare où Dona Lucrezia Borgia et son mari Don Alphonse d'Este y règnent en maîtres puisqu'en plus de leurs titres de noblesse, ils sont donc respectés mais surtout craints en raison de leur terrible réputation, et en particulier celle de Dona Lucrezia, femme cruelle et sans coeur, n'hésitant pas à faire assassiner ses ennemis ou ceux qui la dérangent, par l'intermédiaire de ses hommes de main. Fille du pape, elle ne redoute rien ni personne, si ce n'est le jour où elle aura à faire un choix terrible : celui de donner elle-même la mort au seul homme qu'elle n'ait jamais aimé, Gennaro et que son mari soupçonne d'être son amant.

Mais l'histoire est bien plus complexe qu'elle n'y paraît car Dona Lucrezia ou Lucrèce Borgia si vous préférez, bien qu'elle voulut se confesser et se repentir, cela arrivera bien trop tard !



Une pièce magnifique, très bien écrite, se déroulant dans ce cadre enchanteur qu'est l'Italie et, bien que dramatique, porte à la réflexion et est remplie de morale. La vengeance étant le fil conducteur de la vie de Lucrèce Borgia, elle apprendra, à ses dépends, su'il existe bien d'autres sentiments humains qui sont beaucoup plus forts et qui valent la peine d'être vécus et ressentis et le plus fort d'entre tous est indéniablement l'Amour !
Commenter  J’apprécie          430
Le roi s'amuse

Je crois que c'est la première fois de ma vie que je n'aime pas un Hugo. La pièce a d'ailleurs été un flop à sa sortie vers 1832, et aussi lorsque Hugo a tenté de la faire rejouer dans les années 1880, alors qu'il était déjà une légende.



La pièce commence avec le bouffon, un bossu, qui amuse le roi en médisant contre les gentilshommes de la cour (Acte I). Insultés, les nobles décident de kidnapper Blanche, 15 ans, fille du bouffon, pour la donner à violer au roi (Acte II). Le viol prend l'Acte III en entier. Il est traité comme un interminable gag. Dans cette pièce, le "grotesque" de Hugo, c'est le viol. L'Acte IV, c'est Blanche qui s'excuse d'avoir été violée et d'avoir ainsi déshonoré son père qui, évidemment, est la véritable victime dans cette histoire là.



Ouais.



L'Acte V explique le plan du bouffon pour faire assassiner le roi. Blanche apprend le plan et s'arrange pour le déjouer en se faisant assassiner elle-même à la place. Parce que la vie d'un violeur vaut plus que celle de sa victime, non? Et ça, c'est censé être la partie "sublime" de la pièce.



Bref, ne cherchez pas l'auteur des Misérables dans cette histoire, il est absent. J'ai été soulagé d'apprendre que même le public de Hugo avait trouvé que ça valait bien une huée, alors que l'auteur était jugé intouchable.
Commenter  J’apprécie          427
L'Homme qui rit

« Dans une destinée, quand l'inattendu commence, préparez-vous ceci : coup sur coup. »



Victor Hugo est un auteur que j'ai découvert et aimé adolescente, mais sa bibliographie est tellement longue que beaucoup de ses récits me sont inconnus. Après « Les travailleurs de la mer », me voici donc à lire « L'homme qui rit », un titre qui cache beaucoup d'ironie et de souffrance.



Tout comme Quasimodo dans « Notre-Dame de Paris », l'auteur, dans « L'homme qui rit », met en opposition l'aspect physique et la moralité, le héros de ce roman étant un homme généreux mais affreusement défiguré.

Un autre trait que l'on retrouve dans ses romans : son écriture poétique, plutôt emphatique mais tellement belle, décrit admirablement les paysages et les personnages, diffusant une ambiance sombre parfois chaotique, mystérieuse mais singulière.



*

Dans ce récit, Victor Hugo nous fait voyager dans l'Angleterre de la fin du XVIIe siècle, sous le règne de la reine Anne Stuart.



L'histoire commence de manière poignante par une nuit d'hiver glaciale, dans une petite crique isolée de la baie de Portland. Des vagabonds, appelés « Comprachicos », abandonnent un petit garçon sur une plage déserte. Cet enfant nommé Gwynplaine, regarde le bateau s'éloigner sans émettre un seul cri de détresse.

Autrefois appréciés pour leur talent à mutiler et défigurer les enfants exhibés comme des monstres de foire, ces fugitifs devenus indésirables sont chassés du sol anglais.



Le petit garçon va errer, seul, pieds nus et affamé, dans la tempête de neige. Au détour d'une potence, Gwynplaine découvre un nourrisson à peine vivant, une petite fille aveugle et chétive serrant encore le sein de sa mère morte de froid alors qu'elle la nourrissait.

Plus tard, ils seront recueillis par un vieux vendeur ambulant un tantinet philosophe qui se fait appeler Ursus, et son fidèle loup, Homo.



« Une loquacité de charlatan, une maigreur de prophète, une irascibilité de mine chargée, tel était Ursus. »



« Homo n'était pas le premier loup venu. A son appétit de nèfles et de pommes, on l'eût pris pour un loup de prairie, à son pelage foncé, on l'eût pris pour un lycaon, et à son hurlement atténu en aboiement, on l'eût pris pour un culpeu; mais on n'a point encore assez observé la pupille du culpeu pour être sûr que ce n'est point un renard, et Homo était un vrai loup. »



C'est ainsi que nous faisons connaissance avec des personnages principaux que nous retrouvons par la suite, quinze ans plus tard, en 1705.

Gwynplaine a bien grandi, il est devenu un jeune homme doux et sensible, aussi beau intérieurement que repoussant extérieurement par son visage mutilé et défiguré qui lui laisse un rictus perpétuellement heureux.



« Qui était−il? Il ne le savait. Quand il se regardait, il voyait un inconnu. Mais cet inconnu était monstrueux. Gwynplaine vivait dans une sorte de décapitation, ayant un visage qui n'était pas lui. Ce visage était épouvantable, si épouvantable qu'il amusait. Il faisait tant peur qu'il faisait rire. Il était infernalement bouffon. C'était le naufrage de la figure humaine dans un mascaron bestial. »



La petite fille sauvée du froid, qui s'appelle désormais Dea, est d'une beauté rare et délicate. Elle est tombée amoureuse de Gwynplaine et de son visage éternellement souriant.



« Ils semblaient être nés chacun dans un compartiment du sépulcre; Gwynplaine dans l'horrible, Dea dans le noir. Leurs existences étaient faites avec des ténèbres d'espèce différente, prises dans les deux côtés formidables de la vie. Ces ténèbres, Dea les avait en elle et Gwynplaine les avait sur lui. »



Avec Ursus, ils forment une petite troupe de comédiens qui gagne sa vie dans des représentations théâtrales, au cours desquelles les spectateurs rient du visage grotesque de Gwynplaine.

Meurtri intérieurement par ce sourire gravé à jamais qu'il offre aux regards railleurs, Gwynplaine, surnommé « l'homme qui rit », trouve l'amour dans le regard innocent et pur de Dea, dans la bonté un peu sauvage d'Ursus, dans la force tranquille et la fidélité d'Homo qui se moque bien de son apparence.



Mais qui est Gwynplaine ? D'où vient-il ? Comment s'est-il retrouvé entre les mains de ces bohémiens spécialisés dans le trafic d'enfants ?



« le malheur avait mis le doigt sur lui, le bonheur aussi. Deux destinées extrêmes composaient son sort étrange. »



*

Victor Hugo a un talent indéniable pour dessiner avec minutie de magnifiques portraits, mes préférés étant ceux d'Ursus et d'Homo.

Il les peint avec grandeur et éclat, beauté et générosité, déployant une langue riche et profonde pour pénétrer les pensées et décrypter les profondeurs de l'âme humaine.



En ce qui concerne notre héros romantique Gwynplaine, l'auteur a adopté un style plus subtil, nous laissant voir un personnage simple et candide, mais torturé et plein de contrastes. Il se cherche et se questionne, et, sous la pression de la société et le regard des autres, souffre.



Dea est magnifiée, décrite par petites touches d'une grande délicatesse, dans des teintes nacrées et douces pour faire ressortir son innocence, sa pureté virginale.



*

Lire Victor Hugo n'est pas facile : il y a une sorte de grandiloquence et d'exubérance qui, à mon avis, dessert l'intrigue et les personnages en les diluant dans de nombreuses digressions.

Ainsi, mon intérêt a oscillé, ondulé, parfois bercée et enivrée par la poésie de l'auteur, d'autre fois engloutie sous de longues descriptions, développements ou analyses, intéressants au demeurant, mais trop détaillés et redondants.



Néanmoins, ces passages plus délicats à aborder valent la peine d'être franchis pour retrouver le fil du récit et la beauté de l'écriture, car n'est pas Victor Hugo qui veut.

Sa plume, verbeuse et érudite, fougueuse et passionnée, éloquente et poétique, décrit, raconte, perce les pensées. Et même la souffrance, la pauvreté, la laideur, la médiocrité et la nuisance humaines, sont magnifiées par une écriture d'une extrême beauté.



*

« L'homme qui rit » de Victor Hugo est un roman très intéressant car il éclaire et analyse la société de son époque.

Tout en explorant les thèmes de l'identité et du destin de l'homme, de l'amour et de la mort, il soutient des valeurs humanistes et aborde les droits de l'homme, la liberté, la justice sociale et les discriminations, la misère et l'exclusion sociale, offrant ainsi une critique subtile de la noblesse.

Ces thématiques trouvent une résonnance particulière encore aujourd'hui.



« … c'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches. »



Le ton est souvent d'une ironie noire, mordante et sarcastique, laissant courir une impression d'obscurité et de noirceur autant que de grotesque qui perdure le livre refermé.

L'auteur a réussi à créer un bel effet de clair-obscur en abolissant les frontières entre la beauté et la laideur, l'amour et la haine, le bonheur et le malheur. Il resserre la gamme chromatique autour des contrastes entre ombre et lumière, être et apparence, amour et désir, bonheur et ambition, pauvreté et noblesse.



*

Comme une proximité qu'il a créé durant ses années d'exil à Guernesey, l'océan est souvent présent dans l'oeuvre littéraire de Victor Hugo comme miroir et métaphore des pensées et de la destinée humaines.



« Sous de certains souffles violents du dedans de l'âme, la pensée est un liquide. Elle entre en convulsions, elle se soulève, et il en sort quelque chose de semblable au rugissement sourd de la vague. Flux, reflux, secousses, tournoiements, hésitations du flot devant l'écueil … »



C'est dans la première partie du livre que l'auteur fait preuve de toute sa puissance lyrique pour traduire l'esprit de l'océan, le déferlement de ses vagues poussées par le vent, sa puissance titanesque, l'animant d'un visage inhospitalier et démesuré, implacable et destructeur.

La tragédie qui se joue au début du récit est celle qui m'a le plus plu.



« Les navires sont des mouches dans la toile d'araignée de la mer »



*

Pour conclure, « L'homme qui rit » est un roman complexe, une satire de la monarchie anglaise, une fable sombre et triste qui oppose l'histoire simple et touchante de deux âmes innocentes prises dans l'étau de l'hypocrisie et de la cruauté humaines.

Politiquement engagé, Victor Hugo se fait tour à tour poète, conteur, dramaturge, historien, humaniste, transportant les lecteurs dans l'univers tragique, sans concession et sans espoir.



« Ainsi est fait le genre humain. Hostile, mais reptile. Dragon, mais ver. »



*

Je remercie mes compagnons de lecture pour cette incursion dans l'oeuvre de Victor Hugo. Que l'on adore ou que l'on soit plus réservé, tous ces regards croisés et ces échanges sont très enrichissants.

*
Commenter  J’apprécie          4280
La Légende des siècles - Les Petites Epopées

Voilà un bouquin dans lequel je suis bien, un peu comme chez moi. Il est là, près de moi, sur le bureau duquel j'écris ces mots, à portée de main. C'est ma référence! Un ami.

Parfois il me fait de l'oeil alors j'ouvre au hasard et je m'offre une rasade de Victor-Hugo, doucement, comme on savoure un grand cru, un peu de soleil si j'en manque sur ma peau ou dans mon âme. Il y a dans la poésie quelque chose de réconfortant, lire et relire, ce n'est jamais pareil.

Si je l'ai lu? Oui, plusieurs fois depuis le temps mais comme je le cajole le temps n'a pas d'emprise sur lui! Si c'est bien? Bien, non! Fameux, extraordinaire, irremplaçable.

André Gide, à qui on demandait quel était le plus grand (sic) poète français, répondait : Victor Hugo, malheureusement! Pourquoi malheureusement ? Il ne précisait pas.

Je trouve cela incongru. Où était-ce de la jalousie?

Finalement si ce n'est pas le plus apprécié, personnellement il me plaît bien ce Victor Hugo là.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          425
Notre-Dame de Paris

La cathédrale Notre-Dame de Paris a une place privilégiée dans ce roman gothique de Victor Hugo . Situant l' intrigue au moyen-âge , dans et aux alentours de cet édifice , l' auteur décrit la société qui y vit .Il s' intéresse aux misérables , les rejetés de la société , les parias . La laideur est présente mais il n' y a pas que ça car on retrouve aussi l' injustice et l' ignorance .Tout baigne dans la laideur .

Cette histoire est cruellement belle et bien décrite par l' auteur qui signe là un chef-d'oeuvre .
Commenter  J’apprécie          426
Han d'Islande

Ce livre, recopié, a été refusé au vingtième siècle par plusieurs éditeurs (un seul félicitant Victor Hugo). Savoir si les éditeurs font bien leur boulot et connaissent leurs classiques est une chose, en déduire que le roman est mauvais en est une autre.

Roman de jeunesse, certes, bien plus faible que les suivants sans doute (il me faudrait essayer l'homme qui rit), daté bien sûr (mais ce n'est pas pour cela que Stendhal l'a éreinté).



Moi je dis que sa lecture reste agréable. A une époque où une mode gothique se maintient, où les films gore ont un public, un peu de sang et d'excès ne vaut pas une condamnation. Sans aller comme d'autres jusqu'à dire que la prose hugolienne se reconnaît en dix lignes (ça reste un premier roman), j'ai apprécié non seulement une langue superbe mais encore ce mélange de romantisme échevelé et de provocation dans le macabre. L'ombre de Walter Scott plane sur cette Norvège, l'intrigue y est compliquée et rebondissante à souhait (allez-y, lisez, n'espérez pas que je fasse le résumé pour vous), le sentiment de la nature est typique du premier romantisme, etc.



Jusque là je n'ai pas appris grand-chose à grand-monde, mais j'ai voulu faire cette petite critique juste pour signaler que, déjà, Hugo entame son grand plaidoyer contre la peine de mort. On trouve une expression : « Condamnés tous à mort avec des sursis indéfinis » qui sera reprise mot pour mot dans Le dernier jour d'un condamné.
Commenter  J’apprécie          429
Lucrèce Borgia

Lucrèce Borgia est une pièce de théâtre que j'ai lue et puis écoutée. Ce n'était pas à proprement parler un audiobook mais l'enregistrement d'une représentation à la Comédie Française en 1948 avec Denis d'Inès à la mise en scène. On trouve décidément de tout sur Deezer (mais c'est aussi disponible sur YouTube :



https://www.youtube.com/watch?v=v_jOnJa7usY )



J'ai lu que cette pièce avait contribué à instaurer la « légende noire » de Lucrèce Borgia (1480-1519), qu'elle n'était pas celle décrite par Victor Hugo. J'ai d'ailleurs repéré le roman de Dario Fo, La fille du pape qui la « révèle pour ce qu'elle était véritablement : la victime des agissements des siens, un pion entre les mains de son frère, César, et du plus corrompu des pontifes, son père, Alexandre VI. »



Pour en revenir à la pièce, elle m'a bien plu. C'est l'histoire d'une femme qui cherche à expier ses crimes pour être digne de son fils caché. Rien ne se passe comme prévu et c'est l'escalade jusqu'au point de non retour.



Pour la petite histoire, Lucrèce Borgia n'a pas été assassinée mais a succombé à une septicémie suite à la naissance de sa fille.











Challenge livre historique 2021
Commenter  J’apprécie          414
Lucrèce Borgia

Une pièce de ce cher Victor !

Nous sommes en 1497, à Venise. Des soldats, amis de Gennaro, parlent sur le régime sombre des Borgia : assassinats, meurtres, empoisonnements, incestes.

.

« Tout ceci est plein de ténèbres. Je ne sais que penser. »

Cette réplique de Gennaro, je la fait mienne. En effet, « la légende noire » de Lucrèce Borgia a été amplifiée par notre Victor Hugo, mais actuellement, les historiens actuels la réhabilitent. Alors, que penser ?

Le pape Alexandre VI Borgia est le père de Lucrèce. En France, nous avons eu Charles VI, en Angleterre, Henry VIII, l'Italie a Alexandre VI ! Meurtres, incestes, viols, empoisonnements gravitent autour de cet homme riche, ambitieux, et amoral. Il a fait une bulle qui a scandalisé les catholiques et amené Luther à provoquer la Réforme.

Alexandre a plusieurs enfants dont César, amoureux de sa sœur Lucrèce, qui fait assassiner son rival, Jean, son frère. Lucrèce, manipulée par son père dans ses trois mariages, a-t-elle trempé dans de sombres magouilles, elle aussi ?
Commenter  J’apprécie          414
Napoléon le Petit

Superbe colère de Victor !

Je suis obligé de remettre le livre dans le contexte politique.

En 1848, Victor Hugo soutient Louis Bonaparte, qui devient prince-président en prêtant serment à la constitution de cette Seconde République. Son mandat est de 4 ans, non reconductible. Victor Hugo devient maire à Paris et député. Mais en 1849, il se sent trahi par les idées de Louis Napoléon et rompt avec lui.

Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon, en dictateur, fait un coup d'état, il édicte 6 décrets autoritaires pour conserver le pouvoir, parjure son serment, et dissout l'assemblée nationale. Victor Hugo participe d’abord à l’organisation d’une résistance. Paris outragé élève des barricades. Que fera Louis Bonaparte ? Le 4 décembre, c'est la nuit des longs couteaux, la nuit de cristal, sauf que c'est l'après-midi : "Qu'on exécute mes ordres !"

"Subitement, comme nous venons de le dire, la cavalerie, l'infanterie, l'artillerie, firent front à la foule massée sur les trottoirs, et sans qu'on pût deviner pourquoi, brusquement, sans motif, "sans sommation", comme l'avaient déclaré les infâmes affiches du matin, du Gymnase jusqu'aux Bains chinois, c'est à dire dans toute la longueur du boulevard le plus riche, le plus vivant et le plus joyeux de Paris, une tuerie commença."

Victor Hugo s’exile en Belgique d’où il écrira ce livre, en un mois !

Ce pamphlet est trop riche pour que j'en tire toute la substantifique moelle, mais ce que je ressens, c'est que contrairement à l'Histoire apprise à l’école, sans saveur et sans odeur, la personnalité de Louis est bien cernée : après un essai de passage en force à Strasbourg, en 1836 puis à Boulogne et un passage à la prison de Ham, il récidive, d'une manière obsessionnelle à essayer de ressembler à son oncle Napoléon Bonaparte. La relative tolérance de Victor Hugo pour Napoléon Premier n’existe pas auprès de Napoléon le Petit, car ce que le premier a acquis par son génie, le neveu le fait passer par le vol, le mensonge, la corruption, le crime et la terreur. Il est à l'origine de 1000 morts innocents et désarmés, femmes et enfants, et 60.000 déportés :

"L'assassin, penché sur l'assassiné et le couteau levé, lui crie : je t'ai arrêté, saisi, terrassé, dépouillé, volé, percé de coups, te voilà sous mes pieds, ton sang coule par vingt plaies ; dis-moi que tu TE REPENS, et je n'achèverai pas de te tuer."

Car ce n'est pas tout : il y a le plébiscite du 20 décembre 1951....

Il a tué les quatre piliers de la République en les corrompant : l'armée, les fonctionnaires, le clergé, la magistrature.

Victor Hugo a contribué à accréditer " la légende noire" de Louis Bonaparte, car ce retour en arrière politique le met en colère, lui, le républicain fervent.

On dirait aujourd'hui que Louis Bonaparte est un manipulateur, pervers narcissique, il y en eut beaucoup, de Nemrod à Hitler, qui accédèrent aux responsabilités, en passant par (Hugo cite) Busiris, Phalaris, Assuérus, Néron, Tibère, Domitien, Caracalla, Héliogabale, Commode, Borgia, Philippe dit le Bon, Richard III, Henry VIII, Christiern II, Philippe II.

De Bruxelles, où il écrit, huit mois après le coup d'état, ce pamphlet, Victor Hugo donne une belle explication divine de cette épreuve...

.

Mais je me pose deux questions :

1) Comment Casablanca a-t-il "emprunté" les 25 millions de Francs à la Banque pour que Louis fasse son coup d'état et corrompe tous ses fonctionnaires ?

2) Hugo pensait que l'usurpateur de la république durerait peu d'années. Comment a-t-il tenu 18 ans ? Certes, il y a eu une conjoncture économique favorable...

Commenter  J’apprécie          4110
Les Travailleurs de la mer

Après pas mal d'années, j'ai enfin pris la décision de sortir ce livre de ma pile à lire, notamment grâce au Pumpkin autumn challenge (en effet, cela me permettait de remplir une catégorie, tout en lisant un livre qui traînait dans mes étagères !)



L'histoire, je ne l'ai pas bien comprise, de prime abord. Nous suivons Gilliat, un pêcheur éperdu de Déruchette, qui se décide à réparer le navire marchand La Durance afin de conquérir le cœur de celle qu'il aime, puisque la récompense est de pouvoir l'épouser.



Au fil de ses digressions, l'auteur nous amène en fin de compte sur un portrait de la nature et ce roman est un hymne à la mer. Malheureusement, les longues descriptions m'ont ennuyée et ne m'ont pas permis d'apprécier pleinement la plume de l'auteur (pourtant, cela m'avait parut moins long avec Les Misérables, qui est bien plus épais).



En revanche, je reconnais les qualités indéniables de ce livre, mais je n'ai simplement pas accroché. Ce n'est pas ce qui me fera arrêter de lire Hugo, bien que je sois dérangée par le racisme que j'ai perçu dans cet ouvrage (avec l'utilisation, à plusieurs reprises, du N word). On va sans doute me répliquer que c'était une autre époque, mais d'autres avaient dit des choses plus progressistes avant lui. Mais je m'aventure dans un autre débat...



D'ailleurs, en parlant d'aventure, ce roman en est un, mais il avait le défaut d'être trop long pour moi - du moins, à ce moment-là.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
Commenter  J’apprécie          410
Les Misérables, tome 1

Bon, après plus de 200 critiques, je ne vais pas répéter ce qui a été dit 200 fois !



Voici en gros ce qui se passe dans ce livre :

Jean Valjean est un forçât qui a été libéré. Il découvre qu’il faisait le mal avant et décide de changer. Il devient donc quelqu’un d’autre en changeant de nom pour oublier complètement sa vie d’avant.



Malheureusement pour Jean Valjean, le policier Javert va croire les fausses rumeurs sur Jean Valjean et va se mettre à sa poursuite. Jean Valjean est donc hors-la-loi alors qu’il est innocent...



Fantine est une jeune femme qui a eu un enfant qui s’appelle Cosette. Malheureusement, Fantine est très malheureuse et a des problèmes d’argent. Elle met Cosette sous la garde de la famille Thenardier.



Les Thenardier sont des sala*ds (je ne vais pas dire pourquoi) et demandent en échange une pension. Fantine qui fera tout pour sa fille accepte.



Tous ces personnages vont avoir un destin lié entre eux. Ils vont se rencontrer quelquefois... vous verrez en lisant le livre. Dans la partie masquée se trouve plus de précisions sur les autres personnages :





J’ai lu une version abrégée ; la version originale est beaucoup trop longue pour le garçon de 15 ans que je suis ! J’ai aimé ce livre, mais pas au point de mettre 5 étoiles. La lecture était dure ; le vocabulaire n’est pas celui auquel je suis habitué ; l’histoire n’est pas dans le genre de lecture que je lis. Néanmoins, ce livre est émouvant et je comprendrais que certains aient été émus.



Il serait normal que je n’ai pas tout compris vu mon âge. Si vous trouvez des fautes (pas d’orthographe :-D), dites les moi en commentaire ou en message privé !



Merci beaucoup d’avoir lu jusqu’au bout malgré mon écriture déplorable ! 😊



Sur ce, bonne lecture et 105 critique !
Lien : https://www.babelio.com/aute..
Commenter  J’apprécie          418
Les Misérables, tome 1

Victor Hugo est un très grand conteur mais Les Misérables, ce n'est pas qu'une très belle histoire ; il y a des réflexions philosophiques, sociales, politiques, historiques . C'est un vaste roman, riche et passionnant d'autant plus qu'il est soutenu par la magnifique histoire de Jean Valjean. Jean Valjean, ce forçat, au coeur dur, qui va trouver dans la rencontre avec l'évêque de Digne, la force de se racheter et de faire du bien aux autres. La vie va s'opposer plusieurs fois à lui, dans la personne de Javert, représentant d'une société qui ne pardonne jamais et rattache l'homme à sa faute initiale toute sa vie. Malgré, l'acharnement du destin, Jean Valjean arrivera à sauver la petite Cosette, le joyau de sa vie.



Paris, qu'Hugo connaît par coeur et adore, offre un bel écrin pour la rédemption du forçat et l'éveil de Cosette. Il excelle aussi à construire les personnages qui vont croiser le chemin de ces deux là, en en faisant des portraits taillés comme des pierres à facettes.



Ecrit il y a cent cinquante ans, l'écriture n'a pas vieilli sa richesse est un plaisir , seules les références politiques sont un peu éloignées de nous . On se laisse emporter par ce très beau personnage qu'est jean Valjean. Un très grand texte
Commenter  J’apprécie          413
William Shakespeare

Le fils de Hugo, s'apprêtant à publier en français des œuvres de Shakespeare, a demandé à son père d'en écrire une courte préface. Le résultat est un essai de quelques centaines de pages explorant la nature même du génie. Bien trop long pour une préface, évidemment.



En fait, c'est à peine si l'essai "William Shakespeare" parle de Shakespeare. On y aborde l'art, son histoire et sa nature. Très intéressant pour quiconque veut en savoir plus sur la philosophie de Hugo. Il y reprend les thèses qu'il a développées dans sa Préface de Cromwell dans une version ici plus complète, plus mature.



La partie la plus intéressante pour le lecteur contemporain est un long exposé sur les statues et autres hommages érigés à la mémoire des figures historiques. C'est un débat qui revient souvent de nos jours. Devrions-nous déboulonner ces artistes/politiciens/militaires dont l'œuvre a mal vieilli, qui ne répondent pas à l'évolution des normes morales?



La réponse de Hugo est un "Oui" retentissant. Déboulonnons-les tous!



Pour lui, on n'érige pas une statue à un homme, mais à une idée, et les idées que l'on décide d'honorer doivent briller comme des phares dans la nuit. Une nation ne devrait jamais chercher à élever un homme en lui bâtissant un tel hommage, elle devrait chercher à s'élever elle-même en honorant un symbole dont elle s'espère digne. Elle doit mettre de l'avant des valeurs plus grandes qu'elle, et s'efforcer d'en être digne.



En ce sens : Napoléon, César et Alexandre peuvent bien être oubliés. Leur mérite vient du sang qu'ils ont versé.



Shakespeare, par contre, n'est pas un homme. C'est un idéal. L'Angleterre ne lui rend pas hommage en affichant son buste. Elle s'enorgueillit d'avoir pu donner naissance à son génie.
Commenter  J’apprécie          400




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Victor Hugo Voir plus

Quiz Voir plus

Victor Hugo (niveau facile)

Lequel de ces livres n'est pas de Victor Hugo ?

Les Misérables
Notre-Dame de Paris
Germinal
Les Contemplations

10 questions
1239 lecteurs ont répondu
Thème : Victor HugoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}