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Citations de Vladimir Fédorovski (343)


Lorsqu'il était loin d'elle, elle criait sa souffrance dans les lettres qu'elle faisait envoyer, séance tenante, au palais.
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Vladimir Fédorovski
La terreur

Dans l'Archipel du Goulag, Soljenitsyne évoque la sinistre découverte en Ukraine par les troupes allemandes, au printemps 1943, à Vinnytsia, d'un charnier contenant près de 10000 cadavres. "Tous avaient les mains liées, tous avaient reçu une balle dans la nuque.. Ils avaient été visiblement tués dans la prison et ensuite transportés nuitamment. " Grâce aux papiers que certains portaient sur eux, on put les identifier comme des condamnés de 1938 à "vingt ans, sans droit de correspondre."..
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Bien plus tard, sous la dictature rouge, il continuerait de savourer la beauté des textes bibliques. Il connaissait par coeur de nombreux psaumes dont il admirait la poésie. Sa perception en était cependant très personnelle. Il sacralisait la nature et faisait du texte religieux un usage poétique plus qu'exégétique...
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L'appartement moscovite des Pasternak se trouvait dans une artère que surplombait une colline. Il avait une vue magnifique sur la Moskova et sur l'imposant dôme doré de la cathédrale du Christ-Sauveur. Le majestueux Kremlin avec ses murs ciselés s'offrait au regard à quelques centaines de mètres.
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Il y a deux sortes de pays, la terre maternelle qu'on emporte toujours avec soi, et le pays d'élection qui vous emporte.
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En descendant du wagon, il reçut la ville en plein visage, avec ses maisons pittoresque, ses silhouettes incertaines et les carillons lointains des cloches. Il adorait ces journées de fin d'été, quand, au crépuscule, s'enflammaient les réverbères aux lueurs chaudes. Les vitrines s'éclairaient, la ville libérée des préoccupations du jour s'animait. Les cochers se faisaient plus rapides, plus grave était le bourdonnement des tramways.
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A cette époque [décès de sa deuxième femme, 5 octobre 1932], Staline ordonna un vaste plan d’« ingénierie sociale » […]. Il s’agissait en l’espèce de la déportation de deux millions d’« éléments antisoviétiques » dont il fallait « nettoyer » Moscou et Leningrad, villes phares du socialisme. Sur six millions d’habitants, la Sibérie, pays emblématique des forçats, comptait déjà cinq cent mille proscrits ! Les déportés, dont de nombreux enfants, des vieillards, des invalides et des handicapés mentaux, furent entassés dans des trains. A Tomsk, camp de transit surpeuplé, furent déchargés les cadavres et les survivants. Six mille personnes furent débarqués sur un îlot, à Nazino, sur l’Ob, sans provisions ni outils.
Un véritable voyage au bout de l’enfer stalinien. Toutes les tentatives d’évasion sur des radeaux se soldèrent par la noyade.
[…] Les deux tiers des déportés mourraient de faim, au point de s’adonner à l’anthropophagie.
(p. 73-74)
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Le neige est drue et forte,
Il neige sur les toits.
Je sors devant la porte.
Devant moi je te vois.

Dans un manteau d'automne,
Sans chapeau, sans sabots,
Tu trembles, tu t'étonnes,
Mâchant des flocons d'eau.

Les arbres, les clôtures
Se noient dans le brouillard.
Seule, au coin du mur,
Tu te tiens à l'écart.

De ton fichu l'eau glisse
Lentement jusqu'aux gants.
Et sur tes cheveux lisses
L'eau scintille en tremblant.

Et une blonde mèche
Eclaire ton fichu,
Ta figure si fraîche,
ton petit pardessus

Sur tes cils fond la neige,
Tes yeux sont attristés.
Ton visage, pensé-je
D'un seul bloc est sculpté.

Ton visage en épure
Comme par de l'airain.
Marqué de noircissure
Et mon coeur est empreint.

Il garde en souvenance
La douceur de ces traits,
Aussi quelle importance.
Si le monde est mal fait ?

Aussi la nuit de neige
Paraît scindée en deux ;
Des frontières n'osé-je
Tracer entre nous deux

Mais qui donc sommes-nous
Quand il ne restera de ces temps que ragots
Et de nous que des cendres ?
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Après que les derniers rayons du soleil eurent disparu à l'horizon, un voile tomba sur le paysage, en faisant disparaître tous les contours. Leur dîner avalé, les voyageurs, allongés dans l'herbe haute et emmitouflés dans leurs couvertures, attendirent l'événement produit. Vers10 heures, le rivage de l'île devint laiteux sous la lueur argentée de la pleine lune. Soudain le vent se leva et les roseaux émirent des sons doux et mélodieux, comme un orchestre en train de s'accorder. Puis une sorte de mélopée sauvage s'éleva dans la nuit, tantôt joyeuse, tantôt funèbre et triste. "Cette musique, expliqua le guide, est produite par les trous que font dans les roseaux les milliers de scarabées qui y vivent. Lorsque le vent s'y engouffre, chaque trou créé une note. On les appelle les "luths des dieux"."
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Il y a deux sortes de pays, la terre maternelle que l'on emporte toujours avec soi, et le pays d'élection qui vous emporte. Ce pays-là, pour moi, c'est la France.
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A vrai dire, il y a toujours eu dans la société russe un respect réel des compétences techniques, mais personne n'était assez inconscient pour n'attribuer sa réussite qu'à ses seules oeuvres.
Chaque Moscovite faisait partie d'un cercle d'amis, et celui-ci n'existait que pour aider chacun de ses membres à survivre, à gravir un ou deux échelons dans la société, à bien marier ses enfants, à être soigné en cas de maladie grave. Cela était plus vrai encore pour les membres de la nomenclature, ce cercle enchanté des puissants.
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De Monte-Carlo à Vienne, de Paris à Saint-Pétersbourg, de Madrid à Constantinople, ce "train des rois, roi des trains" allait faire fantasmer tant d'écrivains, comme Agatha Christie, Valery Larbaud, Paul Morand, Pierre Mac Orlan; tant de belles intrigantes, tant de princes, de grands ducs, de lords et de ces milliardaires, sans oublier les magnats hongrois et les boyards roumains possédant de tels domaines que l'un d'eux dit un jour: "L'Orient-Express met trois heures à me traverser."
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Les premiers voyageurs de l'Orient-Express se plaisaient à mentionner l'adage: "Si tu veux la richesse, va aux Indes; si tu aspires à la science, va en Europe, mais si tu désires contempler la splendeur impériale, rends-toi dans l'Empire ottoman."
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Sa virilité fut toujours associée à son mépris du danger et à sa force physique exceptionnelle, rehaussée par son don de séduction...
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Ce thé, appelé aussi aussi thé Russe ou encore thé de Cuir, était enfermé dans de petites caisses, elles-même cousues dans dans des peaux dont le poil était tourné en dedans, afin d'en préserver tout l'arôme.
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Un volet important de ses reformes concernait l'émancipation des femmes. De nombreux oukases stipulèrent la suppression des térèmes ; les bonnets, les bandeaux de tête, obligatoires dans l'ancienne Russie pour cacher les cheveux, furent abolis.
Au début, les femmes firent un accueil des plus hostiles à ces réformes, mais elles ne tardèrent pas à se rendre compte de tous les avantages que leur procuraient les innovation du tsar et s'en firent les zélées partisanes.
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Ce processus prit de l'élan sous Vladimir Poutine, avec la restauration de l'hymne soviétique, la glorification du KGB, la réécriture de l'histoire en faveur de sa version stalinienne et le verrouillage de la presse, ainsi que le discrédit de l'Occident, accusé de donner des leçons de démocratie à Moscou pour l'affaiblir.
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«Votre personnage est un personnage tout à fait antipathique et le public vous identifiera à lui. Vous ne trouverez plus de travail parce qu'aucun producteur n'engage les acteurs que le public n'aime pas ! Quand j'ai lu le script, le personnage de la fille n'était pas du tout comme ça, mais alors pas du tout. »
Bien sûr, Jannings était jaloux, Marlène le comprit vite et ne prêta plus attention à ce genre de récriminations.
Puis le dernier jour de tournage arriva. Fatiguée par l'entêtement de Sternberg, l'équipe technique ne fut pas mécontente d'en finir. Commença alors le montage du film.
Le réalisateur avait tout fait pour que Marlène soit extraordinaire, et elle l'était. Il se souvenait avec fureur de la petite phrase condescendante du romancier Heinrich Mann en visite sur le tournage : « Ce sera grâce aux cuisses nues de votre actrice que le film connaîtra un succès mondial... »
Mais Marlène vaut mieux que ce jugement imbécile à l'emporte-pièce. Et Sternberg le prouverait bientôt à tout le monde.
..
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À l'époque, Gorbatchev veut aussi changer l'âme russe, convaincu d'être le nouveau Jésus du pays. Il lance des campagnes à destination de la population, au nom de la "lutte contre l'alcoolisme". Tragique erreur commise sous l'influence directe de son épouse, dont le frère abusait largement de la vodka. Cette campagne, menée en contradiction avec les traditions ancestrales du pays, se révèle contre-productive et rend Gorbatchev impopulaire. En effet, on assiste à une véritable catastrophe sanitaire. La prohibition de la vodka fait de nombreuses victimes parmi ceux qui, incapables de se passer d'alcool, consomment désormais un véritable poison distillé maison.
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Il y avait tout de même des accents bourgeois chez Lénine, chose dont il se chargea ensuite de se défaire comme la peste.

Sur sa route par un hasard des circonstances, il va rencontrer une française Ines Armand qui va devenir sa maîtresse. Ines fut une des dames avant la révolution russe des plus remarquées de la haute bourgeoisie moscovite. Elle aimait sortir aux fêtes, aux bals ou au théâtre, particulièrement quand l'hiver faisait préférer les danses des spectacles du Bolchoï aux promenades noctures, accompagnée d'un mari fort attentionné. Ce dernier appartenait à une vieille et riche famille française russifiée, la famille Armand. Elle en prit donc le nom. Une fois la chose installée, il s'avera que le mari était un homme très occupé, partait à son bureau du matin au soir et Inès s'en trouvait désoeuvrée.

"Le gel, la tempête, les tourbillons de neige dansant dans la lumière laiteuse des lampadaires, rien ne semblait tirer Inès de ses pensées, pas plus que les traineaux à deux chevaux avec leurs grelots, qui se rangeaient à tour de rôle davant le péristyle. Les cochers juraient en tirant sur leurs rennes. Des nuages de vapeur hésitantes des lanternes de voitures, des valets s'affairaient pour aider à descendre quelque notable aux favoris blancs ou des jeunes femmes délicatement apprêtées. (...)
Ines avait donné naissance à deux garçons et à deux filles. Pourtant, elle ne comptait pas enfermer sa personnalité dans une maternité qui ne suffisait pas à la combler et elle ne voulait nullement ressembler à l'héroïne de Guerre et Paix décrite par Tolstoï : " Après la naissance de ses enfants, Natacha devint une véritable femelle ".

A propos des jounées désoeuvrées d'Ines, elle les combla par des longues promenades avec Vladimir, sensible aux idées révolutionnaires, un jeune frère de son mari. Les deux amants eurent tout loisir d'évoquer la révolution, le féminisme .. et l'amour libre.
Quand ils eurent un enfant, le mari malheureux ne les blâma pas : il réagit néanmoins d'une manière intransigeante : l'enfant porterait son propre nom et Vladimir devrait terminer ses études avant de faire des projets. Et du coup, on a l'impression de sauter de Guerre et Paix à Anna Karénine ..
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