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Citations de Vladimir Fédorovski (343)


La priorité donnée par Staline à l'industrie lourde pour le plan quinquennal et une politique de grands travaux rendent désormais nécessaire et urgent l'emploi d'une main-d’œuvre gratuite à grand échelle. Les détenus du Goulag, dont le nombre augmente en proportion des besoins, sont affectés aux gros travaux d'infrastructure : route, canaux et ponts, de même que l'abattage d'arbres, sans autres outils que leurs mains, des pelles, des pioches, des haches et des brouettes.
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Aux relèves, il retournait en ville, occupant les intervalles de repos à rassembler ses impressions dans ses "Récits de Sébastopol", profitant de la toute récente vogue journalistique des « correspondances de guerre » initiées à Londres par le Times, à l'occasion précisément de la campagne de Crimée.
Toutefois, Tolstoï n'écrivait pas comme un correspondant de guerre, mais comme un initié. Là résidait la nouveauté. À l'idée abstraite, diplomatique, souvent pompeuse, de la guerre, il opposait l'authenticité du vécu. Il ne commentait pas : il décrivait ce que ressent un simple soldat sous le feu.
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Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pécher.
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Les autres rispostaient : "N'imitons personne, et surtout pas cet Occident pourri et perfide ! La civilisation russe est une antithèse de leur esprit matérialiste par le bien être et la rentabilité. Le Progrès, cherchons-le, mais qu'il soit obtenu de notre manière. La Russie doit rester un monde à part."
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"Raïssa donne du grain à moudre aux apparatchiks du parti. Elle n'est pas facile à vivre. On la dépeint comme autoritaire, exigeante, goûtant avec un plaisir trop visible les plaisirs du pouvoir. En concédant une place prépondérante à son épouse, le dernier président d'URSS remet à l'honneur la tradition du XVIII e siècle qui vit en Russie le règne de cinq impératrices.
Cette pratique est l'une des causes de sa brouille avec Boris Eltsine, lequel dénonce, dès 1987, cet activisme féminin. A l'époque, la population très misogyne supporte mal la présence de cette "occidentaliste" dans 'ombre du chef du Kremlin."

Fédorovski cite plus loin Anatole Leroy-Beaulieu dans son ouvrage L'Empire des tsars : " Si l'on peut reprocher parfois aux hommes quelque chose de féminin, c'est-à-dire de mobile, de flexible, de ductile ou d'impressionnable à l'excès, les femmes, en comparaison, ont dans le caractère et dans l'esprit quelque chose de fort, d'énergique, de viril en un mot, qui, loin de rien enlever à leur grâce et à leur charme, leur vaut souvent un singulier et irrésistible ascendant."
Ce qui vient un peu tempérer le propos d'avant de Fédorovski qui ne laisse pas de me surprendre comme celui de Leroy-Beaulieu en définitive -il faut faire attention à ce qu'on dit - , est-ce la nature même de la femme russe, où un tant soit peu lié à la conjoncture, car il a bien fallu qu'elle s'adapte et avait-elle le choix entre être femme ou prendre la pioche dans ce système totalitaire qui prêchait l'égalitarisme pour un prétendu idéal de chances données à tous. Après la pauvreté paysanne, le bolchevisme, les privations, avait-elle le choix de se faire une pouponnette ? Il est vrai que ce côté hommasse, dur - le guide du routard m'en apprend autant sur la question - persiste chez de nombreuses femmes russes, mais il faut nuancer et corréler cela aux systèmes passés qui fussent impériaux ou bolcheviks. Il faut le cuir épais aussi quand on vient de Sibérie, n'est-ce-pas Raïssa ! On n'est pas loin de friser les qualificatifs ridicules !..
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Pour la première fois, le soleil luisait sur la mer, les fleurs embaumaient, le pain et le vin avaient pour Tchekov la saveur d'autrefois, le goût oublié de ses vingt ans.
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Et l'amour? Anton Tchekov ne semblait pas lui accorder une grande importance. Il voletait d'une fleur à l'autre, sans intention de se poser ni de fonder une famille.
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Elle était brune, ronde, l'air doux et la peau pulpeuse. Il s'était approché d'elle, un peu de biais, pour s'apercevoir que le roman était l'un des siens. C'est à cet instant que, consciente de sa présence sans détacher les yeux de son livre, elle laissa tomber son mouchoir comme ils en étaient sans doute convenus dans une ultime lettre, où tous les détail de leur rendez-vous étaient exposés. Il se baissa pour le ramasser et elle leva les yeux sur lui.
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Elle aimerait être son inspiratrice, affable et volontaire, et elle le lui dit sans ambages, avec admiration et conviction.
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La vengeance des Romanov fut immédiate. Ils ne l'autorisèrent pas à suivre le cortège officiel des funérailles, qui eurent lieu deux jours plus tard. Lorsque le cérémonie fut presque terminée et que la famille impériale eut déposé un ultime baiser sur la main du défunt exposé dans le cercueil encore ouvert, au coeur de la nef de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, Catherine apparut enveloppée de longs voiles de crêpe, appuyée sur le comte Adelbreg. Elle était entrée dans la cathédrale par la porte de la sacristie.
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Quelques heures plus tard, en début d'après-midi, le tsar Alexandre II expirait dans ses bras. Elle resta des heures prostrée devant le cadavre de son amour, à baiser ses mains intactes en murmurant "Sacha, Sacha"...
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Catherine, toute à la fougue de sa passion, ne supportait pas de rester éloignée de son amant. Leurs jeux amoureux -- souvent, elle posait nue pour lui dans des attitudes plus que lascives et il la croquait fiévreusement -- la rendaient plus ardente et plus affamée de sa présence. (Ces magnifiques dessins impériaux sont aussi conservés dans les archives russes.)
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Parfois il arrive qu'un être sensible et intelligent perçoive ainsi, juste avant l'action, le bruit, léger mais distinct, que fait le destin lorsqu'il tourne une page.
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Il caressait l'idée de répondre à toutes ces femmes et de les laisser jouer avec lui, et de leur répondre avec la plus grande indolence et la plus sauvage lascivité, mais quelque chose en lui, de bien plus fort, le lui interdisait formellement.
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Le cours de mes pensées fut interrompu par l'arrivée de Iakovlev. Il s'avançait vers moi, l'allure dégagée malgré sa stature imposante, avec cette légère claudication qui le rendait reconnaissable de loin et lui avait valu le sobriquet, de la part des diplomates français, de "diable boiteux", comme autrefois Talleyrand. Il avait contracté cette boiterie à la suite d'une blessure lors du siège de Leningrad par les armées allemandes, qu'il avait défendue comme officier des fusiliers marins. Le siège avait duré vingt-neuf interminables mois et fait près d'un million huit cent mille morts, dont la moitié étaient des civils.
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J'avais envie de grands romans enfiévrés par cette passion que suscite chez moi l'évocation des vastes espaces de ma Russie, les neiges et les fleuves, les vastes ciels remplis de cigognes et la musique des balalaïkas qui m'étreint toujours au plus profond de moi-même.
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Fedorovski s'ingénie dans une bonne partie du livre à trouver la faille qui va faire que l'homme bascule, ici Staline bien sûr. Pour lui ce serait la disparition de sa première femme Kato Svanidzé qu'il aimait dont il confiera peu après : "cette créature adoucissait mon coeur de pierre ; elle est morte, et avec elle sont morts mes derniers sentiments tendres envers les hommes".

En gros la face du monde fut changée en 19O7 à cause de la disparition de la bien-aimée de Staline, sa raison de vivre en quelque sorte, le monstre serait né en 1907 .. si l'on considère que Staline a influé sur le cours du monde sitôt ayant en pleines mains les rennes du pouvoir, un pouvoir absolu qui s'exerça pendant trente ans sur le kolossal bloc soviétique qui grâce à ses relais dans 150 endroits du monde n'en finira pas de provoquer des secousses telluriques. Il faudra aussi 150 pages à Khrouchtchev dans son fameux rapport pour tenter de se refaire une santé au nom du communisme débarrassé du sinistre tyran.

Fedorovski trouve aussi des analogies entre le destin Ivan IV le Terrible et Staline, même motif, même punition. Là du coup ce n'est pas pour montrer que le destin d'un monde tient à peu de choses, mais pour y voir plutôt une tradition de "bannissements et de déportations" en Russie depuis le moyen âge. On pourrait ajouter d'ailleurs d'"empoisonnements", où rien ne serait comme ailleurs. On ne va pas refaire le monde en disant que la faiblesse de l'homme est la femme , mais pour ce qui est des empoisonnements, des bannissements et des déportations, je doute que ce soit l'apanage de la Russie. En y regardant de plus près, sans aller bien loin, il suffit de s'arrêter sur ses voisins pour voir qu'elle pourrait passer pour un enfant de coeur ..
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La vie personnelle de Staline

"Cherchez la femme " est l'injonction classique lorsque l'on veut comprendre le comportement d'un homme.
En 1917, Joseph Staline s'installe auprès de la famille de Sergueï Alliluyev, bolchevique de la première heure et père de la jeune Nadejda, née en 1901 qui deviendra son épouse. Ils se sont rencontrés pour la première fois en 1911, alors que Staline, évadé de Sibérie, avait trouvé refuge chez les Alliluyev. Bien plus tard, après le transfert de la capitale à Moscou, Nadejda travaille comme secrétaire dans le bureau de Lénine; La rumeur court que Staline a violé la jeune fille dans le train qui la menait au front de la guerre civile"

La première femme de Staline Ekatérina est morte du typhus en 1907, après lui avoir donné un fils, Yacov Djougachvili. C'est ce fils infortuné qui subira toutes les humiliations connues de son père. Le courant ne passa jamais entre ce fils et Staline, sans doute le premier à expier les brimades que le père de Staline avait infligé à son fils.
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"Celui que l'on surnommait Sosso ("le petit Jojo) durant son enfance naît en 1878 à Gori, bourgade d'environ 8000 âmes, proche de Tiflis, capitale de la Géorgie. Sa mère est une blanchisseuse illettrée, son père est un savetier à peine libéré du servage. Alcoolique et violent, il bat fréquemment sa femme et ses enfants, y compris le petit Joseph. Il meurt en 1890 au cours d'une rixe entre ivrognes. Sa femme vivra jusqu'en 1936"

Ca commence bien, le père Fédorovski aurait voulu invoquer la culture de l'excuse qu'il ne se serait pas mieux pris !. Pauvre petit Sosso, ce n'est pas de ta faute ..Tu as été maltraité par ton père, tu maltraiteras les autres à ton tour, un classique humanitaire à deux balles, et tu feras même mieux, beaucoup mieux ..
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Katia , la passion d'un tsar

Dans son voyage en Russie, Théophile Gautier nous a laissé du Tsar Alexandre II (1818-1881) , qui régna sur son immense empire à partir de l'an 1855, un portrait avantageux ..

Oui donc Théophile notre grand romantique français nous vante l'élégance du Tsar Alexandre II sur laquelle je ne vais pas m'étendre : "C'était une sorte de veste ou de jaquette blanche que portait ce soir là le nouveau Tsar, descendant jusqu'à mi-cuisse, à brandebourgs d'or, bordée en renard bleu de Sibérie au col, aux poignets et sur le pourtour, étoilée au flanc par les plaques des grands ordres.."

Ce qui est sûr, c'est que ce bel homme avait bon coeur. Un jour, un autre, son père lui demanda ce qu'il eût fait des conjurés du 14 décembre, il était encore enfant, il répondit : "je leur aurais pardonné"

Côté amour, puisqu'il fallait bien le marier, il ne trouva pas chaussure à son pied dans toute la liste des prétendantes des diverses cours d'Europe. Il s'éprit non pas d'une roturière mais de la fille naturelle du baron August de Grancy : "une jeune fille à la peau de lait encadrée de bandeaux d'un noir d'ébène, le regard bleu noyé de mélancolie". Voilà ce qu'il vit un autre jour encore dans une loge au théâtre, il la revit le lendemain au bal donné en son honneur (à lui bien sûr). Et c'est parti mon kiki ! Elle s'appelait Marie et était belle comme le jour !..

Le couple impérial filait un parfait amour. Marie donna huit enfants à Alexandre. C'était bien rêver que de penser que la cour impériale après l'absolutisme de Nicolas 1er le père et une Russie traversée par la guerre de Crimée, la famine côté peuple qui ne dit même pas merci quand Alexandre II le libéra du servage, qui touchait plus de vingt millions d'âmes, allait ainsi rester sur cette impression de libération et de nouveau souffle impulsée à cette grande terre de Russie, bien grande pour le jeune Tsar.

Côté alcôve, le couple n'alla plus, puisque la fragilité de la Tsarine, accentuée par le deuil du jeune Nicolas, son fils chéri, la fit renoncer à offrir son lit au Tsar, sous peine de grave complication de santé.

Déçu du peuple, déçu, mortifié même par son nouveau sort, de père endeuillé et de mari repoussé par sa femme malgré elle dont la santé s'étiolait, le Tsar d'habitude si ouvert à tout s'assombrissait. "La noblesse ne lui pardonnait pas l'oukase du 19 février 1861. Cette réforme ruinait de nombreux propriétaires fonciers et poussait les paysans vers la ville, incapables d'acheter les terres qu'on leur proposait". Dans les villes, par contrecoup naissaient des mouvements révolutionnaires manifestant leur hostilité au régime, le nouveau prolétariat était sensible à leurs messes pas très orthodoxes.

Ainsi naissait ce qu'on a peut-être du mal à comprendre qui est cette insurrection latente du peuple et cette époque pré-révolutionnaire. Le monde économique et social russe ne s'y retrouvait pas. Du dialogue de sourds de part et d'autre, des pans entiers de la Russie éternelle glissaient gentiment vers ce qu'il est convenu d'appeler un heurt social d'une rare violence. Il restait pourtant une chance du côté de la foi profondément enracinée dans le peuple, mais même celle-ci ne va pas porter chance à ses cohortes de fidèles, la situation sera trop confuse pour un recours à l'union, ce sera la débandade qui profitera aux révolutionnaires de tout poil.

C'est sur ces eaux marécageuses que le Tsar Alexandre II va devoir dans son palais d'Hiver renouveler d'ingéniosités s'il veut s'en sortir. Je ne suis pas sûr que les gourous consultés lui soient d'un grand secours !..

Alors comme il arrive souvent dans la tragédie d'un homme qui a en main le destin d'un peuple et qui ne sait plus trop quoi faire, il va vouloir s'oublier un peu, faire comme si la vie continuait, aller inaugurer les chrysanthèmes, multiplier les maladresses plutôt que de convoquer le pays, mais est-ce encore bien possible ? Le trouble inexorable qui règne dans les grandes villes est intense, le malheur viendra de ce nouveau prolétariat avec l'Antéchrist. Pendant que le peuple des campagnes ne mange toujours pas à sa faim, c'est pourtant lui qui va supplier le Tsar de faire quelque chose..Le Tsar qui est sur orbite comme un électron libre va céder à la pulsion de la chair, -c'est bien sûr son affaire- et contre toute attente comme si tout acte du souverain devait faire écho dans la terre entière, il va succomber aux charmes d'une ravissante demoiselle de dix sept ans qui répond au nom de Katia, je ne sais pas si cela va lui rappeler un précédent vingt-sept ans plus tôt, c'est Fédoroski qui le dit, et je laisse à la fois au lecteur et à Vladimir Fédorovski de lire et de raconter dans le menu cette histoire idyllique qui va illusoirement faire revivre le palais d'Hiver et prolonger d'autant la tsarisme. Ce tsarisme s'exercera désormais avec une forme de rémanence, à la merci du moindre soubresaut ..

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