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EAN : 9782742793198
484 pages
Actes Sud (18/08/2010)
3.66/5   56 notes
Résumé :
Réclamés à parts égales par la fiction et le réel, échappés de l’univers mythique du Magicien d’Oz , quelques orphelins du siècle traversent, des tranchées de 14-18 au champignon atomique d’Hiroshima, un demi-siècle de barbarie. Mise à mal par les diverses tornades de l’Histoire, la petite tribu des « Oziens » se confronte aux politiques monstrueuses qui transformèrent l’Europe en une galaxie de camps de concentration et le reste du monde en parcs d’attraction ou en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais pourquoi j'essaie de mettre quelques mots sur ma lecture. Tendance à penser que « CosmoZ » charrie trop de choses, a trop d'aspects, pour me le permettre, même si plus habiles que moi s'y risquent.
Un livre-monde. Quatre ans de recherches qui ne sont pas étalées, sauf en quelques passages renouant avec l'histoire du livre, de ses représentations (toujours en relations implicites avec leurs époques) mais qui sont sous-jacentes au texte, le nourrissent, dont on ne prend conscience qu'en se sentant pris dans un univers, familier un peu avec notre connaissance du siècle dont nous n'avons vécu que la fin, ce que nous croyons savoir de la façon dont il a été vécu, ce que nous croyons savoir de ce que nous vivons, de ce qui nous meut, régit notre entourage, les images, mais univers qui n'explique rien, qui est juste un peu à coté de notre ressenti. le grotesque, la douleur, l'inutilité, et le compagnonnage, la tendresse. Un an d'écriture (même si Claro ne s'est sans doute pas consacré uniquement à cela), et une langue merveilleuse de justesse, de souplesse, sans que, là encore, cela soit ostensible.
Beau, simplement.
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Considéré comme lu, j'en ai abandonné la lecture à la page...63.
Après quelques hésitations au moment de l'achat, genre rapport poids/encombrement dans mes bagages, j'avais grappillé quelques phrases ici et là, c'était bien écrit, un quatrième de couverture prometteur, d'où passage à l'acte vu que je ne l'aurais pas acheté neuf.

Et puis... j'en ai commencé la lecture dans le train qui me ramenait vers mon désert livresque. Je terminais un autre livre, j'ai respecté un délai de transition d'une demi-heure avant d'entamer CosmoZ, et en avant toute.

De prime abord, j'ai arrêté la lecture assez vite pour considérer ce bouquin sous toutes ses coutures : rien de changé par rapport au moment de l'achat. J'ai persisté, me disant qu'il s'agissait d'une entrée en matière un rien longuette sur l'auteur du magicien d'Oz, et qu'une fois dans le vif du sujet (l'errance des personnages du magicien d'Oz à travers le monde et le 20ème siècle), ce roman allait enfin DEMARRER.

Las, dans la gare d'Aix-en-Provence où je devais attendre deux heures le bus qui allait m'emmener au plus près de chez moi, j'ai commencé à fomenter l'abandon pur et simple de CosmoZ sur un siège, pour le bonheur (ou le malheur) d'un autre voyageur.
J'ai résisté à cette impulsion en espérant encore qu'il y ait quelqu'un dans ce roman, toutefois j'ai absolument nettement préféré bavarder avec un compagnon d'attente plutôt que persister dans ma lecture.
Je ne l'ai plus ouvert avant le lendemain, sur la terrasse, au soleil, avec le chuchotement de la rivière... idéal pour m'y replonger (dans CosmoZ, pas dans la rivière).

Et la seule pensée que j'arrive à formuler à son sujet ressemble furieusement à "mais mais mais, POURQUOI????????????????? "
Ce livre est bien écrit, point. Tout ce qu'on peut par ailleurs attendre d'un roman N'EXISTE PAS.

Bref, retournerai-je perdre ce bouquin dans la gare TGV de... de n'importe où en somme, aucune importance.
Rappelez-moi de l'emmener à mon prochain voyage....


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Difficile de commenter cette lecture. Néanmoins l'écriture et le style suffisent à tenir en haleine. L'auteur utilise des expressions incroyables très souvent à la lisière de l'ironie. Il effectue un va et vient (dialogue) entre le surréalisme (le fantastique du conte le magicien d'Oz) et le réel (le tragique des deux guerres notamment) de l'époque dont il a été nourrit c'est à dire à laquelle il a été écrit puis mis en image.
Il y a quelque chose de John Irving dans cette manière de relier surréalisme et réalité mais je dirais ici enrichi d'une écriture vraiment différente et dense. Parfois les phrases accordéons s'étirent tant qu'on en oublie le début, mais les images sont si fines que cela vaut la peine de le lire jusqu'au bout.
Ne cherchons-nous pas tous à atteindre un Oz ? L'existence y est cruelle pour les rêveurs, les optimistes et les êtres imparfaits.
C'est un livre intelligent, tout sauf ennuyeux grâce au style mais un peu long à mon goût.
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Que deviennent les personnages de fiction jetés (par une tornade) dans le monde réel ? Claro a transporté ceux du "Magicien d'Oz" entre 1914 et 1945. Dorothy et Toto travaillent dans les tranchées pour la Croix-Rouge, tandis que l'Epouvantail et le bûcheron de Fer-Blanc y combattent et seront des gueules cassés. Ils seront toujours du côté des perdants dans toutes les tornades de l'Histoire. Celle qui aura raison d'eux aura aussi raison de l'Europe.
Ils chercheront le Pays d'Oz pendant près de 50 ans, avec la conscience de n'être pas de ce monde, de n'être pas à leur place. Cette quête les obsèdera mais sans que jamais ils ne s'interrogent sur la nature du pays "au-delà de l'arc-en-ciel".
La route de briques jaunes a disparu. La pureté et l'innocence que Dorothy a chéri toute sa vie en ne portant que du vichy se sont flétris pour rien. A la fin cette conclusion : Oz n'existe que si on le construit.
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Abandonné page 38, j'ai trop de livres intéressants pour consacrer du temps à une prose et un auto contentement intellectuel accumulant vocabulaire ésotérique et images vues et rebattues.
C'est le genre de prose qui me fait tant aimer les écrivains anglo-saxons qui eux, savent si bien raconter des histoires.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Mais je suis Oz, à tout le moins sa répercussion dans la grotte de la colère, sa virulence faite farce. On ne m’aura pas à la flatterie. Les mythes sont créés pour être disséqués et réduits en une pulpe suffisamment fluide pour servir d’encre au plus balourd des poulpes. La MGM a cru bon et profitable d’adapter à l’écran le roman de Baum ? Soit. Let’s shoot The Wizard of Oz ! Vais-je encore me soucier outre mesure d’une adaptation ? d’une énième adaptation ? Allons donc, nous sommes de tout façon entrés dans le siècle des adaptations, les formes ne nous évoquent plus que des formes, nous quittons telle coquille pour nous réfugier dans telle carapace, les larves migrent, les peaux muent, mais l’armature, la grille, le squelette persistent – et ce sont encore les charniers qui connaissent les meilleures, les plus fidèles, les plus ambitieuses adaptations, ce sont les ghettos dont on favorise la reproduction avec le plus d’enthousiasme, à grand renfort de barbelés toujours plus illisibles, les immenses parcs à thème de la souffrance, avec pour objectif la concentration de tous les camps en un seul, l’ultime zoo de la douleur humaine, sans cesse mis en scène, au prix d’infinie répétitions, chaque échec consommant le succès prochain, les figurants toujours plus nombreux, toujours plus rampants, écrasés sous la fanfare des accessoires, fièvres, virus, microbes, coups coups coups, le corps adaptant la mort, l’esprit adaptant la nuit, la viande adaptant la viande, le cri adaptant le silence, le scalpel adaptant le progrès, la cruauté adaptant jusqu’au geste lui-même, n’importe quel geste, sans le moindre remords, mais avec l’aide des trains, des avions, des chars, des pelles, des grenades, des signatures apposées là où il faut, l’exact dosage de oui pour pallier la dégénérescence du non, l’air saturé par le gaz et le plein par le rien, jusqu’à ce que le vide enfin s’amuse à adapter le vide, pour la plus grande édification des miroirs et des abymes et des regards privés de regard et ce dans les siècles des siècles qui tous sont et seront brassés dans la même et sempiternelle tranchée mentale, creusée selon des règles strictes, toute la cavalerie des horreurs engendrées par cet immense boyau métamorphique qu’aucune boue ne saurait obstruer, qu’aucun cadavre ne saurait dénigrer, ce filon creux pouilleux vicieux qui ne fait même plus enrager la panse terraquée quand sonne le clairon ou jaillit la fusée éclairante, ce couloir, ce tunnel, ce conduit à enfiler aveugle sous couvert d’adaptation du dernier souffle, et qui donne, les dents passées, les dents cassées, sur le cauchemar qu’est la voix, la dernière voix, qui dira non je ne savais pas, non je n’étais pas là, puis sera prise dans l’étau de la conscience et, repue, crèvera.
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Nos maisons sont toutes semblables - des bulbes bigarrés d'aspect chitineux... - mais il ne naît de cette uniformité aucun écoeurement car c'est le regard, ce sont les mains, les démarches qui changent la peau et le goût des choses, et c'est à nous qu'il revient de combattre la lente et pénible édulcoration des apparences, d'empêcher le lustre de se patiner, le grain de se lisser. Nos maisons sont toutes semblables, mais n'avons-nous pas tous un coeur, deux poumons, deux reins et deux pieds, et deux cent six os avec autant de raisons de se briser chacun quand les choses tournent de travers ? N'avons-nous pas, rissolant au fond de nous, les mêmes petits souhaits bien gras, dont la masse diminue en cours de cuisson ? Oui, nous naissons à chaque aube, avec l'espoir secret et inavouable qu'une catastrophe viendra couronner le jour de son cuisant diadème. Mais le monde est rond, c'est une piste, un carrousel, une guirlande, il n'invente rien et nous oblige à tout renommer, tout oublier - être munchkin est un réflexe.
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Il y a la sotte geline, qui se gave de caryopses et trottine comme si le vent la giflait des deux côtés à la fois, aux pattes fripées, au croupion aveugle, fofolle crottée qui perd ses plumes et son temps avant de finir sous le bec du coq qui la côche en battant des ailes, hissé sur ses ergots. Et il y a - ô merveille - la Hambourg, dorée, argentée ou pailletée, qu'importe, reine vive et svelte qui pond comme Socrate doute, au déhanché mutin et au plumage luxuriant. Il y a aussi la Denizli, la Dominicaine, la Dorking, la poule de Drente, la poule de Dresde, l'hideuse Empordanesa, l'espagnole à face blanche, l'Euskal-Oiloa, la Famennoise, la Fauve de Hesbaye (une engeance !), la poule de Frise, la Huppée d'Annaberg, la Géante de Jersey, la Hollandaise huppée (laissez-moi rire...), la Koeyoshi, la Lakenvelder, la Langshan, la Leghorn sous toutes ses formes répréhensibles. Mais le fait est que la chose se résume à deux races, la Hambourg et les autres. La chérie de Baum, et les tout-juste-bonnes-à-rôtir.
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Allons donc, nous sommes de toutes façons entrés dans le siècle des adaptations, les formes ne nous évoquent plus que des formes, nous quittons telle coquille pour nous réfugier dans telle carapace, les larves migrent, les peaux muent, mais l'armature, la grille, le squelette persistent - et ce sont encore les charniers qui connaissent les meilleures, les plus fidèles, les plus ambitieuses adaptations, ce sont les ghettos dont on favorise la reproduction avec le plus d'enthousiasme, à grand renfort de barbelés toujours plus illisibles, les immenses parcs à thème de la souffrance, avec pur objectif la concentration de tous les camps en un seul, l'ultime zoo de la douleur humaine, sans cesse mis en scène, au prix d'infinies répétitions, chaque échec consommant le succès prochain, les figurants toujours plus nombreux, toujours plus rampants, écrasés sus la fanfare des accessoires, fièvres, virus, microbes, coups coups coups, le corps adaptant la mort, l'esprit adaptant la nuit, la viande adaptant la viande, le cri adaptant le silence, le scalpel adaptant le progrès, la cruauté adaptant jusqu'au geste lui-même, n'importe quel geste, sans le moindre remords, mais avec l'aide des trains, des avions, des chars, des pelles, des grenades, des signatures apposées là où il faut, l'exact dosage du oui pour pallier la dégénérescence du non
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Voyez-vous, Nick – je peux vous appeler Nick ? -, la prothèse n'est pas là pour remplacer un membre perdu ou gravement endommagé, mais pour suppléer ou remplacer une fonction perdue ou gravement endommagée. Car avant d'être une machine vous êtes un mécanisme , et avant d'être un mécanisme vous êtes une fonction. Vous ne devez pas seulement pouvoir remarcher, mais savoir où aller, pas seulement lever le bras ou serrer les doigts mais déterminer quel levier abaisser ou quel manche saisir. Oubliez ce corps que l'oisiveté et la rêverie réduisent à un ensemble de parties composant un tout, et envisagez plutôt l'angle , que dis-je, les angles sous lesquels vous estimez judicieux d'aborder la question physique, la seule question qui vaille la peine, la seule à laquelle votre esprit puisse appliquer sa détermination : le travail.
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Vidéo de Christophe Claro
Pourquoi l'échec serait-il forcément négatif. N'y aurait-il pas un peu de plaisir coupable à échouer ? Avec ce nouvel essai, L'échec paru aux éditions Autrement, Claro pose la question de Comment échouer mieux. "Seul l'exercice de l'échec permet d'élargir le champ des possibles. Si, comme le disait Beckett, il importe d'échouer mieux, c'est sans doute parce que créer ne veut pas dire réussir, mais plutôt soutirer à l'obscurité un aveu de lumière. Au risque, consenti, d'aboutir à une impasse – c'est là non une malédiction, mais une chance". Pour ce faire, Claro aborde entre autres Kafka, Pessoa, Cocteau et Hitchcock, des grands noms qui ont un point en commun, celui d'avoir échoué. Avec beaucoup d'humour et une grande sensibilité, l'auteur nous invite à réfléchir et à repenser nos limites ainsi que nos faiblesses et les regarder avec un nouveau prisme pour que ces derniers nous aident à avancer.
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