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Roland Cahen (Éditeur scientifique)
EAN : 9782226028211
352 pages
Albin Michel (17/04/1987)
4.15/5   72 notes
Résumé :
Enfin à la portée de tout "honnête homme" ; de tout être, de tout esprit curieux de lui-même, ce chef-d'oeuvre capital, clair, sans jargon, simple et limpide dans sa langue, profond dans ses apports, ses découvertes, ses vérités, devenues aujourd'hui des évidences. A la fois nouveau bien que déjà classique, L'Homme à la découverte de son âme fut trop longtemps introuvable.
Depuis toujours l'homme se débat, pour le meilleur comme pour le pire, avec ces plans v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pour Jung, l'homme qui part à la découverte de son âme, c'est un peu comme Jonas qui se fait bouffer par la baleine. Au début, il se dit DAMNED, j'aurais mieux fait de rester tranquille, et il morfle. Il paraît que c'est nécessaire. Depuis que le christianisme s'est instauré avec son homme sur la croix, on imagine toujours qu'il faut qu'il y ait quelque chose qui paie pour le bonheur (enfin, c'est approximatif) du reste.


« On ne se sent pas tout à fait à son aise tant qu'on ne s'est pas rencontré avec soi-même, tant qu'on ne s'est pas heurté à soi-même ; si l'on n'a pas été en butte à des difficultés intérieures, on demeure à sa propre surface ; lorsqu'un être entre en collision avec lui-même, il en éprouve, après-coup, une impression salutaire qui lui procure du bien-être. »


Si vous lisez bien vous comprendrez qu'en fait, la baleine n'est pas une baleine, ce qui s'explique très naturellement par le petit guide des projections appliquées, que vous trouverez également à l'intérieur de l'ouvrage. On parle en langage symbolique bordel, décollez de terre cinq minutes voulez-vous.


« Ou nous connaissons notre ombre ou nous ne la connaissons pas ; dans ce dernier cas, nous avons fréquemment un ennemi personnel sur lequel nous projetons notre ombre, dont nous le chargeons gratuitement, qui la détient à nos yeux comme si c'était la sienne, et auquel en incombe l'entière responsabilité […] »


On peut tuer le monstre avant de s'être laissé bouffer par lui, et on est content. Enfin, bof. le mieux, comme l'avait dit Jonas, c'est quand même de se laisser bouffer par le monstre et de le trucider de l'intérieur, après être remonté le long de sa caverne pleine de remugles.


« Lorsque le personnage englouti est un héros authentique, il parvient jusque dans l'estomac du monstre [...]. Là, il s'efforce, avec les débris de son esquif, de rompre les parois stomacales. […] Puis, il allume un feu dans l'intérieur du monstre et cherche à atteindre un organe vital, le coeur ou le foie, qu'il tranche de son épée. […] Il ne quitte pas seul la baleine, à l'intérieur de laquelle il a retrouvé ses parents décédés, ses esprits ancestraux, et aussi les troupeaux qui étaient le bien de sa famille. le héros les ramène tous à la lumière ; c'est pour tous un rétablissement, un renouvellement parfait de la nature »


C'est que le Jonas n'avait pas oublié la part de crevette qui dormait en lui dans la partie sympathique de son système nerveux, en cohabitation pacifique avec le saurien de la moelle épinière. Mais parce que la plupart d'entre nous ne vit que dans la couche supérieure de sa psyché, nous sommes « tels des êtres pétris seulement de conscience, ressemblant à ces angelots dont la corporalité est réduite à une tête et à deux ailes, comme si le restant de notre corps et de notre organisme psychique était inexistant, alors qu'en réalité il est seulement tabou ».


Ce que Jung veut dire, c'est que c'est pas la peine d'aller vraiment se faire buter par une baleine ou par un dragon. On peut communiquer avec la part inconsciente de son âme en observant les rêves, en analysant les phénomènes d'association, ou plein d'autres trucs encore qui seront précisés ici. le mal comme le bien seront intégrés afin de redevenir enfant, pas comme le trentenaire mal dégrossi qui se pose devant ses séries tous les soirs avec des fraises tagadas. Celui-là ne fait qu'attendre son heure, c'est tout.


« L'être, en grandissant, oublie le secret de la totalité enfantine, de l'enfant qui sait laisser vivre en lui tout un monde sans le paralyser de réflexions, de jugements, de condamnations »


Que dire de plus ? C'est tout.
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Il s'agit d'un livre fort instructif et intéressant cependant ne vous leurrez pas, le propos de M. Jung est très technique et je le confesse volontiers, j'ai eu du mal les 3/4 du livre car son propos érudit et pointu m'a perdue et j'étais fort tentée à plusieurs reprises de battre en retraite, tant je me sentais nulle et lire dans le vent car ses mots, ses phrases revêtaient une opacité singulière et frustrante. M. Jung est passionné et cela transparaît de manière évidente à chacune des pages que constituent ce livre, toutefois il a oublié l'accessibilité de son propos, il entraîne souvent le lecteur dans des argumentaires explicatifs très pointus et je me sentais bête car il ne s'agit pas d'une page mais parfois tout un chapitre où l'auteur se perd dans son monde de connaissances hermétiques à ceux qui ne sont guère initiés. Sur le propos et sa passion j'aurai mis facilement 4.5 en étoiles mais l'opacité de son propos la majeure partie du livre a fait baisser drastiquement la note. Quand on écrit, surtout un essai, il faut penser à l'écrire à un individu qui a besoin de lumières dans le sujet et pas nécessairement à des personnes ayant les mêmes connaissances, surtout quand le sujet traité est de universellement serviable à l'humanité toute entière.
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Nous retrouvons ici une première approche des types psychologiques de Jung, ainsi que sa façon propre de comprendre et d'utiliser les rêves en analyse.
Mais le chapitre le plus convainquant et le plus interessant est certainement celui consacré aux complexes en général et au complexe du moi en particulier.
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Recueil d'articles sur l'inconscient, le rêve et l'âme par l'un des pères de la psychologie. Parfois ardu mais assez intéressant pour mieux comprendre ce qui constitue l'humain.
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il fait partie des indispensables de jung
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Citations et extraits (118) Voir plus Ajouter une citation
Il apparaît, en effet, avec une clarté toujours plus aveuglante, que ce ne sont ni la famine, ni les tremblements de terre, ni les microbes, ni le cancer, mais que c’est bel et bien l’homme qui constitue pour l’homme le plus grand des dangers. La cause en est simple : il n’existe encore aucune protection efficace contre les épidémies psychiques ; or, ces épidémies là sont infiniment plus dévastatrices que les pires catastrophes de la nature !
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Une certaine naïveté puérile incline le plus l'homme vers le préjugé d'égalité de structure psychologique et d'identité. Dans l'humanité primitive, ce préjugé s'étend, en fait, non seulement à tous les hommes, mais aussi aux choses de la nature, aux animaux, aux plantes, aux fleuves, aux montagnes, etc. (…) Ce préjugé est manifestement une survivance puissante d'un état d'esprit primitif qui repose sur une différenciation insuffisante de la conscience individuelle. La conscience individuelle ou conscience du moi est une conquête tardive de l'évolution. Sa forme originelle est une simple conscience de groupe. (…)
Lorsque j'escompte tacitement que ce qui me plaît convient aussi à autrui, cette supposition constitue une survivance notable de la nuit originelle de la conscience, de cette époque où n'existait encore aucune différence perceptible entre le moi et le toi et où tous les êtres pensaient, sentaient et voulaient de même. Survenait-il que le prochain ne fût pas « orienté » parallèlement ? Un trouble naissait. Rien chez les primitifs n'excite plus la panique que l'extraordinaire, derrière lequel ils appréhendent aussitôt le danger hostile. Cette réaction originelle survit également en nous : que nous sommes facilement offensés si l'on ne partage pas notre conviction ! Nous sommes blessés quand quelqu'un ne trouve pas beau ce dont nous vantons la beauté. Aujourd'hui encore nous pourchassons quiconque ne pense pas selon nos pensées ; nous continuons à vouloir imposer à autrui l'opinion qui doit être la sienne (…) ; nous éprouvons même une peur abominable à l'idée de demeurer seul face à face avec notre conviction !
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Pour la vie, le danger manifeste qui émane de la conscience, c'est que celle-ci peut instituer, supprimer ou déplacer, selon son bon plaisir, telle ou telle chose à laquelle on est livré. C'est ainsi que prennent naissance les épidémies mentales et autres phénomènes de cette sorte. Il est bon que nous ayons en nous un appareil régulateur, notre « psychisme spinal » et notre « psychisme sympathique », susceptibles, à l'occasion, d'élever des protestations. Lorsqu'un philosophe édifie un système, ou lorsqu'un fondateur de religion en prêche une qui suscite en lui des douleurs corporelles, comme par exemple des troubles stomacaux, c'est à mes yeux le démenti le plus sévère qui puisse lui être infligé. Quelque chose doit y être en contradiction avec les vérités éternelles de la nature. C'est pourquoi je demande toujours « Est-il névrosé ou non ? » S'il est névrosé, ses affirmations les plus solennelles s'en trouvent infirmées, et il en reçoit un démenti, quand bien même il aurait la logique pour lui : le monstre en lui dit « Non ! » Lorsque je veux savoir si une vérité est bonne et salutaire, si c'est une vraie vérité, je me l'incorpore, je l'ingère, pour ainsi dire ; si elle me convient, si elle collabore harmonieusement au sein de mon organisme avec les autres éléments de mon psychisme, si je continue à bien fonctionner, à bien me porter, si rien en moi ne se révolte contre l'intruse, je me dis que c'est là une bonne vérité, qu'elle n'est pas vénéneuse, qu'elle ne me nuit pas.
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Il n’y a pas lieu de plaisanter avec l’esprit du temps, car il constitue une religion, mieux encore une confession ou un crédo dont l’irrationalité ne laisse rien à désirer ; il a en outre la qualité fâcheuse de vouloir passer pour le critère suprême de toute vérité et la prétention de détenir le privilège du bon sens.
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Comment pourrait naître, de l’équivalence de deux hypothèses opposées, autre chose qu’une indécision oscillant sans force dans le vague ? Cette situation fait bien ressortir l’avantage d’un principe explicatif unique, celui-ci permettant de prendre un parti nettement défini. Nous nous heurtons ici indubitablement à un problème fort ardu. Il nous faut une réalité, un fondement explicatif réel sur lequel nous puissions nous appuyer, et il est pourtant impossible au psychologue moderne de se cantonner dans le recours à l’ordre physique après qu’il a pris conscience de ce que l’interprétation spiritualiste a de justifié. Mais il ne pourra pas davantage adopter totalement celle-ci, car ce serait perdre de vue les motifs de la validité relative du point de vue physique. A quel saint alors se vouer ?
[…] Le conflit entre la Nature et l’Esprit n’est que la traduction de l’essence paradoxale de l’âme : elle possède un aspect physique et un aspect spirituel qui ne paraissent se contredire que parce qu’en dernière analyse nous ne saisissons pas son essence.
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Vidéo de Carl Gustav Jung
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Disponible ici : https://www.editions-tredaniel.com/le-guide-essentiel-de-lintuition-p-10667.html
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